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 Cruel to be kind in the right measure.

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MessageSujet: Cruel to be kind in the right measure.   Cruel to be kind in the right measure. EmptyJeu 28 Juin - 16:17

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Alesya Ҩ Loki


Un petit mot glissé dans le creux de ma main sur son passage précédé d'un sillage parfumé, et je toisai Alesya qui déjà continuait son chemin sans même me regarder. J'avais accroché de mes pupilles fauves son sourire malicieux bien sûr, teinté de mesquinerie, voilé de gourmandise macabre. Un rictus étira mes lèvres blêmes à mon tour comme je compris aussitôt l'intention de la belle Serpentarde : elle me demandait sans doute un tête-à-tête pour converser du prochain service qu'elle souhaitait me voir exaucer. Et au vu du procédé mystérieux pour me donner rendez-vous, je ne doutais pas qu'elle me demanderait quelque chose de bien peu moral... Comme à son habitude, certes, mais jamais nous n'avions pris le soin de nous cacher autant pour convenir d'une entrevue. Mes pupilles pénétrantes figées sur ma paume, je déroulais le morceau de parchemin pour y lire une griffe rapide : 'Rendez-vous ce soir à l'heure du dîner, sur le ponton du lac noir'. J'esquissai une moue brièvement surprise quant au lieu choisi : peut-être souhaitait-elle noyer quelqu'un. Avec un peu de chance, je me retrouverais ce soir avec une montée d'adrénaline dans les veines, ce qui me sortirais passablement de ma routine. Ironie, quand tu nous tiens... Voilà pourquoi, très certainement, je ne me détournais pas encore de ma camarade : les services qu'elle me demandait n'étaient jamais rendus de manière gratuite, mais plus encore cela me permettait de m'extirper des aléas routiniers de Poudlard. Je détestais cette école pour me garder ainsi captif ; quand je ne rêvais que de liberté, elle m'offrait des grillages, quand je demeurais avide de sauvagerie, l'on me demandait sciemment de bien me tenir. Toujours bien propre, toujours poli, toujours respectueux. Le col immaculé et les ongles impeccables... Un grognement accompagna le frisson qui me lécha l'échine, et je roulais en boule la petite missive avant de me diriger vers ma dernière heure de cours d'un pas altier.

Lorsque l'horloge afficha de ses aiguilles qu'il était temps d'aller dîner, les élèves impatients envahirent le grand hall dans un flot de paroles incessantes. Je traversais la foule sans même me soucier de mes comparses, port de tête princier et épaules massives bousculant le moindre badaud ne se poussant pas sur mon passage. C'est alors qu'une voix familière s'éleva de la masse humaine, d'un timbre qui vrillait sous l'incompréhension et la surprise : « Loki.... Tu ne viens pas dîner ? » Ignorant superbement les dires de mon comparse vert et argent, je continuais mon chemin taciturne et avide de rejoindre la porte de sortie. Mais le jeune homme insista, piqué naïvement par sa curiosité : « Loki ? » « Va te faire voir. » Venimeux, je n'avais su répondre qu'avec agressivité, ne sachant guère me faire diplomate et délicat. Moi et mon espace vital supportions très mal la présence de corps étrangers aussi insistants. Interdit, le jeune homme détourna son regard de mes poings fermés et n'osa guère me poser d'autres questions. J'étais de toutes façons déjà bien loin, évitant autant que possible ces moutons agglutinés criant famine. Moi même étais-je assailli par la faim, aussi je me fis la promesse de pester contre Alesya qui me faisait sauter un repas : en espérant que sa « mission » soit assez affriolante pour exciter d'avantage mon palpitant que mes papilles, car je ne lui pardonnerais pas de m'avoir privé de barbaque pour une demande qui s'avèrerait passablement ennuyeuse. Passant le seuil de la porte et abandonnant derrière moi le bruit incessant de conversations futiles et de rires sonnant faux, j'aspirais une bouffée d'air vivifiant avec satisfaction.

Enfin je l'aperçus. Mes yeux perçants avaient su reconnaître cette silhouette lointaine d'entre toutes : la taille sculptée au biseau fin, la peau opaline, un profil harmonieux qui contrastait vivement avec le néant de son âme sombre. D'un soupir glaçant et glacé, je m'approchais de mon amie avant de l'aviser un instant des pieds à la tête. Toujours. Un loup jauge son ennemi comme il estime son camarade, puisse son regard être dur comme le roc et ardent comme le feu. J'humectai brièvement mes lèvres afin de mieux faire glisser mes mots sur mes lèvres désirables, quand me stoppant sur le ponton auprès d'Alesya, je décidai d'aller droit au but : « Si je me suis déplacé pour rien, tu paieras au prix fort ton erreur de m'avoir affamé. » Si mes dires acerbes pouvaient sonner comme une menace, la belle Alesya me connaissait suffisamment pour savoir qu'il ne s'agissait que de pure franchise. En conclusion, je lui demandais de m'avoir fait déplacer pour la bonne cause : un amusement malsain pour toute victime jetée en pâture dans le creux de ma gueule de loup.
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Alesya Y. Lestrange
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MessageSujet: Re: Cruel to be kind in the right measure.   Cruel to be kind in the right measure. EmptyJeu 28 Juin - 17:08



The wolf and the bitch

this is beginning to feel like the dog wants a bone

Une bourrasque glacée souleva les cheveux de la jeune femme, les faisant voler autours de son visage fin, valse chaotique que même ses méfaits en prévisions ne semblaient capable d’atténuer. C’était là la troisième fois déjà qu’elle tendait une main pour replacer derrière ses oreilles quelques mèches volages et indisciplinée. Perchée sur le ponton, dans cette pénombre qui avançait sur le parc comme une vieille dame apprêtée de lourdes dentelles noires, Alesya attendait, bougeant méthodiquement, jamais trop, jamais trop peu. Ses bras croisés ne se mouvaient que pour corriger sa coiffure, quand bien-même le geste semblait bien vain. Il y avait du vent, ce soir, un vent qui froissait le lac sombre, passant comme un oiseau de proie sur la surface d’ordinaire si lisse, se redressant, secouant la construction de bois, remontant le long des chevilles de la jeune femme, la glaçant jusqu’au sang et s’esquivant ensuite lâchement. Elle n’était pas sensible au froid, pas ce soir, car à vrai dire, son sang bouillonnait dans ses veines, sa vraie nature semblait prête à sortir, grand fauve capable de sauter sur sa proie sans la moindre hésitation, avec une précision meurtrière.

C’était dans ce genre d’instant que le côté Lestrange était le plus visible chez elle. Solitaire, droite, concentrée, son regard ne cillant jamais alors qu’elle fixait quelque chose qu’elle seule semblait à même de voir, elle paraissait immuable, statue impressionnante, Diane chasseresse dont on aurait oublié la pitié et la compassion, ne donnant à son âme que l’orgueil de Pluton et l’application de Mars et de Bellone réunis. Elle avait été éduqué de la sorte, douce enfant aux apparences bien trompeuses, petite garce en devenir, cruelle créature assoiffée de pouvoir, rongée d’ambition. Pour beaucoup, elle n’était qu’une mauvaise graine que l’on aurait dû éradiquer mais qui, malheureusement, été aidée et prenait de la place, gagnait l’importance. Elle avait su se créer un entourage et il en faisait partie, lui, le jeune homme qui à présent traversait les pelouses d’ordinaire vertes du Parc, la rejoignant d’un pas aussi volontaire que son caractère. Alesya avait été persuadée de sa venue, parce qu’ils fonctionnaient de la sorte et qu’il savait qu’elle ne le réclamait pas sans raison. Jamais. Après tout, elle n’était pas Lestrange pour rien, pourquoi se donner la peine de sommer quelqu’un pour une bagatelle, une peccadille ? C’était une question de priorités, clairement, et elle ne dérangeait pas le Greyback sans raison.

S’il était évident que certaines personnes avaient des vertus mélioratives sur la jeune femme, ce n’était pas le cas, clairement, lorsqu’on en venait à Loki. D’un an son ainé, il avait attiré son attention pour des raisons évidentes. Avec des patronymes comme les leurs, ils n’avaient pas pu se passer à côté et rapidement, ils avaient trouvé un intérêt partagé. La soif d’action qui animait Alesya était commune au garçon et elle admirait sa force, sa froideur. Il était, en somme, tout ce qu’elle savait apprécier chez quelqu’un. Il n’y avait, cependant, rien d’étranges entre eux, c’était strictement professionnel, à leur échelle du moins. Elle payait ses services de différentes façon et lui faisait les actions sombres qu’elle n’avait pas la force d’accomplir, il n’y avait ni réel jugement ni attentes à côté. Ils étaient amis pour des raisons de gains, pour la vengeance, pour l’ambition, ils étaient amis parce qu’ils étaient fait du même bois mais n’avaient jamais réellement cherché à creuser d’avantage. A quoi bon ? Cela n’aurait fait que ruiner un partenariat parfaitement viable. Elle gardait Loki près d’elle et il faisait pareil car ils savaient tous les deux qu’une fois sortie de cette école, jolie prison bien-pensante et trop sage, ils trouveraient toujours un avantage quelconque à s’entendre.

Elle connaissait la valeur des Greyback et n’était pas aussi stupide qu’une vulgaire Malefoy pour le traiter avec condescendance et dédain et risquer de se le mettre à dos. Ils avaient les Carrow, pour jouer les Sbires, les lycanthropes étaient bien au-dessus et ça, elle ne le savait que trop bien.

« Si je ne me suis déplacé pour rien, tu paieras au prix fort ton erreur de m'avoir affamé. » lança-t-il dès qu’il arriva à la hauteur de la petite brune. Aussitôt, un sourire sibyllin retroussa les lèvres de la jeune femme et elle tourna la tête, laissant ses longs cheveux voler autours de son visage, halo bien sombre, multitude d’entité comme des lanières de cuir la transformant en une Medusa moderne et probablement plus vénéneuse. « Voyons, tu te doutes que j’ai quelque chose d’intéressant à te proposer… » murmura-t-elle dans la foulée. Il devait se douter qu’elle ne l’aurait pas convoqué, comme ça, au débouté. Ce n’était pas le genre de la Serpentarde qui toujours, avançait avec une idée derrière la tête. « …de quoi te faire les dents, correctement. Une jolie petite sainte-nitouche bien proprette, blonde et douce, candide, sournoise, une véritable pé… » elle s’arrêta subitement, ses doigts se transformant en poings contre son buste alors que déjà, elle s’emballait. Sa rage vis-à-vis de la victime à venir, puisqu’il devait déjà se douter de la raison de sa présence ici, était évidente, viscérale, bien ancrée. C’était profond, sale, trop intense, trop personnel. Cela n’avait rien à voir avec l’Ombre, c’était une histoire de famille, c’était une vengeance et Loki était nécessaire car la mijaurée méritait bien une telle punition, celle d’avoir le pire des Cerbères sur ses talons.

Loki, si bien nommé, enfant terrible du Walhalla, menace étymologique aussi claire que les origines que se trimbalaient Alesya dans son prénom…



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MessageSujet: Re: Cruel to be kind in the right measure.   Cruel to be kind in the right measure. EmptyJeu 28 Juin - 19:29


« Voyons, tu te doutes que j’ai quelque chose d’intéressant à te proposer… » La demoiselle ne s'était guère montrée surprise de me voir montrer les crocs avant même d'écouter sa proposition. De nature farouche et autonome, j'avais pris pour habitude de me montrer suspicieux au tout premier abord, quand face à l'ennemi ou l'allié je n'abaissais jamais les armes et me montrais revêche pour ne pas offrir mes failles en pâture. J'estimais qu'une seule fissure craquelant la carapace d'un individu était le meilleur moyen pour le faire tomber ; aussi il y avait bien longtemps que je ne portais plus la confiance en étendard. Me drapant dans une froide indifférence, je me plaisais à arborer à ma boutonnière la médaille du pragmatisme... Et certes cela ne me conférait que peu d'amis, néanmoins je savais choisir mes alliés avec minutie. La belle Alesya faisait donc partie de ceux en qui je croyais, sans pour autant y établir ma confiance ni mon entière suspicion. J'avais eu le flair de comprendre qu'une Lestrange avait besoin de s'associer avec un Greyback pour aller plus loin que des jeux de simples pré-pubères ; nous ne voulions pas jouer sur l'échiquier de Poudlard, nous étions désireux de voir au-delà encore. Moi et mon ambition pour la mainmise sur ma meute, et elle... en toute probabilité je n'avais aucune idée des souhaits à longs termes que la Serpentarde nourrissait, je ne doutais pas cependant qu'ils étaient là, ronronnant dans l'âtre de son âme sadique et joueuse. Ne cherchant guère à la comprendre, je m'en arrêtais à mes intérêts personnels. Et quitte à joindre l'utile à l'agréable, autant éprouver du plaisir à détruire les cibles qu'elle me donnait en pâture. J'attendais donc d'une moue faussement patiente, feintant d'être courtois et discipliné quand bien même il n'était pas improbable qu'une seconde silencieuse de trop ne fut la dernière. Ardent et fougueux, j'exécrais ces personnes qui daignaient me faire attendre trop longuement. Fort heureusement, Alesya et moi-même avions su équilibrer précautionneusement nos forces et faiblesses dans la balance de la coalition. La belle dévoila aussitôt l'étendue de son dessein, ne me laissant guère le temps de la darder avec agacement : « …de quoi te faire les dents, correctement. Une jolie petite sainte-nitouche bien proprette, blonde et douce, candide, sournoise, une véritable pé… » Un rire douceâtre s'échappa de mes lèvres blêmes comme mon regard se posa sur ses petits poings serrés. Ses tremblements, vibrant depuis l'extrémité de ses doigts fins jusqu'à ses avant-bras, témoignèrent cependant d'une rage affirmée que je relevais d'un oeil observateur. Dévisageant les traits soudain durcis de la Serpentarde, je daignai enfin lui confier le fond de ma pensée : « Un mètre soixante-cinq environ, à peine une cinquantaine de kilos, un parfum piqué à la fleur d'oranger et au vieux papier des nobles livres. » murmurais-je d'une voix suave avant de m'avancer de l'autre côté du ponton d'un air nonchalant, yeux bruns figés sur la plaque ondine. Ce rictus étirait toujours mes lèvres carmins comme je me plongeais dans mes pensées, me remémorant le visage de cette demoiselle qui donnait tant de peine à la jolie brune. Il me semblait en l'instant servir la nuit pour mieux desservir le jour, et attaquer glaive à la main l'antithèse même de cette chère Alesya. Je ne connaissais guère cette Ange personnellement – qui par ailleurs portait dignement son nom sur les traits séraphiques de son visage – néanmoins je n'étais pas ignorant de l'inimitié profonde qu'elle nourrissait envers sa « future belle soeur ». Sans être au courant des détails sordides de jalousie ou de rivalité futile qui ne m'intéressaient pas, je n'avais jamais vu Alesya porter sur la jolie blonde un regard autre que haineux et méprisant.

Passant distraitement ma main dans ma nuque, je me retournais brusquement vers la Serpentarde, humant l'air avec satisfaction pour y déceler les effluves amères de la rancoeur. Effluves qui me faisait saliver. « Je me fiche qu'elle soit jolie, pourvu que la chair soit tendre. » Voilà qui avait le mérite d'être franc. Je ne choisissais pas mes victimes par quelques critères esthétiques, mais bien en fonction des intérêts que je pourrais en tirer... Quand bien même Ange avait tout d'une beauté virginale qui n'était pas déplaisante mais ne m'attirait pas outre mesure en l'instant. Pour qu'une demoiselle ne m'attire, encore fallait-il que l'attrait soit aussi bien physique que spirituel. Et la Serdaigle demeurait pour moi une parfaite inconnue.... Inconnue qu'il me faudrait briser. « Si ta haine pour Ange est à la hauteur des supplices que tu lui réserves, je suis ton homme. Que puis-je faire pour toi ? » soufflais-je non sans arborer un sourire goguenard, attendant la suite des instructions. Implicitement donc, je venais de passer un accord avec mon alliée : je m'engageais dans la pente glissante de règlements de compte qui n'étaient pas les miens. Mais soit, cela m'occuperait.
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Alesya Y. Lestrange
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MessageSujet: Re: Cruel to be kind in the right measure.   Cruel to be kind in the right measure. EmptyJeu 28 Juin - 20:16

Ange, Ange, naïve petite Ange. Elle n’avait pas la moindre idée de ce qui allait lui tomber dessus, pas la moindre idée de ce pacte familier qui était en train de se lier. Avec le Lac Noir pour témoin, ils étaient là, tous les deux, à manigancer sans vergogne, la peste et le choléra, pour son plus grand déplaisir. Elle allait souffrir, déchanter, elle allait s’en mordre les doigts. Alesya n’avait jamais aimé cette fille, aussi n’était-il même pas question de se demander si Rohàn méritait ainsi que sa cadette s’agace. Elle était là, la blonde, la jolie petite blonde, toujours au milieu, toujours à s’imposer, une véritable plaie. Que Rohàn ait été le plus indigne des frères ne comptait plus, la Lestrange détruirait cette fille, aussi simplement que ça, avant de pardonner à son ainé l’abandon le plus honteux du monde. C’était surement étrange, lorsqu’on connaissait la jeune femme et sa peur panique de la trahison, sa crainte maladive quant au manque de loyauté, mais c’était ainsi que les choses fonctionnaient dans les grandes familles, ses machines à broyer les sentiments auxquelles on s’accrochait, bec et ongles, en dépit des crasses et des coups bas.

En dépit de la douleur.

Loki avait souri, rit même, face à l’éclat d’Alesya. Surement car elle prenait les choses trop à cœur, surement car elle perdait pied dans sa haine. C’était quelque chose d’habituel, chez elle, cette impulsivité idiote. Elle était vindicative et bagarreuse, elle avait passé son enfance avec les genoux en sang et le nez plein, à se chamailler contre les garçons du voisinage. Aujourd’hui, les choses avaient légèrement changé cependant. Sa rage, elle la canalisait et au lieu de cogner, elle réfléchissait, juste assez pour faire plus de dégât. Comme un de ces missiles à tête chercheuse conçu par les moldus, elle fonçait, traquait, sans relâche, jusqu’à avoir ce qu’elle désirait. Ici, la tête d’Ange sur un plateau et ce, rapidement. Elle était tendue, elle le savait, c’était même visible, mais elle ne daigna pas se faire violence pour garder un peu de contenance. A quoi bon, ce n’était pas comme si quelqu’un s’apprêtait à la juger ici. Elle réfléchissait, elle était contrariée, Loki serait à même de comprendre, elle en était presque sûre. Mais encore une fois, comment cerner ce jeune homme ? Elle secoua imperceptiblement la tête, retournant dans ses pensées et ne tiquant pas alors qu’il parlait, de sa voix caractéristique, chaude et menaçante, long murmure annonçant à la victime à quelle sauce elle allait être mangée. Aigre-douce, en l’occurrence. « Un mètre soixante-cinq environ, à peine une cinquantaine de kilos, un parfum piqué à la fleur d'oranger et au vieux papier des nobles livres. »

Alesya sera les dents, à s’en déboiter les mâchoires. Heureusement, il enchaîna. Elle était à même d’aller étrangler toute seule cette fichue Serdaigle et ne se retenait que pour offrir un spectacle grandiose à son frère, que pour lui faire comprendre quelle erreur il avait fait. Car plutôt que de régler les choses discrètement, on aimait frapper fort, chez les Lestrange. Ca serait là sa maigre vengeance pour l’abandon estival, pour les fiançailles, pour la trahison. Elle trembla et remercia Merlin car Loki ouvrit la bouche pour l’empêcher de se ridiculiser immédiatement. « Je me fiche qu'elle soit jolie, pourvu que la chair soit tendre. » et la brune leva les yeux, fixant le ciel d’encre, sentant l’impatience la ronger. Peste et Choléra, les deux fléaux, les plans les plus sombres… bientôt. Elle ne pouvait se permettre de trépigner comme une enfant que l’on pose pour la première fois devant le comptoir de Florian Fortarôme, ce n’était pas le meilleur plan pour la crédibilité machiavélique et elle le savait. Alors elle attendait, aussi sagement que possible. Elle attendait, guettait, avec impatience, elle voulait un mot ou un geste pour indiquer son implication dans l’affaire. Il ne se fit pas prier d’avantage, car bientôt il souffla « Si ta haine pour Ange est à la hauteur des supplices que tu lui réserves, je suis ton homme. Que puis-je faire pour toi ? » et la déclaration fut accompagnée d’un sourire qui aussitôt trouva écho chez Alesya.

Oui, elle souriait, gosse impatiente, satisfaite. Elle bougea un peu plus, se tournant vers lui, le regardant dans cette pénombre grandissante. Ils n’étaient que deux gamins perdus sur un ponton, deux gamins perdus dans de noirs desseins, creusant, cherchant cette violence qui, de nature, coulait dans leur sang respectif. D’une voix presque amusée, une voix suintant la cruauté et les manipulations, elle murmura, concernée « En réalité, qu’elle soit jolie t’importe… » Premier volet, il verrait venir l’entourloupe mais il ne fuirait pas, si ? Après tout, Ange n’était pas désagréable et, comme elle se fiait à la réputation d’Amadeus et de Rohàn, Alesya imaginait Loki comme un coureur. « Je veux lui causer du tort, pas la casser physiquement, je veux qu’elle se prenne dans les dents toute la honte qu’apporte deux cents paires d’yeux sur ses faux-pas » elle était déjà ivre d’enthousiasme, c’en était presque touchant « Prend sa vertu, ou quelque chose du genre si c'est déjà fait, Rohàn n’en voudra plus s’il la voit avec un autre… mieux, brise lui le coeur, détruis là comme ça, lentement, sans violence...» et voilà qu’elle racontait n’importe quoi. Mais quelque part, elle connaissait son frère, si sa précieuse fiancée jouait les filles faciles, il n’y toucherait plus. Après tout, cette union était là pour redorer le blason des Lestrange, par pour ajouter une fille de mauvaise vie à la famille…

L’ironie dans tout ça était sans doute de connaître les mœurs des deux enfants Lestrange…

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MessageSujet: Re: Cruel to be kind in the right measure.   Cruel to be kind in the right measure. EmptyJeu 28 Juin - 21:19


Lèvres entrouvertes, elle n'attendait plus que ne se déverse en un flot acide la ciguë de ses mots. Tranchants comme une lame affûtée, brûlants comme le fer nouveau du forgeron ; à même de marquer sa rivale et de l'ébouillanter vivante. Jamais je n'avais ressenti autant de haine émaner de la Serpentarde, mais diable que je la savais aussi mesquine que moi pourtant, prompte à haïr si aisément. Ces tremblements colère, cette manière si passionnée de la vomir de ses lèvres, comme si son propre coeur se heurtait à sa bouche trop mûre, cette lueur assassine brillante dans l'alcôve de son regard satiné... Toute cette aversion féroce me faisait jubiler, car bien que la victime ne fusse pas la mienne propre, je me nourrissais volontiers de la rancoeur des uns et de la souffrance des autres. Voir Alesya aussi écorchée vive égaya mon coeur déchu, et je me plaisais déjà à torturer mentalement ma victime. Quelques maltraitances violentes sans nul doute ; son dos frêle cassant contre un mur comme le ligament d'un cadavre de brebis croque sous la dent du loup, ses poignets fins et sa nuque délicate meurtris par des hématomes, ses hanches graciles rougies et douloureuses, son torse suffocant... Humectant mes lèvres avec appétit malgré moi, je dardais celle qui par ma main violente demandait vengeance. Mais contre toute attente, ce fut par la subtilité qu'elle souhaitait résoudre l'affaire. « Je veux lui causer du tort, pas la casser physiquement, je veux qu’elle se prenne dans les dents toute la honte qu’apporte deux cents paires d’yeux sur ses faux-pas » J'opinais du chef non sans braquer encore et toujours mon regard dur sur le visage satisfait de la Serpentarde. Un soupir las et frustré passa la barrière de mes lèvres quand je compris que toute violence physique était à proscrire. J'aurais pu dès lors me renfrogner tel un enfant à qui l'on confisque son jouet, mais la jeune fille me promit une toute autre forme de brutalité : la maltraitance mentale. Ce qui aurait pu nettement me plaire si sa requête demeurait dans mes cordes, car plus elle parlait, plus je doutais posséder les compétences requises.  « Prend sa vertu, ou quelque chose du genre si c'est déjà fait... » J'arquais un sourcil avec scepticisme, quand prenant conscience du dessein qu'elle planifiait je perdais en enthousiasme frénétique. Piqué par l'appât du gain, je continuais cependant d'écouter son magnifique discours de tortionnaire non sans croiser les bras avec nonchalance. Allure fière, dos droit, regard biaisé offrant à voir des pupilles charbonneuses, je ne doutais pas de mon charisme... Mais d'un charisme agressif, qui aurait tôt fait de faire fuir son angelot blond. « Rohàn n’en voudra plus s’il la voit avec un autre… mieux, brise lui le coeur, détruis là comme ça, lentement, sans violence...»

Ma langue claqua alors contre mon palais dans un signe de refus significatif. Hochant négativement la tête, je laissais s'échapper un rire froid et cynique avant d'étaler mes pensées : « Je suis un prédateur, pas un séducteur. Ton 'Ange'... » Et j'appuyais avec mépris sur le prénom de notre chère victime, « ...aura tôt fait de prendre son envol avant même que je n'ouvre la bouche. » Décroisant mes bras de lassitude, je soupirais une dernière fois avant de tenter une explication plus concrète : « Tu me demandes de la sauter, ou au pire de lui broyer le coeur... Bien. Seulement je ne suis pas certain qu'elle tombe sous mon charme ravageur quand elle aura vu ma manière d'approche lorsqu'une demoiselle me plait. » Le regard mutin d'Alesya brilla d'une étincelle curieuse, et dans un dernier élan de complicité je levai mes yeux au ciel non sans me montrer expéditif. Car je savais que la jolie brune était friande d'apprendre mes tactiques de séduction, inexistantes et brutales. « Je lui agrippe la hanche et je lui mords le cou. Heureuse ? » Un sourire vil et froidement amusé pour un haussement d'épaules. Je n'ignorais pas le comique de situation, après tout je n'avais jamais reçu d'éloges pour mon attitude gentleman sinon féroce. « Technique très appréciée des belles masochistes... Ce que ta petite mésange n'est visiblement pas. Mon petit doigt me dit qu'elle aime les rendez-vous romantiques et les paroles mielleuses. » Plantant mon regard à présent sérieux dans celui d'Alesya, ce dernier s'empourpra d'un éclat déterminé qui relevait de ma décision finale : ce job n'était pas pour moi. « Trouve quelqu'un d'autre. Je suis certain qu'elle gobera les stupidités d'un coureur de jupon, comme toutes les demoiselles futiles en mal d'amour qui croient encore au Prince charmant. » D'un signe de tête destiné à saluer la jeune fille, j'amorçais quelques pas afin de faire demi-tour.

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Alesya Y. Lestrange
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MessageSujet: Re: Cruel to be kind in the right measure.   Cruel to be kind in the right measure. EmptyVen 29 Juin - 9:16

Agacement ? Peut-être. Il ne semblait pas voir la beauté du plan, la folie incroyable mais tentante de la mission. L’impunité qui galvanisait Alesya n’était donc pas contagieuse, elle pouvait le sentir dans la façon dont il venait de faire claquer sa langue contre son palais. Elle connaissait bien ce son pour en être souvent l’instigatrice, celle levant les yeux au ciel, blasée, celle qui se laissait gagner par de la frustration face aux gens pinaillant bêtement. Lui claquait vraisemblablement sa langue à l’évidence de la situation et il fallut plusieurs secondes à la brune pour saisir. Il fallut qu’il s’explique, à vrai dire, pour qu’elle cerne le souci et redescende de son petit nuage bien sombre. Ou pas, en réalité. « Je suis un prédateur, pas un séducteur. Ton 'Ange' aura tôt fait de prendre son envol avant même que je n'ouvre la bouche. » Soupir, mouvements lents. Tout chez lui montrait que ce boulot ne lui convenait pas. Il le faudrait, pourtant, pour la simple et bonne raison qu’Alesya en avait décidé de la sorte et qu’elle ne voyait personne d’autre capable de faire ce travail. Quelques fussent ses raisons, elle les démonteraient méthodiquement, travail de persuasion. « Tu me demandes de la sauter, ou au pire de lui broyer le coeur... Bien. Seulement je ne suis pas certain qu'elle tombe sous mon charme ravageur quand elle aura vu ma manière d'approche lorsqu'une demoiselle me plait. »

Elle retint un sourire qui pourtant monta jusqu’à ses yeux s’il ne se manifestait pas sur ses lèvres. Et lui, en face, semblait plus blasé que jamais, plus déterminé à s’esquiver, aussi, refusant la tâche « Je lui agrippe la hanche et je lui mords le cou. Heureuse ? » Sourire, froid, calculateur, sourire qu’elle, petite tarée sans scrupule, trouvait fascinant « Technique très appréciée des belles masochistes... Ce que ta petite mésange n'est visiblement pas. Mon petit doigt me dit qu'elle aime les rendez-vous romantiques et les paroles mielleuses. » Le souci étant qu’Ange, à contrario, n’y trouverait pas son compte. Quoi que, elle trainait bien avec Rohàn, cette gourde. Alesya n’avait jamais voulu écouter de récit quant à son frère, préférant rester dans l’ignorance, dans l’insouciance, mais elle se doutait qu’il n’avait rien d’un enfant de cœur. C’était un Lestrange, après tout, c’était dans son sang. Il avait fallut Ezechiel pour qu’elle se calme et clairement, le fils ainé de Rabastan n’avait pas encore croisé quelqu’un possédant cette force de caractère. Définitivement, si elle souhaitait avoir Rohàn, Ange devrait avoir le cœur bien accroché et Loki serait un entrainement exemplaire… pendant qu’Alesya croiserait les doigts pour qu’un accident se produise et qu’elle n’en sorte pas intacte.

Le Greyback, une fois de plus, la tira de ses divagations avec une facilité déconcertante, comme si inconsciemment, elle se retrouvait pendue à ses lèvres, au moindre de ses mots. Sur un ton qui semblait définitif, il lança simplement : « Trouve quelqu'un d'autre. Je suis certain qu'elle gobera les stupidités d'un coureur de jupon, comme toutes les demoiselles futiles en mal d'amour qui croient encore au Prince charmant. » Seulement, il avait déjà donné son accord, il avait déjà pris place dans le plan et Alesya n’allait pas le laisser filer comme ça. Non, elle détestait bien trop Ange pour lui épargner la pire de ses ressources. Car c’était bien ça, l’avantage de Loki : de toutes les personnes composants l’entourage de la jeune femme, il était surement le pire, le seul à être réellement à la hauteur de ses attentes. « Je n’veux pas ‘quelqu’un d’autre’ pour la ruiner, c’est ça le problème, je ne t’aurais pas solicité si je n’étais pas sûre de mon coup ! » répliqua-t-elle, affirmant ainsi sa position. Elle ne prétendait pas connaître Loki, encore moins le connaître mieux qu’il se connaissait lui-même, mais elle était persuadée de sa valeur et de son importance ici, sans trop savoir pourquoi. Instinct, surement. « Ce n’est pas si différent d’une chasse. Tu te dis prédateur, soit… c’est une approche lente, le temps qu’elle ne se méfie plus et ensuite… ensuite, tu pourras faire d’elle ce que tu veux, je m’en moque bien, tant que ça implique sa chute… » Elle se redressa, rajustant sa mise et abordant un regard sombre, où toute la précision et l’intensité de sa rage, de sa rancœur, dansaient sans se cacher. Elle ne croyait pas aux excuses du jeune homme, surement parce qu’à tort, elle le mettait au même rang que son frère et Amadeus Goyle, s’imaginant sans doute que les 7ème année de Serpentard formaient un club très privé de coureurs et d’odieux briseurs de cœur. Tête haute, port impérial, elle murmura dans le vent glacé, lugubre « Ce n’est qu’un jeu de plus, une traque lente, consciencieuse, tu n’auras qu’à… » elle laissa sa phrase en suspens, s’approchant d’un pas, venant se planter devant lui.

Doucement, elle inclina la tête, affichant un sourire plus doux, plus dangereux surement et avec une candeur feinte, elle alla mordre sa lèvre inférieure, ses yeux rivés sur Loki. Elle semblait prête à se jeter à son cou, à dévorer ses lèvres, prête à se damner pour un peu d’attention, pauvre petite chose réclamant des bras forts autours de son buste trop faible pour supporter le poids du monde, de la vie, pour supporter les quelconques tourments qu’elle feignait également pour sembler fragile… Ce n’était que ça, que des manipulations, un amusement sans conséquence, pour eux du moins, c’était sa seconde nature et elle savait qu’au fond, c’était aussi dans le sang de son interlocuteur. D’une voix très douce, sirupeuse, suave, elle termina finalement sa phrase «… jouer un rôle… » et aussi vite qu’elle avait joué les ingénues, elle revint à son attitude habituelle, cruelle mante religieuse « …avant de lui briser les ailes, ou la nuque si ça t’arrange… encore une fois, je ne suis pas difficile quant aux détails, tu sais. »

Tout ce qu’elle voulait, c’était qu’on en termine avec cette mijaurée sans valeur, tout ce qu’elle voulait, c’était que Rohàn ouvre les yeux.
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MessageSujet: Re: Cruel to be kind in the right measure.   Cruel to be kind in the right measure. EmptyVen 29 Juin - 12:47


Mes pas n'eurent guère le temps de me mener bien loin puisque pourtant décidé je me stoppai aux premières paroles de la belle, échouées sur les rives de mon intérêt aiguisé. La demoiselle avait su par son assurance et son arrogance sans faille, me convaincre en quelques secondes seulement que ce rôle était taillé à ma mesure. Moi qui pourtant exécrais les habits de prince, préférant les peaux de bête de l'ermite à la soierie de la grande bourgeoisie, convaincu que le domaine des sentiments – même factices – ne convenait pas à l'écrin de mon palpitant. Je ne condamnais pas les desseins subtiles de la Serpentarde (qui j'en demeurais persuadé devaient être bien plaisants à jouer) mais ils ne relevaient ni de mes compétences, ni de mes envies. Trop brutal, trop carnassier, trop animal pour jouer de la violence du coeur et y prendre un semblant de plaisir, j'excellais dans la sphère de la sauvagerie seulement. Le loup se satisfaisait d'hémoglobine et de barbaque, et tant qu'il pouvait se lécher les babines lorsqu'il en reconnaissait les effluves ferreuses alors tout était bon à prendre. Mais amadouer une demoiselle par les nobles sentiments, torturer son coeur de manière trop abstraite, capturer les battements de son myocarde pour mieux la faire tomber amoureuse... C'était bien trop humain aux yeux du jeune sauvage que j'étais, tristement inexpérimenté dans le domaine du coeur. Je me ferais l'effet d'un nouveau-né à qui l'on apprenait les choses de la vie, c'était là tout ce que j'avais à gagner. Et je grognai alors, hésitant entre le désir sadique de goûter à ce nouveau plat, et la crainte de me perdre en beauté. « Tu ne sembles pas comprendre. » Un jappement furtif qui exprimait tant mon hésitation, quand poings fermés et regard trouble, je toisais la demoiselle qui pourtant m'apprivoisa en un tour de passe-passe. Car je la laissais se rapprocher de moi, bête captive et intriguée par la main qui me promettait de me nourrir. J'étais affamé. « Ce n’est pas si différent d’une chasse. » affirma-t-elle de sa voix de velours, tentant de balayer toute pensée sinueuse de mon esprit. Ma nuque raidie vint s'assouplir sous le joug de mes mains qui desserrèrent leur poigne. Etrangement attentif, j'écoutais le monologue de mon interlocutrice non sans une moue légèrement suspicieuse. Intéressé, et pourtant sur le qui vive. « Tu te dis prédateur, soit… c’est une approche lente, le temps qu’elle ne se méfie plus et ensuite… ensuite, tu pourras faire d’elle ce que tu veux, je m’en moque bien, tant que ça implique sa chute… » Un soupir pour un regard perdu sur l'horizon ; je désespérais de voir la jeune fille comprendre mon point de vue. Insistante pourtant, elle se lançait dans un monologue qui semblait témoigner de mon pouvoir de persuasion en matière de charme... La différence supposée résidait dans le fait que je n'aimais pas séduire. J'aimais fasciner. Et aucune jeune fille présente sur Poudlard ne pouvait témoigner de mes capacités de dom juan précoce et redoutable, tout simplement parce qu'elles étaient inexistantes. Attaquer avec férocité était encore ce que je savais faire de mieux, et quant à la poésie des mots et la douce accalmie des sentiments... je ne voulais pas en entendre parler. « Ce n’est qu’un jeu de plus, une traque lente, consciencieuse, tu n’auras qu’à… » Contre toute attente, la belle décida d'illustrer ses propos par quelques démonstrations qui furent saluées par un froncement de sourcils sceptique. Oh certes elle était douée, cette terrible actrice, quand arborant une moue gourmande elle feintait vouloir goûter à mes lèvres non sans battre des cils avec insistance. Le charme ténébreux de l'intrigante se muait en des effluves plus sucrées ; la vipère usurpait l'identité d'une gazelle peu craintive et bien affriolante pour un loup affamé tel que moi. Gardant en esprit qu'elle portait le masque des faux-semblants, je ne daignais pas cependant adoucir mes traits, quand bien même un rire amusé et complice s'échappa de mes lèvres. «… jouer un rôle… » La candide vint mourir lapidée sous le coup de la fourbe qui reprit ses droits. Je ne pouvais que saluer sa prestation d'un signe de tête amusé et galant, et si je pouvais être admiratif devant sa composition théâtrale, je ne pouvais malheureusement pas en dire autant de sa lucidité. Manifestement, Alesya me mettait dans le même panier que les bourreaux des coeurs courant après les jupons et les fessiers rebondis. « …avant de lui briser les ailes, ou la nuque si ça t’arrange… encore une fois, je ne suis pas difficile quant aux détails, tu sais. » C'était bien ces quelques détails qui attisaient mon intérêt, mué en une satisfaction morbide. Briser la petite poupée m'apparaissait comme amusant, ce qui l'était moins... demeurait encore la manière d'approche. Car Alesya insistait sur mes habits de Prince, vaillant conquérant de son coeur et de ses soupirs. En toute probabilité, c'était impossible. Seule une jeune fille de ma trempe pouvait apprécier à juste mesure toute ma férocité dans mes danses amoureuses, lesquelles n'étaient que possession, brutalité et lubricité. Bien loin du romantisme mielleux de ces galants qui citaient Shakespeare pour se donner un tant soit peu de prestance. Quelle originalité.

Le silence installa son nid quelques longues secondes entre nous, témoin de ma réflexion intensive. Comment faire comprendre à la beauté venimeuse que je n'avais rien d'un pseudo dom juan et tout d'un sauvageon n'assimilant aucune règle ? Le fil de mes pensées fut avorté par un geste brusque, quand d'une main j'agrippais la hanche délicate de la demoiselle. Pressant son corps frêle contre le mien, je sentais la proie frémissante contre mon buste et avançais déjà mes lèvres sanguines à son cou ; d'un souffle se muant en gémissement plaintif, j'y laissais parcourir ma langue avec obscénité. Mes griffes affutées crochetaient ses côtes prisonnières tel un étau, quand enfin mes incisives se plantèrent dans sa chair, mêlant baiser lubrique et attaque féroce. La morsure à son cou blanc ainsi esquissée, je relâchais fièrement Alesya non sans une certaine brutalité. J'abordais mes prétendantes comme je leur faisais l'amour, avec audace et fougue. Mon regard ainsi planté dans celui de la Serpentarde, je n'avais guère besoin de mots pour lui faire comprendre que le contraste entre ce qu'elle pensait de moi et ce que j'étais vraiment, était gargantuesque. « De l'action plus que des mots. C'est le maximum que je puisse faire. » grognais-je avec mécontentement, blasé de devoir lui apprendre que je n'étais pas un expert dans le domaine de la drague. Et que visiblement, je ne souhaitais pas le devenir, préférant demeurer dans le registre de la sauvagerie. « Si tu me veux comme chasseur, alors il faudra m'apprendre à ne pas effrayer l'oiseau. »
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MessageSujet: Re: Cruel to be kind in the right measure.   Cruel to be kind in the right measure. EmptyDim 1 Juil - 11:12

D’une certaine façon, elle s’était attendue à ce qu’il se mette à lui rire au nez. Un rire sale qui aurait claqué comme un fouet dans le silence de la soirée, un rire pour lui signifier qu’elle n’était qu’une gamine se prenant pour plus vile qu’elle ne l’était. Pourtant, il garda le silence pendant quelques secondes, la regardant, l’observant, semblant contrarié. Avait-elle froissé son égo ? Elle était légèrement plus jeune que lui, elle été seule qui aurait dû avoir besoin de ce genre de démonstration et elle ne connaissait pas assez Loki pour déchiffrer ses expressions, pour le deviner, l’anticiper. C’était d’ailleurs particulièrement handicapant dans ce genre de situation. Comme elle aurait aimé, le comprendre facilement, rapidement, pouvoir juger des arguments qui fonctionnaient sur lui, ceux à abandonner, ceux à creuser… Plantée devant lui, elle attendait une réaction, n’importe quoi et à vrai dire, elle avait été à des milles de le penser capable d’une telle surprise.

Sans qu’elle puisse s’échapper, il avait placé ses mains sur ses hanches saillantes, la rapprochant de lui sans ménagement et l’instant d’après, il lui avait arraché un sursaut, un frisson sans même qu’elle ne saisisse chaque nuance de ce qui était en train de se produire. Il avait fallu attendre une poignée de seconde pour qu’elle remette les pièces dans l’ordre, pour qu’elle identifie le geste, tant sa surprise était grande. Loki, taciturne jeune homme n’aimant pas se mêler à l’excitation générale dans la Salle Commune des Serpentards, avait réussi à la prendre de court et perdait à présent ses lèvres avides contre la peau diaphane d’Alesya. Comme une enfant, comme une gamine, elle se retrouva à trembler, encaissant les assauts. Il n’y avait rien d’étrange entre eux mais l’attaque était sensuelle, assez pour la faire frémir, assez pour l’impressionner, pour lui donner la sensation dérangeante de n’être qu’une poupée de porcelaine entre les mains d’un bourreau trop hagard. Il planta ses dents dans sa peau, dans sa chair et bien qu’elle ne chercha pas à reculer, elle se souvint brutalement des aspirations évidentes du Greyback. Il y avait quelque chose de dérangeant, dans cette morsure, quelque chose de trop violent, de trop sale et pourtant, pourtant elle ne s’éloignait pas, en dépit de la douleur, car les baisers qu’il appliquait en même temps changeaient la donne et c’était là perturbant. Il était grand, solide, c’était dans son sang, dans ses veines, il était imposant et elle, de nature, s’avérait frêle, fragilité trompeuse mais, à cet instant, réelle. Elle déglutit, doucement, avec difficulté mais avant qu’elle n’ait pu se composer quelconque masque, il avait reculé, la plantant là. D’une voix rauque, blasée, il souffla alors « De l'action plus que des mots. C'est le maximum que je puisse faire. » mais elle ne l’entendit pas réellement. Les joues un peu trop roses, elle se força au calme et redressa la tête, le regardant. Il s’était à nouveau braqué mais la phrase suivante portait une nuance. « Si tu me veux comme chasseur, alors il faudra m'apprendre à ne pas effrayer l'oiseau. » Ce n’était pas un ‘non’, c’était là une condition, une clause et cela arracha un sourire à la jeune femme, malgré la douleur à son cou.

Elle leva une main et alla passer ses doigts délicats sur la trace. Il y aurait un hématome, au mieux, mais elle s’en moquait, car dans l’instant, elle ne pouvait penser qu’au contact, aux baisers, aux mains du Serpentard contre sa taille et à la façon dont Ange ne pourrait pas s’éloigner. Il n’avait pas conscience de l’effet qu’il pouvait avoir, à l’évidence et si Alesya parvenait, encore un peu, à garder les pieds sur terre, la blonde serait probablement moins chanceuse. Elle se laisserait avoir, la Lestrange en était sûre et un sourire cette fois-ci machiavélique retroussa ses lèvres. Pensive, le regardant et réfléchissant en même temps, elle resta longuement ainsi postée, ses doigts bougeant sur la marque à venir. « Silencieux, menaçant, trop calme, et puis ça… » Elle semblait prête à lister tous les avantages qu’elle voyait à l’attitude de Loki, décidée quant au sort d’Ange. Sursautant à moitié, elle revint à l’instant présent et croisa le regard de son camarade, de son ami. « Elle veut aller avec Rohàn, elle s’en moque des chevaliers servants, mon frère est un monstre… elle aimera le danger, il faut juste que… » elle fronça les sourcils, détournant la tête pendant une seconde. « Il faut juste que… » souffla-t-elle à nouveau, appuyant pleinement sa main sur la zone qu’il avait martyrisé, « la traque traine en longueur, qu’elle ne se sauve pas comme une biche prise dans les phares face à l’attaque »

Elle voyait son potentiel, pourtant et dans un geste qui, même s’il était surement déplacé, n’engageait à rien, elle s’approcha. C’était un apprentissage, c’était donner à Loki une nouvelle arme pour être encore plus redoutable, un tour vieux comme le monde qu’elle utilisait souvent. Reprenant sa voix calme et douce, sa voix de jeune fille en fleur, elle reprit « les mots sont inutiles, en l’occurrence, hormis quelques menaces pour la faire trembler, menaces qui ne la feront pas se sauver parce qu’elle sera déjà prise au piège… » Affichant un sourire, elle croisa le regard du Serpentard, engageante, encourageante. C’était important, pour elle, assez pour qu’elle ne note pas l’ambiguïté de l’instant, probablement. Assez pour qu'elle lance, enthousiaste, presque, heureuse dans le sadisme qu'impliquait la préparation d'un plan aussi tordu : « Je peux t'apprendre, oui, juste assez pour la faire tomber... » . Comme une gosse dans un magasin de jouet.

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MessageSujet: Re: Cruel to be kind in the right measure.   Cruel to be kind in the right measure. EmptyMer 4 Juil - 20:25

Les joues rosées de la demoiselle, toutes de pastel indécent vêtues, trahissaient la montée d'un flux sanguin sous l'emprise du désir. Nulle gloire à mon actif néanmoins, car je n'ignorais pas que le cou des jeunes filles n'était que zone érogène appâtant langueur et baisers... Ainsi la toisais-je d'un air serein malgré cette vérité que je venais de lui avouer : ma façon bien particulière d'aborder celles qui attiraient mon regard n'avait rien de conventionnel mais tout de dérangeant. Enfin plus ou moins... Dans tous les cas, cette tactique n'était pas propre au dom juan lambda qu'elle pouvait espérer pour Ange, et je redoutais plus que tout un échec sur cette mission. Mon égo en ressortirait blessé, ma fierté ébranlée, ma colère décuplée. Pour autant il y avait ce petit quelque chose d'excitant dans sa proposition : aller vers l'inconnu, conquérir autant le corps de la jolie blonde qu'un autre domaine de flirt qui n'était pas le mien, voir au-delà de mes faiblesses et ne pas les exploiter à mon désavantage. Je ne désirais pas devenir un coureur de jupon anodin aux pratiques trop reconnues ; j'aimais ma bestialité, ma sensualité mordante à la fois érotique et surprenante, ma particularité qui me reléguait au rang de 'Greyback'. C'est 'normal', c'est Greyback., était une excuse que je me plaisais à entendre et qui étirait mes lèvres désirables en un sourire narquois. A chaque particularité, étrangeté, bestialité même, j'aimais à y greffer la voix de mes détracteurs ou suivants qui le couronnaient d'un 'c'est Greyback' sonnant comme terriblement flatteur à mes oreilles. Je m'épanouissais dans la marginalité, c'était mon choix que de m'éloigner des us et coutumes de mes comparses humains et de recentrer mes faits et gestes autour de la bestialité. Ainsi donc, je n'avais pas l'approche séductrice mais l'approche sexuelle et sensuelle. Un atout qui se faisait défaut dans cette mission délicate. « Silencieux, menaçant, trop calme, et puis ça… » Je plissais le nez sous l'avalanche de remarques légitimes qu'Alesya me servait, sa main massant son cou douloureux. « Elle veut aller avec Rohàn, elle s’en moque des chevaliers servants, mon frère est un monstre… elle aimera le danger... » Je notais scrupuleusement chacune de ces informations dans un recoin de ma tête, mes yeux ne daignant plus quitter la brunette tant je buvais littéralement ses paroles. Car lorsque le jeu devenait intéressant, je ne laissais passer aucune opportunité et prenais en compte chaque détail qui pourrait influer sur la partie. Savoir que la jolie blonde appréciait le danger, comme aimait à le mentionner la belle Serpentarde, me conforta dans l'idée que je devais rester dans une approche mordante voire ténébreuse. Quoique, 'ténébreuse' ne rimait pas nécessairement avec 'effrayante', et je doutais que mon côté taciturne ne soit un atout pour mettre la petite mésange en confiance. « Il faut juste que... il faut juste que... la traque traine en longueur, qu’elle ne se sauve pas comme une biche prise dans les phares face à l’attaque. » « Hmm. » Voilà tout ce que je me contentai de répondre, trop songeur quant à la suite des événements. Je fronçai par ailleurs les sourcils sous le joug de pensées sinueuses qui assaillirent soudain mon esprit : s'il me fallait y aller progressivement, alors mieux valait y aller en douceur. Autant dire un procédé qui ne m'était pas franchement familier. Un soupir las s'échappa de mes lèvres quand portant une main dans mes cheveux épars, je rejoignais déjà Ange en pensées dans ma tactique d'approche. Difficile.

« Je peux t'apprendre, oui, juste assez pour la faire tomber... » Mon regard fauve se braqua sur Alesya quand au fil de sa mot, toutes mes pensées s'envolèrent. M'évadant avec violence de ma léthargie, j'offris enfin un rictus narquois à ma camarade, amorçai deux pas en arrière, et ouvrant brièvement mes paumes vers elle avant de laisser tomber mes bras le long de mon corps je murmurai : « Je t'écoute. » Un bref silence teinté de complicité malsaine comme mon sourire s'étira un peu plus, charmeur, charmant, incisif. « Profites-en, ce n'est pas donné à tout le monde. » ajoutais-je dans une dernière taquinerie qui n'était pas si faussée... Il était rare que j'écoute avec attention mes interlocuteurs lorsqu'il s'agissait de suivre une leçon.
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MessageSujet: Re: Cruel to be kind in the right measure.   Cruel to be kind in the right measure. EmptyDim 15 Juil - 20:43

Un sourire, un rictus à vrai dire, rien de plus, c’est tout ce qu’il lui offrit dans l’immédiat, l’observant, dubitatif. La pensait-il folle ? Probablement, mais à ce jeu-là, il pouvait prendre un ticket et faire la queue car il était loin d’être le seul. Toutes les personnes côtoyant Alesya le savaient : la jeune femme n’était pas saine, loin de là. Elle était dangereuse, elle savait être froide et son sadisme n’était plus à prouver. Il y avait plus d’humanité en elle que ce que la plupart des gens auraient pu soupçonner mais c’était bien caché, profondément enterré, comme une faiblesse, une faille dans la muraille que l’on dissimulait avec application pour éviter toute vulnérabilité. C’était un luxe qu’elle ne pouvait pas se permettre, vraiment pas, alors venait les épines, les attaques, les coups d’ongles pour se défendre, toujours, faisant d’elle une tarée notoire dont on craignait les colères. Elle était pourtant calme, là, malgré l’enthousiasme malsain qui bouillonnait dans ses veines et cela ne lui ressemblait pas que de tenir des conciliabules du genre, de manigancer… Oui, elle avait des alliés, des sbires, des aides, mais elle était d’ordinaire particulièrement directe. La mission était délicate, cependant, délicate et spéciale, unique, elle ne pouvait pas se permettre de donner les consignes par Patronus interposé, à la va-vite… Non, il fallait quelque chose de construit pour rabaisser le caquet de la blondasse qui cherchait à s’infiltrer dans la photo de famille.

Elle avait peur qu’il refuse, soudain, la prenant pour encore plus cinglée qu’elle ne l’était. Elle craignait à vrai dire cette réaction comme on craint la grêle en été. Loki était digne de confiance, le seul dans son entourage qu’elle considérait comme capable. Elle aurait pu manipuler bien des gens mais il n’y avait que lui pour lui permettre de garder son sang-froid, que lui qu’elle estimait, dont elle reconnaissait les talents et le potentiel. Il n’était pas comme ces idiots de Serpentard se pensant tout puissants et rebelles simplement parce qu’ils étaient tombés du mauvais côté du Choixpeau… Non, lui avait fait ses preuves, à maintes reprises et elle savait qu’elle pouvait lui confier n’importe quelle mission, même une du genre, même une en dehors de ses ‘capacités’ immédiates. Il balaya ses angoisses cependant, dépliant ses bras et les laissant ballants, le long de son corps. C’était comme accepter le caprice d’une enfant et lorsqu’il souffla : « Je t'écoute. » Elle retint de justesse un sourire. Surement, il était résigné, mais ça lui faisait plaisir, comme un cadeau étrange, une attention que personne ne pourrait comprendre. Il reprit : « Profites-en, ce n'est pas donné à tout le monde. » et elle vit dans la déclaration une certaine preuve de confiance. Sortir de sa zone de confort, que ce soit pour se rendre utile ou pour apprendre un nouveau tour et donc se servir d’Alesya, était un pas en avant, aussi ne se souciait-elle pas vraiment du pourquoi. Elle voulait garder son calme mais un sursaut la secoua pourtant. Simple, bref, traitre. L’espace d’une seconde, elle offrit à nouveau la vision d’une enfant trépignant devant un magasin de jouet, d’une adolescente naïve invitée à son premier bal… C’était surement une tare pour bien des gens mais la petite brune prenait les choses à cœur. Et avec son accord, elle pouvait commencer les choses sérieuses, car en effet, la destruction de l’Angelot blond était une mission à prendre au sérieux. Opération Ailes Froissées, enclenchée.

Elle avait des millions de consigne mais encore fallait-il ne pas faire peur au loup, distiller ça tranquillement pour que la tâche ne semble pas insurmontable. Loki était séduisant et il avait quelque chose en lui qui rendrait les choses faciles, à moins qu’Ange, cette pimbêche sans rien dans le crâne, ne le laisse pas approcher. « Il faut laisser tomber les clichés, d’abord, oublier tout le prêchi-prêcha ridicule, Ange n’est plus une gamine, elle… » Alesya secoua la tête, parlant surement trop vite, s’embrouillant. Elle ne savait rien de cette fille qui tournait dans la bulle d’Ezechiel et maintenant cherchait à lui voler son frère. Imaginer cette bouille précieuse dans quelconque activité sans morale n’allait pas, mais la Lestrange en connaissait un rayon sur les apparences trompeuses, alors… Elle souffla, et continua sa diatribe, intenable, trop pragmatique et égarée à la fois. « Pas de flatterie inutile, pas de compliments, pas de bêtises du genre… les filles n’aiment pas les compliments, du moins… moi j’aime pas ça, mais c’est pas la question… Elles ne savent pas les recevoir, les accepter, à moins que ce soit sur un travail accomplit, sur une fierté, il vaut mieux repousser ses limites, la provoquer, l’agacer ! » elle ne réalisa pas immédiatement que les conseils qu’elle donnait-là n’était absolument pas universel mais bien appliqués à elle, Alesya Lestrange, petite peste incapable d’accepter le moindre élan de positivité à son égard. Elle était compliquée et Ange ne l’était surement pas, trop stupide pour ça. C’était un comble, quand on la savait à Serdaigle, mais la brune oubliait de ne jamais sous-estimer ses ennemies. Grossière erreur. Elle souffla, à nouveau, se retournant un instant vers le lac.

Elle manquait d’idée, manquait de connaissance surement. Elle aurait pu demander à Ezechiel comment approcher la jeune femme mais cela eut semblé… étrange. Vraiment. Et elle préférait éviter, les choses étant assez tendues entre eux. Tirant sur sa nuque, elle ignora la douleur qu’apportait les multiples tensions qu’elle se trimbalait, poids du monde sur ses épaules frêles et elle souffla, exaspérée à sa propre incapacité. Loki allait lui filer entre les doigts, la jugeant mal préparée et elle ne pouvait pas se permettre d’avancer là-dedans sans lui… Et puis une idée, à la con surement, la frappa alors qu’elle venait de lever une main, la passant sur son cou, à l’opposé de sa morsure, massage bien inutile. « Il faut la prendre par surprise, la déstabiliser… il faut… que tu t’approches et que doucement, tout doucement, tu repousses une mèche de cheveux, puis une autre… » Ses doigts bougeaient mais dans la pénombre tombante, elle fixant le lac aux allures de flaque de paraffine. Elle semblait absente, ailleurs et inconscient ou non, elle offrait sa nuque comme terrain d’entrainement. « Pas besoin de flatterie, juste… une approche, une langueur presque malsaine, son prénom murmuré et des contacts à peine appuyés, de quoi la pousser à bout, jusqu’à ce qu’elle vienne en réclamer plus… »

Sa voix prenait des intonations différentes, douces, oniriques, illusoires, elle se perdait dans la nuit qui s’apprêtait à arriver sur l’école, dans ses songes, dans le vent. Elle se perdait dans ses peurs et ses colères devenues sourdes comme on se perd dans un cauchemar dénué de heurt. Un peu mieux, elle dégagea son cou, ne réalisant pas totalement qu’elle attendait presque qu’ainsi invité, il débarque derrière elle et l’enlace délicatement pour la torturer sans la moindre violence.
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MessageSujet: Re: Cruel to be kind in the right measure.   Cruel to be kind in the right measure. EmptyMar 17 Juil - 23:02

De ses langoureux mots qui se promulguaient en caresses, avides de vengeance ou coulant sur sa langue tel un onguent sensuel, ma chère amie ne demeurait guère indifférente à l'atmosphère suintant la lubricité qui se tramait. Tressaillant par instant, invoquant ses yeux de biche vers le ciel à d'autres, elle se perdait dans les affres de la vengeance comme elle s'égarait dans le trouble de l'instant. Des meli-melo de mots qui se voulaient conseils passaient la barrière de ses lèvres soudain bien confuses, comme ayant trempé dans le bain de l'ivresse libidineuse. Implacable chasseur, féroce prédateur, je ne daignais pas délivrer Alesya de mon regard perçant qui la dévorait toute entière ; de ses courbes divines jusqu'à la pointe osseuse de ses clavicules, il n'y avait rien en sa silhouette qui ne s'échappait à présent de mon regard fauve. Ni les frémissements secouant ses frêles épaules, ni les soupirs discrets qui effleuraient ses lèvres. Lèvres venimeuses, lèvres séductrices, lèvres guerrières qui se perdaient en conseils séducteurs : ne pas prêcher par excès de flatteries et de grandes attitudes chevaleresques, ne pas recueillir la demoiselle comme on cueille la rose sans épine. De toute évidence, être princesse à notre époque c'est surfait... J'écoutais attentivement les dires de la demoiselle, prêtant consciencieusement oreille à ses suggestions qui jusque là me convenaient : j'étais finalement largement soulagé de l'entendre bannir tout compliment frivole de son idéal de séduction, bien peu pour moi. Triant à la limite ce qui me paraissait suspect – j'avais déjà agacé bon nombre de demoiselles sans pour autant prétendre à être désiré d'elles en retour pour estimer que cette approche fonctionnait – je me fis pourtant bon élève et buvais les paroles du professeur tout en ingérant le contenu. Le distiller jusque dans mon esprit, à en colorer mes pensées de ses teintes d'un vermeille sensuel. Une sensualité qui ne m'était pas familière, une sensualité qui me paraissait presque... trop courtoise.

Silence ; bienheureux allié qui plana au-dessus de nos têtes lorsque la reine des serpents glissa vers l'horizon du lac, avisant cette plaque de marbre fin dans une infinie torpeur. Sa main filait sur son cou gracile dans une éternelle langueur, à la fois trouble et absente, tandis que d'un soupir elle trahissait sa perdition. Mademoiselle Lestrange ne semblait pas vraiment sûre d'elle, à croire que ma morsure l'avait vidée de toute force vitale, tel un nosferatu tapi dans l'ombre. Et moi, vil prédateur que j'étais, ne daignais pas détacher mon regard lui brûlant les omoplates pas plus que je n'avançais d'un pas, à sa rescousse. Les sens en éveil et la faim en émoi, je me faisais d'avantage loup prêt à bondir sur l'agneau au moindre de ses faux pas... jusqu'à ce que ma raison ne frappe violemment aux portes de mon esprit. Allons, nous n'allons pas attaquer cette belle demoiselle qui est aussi notre amie, quand bien même l'attaque ne serait brodée que de morsures et de baisers non retenus. Las ! Sauvagerie quand tu nous tiens. Je crains n'avoir jamais été apprivoisé. «  Il faut la prendre par surprise, la déstabiliser…  » Bienheureuse, elle parla. Et avec l'intonation de sa voix, mes pensées obscènes s'envolèrent comme mes pupilles dilatées par l'envie reprirent quelques teintes normales. J'acquiesçai d'un bref signe de tête afin de gommer toute trace un peu malsaine subsistant dans l'alcôve de mes yeux bruns, même si Alesya me tournait le dos. Car je croyais en la force de mon aura, qui puissante et brute me permettait de charmer la proie par ma simple présence. Et par 'charmer', je n'entendais pas seulement la séduction menant au plaisir infâme du sexe et du baiser, mais l'enivrement des sens qui me permettait une mainmise éphémère sur ma cible.

La belle termina sa tirade dont les mots n'avaient pas été vains puisque retenus par mes soins. Quand de sa silhouette se dessina en ombre chinoise la courbe délicate de son cou, je compris qu'elle me dédiait sa peau nue en offrande. Terrain de jeu dont la félicité se dessinait en courbes et contres-courbes, s'offrant toute entière malgré la peur, peut-être, qu'elle ne soit assaillie d'autres morsures. L'instant voluptueux, le souffle du vent glissant sur son cou en une caresse érotique, mon regard pénétrant dévorant sa peau laiteuse... je me souvenais de ses conseils tout en me laissant aller. Ne pas brimer la sensualité par l'automatisme ni l'apprentissage, ne pas freiner la concupiscence de mon être brûlant fiévreusement, ne pas baiser sa peau juste pour l'exercice. Être simplement moi. Arborer la sensualité sous un autre jour, et arracher à la belle intrigante quelques frissons d'extase.

De mes pas avançant au son des étoffes qui se heurtent, je me dirigeais vers Alesya avec l'envie, subtile, de lui donner l'envie. Contagieuse et fiévreuse, du bout de mes doigts au bout de ses seins blancs, la rendre simplement maladive jusqu'à ce qu'elle en suffoque de plaisir. Malade d'un désir lubrique, sur le lit de sa chasteté. Puisque n'était-ce pas là ce qui qualifiait notre amitié : purement platonique ? Diable qu'il est bon d'être frustré parfois. Cela nous donne du coeur à l'ouvrage lorsque l'on passe enfin à l'action. Un sourire aurait pu se dessiner sur mes lèvres carnassières, néanmoins mes traits n'exprimaient plus que le désir autant que mon souffle ardent se parfumait d'érotisme. Ma main, galante mais virile et puissante, se posa sur sa hanche ainsi retenue contre mon bassin. Mes doigts enlaçant la proie satisfaite frémissante, attendirent que mes lèvres moins sages ne glissent à son oreille et ne lui livrent un souffle fiévreux déguisé en quelques gémissements discrets. Audibles seulement pour une oreille attendant les plaisirs de la chair. Et c'est qu'enfin ce sourire diablement séducteur pointa sur mes lèvres féroces, quand doucement ma main conquérante glissa le long de sa taille, remontant vers sa poitrine qu'elle frôla avec volupté, et glissant derrière l'oreille si chérie. Les quelques mèches brunes replacées, je laissais alors ma bouche guerrière lui faire l'amour sous le joug de mots lascifs : « Ouvre tes bras pour m'enlacer... » Une main agrippa, envieuse, sa hanche à nouveau. « Ouvre tes seins que je m'y pose... » L'autre, plus mutine, glissa sur la poitrine de la fausse amante et s'en saisit pleinement. « Ouvre aux fureurs de mon baiser, ta lèvre rose. » Et mes lèvres délivrant vers et proses, vinrent glisser sur son cou délicat. Frôlant la peau sans jamais l'embrasser, cruelles tortionnaires, impitoyable bourreau qui amusées de la supplicier ainsi, la condamnant à toujours frémir sous la caresse sans jamais recevoir de baisers, s'étirèrent un peu plus.

La sensualité de l'instant se fit si prenante, que je pouvais sentir tambours battants ces coeurs gorgés d'envie, ces corps fiévreux et raidis par la frustration. Estimant avoir été bon élève, je me permis quelque taquinerie en finissant ma prose pour mieux récupérer ma place d'ami et non plus de potentiel amant. Non pas que la demoiselle me déplaisait, seulement allier sexe et travail n'avait jamais fait bon ménage. « Ouvre tes jambes, prends mes flancs. Dans ces rondeurs blanches et lisses. Ouvre tes genoux tremblants, ouvre tes cuisses... » Un rire mutin, presque cruel par la sensualité mordante qu'il portait, et je me détachais de la belle. Ôtant mes mains de ses formes, arrachant mes lèvres de sa peau douce. « Ouvre tout ce qu'on peut ouvrir. » Un baiser au creux de son cou tout de même, en tant qu'apprenti galant. « Dans les chauds trésors de ton ventre, j'inonderais sans me tarir, l'abîme où j'entre. » Je me redressais enfin, regard rieur malgré la prunelle féroce, la bouche amusée d'avoir murmuré de si jolies proses devenues trop lubriques... L'amant plie devant l'ami, l'ami reprends sa place. « Et bien, tu me prendrais pour amant ? » Un sourire facétieux et complice de nouveau. « ...Si tu étais Ange. » Autant le préciser.
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Alesya Y. Lestrange
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MessageSujet: Re: Cruel to be kind in the right measure.   Cruel to be kind in the right measure. EmptyVen 27 Juil - 17:47

Résister à l’envie de se retourner trop vivement, à celle d’attirer les mains de Loki un peu mieux sur elle. Résister au besoin d’essuyer le sourire surement très satisfait qu’il devait porter, content de son petit effet. Résister à l’envier de se jeter, toute habillée, dans les eaux sombres et glacées histoire de se remettre les idées en place. Elle avait cherché la tornade qui venait de s’abattre sur elle, elle en était responsable, elle avait cru pouvoir gérer mais l’espace d’une seconde, alors que le bon sens semblait lui faire défaut, elle se retrouva à douter. Clairement, ses petits caprices et ses quelques mauvaises manipulations ne faisaient pas d’elle une Marquise de Merteuil et à moins de trouver quelques forces fortuites, elle risquait bien de se brûler les ailes. Faible femme qu’elle était, avec son cœur soudain en bandoulière, détalant comme un lièvre effrayé à cause de quelques tentations. Ne valait-elle pas mieux que ça ? Non, surement pas, car dans sa folie vengeresse, la Lestrange s’était faite de passion et d’intensité, aussi la moindre provocation la laissait-elle pantelante.

Quelle idiote elle faisait, ainsi tourmentée, debout et victime des vents, victime de celui qu’elle avait voulu prendre comme élève. Déglutissant, elle se força à une sérénité toute relative, chassant méthodiquement toutes les paroles qu’il avait pu susurrer pour la déstabiliser. Elle ne pouvait pas, être aussi vulnérable, aussi facilement prise de cours. Toute sa vie, elle se retrouverait face à des hommes dont c’était l’art que d’obtenir ce qu’il voulait, alors pour une fois, elle se devait de se redresser et de faire le vide, plutôt que de céder idiotement à une tentation dont ni l’un ni l’autre ne voulait, car assurément, Loki ne faisait là rien d’autre que de rentrer dans son rôle, que de s’exécuter. Elle lui avait demandé d’agir de la sorte. Avec un effort surhumain, elle eut l’impression de s’ancrer un peu mieux à la réalité, reprenant quelque peu le contrôle sur sa respiration. Le regard braqué sur les rives sombres, elle refusait de fermer les yeux, évitant ainsi les visions fantasques. Au fond, tout le problème était là, sous ses airs de mercenaire elle cachait encore un cœur d’adolescente, un cœur chavirant trop vite, à la moindre attention. Savoir cela, cependant, c’était pouvoir reprendre la main. Elle afficha un fin sourire alors que finalement, il demandait, doucement mais d’une voix moins sensuelle que lors des précédentes interventions : « Et bien, tu me prendrais pour amant ? » L’espace d’un souffle, elle hésita à nouveau à se retourner, cette fois pour effacer toute prétention du visage du jeune homme, car elle avait l’impression d’avoir retrouvé sa raison. Il se corrigea cependant et elle pu saisir la nuance dans sa voix. « ...Si tu étais Ange. » le jeu s’arrêta aussitôt et sans plus de contrainte, c’était à nouveau le camarade, le complice, qui se trouvait juste derrière elle. Partners in crimes, rien de plus, car c’était ainsi que ça fonctionnait et qu’il ne devait pas en être autrement. Loki l’aurait consumé, trop de violence et de rage, elle avait besoin de quelqu’un dont le calme la gardait dans le droit chemin. Elle avait Ezechiel, de toute façon, Ezechiel qui s’arracherait surement le cœur de la voir ainsi…

Par automatisme, elle se redressa un peu, brisant tout contact, tout alanguissement, ne voulant plus s’appuyer sur le Greyback, fidèle homme de main, ami estimé. Il était si simple de s’égarer, elle aurait pu se gifler d’être si sotte, si facilement distraite. Et sur le coup, elle en vint à rire, un éclat ivre et moqueur, autodérision évidente. Elle souffla, longuement, cherchant à ne pas partir dans un fou rire incontrôlable mais déjà, la douleur au niveau de ses côtes lui prouvait qu’elle était mal partie pour ne pas passer pour la dernière des folles. Avec force et composition, elle parvint pourtant à garder un visage presque sérieux et en trois pas, elle se retourna, faisant face à Loki. « Le petit Ange y perdra assurément quelques plumes, quitte à rejoindre complètement l’enfant terrible du Valhalla » elle avait encore les joues un peu trop roses et son cœur semblait décidé à courir pour quelques minutes supplémentaires mais l’éclair dans ses yeux trahissait son amusement. Tout tentant qu’il était, elle se força à voir la démonstration comme une routine perfectible. « Elle a surement plus de principe que moi, cependant » murmura-t-elle, à nouveau pensive, avouant sans réelle gêne ne pas être la plus droite et vertueuse des filles de Poudlard. Ce n’était de toute façon un secret pour personne et plutôt que de se laisser marcher dessus avec des sobriquets et des accusations, elle avait toujours fait en sorte de traiter cette tare dans sa volonté comme une force. Un détachement et une froideur généralisée qui finirait, assurément, par lui servir, non ?

Plantée devant Loki, elle fronça les sourcils, réalisant qu’elle ne connaissait rien de sa réputation. Surement, vu la petite expérience, elle pouvait se douter qu’il n’y avait plus beaucoup d’innocence chez lui, mais l’idée la fit sourire, pourtant. Se redressant un peu, gamine insolente, amusée par cette situation pour le moins incongrues, elle demanda sans tact, prenant le risque qu’il se vexe « Elle ne sera pas la première, tout de même ? » ce n’était pas une critique mais elle repensait soudainement aux excuses qu’il avait pu lui donner. Cette litanie concernant son manque d’expérience en matière de discussion, soudain, semblait trouble. Non, certainement, il savait ce qu’il faisait et s’entichait juste d’une fausse modestie, la façon dont, pendant une seconde, elle avait été prête à lui sauter au cou le prouvait bien, pour sûr…

Elle secoua la tête, chassant à nouveau l’instant qui déjà semblait si loin. Il n’y avait rien de risible mais s’imaginer à la merci totale de Loki, abandonnée entre ses bras, avait quelque chose de dangereux, un gout d’exotisme qu’elle n’osait pas admettre. Peut-être était-ce le danger, le mystère qui planait autours de lui, ou bien cette morsure apposée sur sa chair diaphane quelques temps plus tôt…

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MessageSujet: Re: Cruel to be kind in the right measure.   Cruel to be kind in the right measure. EmptyLun 6 Aoû - 16:23

« Le petit Ange y perdra assurément quelques plumes, quitte à rejoindre complètement l’enfant terrible du Valhalla » Langue perfide qui ripa sur mes lèvres, à trop se sentir assoiffée d'une victoire prochaine. Ce jeu finalement demeurait bien plus excitant qu'il n'avait pu paraître à ses débuts, et je fantasmais déjà sur le frêle corps d'une victime offerte sur l'autel de ma sournoiserie embaumée de sensualité. L'ami reprenant les rênes, faisant courber l'amant sur un fatras d'illusion, je ne dardais plus Alesya de ce même regard affamé qui s'était enflammé quelques secondes auparavant pour elle et sa peau sucrée. Je me concentrais d'avantage sur ce qui apparaissait comme une mission, feintant d'ignorer ce rire qui avait secoué le ventre de la pauvre petite qui semblait perdre pied. Si je n'étais pas tant individualiste, j'aurais probablement demandé à ma camarade Serpentarde quels réels troubles pouvaient l'habiter pour qu'elle empourpre ainsi ses joues d'auto-dérision, car honnêtement je doutais que seul l'exercice libidineux la mettait dans cet état. Taciturne cependant, je préférais me focaliser sur le pourquoi de notre tête à tête de ce soir : couper les ailes d'une dénommée Ange. Victime que je ne sous-estimais pas, car Alesya elle-même avouait qu'elle possédait bien plus de principes qu'elle ne pouvait en avoir. Je grognai légèrement sous cette vérité agaçante, bien que l'idée de corser le défi m'apparaissait agréable. Me penchant légèrement vers ma comparse, je me fis monstre d'arrogance lorsque patient et assuré je lui murmurais un : « Alors je serais patient. », qui sous couvert d'une voix suave et brûlante trahissait les trésors d'espièglerie et de manipulation que je déploierais pour ce faire.

Je ne niais pas que la bataille serait jonchée d'obstacles ; déjà il me faudrait passer sous silence mes actuels flirts pour ne pas éveiller les doutes de la proie voulue, ensuite malgré mes grands mots soufflés avec arrogance, je ne pouvais vraiment me targuer de posséder un grand sang froid. Être patient était une chose, recueillir sans broncher les remarques désagréables d'une donzelle vous faisant comprendre qu'elle ne voulait pas de vous – car je ne doutais pas que ladite Ange devait à ce titre avoir nombre de prétendants à ses pieds – en était une autre. Mais soit, pour une fois que je pouvais me surpasser dans un domaine alors je me mettrais à l'épreuve. J'espérais seulement ne pas déraper et montrer ma facette la plus violente à la petite blonde. Crainte qui se révèlerait en temps voulu cependant ; je ne partais pas défaitiste mais ne sous-estimais pas l'ennemie.

La sensualité exacerbée s'effaça pour laisser place à une apaisante accalmie. D'ami à amie, nous ne nous jaugions pas mais reprenions l'un l'autre nos esprits. Car s'il était vrai que la belle Serpentarde ne pouvait dissimuler ses joues rougies par l'envie, mon souffle saccadé trahissait mon excitation qui s'en était allée crescendo avec mes quelques vers lubriques de poésie. Un peu de temps pour rafraichir les ardeurs, un peu de calme pour recouvrir les esprits et nous pouvions reprendre le cours de notre conversation, échafaudant de vils desseins à l'encontre d'une seule demoiselle dont la seule erreur avait été d'accaparer l'attention de Mr Lestrange. Le silence fut de courte durée, témoin qu'il ne nous fallait guère de temps pour reprendre nos positions de camarades respectables – terme relatif – car déjà de ses lèvres curieuses s'échappait une question qui m'arracha un rire franc. « Elle ne sera pas la première, tout de même ? » « Vraiment ? » fis-je une fois débarrassé de ces spasmes amusés tirant sur l'abdomen. Considérant ma douce amie, je compris qu'il ne s'agissait pas de taquinerie mais d'une véritable curiosité piquée. Preuve en était que si nous étions des camarades estimés, nous ne connaissions pas grand chose l'un de l'autre. Ainsi donc Miss Lestrange n'était pas au courant de mon rôle dans le dépucelage d'une certaine Joy Weasley, d'une autre portant le doux nom de Dolohov, et devait véritablement clore les yeux comme ses oreilles face à mes prétendantes qui toutes portaient des morsures délicieuses au creux de leurs cous. « J'ai dit que j'étais un piètre don juan, pas un piètre amant. Ôte-moi d'un doute, j'ai l'air d'être puceau ? » Conversation légère et amicale s'il en est. Je n'étais guère vexé, sinon amusé par les dires quelque peu naïf de la belle Alesya. Elle que j'avais toujours connue mordante, je la découvrais presque candide, ce qui lui conférait un aspect d'avantage humain et fragile en un sens. « Parce que si tu en doutes, je peux toujours te prendre contre un arbre maintenant. » Provocation quand tu nous tiens. La galanterie inexistante dans toute sa splendeur, tandis que je me montrais un brin trop cru et trop franc sans nécessairement le penser par ailleurs. Comme à l'accoutumée.
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MessageSujet: Re: Cruel to be kind in the right measure.   Cruel to be kind in the right measure. EmptyDim 12 Aoû - 11:04

Le rire qu’il lui servit laissa un gout d’encre dans la bouche de la jeune femme, alors qu’elle comprenait à quel point sa question avait été à la fois stupide et déplacée, enfantine, puérile. Elle se sentait comme un gosse gloussant face à un sous-entendu osé quand en réalité elle n’était pas vraiment de celles que l’on pouvait facilement mettre mal à l’aise. Certes, elle se laissait prendre de court, parce qu’elle était peut-être plus faible et plus vulnérable que ce qu’elle cherchait à admettre, mais jouer les oies blanches n’étaient pas dans sa nature, loin de là. Sans être une séductrice hors pair, l’incartade avec Amadeus servait là de souvenir cuisant quant à ses capacités parfois bancale, elle n’était pas non plus une débutante et ne se laissait pas déstabiliser, en règle générale. Et visiblement, Loki était fait du même bois. « Vraiment ? » demanda-t-il alors que son rire le quittait finalement. Amusé par la question, il ne semblait pas vexer et Alesya souffla un peu. Se mettre à dos le jeune Greyback était la dernière chose qu’elle souhaitait, car si elle ne le craignait pas vraiment, elle connaissait sa valeur et était assez maligne pour le garder proche. C’était un ami, un allié et quelqu’un digne de confiance, elle pouvait lui confier tous les travaux herculéens qui lui passaient par la tête, quand bien même ils ne savaient pas grand-chose l’un de l’autre. « J'ai dit que j'étais un piètre don juan, pas un piètre amant. Ôte-moi d'un doute, j'ai l'air d'être puceau ? » Ce fut au tour de la petite brune de sourire, mais c’était sans gêne et sans bêtise adolescente. Non, il avait l’air solitaire et différent, mais même sans avoir goûté à ses avances, quelques instants plus tôt, elle n’aurait pas pu dire qu’il semblait si innocent, si petit garçon. Elle avait juste douté, sur le coup, dans un élan de curiosité, un sursaut d’idiotie. Elle n’eut pas le temps de secouer la tête pour infirmer que déjà, il reprenait, un peu plus défensif peut-être : « Parce que si tu en doutes, je peux toujours te prendre contre un arbre maintenant. »

Si le ton était direct et les propos crus, Alesya ne tiqua pourtant pas, un sourire remontant immédiatement ses lèvres alors qu’elle laissait un hoquet amusé secouer ses épaules. Ils semblaient surement fins, là, tous les deux à comploter. Leur conciliabule perdait cependant du sérieux, même si ce n’était pas pour déplaire à la jeune femme. Elle appréciait Loki, parce qu’il ne posait pas de question, parce qu’il ne semblait pas la juger. Efficace, discret, il s’avérait plus terre à terre et calme qu’elle, alors forcément, mis ensemble, ils formaient un duo prometteur. A nouveau, elle divagua, se surprenant à imaginer le pouvoir combiné qu’ils pourraient posséder si, dans un futur proche, ils s’associaient à nouveau. Elle n’avait pas l’intention de le laisser filer après Poudlard, car il était assez rare qu’elle accorde respect et confiance… non, définitivement, elle voulait Loki dans ses petits papiers, prête à l’assoir à sa droite, pratiquement. Il fallait qu’elle garde la tête froide, pourtant et ce à tout prix. D’expérience, elle savait que s’aventurer dans des jeux qu’elle prétendait maîtriser quand en fait elle n’était qu’une gamine un peu prétentieuse ne la mènerait nulle part, d’autant qu’elle n’était pas réellement libre de se laisser faire, de se laisser séduire. Il plaisantait, oui, elle le savait bien, mais cela semblait être un bon moment pour balancer quelques informations. Ground rules. Sans se départir de son sourire, forçant une voix plus calme cependant que les rires qu’elle avait pu laisser filer, elle murmura « Toute alléchante que puisse être cette proposition classieuse, je vais devoir décliner… » et si son expression était un peu figée, son regard lui n’était pas sévère. Elle préférait juste mettre les choses au clair, ne serait-ce que pour elle, savoir qu’elle ne devrait pas pousser, au risque de créer un fiasco en mélangeant affaires et plaisir. Mauvaise idée.

Il y avait pourtant quelque chose d’attirant chez lui et ça, elle ne pouvait pas le nier, même en voulant rester tranquille. Elle se retrouva à jouer avec son alliance, comme une idiote. Elle n’était pas libre d’agir comme ça, même si ce qu’Ezechiel ne savait pas ne risquait pas de lui faire mal. Elle voulait être honnête avec lui, digne, fidèle, mais voilà, il semblait que cela n’ait pas été dans sa nature. Etait-ce possible ? Elle en doutait, se disant qu’elle se cherchait des excuses idiotes, mais elle était si friande d’attention et si faible dans sa solitude qu’elle aurait tout fait pour changer les choses. Petite créature bien faible. « Si tu avais eu besoin d’entrainement, je ne dis pas, mais clairement… » souffla-t-elle, taquine, roulant ses yeux d’un air un peu défiant.

Jouer avec le feu était plus simple que de s’en éloigner, vraisemblablement. Un sourire plus tard, elle pencha la tête, faisant un pas en arrière symbolique, en direction de la forêt évoquée par le jeune homme un peu plus tôt. « Quoi que… » murmura-t-elle, voulant pousser le vice, sentant le sang battre dans la plaie qu’il avait laissé. Après tout, cela ne l’engageait à rien, si ?

► taking out my freak tonight, I wanna show all the dirt I've got running through my mind...

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MessageSujet: Re: Cruel to be kind in the right measure.   Cruel to be kind in the right measure. EmptyMar 14 Aoû - 17:08

Mes yeux observateurs pointèrent sur l'alliance qu'elle tournait nerveusement sur son doigt fatigué. Usé sans doute de porter sur cette chair délicate l'anneau de toutes les fidélités, quand je percevais bien dans le regard d'Alesya cette peur de l'abandon qui la raccrochait à ce mariage m'apparaissant comme hâtif et dérisoire. Certes je ne connaissais rien de ses pensées les plus intimes et de ses peurs les plus refoulées, mais je pouvais au moins me targuer d'être un acolyte de longue date ayant compris sa façon de fonctionner. Cette manie d'avancer de deux pas et d'en reculer d'un, dès lors que sa confiance d'apparence imperturbable s'ébranlait. Ces secousses du coeur qui demeuraient moins des émois touchés que la peur égoïste de se faire trahir. Ce regard de biche sous lequel se déployait un trait noir, celui qui cerne les yeux profond mais qui n'en n'arrache pas les derniers tressaillements de doute. Mâchoire crispée et rire franc envolé, je toisais la belle qui déclinait mes avances taquines, jamais sérieuses – quoique – , toujours joueuses. Et je la voyais surtout hésiter. Non pas sur ce simple instant charnel, mais sur ce tout englobant ce léger 'détail'. En somme, la vipère était en proie à ses démons intérieurs et se trahissait par la nervosité d'une main tirant sur l'alliance. D'une langue rapide humidifiant les pourtours de mes lèvres closes, j'assistais au moment le plus intimiste qui m'était donné à voir d'Alesya : ses appréhensions refoulées. « Si tu avais eu besoin d’entrainement, je ne dis pas, mais clairement… » L'envie d'évoquer ses démons intérieurs qui semblaient lui marteler le ventre me brûla les lèvres, néanmoins je me fis monstre de retenue et muselai ma curiosité au profit d'un silence respectueux, ou du moins d'un silence feintant de n'avoir rien saisi. Me contentant donc de hocher la tête dans un sourire en coin retrouvé, je m'avançai alors, mains dans les poches, afin de reprendre le chemin du château. Bon camarade mais piètre ami au final ; je n'étais pas certain de pouvoir la rassurer ni même de lui prêter mon épaule pour qu'elle y pleure le cas échéant. Plus encore, j'étais persuadé qu'elle et moi étions du même bois : sculptés par la fierté, élevés pour la victoire, je me doutais que lui parler de ses faiblesses aurait pour elle un goût de défaite.

Mais soit, je n'étais pas le genre de jeune homme à forniquer sans y voir de lendemain de toutes façons. Même trop proche. Convaincu qu'une bonne partie de baise est orgasmique quand elle est sale, mais persuadé que l'orgasme est plus plaisant dans les bras d'une partenaire régulière.

« Quoi que… » Je me stoppai alors, arquant un sourcil sous les dires suaves de Alesya qui après s'être débattue avec ses démons leur avait laissé prendre le dessus. Un silence étrangement serein planait au dessus de nos têtes lorsque nos regards se croisèrent, d'une intensité si prenante que la braise de nos prunelles aurait pu allumer un feu même dans les tréfonds du lac. Le sourire de mes lèvres désirables se gomma au profit de traits sérieux se prêtant d'avantage au parfum lubrique que d'un front plissé par les remontrances. Non je n'ignorais pas vraiment que le trouble guidait ses pas, maintenant comme toujours... En profiter me semblait une excellente alternative ; loup affamé que j'étais. Alors je m'avançais de nouveau, pupilles plantées dans les siennes avec tant d'outrage obscène que je pouvais aisément l'imaginer nue. Dévêtue de tout habit superflu. Dénudée, fragile, face à ses doutes qui la prenaient d'assaut. Ma belle Alesya, comme tes démons te rongent pour que, malade, tu ne souhaites t'offrir sur l'autel d'un tel sacrifice. Planter mes crocs dans ta chair ne te saignera pas au point d'exorciser ta douleur, mais si tel est ton souhait...

Sourire vil qui persiste sur les lèvres de l'homme au regard de loup, tandis qu'il s'approche sans jamais ciller. Ma main se voulant avenante sort de ma poche et se tend vers Alesya, dans une invitation à me suivre vers les ténèbres de ces bois qui seraient là l'autre investigateur de son infidélité. Une hésitation à peine perceptible, un souffle qui se fait frémissement, et la main de la belle frôle la mienne avec si peu de conviction que mes soupçons se confondent dans ses gestes. Je relève mon regard sur le sien et tandis qu'il la désarçonne, j'attrape vivement la main de la belle et lui arrache l'anneau d'un geste à la fois vif et posé. Comme confiant. « Ne t'en fais pas... » Un murmure suave avant de porter sa bague à la hauteur de ses yeux. « Je la ferais tomber et elle finira bien par te rendre ton Rohàn. De gré ou de force. » Voilà que je me penche et tandis que je dépose un baiser sur sa joue fraîche, je fais tomber l'anneau dans le creux de sa paume. Souviens-toi : je ne suis pas convaincu de la réalité de ton mariage à présent. Peut-être y caches-tu tes cauchemars d'enfant. « Je ne t'abandonnerais pas. » Voilà que je me redresse, et le sérieux retrouvé distille les derniers éclats du malin qui brillent dans mon regard assuré.

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Alesya Y. Lestrange
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MessageSujet: Re: Cruel to be kind in the right measure.   Cruel to be kind in the right measure. EmptyMar 28 Aoû - 10:18


Il était facile de se perdre. Une seconde d’inattention, une décision hasardeuse et voilà que tout semblait changer, tout basculait, perturbant l’équilibre fragile mais présent qui jusqu’à présent berçait le monde. La logique s’évaporait, le bon sens devenait une denrée rare et en l’espace de quelques souffles, plus rien n’était à sa place. Il avait suffi d’un plan foireux et de quelques allusions pour que la jeune femme se retrouve à couvert des bois en compagnie de Loki, pour que l’amitié entre eux ne soit plus qu’un souvenir et pour que la donne change, complètement. Il n’y avait plus de plaisanterie un peu déplacée dans le regard qu’il posait sur elle, dans la façon dont elle se retrouvait avec sa main prise entre les doigts du Serpentard. C’était surement une erreur, c’était surement la pire bêtise au monde que d’avoir reculé vers la forêt, mais il l’avait suivi, puis rattrapé, l’entrainant plus loin dans la pénombre et alors que la nuit s’installait sur cette école bien tranquille, insouciante face aux complots de deux jeunes gens, ils se retrouvaient seuls et isolés. Les bois comme théâtre, comme scène, les bois pour avoir la paix… comme si les feuilles éparses sur le sol humide suffiraient à étouffer la culpabilité inévitable. Elle n’y pensait pas, pour le moment, cependant, pas plus qu’elle n’avait envie de fuir, de le repousser. Plantée devant lui, elle n’osait plus respirer trop fort, ayant déjà goutté, quelques secondes plus tôt, à l’effet qu’il pouvait avoir sur elle. Insidieux, vil, Loki s’avérait aussi tentant et elle, pauvre petite chose sans volonté, vivait mal cette faiblesse qu’il provoquait.

Il tenait toujours sa main lorsqu’il murmura, tout bas, d’une voix chargée de milles promesses : « Ne t'en fais pas... » Et alors qu’il levait ses doigts pour observer l’alliance qu’elle portait, Alesya réalisa quelque chose. Trop tard, surement, car Loki parlait à nouveau, avant qu’elle n’ait pu pleinement réfléchir. Reportant son attention sur lui, elle l’entendit dire : « Je la ferais tomber et elle finira bien par te rendre ton Rohàn. De gré ou de force. » Un sourire effleura ses lèvres alors qu’elle imaginait Ange s’effondrer, enfin. Elle ne bougea pas lorsqu’il vint apposer un baiser sur sa joue mais lorsqu’il tira sur la bague, simple et discrète, la lui retirant sans aucune peine, la jeune femme tiqua à nouveau. Dans la foulée, il ajouta « Je ne t'abandonnerais pas. » et elle fronça les sourcils, retrouvant cette idée oubliée quelques secondes plus tôt. Parce qu’elle se vantait de maîtriser cet art et parce qu’elle avait à présent un peu d’expérience, Alesya était capable de sentir la manœuvre. Sans pour autant tout identifier, un peu trop chamboulée pour ça, surement, elle pouvait sentir cette façon machiavélique qu’il avait d’utiliser ses peurs et ses angoisses pour s’approcher. Quelque part, c’était une belle démonstration, c’était rassurant : il réussirait à faire tomber cette idiote d’Ange plus vite qu’il ne fallait de temps pour dire Quidditch, mais d’un autre côté, c’était vexant. Elle eut besoin d’une minute, yeux baissés, observant son alliance qui reposait au creux de la paume de Loki pour pleinement se reprendre. Pas totalement, pas assez pour le gifler de la penser si faible, malléable et fragile, non… parce qu’elle était tout ça, justement, elle n’avait pas la force de partir, seulement de se débattre dans un relent d’orgueil, seulement de se débattre pour avoir l’impression de ne pas être un jouet sous les assauts du Greyback. Tendant son dos, elle ajusta sa mise et l’instant d’après, elle se rapprocha, un peu.

« How charming is that ? » murmura-t-elle, bougeant pour aller piocher cette bague qu’il lui avait confisqué, préférant la garder et non la confier au jeune homme. Pendant presque une minute, une minute de silence, elle serra le petit anneau d’argent dans sa main, à s’en faire mal, si fort à vrai dire qu’elle sentit bientôt la chaleur du sang se manifester. N’y prêtant pas attention, trop concentrée sur Loki, elle inspira et se fit sévère, presque. « You think you have me all figured out, don’t you ? » demanda-t-elle, plus froide encore, l’espace d’une seconde. Elle semblait à présent capable de mentir avec la même aisance que celle qui l’habitait lorsqu’elle était sur un balai, en vol, dans son élément… assez crédible pour qu’il s’attende à une gifle retentissante et pourtant… « Just, next time, try and remember that between you and I, you might not be the biggest predatory... » et sur ça, morale sans intérêt mais menace latente, n’aimant pas qu’on la prenne pour une idiote, elle aurait pu partir, mais non. Un pas en avant supplémentaire la rapprocha du jeune homme. Elle avait libéré sa main, glissant son alliance dans une poche quelconque et venant poser ses paumes, à plat sur son torse avant de glisser, sibylline, mauvaise presque, jusqu’à son cou. C’était facile, plus rien ne comptait. De cette même voix trop grave, signe qu’elle luttait pour ne pas faire n’importe quoi, petite gamine apprenant encore l’art subtil des manipulations mondaines, elle souffla alors « Don’t you know what they say about a bitch ? » laissant la suite en suspens, volontairement.

Un, deux, trois, elle compta mentalement, laissant la sentence s’amener d’elle-même. « Be careful… » cita-t-elle alors, après une attente qu’elle jugea convenable, enfin. Et sans vraiment plus y réfléchir, perdue dans les bois, appuyée contre lui comme il avait pu venir se coller dans son dos un peu plus tôt, au bord du lac, elle plongea dans son cou, sous sa mâchoire. « ...She might bite back. » termina-t-elle finalement, faisant en sorte que chaque mot soit là pour effleuré sa peau, caresses déguisées annonçant bien mal la douleur à suivre.

Alors que le gout du sang explosait dans sa bouche, métallique, répugnant, elle réalisa qu’elle avait osé aller jusqu’au bout de son idée, rendant la pareille au jeune homme. Il était après tout hors de question qu’elle se trimballe avec une profonde morsure dans sa peau et que lui s’en sorte impunément, tout comme il était impossible qu’elle le laisse filer alors qu’il cherchait à l’avoir à sa merci. Au final, il gagnait surement car dans cette instant, elle s’avérait presque sienne, combat gagné ou du moins entamé, mais elle n’en avait que faire. Alesya Lestrange ne se laissait pas faire sans un minimum de rebellion, jamais, même si en l’occurrence ils se battaient dans la même direction, oubliant d’être raisonnable, oubliant qu’elle était mariée et que lui avait plus important à faire que de frayer au beau milieu des bois lugubres entourant cette école où ils faisaient leurs armes tant bien que mal.

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MessageSujet: Re: Cruel to be kind in the right measure.   Cruel to be kind in the right measure. EmptyMar 28 Aoû - 12:48

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Alesya. Si aisée à désirer, si délicieuse dans son parfum mêlant la lubricité à la fragilité, si tentante dans la chair, dans les mots, dans son souffle. Retenue pourtant par un anneau qui sans doute ce soir ébranlait sa fidélité, laquelle j'espérais bientôt noyée dans les ténèbres alentour. Loup égoïste et affamé qui espérait vainement que la belle ne se consume et brûle son unique amour au profit d'un orgasme chaud et saccadé... Las ! Je ne pouvais nier cependant que j'étais partagé. Entre l'envie et la retenue. Entre le scepticisme et la nonchalance. La Fidélité me comptait parmi ses adeptes, aussi je ne me voyais guère ébranler la foi d'Alesya à la faveur de nos corps entrelacé. Plus encore je me demandais si la vipère n'était pas une allumeuse... auquel cas elle jouait avec le feu. Car se gausser de moi en l'instant, c'était s'assurer ma vengeance pleine et meurtrière. Ces pensées s'accrochaient au fil de mon esprit, coriaces, volontaires, dissipées pourtant dès que mon regard charbonneux plongea dans ses orbes d'ébène. Savoureuses et voluptueuses, appelant à l'éveil des sens au même titre que cette forêt affolait mes instincts sauvages. Effluves d'épicéa et de l'infamie de l'adultère. Pin, sensualité, herbe fraiche, chaleur du sexe, chant de l'oiseau, râle retenu dans l'étau de ma gorge. Tout s'entrecoupait, tout s'agglutinait vicieusement jusqu'à m'en donner le tournis. Tant et si bien que je ne pus porter à Alesya que ce regard de prédateur affamé, dévorant son visage et ses courbes de mes pupilles obscènes et crues, humectant mes lèvres sanguines par trop d'envie. Le désir de partir à la conquête de ce corps, de me l'approprier, de m'en repaitre. De la croquer comme un lion croque le ligament d'un cadavre. Le souffle se faisait court, mué en quelques râles discrets mais qui ne dissimulaient guère mon envie. L'once minime de civilisation que j'avais en moi s'évaporait ; dores et déjà mon instinct sauvage reprit ses droit et alluma le flambeau dangereux dans l'alcôve de mes prunelles ambrées.

J'ignorais si j'écoutais la proie. Vaguement, sa voix chaude et sensuelle rameutait mon esprit en des échos perdus mais ses mots ne s'assemblèrent pas solidement. Et ce regard posé sur elle qui lui faisait l'amour à distance, frémissant de désir, d'envie, de violence et de brutalité... je le mettais sur le compte de son timbre voluptueux et de son parfum érotique, quand de sa voix qui n'était pas si innocente elle égrainait l'air par des syllabes entaillant ma chair. Un bref grognement s'échappa de ma gorge, loup frustré mais dangereux. La belle elle aussi s'était approchée de moi, la tête haute et le port princier, m'assurant dès lors que je ne la connaissais pas. Oh mais comment pouvais-je prétendre te connaître princesse, quand tu ne me laissais pas même le droit de te savourer ? Pénétrer ton intimité comme j'aimerais pénétrer ton esprit. De nouveau cette langue rêche humidifia le galbe de mes lèvres, quand ne cillant pas je la dévorais de mes yeux fourbes. Je n'étais plus tant conscient. J'étais affamé.

« Just, next time, try and remember that between you and I, you might not be the biggest predatory... » Ma mâchoire se crispa sous l'assaut de ses mots arrogants. Le mépris bataillait la coupe de mon regard et voulait s'y nicher au même titre que cette étincelle lubrique. Car doucement mais sûrement mon coeur de glace qui s'était affolé sous l'excitation vint reprendre la pulse saccadée de la colère, celle qui s'attise lorsque l'égo est ébranlé. Mais la vipère avait tort. Engoncé dans ma fierté, persuadé de mes armes – crocs comme rhétorique musclée – je n'accueillais pas ses mots comme sacerdoce mais bien comme stupidités. J'étais plus grand prédateur que cette pauvre petite chose, si noble et droite dans ses apparats ténébreux, si écorchée vive et soumise à sa propre douleur à l'intérieur. Elle avait beau se draper d'arrogance et de belles paroles, ces dernières ne m'atteignirent pas. Preuve en était que je n'avais jamais juré fidélité absolue à Alesya. Tôt ou tard il était évident que je retournerais ma veste : pour moi ou pour mes semblables. En l'instant si je la suivais c'était aussi par amour du jeu et de son sadisme qui s'accordait au mien, pour son influence qui contrebalançait la mienne, pour cette harmonie délicate qui pouvait défaillir en un souffle seulement. Un pas de travers, et c'en était terminé de nous. Peut-être était-ce cette sensation d'insécurité qui nous poussait d'avantage à jouer avec le feu.

Un sourire carnassier apparut sur mon visage. Si je ne t'appréciais pas, Alesya, je crois bien que j'aurais refermé ma gueule puissante sur ta jugulaire gorgée d'arrogance.

Le bruissement d'une étoffe m'assurant que la bague avait été glissée dans ma poche mua mon rictus vorace en des traits moins cruels. L'envie me gagna de nouveau, féroce et dévorante, elle me rongeait les entrailles comme j'aurais aimé la tourmenter elle. De ma langue, de mes crocs, de mes griffes et de mon corps qui se ferait son geôlier. Le désir charnel s'alliait d'un besoin de brutalité qui me prenait aux tripes, quand me sentant dans mon élément je ne répondais plus de moi. Ou tout du moins, étais-je assez conscient pour ne pas m'en prendre à elle sauvagement sans qu'elle ne soit consentante. Un peu de tenue dans la barbarie. « ...She might bite back. » Mû par une force inexorable, je l'attirais à moi. Conscient pourtant, étrangement, que derrière sa propre volupté se dissimulait voracité, je ne pus m'empêcher de désirer la toucher, la sentir, la palper sous mes doigts fins. Bien sûr que j'avais sous-estimé l'ennemie. Malgré toutes mes belles pensées m'assurant que j'étais le seul prédateur, malgré l'ascendant que j'avais eu sur elle, malgré mon refus tranquille face à ses semi avances. Refus qui s'était manifesté plus par méfiance qu'autre chose, par ailleurs... Soudain les incisives de la belle se plantèrent dans ma chair jusqu'à en chercher le flot rouge, et ce furent les vagues brûlantes du désir qui prirent possession des tréfonds les plus intimes de mon être. Morsure sauvage et inattendue, qui m'arracha un gémissement viril de plaisir ; le loup sadique n'en était pas moins masochiste.

Ma réaction ne se fit guère attendre, car de cette douleur naquit un plaisir exorcisant mes derniers soubresauts de jeune homme presque civilisé. J'étais devenu bête, loup enfiévré par la nature qui d'une main violente la poussa contre un tronc d'arbre, jetant le corps de la demoiselle avec bestialité contre l'écorce. Très vite mon corps se plaqua au sien et mes lèvres cherchèrent à leur tour le cou gracile que je vins mordre d'une férocité que je me connaissais que peu. Aussi désireux que fougueux, j'étais devenu agressif dans cette envie d'elle qui me dévorait les sens et la raison. Mon souffle s'accéléra, se muant en des soupirs rauques qui se heurtèrent à sa peau tourmentée par mes soins. Car ma morsure était sauvage, fruste, sadique. Délicieuse. Les incisives trop plantées profondément dans sa chair lui arrachèrent un spasme de douleur suivi d'un bref gémissement souffreteux. Je lui faisais du mal là où je nous voulais du bien. Se purifier dans la torpeur et la torture charnelle, voilà ce qui excitait mon coeur de loup. « Alors qu'elle morde. » L'attaque sauvage perdura et s'intensifia, car après avoir maugréé ces quelques mots je cherchais déjà l'autre pan de son cou pour la violenter de mes crocs dans une gloutonnerie cruelle. Quant à mes mains encerclant ses hanches d'une poigne virile, l'une d'entre elles était déjà descendue à sa cuisse, y plantant mes doigts dans la chair blanche, quand l'autre ne répondant plus de raison avait déjà glissé dangereusement sous la jupe sous mes assauts fougueux de baisers mordants au goût d'hémoglobine. Désinhibé, j'ignorais totalement et éhontément la barrière de dentelle dissimulant son intimité. « Je suis affamé. » soufflais-je dans un sourire vorace à m'en écorcher les lèvres, lesquelles glissèrent sur les siennes avec appétence. Insatiable crève-la-faim.

Ci-gît la raison abandonnée au profit de ma sauvagerie légendaire.

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Alesya Y. Lestrange
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MessageSujet: Re: Cruel to be kind in the right measure.   Cruel to be kind in the right measure. EmptyDim 9 Sep - 9:47


Elle semblait avoir frappé juste car bientôt, les coups vinrent en retour. Ses épaules trop fines claquèrent contre l’arbre le plus proche, lui arrachant un sursaut de douleur qu’un corps chaud pressé contre le sien vint bien vite effacer. Il n’avait pas fallu plus de quelques secondes pour que la situation ne dérape totalement et elle pouvait sentir, momentanément à sa merci la plus complète, qu’il n’y avait plus de faux-semblant dans les assauts. Elles étaient bien loin, ces scènes de séduction prétendue et à vrai dire, le ponton sur lequel ils s’étaient tenus semblaient à présent se trouver dans un autre galaxie, un endroit dont elle n’avait, clairement, plus rien à faire car la forêt était devenu refuge, autel sacrificiel pour la raison de la Lestrange et les civilités du Greyback. Il n’y avait plus rien de calme, de tranquille, plus rien de doux dans la façon dont il agissait et il se mit en tête de rendre l’attaque, mordant sa peau et distillant, comme il faisait couler son sang, de l’adrénaline dans le système déjà hyperactif de la brune. Longuement, fuyant pourtant trop vite au gout d’Alesya, qui frissonnait en dépit de la douleur, encaissant des soubresauts qui n’avaient rien à voir avec de la terreur, loin de là, il s’acharna sur sa peau diaphane, la martyrisant, laissant sa trace, conquérant. Les morsures s’enchainaient, portant avec elles la promesse de stigmates inévitables mais déjà, Alesya ne songeait plus aux conséquences. Comme elle aurait appliqué un tison chauffé à blanc sur sa peau, elle le laissait faire, car de seconde en seconde elle réalisait qu’elle n’avait aucunement envie de le repousser. Au diable les principes, au diable l’amitié, à cet instant, ce n’était pas ce qu’elle voulait et chaque décharge brulante s’évaporant dans ses reins, dans son ventre, enserrant ensuite son cœur pour l’empêcher de battre correctement, le prouvait.

« Alors qu'elle morde. » souffla-t-il alors, entre deux respirations heurtées alors que déjà, il filait de l’autre côté de sa gorge, attaquant encore et encore la peau d’Alesya et ce avec une avidité et une application digne de son héritage, de son nom. Lestrange, Greyback, il y avait un feu en eux, un feu que les autres avaient attisé à coup de haine et qui à présent les consumait. Une étincelle, une simple étincelle avait suffi à provoquer le brasier qui à présent les ravageait, flammes meurtrières mais délectables léchant l’épiderme presque souffreteux de la demoiselle. S’il en fallait normalement plus à Alesya pour perdre totalement la tête, la violence et l’urgence qui émanaient du jeune homme suffisaient amplement à la secouer, lui conférant pendant encore quelques temps le statut de faible créature, abandonnée entre les griffes du loup. Littéralement. Déjà, les mains de Loki cherchaient à s’approprier sa peau, glissant sur ses hanches, sa taille, ses cuisses, se jouant de cette armure bien vaine qu’était l’uniforme trop enfantin réservée aux demoiselles de Poudlard. Quelle semblait décalée, cette jupe plissée, vêtement d’écolière qu’il repoussait sans autre forme de procès, sournois quant aux caresses qu’il appliquait. Trop franches, elles semblaient pourtant laisser la jeune femme sur sa faim, une faim de lui qu’aucun n’avait prévu, feu de paille qui passerait surement bien vite, au profit de cette amitié maléfique qui leur allait si bien mais qui, pour le moment, exacerbait ses désirs. Dans les ténèbres de la forêt interdite, à l’abris des regards mais pas de la folie, c’était un pacte dont la validité se dissoudrait avec le soleil levant.

« Je suis affamé. » Un souffle, rauque, un souffle qui vint s’écraser sur ses lèvres l’empêcha de se tordre trop vite alors que déjà, les assauts se faisaient plus insidieux. Il attisait sa colère autant que son désir, la laissant volcanique, belliqueuse, vengeresse. Chaque attaque serait rendue, avec une cruauté doucereuse ou une violence délectable car Alesya refusait de n’être qu’une fragile poupée de chiffon souffrant les projets tordus d’un enfant trop capricieux. Sous son torse, coincée contre l’arbre qui l’empêchait de tomber, elle chercha à se grandir, quittant ses lèvres et le forçant à tourner la tête pour à son tour mordre, torturer, abimer sa peau. Il était hors de question que son sang, son précieux sang pur de Lestrange soit le seul à couler, tout comme elle avait l’impression de devenir folle de rage en s’imaginant être la seule à perdre pied. Non, ce n’était pas possible, elle était trop fière, alors en dépit de ses soupirs et suppliques qui chaotiquement venait s’écraser sur l’épiderme du jeune homme, elle se faisait farouchement guerrière, prête à planter ses ongles comme d’autres brandiraient une épée, prête à s’éclater les sens pour un soupçon d’égalité. Avait-elle conscience de se paumer un peu plus dans la manœuvre ? Vaguement, mais alors qu’elle tirait sans douceur sur la cravate qu’il portait, verte et argent, leur blason, elle n’avait qu’une idée en tête, accéder à sa peau et faire ses preuves. Elle avait juré qu’il n’était pas le plus grand prédateur et il cherchait à la faire mentir, saleté de Greyback.

Elle se figea, l’espace d’une seconde, se faisant violence pour retrouver un semblant de calme. C’était peine perdu, mais dans la précipitation, elle voulait pourtant le dessus, toujours. Sans vraiment comprendre que c’était probablement ce qu’il désirait, elle revint à l’assaut, plus brusque que lui si c’était possible et alors qu’elle dévorait ses lèvres comme pour renvoyer la déclaration quant à cette faim qui lui tenaillait le ventre, elle passa ses bras autours de ses épaules et s’appuya, le temps de remonter sa jambe contre lui, suivant la ligne déjà tracée par cette main sur sa chair. Le contact du tissu contre son épiderme diaphane mais brulant la fit trembler, tout comme l’approche trop franche, trop rapide. Elle perdait la raison, ce qu’il lui en restait du moins, s’accrochant à lui avec la force de mille guerres sanglantes, voulant arracher cette chemise qu’il portait et où le sang se voyait, malgré la pénombre, seul étendard virginal à présent souillé, à l’exception du chemisier qu’elle-même portait. Elle n’était plus une petite fille et à vrai dire, sous l’œil de la lune, elle n’était plus femme non plus. Il y avait quelque chose d’animal en elle, comme si elle cherchait instinctivement à s’accorder à son opposant d’une nuit.

Pour elle, c’était un combat, une bataille à mener, corps et âme, un duel. Tous les soupirs qui s’échappaient de ses lèvres alors qu’elle cherchait à le tenter encore d’avantage, voulant qu’il lui cède, ne voulaient rien dire, ne prouvaient… ou bien prouvait tout, y compris la mauvaise foi de la demoiselle qui n’arrivait pas à admettre ce genre de besoin physique et se cachait dans son orgueil. Au diable, au feu du diable même, l’abandon serait fou et sans concession. Un pacte, le ciel d’encre comme témoin et des cicatrices en trophées, rien d’autre.

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MessageSujet: Re: Cruel to be kind in the right measure.   Cruel to be kind in the right measure. EmptyLun 17 Sep - 15:03

/!\ CONTENU EXPLICITE

Brutalement, nous engageâmes l'étreinte charnelle comme un combat. Me laissant aller à la fureur de mon désir, je demeurais moins homme que animal tant mes crocs acérés plantés en sa chair se délectaient de cette souffrance passionnée arrachée avec panache et application. Il y avait dans nos corps transis cette violence et cette faim de la chair de l'autre ; cannibales jusqu'au bout, nous ne nous épargnions pas les morsures laissant à nos plaies le breuvage rouge teintant dès lors nos lèvres. Chairs brusquées, ongles féroces taillant leur sillage dans l'épiderme de l'autre, souffles battus et nourris par des gémissements tantôt carnassiers tantôt sensuels, nous nous apprêtions à nous faire l'amour comme nous faisions la guerre. Ma belle, ma vipère, ma catin, mon amie... Abandonne ici toute tendresse qui sommeille en ton écrin, je le sais, pour la passion et l'amour d'un autre qui ne t'aurait apporté que douceur. Ce soir c'est entre toi et moi, et je pénètrerais ta chair par tous les vices, d'un sexe chaud dans tes entrailles tant désirées ou de mes incisives tourmentant ta peau. Bourreau ou amant qu'importe, car tu as éveillé en moi la bête et ses démons et tous sont affamés de tes courbes, de tes soupirs, de tes douleurs. L'agonie de ta chair contre le plaisir malsain qu'elle provoque. Je gémis à ton oreille et grogne la fureur de l'envie, il n'en faut que peu pour que je te possède enfin. Là tout contre cet arbre, posture facile que l'on prête à la putain et pourtant... Pourtant tu n'es pas catin, tu n'es pas de celles qui agissent comme un ingénieur froid, molle et non concernée. Pas avec moi en tous cas. Car je sens ton souffle chaud autant que tes frémissements d'envie.

Le heurt des tissus, les souffles rauques, les douleurs gémissantes, ce corps à corps est une croisade, et c'est à qui recueillera le plus de sang et de plaisir pour son propre saint graal qui l'emportera. Je dois avouer que l'adversaire est coriace, malheureusement elle tarde à comprendre que plus elle croise le fer, plus elle mord et plus elle lacère ma peau... et plus elle m'obsède et plus je la veux. Mais cette nuit seulement, car demain est un autre jour. L'amitié fourbe aura repris ses droits. Je me presse contre elle comme je me presse à percer ses entrailles ; c'est qu'elle nourrit mon excitation et ma fièvre, la belle ennemie. Soudain le coup de rein se fait brusque, conquérant et envieux, comme il pénètre dans cet écartèlement jouissif. Les ongles s'enfoncent, les crocs également, les gémissements diffèrent. Moins racoleurs et brûlant d'avantage nos lèvres qui s'adoucissent sous le plaisir, ce sont des plaintes saccadées et étouffées contre un cou ou mourant dans une morsure nouvelle qui balaient nos bouches guerrières. Ma belle Alesya se débat avec férocité sous la hargne d'un mouvement du bassin qui se fait violence et arrache du plaisir, car elle ne veut pas être une simple poupée. Elle veut participer au combat elle aussi et se veut geôlière... Et pourtant il lui faudra bien apprendre à jouir d'être ma captive car je tiens ma proie frémissante entre mes mains féroces et ne daigne pas la libérer. Je hume son parfum comme je hume notre ivresse, le nez enfoui dans cette cascade de cheveux ou bien dans le creux de son cou rougi : sans tendresse mais avec bestialité. C'est dire si les gémissements qui nous assaillent ne se font pas complaintes animales.

La délivrance arrive, statufiée dans l'ombre phallique qui lutte d'une éjaculation farouche dans les trésors féminins. Le dernier râle de plaisir est pour nous ; enfin les ennemis ne s'adonnent à la trêve que lorsque la bête est toute haletante. Encore transi par les plaisirs de la chair, je me redresse et soupire d'aise entre deux souffles hachés, comme je plonge mon regard dans celui d'Alesya. Je sais pourquoi aucune lueur malicieuse et complice ne s'attarde à nos pupilles : la culpabilité nous ronge. Je n'ai pas pour habitude de prendre du bon temps de cette façon, habituellement seule mon idylle du moment doit me satisfaire. Quant à Alesya... je suppose qu'elle regrette déjà l'adultère. En toutes probabilités et en toute sincérité, je m'en contrefiche. Voilà pourquoi aucun baiser ne se recueille : nous n'avons prétendu à aucune tendresse, seulement à une étreinte impulsive et animale. Cela ne m'empêche pas de porter mon pouce à ses lèvres carmins pour essuyer cette tâche de sang avant de le porter à ma langue encore lubrique. Cette intensité nonchalante qui ronronne dans l'âtre de mes pupilles, ce n'est que pour lui faire comprendre qu'elle n'est pas une catin à mes yeux malgré tout, quoiqu'ils en disent et quoiqu'elle en pense. Une amie avec laquelle j'ai pris du plaisir tout au plus. Je me retire et je récupère mes habits, arborant fièrement la chemise entachée de sang. « Ne t'en fais pas. » Je tire sur ma ceinture et la boucle d'un geste sec ; nous scellons là l'intimité partagée avec férocité comme nous avons scellé un pacte. « La victoire est pour nous. Toujours. » Oui j'en suis certain. Et il ne s'agit pas seulement d'un ange attrapé dans nos filets, mais il s'agit de bien plus, tellement plus. D'un sourire en coin qui porte encore la saveur ferreuse de l'hémoglobine et le parfum excitant du sexe chaud et sauvage, je salue l'alliée et tourne les talons.

La nuit est tombée sur les funestes étendues, et il se dessine à l'horizon comme quelque chose qui nous écrase. Mais nous ne le savons pas encore.


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Alesya Y. Lestrange
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MessageSujet: Re: Cruel to be kind in the right measure.   Cruel to be kind in the right measure. EmptyJeu 18 Oct - 19:54


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hold your head high heavy heart

Garde donc ta honte, elle te tiendra plus chaud que ses bras
Un gout de honte, de sang dans sa bouche, comme une poignée de verre pilé que l’on aurait enfoncé dans sa trachée, comme attendre une gifle méritée, anticipée. Un gout d’abandon, à le regarder s’éloigner, sur des mots incompréhensible. Un « nous » à peine audible qui lui serra le cœur. Il n’y avait pas de ‘nous’, il n’y avait qu’Alesya, laissée là, et Loki, qui s’en allait soudain, s’éloignant dans la pénombre, il n’y avait qu’Ezechiel, à présent trahi, que la culpabilité, suffisante pour tuer. Un gout d’irréparable, de fatalité, un gout étrange, comme si trop de saveur se mêlaient subitement à la complexe combinaison, annihilant les sens de la brune, lui filant le tournis. Rage, urgence, plaisir… le poison vicieux semblait ineffable. Il perdurait dans ses veines, millions de sursaut imperceptible et de fourmillements sournois, reliques d’un désir aussi brusque qu’interdit... En y réfléchissant bien, elle avait la nausée.

Il n’y avait jamais rien eu entre elle et Loki, rien d’autre qu’une amitié très intéressée et donc, au regard de tous les liens qu’elle pouvait entretenir, surement plus durable que ces échanges prétendus « purs » qu’elle pouvait avoir. Serpentard jusqu’au bout des ongles, elle avait appris que rares étaient les gens restant près de vous pour le simple plaisir de votre compagnie… de la sienne, du moins. Cela lui allait, c’était clair, pragmatique, efficace. C’était pour ça, surement, qu’elle s’entendait mieux avec les garçons. Pourquoi, alors, se sentait-elle soudain si mal ? Perdue dans la forêt, elle serra ses bras autours de son buste un peu trop fin, se calfeutrant entre les oripeaux qu’étaient à présent ses vêtements, chassant le froid. Elle aurait dû s’en moquer, ne même pas remarquer qu’on l’avait planté sans égard dans une forêt sombre, qu’il avait agit comme le scintillant et ridicule prince tout sauf charmant d’une gourde fade et sans intérêt… Une boule dans sa gorge prouvait pourtant qu’elle n’était pas capable du détachement qu’elle aurait aimé affiché. Peut-être parce que dans ce jeu vicieux, dans cet accord tacite, dans ce secret qu’ils partageaient à présent, il avait lancé la carte sournoise de l’abandon, du départ lâche, brisant une promesse à peine faite. Peut-être s’était-elle attendue à ce qu’il soit plus fin, à ce qu’il remarque que dans la désinvolture dont elle avait fait preuve face à ses petites déclarations, jouant immédiatement la provocation, se défendant d’être aussi facilement cernée, il y avait plus de maux que de salles secrètes dans cette école. L’épave sordide se trouvait à quelques centaines de mètres et lui avait surement déjà atteint les Grandes Portes, filant dans les couloirs, avançant comme le petit prince dédaigneux qu’il savait être, abordant sa chemise ensanglantée avec une fierté gore que seul un Serpentard de son rang pouvait se permettre d’oser. Et elle, pathétique, contre son arbre, se tordait les doigts en espérant se les casser, persuadée que la douleur chasserait le malaise.

Elle avait un trou au niveau du cœur, un trou abyssal. Le départ de Loki n’était à vrai dire qu’une infime raison, à peine notable… sa présence ici, sous les arbres, en revanche… Elle pensait à Ezechiel, surement penché sur un livre dans sa salle commune ou en train de se disputer avec sa sœur au détour d’une ronde dans les couloirs. Elle sentit instantanément son sang arrêter sa course. Elle l’avait trompé. Mariée depuis trois mois à peine, elle avait trompé Ezechiel, celui qui l’avait reccueillit, bercé, endormie, celui qui sans concession l’aimait, en dépit des coups bas, des crises, des caprices. Idiote, pauvre idiote. Elle chercha à fermer son esprit, attrapant dans sa poche cette bague qu’elle n’avait plus le droit de porter mais qui, pour la forme, retourna à son annulaire. Elle ne pourrait pas le dire, le secret devrait se perdre en elle, tout comme se dissipaient les sursauts de plaisir qu’il avait laissé, le Loup, derrière lui. Sillage honteux, vice incarné. Elle regarda dans la direction qu’il avait prise, sentant une rage sourde bouillonner en elle. Plus que l’esprit de vengeance, plus que l’envie de grandeur, elle se mit à lui en vouloir quand c’était elle qui l’avait tenté, qui avait choisi d’oublier sa raison. Pauvre conne. Elle pesta contre les étoiles qui semblaient encore trop pures en dépit de ce qu’elles avaient pu témoigner et dans la foulée, elle tira sa baguette.

Quelques instants, un sortilège brutal s’écrasa contre l’arbre, théâtre de toutes les fautes. Le tronc trembla, encore et encore, jusqu’à finalement céder. Dans un bruit sourd, elle enterra un secret de plus, un non-dit supplémentaire pour faire d’elle la plus noire et la plus détestable des garces de ce château. Queen Bitch et son attirail de jeux foireux et de manigances, pour vous servir. Dans son cortège glacial, elle s'éloigna, parée de perles de sang, carmin sur sa peau d’albâtre, autant de stigmates qu'elle camouffla en s'enfonçant dans la nuit, plus louve solitaire que le Greyback lui-même...
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