Ici, l'histoire de votre personnage tout simplement. N'hésitez pas à mettre de la musique ou des images (on aime bien ça ici les images). Racontez nous les passages les plus importants dans le passé de votre petit bonhomme, qu'on puisse un peu le cerner le petit. Minimum 800 mots.

Milo,
J'en peux plus, je n'en peux vraiment. Elles savent. Les voix savent. Elles savent ce que j'ai fait, elles connaissent mon passé, notre passé. Elles savent tout. Elles savent que nous sommes nés-moldu. Elles savent que nous avons été abandonnés tout petit, que j'ai pleuré toute une nuit parce que nos parents, notre papa aux yeux de fer et notre maman aux cheveux de feu, ne voulaient plus de nous. Elles savent pour l'orphelinat, cet endroit si effrayant que je n'en dormais pas la nuit, sauf quand tu étais prêt de moi, dans mon petit lit parmi tous les autres petits lits de la petite chambre où j'étais avec toutes ces petites filles. Les voix savent pour le malaise que j'ai ressenti quand notre nouveau papa et notre nouvelle maman sont venus nous adopter. Elles savent aussi la difficulté que j'avais de me retenir de faire de la magie devant eux. Tu m'as tellement dit souvent qu'ils n'auraient pas compris. Qu'ils ne comprendraient pas que nous étions différents. Que la magie n'est pas pour tout le monde. Mais que notre différence nous mènerait bien autre part un jour. Mais pourtant, ils avaient compris bien plus tôt qu'on l'aurait crû, elles le savaient, elles. Elles savaient aussi pour les lettres que nous avons reçu, pour celle adressée à Maelle Iskra Penny de la chambre rose, et celle pour Milo Hugh Charles William de la chambre bleue. Elles savaient qu'ils y verraient une opportunité. Pourquoi ne savais-tu pas, toi, Milo? N'avais-tu  jamais remarqué à quel point le cousin Arthur nous observait quand il venait à la maison. À quel point, lui aussi savait, comme les voix?

Je repense à cette journée au chemin de Traverse. Aux regards des gens chez Ollivander. Je ressens encore le malaise qu'ils avaient tous devant nous. Elles savent à quel point ils nous trouvaient étranges. Elles savent à quel point nous étions déjà maudits à l'époque. Maudits de notre ascendance, maudits de nos baguettes, maudits jusqu'au bout des ongles. Elles me l'ont dit, que nous n'aurions jamais dû être là. Elles savent que nous n'avons de place nul part. Sauf entre nous. Parce qu'entre nous il y a cette force, cette confiance. Mais je ne peux plus y être, Milo. Ne comprends-tu pas? Elles sont partout. Elles savent tout. Elles ne me laissent plus en paix. Plus jamais. Je n'en peux plus, Milo. Je ne peux plus prendre de ta force, ce n'est plus possible. Ne peux-tu pas voir que je t'affaiblis, que ma folie t'envahit. Parce que je sais que toi aussi tu deviendras fou. N'est-ce pas logique? N'est-ce pas logique que la folie que j'aie se partage à toi. Parce que nous sommes liés. Liés jusqu'au bout de nos vies. Ne vois-tu pas que nous étions destinés à être ensembles, dans la même maison, à Poudlard. Que seule la maison Serpentard pouvait accueillir notre folie future? Elles m'ont dit que c'était ce qu'elles voulaient, ce qu'elles prévoyaient depuis toujours. Elles nous contrôlent, Milo.

Les voix savaient qu'au début ce serait difficile. Sais-tu le nombre de fois où on m'a traitée de sang-de-bourbe? Le nombre de fois où on m'a tirée les cheveux « juste pour voir » si des carottes allaient me sortir de la tête? Le nombre de fois qu'on m'a acculée au coin d'un mur et qu'on m'a dit que je n'étais vraiment pas digne de ma maison? Elles savent que j'en ai souffert. Mais ça n'a jamais été aussi pire que tu pourrais le croire. Parce que tu étais là. Déjà à cette époque je puisais en toi. Je te prenais de l'énergie pour être plus forte, plus dure, plus serpentard. Et j'ai réussi. J'ai réussi à me faire respecter. Mais je rêvais de plus. De plus loin, de nouveaux horizons pour toi et moi. Parce que Poudlard, après sept ans, c'est toujours aussi beau, mais je croyais que ce n'était pas fait pour moi, à cette époque. Je me trompais tellement. Je rêvais aussi qu'on aille les voir. Nos parents. Les souvenirs que je gardais d'eux ne pouvaient pas être réels, si? Mais j'avais si peur. Si peur d'être encore rejetée. C'est pour ça que je t'ai dit que je ne voulais pas y aller. À plusieurs reprises. Mais tu as insisté, encore et encore. Alors pourquoi pas. On aurait jamais dû y aller. Les voix y étaient, elles attendaient juste ça pour m'envahir. Elles attendaient juste que je fasse le malheur de ma vie. Parce qu'elles savaient que j'aurais besoin d'elles désormais, parce qu'elles sont la conscience de mon âme, elles sont là parce que j'ai dépassé les bornes,  celles entre le génie et la folie.

Elles savent ce que j'ai fait. Elles savent, pour le feu. Elles savent pour la puissance que j'ai ressenti quand j'ai laissé la colère que je refermais en moi s'échapper par une petite étincelle de mon doigt. Elles savent que, en voyant la peur dans leurs yeux, je savais que je serais à jamais plus forte qu'eux. Parfois, je me prends à détester les moldus. Mais c'est juste à cause d'eux. Mais elles avaient pas prévu que tu me sortirais de la maison et que tu déclencherais un incendie encore plus grand. Elles ont été surprises, Milo. Mais ça ne change rien. Rien au fait que c'est moi qui a commencé la première. Que c'est moi qui a déclenché la première fois qui a tué nos parents. Et malgré la puissance, malgré la satisfaction, mon cœur s'est brisé. Parce que j'étais devenue comme eux. Comme les Serpy. Et ce n'était pas totalement ce que je désirais. En fait, je ne le voulais pas du tout. Et c'est quand j'ai réalisé cela qu'elles sont arrivées. Les voix. Et elles ne m'ont pas lâchée depuis. Elles étaient faibles, au début. Des chuchotements. Mais elles me dérangeaient durant les cours, durant les examens, tout le temps. Ce qui fait que j'ai raté les examens pour passer mon année. Tu m'en veux encore d'avoir souhaiter de tout cœur que tu les rates aussi et que tu me laisses pas seule? Je ne t'ai rien dit, mais je sais que tu as su. Et elles savaient aussi, évidemment. Évidemment qu'elles savaient, mais plus elles parlaient fort, plus je réussissais à les ignorer. Et plus je les ignorais, plus elles hurlaient fort. C'est comme ça que j'ai réussi à passer. Mais quand enfin nous avons réussi notre scolarité, elles ont hurlé tellement fort. Comme si elles ne voulaient pas que je parte. Mais je suis partie avec toi. Mais il fallait que je revienne à Poudlard, tu comprends? Parce qu'à l'extérieur, ils ne comprennent pas. Ils ne comprendront jamais. À Poudlard, je suis tranquille. Les voix parlent normalement, ou chuchotent parfois. Mais elles n'hurlent pas comme à l'extérieur, elles ne deviennent pas folles. Du moins, moins qu'à l'intérieur.

Mais je n'en peux plus, Milo. Je peux plus vivre comme ça. Maintenant, elles rient. Elles rient et me pointent du doigt. Je deviens encore plus folle, paranoïaque. Tout le monde me regarde, tout le temps. Ils parlent en secret derrière mon dos, elles me l'ont dit. Elles m'ont dit que ce monde n'était plus pour moi. Plus pour longtemps. Et que je te faisais du mal. Je ne veux plus. Plus te faire de mal, Milo. Je t'aime tellement, tu es une partie de moi, et je ne peux plus te faire souffrir plus longtemps. La bibliothèque sera mon dernier refuge, où je me suis toujours sentie dans mon élément. C'est là où ma vie prendra fin. J'espère que tu réussiras à me pardonner. Comme elles l'ont déjà fait. Parce qu'elles auront toujours le dernier moi. Toujours.


Lettre de suicide retrouvée dans la boîte au lettre de Milo Warwick un matin de janvier. Pourtant, cette tentative aura été avortée. Comme bien d'autres avant.