Eléanor se leva d’un pas conquérant se matin là, enfin aussi conquérant qu’un pas peut l’être quand sa propriétaire a les cheveux comme des brocolis et de la bave au coin de la bouche, oui Léa qui se lève c’est toujours glamour, je ne parlerai pas de l’haleine de poney, mais croyez le, elle était bien présente. Elle se dirigea telle la chenille aphone jusqu’à son miroir pour constater l’étendue des dégâts, elle ne fut pas déçue. Heureusement, lorsque l’on est une sorcière de la trempe de Léa (oui j’ai subi des menaces, je suis obligée d’écrire ça) on ne met pas longtemps pour se préparer, les sortilèges sont nos amis. La vérité, c’est qu’elle s’était entraînée pendant des années pour le maîtriser, bien sûr elle fut la victime de nombreux ratés, et souvent elle simulait la maladie pour ne pas devoir sortir de sa chambre. Aujourd’hui elle le maîtrisait parfaitement et il lui permettait d’être prête en quelques minutes. Recette de famille a priori, moi je la soupçonne d’avoir lu diverses recettes dans des livres de magies noires, mais bon… Un coup de baguette et la voila coiffée et maquillée, bon elle était toujours en culotte, oui parce que Léa dort en culotte les seins à l’air, elle ne connait pas trop la pudeur, elle vous dirait « bah quoi, quand c’est beau faut montrer ! ». Mais elle ne tarda pas à enfiler une robe à pois bien rétro des talons hauts et allons y les caribous ! Le truc c’est que les talons c’est classe, ce qui l’est moins c’est de descendre des escaliers en pierre et en spirale avec elle, surtout quand ses derniers sont très usés. À chaque fois Léa mettait ¾ d’heure et elle devait se cramponné aux parois, c’était bien le seul moment de la journée où elle se sentait affreusement con, bien sûr, une personne normale ne mettrait ses chaussures qu’une fois descendu l’escalier, mais Eléanor n’avait pas cette logique-là.

Je vous passe le récit du petit déjeuner parce que, savoir que Léa à bouffer du porridge à la noix de coco tout le monde s’en balance, enfin pas elle, mais vous n’êtes pas elle (j’espère). Consciente qu’il était samedi matin, elle décida d’aller arpenter les couloirs histoire de se mettre quelques rumeurs bien croustillantes sous la dent, et, après, la répéter a tout le monde en rajoutant des détails bien plus croustillants (sinon c’est pas drôle). Malheureusement ils étaient tous rassemblés devant le match de quidditch et Léa n’aimait pas le quidditch, c’était un rassemblement d’abrutis autour d’une balle, je veux dire, qui dans le monde vouerait un culte à une balle quoi ! Autant vouer un culte à quelqu’un de vivant qui respire, qui est beau, qui… Quelqu’un comme Léa quoi, pourquoi on ne lui vouait pas un culte déjà hein ? Pourquoi ? C’était injuste, elle était belle, drôle et intelligente, mieux qu’une vieille balle rouge ! Ouais ok yen avait d’autres, mais qui s’en souciait ? Le but de ce jeu était d’attraper une balle ATTRAPER, mais whut quoi ! Non vraiment Léa ne comprenait pas cet engouement. Du coup elle alla bouder, allongée dans l’herbe tel le camembert mexicain (sans la moustache). Elle fixa le ciel jusqu’à ce qu’elle est mal aux yeux et finit par les fermer, il n’y avait aucun bruit, enfin si, au loin on entendait la cohue du match, franchement faire autant de bruit pour ça… Et de près il y avait le vent dans les arbres et les zoziaux qui chantaient à tue-tête. Léa aurait voulu qu’une grosse bêbête poilue et visqueuse sorte de la forêt interdite et avale goulument tous les athlètes, ça aurait été rigolo et au moins il y aurait quelque chose à raconter dans le château… Enfin quelque chose de différent, bien différent que ses conneries de secte vouant un culte a monsieur je-n’ait-pas-de-nez-et-je-suis-décédé sincèrement on s’en foutait… Qu’ils commencent par tuer les roux, on leur accorderait peut-être un peu plus de crédibilité après… À ces pensées, un petit sourire se dessina sur les lèvres de Léa, oui, il lui en fallait peu…