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 and it's hard to learn, and it's hard to love — CHARHAN ; MIDNIGHT

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and it's hard to learn, and it's hard to love — CHARHAN ; MIDNIGHT 1404036046-rang-membre
Rohàn D. Lestrange
Rohàn D. Lestrange
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MessageSujet: and it's hard to learn, and it's hard to love — CHARHAN ; MIDNIGHT   and it's hard to learn, and it's hard to love — CHARHAN ; MIDNIGHT EmptyDim 23 Juin - 21:37

Il était fatigué. Le mot était même un peu trop faible pour définir cet état dans lequel il se trouvait, la lourdeur qu'il sentait derrière ses paupières dés qu'il les fermait. Un mal de crâne lui vrillait les tempes et rouvrir les yeux était chaque fois plus difficile, plus douloureux, ses pupilles refusant la moindre lumière. Il avait l'impression de tâtonner dans le noir le plus total et se savoir aussi vulnérable dans cet état rajoutait à son malaise. Rohàn aurait bien voulu s’asseoir sur le sol, se laisser glisser le long du mur et oublier tout décorum pour s'évanouir, mais il était buté, et il savait très bien que son réveil serait beaucoup moins agréable s'il tombait entre de mauvaises mains. Tout le monde ne savait pas sa place au sein de l'Ombre, mais ils étaient quand même nombreux à avoir une dent contre lui pour une raison ou une autre, et personne ne laisserait passer une occasion pareille de se venger. C'était pour ça qu'il tenait ; pour aller quelque part où il pourrait avoir mal sans être mis en danger, aller quelque part où il serait en sécurité. L'idée de demander de l'aide à sa sœur était passée, fugitive, dans son esprit, mais il s'était ensuite souvenu de ses expressions habituelles, de la façon dont elle le regardait, et de son amitié avec Loki, qu'il ne pouvait pas encadrer. Elle lui avait assez tiré dans les pattes pour le moment sans qu'il ne s'offre sur un plateau. Ses cousins n'étaient pas non plus disponibles, tout simplement parce qu'ils voudraient forcément l'emmener à l'infirmerie, quand à ses amis... Il ne lui en restait plus des masses en qui il avait une totale confiance.
Et pour cette raison, il se trouvait au beau milieu des couloirs, tentant de rejoindre la tour d'astronomie pour alpaguer la seule personne que son esprit fiévreux trouvait apte à l'aider ; Charles. Il avait appris depuis quelques temps déjà les horaires du gryffondor, et cela l'arrangeait bien qu'il ait astronomie jusqu'à tard dans la nuit, sans quoi il aurait eu bien du mal à justifier auprès de n'importe quel autre rouge pourquoi il fracassait le portrait de leur entrée de salle commune à une heure aussi tardive.
Sa connaissance du château lui permettait de ne pas allumer de lumière – même s'il aurait difficilement pu la supporter lui même avec l'état de ses yeux – et de passer quasiment inaperçu aux yeux des portraits endormis. Au détour d'un couloir, il s’arrêta un peu pour poser son front contre la pierre froide, se débarrassant comme il pouvait de la sueur qui lui coulait le long de la nuque. C'était cette chaleur, plus que la douleur, qui le rendait furieux contre lui même, parce qu'il ne pouvait pas toujours empêcher les flashbacks qu'ils amenaient. Une de ses mains vint s'appuyer sur sa hanche, comme pour empêcher la douleur de s'y propager, même si cela faisait longtemps qu'elle avait disparu. Il ne restait plus rien, à part sa peau déformée.

Quelques secondes plus tard, il était par terre, sans même s'être rendu compte d'être tombé, et il se releva en jurant, espérant ne pas avoir perdu connaissance trop longtemps. Serrant les dents, il recommença à marcher, plus vite, pour compenser la démarche chancelante qu'il avait adopté. Plus que quelques étages, et il s'agirait ensuite d'attirer Charles suffisamment loin des autres sans qu'on ne remarque son absence. Il pourrait justifier ça par une mission de l'Ombre, mais rien ne lui venait à l'esprit. Ne lui restait donc qu'à prier que son gryffondor ne fasse pas trop de manières et le suive sans broncher.
L'air se faisait plus chaud à mesure qu'il montait, une faible différence qu'il pouvait tout de même sentir sur sa peau malade, et les derniers pas le séparant de sa destination lui donnèrent l'impression de prendre des heures. Finalement arrivé auprès de la porte du cours, il se fondit dans une alcôve pour attendre la sortie des élèves, jetant un œil à sa montre qui lui donnait une heure du matin. Ne se souciant plus de son apparence, se doutant qu'être tombé n'avait surement rien du arranger à la blancheur suspecte de sa chemise, il se débarrassa de sa cravate, et ouvrit ses manchettes et son col, priant pour que ses jambes tiennent jusqu'à l'arrivée de Charles.
Il ne pouvait s'en prendre qu'à lui même, en plus, pour ce qui lui arrivait. Il n'avait pas été assez vigilant en marchant dans les cachots, et la seule chose dont il se souvenait, c'était une lumière aveuglante qui lui avait brulé les yeux avant un gros choc à l'arrière de son crane, et le néant. Il s'était réveillé quelques heures plus tard, au même endroit, et n'avait même pas pris le temps de voir s'il était blessé, l'adrénaline prenant le dessus pour l'emmener là haut. Maintenant qu'il était à l'arrêt, cependant, sa poussée de bravoure disparaissait pour être remplacer par la douleur et dans l'obscurité, Rohàn se mit à cataloguer l'étendue des dégâts, glissant ses doigts le long de sa chemise pour sentir les déchirures dans le tissu qui indiquerait des plaies ouvertes. Il n'y avait pas de sang sur ses mains, ce qui voulait dire au mieux qu'ils ne l'avaient pas fait saigné, au pire qu'il avait eu le temps de mal coagulé. Frôlant son sternum, il se plia soudainement en deux, ravalant la bile qui manquait lui échapper, soufflé par la douleur soudaine qu'il avait ressenti. Ca, c'était des coups de pieds dans les côtes, où il ne s'y connaissait pas. Peu décidé à raviver une autre blessure, il arrêta là, commençant à imaginer des moyens de savoir qui lui avait fait ça et quelle serait sa vengeance. Cette méditation lui permit de supporter l'attente, jusqu'à ce qu'enfin les élèves se mettent à sortir. La lueur soudaine dans le couloir lui fit plisser les yeux et il garda difficilement le silence, cherchant dans la foule des gryffondors celui qu'il était venu trouver. Forcément, il n'était pas dans les premiers sortis, mais la patience de Rohàn était très effritée, et s'il ne sortait pas bientôt, c'était lui qui viendrait le chercher par la peau du cou – quand bien même Charles ne pouvait absolument pas savoir qu'il était mal et qu'il l'attendait. Finalement, il l’aperçut et, attendant qu'il regarde dans sa direction, il sortit de l'ombre, un doigt sur les lèvres pour qu'il n'avertisse pas les autres qui étaient encore inconscients de sa présence, avant de lui faire signe de le rejoindre. Il n'avait pas besoin de bien voir ses yeux ou son visage pour savoir qu'il avait reçu le message, sa posture soudainement rigide était facile à lire, et allait les faire remarquer. Reculant jusqu'à retourner complètement dans l'ombre, il écouta avec trépidation le brouhaha des élèves se faire plus lointain, jusqu'à entendre des pas dans sa direction. Le cœur battant à tout rompre, redoutant jusqu'à la dernière seconde que ce ne soit pas le visage de Charles qui apparaisse, il finit par parler pour détendre l'atmosphère, tentant de prendre une voix composée malgré le peu de salive lui restant en bouche. « J'aimerais pouvoir te dire qu'ils sont dans un état pire que le mien, mais je n'ai même pas eu le temps de les voir venir. »
Il devait paraître un peu fou, avec sa paleur, ses yeux injectés de sang et les marques apparentes de coups qui ornaient son visage et son corps, à parler comme ca, mais il ne savait pas vraiment demander de l'aide, il n'avait jamais su le faire. Être venu à sa rencontre était déjà une énorme admission pour lui, et puis, Charles n'était pas idiot, il savait reconnaître un blessé quand il en voyait un. Restait à voir si Rohàn avait raison de lui faire confiance, ou non.
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and it's hard to learn, and it's hard to love — CHARHAN ; MIDNIGHT 1404036046-rang-membre
Charles A. Archer
Charles A. Archer
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MessageSujet: Re: and it's hard to learn, and it's hard to love — CHARHAN ; MIDNIGHT   and it's hard to learn, and it's hard to love — CHARHAN ; MIDNIGHT EmptyDim 23 Juin - 21:47







Pourquoi avait-il gardé cette option ? Vraiment, pourquoi ? Réprimant une profonde envie de bailler, Charles posa sa plume et croisa ses bras sur sa table avant de poser la tête dessus, écoutant d'une oreille distraite le professeur Lindqvist leur expliquer la création de la constellation du Lion et l'influence qu'elle pouvait avoir, autant pour les sorciers que les Moldus. C'était bien beau tout ça, mais honnêtement, à minuit passé, Charles ne se souciait plus de savoir de quelles étoiles elle était constituée ni comment elle était née. Non, tout ce à quoi il aspirait pour l'instant, c'était se glisser dans les draps soyeux et chauds de son lit à baldaquin dans la tour qui se trouvait à l'opposé de celle d'Astronomie pour sombrer dans un sommeil profond et réparateur et s'oublier dans des rêves au pouvoir grisant, mais qui bien souvent accablaient de mélancolie Charles au petit matin, quand il s'en souvenait.. Dans ses délires nocturnes, il se voyait déambulant les couloirs du château, le rire aux lèvres après une blague de son meilleur ami Lune, il se voyait prenant un bain de soleil près du lac avec Alesya sans que personne ne les juge, et surtout, il se voyait avec Rohàn, n'ayant plus à se cacher de quiconque. Dans ce monde là, William y faisait encore quelques fois son apparition, mais il avait cessé de constamment hanter les rêves du jeune Gryffondor depuis peu, remplacé par le Serpentard. L'image du Lestrange s'imposa alors à son esprit, et son yeux dérivèrent automatiquement jusqu'à la constellation du serpent qu'il connaissait par cœur. 
Tiré de ses contemplations par son voisin de table qui, dérangé par le coude du Gryffondor qui s'étalait sur son parchemin, lui avait poussé le bras un peu sèchement, Charles jeta un regard noir au Poufsouffle assis à côté de lui. Depuis quand un Jaune et Noir se permettait ce genre de choses ? On leur apprenait pas à être courtois à ces blaireaux ? Parce qu'à part être de gentils petites créatures naïves et sans défenses, travaillant d'arrache-pied sans pour autant faire partie des lumières du château, Charles ne voyait pas vraiment à quoi ils pouvaient servir. Ah si, à se défouler... Se redonnant un peu de contenance, le Rouge et Or s'étira lentement sur sa chaise et cette fois, bailla la bouche grande ouverte sans se retenir. A tous les coups, c'était sa mère qui avait du vouloir qu'il continue ce cours, il ne s'en souvenait plus vraiment, mais il y avait peu de chance qu'il l'ait gardé intentionnellement. Et puis c'était bien la seule chose sur laquelle elle avaient encore un tant soit peu d'autorité, même si cela l'emmerdait plus qu'autre chose. S'installant du mieux qu'il pouvait plus ou moins confortablement contre le dos de sa chaise, il ferma les yeux et repris ses rêveuses divagations. 
Une nouvelle fois, Charles fut tiré de ses pensées – du moins c'était ce qu'il croyait – par une main, plus ferme et agitée que la première, qui lui secouait le bras. Rouvrant les yeux avec difficulté, il grogna en direction du Poufsouffle avant de s'apercevoir qu'il n'était plus à ses côtés. Non, cette fois c'était un de ses camarades de dortoir qui l'avait tiré de sa torpeur. *Hey, ca fait cinq minutes que le cours est terminé ! Tu dormais, mec !* Jetant un rapide coup d'oeil autour de lui, il put voir les derniers retardataires qui s'affairaient prestement sur leurs sacs, pressé de retourner dans la chaleur de leurs salles communes. Le remerciant rapidement d'un signe de tête, il balança tout dans son sac avant de se lever à la hâte et de suivre ses amis. S'endormir pendant un cours, quelle honte. Et le professeur qui était déjà partit... Il l'avait forcément vu ; il devrait s'excuser la prochaine fois... Marchant quelque peu lentement, désorienté par son rapide départ après son sommeil – combien de temps avait-il dormi d'ailleurs ? – Charles laissait trainer son regard partout pour s'habituer aux variations de lumière que les flammes dansantes de la torche imposaient à sa rétine. Ce fut à ce moment là qu'il le vit, sortant de la pénombre, un doigt sur les lèvres pour lui intimer de se taire. S'arrêtant net, clignant des yeux pour être bien sûr de ce qu'il avait vu, qu'il n'était plus en train de rêver comme tout à l'heure, Charles ne savait trop que faire. Il jeta un rapide coup d'oeil à ses amis qui avaient continué d'avancer avant de regarder à nouveau vers l'alcôve où était apparu la silhouette fantomatique de Rohàn. Il était toujours là, le doigt toujours sur les lèvres, puis soudain, il recula dans la pénombre. Quelque chose n'allait pas, Charles pouvait le sentir, marmonnant à ses amis qui ne l'écoutaient pas et continuaient d'avancer qu'il avait oublié quelque chose dans la salle de cours, il y retourna et patienta le temps que les derniers occupants libèrent enfin le lieu.*Mais bougez-vous putain !!!*


« J'aimerais pouvoir te dire qu'ils sont dans un état pire que le mien, mais je n'ai même pas eu le temps de les voir venir.»  Charles s'avança lentement, dévisageant, horrifié, le Serpentard toujours caché dans son recoin sombre. Malgré la faible lumière, il pouvait voir l'état lamentable dans lequel il se trouvait. Ses yeux étaient encore plus sombres qu'à l'accoutumée ; la sclère s'était noyée dans le sang. Comme pour compenser le manque de blancheur autour de ses pupilles, c'était le visage de Rohàn qui avait pris une teinte blafarde, traduisant l'état précaire dans lequel il était, teinté ça et là de marques plus foncées, preuves d'une agression récente. Ses vêtements maculés de terre et de sang ne ressemblaient plus à ceux, impeccables, que le Serpentard portait en public. Comprenant la gravité de la situation, Charles rejoignit plus rapidement l'homme qui hantait ses jours et ses nuits, profondément inquiet quant à la sévérité de ses blessures. Pourquoi n'était-il pas allé directement à l'Infirmerie plutôt que le rejoindre ici, si haut, si loin de toute aide médicale ? Cependant, une part de lui ne pouvait s'empêcher d'être heureux : heureux de le voir après cette longue soirée, heureux de voir qu'il préférait que ce fut lui qui s'occupât de ses blessures plutôt que l'infirmier. C'était un appel au secours, Charles le sentait, sans pour autant que les mots pour le dire fussent nécessaire. Un SOS lancé au Gryffondor que lui seul pouvait entendre, une marque de confiance à laquelle il attachait beaucoup de valeur. Car c'était ça, Rohàn lui remettait ses blessures, et quelque part sa vie, entre ses mains. Toutefois, il ne pouvait s'empêcher de s’inquiéter et de penser qu'il aurait été préférable pour lui d'aller à l'Infirmerie... 
« Mais qu'est-ce qu'ils t'ont fait ? » dit-il dans un murmure pour lui-même, n'attendant pas vraiment une réponse qui était bien évidente. « Rohàn, il faut aller à l'Infirmerie !! Je sais pas si j'arriverai à te soigner ! » ajouta-t-il, la voix légèrement tremblante, glissant ses doigts sur son visage, soulevant les boucles de ses cheveux pour voir à quel point il était blessé, n'osant pas vraiment le toucher de peur d'appuyer à un endroit qui ferait mal. 


Devant le refus catégorique du Serpentard et la peur d'avoir perdu cette confiance qu'il s'était enfin décidé à lui accorder, Charles avait bien vite renoncé à l'idée de l'amener jusqu'au troisième étage pour le faire soigner par Ethan. L'aidant à marcher, le Gryffondor avait amené son aîné à l'endroit même où il s'était endormi une heure plus tôt, pensant que l'air frais de la nuit lui ferait un peu de bien. S'affairant le plus vite possible pour prendre soin du Lestrange, Charles lui avait gentiment demandé de s'allonger sur les tables avant de découper un coussin des chaises pour le caler sous la tête de Rohàn. Alarmé, il faisait son possible pour pallier la rudesse des meubles en bois avant de se concentrer sur les soins. Une fois fait, il alla à l'extrémité de la tour et lança un Sortilège d'Attraction en direction de son dortoir. Il s'en foutait que le flacon d'essence de dictame brise la vitre et réveille les élèves déjà endormis, tant qu'elle arrivait le plus vite possible ici. Retournant auprès de Rohàn le temps que le remède arrive, il se décida à le faire parler pour ne pas qu'il s'endorme et sombre dans l'inconscience. « De quoi tu te rappelles Rohàn ? Même si tu ne te souviens pas de ce qui s'est passé, dis moi quelque chose ! Tiens, qu'est-ce que tu as fait de ta journée ? » Question bateau et cliché, mais Charles n'en avait cure. Tout ce qu'il voulait, c'était le faire parler, même si c'était pour dire n'importe quoi, pour rassurer cette peur, piquée au vif, qu'il puisse à son tour le quitter, car Charles avait trop vu de gens partir autour de lui pour accepter qu'un autre s'en aille, et encore moins l'homme qui habitait complètement son esprit et avait donné une nouvelle direction à sa vie. Et surtout, ce qu'il voulait par dessus tout, c'était que cette putain de potion se dépêche d'arriver pour qu'il puisse le soigner parce que le voir comme ça lui brisait le coeur et lui donnait envie de briser chaque os du corps de ceux qui avaient osé s'en prendre à son Lestrange. 

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Rohàn D. Lestrange
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MessageSujet: Re: and it's hard to learn, and it's hard to love — CHARHAN ; MIDNIGHT   and it's hard to learn, and it's hard to love — CHARHAN ; MIDNIGHT EmptyDim 23 Juin - 21:55

Sa petite phrase pour alléger l'atmosphère aurait tout aussi bien pu tomber dans l'oreille d'un mort, pour l'effet qu'elle engendra sur Charles. Les yeux écarquillés et l'air horrifié, l'inquiétude voilant son regard, il ne semblait voir aucun humour dans la situation. Dommage. Maintenant qu'il se savait plus ou moins hors de danger, avec une personne de confiance, les nerfs lâchaient et il avait envie de rire de tout, de minimiser les choses. Ce n'était rien, il n'avait presque plus mal, après tout. Seulement, il ne pouvait pas relancer une nouvelle pique de ce genre, pas avec Charles le regardant ainsi, lui faisant ravaler sa bravache pour apprécier dans un soupir sa main contre sa peau, dans ses cheveux sales. S'il avait pu, il se serait pelotonné dans ses bras sans vergogne, sans pudeur, pour avoir un peu de sa chaleur, se sentir protégé, calmer la migraine dans son crane et dormir pour de bon, mais un tel comportement aurait sans doute encore plus fait peur au gryffondor, venant de sa part, et le moment était mal choisi pour un instant câlin.
Ne pouvant toutefois pas s'en empêcher, il ferma les yeux un moment et laissa sa tête reposer sans raideur contre ses doigts, aspirant toute la tendresse qu'il pouvait en retirer, ne répondant qu'avec un peu de retard à la proposition de Charles, rouvrant les yeux malgré la douleur, arrachant son torse aux lois de l'apesanteur pour s'agripper à son amant et siffler, comme un dément. « Je m'en fous de me soigner, mais pas l'infirmerie ! Plutôt crever que d'y foutre un pied ! » C'était catégorique, sans doute trop, alors qu'il n'avait rien au final à reprocher à l'infirmier, juste ce satané manque de confiance dans tous les adultes de Poudlard, pour qui le simple fait qu'il soit un Lestrange faisait changer leur comportement, allant de l'obséquiosité jusqu'au mépris le plus total. Il n'admettrait pas d'aller là bas, de devoir avouer qu'il s'était fait avoir par surprise, qu'il était susceptible d'être à nouveau attaqué de cette façon. Les rumeurs tournaient vite, et il tenait à ce que le moins de monde possible ne soit au courant de cette agression, pour ne pas être faible.

Son petit effort lui avait toutefois couté la plupart de ses forces restantes et il tremblait comme une feuille, ne restant dans cette position que par le soutien que lui apportait le gryffondor. Se mettre debout fut une épreuve qui le laissa les jambes flageolantes, et il ravala la bile qui montait dans sa gorge, ne pouvant pas se permettre plus de maladie maintenant. Charles essayait de l'aider, après tout, et c'était lui qui refusait de véritables soins, alors il n'allait pas pleurer à chaque pas comme il aurait aimé le faire, il devait s'endurcir. Après tous les coups lancés par son père, Rohàn s'était cru plus résistant que ça, mais qu'importe l'état des nerfs, un coup restait un coup, et s'il ne sentait plus grand chose, les bleus et les coupures étaient là pour lui prouver leur existence.
Incapable de rester totalement droit et de marcher, le serpentard tenta quand même quelques pas avant de manquer s'effondrer et de lâcher les derniers morceaux de sa fierté pour s'accrocher pour de bon au rouge, allant jusqu'à poser sa tête contre la sienne, les yeux fermés. Il pouvait l'emmener où il voulait, Rohàn n'était plus du tout en état de contribuer à la discussion, ce qu'il voulait, c'était simplement s'allonger et dormir. La distance n'était pourtant pas longue, et bien vite l'air frais de l'extérieur lui arracha un soupir de soulagement, apaisant la température qui faisait suer ses tempes et trembler son torse. Le répit serait de courte durée, et il avait bien l'intention d'en profiter tant qu'il le pouvait, mais Charles brisa tout en l'allongeant sur un bureau. Incapable de tenir droit sans gémir, son dos lui faisant trop mal, il se recroquevilla tant bien que mal en position foetale, appréciant toutefois le coussin calé sous sa tête et qui fit disparaître des tensions dans son cou dont il n'avait même pas eu connaissance. La douleur reflua dans ses yeux, mais Rohàn n'était pas dupe, elle n'était surement pas guérie pour autant, aussi ne s'amusa-t-il même pas à regarder les alentours. N'importe qui aurait pu venir le frapper, l'attraper par le col et le jeter par terre comme un gosse pour le rouer de coups à nouveau, il ne l'aurait pas vu venir. Être aussi vulnérable le rendait presque aussi malade que les blessures physiques, mais il sentait de plus en plus qu'en venant trouver Charles, il avait fait le bon choix. Alesya aurait parlé, encore et encore, débité des tonnes de paroles à la minute, Amadeus serait parti en croisade sans même le soigner, Skyler aurait grogné et tenté de cacher ses yeux jaunes, mais aucun n'aurait pensé à faire ce que lui faisait ; rester près de lui, chuchoter et lui offrir un réconfort physique.

Le sentant revenir près de lui, il attrapa à l'aveuglette sa main pour la poser sur sa joue, pour garder ainsi un contact entre eux, sentir à nouveau sa chaleur irradier ses pommettes et le calmer. À l'entendre s'inquiéter comme ça, à chercher à le détourner de sa douleur, il avait encore envie de rire, d'ouvrir des yeux amusés pour trouver Charles encore plus innocent et désirable que la seconde précédente. C'était rafraichissant que d'avoir une personne qui s'inquiétait simplement parce qu'elle tenait à lui.

« Je sais que je marchais dans les couloirs du sous sol, et puis une douleur, et rien. Ils m'ont aveuglé et frappé à la tête, quand je me suis réveillé j'étais seul, alors... je suis venu te chercher. » Sa voix avait perdu de son agressivité et de sa hauteur habituelle, et rien qu'articuler lui faisait tourner la tête. « T'es bon en métamorphose ou pas ? Je voulais... on pourrait transformer tout ça en un gigantesque pieu et on en sort plus pendant deux jours, ca t'irait? » Le rire enfin, essoufflé et inapproprié, s'échappa de ses lèvres. Il ne divaguait qu'à moitié mais rien ne sortait comme il le voulait. Bien sur qu'un lit aurait été plus confortable pour ses blessures, mais il n'était pas capable d'en créer un dans son état, et il était déjà bien heureux du maigre confort que Charles avait pu réunir, assez reconnaissant pour ne pas critiquer et en demander plus. « On serait bien, franchement. Juste toi et moi. » Attention Rohàn, ca ressemblait de plus en plus à une déclaration, tout ça.
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Charles A. Archer
Charles A. Archer
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MessageSujet: Re: and it's hard to learn, and it's hard to love — CHARHAN ; MIDNIGHT   and it's hard to learn, and it's hard to love — CHARHAN ; MIDNIGHT EmptyMer 31 Juil - 2:17






♫ I WANT YOU TO KNOW WITH EVERYTHING I WON'T LET THIS GO. THESE WORDS ARE MY HEART AND SOUL. I'LL HOLD ON TO THIS MOMENT YOU KNOW 'CAUSE I'D BLEED MY HEART OUT TO SHOW THAT I WON'T LET GO. ♫




Il était là, recroquevillé sur lui-même, ne supportant pas la dureté du bois sur son dos meurtri. En position fœtale, il ne cachait pas sa vulnérabilité aux yeux du Gryffondor qui n’osait contempler l’ampleur des dégâts. Caressant ces pommettes qui, d’ordinaire si mâtes, avait perdu leurs couleurs au profit d’une pâleur sans nom, effrayante, Charles essayait tant bien que mal de réfléchir à tous les sortilèges de guérison qu’il avait eu l’occasion de voir ou apprendre, ne parvenant pas à mettre le doigt sur celui, simple, qu’il utilisait souvent. En attendant qu’une idée brillante lui vienne à l’esprit, il attendait non sans impatience que l’essence de dictame fasse son chemin jusqu’à eux.

« Je sais que je marchais dans les couloirs du sous-sol, egt puis une douleur, et rien. Ils m’ont aveuglé et frappé à la tête, quand je me suis réveillé j’étais seul, alors… je suis venu te chercher. » Ce n’était pas tant la lâcheté de l’attaque, ou même sa rapidité qui surprit le Rouge et Or mais le réflexe que Rohàn avait eu à venir le chercher. Il n’avait pas pensé à ses amis, ou même à sa famille ; non, il avait pensé au Gryffondor et ce fut comme si le monde autour de Charles basculait. Plus rien n’existait, si ce n’était les mots du Lestrange qui résonnait au cœur de la nuit et faisait écho dans la tête de Charles et plus loin encore, allant se perdre dans l’infinité du paysage écossais, le marquant à jamais par leur signification. C’était comme si tout ce qu’il avait espéré pendant le cours précédent venait d’être exaucé, donnant à la vie de Charles la direction dont il rêvait tant depuis quelques semaines maintenant. Mais le pire – ou le mieux en l’occurrence – était encore à venir. . « T’es bon en métamorphose ou pas  ? Je voulais… on pourrait transformer tout ça en un gigantesque pieu et on en sort pas pendant deux jours, ça t’irait ? »  dit-il, avant de rire, déjà plus léger, faisant tomber quelques barrières supplémentaires devant son cadet. Charles, quant à lui, n’en revenait pas et il en aurait presque oublié les blessures de son Vert et Argent si son rire saccadé ne trahissait pas la difficulté qu’il avait à sortir. “On serait bien, franchement. Juste toi et moi. »«You bet we would! » rétorqua-t-il, un sourire béat plaque sur le visage et les yeux brillants. Bien sûr qu’ils le seraient bien , et déjà Charles s’imaginait au sommet de cette tour, allongé sur un lit confortable, sa tête posé sur le torse de son Serpentard, ses doigts glissants et jouant avec ses bouclettes. A y penser, Charles se rendit compte que cela serait d’ailleurs bien une première fois qu’ils partageraient un lit, plus habitués aux instants volés dans des lieux peu appropriés pour leurs retrouvailles. Et bientôt, l’idée envahit complètement l’esprit du Gryffondor, brûlant de désir et d’amour à l’idée de partager un moment comme celui-là, mais même s’il était bon en métamorphose, il ne serait jamais assez concentré pour réaliser un sortilège de ce genre dans ces circonstances.

Une douleur à la tempe le tira de sa rêverie et il chercha, quelque peu hagard, l’origine de son mal. Juste à côté de sa tête flottait le petit flacon qui contenait le liquide guérisseur et, comme s’il en avait eu marre d’attendre à côté de son  invocateur, il avait décidé de le frapper pour lui faire comprendre qu’il était enfin arrivé. Reprenant ses esprits, Charles récupéra la fiole et l’ouvrit rapidement. Sans plus de cérémonie et prévenant que brièvement le Serpentard qu’il risquait d’avoir un peu plus mal encore, il déversa le liquide sur toutes ses plaies ouvertes et les regarda se refermer toutes seules au bout de quelques instants, laissant s’échapper un peu de fumée des blessures dont les tissus se reformaient comme par magie. Et, comme si le flacon, en frappant Charles, avait remis ses idées en place, le Gryffondor se rappela enfin du Sortilège pour soigner les blessures superficielles et autres côtes cassées. Lançant une salve d’Espikey, faisant craquer dans la nuit silencieuse les os pour qu’ils retrouvent leur place initiale, Charles termina de guérir son Lestrange, laissant le temps faire son œuvre et guérir les maux plus profonds de Rohàn.

S’assurant que le Serpentard allait un peu mieux, Charles se pencha pour poser son front sur le sien et fermer les yeux, ses doigts fermement agrippés aux siens, ayant besoin de ce contact charnel entre leurs deux peaux. Sa respiration était un peu plus régulière déjà, ce qui soulageait Charles.   « Let me try something » souffla-t-il, avant de rompre a nouveau le contact et de se lever. Non, il n’était pas en état pour effectuer une métamorphose de ce niveau-là, mais il y avait bien autre chose qu’il pouvait tenter. Un Sortilège d’Apparition. C’était simple : il lui suffisait de penser à son lit à baldaquin pour le faire apparaître. Il espérait juste qu’il n’était pas protégé par un quelconque sortilège, ou que ses camarades de chambre soient déjà endormis pour ne pas s’apercevoir de l’absence de son lit dans leur dortoir. Fermant à nouveau les yeux, Charles se concentra, focalisant toutes ses pensées sur ce lit, comme si sa vie en dépendait, pour le faire apparaître ici, parmi les bureaux de la tour d’Astronomie.

Un plop sonore lui indiqua que son sortilège avait réussi et il rouvrit les yeux pour découvrir devant lui son lit, faiblement éclairé par la lumière des étoiles qui donnait aux rideaux pourpres une teinte encore plus sombre qu’à l’origine, semblable aux tâches de sang qui maculaient les vêtements du Serpentard. Charles retourna auprès de son amant pour l’aider à se relever et à se déplacer jusqu’au lit. Il n’avait rien de gigantesque, mais au moins c’était son lit, son espace où il se sentait bien, en sécurité. C’était peut-être un lit une place, mais c’était le sien, c’était son odeur qui habitait ces draps soyeux. Lui et Rohan devraient se serrer un peu, mais il était sûr que cela ne les dérangerait aucunement. Prenant place une fois le Vert et Argent installé, Charles cala sa tête sur son torse, comme il s’était précédemment imaginé, s’assurant qu’il n’appuyait pas sur ses blessures.

 “Two days would never be enough. I could just stay this way forever…”  murmura-t-il, faisant glisser ses doigts sur le torse parfait de Rohàn avant de se maudire un peu. C’était ce genre de révélations qui faisait généralement fuir un amant, mais celles que Rohàn avaient fait un peu plus tôt – car c’était ainsi que Charles les avait pris : comme des révélations sur ses véritables sentiments – laissaient à penser qu’il ne s’enfuirait pas de sitôt, ou du moins, certainement pas ce soir. De plus, leur relation avait commencé depuis un moment maintenant et chacune de leurs rencontres les avaient toujours rapprochés un peu plus, renforçant ce plaisir qu’ils avaient à être ensemble, ce besoin d’avoir toujours l’autre à ses côtés. Ce soir était le soir parfait pour tenter de finaliser ce qu’ils avaient entrepris, de mettre un nom sur ce qu’ils étaient devenus, mais la peur que Rohàn ne leur donnât pas cette chance nouait un peu l’estomac du Gryffondor et l’empêchait de commencer la discussion. Pour l’instant, il allait se contenter de ses caresses silencieuses, salvatrices, des baisers qu’il déposait sur son torse de temps à autre, avide du goût de sa peau sur ses lèvres. Il allait profiter de sa présence pour cette nuit et de cette tendresse qui s’offrait à lui.



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Rohàn D. Lestrange
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MessageSujet: Re: and it's hard to learn, and it's hard to love — CHARHAN ; MIDNIGHT   and it's hard to learn, and it's hard to love — CHARHAN ; MIDNIGHT EmptyMer 28 Aoû - 20:54

Les confessions de Rohàn auraient du avoir peu de portée, simples paroles sans sens précis lancées dans la nuit noire, sous la douleur. Seulement, il s'adressait à Charles, et avec lui chaque mot avait son importance, quand bien même le serpentard ne s'en rendait pas encore totalement compte. Il savait qu'il devait faire attention, oui, bien sur, mais ce soir, il était fatigué, fatigué de jouer au dur et de ne jamais exprimer ses émotions, fatigué de cacher que, oui, il avait envie de rester auprès du gryffondor. Les dernières étreintes qu'ils avaient partagés l'avaient surpris, l'une après l'autre, à lui faire regretter de ne pouvoir passer la nuit à ses cotés, rien que la nuit, avoir une présence à ses cotés et se réveiller... Mais ce n'étaient que des souhaits sans suite, des mirages qui ne seraient jamais réalité. Des envies sur lesquelles mettre des mots étaient sans danger.
L'enthousiasme de Charles traversa tout de même la carapace de douleur qui entourait le jeune homme, lui provoquant un mince sourire. Lui aussi, il en avait envie ? Ses doigts se refermèrent un peu plus sur les siens pour s'assurer que c'était bien le gryffondor qui lui parlait, pas un spectre sorti de son imagination, commençant à se dire que peut-être, peut-être, il n'aurait pas toujours à dormir seul.
Avant qu'il ne puisse continuer dans ces confessions délirantes, cependant, l'étreinte de Charles lui fut arraché, et le força à rouvrir les yeux pour examiner la situation. Qui ne lui plut pas du tout. Il savait ce qu'était ce flacon, il en avait assez souvent fait les frais dans le passé pour se rappeler de l'horrible souffrance qu'il engendrait, et bien qu'il faille se soigner, son premier réflexe fut de tenter de fuir. Bien sur, il ne put bouger le moindre orteil, trop engourdi maintenant pour s'enfuir prestement, mais il lança un regard quelque peu paniqué à son gryffondor lorsqu'il lui expliqua qu'il allait avoir un peu plus mal. Avait-il seulement déjà du s'en servir ? Ce n'était pas un peu, c'était le décuplement de la douleur. Sentir sa chair repousser en direct, avoir envie de se l'arracher aussi vite tellement les nerfs étaient sensibilisés, vouloir hurler à chaque goutte versée... Le dictame faisait son effet, oui, mais il restait une des pires potions qu'on ai jamais pu inventer aux yeux de Rohàn.
Il ne pouvait cependant pas s'opposer à ces soins, pas sans blesser Charles et se blesser lui même, et il tenta de supporter la douleur comme un homme, lachant quelques gémissements prolongés lorsque l'essence faisait particulièrement son effet. Tremblant comme une feuille, il n'eut pourtant aucun répit et le sortilège du gryffondor lui coupa le souffle, tandis que ses oreilles résonnaient du bruit horrible de ses os remis en place.
Retenant tant bien que mal quelques larmes au coin de ses yeux, il pressa son front contre le sien, trouvant du réconfort là où il le pouvait. Il ne pouvait pas dire à quelle vitesse le temps passait, mais sa respiration finit par se faire plus régulière, plus facile, et il commença à se détendre quand Charles le lacha encore, sur d'énigmatiques paroles. Vaincu par la fatigue, il ne se donna pas la peine d'ouvrir les yeux une nouvelle fois, lui faisant confiance, avant de s'appuyer contre lui lorsqu'il vint le relever. Le frottement de draps contre sa peau lui fit cependant oublier son besoin d'avoir les yeux fermés et il les ouvrit grand sur une scène étonnante et délirante, bien plus que ce que la fièvre pouvait lui faire imaginer. Le lit de Charles – car il ne pouvait s'agir que du sien, avec une odeur pareille – en plein milieu de la pièce. Son cœur calmé depuis peu se remit à battre la chamade sans raison, et il se laissa placer sans protestation sur le matelas, trop étonné encore pour réagir.

Il l'avait écouté. Il avait pris ses paroles au sérieux, n'avait pas ri, n'avait pas simplement considéré cela comme des divagations, non, il avait réellement tout mis en œuvre pour lui permettre d'aller mieux, d'être bien. Le serpentard n'osait imaginer la force magique qu'il fallait pour déplacer une masse pareille, à une heure aussi tardive, et il ne savait pas s'il aurait eu la volonté dans le cas inverse de le faire.
Bougeant son bras pour enserrer Charles contre lui, ne sachant trop quoi dire, devant réfréner l'une des pires envies qu'il ait eu depuis longtemps de fourrer son nez dans son oreiller pour respirer son odeur, il le laissa s'installer, ne croyant toujours pas à la situation. Il avait fallu qu'il se fasse démonter la tronche pour accéder à ce petit fantasme, et il ne pouvait même pas en profiter ; en tout autre temps, se retrouver dans ce lit avec son gryffondor lui aurait provoqué une érection conséquente, mais il était trop blessé pour que sa libido se réveille. Ce qui ne voulait pas dire que ce moment n'allait pas abreuver la plupart de ses nuits prochaines.
Les mots de Charles firent réapparaitre cette satané boule dans le fond de sa gorge et il se contenta de placer un long baiser contre son front, le remerciant silencieusement de tout ce qu'il avait fait pour lui, ne se sachant pas capable de parler sans dire des conneries plus grosses que lui. Tout allait trop vite pour lui, soudainement, ses blessures étaient le dernier de ses soucis, et il ne pouvait faire redescendre le rythme de son cœur.
D'un coté, il le savait, il ne pouvait plus le nier, il était heureux de se retrouver là, d'avoir enfin accès au Charles affectueux qu'il n'avait jamais eu le temps que d'apercevoir de loin en loin, d'être simplement là à profiter du moment présent sans qu'ils ne finissent par coucher ensemble, mais de l'autre, il savait qu'il était sur la pente glissante et qu'il ne pourrait plus arrêter s'il continuait à se laisser aller ainsi. Il avait déjà fait l'erreur une fois de s'attacher comme ça, de s'ouvrir à quelqu'un, et on savait bien comment l'histoire avait fini. Rohàn n'avait pas envie de recommencer à se faire piétiner le cœur, même s'il n'avait pas l'impression que Charles pourrait lui faire ça, mais il ne pouvait pas espérer encore. Toute réponse au rouge serait pourtant prise comme une invitation à plus, une invitation qu'il voulait aussi, au final, mais qu'il ne pouvait pas délivrer. Pas encore. Pas là, comme ça, alors qu'il était blessé, dépendant et reconnaissant, que cela ne pouvait qu'influer sur sa capacité à prendre la bonne décision.
Malgré cela, il avait pourtant laissé Charles l'embrasser, il l'avait même fait lui même, et si ce n'était pas une preuve suffisante qu'il était déjà foutu, qu'est ce qui le serait ? La douleur avait commencé à s'apaiser, grâce à ses soins, et même s'il était loin d'être en pleine forme, son cerveau reprenait du service malgré la migraine. Se faisant, il lui signifiait de dormir et de se préoccuper de ça plus tard, s'alliant au corps chaud du gryffondor pour le faire basculer dans une torpeur traitresse. Bientôt, ses mains ne lui demandèrent plus son avis pour glisser le long du bras de Charles, sa tête se pencha contre la sienne, les yeux fermés, profitant du calme.
« Then let's stay here forever. » Avait-il révé ses mots, ou avaient-ils passés ses lèvres ? Il n'en était pas sur, et trop parti dans le sommeil pour s'en soucier, mais ils avaient sur sa langue le goût d'une promesse qu'il comptait bien garder.
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Charles A. Archer
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MessageSujet: Re: and it's hard to learn, and it's hard to love — CHARHAN ; MIDNIGHT   and it's hard to learn, and it's hard to love — CHARHAN ; MIDNIGHT EmptyMer 13 Nov - 2:51






♫ I DON'T WANNA SLEEP, I DON'T WANNA DREAM 'CAUSE MY DREAMS DON'T COMFORT ME THE WAY YOU ME FEEL. WAKING UP TO YOU NEVER FELT SO REAL ♫



Une fesse à moitié hors du lit, Charles s'adaptait tant bien que mal au peu de place que son lit pouvait leur offrir, l'idée de faire se décaler son Serpentard un peu ne lui effleurant pas même l'esprit, peu soucieux de son confort quand le sien était sa priorité. Par réflexe, il attrapa son drap et le fit remonter sur leur deux corps pour les protéger de la fraîcheur de la nuit. Oh il n'avait pas froid, mais Rohàn était certainement plus sensible aux températures basses dans son état. C'était aussi une excuse pour se blottir un peu plus contre lui, sous les draps, là où rien ne pourrait leur arriver ; une excuse pour  laisser son bras sous la couette et le poser sur sa hanche, à peu près certain qu'il ne lui ferait pas de mal là, ayant trop peur de s'approcher de ses côtes et d'appuyer là où ça faisait mal. De son autre main, celle qu'il avait coincé sous son corps, il alla chercher celle de Rohàn, avide de glisser ses doigts entre les siens pour qu'ils reprennent enfin leur juste place.
Le choc premier de leur rencontre était passé, et s'il s'inquiétait toujours de l'état de santé de son homme, Charles se laissait un peu plus entraîner dans cette douce torpeur qui s'emparait à chaque fois de lui quand le Vert-et-Argent était dans les parages. Le contact rapproché avec Rohàn lui provoqua des fourmillements dans le bas-ventre et il sentit l'érection qui commençait à monter, incapable de se contrôler quand ils étaient ensemble. Il s'en voulut quelque peu, mais c'était quelque chose chez lui qu'il n'avait jamais su gérer , il avait juste appris à faire avec. Il ferma les yeux pour essayer de se détendre, pour penser à autre chose que de faire l'amour avec Rohàn alors qu'il était dans un état critique. Au même moment, son front rencontra celui du Serpentard alors que les deux s'abandonnaient -ou du moins essayaient – au sommeil, Charles ne pouvant s'endormir complètement tant qu'il ne saurait pas Rohàn lui aussi dans les bras de Morphée.
« Then let's stay here forever. » Sa respiration s'arrêta brusquement, ses yeux s'ouvrirent d'un coup. L'espace d'un instant, ce fut comme si le monde avait été figé sur place, donnant  à Charles le temps d'assimiler la phrase qu'il venait d'entendre, d'en comprendre le sens et de la laisser se graver au plus profond de son cerveau. Pendant un instant, la brise qui agitait lentement la cime des arbres de la forêt en contre bas avait cessé de souffler, soucieuse de ne pas emporter avec elle les mots de Rohàn et de les laisser là où ils étaient devenus nécessité. Dans ce lit. Avec Charles. Rohàn, lui, ne bougeait plus, seul son torse s'animait au rythme de se respiration, le souffle chaud , lent et régulier, sur le visage du Gryffondor trahissant le repos qui s'était emparé du cœur du Serpentard. Un léger sourire se dessina sur les lèvres du lionceau qui, bercé par le souffle de son amant, referma les yeux pour s'abandonner complètement dans ses bras et sombrer dans les ténèbres de la nuit. La brise, elle, avait repris son activité et faisait légèrement trembler les rideaux sombres du lit.



Une brise un peu plus forte souffla et Charles, encore endormi et emmitouflé dans sa couette, jura mentalement à l'encontre de ses compagnons de dortoirs qui avaient encore oublié de fermer cette satanée vitre. Remontant un peu plus son drap sur sa tête, il voulut continuer ce doux rêve qui l'avait bercé toute la nuit , ce rêve où Rohàn était venu le trouver et dans lequel ils avaient dormi ensemble. Cela faisait maintenant un petit moment que le Serpentard habitait les rêves du Rouge-et-Or, mais tout les précédents songes avaient eu comme un arrière-goût de déception, coupables de n'être, en définitive, que des rêves alors que celui-là, Charles le sentait, avait quelque chose de différent. La nostalgie quotidienne qu'il subissait chaque matin en s'apercevant qu'il n'était pas aux côtés du Lestrange était absente. Se réveillant tout doucement, il remonta son bras qu'il pensait sur sa hanche et de sa main, il frôla un tissu légèrement humide, un tissu qui n'était pas le sien, alors que le poids qui pesait sur sa jambe n'avait pas bougé.
Se forçant à se réveiller, Charles ouvrit enfin les yeux pour comprendre ce qui clochait, pour quoi il faisait si froid en dehors de sa couette alors qu'il étouffait presque de chaleur à l'intérieur. En équilibre précaire sur le bord de son lit, seulement maintenu par Rohàn qui s'accrochait à lui de toutes les manières possibles, le Gryffondor manqua presque de tomber à la renverse en comprenant que son rêve n'en était finalement pas un. Que le fenêtre de son dortoir n'était pas ouverte mais qu'il avait réellement dormi dans son lit au sommet de la tour d'Astronomie et que le froid grandissant qui venait lui mordre les joues n'étaient que le résultat des légers flocons de neige qui tombaient, recouvrant les chaises et tables avoisinantes d'une fine couche blanche. Instinct de survie, il passa son bras autour de la taille de Rohàn pour ne pas tomber en arrière, pas encore remis du choc, ne se rappelant pas encore des événements de la veille. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'il n'y alla pas vraiment doucement et que le Serpentard, encore endormi, gronda sourdement au contact brusque du bras de Charles sur ses côtes meurtries.
Reprenant peu à peu ses esprits, le cadet se rappela peu à peu la soirée de la veille, comment Rohàn était venu le trouver alors qu'il avait été attaqué, comment il s'était occupé de ses blessures et avait fait apparaître son lit à la demande de Rohàn pour que les deux puissent y dormir en paix, la présence rassurante de l'autre déliant les langues et laissant parler les cœurs, ce que Charles avait pris pour une énième divagation de son cerveau pendant son sommeil. Réalisant ce qu'il avait fait, il enleva doucement son bras pour ne pas lui faire plus mal et alla le poser sur la cuisse du Serpentard qui enserrait ses propres jambes. Levant un peu le menton, il regarda son Vert-et-Argent dormir encore avant d'aller déposer un baiser, aussi léger que les flocons qui vire-voltaient autour d'eux, sur ses lèvres. Il avait du mal à croire que cela s'était vraiment passé, qu'il avait réellement passé la nuit avec Rohàn mais le souffle brûlant sur son visage était une preuve suffisante qui satisfaisait le Gryffondor. Etouffant de chaleur sous sa couette, il défit sa cravate  qu'il laissa traîner entre lui et Rohàn pour le laisser respirer plus facilement et fit sauter tout les boutons de sa chemise, dévoilant son torse moite. Il en fit de même pour Rohàn, prenant toujours soin de ne pas le blesser un peu plus, pour qu'il respira un peu mieux lui aussi. Il était déjà souffrant, ce n'était pas le moment pour lui d'attraper la fièvre ou une autre connerie du genre. Incapable de s'en empêcher, il laissa cependant ses doigts glisser sur son ventre d'abord pour s'assurer qu'il n'y avait plus de blessures ouvertures, puis juste pour le plaisir de le toucher. Alternant son petit manège entre son torse et ses bras, Charles ferma à nouveau les yeux et enfouit sa tête dans le cou de son Lestrange pour se laisser à nouveau bercer par le souffle chaud de son amant.



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Rohàn D. Lestrange
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MessageSujet: Re: and it's hard to learn, and it's hard to love — CHARHAN ; MIDNIGHT   and it's hard to learn, and it's hard to love — CHARHAN ; MIDNIGHT EmptyMar 3 Déc - 0:07

Le réveil était difficile. Les pensées embrumées par le froid qui lui brulait les pommettes et la fièvre qui agissait toujours dans son système, Rohàn n'avait pas ouvert les yeux, reconnaissant simplement la chaleur d'un corps contre le sien et l'impression d'être là où il fallait, d'être en sécurité, à l'abri de tout. Le sommeil lui échappait, pourtant, mais il n'arrivait pas non plus à se tirer de cette torpeur, préférant abandonner toute prise de décision pour profiter du silence et du calme. Des bribes de la soirée lui revenaient, mais ils semblaient loin, recouverts d'un voile opaque qui le rendait étranger à la scène. Il se souvenait de la douleur, d'avoir été chercher de l'aide... il se souvenait de phrases, de caresses et de promesses, sans savoir s'il avait révé ou vécu la scène, mais il se sentait trop fatigué pour y réfléchir plus que ça. Le simple fait de posséder ce genre de souvenirs était précieux pour lui.
Se rendormant sans s'en rendre compte, il fut réveillé plus tard par un coude appuyant sur ses côtes, qui le fit grogner en sentant une douleur sourde s'y propager. On était loin des pointes de douleur qui lui avaient coupé le souffle la veille, mais il était toujours désagréable d'y toucher, et le subconscient de Rohàn commença à refaire surface, tandis que ses yeux bougeaient sous leurs paupières. Odeurs et sons, toujours, à répertorier avant de montrer qu'il était éveillé, pour ne pas se retrouver démuni, sans informations.
De sons, il n'y avait que sa respiration et celle de la personne qui venait de bouger contre lui. D'odeurs.... Charles. Tout sentait Charles autour de lui, sur l'oreiller, dans l'air, comme s'il avait passé la nuit dans un cocon de son essence. Il n'en fallut pas plus pour qu'il comprenne qui était là contre lui, et toute tension qui avait pu l'habiter s'enfuit, le laissant se renfoncer dans le matelas, pendant que le gryffondor bougeait contre lui. Il était avec Charles... en haut de la tour d'astronomie. L'image d'un lit rouge lui revint en tête et il se rendit compte qu'il prenait toute la place de ce petit lit une place. Ce qui expliquait les jambes contre les siennes et la main contre son torse, traitresse, qui était en train de le déshabiller. Ne souhaitant toujours pas montrer à son amant qu'il était réveillé, il lâcha toutefois un soupir de soulagement en le sentant desserrer sa cravate et sa chemise, apportant un peu de fraicheur sur ses blessures.

Profitant un peu du calme, il sentit toutefois les prémices du désir se regrouper dans son ventre lorsque les doigts de Charles se mirent à glisser sur sa peau, et au moment où il posa sa tête dans son cou, Rohàn n'y tint plus. Sa main libre vint se poser sur la cuisse du gryffondor, remontant doucement jusqu'à rencontrer la peau découverte de sa hanche et s'enrouler autour de celle-ci, ouvrant enfin les yeux pour voir la tignasse de son rouge au premier plan. Autour d'eux, il neigeait, et il faillit oublier tout pour rester fasciné par le contraste qu'offraient les draps avec l'environnement. Cependant, il y avait quelque chose de plus important que le décor, et c'était le garçon qui partageait son lit. Continuant à caresser sa peau, remuant un peu la tête pour pouvoir le regarder dans les yeux, il lui offrit un sourire fatigué, qui ne devait pas respirer la santé, mais sincère tout de même. « Morning... » Sa voix enrouée lui arracha une grimace, mais il la compensa en sécurisant sa prise sur Charles pour qu'il ne tombe pas du lit, heureux de sentir l'intégralité de son corps contre le sien.

Maintenant qu'il était éveillé, le serpentard ne savait pas quoi faire. Il faudrait peut-être bouger avant qu'on ne remarque leur absence des dortoirs, qu'un prof ne vienne là, qu'on les remarque... Mais il ne ferait pas le premier pas. Charles s'était occupé de lui, avait dormi avec lui, l'avait protégé quand il en avait besoin, et cela faisait tellement longtemps.... Il avait besoin de rester là encore et de savourer cette émotion avant qu'elle ne s'enfuie. « Thank you. For yesterday. I mean, I don't remember all of it but... you were there. » Là avec lui, là pour lui, et pour une fois, le fait d'avoir une dette envers lui n'était pas gênant. Attrapant son poignet, pour jouer avec le charme qu'il était sur de trouver là, cette petite chaine émettant une lueur verte, il se sentait embarrassé de ce qu'il venait de dire, mais ne pouvait pas revenir dessus. Charles méritait de la sincérité, après ce qu'il avait fait pour lui. Et il avait déjà prouvé à de nombreuses reprises que Rohàn pouvait compter sur lui, alors le vert espérait qu'il comprendrait qu'il ne le remerciait pas simplement pour ce soir. Mais pour tous ceux qui avaient précédés, et ceux qui suivraient surement.
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Charles A. Archer
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MessageSujet: Re: and it's hard to learn, and it's hard to love — CHARHAN ; MIDNIGHT   and it's hard to learn, and it's hard to love — CHARHAN ; MIDNIGHT EmptyJeu 26 Déc - 3:25




♫ I DON'T WANNA SLEEP, I DON'T WANNA DREAM 'CAUSE MY DREAMS DON'T COMFORT ME THE WAY YOU ME FEEL. WAKING UP TO YOU NEVER FELT SO REAL ♫


Enfin il bougeait. La main brûlante de Rohàn vint se poser sur sa hanche, provoquant un frisson le long de l'échine de Charles alors que le Serpentard assurait sa prise sur son amant. Il était sien. Confortablement installé dans le cou du Vert-et-Argent,  le Gryffondor releva la tête pour le regarder dans les yeux, ses yeux humides, pas encore habitués à la vive clarté de ce matin de mars, trahissaient une certaine inquiétude à son égard. « Morning... » Un léger sourire naquit sur les lèvres de Charles qui lui rendit son bonjour. « How you doin' … ? » dit-il, laissant mourir la fin de sa phrase dans sa gorge, pas certain qu'elle serait pris de la bonne manière. Une pensée triste lui traversa la tête, lui rappelant ce doute lancinant, s'il pourrait un jour terminer cette phrase... Mais l'heure n'était pas vraiment aux dramas sentimentaux d'un gamin qui s'était perdu en chemin, non il fallait s'assurer qu'il allait mieux. Ne sachant pas vraiment quoi faire, il préféra renfoncer sa tête dans son cou, avide de ce souffle chaud qu'il sentait glisser sur sa peau, de cette odeur qui emplissait ses narines, rassurante, comme si sa seule présence suffisait à le faire se sentir à l'abri.
« Thank you. For yesterday. I mean, I don't remember all of it but... you were there. »  Sincère. Il était sincère et Charles pouvait le sentir dans sa voix, résonner dans tout son être. « I will always be here for you » répondit-il dans un souffle. Pas des mots en l'air, pas une promesse qu'il laisserait s'envoler avec les flocons qui tournoyaient au-dessus de leurs têtes, entre les rideaux de son lit, emportant au loin avec eux ces mots si fragiles mais qui trahissait la présence de quelque chose plus fort. Une promesse de plus, sur la même lancée que celle de Rohàn quelques heures plus tôt, pour le rassurer, pour lui qu'il pourrait toujours venir le trouver pour n'importe quoi. Comme il lui avait offert un bracelet au Bal de Noël pour lui faire comprendre qu'il serait là pour lui, pour n'importe quoi aussi. Et cette évidence le frappa comme un Cognard en plein visage. Ce qu'il avait pris pour un moyen plus simple pour le Serpentard de jouer avec lui n'était pas vraiment qu'un simple outil destiné aux plaisirs charnels. Il n'avait jamais pensé que Rohàn ait pu imaginer autre utilité à ce bracelet en le lui donnant le soir de Noël et pendant quelques instant, il s'en voulut vraiment d'avoir été si stupide.
Se décidant à affronter la vérité sur eux deux, Charles se releva un peu pour faire face à ce visage qui, malgré sa pâleur inquiétante, le faisait toujours craquer. Ses yeux s'arrêtèrent un instant sur ses lèvres. Celle du bas était fendue. Le sang ne coulait plus, mais on pouvait voir la coupure nette, sombre sillon qui n'attendait que d'être embrassé, mordu pour laisser s'échapper un mince filet de vie et donner ce goût métallique à leurs baisers que le Gryffondor appréciait particulièrement. Remontant lentement, il scruta chaque centimètres de peau qui s'offrait à lui, incapable de se débarrasser de cette faim qui le dévorait de l'intérieur, de cette envie irrépressible de lui sauter dessus alors qu'il venait de comprendre qu'il avait perdu déjà bien assez de temps. Sa main continuait de s'agiter plus bas, caressant tour à tour les abdos saillants de son homme puis son bras, bien qu'il fut couvert de bleus. Prise d'une envie incontrôlable, elle alla déboutonner le pantalon du Serpentard pour se nicher dans le boxer du Lestrange, sur sa hanche, laissant ses doigts glisser sur sa fesse... Il savait que le contact ne calmerait par l'érection matinale que son propre boxer tentait d'étouffer en vain, mais il s'en foutait royalement.
Il s'approcha doucement, déposant un baiser sur ses lèvres, puis un deuxième, un troisième. Son front contre le sien, Charles retint son soufle. « I need to know Rohàn... »  Sa confiance s'effritait à nouveau, perdant peu à peu de son ardeur alors qu'un nœud tordait son estomac. L'évidence qui l'avait frappé quelques instants plus tôt avait rapidement été chassée par ses doutes, mais pas assez pour l'empêcher de se lancer. Maintenant qu'il avait commencé, il lui fallait aller jusqu'au bout, il ne pouvait plus faire demi-tour. Reculant sa tête pour le voir son visage en entier, pour faire affronter ses sentiments et les siens, il lui demanda clairement, ne sachant pas vraiment comment le formuler autrement : « I need to know what are we,  what I mean to you... ? »
Il se mordit la lèvre, un peu trop fort peut-être car sa bouche se remplit de fer liquide mais même le fluide tant apprécié ne suffisait pas à le calmer. Sa main, toujours coincée entre son boxer et sa peau avait cessé de bouger. Il n'osait plus respirer, en attente d'une réponse qui influerait certainement sur le reste de sa journée, des ses journées à venir aussi et peut-être plus encore... Mais il voulait sa réponse, alors il ne quitta pas du regard le Serpentard même s'il aurait préféré se réfugier à nouveau dans son cou.




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Rohàn D. Lestrange
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MessageSujet: Re: and it's hard to learn, and it's hard to love — CHARHAN ; MIDNIGHT   and it's hard to learn, and it's hard to love — CHARHAN ; MIDNIGHT EmptyMer 8 Jan - 18:53

Rester ici, contre lui, encore et encore. Il n'avait envie de rien d'autre, et les sourires que le gryffondor lui offrait étaient autant de chaines qui le coinçaient encore plus. Son souffle chaud contre ses lèvres tandis qu'il lui demandait s'il allait mieux, et la bouche de Rohàn se détendit dans un autre de ses sourires montant jusqu'aux yeux. « Better than yesterday... » Etre avec lui aidait, beaucoup, mais il ne pouvait pas s'exclamer qu'il allait parfaitement sans sortir un mensonge énorme. Son corps était ankylosé, il avait toujours mal, mais la chaleur du corps de Charles contre le sien effaçait la plupart des problèmes, ou du moins, les repoussait pour le temps à venir. Une fois qu'il serait levé, il devrait les affronter à nouveau, la peur, le mal, l'inquiétude et l'ignorance des noms, la rage... mais ici, rien ne pouvait l'atteindre. C'était un cocon, un entre deux. Une bulle de calme où le Lestrange sentait qu'il pouvait parler, qu'il pouvait être lui même, laisser tomber les masques et juste montrer à celui qui l'avait secouru sa gratitude sans se voir blesser ensuite, sans qu'on ne lui brise le cœur. Juste le remercier, profiter de leur étreinte et du calme. Les mots qu'il laissa filer étaient des poids en moins, des semi confessions sans attente de réciprocité, innocentes, dans un sens. Des mots qu'il pensait voir s'envoler, filer entre leurs doigts pour ne jamais plus avoir d'importance. Des mots que Charles attrapa, lui renvoya, faisant se contracter son cœur, sa poitrine toute entière, hésitant à répondre, hésitant sur tout. Il n'avait pas envie de se faire avoir encore, pas envie d'ouvrir la porte à un petit espoir quel qu'il soit, mais il avait envie d'y croire. Always there... des souvenirs, des fantômes effacés par les mois, lui revenaient à l'esprit, de promesses similaires. Alors il ne disait rien, continuant à le regarder, affrontant ses yeux qui semblaient pétiller de plus en plus, se laissant démasquer sans rien dire, sans agir contre lui. Pourquoi se mentir ? Il n'en avait pas la force, pas alors que sa main enserrait toujours le poignet de Charles, son charme au creux de la paume, les reliant plus que ses paroles ne pourraient jamais le faire. Il n'était pas bon avec les mots, pas bon avec les émotions, les sentiments, laissant le travail au gryffondor, le laissant l'observer, lui rendant en retour le même regard enflammé. Il maudissait son corps blessé, son état de faiblesse, pris d'une irrésistible envie de l'embrasser et de lui montrer qu'il avait compris sa promesse, de le serrer contre lui.

Mais il n'osait toujours pas bouger. Pas même alors que Charles ouvrait son pantalon, pas même alors qu'il lui caressait le torse. Plus aucune douleur ne se manifestait, et qu'importe, qu'elles viennent, pour faire comprendre à Rohàn qu'il ne rêvait pas, qu'il était bien là. Ne bougeant toujours pas, se laissant embrasser, sentant la tension monter, l'atmosphère changer. La main sur sa hanche, le front contre le sien, le surplombant, Charles était une vision qu'il voulait graver dans son esprit. Et les mots qu'il chuchotait pour qu'ils restent entre eux, qu'ils ne soient qu'à eux, s'inscrivant au fer rouge. Il n'avait pas eu besoin de la deuxième partie de la phrase pour savoir où le gryffondor voulait en venir, il savait de quoi il voulait parler, ce qui lui torturait l'esprit, et il savait, dans le fond de son esprit, qu'il était coincé contre le mur. Il avait perdu, il l'avait cherché. Tenter de se blinder le cœur ne fonctionnait pas, tenter de jouer l'indifférent n'avait servi à rien, pas avec lui. C'était sans doute le point de non retour, il le regretterait peut-être plus tard... parce que tous ceux qui l'aimaient finissaient par se détourner. Mais Charles s'était éloigné de lui, rompant le contact entre leurs corps en partie, se mordant les lèvres comme pour se punir d'avoir mis le serpentard au pied du mur, et il ne pouvait plus rester neutre, il ne pouvait plus faire semblant.

Sans se soucier de ses muscles protestant contre la contraction soudaine qu'il leur fit faire, il redressa le torse, venant rencontrer les lèvres du gryffondor en enroulant sa main libre autour de sa nuque, goutant son sang et cherchant à sentir son corps contre le sien. Ce n'était même pas qu'il avait envie de sexe, mais il ressentait cette urgence de l'attraper, de ne pas le laisser s'enfuir. Mais cette fois, les mots étaient nécessaires, parce que ses actions ne le seraient pas. Il fallait qu'il parle, qu'il débloque sa gorge et qu'il se lance. C'était terrifiant, grisant, aussi. « I think you already know what you mean to me. I came to you first, and I'll do it everyday if it means that I can wake up in your arms again. » Sincère, encore. Parce que quitte à se jeter dans le vide, autant le faire bien, quitte à se faire transpercer le cœur, autant que ce soit pour quelque chose d'important. Personne ne le pensait romantique, personne ne le pensait capable de dire ce genre de phrases. Gardant ses lèvres contre les siennes, tenant avec un peu plus de mal en contractant les abdos, commençant à trembler légèrement sous l'effort pour rester près de lui, il recommença à parler, vidant son sac puisqu'il était lancé. « The question is, do you...do you feel the same about me ? » C'était sans doute rhétorique, comme question, mais il avait besoin de certitudes, de promesses, encore. Pour pouvoir l'embrasser encore et se dire qu'il avait peut-être une chance, là, dans leur bulle. Oubliant le monde extérieur, les problèmes, parce qu'il ne restait que Charles.
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Charles A. Archer
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MessageSujet: Re: and it's hard to learn, and it's hard to love — CHARHAN ; MIDNIGHT   and it's hard to learn, and it's hard to love — CHARHAN ; MIDNIGHT EmptyDim 16 Mar - 17:09




♫ I WANT YOU TO KNOW WITH EVERYTHING I WON'T LET THIS GO. THESE WORDS ARE MY HEART AND SOUL. I'LL HOLD ON TO THIS MOMENT YOU KNOW 'CAUSE I'D BLEED MY HEART OUT TO SHOW THAT I WON'T LET GO.  ♫


Il n'aurait probablement pas du se relever, aurait du rester confortablement installé dans les bras de Rohàn, parce que se faisant, il avait incité le Lestrange à en faire autant, à forcer sur ses muscles endoloris pour le mettre à niveau et le maintenir. Et s'il ne laissait rien paraître à son mal-être, Charles se doutait bien de la douleur qu'il devait enduré pour lui faire face, pour rassurer cette peur enfantine qui lui nouait l'estomac depuis quelques temps. La main du Serpentard, aussi forte que pâle, vint s'enrouler autour de la nuque du Gryffondor, forçant le contact entre leurs deux corps que ce dernier avait rompu plus tôt, trahissant un manque de courage évident alors qu'il craignait la réponse que Rohàn lui donnerait. Accueillant avec soulagement l'étreinte du serpent, sentant sa langue s'infiltrer pour venir goûter le liquide pourpre qui irriguait la bouche sèche du cadet, Charles rendit le baiser, aussi fiévreux que passionné, ayant un peu plus de mal cette fois à retenir ce désir ardent qui le consumait de l'intérieur. Finalement, il se passerait bien des mots, bien trop effrayé à l'idée de n'entendre pas les bons et se concentrerait sur la chair, sur leurs deux peaux moites étroitement collées, serrées, préférant prendre la fuite dans un rapport plus charnel. Mais ce que Charles avait commencé, Rohàn avait décidé de le terminer et alors que leurs lèvres se séparaient, à contrecœur pour le Gryffondor, le Lestrange brisa une nouvelle fois le silence matinal.

« I think you already know what you mean to me. I came to you first, and I'll do it everyday if it means that I can wake up in your arms again. » Les deux bouches étaient entr'ouvertes, séparées par seulement quelques centimètres, et laissaient s'échapper leurs deux souffles brûlants mais Charles ne sentait plus celui de Rohàn, lent et fragile. Des volutes de fumée s'échappait de sa propre bouche, s'élevant rapidement et balayant dans l'air glacé ceux du Serpentard avant de disparaître, presque aussitôt remplacé par de nouvelles tant le rythme était rapide et saccadé, à l'instar de son palpitant qui battait à tout rompre dans sa poitrine. Ses iris tournaient comme des lions en cage, bien trop agitées, cherchant derrière l'émotion qui commençait à humidifier ses yeux sensibles un indice sur le visage de Rohàn qui démentirait ses propos comme si, après avoir tant rêvé d'entendre ses paroles, il ne pouvait se résoudre à les accepter comme ça, aussi facilement offertes, comme si elles n'étaient pas sincères, comme s'il lui disait ce qu'il voulait entendre. Et pourtant, rien ne trahissait une once de mensonge, tout respirait la sincérité dans ses paroles comme dans son être et ce depuis leur réveil et même avant.

S'il avait eu peur de la réponse négative que le Lestrange aurait pu lui servir, il aurait plus facilement pu la comprendre. Mais de toute les réactions qu'il avait osé imaginer, celle-là le laissait toujours affolé, quand bien même il avait désespéré de l'entendre. C'était réel maintenant, c'était concret. Il ne pourrait plus se cacher derrière des faux-semblants, derrière des prétextes à s'imaginer qu'il ne comptait pas vraiment, qu'il n'était pas un jouet parmi tant d'autres pour Rohàn. Il était celui avec qui il voulait se réveiller chaque matin et pour la première fois, Charles regretta, l'espace d'un instant, d'être un Gryffondor, sombre pensée bien vite balayée par le flot insensé et incessant qui assaillait l'esprit embrouillé du jeune homme alors qu'il peinait à accepter la confession du Serpentard.

« The question is, do you...do you feel the same about me? » Une nouvelle fois, Charles bloqua devant Rohàn. Bien sûr qu'il voulait se réveiller chaque matin dans ses bras, sentir sa chaleur contre lui, son étreinte protectrice. Il voulait partager plus qu'un lit avec lui, il voulait tout partager avec lui. Il s'était même imaginé, dans ses sombres délires, allant jusqu'à donner sa vie pour l'homme qui hantait continuellement ses pensées, devenu son point repère alors qu'il glissait depuis plusieurs mois sur une pente de plus en plus abrupte et sombrait peu à peu. Devant les tremblements plus accentués de Rohàn, Charles rompit tout contact charnel avec lui. « Just lay down. » Il ne répondait pas à sa question pour l'instant, lui ordonnant plutôt de s'allonger, inquiet à la pensée qu'il pourrait aggraver ses blessures. Profitant des mouvements du serpent, Charles passa sa jambe sur le corps brûlant de son homme – parce que oui, maintenant il était son homme – pour se retrouver à califourchon sur lui. Approchant son corps au maximum, laissant leurs peaux se coller à nouveau, il vint l'embrasser à nouveau, lui donnant un baiser à la hauteur de ses attentes, de la passion qui les animaient tous les deux. « Of course ... » Encore un baiser. « Of course I feel the same about you. I need you more than you'll ever know and there is not a single minute that I don't want to spend with you. » souffla-t-il entre deux baisers. Emporté, il l'était. Transcendé, il l'était aussi. Il aurait pu faire n'importe quoi pour Rohàn sur le moment et avait l'impression que chaque seconde qu'il passait sans le toucher, sans l'embrasser, étaient des secondes perdues à ajouter à la longue liste de celles qu'ils avaient déjà gaspillé. Plus bas, son érection ne s'était pas calmée et il sentait qu'elle appuyait sur celle de Rohàn, renforçant le désir sans cesse grandissant que le Gryffondor nourrissait à son égard. Mais inlassablement, un petite voix se faisait entendre, lancinante, lui rappelant l'état précaire du Serpentard. Se forçant à se calmer, Charles vint loger une fois de plus son visage dans le cou du Lestrange, formant ainsi un rempart contre le froid matinal qui les assaillait, emprisonnant entre leurs deux peaux cette chaleur moite qui les confortait, les réconfortait. Autour d'eux, le vent s'était légèrement accentué, créant de part et d'autres de la pièce à ciel ouvert des petits tourbillons de flocons. Ce flou artistique d'une blancheur immaculée, Charles ne prit pas le temps de l'observer, d'ordinaire captivé par tout ce qui avait trait à la neige, et préféra même tirer les rideaux pourpres, refermant sur eux cette bulle de confort et de chaleur, se donnant quelques instants de plus avant de devoir affronter à nouveau le monde extérieur. « I'm so thankful that you came to me last night.. » Il avait laissé glissé ses mots, toujours lové dans son cou, avant de se rendre compte qu'ils pouvaient être mal interprétés. «  I mean, not for what happened to you huh ! I just... I'm just glad that we spent the night together you know. And that... » Il laissa sa phrase mourir dans sa gorge. Il n'avait plus besoin de le dire à voix haute, plus besoin de forcer Rohàn à exprimer ses sentiments. Il avait juste à se taire et à profiter de ce moment de bonheur avec lui.




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Rohàn D. Lestrange
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MessageSujet: Re: and it's hard to learn, and it's hard to love — CHARHAN ; MIDNIGHT   and it's hard to learn, and it's hard to love — CHARHAN ; MIDNIGHT EmptyDim 13 Avr - 21:33

C'était le point de non retour et Rohàn l'avait franchi sans quasiment aucune hésitation, déballant ses sentiments comme un secret trop longtemps gardé et pesant sur la conscience. Les réactions de Charles lui auraient fait peur, s'il n'avait pas ressenti la même chose, et voir ses yeux s'embuer d'émotions, son torse se soulever plus rapidement au gré de ses respirations comme s'il allait finir par hyperventiler ne le faisait pas fuir comme il l'aurait un temps pensé, mais lui donnait encore plus envie de l'embrasser, de lui sourire et de lui dire que tout allait bien, que ce n'était pas la peine d'en faire tout un plat. De rire et de le serrer contre lui pour alléger la gravité du moment, de se rendormir contre sa peau et de s'éveiller une nouvelle fois à ses cotés. Il l'avait enfin dit, il ne pouvait plus revenir en arrière et c'était tant mieux. Maintenant, il ne lui restait plus qu'à attendre que Charles soit capable de lui parler, de réagir, tout en cachant du mieux qu'il pouvait le tremblement de son corps fatigué, préférant tirer un peu plus sur la corde que de montrer des faiblesses devant la personne dont l'avis comptait plus que tout en ce moment. Il savait, bien sur, que ce qu'il voulait entre eux impliquerait de révéler ses faiblesses pour de bon, de dévoiler le fond de son âme, d'être à nu, mais là, alors que Charles semblait perdre pied devant l'énormité de ce qu'il lui avait dévoilé, il devait être fort pour qu'il puisse se raccrocher à lui et qu'il y croit, qu'il y adhère. Qu'il reste.
Ses yeux cherchaient la moindre trace d'hésitation sur le visage de son amant sans en trouver, ne voyant chez lui qu'une intense concentration, un immense contrôle, comme si Charles devait tout mettre en œuvre pour ne pas lui sauter dessus. C'était trop intense, trop électrisant, et pourtant le serpentard ne voulait rien y changer. Voir le désir dans ses yeux renforcait le sien, sentir son souffle court contre ses lèvres lui donnait envie de le plaquer contre le matelas pour voir jusqu'où il pourrait le faire s'accélérer, quand est ce que les respirations se transformeraient en halètements puis en cris, s'il pouvait lui faire perdre la tête plus encore d'une simple pression, avec ses mains et son corps, ses lèvres et ses yeux, ses dents... Le début d'action du gryffondor lui permit toutefois de revenir à la réalité en se renfonçant dans le lit, perclu de douleurs maintenant que ses muscles se relachaient, lui rappelant qu'il ne ferait rien de tout ça ce matin, qu'il ne pouvait pas risquer d'aggraver son cas, parce qu'il ne voulait pas revoir le regard affolé et perdu de Charles.

Coincé sous le poids rassurant du rouge, posant ses mains sur ses cuisses pour en sentir la chaleur et la force, étrangement à l'aise d'avoir son amant sur lui, il se laissa embrasser, encore et encore, jusqu'à ce que leurs rôles ne s'inversent et que ce soit Rohàn qui perde sa respiration calme. Chaque mouvement les mettaient en contact, jouait avec ses nerfs et ses résolutions, et Charles n'arrangeait rien à être si tentateur, si beau.. A parler ainsi et à s'infiltrer encore plus profondément sous sa peau. Comment savait-il les mots qu'il fallait utiliser ? Comment connaissait-il les manières de le faire vibrer et tomber plus encore ? S'agrippant sa peau un peu plus alors qu'il lui chuchotait ces confidences, pour s'assurer qu'il était réellement là, Rohàn répondit pour de bon à ses baisers, oubliant une bonne fois pour toutes son corps douloureux, submergé par quelque chose de plus fort que lui, plus grand et plus beau. Il ne pouvait s’empêcher de penser qu'il ne méritait pas ça, que quelqu'un l'aime à ce point, ne pense qu'à lui, ait besoin de lui. Personne n'avait besoin de lui, pas comme ça, jamais comme ça. Il était un outil, à utiliser, a mean to an end, pas quelqu'un que l'on devait regarder ainsi. Mais il n'en parla pas, égoiste. Même si Charles méritait mieux, il le garderait pour lui, sans le partager, sans lui laisser une chance de se réveiller et de voir qui il avait en face de lui. Il voulait être le seul à entendre ses mots et à pouvoir parcourir son corps de ses mains. Le seul à recevoir ses sourires et ses morsures.

Clignant des yeux alors que la blancheur de la neige était soudainement masquée par les rideaux que le rouge avait tiré, Rohàn fut encore assailli par le gryffondor qui parlait dans son cou, lui donnant plus envie encore de passer à autre chose et de maudire ses blessures. Posant ses lèvres contre sa tempe, caressant son dos découvert en souriant de sa petite bourde, il apprécia le moment de calme, avant de chuchoter, plus très sur de comment se comporter. Ils avaient dit tellement de choses en si peu de temps qu'il semblait désormais que ses paroles n'auraient plus de valeur, qu'elles seraient toujours pâles en comparaison des précédentes. Se contentant donc d'un « Yeah, I know.. », il resta à le caresser, appréciant le simple contact de leurs bas ventre l'un contre l'autre, la friction que leurs respirations et leurs mouvements pouvaient amener. Il n'était pas sur qu'attendre allait améliorer l'état de Charles, mais ils ne pouvaient pas se permettre de rester très longtemps ici, sous peine de se faire griller. Et maintenant qu'il avait l'esprit moins embrumé par la douleur, il comprenait aussi que l'absence du lit de son amant dans son dortoir serait difficile à expliquer sans les faire découvrir aux yeux de tous.
Bougeant un peu, entremélant leurs jambes tout en poussant de son nez la joue de Charles afin qu'il tourne la tête et le regarde, il reprit ses lèvres une dernière fois avant de parler, la voix rauque. « We need to... we need to go. Someone could come and I'm not.. I'm not ready to be exposed. I mean, if that's okay for you ? I want to keep you all to myself.. » Il était nerveux, un peu, mais pas stressé. C'était comme si la présence de son amant, de son.. petit ami ?  lui faisait tout voir sous un meilleur jour. Rien ne semblait compliqué auprès de lui, tout était secondaire.
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