Ici, l'histoire de votre personnage tout simplement. N'hésitez pas à mettre de la musique ou des images (on aime bien ça ici les images). Racontez nous les passages les plus importants dans le passé de votre petit bonhomme, qu'on puisse un peu le cerner le petit. Minimum 1600 mots.

L’enfant n’avait pas bougé depuis des heures. Debout devant la cheminée il fixait les flammes. Le flamboiement du feu se reflétant dans son regard vide. Cela avait toujours été quelque chose qui intriguait ce petit être à la chevelure brunâtre. Il se perdait dans l’inconstance et l’imperfection de ce processus. L’impermanence incarnée qui apparaissait sans crier gare, lorsque la chaleur destructrice rentrait en symbiose avec le feuillage, durci par le temps, pour finalement s’incendier. Cette petite créature contemplait une danse vorace qui se terminait dans la noirceur. La flamme effectuant sa chorégraphie capricieuse tandis que tout autour d’elle, devint ténèbres et se recourbait. Et quand elle n’avait plus rien à consumer, elle retournait dans le néant, ne laissant que cendre. L’enfant irascible aimait voir les bouts de bois et de feuille qui n’était pas digne de brûler dans la première flamme succomber sous la seconde.
Fasciné, le petit monstre avait comme l’impression que le feu ne laissait absolument rien derrière lui, il n’était que destruction. La cendre n’était pas une partie de la flamme, c’était simplement le feu qui avait aspiré l’énergie de cette verdure desséchée et l’avait transformé en davantage de flamme. Un sourire malsain sur le visage, discret mais bel et bien sur les lèvres. Il aimait se voir tel des flammes, comme elles, il ne crée rien, il était tout simplement. La simple existence du feu impliquait obligatoirement la destruction d’une autre chose, mais le feu n’approuvait aucun remords. C’est sa raison d’être. Détruire pour laisser une nouvelle chose faire place, plus sombre. Quand la destruction est finie, le feu disparaît. On sait qu’il était là, ce feu, mais il est impossible de trouver la moindre chaleur, ni même un minuscule fragment rouge provenant d’une flamme esseulée. Le feu retourne dans le néant.

« J’en ai assez. »
Le jeune sorcier de douze ans était allongé dans son lit, à côté de lui se trouver la petite brunette qu’il avait pour sœur. Elle s’appelait Alice, et malheureusement pour elle, elle était née cracmol dans une famille de sang pur. Personne ne faisait attention à elle, on aurait pu la comparer à un animal de compagnie dont on regrette l’acquisition, mais qu’on garde pour éviter d’être mal vu. Orion était devenu très protecteur à son égard, elle devait être la seule personne pour laquelle il éprouvait vraiment de l’amour – fraternel — il prenait soit d’elle à la place de leurs mères.
Alice vint poser sa main sur le visage de son frère, elle le regardait avec une grande tendresse.
« Ne les laisse pas contrôler ta vie. Ignore ce que les autres sorciers pensent de nous » murmura-t-elle.
Ignorer des années d’insulte et de rejet. On aurait dit que la famille Carrow souffrait d’une affreuse maladie, à cause de ce père qui avait fait des choix. Des choix qui les avaient entrainés dans cet enfer. Il avait été fou de croire que ça marcherait ainsi. L’ego et la prétention, c’était la seule raison pour laquelle les Carrow étaient actuellement des « moutons noirs ». Un orgueilleux qui pensait vaincre facilement. Le statut de sang n’était en aucune façon un facteur dans la puissance d’un sorcier. Alice en était la preuve même : une sang pur dépourvue de pouvoir. « Ils nous détestent à cause de lui » C’était surement cette idée qui énervait le plus le jeune Orion. Qui sera le poing en prononçant cette phrase. Sa sœur vint lui prendre la main, pour que son grand frère laisse partir la colère qui emplissait son corps.
« Ils pensent juste que le sang qui coule dans nos veines définit qui nous sommes » Alice était en quelque sorte la voix de la raison, le petit ange sur l’épaule d’Orion qui disait toujours des choses sensées. Peut-être rejeté par les autres à cause de son nom et de son statut de Cracmol, mais elle devait surement être la personne la plus rationnelle de la famille. Orion lui … n’était qu’un enfant qui dissimule ses avis et sa colère, refusant de communiqués avec le reste de sa famille sauf pour respecter les convenances. « Je ne suis pas un monstre », susurra-t-il, comme pour se convaincre. Il avait parfaitement conscience de ne pas être parfait, mais à ses yeux il ne pouvait pas être un monstre au même titre que son père. Il ne pouvait pas ressembler à son géniteur.
« Si tu l’étais, tu m’ignorerais comme les autres et Ivy ne viendrait pas à la maison quand elle est triste » susurra la petite brunette. Ceci fit légèrement sourire Orion. Ivy c’était la seule sorcière qu’il connaissait qui n’avait pas peur de sa famille. Elle était une amie, si on pouvait employer ses mots. Il avait quelqu’un à lui, en débord de sa petite sœur. Ivy était en quelque sorte l’exception qu’Orion s’accordait, le seul contacte amical qu’il s’autorisait.
Alice vint se blottir dans les bras de son grand frère, qui l’accueillit avec plaisir «Tu es tout pour moi. »

Voilà plusieurs jours que le jeune sorcier refusait tout contact physique avec sa famille. Il avait frappé sa mère quand elle avait tenté une approche, elle s’était contentée de le traiter de fils indigne qui se comportait comme une bête sauvage.
Orion s’était simplement muré dans un silence, la tristesse qu’il fût en train de subir, il n’arrivait pas à la gérer. Il était incapable de pleurer, d’exprimer la moindre peine, physiquement. Il était perdu dans ses pensées, réalisant avec une certaine amertume toutes les conséquences des événements qui s’étaient passé quelques jours auparavant.  Morte, elle était morte. Le petit ange d’Orion n’était plus de ce monde, elle ne pouvait plus l’apaiser. La seule chose qui arrivait à le tenir éloigné des ténèbres. La jeune personne qui le faisait se sentir normal. Il avait parfaitement conscience du haut de ses quinze ans que tout allait être différent.
Il était assis sur les escaliers du porche, il fixait le bac d'Iris " Superstition. Des fleurs noires pourprées. Il savait que sa mère était responsable de la disparition d’Alice. Officiellement, c’était une simple grippe. Comment pouvait vous attraper une grippe durant l’été ? Comment une grippe aurait pu emporter une jeune fille aussi vive ? Non, ce n’était pas possible. Orion n’avait pas compris l’interdiction de voir sa sœur allait pour simple prétexte : car elle était contagieuse.
Non, c’était surement pour l’empêcher de l’aider, car il aurait vu que ce n’était en rien quelque chose de naturel. Non, c’était, car ils avaient encore l’espoir qu’elle reçoit la lettre de Poudlard. Encore un espoir de ne pas avoir une abomination dans cette famille. Ils avaient simplement eux confirmation de la triste vérité, elle était bel et bien la honte qu’ils redoutaient, la confirmation que la famille Carrow avait échouée. L’enfant né durant leurs disgrâces leur rappelant qu’ils étaient traités comme des sorciers vendus. C’était une famille monstrueuse. Tué un enfant, car il n’avait aucun don montré que cette famille avait encore une manière de penser archaïque. Ils étaient incapables de faire preuve de progrès et pour cela Alice en avait fait les vrais. Orion savait qu’il n’avait aucune preuve que ce n’était pour le moment que simple spéculation, mais au fond de lui il savait pertinemment que c’était la vérité.
Elle ne serait plus qu’un doux rêve, un fantôme de son passé qui n’aurait plus d’impact sur son comportement. Il ne pourra jamais s’apaiser en pensant à elle. Il ne serait que rage à ce sujet. Son petit ange n’était plus en vie, il n’aurait plus personne pour lui rappeler qu’il n’est pas un monstre que les autres Carrow.

Il ferma les yeux, bouillonnant de rage, si seulement il était allé la voir. S’il avait été plus intelligent et comprit les intentions de sa mère. Si seulement il avait été capable de dire à sa famille de traiter Alice comme un membre de la famille. Mais ce n’était pas le cas, il s’était tu, comme toujours gardant tous ses commentaires pour lui. Toujours incapable de prétendre. Il était surement aussi monstrueux qu’eux, il avait laissé les choses se faire. Même s’il n’avait participé en rien, il avait tout vu se mettre en place durant des années. Il avait vu, quelques années auparavant, une femme rejeter sa propre fille, se comportant avec elle comme si c’était une épreuve d’être dans la même pièce qu’elle. Une femme qu’il ne pourrait plus jamais regarder sans avoir envie qu’elle meure. Et pourtant, il n’avait rien fait pour que sa sœur reste en vie. Il était coupable sans le savoir et devrait éternellement porter le nom de cette famille, un stupide nom responsable de ça.
Sa famille avait tué sa sœur.

La scène finale pourrait choquer (sait-on jamais) :