« Lundi, à dix huit heures, et tu te libèreras parce que tu n'as aucun intérêt à me poser un lapin, Monsieur Cléo l'animagus en Septième année à Serdaigle... si ? » Les mots du serpentard claquèrent dans l'esprit de Cléo pour la centième fois de la journée. Il avait longuement hésité, une fois seul. Mais il en était finalement venu à la conclusion que non, il n'aurait aucun intérêt à poser un lapin à Sixte, malgré le fait que l'idée soit tentante. La tête enfouie sur son oreiller il attendait patiement que l'horloge tourne pour que 18h arrive enfin. Un cours de langue en échange d'un cours de sortilège. Tout ça paraissait trop louche venant d'un vert et argent mais il ressentait le besoin impérieux de se rendre au rendez vous, ne serait-ce que pour revoir son visage et pouvoir se frotter à son sale caractère. Il avait commis deux erreurs, lors de leur dernière rencontre. La première avait été de croire qu'il pourrait être tranquille en l'observant sous son apparence de renard. La seconde avait été de le provoquer une fois sa forme humaine reprise, quitte à s'attirer ses foudres, quitte à se retrouver ligoté à un arbre et quitte à être obligé, plus tard, de devoir se retrouver dans cette situation indélicate. Deux erreurs qu'il ne commettait plus, à présent. La veille, il avait mené sa petite recherche personnelle sur Sixte. Levski, ça lui disait bien quelque chose mais étant donné qu'il n'avait jamais été un fan de Quidditch (où peut-être à cause de la fatigue, où bien parce que Sixte était mignon et que ça le déconcentrait *sbaf*), il n'avait pas réalisé sur le coup. C'était une famille de sang pur assez réputée grâce au célèbre joueur de l'équipe Bulgare... Il avait dut être un peu vexé que Cléo n'y fasse même pas attention. Sixte Levski avait donc suivi les traces de son paternel et était entré dans l'équipe de Quidditch de Serpentard dès son arrivée à Poudlard, au poste d'attrapeur et il se débrouillait plus que bien. Il avait des relations avec la bitches de l'école, dénommée Alesya Lestrange que Cléo ne pouvait pas blairer, et Charles Archer, un gryffondor qu'il avait déjà croisé. A partir de là, il pouvait supposer qu'il avait également établi une relation avec Rohàn Lestrange, le frère de la bitches en question... Mais ça restait à voir. C'était tout ce qu'il savait sur lui, actuellement, mais ça lui suffisait pour établir un petit portrait assez etoffé du Serpentard.
Le blond ferma les yeux, laissant échapper un soupir d'agacement. Il ne savait même pas pourquoi il se sentait comme ça. Etrange et un peu fébrile. Lorsque 18h arriva enfin, il se redressa et se changea, préférant ne garder que sa chemise et sa cravatte pour délaisser le pull qui actuellement lui tenait beaucoup trop chaud, et ça n'allait surement pas aller en s'arrangeant. Gardant ses lunettes dans sa poche et sa baguette dans l'autre, il quitta la tour commune des Serdaigles, s'obligeant à ralentir le rythme. Il ne savait pas encore s'il valait mieux arriver à l'heure ou en retard. Arriver à l'heure aurait montré qu'il était digne de confiance et sérieux. Ce qu'il n'était ni l'un, ni l'autre. Arriver en retard, en revanche, permettait de se faire un peu désiré et ferait agréablement monter la tension de son camarade. Il opta donc pour la seconde option, chose qui semblait de toute manière évidente. Cléo arriverait donc en retard pour son premier rendez vous, mais pas trop pour ne pas passer pour un imbécile non plus. 5 ou 10 minutes, c'était parfait.
Il gravit les marches jusqu'au septième étage d'un pas lent et arriva devant le mur. La question maintenant était : Sixte l'attendait-il déjà ou avait-il choisi d'être en retard lui aussi ? Il passa trois fois devant l'endroit où était censé se dresser une porte, et finit par voir apparaitre cette dernière. Avec un petit sourire satisfait, il la poussa...

La discipline, une valeur qui se perdait de nos jours, et encore plus à Poudlard apparemment. Les élèves étaient tous plus nonchalants et plus dégingandés les uns que les autres. La notion même de respect leur était étrangère. A commencer par leur attirance pour le retard. La ponctualité n’était même pas dans leurs gênes. Que ce soit Charles, Alesya ou même Cléo, puisqu’à l’évidence il était en retard de cinq minutes déjà. Sixte n’appréciait pas qu’on le fasse attendre. Que lui se fasse désirer était une chose, c’était même normal, après tout il était l’étranger fraîchement débarqué de Bulgarie. Trouver la salle sur demande n’avait pas été aussi facile qu’il ne l’aurait espéré, les indications, divergentes que lui avaient fournies les différents élèves –de confiance- à qui il avait demandé s’étaient avérées toutes plus ou moins justes. Aussi le moment venu il avait eu beaucoup de mal à entrer. Passant et repassant devant les coins de murs les plus rocambolesques avant d’arriver enfin devant une porte.
 
Voilà maintenant cinq minutes que Cléo était en retard, dix que Sixte attendait. Un très mauvais départ et chaque seconde de plus était un personne de plus à qui Sixte allait s’empresser de faire entendre que le Serdaigle était un animagus illégal. Il ne faut jamais réveiller le dragon qui dort. Le bulgare n’était pas méchant, il était cruel. Et le contrarier était la dernière des choses à faire. Dans dix minutes, si Cléo n’était pas là, il partirait, claquant la porte de la salle sur demande comme il claquerait la porte de la tranquillité de Cléo. Sa baguette s’agita dans les airs pendant qu’il psalmodiait les formules d’anciens sortilèges bulgares. La porte, une fois fermée scellerait le déchaînement de trois salves de sortilèges. La première enracinant les jambes de Cléo dans la pierre, la seconde l’immobilisant en position de croix et la troisième quant à elle viendrait calciner ses vêtements le laissant nu comme un ver. S’il voulait des cours de sortilèges, il allait en avoir mais d’abord une petite démonstration et une petite leçon dans le même temps. Il ne fallait pas le prendre pour un idiot. Il ne fallait surtout pas le prendre à la légère. Quand Sixte proférait une menace, il y avait tout intérêt à le croire et à le prendre au mot. L’enseignement à la bulgare était ainsi, ne pas faire de promesse qu’on ne saurait honorer.
 
La porte s’ouvrit, sur un Cléo légèrement en retard. Sixte eut un petit sourire enjoué, pas malsain, il ne fallait pas effrayer la proie tant qu’elle se sentait en sécurité elle était plus amusante. Et puis, une bête qu’on stressait avant sa mort donnait une viande âcre et peu savoureuse. « Enfin là, j’allais finir par croire que tu me posais un lapin et que finalement tu avais du cran. » Avant que Cléo n’ait pu bouger, Sixte qui n’avait pas lâché sa baguette ferma la porte d’un coup sec. Voilà qui lui donnerait une bonne petite leçon d’humilité. On ne joue pas avec les gens, pas si on ne s’appelle pas Sixte Levski. Et dans le cas du Serdaigle, ce n’était pas son nom. La porte fermée déclencha les salves de sortilèges.
 
Un petit sourire satisfait se fit visible sur les lèvres de Sixte. Non seulement il allait l’attacher, le mettre en position d’infériorité mais en plus de ça, il allait pouvoir profiter d’une vue sur son anatomie dans son ensemble. Il n’y avait plus qu’à espérer que Cléo ne soit pas trop timide… et qu’il soit bien fourni par la nature.

Réponse : Sixte était déjà là. Il lui adressa un sourire… Que le Serdaigle fut incapable de traduire. Il semblait de bonne humeur, mais ses yeux étaient d’un brun brut et froid comme le gel. « Enfin là, j’allais finir par croire que tu me posais un lapin et que finalement tu avais du cran. » Cléo ne releva pas le semblant d’insulte qui s’était faufilé dans la phrase. Etait-ce réellement une question de cran ? Cléo avait simplement eu envie de venir, mais s’il avait eu envie de faire autre chose crois moi mon coco qu’il n’aurait pas hésité une seule seconde. Enfin ça, il n’eut pas vraiment l’occasion de le dire puisque d’un geste de la baguette, Sixte referma brusquement la porte dans le dos de Cléo. Et c’est à cet instant que le Serdaigle compris que non, finalement, le mieux, c’était d’arriver à l’heure. Ce connard avait tout prévu et lorsque ses pieds s’enracinèrent dans le sol, pris au piège de la pierre, il faillit lâcher un petit soupir blasé. Sauf que ça non plus, il n’eut pas la chance de pouvoir le faire car il se retrouva immobilisé, les bras en croix, et il serra les dents pour maintenir son équilibre. Pas évident quand on a les pieds coincés sous 10 centimètres de pierre dure. Si le manège s’était arrêté là, le bleu aurait pardonné. Il pouvait bien comprendre que Sixte, étranger parmi les Anglais, avait besoin de prouver sa supériorité pour avoir l’impression d’être respecté. C’était souvent le cas lorsque les étrangers arrivaient, soient ils s’intégraient facilement, soient ils étaient méga timides, soient méga cons. Pour Sixte, de toute évidence, c’était la troisième option. Mais malheureusement, le Levski ne s’était pas arrêté à là. Cléo sentit une chaleur remonter le long de sa peau, puis la fraîcheur de l’air ambiant lui caresser le corps. Oh shit. Oh shit. C’était bien THE limite à ne pas dépasser. Le Serdaigle se fit violence pour ne rien laisser apparaître du malaise qui s’était brusquement emparé de lui. De la colère aussi. Une rage froide qui lui fit courir un frisson de haine dans le dos. Sixte, Sixte, mon beau, mon mignon, je vais te tuer, détruire, défoncer, niquer sauvagement ta vie. Psychopathe, pervers fou dégénéré. Connard vicieux ! Bordel, et dire qu’il tombait pour une fois sur quelqu’un qui partageait le même goût que lui pour l’humiliation, mais c’était tellement frustrant et à la fois amusant (enfin pour le moment surtout frustrant) ! C’était ça le pire.
Bon, pour résumé la situation, il était nu, les bras en croix et immobilisé. Greatful dans le genre film d’horreur sadique. Cléo se força à inspirer et expirer, le visage impassible. Il posa sur Sixte un regard glacial et moqueur. Sa baguette et ses lunettes étaient tombées par terre, il s’en foutait complètement. Pour le moment, il se contentait juste de regarder ce maudit Serpentard, qu’il avait envie de frapper à sang, et il le ferait, c’était certain.
« Sympa l’accueil. » Lâcha t’il calmement. Heureusement qu’il pouvait encore bouger ses yeux et sa bouche. Il allait se venger, salement. Mais Sixte devait déjà s’en douter. Ce n’était peut-être qu’un jeu malsain. Mais Cléo avait bien l’intention de gagner, peu importe à quel prix, il ne laisserait pas le Bulgare s’en tirer aussi aisément. « Tu as une raison logique pour avoir fait ça ou c’est juste pour le plaisir d’être con ? »

« Je te fais une démonstration, Cléo Forester. » Un sourire lui trancha le visage. « Parce que je suis là pour te donner des cours de sortilèges et que je veux que tu te rendes compte que tu as beaucoup à apprendre de l’enseignement bulgare que je vais te dispenser. Et puis… je déteste que l’on me fasse attendre aussi j’ai pensé qu’en marquant le coup tu te souviendrais de la leçon. »  D’un geste franc de baguette il leva les sortilèges, laissant Cléo libre de ses mouvements. « Oh et je voulais te voir nu. » Sixte fit volte-face et prit place quelques mètres plus loin, attendant que Cléo retrouve ses esprits, son équilibre et qu’il se rhabille avec les vêtements qu’il avait laissé à sa disposition.
 
Bien que satisfait il ne se sentait pas parfaitement comblé par la suite d’événements qui prenait place sous ses yeux. D’abord le fait que Cléo ne le traite de con ne lui semblait pas opportun, et pour cela il aurait dû lui faire un peu de mal, lui inculquer le respect à la façon bulgare. Les châtiments corporels infligés par les aînés étaient un bienfait. On pouvait juger que c’était cruel, ou même immoral et inapproprié mais, quand Sixte voyait à quel point l’éducation laxiste des anglais faisait des dégâts sur leur niveau de magie, il ne pouvait que se désoler. Ils étaient faibles. Doués, pour une petite partie, mais faibles. On ne leur avait pas appris à se servir de la magie de la manière la plus efficace à ses yeux. La magie noire ? Non, non, ce n’était pas ça. Il y avait un monde entre la magie effective et la magie noire. Mais Sixte touchait aux deux.
 
S’il avait tant pratiqué la magie, c’était notamment parce qu’il avait toujours été immergé dans ce monde. De plus il n’avait aucune raison de faire appel à ses bras quand d’un mouvement du poignet il pouvait faire tout ce qu’il voulait. La magie lui était indispensable. Pour les anglais c’était différent, la sorcellerie n’était qu’un instrument, un instrument important et primordial, mais un simple instrument. Sixte haïssait cette façon de voir les choses, la magie était vitale. « Je ne vais pas être tendre avec toi. Je ne vais pas t’épargner. Je veux que tu te donnes à fond. Montre-moi ce que tu sais faire un peu. Et par pitié, pas de livre transformé en train à vapeur qui siffle les chapitres. Je veux voir où on va commencer. Oh et au passage, tu vas devoir te mettre un peu au bulgare. »
 
Sixte avait dit ça sans sourciller, comme si c’était normal, facile d’apprendre une langue aussi complexe que le bulgare. Mais le Serpent n’attendait pas de Cléo qu’il devienne bilingue. En fait il se fichait totalement qu’il le parle bien ou non. La prononciation serait primordiale et le fait qu’il comprenne ce qu’il disait aussi. Finalement c’était Lou qui lui donnerait des cours de langue. Amusant comme les choses se retournaient en sa faveur. Avant que Cléo ne finisse de se rhabiller Sixte se délecta une dernière fois de la vue que lui offrait le corps dénudé de l’Aiglon.
 
« Allez, maintenant, attaque-moi Cléo, ne me fait pas perdre mon temps. » Il le provoquait, le poussait dans ses retranchements. Souvent il l’avait constaté, faire sortir de ses gonds une personne pouvait faire ressortir le meilleur, comme le pire. Mais en matière de magie, la colère et la rage permettaient souvent de décupler la violence des sorts. En guise de point final à cette discussion il leva sa baguette, laissant s’échapper un puissant aguamenti en direction de Cléo, comme un clin d’œil à leur première rencontre.

« Je te fais une démonstration, Cléo Forester…Parce que je suis là pour te donner des cours de sortilèges et que je veux que tu te rendes compte que tu as beaucoup à apprendre de l’enseignement bulgare que je vais te dispenser. Et puis… je déteste que l’on me fasse attendre aussi j’ai pensé qu’en marquant le coup tu te souviendrais de la leçon. » Il était loin celui qui pourrait apprendre à Cléo l’humilité. Jamais le Serdaigle n’avait courbé l’échine ni même baissé les yeux. Même dans la défaite, rares étaient les choses qui parvenaient à entamer sa fierté et son amour propre. Alors si Sixte croyait lui apprendre le respect en le ligotant sur place, il était bien loin du compte. Cléo en riait intérieurement, il se moquait de lui et de son égocentrisme à peine caché. De toute évidence, Sixte se voyait sur un piédestal. Et c’est avec plaisir que l’aigle l’en ferait tomber, un jour. En attendant, patience…. Lorsqu’il fut libéré, il faillit vaciller mais se rattrapa à la porte dans son dos et chercha du regard d’éventuels vêtements. « Oh et je voulais te voir nu. » Pourquoi ? T’as un complexe de taille ? « Connard… »Marmonna t’il si bas que le Serpentard ne l’avait sans doute pas entendu. Son regard se posa sur une pile d’habits posés non loin et il alla se rhabiller sans se presser, soulager de pouvoir récupérer sa baguette tomber au sol et ses lunettes qu’il alla ranger sur le rebord d’une étagère. Mieux valait qu’elles soient là plutôt que sur son nez, vu ce que la suite des évènements promettaient. Comme c’était aimable de la part de Sixte d’avoir laisser des habits à la bonne taille pour Cléo. Tandis qu’il s’habillait, le Serdaigle se demandait si le vert et argent n’avait pas déjà tout prévu avant même que l’heure du rendez vous ne soit là. « Je ne vais pas être tendre avec toi. Je ne vais pas t’épargner. Je veux que tu te donnes à fond. Montre-moi ce que tu sais faire un peu. Et par pitié, pas de livre transformé en train à vapeur qui siffle les chapitres. Je veux voir où on va commencer. Oh et au passage, tu vas devoir te mettre un peu au bulgare. » Au Bulgare ? Cléo haussa les sourcils, surpris par une telle demande. Quoique ça paraissait logique, il allait sans doute lui enseigner des sortilèges de son pays et donc dans sa langue natale, mais si Cléo devait VRAIMENT se mettre au Bulgare…. Sixte n’imaginait même pas l’effet que cela produisait sur un Serdaigle lorsqu’on leur demande de faire quelque chose. Explication très simple en prenant le cas de Cléo : Cléo ne fait jamais les choses à moitié, pour lui « un peu » c’est médiocre et s’il doit apprendre ce foutu Bulgare, il l’apprendra comme si c’était sa langue maternelle ! Dire à Cléo d’apprendre le Bulgare c’était un peu comme dire à un maniaque de la propreté de faire le ménage. Il le fera jusqu’à ce que mort s’ensuive. Alors oui, Cléo était d’accord pour apprendre le Bulgare, quitte à y passer des heures et des journées. Si cela pouvait lui permettre de se rapprocher un peu de Sixte ou de mieux comprendre les sortilèges…. QUOI ? Si cela pouvait lui permettre de se rapprocher un peu de Sixte ? Mais on s’en branle ! Bordel Cléo dégage moi cette pensée idiote ! Tout le monde se demande tout le temps ce que fabrique Cléo à Serdaigle, mais je pense qu’avec cette petite explication c’est enfin clair non ?
Bref.
Oublions ce petit cheminement de pensée, au lieu de balancer tout ça à Sixte, il se contenta d’un petit hochement de tête pour signifier qu’il était ok. Il termina de se rhabiller, enfilant finalement une chemise blanche avec le blason de Serdaigle sur le côté droit du torse. La colère qu’il ressentait à l’égard du Serpentard était toujours là, couvait dans ses veines et était prête à exploser à tout moment. Il était bien décidé à se venger quand même, même si ce n’était pas pendant ce cours improvisé ce n’était pas grave, il aimait les vengeances froides et glacées, préparées minutieusement pour que rien, absolument rien ne se déroule de travers. « Allez, maintenant, attaque-moi Cléo, ne me fait pas perdre mon temps. » A ces mots, Sixte lui lança un aguamenti.
Aha, ça lui avait pas manqué tient. Le Bulgare avait-il fait de ce sort son sort fétiche ou bien n’était-ce qu’un clin d’œil ? En tout cas, Cléo se mordit la lèvre inférieure et pointa sa baguette droit devant lui : « Protego maxima. » L’eau envoyée par son ennemi frappa contre le bouclier en forme de bulle qui enveloppait le Serdaigle, et finit par recouvrir le sol d’une fine pellicule brillante et glissante. Très bien. Si Sixte se pensait invincible, alors cela intéressait beaucoup le bleu de voir comment ce dernier se défendait contre certains sortilèges.
S’écartant du mur pour faire quelques pas rapides en direction de Sixte, il le pointa de sa baguette et lâcha : « Flagellum Ignite » Trois fouets dardés de flammes apparurent juste au dessus du Serpentard et commencèrent à claquer dans sa direction, frappant leur proie tels des cobras. Sixte allaient-ils réussir à éviter leurs piquants acérés ? C’était un sortilège assez ancien que Cléo avait retrouvé dans l’ouvrage qu’il avait de ses parents. Utilisé pour punir les esclaves et serviteurs qui décevaient leurs maitres… « Et oui Sixte, Aguamenti ça marche une fois mais pas deux... Laisses moi te faire ma propre démonstration. »

Connard ? S'il voulait l'insulter il pouvait au moins essayer de le faire de façon discrète, ou en tout cas plus discrète que ça. Parce que chuchoter dans une salle presque vide c'était bien mais pas suffisant. Mais Sixte ne lui en tiendrait pas rigueur, il comprenait très bien que le garçon ne voulait pas perdre la face et que c'était le meilleur moyen qu'il trouvait pour ça. Heureusement pour lui, Sixte n'était pas susceptible, parfois un peu chatouilleux c'est vrai mais de façon générale il n'était pas susceptible. En fait... il était tellement sûr de lui et avait un tel dédain pour la plupart des membres de l'espèce humaine que leurs considérations n'étaient pas plus intéressantes à ses yeux que le vol d'un papillon à des kilomètres de lui. Le duel d'enseignement allait commencer et l'aguamenti qui se voulait sympathique fut contré par un protego maxima. Quelque chose d'un peu disproportionné à son goût mais tout à fait compréhensible.

Il ne se l'avouait pas mais Cléo avait un peu peur de lui, forcément après tout ce qu'il lui avait infligé dans la forêt et la démonstration qu'il lui avait faite quelques minutes auparavant il ne pouvait en être autrement. Sixte n'envisageait même pas que l'on puisse réagir différemment à son contact que par la frayeur et le respect. Même s'il savait bien que certains étaient bien plus téméraires ce qui entraînaient des garçons résistants et ces fortes têtes méritaient d'être matées. Et le petit Serdaigle avait clairement affiché son désir d'être mis à plat ventre et ridiculisé. En tout cas c'est comme ça que Sixte voyait les choses. Pourquoi ? Parce qu'il ne voulait pas admettre que le garçon l'excitait, pas parce qu'il était beau, vêtu ou nu comme un ver, mais bien plus parce qu'il lui tenait tête, lui faisait face et qu'en plus il le faisait assez bien.

A lui la réponse, Sixte attendait avec un peu d'appréhension, il s'attaquait à quelqu'un sans vraiment connaître ses capacités. Il avait écouté les conversations qu'il avait lancées au sujet de Cléo pendant les jours qui avaient suivi leur première rencontre. Les gens n'avaient eu que du bien à dire de lui et de ses capacités. Un garçon intelligent et doué. Très bien, mais il n'était pas assez pervers, pas assez tourmenté. Cléo n'était pas assez Vert et Argent tout simplement. Flagellum Ignite ? Un sortilège puissant, plutôt follement efficace et remarquablement exécuté. Il méritait bien les compliments qu'on lui attribuait. Oh... il crânait ? Vraiment ! Face à lui ? N'avait-il pas vu ce dont il était capable ? N'avait-il pas compris qu'ils n'étaient pas du tout du même niveau ? « J'avoue que je suis assez agréablement surpris. Pas par le protégo maxima, à l'évidence, mais ça... c'est un joli sortilège. Vraiment, très joli. » Sixte s'était un peu détendu mais il se ressaisit. Sa baguette qu'il tenait négligemment vit se resserrer l'étau de ses doigts. Fendant l'air de sorte qu'elle décrivit un petit cercle il murmura une formule en bulgare. « Oblak izumyavam. »  Le cercle se troubla créant un nuage. Ce nuage circulaire avait des propriétés protectrices qui congelait tout ce qu'il touchait, il s'épaississait à vue d'oeil, formant maintenant une sphère autour de lui.


« Allez, montre moi maintenant ce que tu as dans le ventre quand il s'agit de te défendre ! »  Les informulés étaient merveilleux pour la surprise. Un vent venu de nulle part, la salle étant close, se leva, puis commença à se propager dans la pièce avec une certaine violence. « Tu sais ce qui vous manque ? L'enseignement des sortilèges élémentaires. A Durmstrang on a ça de la première à la sixième année, ici tu vois, c'est le vent. Tu sens cette petite irritation sur ton visage ? Je te conseille de te protéger si tu ne veux pas te faire tailler par mon prochain sortilège... »  Sixte leva le bras en direction de Cléo, sa baguette dans sa main droite reposait presque sur la paume de sa main gauche. « Prorez. »  Un souffle plus fort agita les cheveux de Sixte pendant qu'une lame de vent fonçait vers Cléo.

Pas assez vert et argent ? Tout dépendait du points de vue… Peut-être que Sixte n’avait pas interrogé les bonnes personnes, et comment aurait-il put de toute manière puisqu’ils ne se connaissaient pas encore assez bien pour connaître leurs fréquentations respectives. S’il avait questionné Ezra… Ou bien juste Vela, celle qui le connaissait le mieux au sein de cette école, il aurait eu droit à un tableau un peu plus… ambigu. Mais il était vrai que Cléo n’avait pas grand-chose d’un Serpentard, même s’il regrettait tellement parfois de ne pas y avoir été envoyé qu’il tentait de se comporter comme tel. Oblak izumyavam ? Du Bulgare de toute évidence. Le Serdaigle fronça les sourcils, attendant de voir ce que valait ce sortilège et observa le nuage créer une sphère protectrice autour du Serpentard, le rendant impossible à atteindre par ses fouets. Mieux encore, dès que ses derniers touchèrent le nuage, ils se congelèrent. Efficace. « Allez, montre moi maintenant ce que tu as dans le ventre quand il s'agit de te défendre ! » Il était évident que Sixte maitrisait bien mieux la magie noire que lui. Depuis son enfance Cléo avait été baigné dans la magie blanche, ses parents adoptifs s’attendant à ce qu’il reprenne le flambeau en devenant médicomage, il connaissait davantage de sorts guérisseur que de sort pour tuer. Mais cela ne voulait pas dire pour autant qu’il ne pouvait pas gagner, si ? Un vent plus ou moins violent se fit sentir, se glissant sous ses vêtements et le faisant frissonner. Un informulé, Cléo n’avait pas entendu Sixte prononcé la formule. Il se tendit aussitôt, prêt à riposter, même s’il ne savait pas encore contre quoi exactement… « Tu sais ce qui vous manque ? L'enseignement des sortilèges élémentaires. A Durmstrang on a ça de la première à la sixième année, ici tu vois, c'est le vent. Tu sens cette petite irritation sur ton visage ? Je te conseille de te protéger si tu ne veux pas te faire tailler par mon prochain sortilège... » Sortilèges élémentaires. Eau terre air feu. Le vent remporte contre l’eau et la terre et perd contre le feu, le feu perd contre l’eau et la terre mais gagne contre le vent, l’eau remporte contre le feu et la terre et perd contre le vent, la terre remporte contre le feu et perd contre l’eau et le vent. Le vent perd contre le feu. A l’instant même ou Sixte lançait son sortilège, Cléo lança un sort de transformation pour changer l’eau du sol en essence.« Prorez. » Barbecue du siècle ! « Flambios » Riposta t’il en traçant une ligne de feu. L’effet ne se fit pas attendre, l’essence s’enflamma en un dixième de seconde et un immense brasier sépara Cléo de Sixte et sa lame de vent. Mais si ça continuait comme ça le Serdaigle allait y laisser des plumes. Il s’empressa de reculer jusqu’à la porte alors que le feu s’étendait toujours plus rapidement. Avisant d’un endroit ou le sol n’était pas recouvert d’essence, il s’y réfugia. Sixte avait-il réussi à s’en sortir ? Cléo ne le voyait plus. Il aurait bien aimé savoir si oui ou non le Serpentard avait trouvé un endroit en sécurité. Il savait que son idée ferait des ravages, mais peut-être pas autant… Enfin, d’ici quelques minutes l’essence serait entièrement consumée et le feu s’éteindrait de lui-même, comme lorsqu’on fait brûler de l’alcool jusqu’à la dernière goûte. L’air devint néanmoins impossible à respirer et la température ambiante un vrai four. Pointant sa baguette sur sa gorge Cléo murmura : « Anapneo » Il put respirer avec plus de facilité. Il se traita mentalement de tous les noms. Certes ce qu’il avait fait était… plutôt pas mal. Il avait utilisé les éléments du terrain pour créer une attaque violente et efficace. Mais il était incapable de la contrôler, c’était idiot. Très idiot.

Toujours rester concentré. Dans un duel c'était la première règle que l'on vous apprenait à maîtriser. Et pourtant Sixte se laissait parfois avoir par un simple élément comme la jubilation face à un sortilège joliment lancé. Le fait que l'eau au sol se transforme en huile était terriblement bien pensé, Lou aurait presque applaudi, s'il n'avait pas été occupé à penser à comment il pourrait complimenter Cléo pour cette idée ingénieuse, en apparence, il aurait vu le coup venir. Avant même qu'il ne puisse préparer sa défense convenablement, comprendre par là transformer le nuage brumeux en un voile d'eau, non, les flammes fraichement apparues mordirent son pantalon, attaquant la chair de son mollet avant qu'il ne réagisse. Un aguamenti bien plus puissant repoussa les flammes autour de lui. L'air devenait irrespirable, un regard en direction de Cléo lui indiqua qu'il avait trouvé un moyen de respirer. « Bordel de merde quel idiot. »


Sixte se fit violence pour ne pas tourner les flammes vers Cléo en signe de revanche. Mais la sensation de pression contre ses tempes, l'air qui se raréfiait, la chaleur... Il devait faire quelque chose de malin, de défensif sans être trop doux. Sa baguette volant dans les airs fumants il créa un courant d'air tourbillonnant. Avant d'en faire une bulle au dessus des flammes, une sphère hermétique. Les flammes suffocantes commençaient à se tarir. Sixte n'était vraiment pas d'humeur à rire. Il avait très envie de le clouer au sol et de déverser les flammes de l'enfer sur sa petite gueule d'ange maladroit et sans cervelle. On se calme sur les qualificatifs comme gueule d'ange. L'air retrouvant un peu de sa fraicheur, Sixte inspira un grand cou avant de prendre la parole pour mettre les choses au clair.


« Cléo... Ecoute c'est bien beau d'utiliser des jolis sortilèges et de me montrer que tu as des capacités, mais par pitié pourquoi ne réfléchirais-tu pas un peu avant de lancer un sortilège qui pourrait causer notre mort par suffocation ? » Il soupira, plus fort qu'il n'aurait dû mais l'air frais lui avait manqué pendant ces quelques secondes de calvaire. C'était donc ça le génocide nazi dont parlaient les cours d'histoire des moldus ? Imprévisibles ces moldus. Cléo devait avoir vécu dans une famille qui avait le sang-mêlé et c'était inspiré de la chose. « Enfin bon ça suffit, je ne vais pas continuer, tu n'es clairement pas prêt à commencer par là où je le voulais, alors on va commencer par les bases de bulgare dont je te parlais. » Il s'approcha de Cléo un livre de deux cents pages à la main. Il le tendit au Serdaigle en lui souriant gentiment, ou presque.

Maintenant qu'ils avaient fini de se battre, un combat totalement inutile et sans aucun intérêt pour Sixte qui au final avait juste réussi à se brûler le mollet droit, ils pouvaient passer aux choses plus sérieuses. Aussi, décidant, qu'un cours d'initiation au bulgare s'imposait, il attira la table et les chaises contre le mur pour qu'ils puissent profiter d'un peu de confort. « Ouvre le bouquin à la page trois. Et montre moi ta prononciation d'instinct. On verra à quel point tu vas avoir besoin que je t'apprenne à frotter ta langue contre mon...ton palet. » Le lapsus était volontaire mais il voulait laisser planer le doute sur son caractère intentionnel.

Comme Cléo s’en doutait, Sixte maitrisa assez rapidement le feu qu’il avait déclenché. Un regard en direction du Serpentard fit comprendre au Serdaigle que ce dernier était plus énervé que jamais. Quelque part, il en était satisfait. Faire sortir Sixte de ses gonds pouvait être un spectacle amusant et donnerait à Cléo une petite impression de victoire non négligeable… « Cléo... Ecoute c'est bien beau d'utiliser des jolis sortilèges et de me montrer que tu as des capacités, mais par pitié pourquoi ne réfléchirais-tu pas un peu avant de lancer un sortilège qui pourrait causer notre mort par suffocation ? » Le blond leva les yeux au ciel avant d’observer discrètement Sixte, constatant qu’il s’était fait brûler la jambe, et un petit sourire narquois se glissa sur ses lèvres. Il l’avait touché. En combat à l’extérieur, un tel feu n’aurait pas posé de problème. Il aurait put s’enfuir. Il avait touché Sixte… Il l’avait blessé, lui le soit disant être supérieur. Pour Cléo, c’était la preuve qu’il était capable de lui rivaliser, Serpentard ou pas. Il était assez… content. Bon c’est pas bien de se réjouir de la douleur des autres je sais mais bon ! « Enfin bon ça suffit, je ne vais pas continuer, tu n'es clairement pas prêt à commencer par là où je le voulais, alors on va commencer par les bases de bulgare dont je te parlais. » Monsieur était-il frustré ? Il lui avait demandé de donner tout ce qu’il avait ! S’ils avaient été réellement ennemis, Cléo aurait put avoir sa peau non ? Quel rabat joie. « Vulnera sanentur. » Lança t’il en direction de la blessure du vert et argent qui se résorba immédiatement tandis que ce dernier bougeait une table et des chaises contre un mur. « Pardon d’avoir tenter de me défendre contre ta lame de vent, j’avais cru qu’il s’agissait d’un combat où on ne se faisait pas de cadeau, j’ai du me tromper. » Pour toute réponse, Sixte lui tendit un livre qui devait bien faire au moins 200 pages. Cléo s’en saisit, devinant qu’il s’agissait sans doute d’un livre pour apprendre le Bulgare. Oh non… il aurait préféré faire ça seul dans sa chambre, tranquillement, à son rythme (rythme qui soit dit en passant est plutôt super rapide). Sixte prenait vraiment trop son rôle à cœur… il était peut-être temps de se détendre un peu le slip non ?  « Ouvre le bouquin à la page trois. Et montre moi ta prononciation d'instinct. » Cléo ouvrit le bouquin, blasé à l’avance. Lui qui espérait un peu plus d’action… Pourquoi stopper le combat en si bon chemin ? Qu’est ce qui n’avait pas convenu ? Le feu avait été maitrisé alors le Serdaigle ne voyait pas où il y avait un problème… « On verra à quel point tu vas avoir besoin que je t'apprenne à frotter ta langue contre mon...ton palet. » Se figeant, le blond tourna son regard vers Sixte et le fixa. Dans les yeux. Calmement. Avait-il fait exprès ? Etait-il sérieux ? Il y avait déjà pas mal d’ambigüité entre eux… Cléo savait parfaitement où cela les mènerait. Et Sixte aussi, sans doute. Un sourire carnassier s’afficha sur le visage du bleu et, agrippant le col de la chemise du Serpentard, il le força sans douceur à se pencher vers lui pour plaquer ses lèvres contre les siennes. Leurs dents s’entrechoquèrent, sans même se soucier de la réaction du vert, Cléo força la barrière sucrée pour frôler du bout de la langue le palet de Sixte avant de mordiller sa lèvre supérieure. Puis, la main toujours accrochée a son col qu’il tenait serré de manière à étrangler un peu le serpent, il le repoussa et se concentra sur l’écrit :   « * proiznoshenieto na bŭlgarski e mnogo vazhno , mnogo dumi se opredelya po otnoshenie na poslednite… »

Sixte ne faisait pas partie de ce que l’on pouvait appeler les gens tolérants. Il avait espéré en faisant combattre Cléo que celui-ci ne se contenterait pas d’essayer de le blesser mais lui montrerait l’étendue de ses capacités en matière magique en effectuant des sortilèges ou des contres attaques complexes et efficaces. A la place de cela Cléo avait tenté de le blesser à tout prix, pensant peut-être ainsi gagner son respect et son admiration, sa résignation à le considérer comme magiquement inférieur à lui. Lui, le Bulgare fraîchement débarqué, lui le mec au léger accent, le fils de deux stars dans son pays. Au risque de décevoir le Serdaigle, cette réaction enfantine ne lui avait valu qu’un peu plus de mépris. Certes Sixte avait été surpris par la transformation de l’eau en essence ou en il ne savait quelle substance inflammable. Mais ce n’était rien de plus qu’un sortilège de métamorphose physique basique. Une technique magique qu’il avait dû apprendre en cinquième année environ. Utile mais pas brillant, pas assez en tout cas.

Le pire dans tout ça ? C’était que Cléo avait l’air tellement satisfait de lui-même. L’avoir blessé semblait être une victoire en soi pour lui, preuve absolue qu’il n’avait rien compris. Il n’était pas là pour le tuer, par tous les Détraqueurs d’Azkaban il savait que ça aurait été bien plus simple et que Cléo n’aurait eu aucune chance dans un combat à mort. Le simple fait qu’il pût penser l’inverse le mettait hors de lui. Mais Sixte était intelligent, il essayait de l’être en tout cas, et il ne montrerait pas cette envie de lui défoncer le nez contre le mur tout de suite. Décidemment Cléo ne manquait pas d’aplomb, il avait pris de la graine récemment. Qu’il osât l’embrasser alors que Lou était aussi en colère contre lui prouvait qu’il n’avait pas toute sa tête, ou alors qu’il n’avait aucun sens de l’empathie et que ses dons se limitaient aux métamorphoses, d’eau, de son propre corps.

Le baiser n’était pas désagréable, il était même au contraire plutôt génial, c’était peut-être le ressentiment de Sixte à l’égard de Cléo qui faisait qu’il trouvait ces embrassades aussi douces amères. Le lieu commun que Lou trouvait particulièrement ridicule et qui consistait à dire que l’amour et la haine se ressemblaient beaucoup, lui semblait finalement assez approprié… Car soyons clair, il n’était certainement pas en train de tomber amoureux ou même d’avoir un faible pour le petit crétin de Serdaigle. Même si celui-ci lui avait soigné sa blessure, geste un peu dégradant aux yeux de Sixte qui comptait plusieurs cicatrices dont il était assez fier. Quand il fut repoussé par Cléo il reprit contenance aussi vite que possible. La prononciation du britannique n’était pas trop mauvaise. Rien de fabuleux, il fallait s’y attendre mais ce n’était pas aussi désastreux qu’il l’avait craint. « Laisses-moi répondre à ta précédente allégation concernant le petit combat que nous avons eu.  Si le but avait été de se blesser tu n’aurais pas eu le temps de lancer un sortilège. » En disant ça il s’était approché du jeune homme, il le fixait de ses yeux habituellement rieurs, moqueurs. Ces yeux dans lesquels il pouvait découvrir toute la noirceur de son âme. Il aurait pu l’embrasser de nouveau à cette distance, au lieu de ça il lâcha « Udavyane. » Le sortilège de magie noire ne pardonnait pas déjà Cléo devait commencer à ne plus pouvoir réfléchir. La suffocation par la sensation de noyade, un des pires sortilèges de torture utilisé en Bulgarie après la guerre contre Lord Voldemort. Les personnes suspectées de collaborer avec le mage noir se faisaient interroger par ce sortilège. A raison d’application de dix à vingt secondes selon leur résistance nerveuse. Personne n’avait résisté, jamais. Certains étaient morts par cause de méprise sur la durée du sortilège du lanceur, mais c’était autre chose. Sixte l’avait expérimenté avec ses camarades et il savait à quel point la sensation de n’avoir aucun moyen de s’en sortir, pas même les sortilèges d’apnée ou d’aide à la respiration pouvait être effrayant. Huit secondes étaient plus que largement suffisantes aussi il brisa le sortilège. Laissant quelques secondes à Cléo pour reprendre ses esprits. « Je ne te veux aucun mal Cléo. Maintenant j’aimerais que tu comprennes qu’aussi talentueux que tu sois, tu n’as aucune chance dans un combat. Je me répète, mais si le but avait été de te faire du mal, nous n’aurions pas cette conversation. »

Alors qu’il allait enchaîner avec une remarque positive sur l’apprentissage du bulgare par le Serdaigle il se surprit à avoir des remords. Il s’en voulait de lui avoir fait subir ce sortilège qu’il savait traumatisant. Parfois Sixte oubliait qu’ils n’avaient pas eu la même éducation, il en venait même à ne pas faire la différence entre ce qui était du domaine de la raison et ce qui était inacceptable. S’excuser ne servait à rien, de toute façon il ne savait pas vraiment comment faire, ce n’était pas dans ses habitudes de chercher à se faire pardonner. Et pourtant, cette fois-ci il allait faire une exception. « Désolé, je n’aurais pas dû t’infliger ce sortilège, c’était… inutile. » Stupide était le premier mot qui lui était venu en tête. Mais il ne fallait pas trop lui en demander. Cléo devrait se contenter de ses excuses, pas franchement exceptionnelles cela dit, ou il pouvait se barrer et mettre fin à toute forme de relation entre eux.