My life has the tendency to fall apart when I'm awake, you know?

Alexander & Lennard

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Il savait qu’il n’aurait pas dû les provoquer. Cela avait été un acte impulsif et imprudent.  Avec l’ambiance qui régnait à Poudlard, ce n’était pas le moment de faire des vagues.  Les élèves semblaient se monter les uns contre les autres et deux groupes étaient cette fois-ci distinctement formés. Il y avait les enfants de mangemort et les autres.  Les anciens serviteurs du Seigneur des Ténèbres étaient toujours sur Edinbourg et plus le temps passait plus les tensions montaient.  Lennard savait qu’il aurait dû se faire tout petit, essayer tant bien que mal de se fondre dans la masse.  Ne pas se faire remarquer car il savait très bien que son père faisait partie des attaquants.  Si ce dernier ne répondait plus à ses lettres, sa mère Cersei, le lui avait confirmé par des dizaines de détours de peur que le courrier ne se fasse contrôler.  Chaque jour devenait un calvaire, les regards haineux s’étaient intensifiés et les plus forts, ceux qui n’avaient pas peur, avaient entrepris leurs propres vengeances.   Les bousculades, les insultes, les bagarres avaient repris avec plus de fermeté.  Il aurait aimé pourvoir parler à quelqu’un du malaise qui l’habitait. La compagnie d’Alexander lui manquait. Il savait que son ami et à présent professeur aurait su apaiser la colère, la haine qui s’intensifiaient en lui. Il ne contrôlait plus ce sentiment d’injustice, mais aussi le sentiment qu’il n’était pas prêt à faire face au conflit qui arrivait. Que malgré son désir de prouver sa valeur, il n’était pas sûr de vouloir d’une guerre.  Mais il ne pouvait pas parler à Carrow car il avait appris des choses qui semblaient tout remettre en question. Et il n’était pas prêt à faire face à son ami, à chacun de ses cours, il refusait de lui adresser un regard. Il ne voulait pas y penser.  L’agitation qui régnait à Poudlard était la seule chose qui occupait ses pensées.

Ce n’était pas le moment de se faire remarquer, de répliquer avec trop de force comme il l’aurait fait d’habitude. Lennard savait qu’il aurait mieux faire de poursuivre son chemin la dernière fois qu’un groupe de septième année l’avaient provoqué.  Qu’il aurait mieux fait de serrer les dents et d’oublier, de laisser tomber. Ca n’en valait pas la peine. Tous ces traitres à leur sang n’en valaient pas la peine.  Mais les élèves ne s’étaient pas contenté de questionner sa place dans l’école magique, ils avaient insulté ses parents et son frère.  Les mots répugnants qui étaient sorti de leurs lèvres, Lennard n’avait pas pu les ignorer et continuer son chemin comme si de rien n’était. Il ne supportait pas qu'on s'attaque à son propre sang. Alors il avait répliqué et ce matin même alors qu’ils les avaient encore une fois croisés, il n’avait pu s’empêcher de les provoquer. Insultant ceux qui sans même le connaître l’avaient déjà condamné, s’appropriant ce rôle de fils de mangemort comme un bouclier, une dernière défense.  Mais voilà, à présent, c’était le milieu de l’après midi et le couloir était désert. Et il était seul, sans allié, sans amis, face aux quatre septièmes années. « Fallait pas nous chercher Macnair. Tu te crois mieux que tout le monde ? T’as rien à faire là ! Ils n’auraient même pas dû te laisser naître.  Ils auraient dû tuer ton père, enfermer ta putain de mère quelque part où elle n’aurait pas pu se faire baiser ! »  Chaque mot blessait un peu plus son masque d’indifférence et la colère, la haine se répandait dans ses veines sans qu’il ne sache l’arrêter. « Ton père est toujours un mangemort hein Macnair ? De toute fçaon il va être pris, on le tortura à Azkaban. On devrait t’arrêter toi aussi, ça te dirait pas d’être torturé après tout le mal que ta famille a causé ? tu devrais même pas exister. Toi, les Goyle, les Lestrange, vous devriez tous crever. » Le poison de leurs mots se répandait dans son corps, il les haïssait tous pour leurs jugements, pour leurs paroles.  Ils croyaient tout savoir, tout comprendre, ils croyaient que eux, les enfants de mangemort n’avaient pas leur place ici ? Mais ils avaient pourtant bien plus de légitimité que ces sangs de bourbes et ces traitres à leur sang, ils avaient leur place ici et plus que tout, ils avaient le droit de vivre.  Sans qu’il ne comprenne à quel point c’était stupide de vouloir se battre alors qu’ils étaient quatre, Lennard frappa celui qui avait parlé. C’était un geste impulsif qu’il n’avait pas su retenir sous le coup de la colère et qu’il regretta l’instant d’après, se disant qu’il aurait dû lancer un sort.  Il sortit donc sa baguette mais il n’eut pas le temps de lancer un maléfice que déjà  il se retrouvait  plaqué contre le mur et roué de coups sans pouvoir répliquer. Sa baguette valsa loin de lui.  Le couloir était désert et personne ne savait où il était.  Cela ne servait à rien de se débattre, ils étaient quatre, il était seul. Lennard aurait presque eu envie de rire,  malgré la douleur qui frappait chaque fois un peu plus fort. Il n’y avait plus rien à faire. Juste attendre, qu’ils se lassent ou que quelqu’un arrive. Un professeur, ou avec un peu de chance, un de ces amis.  Ils n’utilisaient même pas leur baguette, ça lui donnait envie de vomir. Ils ne valaient pas mieux que des moldus et ils se prétendaient sorciers. Alors que la douleur l’aveuglait, il ne garda qu’une seule pensée en tête, la vengeance qu’il aurait, l’endoloris que ces quatre-là subiraient la prochaine fois qu’il les croiserait. La douleur qu’il subissait, il leur ferait subir au quintuple.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Et ils frappent. L’arcade sourcilière se fend sous le coup, son souffle se coupe sous la violence d’un poing qui s’abat sur son ventre.  Il grogne comme un animal blessé.  Ses dents se serrent, il rentre la tête pour mieux encaisser le coup.  Deux des élèves le bloquent tandis que les deux autres s’amusent à fracasser son corps.  Un rire s’étouffe dans le creux de sa gorge, il crache agressif, le sang remplissant sa bouche : « C’est tout ce que vous avez ?  Pathétique. » C’est stupide, il le sait, mais qu’est ce qu’il peut faire d’autre à part se draper dans sa fierté et provoquer un peu plus. Mordre comme un animal au pied du mur et attendre qu’ils se lassent, qu’ils épuisent leur énergie sur son corps.  Il se demande s’il mérite cette haine, cette violence.  Ou peut être recherche—il constamment les claques dans la gueule ? A croire qu’il cherche lui-même à se punir de quelque chose. Mais de quoi ? De cette imperfection qui le caractérise si bien ? Il n’est pas comme son frère, capable de s’approprier cette image de fils de mangemort, d’en être complètement fier et d’agir pour prouver qu’il est conforme à cette image.  Il n’est totalement identique à cette personnalité qu’on attend de lui et il le sait parfaitement.  Il est à gryffondor et sait très bien que son amitié avec la jeune Abigail Weasley est un énième de ses défauts. Est-ce pour ça qu’il recherche cette violence contre lui-même ? Lui-même ne le sait pas à vrai dire.
La douleur commence à l’aveugler et le goût poisseux du sang qui s’écoule de son nez l’écœure.  Mais c’est là que le sauveur arrive. Carrow n’a besoin que de quelques secondes pour envoyer au tapis ses adversaires et Lennard qui n’est plus bloqué par ses assaillants, glisse doucement sur le sol pour reprendre ses esprits. « Ah oui ? Je suppose que si je suis votre raisonnement, les Carrow aussi devraient crever. »  Un doux rire s’échappe de sa gorge et se transforme en toussotement. Ces abrutis n’avaient pas pris en compte la possibilité de tomber sur Carrow.  Lennard se régale d’avance de vengeance que son professeur et ami va lui offrir.  Bien sûr, lui aussi se vengera, mais plus tard. Quand il aurait repris des forces. Avec l’aide d’une de ses potions empoisonnées et de ses amis bien sûr. Il savait qu’il pouvait compter sur Barjow pour l’aider dans une quelconque revanche.

Les quatre n’en mènent plus large à présent, la simple vision du professeur a suffi de les terroriser et alors qu’ils s’enfuient, le Funculus les frappe de plein fouet au grand plaisir de Macnair, assis contre le mur.  Mais le plaisir passe vite face à la douleur qui secoue à présent son corps.  Alexander se penche vers lui, lui tendant la main pour l’aider à se relever. « Est-ce que ça va, Lennard ? » C’est bonne question, outre la douleur physique, il n’est pas sûr d’aller bien justement.  Mais voilà, il est toujours au sol, à fixer son ami sans dire un mot. Il avait beau être heureux de ce sauvetage, la présence du professeur le mettait extrêmement mal à l’aise.  Il savait très bien pourquoi il avait évité l’homme depuis plusieurs semaines maintenant.  La rumeur selon laquelle Alexander était homosexuel était arrivé à ses oreilles et en temps normal Lennard savait comment il aurait agi. Il l’aurait insulté de tous les noms avant de ne plus jamais lui adresser la parole. Cette déviance lui paraissait intolérable, surtout chez un homme qu’il avait toujours considéré comme son modèle. Mais ce n’était pas si simple. Après tout, cela ne pouvait être qu’une rumeur. Il ne voulait pas y croire, car l’homme était l’un de ses rares amis et il tenait à lui.  Aussi, il fit ce qu’il faisait le mieux soit il se décida à fuir. Il hésita un instant avant d’attraper la main que lui tendait Carrow et de se relever dans un grognement douloureux. Son arcade sourcilière était en sang ainsi que son nez et il avait le sentiment que tout son corps était couvert de bleus. « Ça va. » La réponse avait été froide pour cacher l’hésitation. Il alla ramasser rapidement sa baguette avant de se tourner de nouveau vers Carrow  « Merci…Professeur. »  Tout son être semblait éviter son regard et ses muscles étaient tellement contractés qu’il paraissait extrêmement mal à l’aise. De plus lorsqu’ils étaient tous les deux, jamais Lennard ne l’appelait ainsi. Il ne voulait pas être là, il ne voulait pas lui parler, expliquer son comportement, poser des questions dont il avait peur des réponses. Tout son corps lui criait de partir en courant car il avait trop peur des conséquences qu’aurait cette discussion sur leur amitié.  Son visage lui faisait un mal de chien, et il porta sa main vers son arcade pour tenter de stopper cette hémoglobine qui commençait sérieusement à l’agacer.  Alors, toujours en évitant son regard, il marmonna d’une voix à peine audible : « Je ferais mieux d’y aller… » Vers l’infirmerie, vers la salle commune, qu’importe.  Il ne fallait pas qu’il le regarde, car plus son regard se fixait sur lui, plus des questions qui le dégoutaient lui venaient à l’esprit. Il aurait préféré ne jamais avoir entendu ces rumeurs.