Le vent souffle, la brise se casse sur les récifs, les highlands s'étendent en verte étendues vides où rien ne vit. C'est une contrée perdue, une contrée de rêve où le ciel touche les montagnes. Tout est beau ici bas. Tout est beau dans ce soleil qui se lève, allant doucement abrutir la lande couverte de bruyère, là-bas il y a une vallée tracée par les siècle. On prétend qu'ici la magie est née, on prétend qu'ici c'est la terre où tous les mystères se rencontrent, se dévorent, s'approchent et s'apprivoisent. Et toi, tu te contente de cette terre battue par les vents, la montagne, aux paysages fabuleux. C'est ton terrain de jeux, c'est là où les souvenirs d'enfance s'enracinent pour rentrer en collision avec les souvenirs actuels. C'est tout un monde, c'est tout ton monde, tout tes repères. Ici ton présent, ton passé et ton futur s’emmêlent ne sachant où donner de la tête, où se perdre et où aller. Et toi, tu te contente d'inspirer violemment, tes poumons s'emplissant d'un air frais et bienfaiteur.

Derrière toi, ce tien un édifice de pierre qui s'élève impatient et puissant sur la côte. C'est ton chez toi, c'est pour d'autres l'endroit des fous, on prétend que vous mangez des hommes et que vous vous nourrissez de la magie noire. Un fin sourire s'étire. Tu étire le bras, le balais s'élève brutalement, venant cueillir ta main dans un geste puissant. La vérité est tout autre. Vous êtes des fous, ou bien pire parce que quelque chose vous tue de l'intérieur, parce que cette chose s'enracine en vous et vous en êtes venus au fait qu'il était impossible de s'en séparer, alors autant cacher cette chose, elle est folle, immonde, dégueulasse, monstrueuse et beaucoup le murmurent comme une légende qui n'est en réalité que votre quotidien. Mais en échange, de ce monstre, vous avez eu les cieux. Des cieux qui vous promettent d'être le seigneur de vos univers. Des cieux qui vous inspirent, vous arrachant à la terre. Et tu n'échappe pas à la règle quand d'un geste souple, tu glisse l'objet de ton envol entre tes jambes, tapant du pied pour décoller. Et là, c'est les cieux, le plaisir infini du vent qui te fouette les joues, les dents serrés tu t'élève, quittant la terre ferme. Tu es née en tant que prince des glaces, prince des cieux, prince loué dans ce ciel qui te protège.

Et la plénitude et le calme cède tout dans ce grand espace. Il n'y a plus de bruits, plus de douleurs, plus de larmes, tu n'es plus forcé d'écouter, tu peux vivre. Vivre à l'infini, te perdre dans tes propres rêveries, nier les autres. Dans le ciel, il n'y a que toi. Les highlands défilant sous tes pieds. Tu glisse entre les nuages, tu exécute un looping, tu repars en riant comme un enfant. Le ciel t'appartient et il n'y a que toi pour un instant volé à la pression qui t'étreint le cœur. Il n'y a que toi dans ce monde balloté entre ciel et terre. Tu t'oublie, toi, le fou, le fils de mangemort, le sang fier d'une trop vieille famille. Si il savait tout ceux qui t'accuse de fou que c'est toi le plus lucide dans ce monde fait de masques et de faux semblants. Il n'imagine pas ce qu'il y a sous ce cœur de pierre, il le comprenne à peine. Surement serait-il surpris par la noirceur qui te dévore, par cette rancœur qui te fait grogner contre ton héritage, sans doute nie-t-il que le petit garçon est devenu homme de paroles qui est prêt à tout détruire si jamais on l'approche de trop. Beau comme bien des garçons populaires, assassin dans les mots, tueur dans les instincts, tu es un prédateur et tu vise juste, à chaque fois, faisant mouche. Derrière cette image sans doute un peu cliché, un peu stupide se cache seulement un homme qui a la trouille des instincts les plus glauques qui l'assaillissent, des pulsions animales qui ne rêvent que de détruire tout ce qu'il frôle. Oui, tu es bien un Higgs, tu es fais, non du feu de la folie, mais du feu des dangers, des mystères et qui rêve de souffler « Burn, baby, burn. ». Enfant du secret, enfant d'un héritage, tu es devenu homme des passions assassines et de l'action perpétuelle.

malgré toutes ses raisons, vous allez quand même osé comme le remake d'un vieux film d'horreur stupide et dont la seule issue est de crever à la fin? bien sure que vous oserez, vous savez que vous êtes tout aussi fou que lui, si ce n'est pire.

C'était le temps des histoires que ta grand-mère racontait au coin du feu. Dans ses instants balayant ton enfance, sa voix chevrotante de vieille femme devenait claire et limpide comme de l'eau de roche, c'était une voix sortie du fond des ages et ses yeux clairs avaient vue bien plus qu'il était possible d'en conter. Beauté évanoui dans le fil de ses rides, on ne donnait pas d'age à ta grand-mère, l'age l'épousait, lui remplissait le ventre et gonflait son corps souple. Souvent, grand-mère installait Marissa sur ses genoux. Elle avait trois ans, ce soir là et tu revois ses grands yeux clairs se poser sur toi, la natte blonde retombant sur son épaule. C'était un bébé calme, loin de tout, loin de ce qu'elle allait devenir. Tu t'en souviens avec une risette sur le coin des lèvres, le cœur en bandoulière, l'enfance la meilleure part de ta vie, dans un monde protégé, cloitré et doux. Il n'y avait que le temps qui vous préoccupait dans l'enceinte du château aux murs grisonnants. Ce château? Encore un vieil héritage que n'ont que les très anciennes familles sorcières riches à en crever, malgré la guerre, le mauvais choix, l'image souillé et salie. Vos talents? Le quidditch, mais il y a bien cet autre que l'on enferme dans l'étrange demeure des Highlands des Higgs.

Ce soir là, un éclair zébrait le ciel, le crevait dans un étrange son, l'eau tombait drue sur les fondations. Vous vous en foutiez, il y avait ce feu dans l'âtre, cette chaleur douce qui vous mordait les mains, ses simples sensations qui faisaient tout. Et la voix s'élève « Chaque famille à ses cadavres dans les placards, mes enfants. ». Tu avais six ans, il était temps de tout t'avouer, de te faire comprendre que si jamais ça tombait sur toi, c'était pas ta faute, ce ne le sera jamais, c'est juste ton héritage. Un héritage bien lourd qu'il faut assumer. C'est ton histoire, il faut la connaître, tu es jeune et ça risque de te tomber dessus. Généralement, le don ne disparaît pas, il est présent au moins une fois sur chaque génération, alors il faut vous préparer. Il faut que vous compreniez. Alors la voix susurre « Voici, l'histoire de celui d'une famille qui a son secret dans la peau, dans le sang, dans chaque gestes. On ne les dit pas fous, ni bien pire par hasard. Non, bien au contraire, ils ne sont pas fous, ils sont plus lucides que beaucoup d'autres. ». Pendus à ses lèvres, vous n'imaginiez pas la vérité. Certes, vous étiez des fous et si ce n'était pas le cas, vous êtes bien pire. Mais d'où vient ses mots? Qui a osé? Certes, vous êtes des extraterrestres pour les sang-purs, jugé indigne de leur petit monde malgré la participation active de ton sang aux côtés du Lord, guettés comme une étrangeté pour le monde sorcier, inspirant méfiance aux autres et pourtant suscitant l'admiration face à ton père connu pour ses talents de joueur de quidditch. Tant de contradictions, trop de secrets et tant de sensations. Combien se sont cassés les dents à vouloir briser le mythe pour toucher la vérité? Trop.

« Ce secret est une malédiction qui se transmet par le sang. Ils ont oubliés comment c'est arrivé la première fois. Si on les a maudits ou bien si c'est le fruit d'une expérience ratés. Rien ne saurait le dire, rien ne saurait le comprendre. », susurre la voix et le récit vous absorbe, « Ils ont bien des théories, bien des soupçons, mais rien n'est confirmé. Ce secret brise les barrière entre eux et nous. Ce secret tue la moindre once d'intimité, ils ressentent ce que vous ressentez, ils vivent vos moindre soucis en direct. Là est leur sombre cadavre dans les placards. Là est tout le fond du problème. ». Elle soupire « Vous ne comprenez pas? Eh bien, imaginez ressentir ce que ressent l'autre. Imaginez si vous ne faites plus la différence. Vous n'êtes rien qu'une ombre, qu'un ressenti différé de votre partenaire. Il n'y a plus de vérité dans ce qui peuple votre cœur, il n'y a que des mensonges, toujours et éternellement des mensonges. ». Vous ne comprenez pas, elle ne comprend pas, elle aussi, elle le voit mais n'a pas appris à le vivre. Épargnée, comme peu dans votre famille, voilà le nom que vous donnez aux chanceux qui ont échappés aux lois de la génétique. C'est étrange comme cette loi est souveraine sur vous, comme vous en comprenez le sens. Et elle souffle fatalement « C'est l'empathie et c'est notre malédiction, puisse le ciel, vous accordez l'absence de ce don. ». Marissa a été épargnée, toi, tu n'y as pas échappé. Au moins, un enfant sur deux, telle est la loi, en sacrifier un pour sauver l'autre. Quelle connerie, souffle-tu dorénavant, à partir de ce jour ensoleillé où le don a surgit, aveugle, sourd, te transperçant la poitrine alors que grand-mère souffrait le martyre, tu t'es évanouie avec elle, tu as hurlé sa douleur, tu as ressentie, tu as subi et tu as appris. Pauvre de toi, pauvre enfant sacrifié.

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« Allez, Blake, concentre toi, bon dieu! », grogne la voix masculine qui te fait face. Les cheveux bruns plaqués en arrière, les yeux dévoilant la naissance d'une rage possessive, ton père te force à relever les yeux vers lui et il t'oblige à subir encore une autre vague, tu dois la contenir ou rompre. Il n'y a pas d'autre demi-mesure possible. Tu te redresse sur ta chaise, inspire profondément, tu es prêt.

Ton père est empathe. Et tu comprends, certes, son entêtement à te donner cet entrainement sans fin. Tu consens à le recevoir malgré tout seulement pour lui faire plaisir. Tu commence seulement à entrevoir ton don, tu commence seulement à comprendre dans quel jeu tu joue. Les règles sont floutées mais tu dois jouer ton jeu, ton sang te l'oblige, au trop grand désespoir de ta mère qui jette son dévolu sur ta sœur. Les disputes ont éclatées à ton sujet plus d'une fois. Différence d'éducation, désaccord sur comment gérer ton petit soucis de sentiment. Maman est trop protectrice, elle ne voudrait pas te voir grandir si vite, elle s'accroche au fait, que désolé, tu n'es vraiment pas prêt, que ton enfance ne doit pas être écourté. Trop tard, maman, la vérité c'est qu'on a jeté ton enfance au toilette et qu'on a bien tiré sur la chasse quand tout est apparu. Papa tente de lui faire comprendre et il n'y parvient pas. Il a raison de lui dire « Tu ne comprends rien » quand une dispute explose, car personne ne peut comprendre si elle ne le vit pas, seul toi et lui peuvent le comprendre. Depuis un an, tu es plus proche de ton père que jamais et les séances sont devenus un rituel dont tu ne peux te défaire. La question du pourquoi te brule sans cesse les lèvres, mais la poser est interdite. C'est lui qui dicte le déroulement de vos séances, c'est lui qui s'impose en maitre et tu courbe l'échine, docile alors qu'un feu mortel résonne en toi.

Venir ici était un repos dans un premier temps, une promesse de calme, que toutes ses choses dont tu ne mets pas encore de mots dessus puissent te frapper, mais tu as vite compris que la façade qu'affichait ton père n'était qu'un putain de barrage et qu'il était prêt à se déverser sur toi. La première fois qu'il l'a brisé, il ne t'a pas prévenu, tu as hurlé, les sentiments contradictoires te clouant au sol, sans volonté, sans que tu sache où donner de toi. Tu as rompu, tu es tombé et tu as su, ton père contrôle mais il n'en est pas moins toucher par les sentiments. C'est son ressenti qui t'a traversé et c'était des millions de piques qui t'ont tués et trainés dans la boue. Il n'a pas stoppé et tu es tombé à genoux lourdement au sol. Il t'a mis à terre et il a continué à te battre de ses sentiments. Mais pourtant, il ne lâche rien, maintenant alors que tu te tiens prêt. Il t'observe sceptique et lâche soudainement « Je crois que tu ne comprends toujours pas, fils. Il faut donc que je t’amène au pire pour que tu prenne réellement conscience de ce que tu es. ». Il se lève et t'entraine avec lui. Comprendre ce que tu es? Là, tu es dans le flou complet et pourtant, tu le laisse t'entrainer et vous transplanez rapidement.

Et ta première sensation, quand tu respire, c'est que ça pue et tu sais que tu es à Londres. Pourquoi t'emmener à des centaines de kilomètres du château familiale? Tu n'en as aucune idée et tu n'y as pas le temps d'y songer que ton père te presse déjà. Ta main dans la sienne, tu as du mal à suivre la cadence de ses pas, tu as sept ans et tu te sens piquer à vif par toutes les sensations que tu rencontre. Les passants affichent des sentiments plus divers et variés que tu comprends à peine, tu frôle étrangement. Tu vas de l'un à l'autre comme un papillon sur une fleur, tu butine à peine, partant déjà. Tu n'as pas de manteau, juste un petit gilet et tu as froid, au sol, une neige boueuse ne tient déjà plus. Tu te dépêche de rattraper ton père et tu découvre rapidement un bâtiment aux murs blancs dont les lettres graves annoncent Saint Mangouste. Tu serre les dents, te dépêche et vous pénétrez dans l'établissement, tu sens les peines, les tristesses, les joies et les douleurs. Tu renifle l'odeur de la lassitude mêlé aux odeurs de morphines et tu observe ton père étrangement parler avec une infirmière qui lui vous emmène vers un autre lieu.

C'est un couloir, mais ce couloir te file des frissons graves et sourds. Ça roule sur ta peau et ça te bouffe cœur et raison. Ça entre, ça chute, ça remonte, cercle sans fin, tu subis la douleur , l'odeur de la folie et c'est déboussolé, nourrie de sentiments négatifs que tu t'approche d'une porte. Tu enfonce tes ongles dans la paume de ton père. Ce qu'il y a derrière cette porte, c'est pire que tout, c'est remplie de sentiments que tu déteste d'avance et dont tu risque de t'imprégner, dont tu risque de ne pas sortir. La porte s’ouvre, l'infirmière entre, ton père suit, tu traine des pieds en les rejoignant et là ça te frappe cette odeur de trouille, de folie mêlé au chagrin, à la tristesse qui peuple ce corps aux cheveux noirs en bataille, pas lavé depuis plusieurs jours. « Aliss, tu as de la visite, regarde c'est ton frère et ton neveu. ». Elle tourne la tête nerveusement comme acculée dans un piège. Un petit animal en danger, voilà ce qu'elle est, l'infirmière vous quitte et tu perçois qu'émotionnellement parlant, c'est un champ de bataille, c'est un carrefour où il n'existe que des collisions. Tu te mure dans un silence alors qu'elle s'approche de ton père, se jetant à son cou, ses bras se referment dans une étreinte tendre et il susurre « Aliss. » d'une voix brisé, le visage de ta tante s'illumine et elle souffle « Terence. ». Tu ressens un amour infinie naitre dans son cœur, et tu t’aperçois que ton père est une part d'elle qui lui rend le peu de lucidité qu'elle a.

Et là, ça te frappe, elle est folle, oui, complétement et purement cinglé pas parce que c'était écrit, pas parce qu'elle le voulait, à cause du don, à cause de l'empathie, elle l'est. C'est un champ de bataille parce que les autres et leurs sentiments l'ont détruits, parce qu'elle ne fait plus la différence entre le vrai et le faux, là, est le vrai danger, là est la peur de ton père. Il a la trouille que tu romps sous le trop plein de sentiments, que tu te laisse submerger comme ta tante et que toi aussi tu tue parce qu'un autre le voulait, mais pas toi et que tu te retrouve dans un procès où l'on te demandera « pourquoi l'avez-vous tuer? » et tu répondras : « je ne sais pas. ». Tu comprends d'où vient votre folie, tu comprends quel enjeu s'agite en toi. Il faut donc rompre ou rester debout. Et la seule solution pour rester debout est le contrôle. Le contrôle passe par l'entrainement même si ce don te dégoute, te fait peur et tu sais que tu ne peux être normal avec. Tu dois apprendre.

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La sonette tinte. C'est un bruit léger qu'il y a dans tous les commerces de Londres, annonceur de bonnes comme de tristes nouvelles, beaucoup entendent ce bruit familier durant le fil de leur vie. C'est un bruit significatif qu'un client fait en entrant dans une boutique. Certains clients sont déterminés, ils savent ce qu'ils veulent, d'autres errent. Toi et ton père faisaient partis de cette deuxième catégorie. Vous n’étiez que deux fantômes à la recherche de la baguette qui serait tienne sans grande conviction. Un passage obligé qui selon toi est inutile. Tu n'aime déjà pas ta future baguette. Simple morceau de bois sans intérêt, tu sais que tu n'as aucun intérêt pour lancer des sorts que tu ne comprends qu'à peine ce genre de chose. Tu préfère les mots, longs, incisifs, brutal qui arrachent plus de peine que les sorts. Tu préfère te glisser dans la faille pour y prendre tout. Tu n'aime pas les subterfuges. Tu déteste te masquer derrière un morceau de bois. Et entrer dans Ollivander&cie n'était pas ton objectif dans la vie. Tout ce qui t'intéresse c'est le vol.

Ton père te précède, un homme grand aux cheveux d'ébènes, aux yeux mordorés, aux traits figés, concentrés. Il n'aime pas l'extérieur, il l'évite un maximum et si ce n'était pour toi, il n'aurait jamais mis les pieds sur le chemin de traverse. La boutique est remplie de bas en haut de baguette. Tu soupçonne d'ailleurs que si tu déplace la moindre chose, tout s'effondre. Plongée à demi dans l'obscurité du matin, vous faites face à un homme et une gamine blonde aux yeux clairs. L'homme, c'est Ollivander, la gamine doit surement être sa fille. Tu ne prends guère gare au vieil homme, te concentrant sur l'enfant. Elle est jolie, un peu trop innocente à tes yeux. Mais elle a ce charme bien à elle qui glisse entre candeur et maturité. Blonde, ses cheveux lui coulent dans le dos comme une rivière d'or qui ressemble à ceux de ta sœur, mais ils sont différents, sans doute un peu plus long. Tu imagine leur douceur, la sensation qui coulerait sous tes doigts. Tu as une fascination terrible pour les blondes. Le genre de celle qui s'accroche à toi et qui te picore le corps à peine secoué par l'adolescence et qui pourtant fait déjà des siennes. Les hormones te soulèvent et te bouffent. Elle a beau avoir treize ans, pas plus, tu suppose, elle est jolie, elle attira bien des convoitises, mais pas la tienne. Pour toi, ce n'est pas permis, la main du paternel sur ton épaule te le rappelle. Il a senti ton désir, il te rappel à l'ordre de cette pression. Ne pas penser qu'à toi, mais à lui aussi s'avère difficile, très, tu es un égoïste, Blake. Mais tu te renfrogne, consentant à lâcher la blonde du regard pour faire semblant de te concentrer sur la discussion entre ton père et Ollivander. Pourtant, tu sens son regard te traverser et ses sentiments remontés comme une puissante bouffée en toi. Ça évolue, ça grimpe, ça monte, de ta ceinture, ça passe à ta gorge, trainant sa langue dégoulinante dans ton cœur. Un vrai carnage, elle a de l'admiration dans les yeux et le cœur pour toi. Et un frisson roule le long de ton dos quand tu sens son admiration te parer, te faire sien, t'enveloppant dans quelque chose de chaud et doux, comme si tu étais quelque chose de lumineux dans ses grands yeux clairs. La folle ... Elle n'a aucune idée de ce que tu cache, elle ne sait ce qu'il y a derrière ce regard mordoré, ses cheveux bruns. Elle ne connait rien de la tempête que tu es. Elle n'a aucune idée que tu viol ses sentiments, qu'elle n'a déjà plus aucun secret, tu sillonne son cœur d'un regard rapide, tu le tâte pour tout prendre. Son âme est déjà dans le creux de ta main, son intimité sous tes yeux. Elle est nue dans toute sa splendeur. Il n'y a déjà plus de secrets entre toi et elle, les barrières s’affaissent, les jardins secrets n'en sont plus. Elle se livre d'un battement de cil et ton cœur en tremble.

« Monsieur Higgs? », souffle la voix, un grognement, tu fixe l'homme, comme si il t'avait tiré d'une enchanteresse rêverie – mais n'était-ce pas ça?. Tu ne comprends pas ce qu'il te veut et tu fixe la baguette qu'il te tend comme si c'était la chose la plus étrange que tu n’ai jamais vue. « Si vous voulez bien. ». Ah oui, bien sure, la baguette, tu t'approche, tirant ta main de la poche de la cape de sorcier, empoignant le morceau de bois. Tu te mords la lèvre, tu es censé faire quoi avec ça? Peut-être l'agiter? Tu tente et rien ne se passe. Déçu, tu repose la baguette, il t'en tend une autre. Cette fois, c'est deux/trois étagères qui s'effondrent sous le regard éberlué du père Ollivander. Une troisième, rien du tout. Tu la repose, calme en apparence alors que tu sens un agacement profond s'agiter en toi. Putain, déjà, que ça te fait chier de venir ici. Si on pouvait en finir vite, ce serait pour le mieux. Tu ne supporte déjà plus la boutique. Tu t'en contrefiche que tous sorciers passent par ici, tu veux juste finir tes achats au plus vite pour te diriger vers la boutique de balais. Ton père te l'a promis. Tu auras un balais.

C'est alors que tu te rend compte de l'absence de la blonde. Elle a disparue, sans doute lassé par l'attente. Mais c'est alors que tu la vois revenir avec une boite en bois, qu'elle prend la place de son père sous son regard interloqué, venant ouvrir la boite et soufflant de sa jolie voix fluette « C'est une baguette spéciale. Elle est faite en bois d'Aubépine et contient du venin de Basilic pour une mesure trente-deux centimètres et demi. Je pense qu'elle est plutôt faite pour les maléfices et sortilèges de guérisons au vu du bois. Essais-la pour voir... ». Un demi-sourire fend tes lèvres et tu consens à prendre le morceau de bois, le glissant entre tes doigts, sentant la douceur du bois et un frisson te parcoure. Tu la sens palpiter sous la pulpe de tes doigts, tu la sens vivre et exprimer une vie, comme si elle te soufflait « Je suis à toi. ». Tu la dresse lentement, respectueusement, le souffle coupé par sa chaleur qui semble te répondre et tu l'agite en douceur. Une lueur pourpre s'échappe alors de l'instrument et tu la sens comme ronronner. Enchanté, tu la garde entre tes doigts, la glissant dans ta paume, elle est belle, superbe, magnifique et elle vibre d'une vie différente mais sensuelle, d'une vie douce. Elle est à toi, tu es à elle, c'est ainsi. Tu te sens comme réunie avec une part de toi que tu ignorais. C'est la pièce manquante, l'équation est parfaite, tu es enfin toi. Et ton regard se pose sur la gamine, tu l'observe doucement et souffle d'une voix chaude et rauque « Merci ». Merci pour quoi? Merci pour avoir trouver la part manquante, merci pour te prouver tu n'es rien sans ça, merci d'être là tout simplement.

Pendant ce temps, les gallions passèrent d'une main à l'autre et ton père d'un geste dans ton dos te fit comprendre qu'il était temps, mais tu n'avais plus envie de partir. Il le fallait pourtant. Et d'un regard, tu lui demanda son nom, elle jeta dans un murmure qui te souleva « Alison ». Alison, tes yeux se clouèrent comme si elle t'avait touché, tes yeux se clouèrent sur la sensation de ce prénom qui glissait dans ta bouche et dans ton cœur. la course semble folle, tu convoite la reine les yeux clos et c'est à perdre haleine que le prénom de la belle tourne. ça te démange, ça te bousille, tu use et abuse de son prénom sur ta langue meurtrie et, pourtant, déjà conquérante. ❞

Une écriture souple et élégante, le cuir doux qui s'ouvrent sous tes doigts, la plume qui se trempe, les pages douces qui se noircissent. Une énième journée, une énième anecdote. Tes doigts glissent et s'emparent sans détour du carnet. Tu es le maitre de ton journal et c'est le premier pas. Le premier pas d'une longue histoire. Mais n'y a-t-il pas des premières fois à tout, n'y a-t-il pas ses promesses de centaine de première fois. Blotti sur la table, les cheveux bruns te retombant dans les yeux, tu agite l'instrument et tu consigne. Quoi, donc? Et si vous, vous approchiez?

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dix septembre deux mille seize.

Poudlard ne devait pas ressembler à ça, à tous ses sentiments en collision, à tous ses désirs différents qui se camouflent pour mieux surgir. On m'avait prévenus, père m'avait prévenu que je ne devais jamais rompre face à ça. Ce tourbillon infernal qui s'actionne à chaque instant. Je dois rester fort, je dois subir en silence ou rompre, il n'y a pas de juste mesure, il n'y en a jamais. Marche ou crève, telle est la phrase sur nos lèvres. Sombrer ou rester debout devant la folie. Les mots effleurent mes lèvres et ils surgissent d'entre mes dents brutalement ; La plupart des Higgs sont fous, les autres sont bien pire. Tellement vrai, tellement percutant, des mots qui s'accrochent et retentissent facilement dans nos cerveaux, ça s'inscrit en lettre de feux et surement celui qui a prononcé ses mots étaient le plus lucide d'entre tous, ou peut-être a-t-il bien connu notre talent, qui n'en a que le nom à mes yeux sombres piqués d'une colère muette et invincible. Grand-mère me l'a un jour dit, alors que je n'étais qu'un jeune enfant « Tu es un éternel cœur en colère, mon enfant. », elle n'avait surement pas tord. Mais si la colère était le seul moyen de survivre? Si cette haine qui me colle à la peau et au cœur était la seule voie permise pour s'en sortir? Ressentir de la colère, mais aussi un frisson de peur face au tourment qui me secoue n'est que justice, réclamer vengeance pour mon héritage qui ressemble à un fardeau. J'en deviens jaloux de ma pauvre petite sœur qui elle a été épargné.

Pourtant, je dois le dire, j'ai choisi. Entre folie et être pire, j'ai pris ma décision.
Je ne me cacherais pas, je l'assumerais.

J'ai bien cru sombrer pendant un instant, les premiers jours, quand cette masse infernal m'a percuté. J'ai bien cru ne pas m'en sortir, ne pas réussir à gérer, à avaler ses informations nouvelles. Je n'y arrive pas encore, je ne fais guère la différence entre ce que je sens et ce qu'ils ressentent, ses autres. Je me noie souvent, je ressens de la colère qui n'est pas mienne, je ressens de la tristesse qui n'effleure pas mon esprit, mais le pire, c'est le désir. Ce désir, fort et étrange, telle une brulure dans mon ventre, telle une impossible addiction, une attraction muette, qui souffle des envies inassouvies et qui doivent être conquises. Je désire avec force et je ne résiste guère à la tentation. Je me plais dans la langueur des plaisirs interdits, je me mure dans une luxure féroce qu'elle soit de l'esprit ou du corps. Je me perds dans les bras des livres, des cieux, des charmes enivrants. Je ne sais pas résister, je ne sais pas faire la différence. Je ne suis pas fort, je suis faible, trop faible, mortellement faible. Une bouffée de chaleur, une caresse et mes lèvres s'écrasent, mon cœur se jetant sur le votre en émoi pour vous faire mienne.

Et puis, il y a eu le retour sur terre, le fait de comprendre que tout ceci n'était pas moi, que tout ceci n'était que se voiler la face sans prendre de réels décisions. Je suis un lâche, un vert et argent après tout, à croire que cette maison m'épouse et m'accepte. Il y a eu, il y a quelques jours comme une ride sur le fil de la tempête, une possible porte de sortie. J'ai trouvé l’œil du cyclone. L'impossible s'est réalisé dans le blond de ses cheveux, et j'en reviens de la courbe de ses yeux qui fait le tour de mon cœur à redessiner un espoir. Pauvre fou que je suis, pauvre imbécile incapable de ressentir par lui-même, de vivre par lui-même, je m'accroche à l'eau qui semble clapoter sur les rivages de son esprit, je m'égare dans le besoin d'elle, dans le besoin de cette absence de tout, dans le besoin de ce grand vide qui semble s'étendre à perte de vue en elle. C'est une coquille vide, une fille Macnair comme il existe tant d'autres héritiers des mangemorts. Elle et moi en faisons partis.

Elle, avec sa taille de chat souple, sa finesse, ses muscles fins, la fille est belle mais dérangeante, fascinante. Ses pas ne la mènent nulle part, son regard se perd souvent, ses beaux yeux semblent ne rien percevoir de ce qui incombe à nous autre simple mortel. Elle est supérieur, car c'est un vide infini qui me fait face, c'est un calme étonnant, renversant, vertigineux qui me peuple quand d'un geste souple je m'assois à ses côtés dans la Grande salle. Elle mange parce qu'elle le doit. Elle respire parce qu'elle le doit. Je me plais dans l'ombre de ses pas, inscrivant ma trace dans la sienne. Elle me fascine et me dérange. Comment peut-on ne rien ressentir? J'ai besoin de comprendre, de titiller, d'agiter. J'ai besoin de la sentir se cambrer sous la colère, la sentir piquer au vif face à mes mots, j'ai besoin de la mordre pour voir une réaction. Et si elle n'en a pas, alors je résoudrais le mystère, je jouerais le jeu. Car il ne s'agit que de cela, Macnair, non? Juste un jeu, un stupide jeu où je te chasse pour te comprendre, où je m'attends à tout sauf à tes réactions. Tu es mon énigme, ma dose de crack, ma came, petite fille, j'ai besoin de toi, alors laisse moi t'approcher, laisse-moi te comprendre.

Et qu'importe si nos baguettes sont trop semblables, qu'elles refusent de combattre, qu'elles s'obstinent à s'opposer à nos volontés. Je ne crois pas que notre rencontre soit un hasard. Je ne crois pas au hasard, je réfute le hasard. Et tant pis, si tu ne veux pas, c'est ainsi, Macnair.
La plupart des miens sont fous, les autres sont bien pire.
Je suis bien pire. ❞

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« Blake, tu sais, j'aime bien ton prénom. C'est joli. », un sourire éclot sur ses lèvres rosés, son regard bleuté se perd sur le lac. Installé dans l'herbe du printemps, tu te plais à te prélasser sous le soleil de mi-Mars, la cravate verte et argent dé-serré négligemment et tombant sur ta poitrine. Les yeux clos, tu devine l'ombre de son sourire, tu devine le plaisir qu'elle a d'être avec toi, malgré les silences douloureux que tu lui impose depuis cette rentrée où elle a poussé la porte de ton compartiment, s'y installant, meublant la conversation pour deux, elle n'a jamais lâché l'affaire. Et elle t'amuse avec sa douce voix qui traine le long de son palais pour épouser le bout de sa langue, elle parle avec cet anglais commun aux londoniens. Elle est timide, sauf avec toi, sauf depuis ce jour là, où elle a décrété que vous seriez amis. Elle n'écoute guère les rumeurs sur la langue assassine du prince des glaces, de ce cœur de pierre qui enchaine les filles sans jamais se fixer. Papillon lugubre, tu ne te pose que le temps d'un battement de cil, le temps d'un jeu, d'un baiser. Tu n'es pas patient et tu fuis la stabilité. Si le désir t'enivre, l'amour ne t'inspire que mépris et dégout.

Alison, c'est un joli prénom, c'est doux sur ta langue, très tendre. Et tu sais rien qu'en sentant ses sentiments, c'est une belle âme, un cœur naïf, tu es loin d'être un ange et elle ne doit pas tomber sous ta coupe. Cependant, tu ne l'as pas fait fuir comme les autres, ton venin reste muet face à elle, ta froideur se fait la malle et tu fusille d'un regard tout signe de rébellion, il n'y a que le silence. Et c'est sans doute par ce silence qu'elle ne prend pas la fuite, elle insiste, elle s'agite, te traquant à chaque endroit, te prenant le bras pour te mettre à ton niveau, rit seule aux blagues qu'elle ne dit que pour elle-même. Et pourtant, sa douceur, sa chaleur s'enracinent dans ton être, elle te garde dans un amusement innocent. Petit rayon de soleil, lumière douce, elle t'inspire des louanges rares, des vertus trop rare et cette rencontre dans la boutique d'Ollivander. L'excursion ne fut pas si ennuyeuse, enfin de compte, la petite fille a quinze ans aujourd'hui, elle devient femme qui tu le sais crée déjà des ravages dans le cœur des uns et des autres.

« Blake, tu trouve pas qu'il fait froid? Moi, si. », une question rhétorique à laquelle tu ne réponds jamais. Elle est seule à meubler ce silence sans fin. Tu as espéré qu'elle tombe désespéré vers cette absence de réponse, qu'elle cesse et s'épuise seule, ce n'est surement pas une fille pour toi. Ce n'est surement pas une amie future. Trop pure, trop blonde trop tout, elle est un opposé parfait qui ne t'est pas destiné. Tu en es surement persuadé, même si tu ne peux t'empêcher d'apprécier sa présence, de jubiler quand elle te frôle, quand elle s'accroche à toi, se perdant dans son odeur fraiche et douce. C'est une petite fille. Une petite fille qui n'imagine pas ce que tu es, qui n'en connait pas la moitié. Une toute petite fille qui joue à approcher trop prêt de l'enfer que tu es.

Tu frisonne quand tu sens une bouffée de chaleur monter en elle, se perdre dans son cœur, tu détourne les yeux quand tu la voix rougir et tu grogne en sentant sa gêne te grimper dans les tripes. Elle est contagieuse, mignonne et appétissante, tu ne regrette pas sa présence à tes côtés. Même si tu sais que tu n'es pas sans danger pour elle, elle te fait rire au fond, elle te détend, elle t’apaise un peu. C'est étrange comme tu es sensible à ses beaux yeux bleus translucide. Tu sens une chaleur familière s'éveiller en toi et tu contracte tes doigts dans ta poche, autour d'un petit objet. Tu hésite. Tu n'es pas fait pour ça. Et soudainement, tu te lève, elle se tourne pensant surement que tu vas partir sans un mot comme d'habitude, elle s'apprête à soupirer et tu vois son petit visage triste s'afficher. Ton cœur se serre durant un instant, tu lance le paquet et dans un demi sourire, ta voix siffle « Bonne anniversaire, Ollivander. C'est pas une baguette, tu vas surement pas aimer mais tu as pas le choix, tu es forcée de le mettre, je l'ai pas acheté pour rien. ». Son visage s'illumine. Ce cadeau? Une chaine en argent surplombé d'un aigle en argent aux yeux verts émeraudes. Tes couleurs mêlé à ton petit oisillon. Tu te mords la lèvre, tourne les talons, ce n'est qu'un stupide cadeau. Rien d'autre.

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❝  Higgs? Autant ne pas se le cacher, il est médiocre avec une baguette entre les mains, mais c'est un dieu vivant sur un balais. Sérieusement, dans ma matière, il a une difficulté inouïe à exécuter les sorts les plus simples, il rend souvent des devoirs qui ne récoltent que rarement un Effort Exceptionnel. Higgs souffre souvent de problèmes de concentration, il ne parvient pas à rester en place. Surement parce qu'il a vécu dans les Highlands, il a besoin d'espace, d'action. Ce jeune homme ne supporte pas l'inaction, il a horreur de rester plus de quelques minutes le cul visé sur un siégé. C'est un hyperactif, un joueur, un aventurier, ce vert et argent, il a besoin de vivre d'une vie sans égale. Et certes, c'est un miracle qu'il ait réussi à avoir la plupart de ses buses, mais il n'en est pas moins intelligent. La connerie est de ne pas le croire intelligent. C'est un esprit stratégique, un fin observateur, un de ceux qui savent frapper là où ils peuvent. Les mots sont ses armes et ses journées sont parfaitement rodées. Blake fait son footing du matin à la même heure chaque matin, il s'installe à la table des Serpentard pour manger sans une minute de retard. C'est un maniaque du contrôle. 


❝  On dit que la noirceur de son âme est l’opposé exact de la luminosité de la mienne. Il a les cheveux sombres alors que moi j’ai une chevelure doré, ses yeux sont froid voir mort alors que les miens pétillent de vie. Blake est mon opposé, je ne le nie pas mais je lui reviens toujours car au fond, il est aussi la personne la plus proche de moi avant Cole même. J’aime bien le voir voler dans le ciel, il semble heureux dans ses moments-là comme s’il arrivait à tout oublier dans les airs, il en deviendrait presque chaleureux. Car, je sais bien qu’il est plutôt froid que chaud, on le surnomme pas prince des glaces pour rien. Prince des glaces, une des rumeurs qui le concerne, il y a en plein de rumeurs sur lui, c’est effrayant. Tellement effrayant, que j’ai commencé à le fuir en voyant que les autres avaient raisons. Après tout, il se comporte en ange des ténèbres avec chacun d’eux et cela me colle des frissons rien que d’y penser. Il n’était pas différent avec moi mais je m’accrochais à lui n’écoutant pas les autres jusqu’à les écouter, malheureusement. Car oui, c’est un malheur que de les voir écouté, je me suis éloignée de lui et il ne la pas supporté. Je me souviens encore de la manière dont il m’a prise dans ses bras le jour où il m’a donné rendez-vous. Je le fuyais depuis la rentrée mais j’y suis allée, je lui devais bien ça. Ce contact m’a convaincu que les autres avaient tort, que Blake avait une part de bons en lui mais la suite leur a donné raison. Il lui a suffit de parler pour me détruire, il sait toujours viser là où ça fait mal je ne sais pas pourquoi mais il y arrive. J’ai fuis après cette rencontre, je ne voulais plus le voir, j’avais mal au fond de moi, il m’avait déchiré le cœur en quelques sortes. Mais je suis revenue avant de fuir à nouveau à cause de ses mots. C’est ainsi maintenant, je le fuis de peur de souffrir encore plus mais je reviens toujours car je l’aime. Oui, je l’aime mon Higgs, malgré ses notes médiocres en cours qui ne lui promettent pas un avenir brillant. Je l’aime malgré ce qu’on dit de lui car au fond je sais qu’il y a une raison. Alors, il peut me faire ce qu’il veut parce qu’il est le seul à qui je pardonnerais toujours sans hésiter. 


❝  Il fait froid dans le dos, ce Higgs. Je veux dire c'est pas pour rien qu'il est taxé de cœur de pierre et prince des glaces. Mais franchement, ce gars, il est pas net, pas plus net que son paternel qui a épousé les idéaux du « mauvais » camps. On sent que malgré les œillades méchantes et les murmures que ça ne fait que l'effleurer. Il est pas sensible pour deux sous, quoique une fois un joueur d'une équipe adverse lui a balancé un « fils de mangemort », il s'est retourné et lui a lancé un de ses putains de regard noir. Le gars, je crois, qu'après il a été pendu par les pieds dans les toilettes des mecs. On ne touche pas à un Higgs et il l'a bien fait comprendre. Higgs mérite son surnom, c'est un pro des mots qui font mal et qui font mouches surtout. C'est vraiment un des pires Higgs que l'on puisse connaître. Il glisse comme un serpent, vous entourloupe, puis vous tue d'une morsure. Agile, déstabilisant, solitaire, le cœur de pierre est comme un poisson dans l'eau dans la maison de Salazar. Franchement, croyez moi, ce Blake, il est froid, il sent le froid et il inspire le froid en appuyant sur vos peines. Il creuse et fait trop souvent mouche. Dommage qu'il inspire tant le quidditch. 

J’m'en fous, j’ai pas besoin de toi
Pas besoin de tes bras
Ton image reflète ce que j’aime pas
Quels que soient les recours,
Les appels au secours,
Surtout ne te retourne pas
Cours cours loin, le chemin est long
Avant qu’une autre te prenne la main


« Garce, salope, fuyarde, connasse.  », des mots qui tournent en rond dans ton esprit, des mots qui blessent ton cœur et qui pourtant s'acharne à traverser la barrière de tes pensées. Tu n'es plus qu'un amas grouillant de sentiments bouillonnant, menaçant à tous instants de perdre le contrôle. Tu n'as jamais été autant au bord du gouffre, sur le fil raide de la raison alors que la folie te guette. Elle t'a laissé et ça fait mal dans ta cage thoracique, ça te tue à petit feu, ça te griffe. Tu as mal et tu déteste ça. Tu hais cette sensation de ton cour en balance, menaçant de s'écraser par terre, à tes pieds. Automate, sans raison, sans sentiments, tu vis par obligation, te sentant plus survivre qu'autre chose. Spectateur de ton drame personnel, tu subis, tu cris en silence et tu te contente d'observer d'un œil torve toute cette douleur qui s'échappe de toi et que tu ne parviens pas à endiguer. Vivre par procuration, tu avais toujours su faire, mais, dorénavant, ça te semblait douloureux, terriblement difficile et douloureux. Tu n'en peux plus de ses sentiments qui te frappent comme autant de coups de poings te mettant à terre et te faisant ramper. Ça t'agace, ça t'énerve, ça t'agite. Les sursauts de ton être frappé par les sentiments des autres te font trembler et frémir comme une feuille. C'en est trop.

Pas sans elle, hurle-tu en ton fort intérieur. Jamais sans elle, c'est ce qui t'a décidé à lui envoyer ce morceau de parchemin qui lance un lieu, une heure, un date, frappé d'un B. énigmatique. Un rendez-vous, un besoin de mettre les choses au clair. Tu veux qu'elle s'explique ou qu'elle rampe à tes pieds, ou bien les deux. Tu veux qu'elle te dise pourquoi cet abandon, pourquoi cette indifférence? Te laisser est une punition que tu refuse. Tu ne la laisseras pas te laisser. On ne t'abandonne pas, on ne triche pas avec toi. Elle t'a voulue, qu'elle assume maintenant. Elle s'est glissée envers et contre tous à tes côtés, maintenant, c'est à la vie à la mort. Elle ne peut pas se casser comme ça, te laisser en plan, te tuer à petit feu, souffler le chaud et le froid dans un seul instant. Tu es le seul à pouvoir le faire. Elle n'a aucun droit de jouer avec toi. On ne joue pas avec un Higgs.

Alors quand tu entends ses pas, tu n'hésite guère, attrapant sa menotte et la tirant dans une salle vide. La porte se referme dans un bruit brutale. Elle est contre toi et tu renais. Tu sens son corps contre le tien, sa peau douce, son odeur fraiche et douce. Tu lui pardonnerais presque quand elle est comme ça, quand elle reste contre toi, ses cheveux tombant sur ton torse, sa bouche dans le creux de ton cou. Un frisson roule le long de ton dos, sans que tu parvienne à le réprimer. Bon dieu, elle t'a manqué ta petite fuyarde. Elle t'a manqué dans son corps, dans son regard, dans son cœur, dans son caractère. Tu t’apaise un instant, posant ta main sur sa nuque, frictionnant sa tête, faisant glisser tes doigts ses cheveux. Et puis, l'évidence cruelle te frappe, c'est elle, elle, la responsable de ton chagrin, de ton cœur en miette. Elle t'a pris pour un jouet dont elle pouvait disposer, dont elle croyait pouvoir réparer le mécanisme cassé et quand elle s'est aperçue que tu n'étais pas réparable, elle t'a jeté comme on jette un mec trop collant. Ta main se crispe, la caresse cesse et tu te raidis. Elle, elle a joué avec toi et elle a gagné la partie, tu es brisé entre ses doigts, tu n'es plus rien sans elle. Foutue dépendance, foutue addiction, tu es un drogué entre ses serres et tu réclame ta dose.

Et pourtant, tu la lâche et tu l'observe, lâchant d'une voix acide « ça va, Ollivander? Tu te sens bien?  ». Elle semble dépité et tu la couvre d'un regard noir, meurtrier. Elle sait que c'est un sarcasme. Tu ne prends pas cette voix sifflante avec elle, pas d'habitude, mais ton venin semble pourtant glisser et la dévorer, prenant une pente dangereuse. Tu n'attends pas sa réponse, tu plante tes crocs « Ollivander, tu m'as déçue. Tu as voulue être différente des autres, tu m'as approché, tu m'as eu et tu t'es enfuie. ». Ta voix se stoppe, semble se briser, tu serre les poings, reprend ton souffle et lâche « Tu es différente des autres. », conclue-tu. Oui, elle l'est, elle a osé, elle a pris le risque, elle a été la seule, elle le restera. « Mais, toi, tu es juste pire. », une voix froide, le prince des glaces reprend sa place et assène son coup, tu la bousille comme elle t'a bousillée. Tu la tue comme elle te tue. Tu te venge et tu mords. « Tu ne joueras plus avec moi, Alison, plus jamais. ». Une promesse qui ne tombera pas dans l'oreille d'un sourd. Une promesse qui semble annoncer le début de la fin entre vous deux. Le début de l'amour que tu ne veux pas voir, que tu ne veux pas comprendre et le jeu qui s'enclenche. Le jeu où vous vous blessez mortellement, où vous criez à l'intérieur que vous vous aimez et qui pourtant s'acharne à vous faire fuir mutuellement. Voilà, tu l'aime, tu l'abime et tu en crève. Qu'est-ce que tu es con en faite, ouai, tu es con et tu ne te crois pas digne d'elle, tu crois que tout ceci finira mal, parce qu'il n'y a pas d'autres fins possibles entre vous deux. Tu préfère te briser et l'entrainer avec toi. Tu préfère souffrir avec elle que sans elle.

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Tes yeux se perdent sur l'article de la gazette du Sorcier. Tu l'as parcourue de long en large et en travers, n'en perdant pas une miette. Tu serre les dents. Ah les fous, ils vous réduisent au silence, ils croient que ce sont des actes isolés. Si ils pensent pouvoir vous muselez, penser que se mettre des œillères est la solution, ils n'imaginent pas leur folie, leur stupide et naïve folie. Tu porte la tasse de thé à tes lèvres, un goût de thé vert qui s'inscrit sur ta langue avec amertume. Tu es amer, très amer. A quoi sert la violence si elle n'a pas de porté? Si on vous étouffe dans l’œuf? Les mots n'ont servis à rien, étouffés par vos patronyme lourd de sens, réduit à néant par les erreurs de vos parents et de vos grand-parents, on vous blâme pour des choix qui ne sont pas les vôtres et vous avez beau vous défendre bec et ongles, il n'y a pas d'absolution, pas de place pour vous. Alors vous allez vous en créer une. Tu allais t'en créer une, trop longtemps insulté parce que les Higgs sont facilement taxés de tous les maux de cette terre sans que les gens ne connaissent rien de toi. Ils ne comprennent pas le sens des mots qui éclaboussent ta famille, ils ne comprennent pas la folie qui s'enracine en vous, alors tu vas leur montrer, tu vas les laisser te craindre si tu ne peux avoir de respect. Tu vas les laisser comprendre le sens de ce qu'être un Higgs veut vraiment dire. Oui, tu réclame ta vengeance, tu réclame toi aussi ta place au soleil. Tu redoreras ton blason, tu leur feras comprendre le vrai sens du mot peur.

Pas cette peur futile qui agite le cœur de la poufsouffle, elle a peur des derniers évènements, d'être la prochaine sur la liste? Eh bien, elle ne connait pas la vraie peur, elle ne la vivra que quand l'ombre pendra réellement ce qui lui revient de droit. Elle ne comprendra que quand son corps se convulsera sous le poids de la douleur, quand elle aura les larmes au creux des yeux et là, elle la sentira cette puissante peur, celle qui grandit, qui prend toute la place et qui ne vous laisse pas réagir. Elle se soumettra ou elle rompra. Elle tombera ou restera debout. Il n'y a plus qu'une loi dans ton être, il n'y a plus qu'une promesse griffé de sang. Bien plus que la revanche, que les idéaux, que la haine, il y a cette promesse, cette unique promesse.

La promesse d'un nom redoré? Tu n'y pense guère quand tu replie calmement le journal, posant la tasse vide dans sa soucoupe. Tu n'y pense guère quand tout ceci n'est qu'une façade que tu t'obstine à garder, un de ses autres masques qui te vont si bien. Marchant comme un automate, tu te dirige vers la sortie, tu as besoin de la voir. Tu as besoin d'en parler, mais pas ici, surtout pas ici. Dans un souffle, tu te dirige vers la seule qui pourra te renseigner, ton alliée, ta cocaïne, ta came, l'autre blonde de ta vie. Tu soupire et te dirige vers la salle des verts et argents, pénétrant négligemment dans l'endroit de sureté qui ne t'inspire qu'un amas de sentiments négatifs. Tu l’aperçois, là, perché dans ses livres, la plume roulant entre ses doigts, tu t'avachis dans un fauteuil, elle ne lève même pas ses putains de beaux yeux océans et tu lâche d'une voix suave : « Macnair, tu es de plus en plus moche, tu le sais, ça? », un pique de plus qui frôle tes lèvres, elle relève les yeux, vous vous frôlez d'un regard, elle lâche de sa voix fluette « J'sais. ». Code de reconnaissance, tu souris. Macnair, un tout, une partie de toi, l'ombre sur le fil de ton aventure, l'amie, l'alliée, le calme reposant. Tu es l'ombre de son ombre comme elle est les ténèbres qui t'enivrent. Tu lance négligemment la gazette sur son parchemin, répandant une fiole d'encre sur son devoir. Elle le sait déjà, mais cueille le journal entre ses doigts, un regard rapide, aucuns mots et vos regards se croisent, au fond du tiens le feu. Ils bruleront tous sur le fil de ta folie. Ils marcheront ou ils crèveront sous vos pas, telle est ta promesse.