Ici, l'histoire de votre personnage tout simplement. N'hésitez pas à mettre de la musique ou des images (on aime bien ça ici les images). Racontez nous les passages les plus importants dans le passé de votre petit bonhomme, qu'on puisse un peu le cerner le petit. Minimum 800 mots.

William. C’est pas une jolie histoire. C’est pas un conte sans heurts. William c’est le sang, la douleur et l’espoir. Petite lueur qui de toute manière finit toujours étouffée sous des couches et des couches d’obstacles. C’est essayer de bâtir une vie équilibrée sur des cendres encore brûlantes. Sa vie est un château de cartes qui résiste plutôt mal aux tempêtes qui l’ébranlent. Tellement que parfois il en vient à maudire sa venue au monde, mais chut c'est pas vraiment des pensées nobles. Et avoir ce genre de pensées l'expose à la douleur. Tout ça c’est à cause de la victoire des gentils. Ça n’a fait que renforcer la haine des mangemorts qui ont tous voulu faire de leurs enfants des bombes à retardement, les objets de leur vengeance. C’est dans cette atmosphère là que William a grandit avec ses deux sœurs et son frère. Une famille qui aurait pu être idéale, modèle. Les enfants auraient pu grandir de manière stable dans un cocon familiale rempli d’amour. Ce n’est pas ainsi que ça s’est passé. On leur a très vite appris que dans ce monde il y a la cause à servir (celle du Mal) et les gentils qui puent la grandeur d’âme. Vouloir se rapprocher du Bien, rien qu’en pensées, équivaut à une punition qui laisse toujours un goût amer. Des nuits entières dans une pièce sombre, humide et sans fenêtre. De grandes mains d’adulte s’abattant avec violence sur un corps d’enfant et puis plus tard les longues lanières de cuir zébrant une peau blême. William a fini par croire que ce que faisait son père était juste. Il le redoutait, il le craignait, il transpirait la peur quand il pressentait les représailles mais il ne protestait pas. C’était pour devenir une personne meilleure. C’est la litanie qui est si souvent passée en boucle dans sa tête. Autant dire que ce n’est pas la façon de grandir la plus équilibrée du monde. Tout ça a fait de Will un enfant assez secret, silencieux et craintif. Il voulait juste que ça s’arrête. Toutes ces nuits passées les mains sur la tête à trembler, à gémir, à supplier pour que le calvaire s’arrête. Mais il n’y avait rien d’autre pour lui répondre que le silence des murs froids de la maison familiale. Oh si, il y avait bien sa mère. Si différente de son père, si douce, si attentionnée. Elle lui offrait des petits moments de bonheur et illuminait la maisonnée par sa simple présence. Parfois elle s’interposait entre son mari et ses enfants. Elle aussi a pris des coups. Involontaires il vous dira. Peut-être d’ailleurs que c’est vrai, qu’il l’aimait assez pour être parfois moins intransigeant. Elle était la seule capable de retenir sa main. La seule pour qui ses sourires n’étaient pas carnassiers ou vengeurs. Alors elle a sauvé William de nombreuses fois. Même si ça n’a pas empêché les cicatrices de s’accumuler sur son corps, ça le réconfortait de trouver ces bras protecteurs quand une terreur nocturne lui rappelait qu’il ne serait jamais en paix tant qu'il continuerait à vivre sous ce toit. La mère de William s’est faite renversée par une voiture lorsqu’il n’avait encore que treize ans. Il n’a apprit que récemment que c’était la voiture de son grand-père paternel. Un accident, un acte involontaire selon lui. Il venait diner chez eux. Il faisait soi-disant sombre et il pleuvait. La voiture a dérapé alors que la Selwyn sortait pour se tenir au courant de l'arrivée de son beau-père mais Will sait bien que c’est surement un meurtre. Elle empêchait son fils d’être pleinement le monstre qu’il était né pour être et d’enseigner la même chose à ses enfants. A partir du décès de la seule personne qui lui offrait une sécurité, même si fragile et facilement inébranlable, le jeune garçon n’était plus protégé. Livré à lui-même et aux accès de colère « formateurs » de son fou de père.


William a grandit. Il n’est plus un gamin craintif qui se cache la nuit pour dissimuler son corps secoué par les sanglots. Il a apprit à recevoir les coups dignement, la tête haute, voir même à faire comme s’il les trouvait légitimes. Il est un Sang Pur, il est un Selwyn. Il hait ce nom tout autant qu’il a à cœur de le défendre, de refonder une nouvelle lignée qui pourrait porter fièrement ce patronyme sans supporter les commentaires déplaisant à longueur de journées. Cela devient fatiguant d’être détesté pour quelque-chose qui a eu lieu des années auparavant et dont il n’est en aucun cas responsable. La haine que William nourrit envers son cinglé de paternel est plus féroce que jamais mais pour l’instant il la noie dans un silence quasi religieux quand il se trouve en sa présence, de manière à pouvoir frapper de manière parfaitement incongrue quand le jour viendra. Oh il ne prévoit pas de tuer son père, pas consciemment en tout cas, mais il réfléchit d’ors et déjà à une manière de se venger. Il ne veut pas tomber aussi bas que terre, aussi bas que ce vieux fou en l’égorgeant dans son sommeil pour en finir. Il veut le démolir psychologiquement, l’humilier, le voir ramper. Peut-être qu’il a hérité du sadisme de son géniteur à force de l’entendre répéter que c’était la plus sage solution pour survivre, à grand renfort de paroles sirupeuses et de gifles. Une vengeance. Si possible cruelle. Après tout c’est cette ordure qui lui a tout apprit de la cruauté. Lui faisant pratiquer la magie noire. Le contraignant à essayer de lancer les sorts impardonnables sur des animaux en attendant qu’il soit près à tuer son premier homme. Oui, vous n’hallucinez pas, son propre père attend de lui qu’il tue. Cela ferait honneur à la famille. C’est ce qu’il lui a si souvent répété en lui caressant les cheveux après l’avoir cogné, le visage placide et un sourire contrit aux bord des lèvres. Mais les sorts n'aboutissaient jamais, et le paternel violent cognait de nouveau, toujours plus brutalement. Selon William cet homme n’a plus rien d’humain depuis longtemps. Quoiqu’il en soit tout ce passé marqué par les souffrances a fait de Will un jeune homme assez discret, froid et même hermétique pour la plupart des gens qui le croisent. Il n’a pas pour habitude de se faire remarquer ou de se confier. Il est rarement d’humeur légère et semble souvent plongé dans de profondes réflexions. Plutôt studieux, il s’assure d’étudier convenablement et de maintenir une présence des plus régulière au sein des cours dispensés à Poudlard. Il faut dire qu’il aime cette école car elle le tient loin de son géniteur la majeure partie de l’année. Vous pourriez dire qu’à l’âge qu’il a maintenant atteint il lui serait facile de se rebeller mais quand on a encré l’obéissance au plus profond de votre chaire…Quand les plaies de votre corps sont aussi indélébiles que celles laissées dans votre âme ou dans votre cœur…Que n’aurait-il pas donné pour grandir dans un foyer plein d’amour et d’affection mutuelle entre les membres de la famille. Il y a bien son frère et ses sœurs évidemment mais ils sont tous logés à la même enseigne en ce qui concerne la souffrance alors ils n’aiment pas vraiment en discuter. Ils préfèrent mûrir une vengeance commune et silencieuse. Dont le moins de monde possible doit être au courant, et il en va de même pour tout ce qu’ils ont enduré.



VINT LE MOMENT OU LA SOUFFRANCE DES AUTRES NE LEUR SUFFIT PLUS ; IL LEUR EN A FALLUT LE SPECTACLE ▽ AMÉLIE NOTHOMB