Ici, l'histoire de votre personnage tout simplement. N'hésitez pas à mettre de la musique ou des images (on aime bien ça ici les images). Racontez nous les passages les plus importants dans le passé de votre petit bonhomme, qu'on puisse un peu le cerner le petit. Minimum 800 mots.

Manoir Dolohov. Trou Noir. Deux mots, si parfait pour résumer le souvenir de ma naissance. Souvent la parole n’exprime que la surface des choses, et parfois, il arrive que quelques lettres calées les unes contre les autres puissent signifier pour nous l’exacte similitude de nos pensées. J’ai essayé, encore, et encore, de me souvenir du premier rayon de soleil qui a caressé ma peau, de la brulure qu’a pu provoquer ma première bouffée d’oxygène. Ai-je pleuré ? Je me demande si j’ai su à l’avance. Les gens disent qu’un bébé cri très fort à son entrée dans le monde. Je pense plutôt que la naissance est le seul moment où on possède notre sixième sens et qu’il est différent pour chacun. A la naissance, on sait que l’on vient d’entrer dans un monde fait de disgrâce. On sait que notre destin devra passer par la douleur si l’on veut être heureux, encore faut-il pouvoir être heureux un jour. Ensuite, avec les règles des adultes, ce que l’on doit comprendre, on entre dans un moule parfait où les places sont distribuées. Puis à notre tour, on apprend ce sens de la vie à nos enfants ; un cercle sans fin. Mon sixième sens aussi a disparu. Grandir, c’est savoir s’en passer.



»


« Dolohov. Ce simple nom répond à toutes les questions que vous pouvez vous poser sur moi. J’ai lu quelque part que coucher ses pensées sur le papier permettait d’y voir plus clair. A défaut d’avoir une pensive, j’ai un journal intime.  J’appartiens à une ancienne famille de sorcier. Je me revoie, me pavanant dans mes robes de soirées,  longeant ce grand couloir doré d’une demeure anglaise. Une princesse. Autour de moi, tout paraît merveilleux, j’ai tout. Je ne manque de rien, ce que je demande, je l’ai toujours dans l’heure qui suit. Mais personne n’est parfait à la naissance. Etre un Dolohov signifie être parfait, en tout moment, en toute circonstance. Les gens autour s’attendent à ce que je brille. Je dois être cette lueur qui ressort de la pièce. J’ai l’argent pour, mon nom de famille me promet une carrière. Je rencontre les personnes les plus importantes de ce monde, la Haute. J’aurai aimé recevoir plus d’amour que d’admiration. Quand on a cinq ans, c’est compréhensible. »





« Tout était calme dans le manoir ce soir là. Rien n’aurait pu laissé présager la suite des évènements. J’avais sept ans, et j’étais déjà bien trop mature. La vie dorée de petite princesse s’était envolée. J’avais compris. Je savais que mon frère prenait les coups à ma place. Je le savais et je ne savais pas quoi faire pour y remédier. Je ne voulais plus qu’il ait mal à cause de moi. Je pensais aussi à mes cousins, les rejetons d’Antonin Dolohov, qu’est-ce que je pouvais les détester. Tout en eux me répugnaient. J’eus un rire en pensant aux blagues que nous aimions leur faire avec Orion. Orion. Si j’avais su, ce soir là, j’aurai été à ses côtés. Un bruit fracassant raisonna dans tout le manoir. Je descendis les marches apeurées, courageuses. Je le vis, fou de rage, en train de tout casser. Tout. Je crois que le pire, c’était qu’il s’agissait des objets de mon père, des vases de ma mère … Des reliques anciennes de la famille Dolohov. Dans un élan d’impuissance, j’ai essayé de m’avancer. De tendre le bras. La main. « SORS ! » Jamais encore il ne m’avait parlé ainsi. « NE ME TOUCHE PAS. » Ma main se replia, mon bras vint se serrer contre mon corps. J’observais dans un coin de la pièce. Je le vis, prendre l’elfe de maison. Et frapper, frapper, encore et encore. Les bruit raisonnaient dans ma tête, le sang sembla s’étaler sous mes yeux, jusqu’à les inonder complètement. J’entendis la respiration de mon frère se calmer. Et doucement, je me suis rapprochée. Je me souviens avoir vu sa main se lever vers moi, comme s’il me réservait le même sort qu’à cette créature. Et je l’ai senti s’écrouler dans mes petits bras. Je lui caressais les cheveux doucement.
Tout était propre quand mes parents étaient rentrés. Il n’y avait plus de sang. L’elfe de maison avait été soigneusement enterré. Ca n’avait pas été très difficile, ces créatures sont tellement petites. Mais je ne connaissais pas la magie, je ne savais pas réparer les objets cassés. Mon frère dormait à mes côtés, quand mon père entra furieux dans ma chambre. Avant qu’il ait pu prononcé une seule parole, je lui dis. « C’est moi, père. » Orion ne s’était pas réveillé. Je n’avais même pas pleuré, aucun son n’était sorti de ma bouche pendant que mon père me frappait. Mon frère ne le saurait jamais, parce que demain matin, je prendrai soin de cacher les bleus. »





« L’amour. Une véritable énigme pour moi. J’ai grandi sans savoir ce que ce mot signifiait. Quand on voit très peu ses parents et qu’ils ne manifestent jamais leurs sentiments, comprendre pleinement la signification de ce mot devient compliqué. J’ai quand même eu de la chance. Mon frère était la. Mon héro. Evidemment, les sangs purs de hauts rangs ne s’embêtaient pas à élever un enfant. Comme dans toutes les grandes familles, mes parents ont engagé une sorte de gouvernante. Elle venait tous les jours, m’apprenant à lire, à écrire, et à compter. Plus encore, elle me racontait les histoires de nos ancêtres, faisait mon éducation sur l’histoire de notre monde magique entier. Je me souviens du soin particulier qu’elle prenait à me chanter les louanges du seigneur des ténèbres, du Lord. Très jeune, en apprenant les fondements de ma famille, je me suis tournée vers la magie noire. C’est mon père qui m’a enseigné cette discipline. La gouvernant n’a plus jamais remis les pieds dans la maison. Tous les jours, depuis que mon frère était parti pour Poudlard, je prenais des cours. J’excellais tellement que mon père m’appris à me battre en duel. C’est devenu une véritable passion pour moi. Mon père était fier, malgré les incessant « doloris » qu’il m’envoyait lorsque je me trompais, je savais qu’il était fier. Sa fille était douée. Intelligente. Je ne connaissais plus la douleur, et j’avais appris à garder mes sentiments pour moi. Tellement, qu’un masque se formait sur mon visage. Personne, à part mon frère, et Luce parfois, ne voyait mon sourire. Ces trois années, enfermées dans le manoir, loin de mon frère, sous les coups de mon père, furent les pires de ma vie. »





Poudlard. A onze ans révolus, j’ai reçu ma lettre pour entrer dans cette école dont on m’avait tant parlé. Je me souviens très bien de la fierté de mes parents lorsque j’ai reçu la fameuse lettre d’admission. Le jour suivant, j’étais au chemin de traverse. J’aurai très bien pu demander à n’importe qui d’aller acheter mes fournitures à ma place mais je tenais à le faire moi-même. J’étais tellement heureuse ! Mes parents m’ont offert un chat, je voulais un chat blanc comme neige. Snow. Il était devenu mon compagnon de route. Je m’amusais souvent à lui jeter une pelote de laine ensorcelée pour aller plus loin à chaque fois qu’il se trouvait près d’elle. Il n’arrivait jamais à l’attraper et commençait à s’énerver ; c’était tellement drôle. Mon arrivée à Poudlard fut un choc. Je n’avais jamais vu autant de sang-impur de ma vie. Toutes les personnes de rang inférieur, les sang-mêlé par exemple, me répugnait. Comment des sorciers pouvaient s’accoupler avec des moldus ? Mes poils s’hérissent. C’est avec toute la hauteur et le regard d’une véritable Dolohov que je les aie toisée. Je suis restée avec mon frère tout le trajet, trop heureuse de passer enfin l’année avec lui à Poudlard. Sa présence m’était rassurant en quelque sorte. Je n’avais que onze ans, et pour la première fois, on me sortait de la demeure familiale. Sans gouvernante. Sans parent. Sans rien.
C’est sous un silence de plomb que je me suis avancée vers le chapeau magique, ce chapeau marron très laid. Lorsque je me suis assise, j’ai vue le regard de mon frère, souriant. Il était conscient de la peur qui me tiraillait le ventre. Les enfants des amis de mes grands-parents me regardaient aussi, tous me regardaient. Les sangs purs qui voulaient que je rejoigne Serpentard, et ces nés moldus, à qui je ne devais pas adresser la parole. C’est alors que le chapeau prononça un seul mot, qui me sauva la vie, ou scella mon destin. « Serpentard ! ». Le silence de plomb laissa place aux tonnerres d’applaudissements. L’orage ne faisait que commencer. J’ai évolué au sein de cette maison comme dans mon propre manoir. Je respectais les règles. La différence, c’est qu’ici, beaucoup d’autres élèves me respectaient aussi. Certains. Car je ne vais vous cacher qu’avec la guerre en devenir, les élèves aux sangs impurs se rebiffaient souvent. Avec mon caractère, je suis vite devenue la fille qui intrigue. Contrairement à mon frère qui trainait souvent avec sa bande d’amis, j’étais souvent seule. J’avais très peu d’amis. On aurait presque dit que les gens avaient peur de moi. Des rumeurs courent à mon sujet. Mais je n’y prête jamais attention. Suis-je trop renfermée ? Trop libertine ? A quoi bon tomber amoureuse, je serai forcée de marier bientôt.