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 from Samaritan to sin, and it's waiting on the end. [Conan]

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MessageSujet: from Samaritan to sin, and it's waiting on the end. [Conan]   from Samaritan to sin, and it's waiting on the end. [Conan] EmptyMar 7 Jan - 13:52


Elle avait su. Le poison à peine injecté aux canaux veineux, elle avait su que ça ne la mènerait à rien de très grand. Et chancelante, le regard voilé de craintes, Lullaby avait rasé les murs, erré des couloirs à l’enceinte du château ; jusqu’au parc, même, où siégeait la petite fête clandestine. Pas si imbibée que ça par l’absinthe coulant à flots, mais bel et bien terrifiée à l’idée d’une pleine Lune la lorgnant, la Serpentard avait raclé le fond de tiroirs pour s’administrer la dose. Quasi mortelle, tant elle était mal coupée, mais libératrice des démons croupissant sous sa conscience.


***

Nuit noire au dehors. Les derniers miasmes de conscience rongés par les drogues, Lullaby s’engonce toujours plus loin dans les tréfonds du domaine. Les lacérations sur ses jambes nues n’empêchent pas sa course, les sillons rougeâtres suintant des coupures non plus. Constamment, la camée perçoit les râles bestiaux, mélange entre jappements gueulards et grondements affamés ; elle entend jusqu’aux déchirements caractéristiques des chairs et au moindre craquement d’os contre les paires aiguisées de crocs. Un haut le cœur retenu, aux visions d’entrailles laissées ci et là sur l’herbe ferreuse de la forêt. Une désagréable impression de broyeur à la place du cœur, quand la sorcière s’incendie sous sa mousseline légère, les lippes bleuies par la fraicheur de la nuit qu’elle ne sait plus sentir, et ses hallucination la lovant toujours de leur cruauté. « Ils ne m’auront pas. » souffle-t-elle soudain. « Ils ne m’auront pas. Ils ne m’auront pas. » Litanie intarissable, la mâchoire tiquant sous les substances opiacées, et à la camée de se griffer la nuque déjà saccagée par sa nervosité. « Je ne sais rien. Je n’ai rien vu. » gémit-elle, implorante. Ses bras font barrière contre les branches lui retombant sur les quatre coins du visage, les rivières de sel l’aveuglent et dévalent ses joues laiteuses, et vacillante, la vert et argent court, toujours. Un souffle au cœur aux présences lupines qu’elle pense déceler, un hoquet horrifié lui échappant aux prunelles d’or qu’elle pense avoir reconnu, quand en proie à une folie plus poignante encore, Lullaby change subitement de trajectoire. Le fuir pour ne pas avoir à le perdre une nouvelle fois. Le fuir pour ne pas avoir à encaisser une vérité avec laquelle elle ne saurait décidément pas composer. Dans l’encéphale, pourtant, les intonations tortueuses reprennent en écho. Et quand bien même l’étau de ses mains se pressent tout contre les tempes pour les faire taire, Lullaby entend la provocation de Greyback résonner jusqu’aux fondations. « Je ne sais pas… Le bouffer ? » Le bouffer. Le bouffer. Les synapses analysent l’information, et aux iris démunis de la belle, la vision macabre d’un rouge et or dévoré par la Bête apparait.

Un hurlement comme toute pénitence, quand ses sanglots reprennent avec plus de vigueur encore. Stoïque et perdue dans l’obscurité, à gueuler pour que tout ça ne soit pas vrai. Pour qu’elle n’ait pas à s’arracher à ses bras encore une fois. Et la course reprend, aliénante, interminable, jusqu’à heurter la masse imposante de sa forte carrure. Lamentablement, Lullaby s’échoue face contre terre, persuadée d’être tombée sur un comparse de la meute et d’avoir signé sa fin.

Agonie porcine. La sorcière ne tempère même plus la démence, elle hurle à s’en briser la voix et rampe jusqu’à se cogner l’échine contre un amas de racines. « DÉGAGE ! » geint-elle alors au monstre qui la toise. L’astre lunaire brille derrière lui, se pavane dans son manteau d’encre noire, et ça ne fait qu’aggraver l’ampleur du cataclysme. Lullaby  sent que tout gronde, dans la poitrine, au creux de l’estomac devenu ruines décomposées par l’opium. Ça se mêle aux vomissures fétides qui lui narguent le palais, ça cristallise au même titre que la peur, lancinante, qui pulse dans le sang glacé d’effroi. « FOUS-MOI LA PAIX, PUTAIN DE CLÉBARD ! » Je pue la Mort. Je pue la Mort et même Lui ne se risquerait pas à y goûter. Assez de lucidité dans l’esquisse tragique d’une perte, assez d’instinct de survie pour le rien qu’elle sait représenter. La perception cauchemardesque toujours s’altère, et Lulla trépigne à essayer de distinguer les masses difformes qui l’entourent. Yeux plissés à ce qu’elle croit être une fourrure ébène se rapprochant, ses ongles toujours ancrés dans la chair lacérée d’une tempe. Puis soudain, l’artère cardiaque se bouche sous le voyage, les poumons du noyé la compriment, et alors qu’elle tente d’inspirer un peu d’oxygène, la jeune sorcière se contorsionne pour vomir tout son fiel aux pieds de l’ennemi. L’espace d’une infime seconde, alors, l’idée de crever lui apparait bien plus juste.
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MessageSujet: Re: from Samaritan to sin, and it's waiting on the end. [Conan]   from Samaritan to sin, and it's waiting on the end. [Conan] EmptyVen 21 Fév - 13:23

Nouvelle pleine lune. De sa rondeur féconde et de sa lumière bienveillante, les prunelles âcres du Bêta n’y distinguent qu’égocentrisme et raillerie. L’indécente sait tout, elle se moque. Se moque de celui qui ne peut remplir ses fonctions, de celui qui n’est que sorcier, de celui qui ce soir ne pourra vaquer à ses responsabilités; de lui. De lui, identité usurpée et homme souillé par le mensonge d’autrui. Il a déjà quitté le château. Connaissant ses écarts bien que dépossédé de leurs souvenirs, le Gyffondor ne voudrait en aucun cas ternir à sa maison ainsi que ses membres. Il le sait, se montrer plumé de toute conscience publique serait fatal. Quiconque comprendrait avec aisance qu’il n’est … que sorcier. Pourtant sa conviction est là. En ces nuits de pleine lune il se transforme, il le sait. Il le sent. Son corps n’en revient qu’à chaque fois plus abimé, griffé par les bois. Sa place est là-bas, ils le retiennent. L’astre lunaire ne se moue pas, elle semble de plus en plus éclatante. Ses iris changent, l’homme perd le mental, abandonne sa conscience le temps d’une transformation tant espérée et pourtant fictive. Fictive mais tellement réelle. Son odorat se développe, sa vue s’embrume. Tous les paysages se floutent mais apparaissent familiers à ce loup d’incarnation dont les jambes commences à s’agiter. Cavaler. Courir pour aller, aller là où il se sent bien. Il sent cette vitesse, celle-ci même exacerbée par le vent froid qui caresse la pénombre de ce soir. L’agréable sensation de sentir le choc du froid contre sa peau brûlante. Il s’embrase, n’a plus l’utilité de ce manteau, insignifiante convention dont une bête n’a pas besoin.

D’abord fatalement haïe, la féconde se montrait dorénavant bienveillante. Le temps d’une nuit il sera de nouveau son fils, celui qui ère pour elle. Elle sera celle qui lui offre l’opportunité d’être lui-même ; un loup. S’enfonçant dans les abysses des bois sombres, les essences de la faune titillent toujours plus ses sens et alerte. Instinctivement il s’éloigne de toutes les voix qu’il peut entendre, des présences qu’il peut sentir. Infime restes d’une conscience torturée et sorcière, un combat intérieur fait rage. Impossible de se montrer sous peine d’être découvert, lui Bêta déshonoré ne serait qu’un traitre de sorcier, et pourtant ce soir comme tous ceux de pleine lune il est si… animal. Puissance d’une force louvière réprimée. Interdite.
Une voix, un soupçon d’échos. Une expression de peur, de panique. Incontrôlable et probablement par instinct, ses pas se dirigèrent en direction de ce son qui l’attirait foutrement. Sa proximité et sa source l’intriguaient fougueusement. A pas ralentis, les sens en éveils dans un comportement plus que jamais animal et le souffle court, le loup d’une nuit marquait une certaine difficulté à respirer. Une masse face à lui. Ses neurones se voulant désobéissants en cet instant même il se trouvait dans l’incapacité d’analyser ce qui se tenait devant lui. Il ressentit la vie et la douleur. Plus que jamais sensible à son environnement et empathique, il entreprit de s’accroupir aux côtés de cette chose vivante et souffrante, le regard d’un chien attendrit imprimé dans ses yeux. « DÉGAGE ! » Brusquement ses genoux se déplièrent et son visage prit une toute autre allure. Vexé, ses sourcils s’étaient durement froncés tout comme ses prunelles noires insultaient la bête agonisante. Prêt à repartir en laissant la nature se charger de la punition, sa lenteur l’amena à ne pas bouger jusqu’à ce que la voix aiguë ne retentisse de nouveau. « FOUS-MOI LA PAIX, PUTAIN DE CLÉBARD ! » Ses réflexes louviers semblaient l’amener à vouloir s’accroupir mais une chaleur soudaine au niveau de ses pieds l’interpela. Une masse visqueuse et des effluves masquant la douce odeur de la forêt environnante. Impossible d’analyser de quoi il s’agissait, son cerveau s’y refusait. Agitant ses pieds l’un après l’autre afin de se dégager de ce liquide venant se coller aux environs, ses prunelles à la fois interrogatives et agacées oublièrent un instant la présence de la jeune femme qui venait d’extraire une telle substance. Curieux tel un animal ignorant tout de l’être humain, il s’accroupit dans une sérénité étrange afin de mieux agripper l’inconnue. Sans nulle précaution sa main vint glisser le long du cou frêle de l’intoxiquée, la relevant jusque dans son champ de vision son regard ignorant vira à la surprise. Une surprise transformée par son manque de raison. L’observant un long instant, mains agrippant indélicatement le cou de la jeune femme, il changea dans un semblant de conscience sa prise, se rendant compte de sa souffrance. Prenant en possession de sa main libre le vêtement de la sorcière, il plissa les paupières afin de mieux la percevoir. Il connaissait ce visage. Son instinct lui interdisait de lui faire du mal pourtant il aurait voulu la balancer au loin en la laissant crever pour l’avoir dérangé. Un grognement, incapable d’articuler un seul mot, il la relâcha telle une malpropre pour finalement laisser ses doigts s'aventurer dans sa chevelure. Une étrange familiarité. Un geste qui lui provoqua une nostalgie visible jusqu'au fond de ses yeux de chien battu.
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