Le bal de noël quoi de mieux pour passer les fêtes de noël et se divertir un peu? C'était l'occasion de passer un moment avec Andjeti et ça le rendait un peu nerveux de savoir qu'il serait à ses côtés toute la soirée. Ils n'avaient pas eu l'occasion de parler tellement de beaucoup de choses, bien sur ils se voyaient tous les jours et généralement les sujets abordés étaient loin d'être ceux dont le jeune homme aurait vraiment voulu parler, il n'était peut être pas encore près à lui avouer la vérité.

Le gryffondor était dans les dortoirs et se préparait pour le bal. Il savait que ce soir tout le monde, ou presque, serait d’humeur festif et il se devait d'en faire autant. Noël est une fête qu'il a toujours aimé et qui lui rappel des tas de souvenirs d'enfance. Un temps ou tout était si parfait. Il aurait aimé que jamais rien ne change, mais ce que l'on désir ne s'obtient pas toujours. On ne pouvait pas revenir en arrière. Il termina de se préparer et se demanda s'il devait attendre Andjeti ici ou s'il devait l'attendre dans la grande salle. Il se décida par lui laisser un mot lui demandant de le rejoindre dans la grande salle.

Il y descendit d'assez bonne humeur ayant pris la perspective de passer une bonne soirée et de s'amuser. Il y avait bien longtemps qu'il n'avait pas pris le temps de s'amuser, de voir des amis et de penser à commencer vivre comme le ferait n'importe qu'elle autre élève de ce château. Il entra dans la grande salle et fut enchanté par le décor de celle-ci. Elle était grandiose. C'était la première année qu'il ne passait pas noël à la maison et c'était bien mieux d'être là qu'à la maison. Il savait que ce soir rien de ce qu'il ferait ne serait mal et qu'il n'aurait pas à s'en vouloir de l'avoir fait.

Xèlis se dirigea vers le buffet, il avait un peu faim et savait à quel point la nourriture du château était exceptionnelle. Il avait envie de se faire plaisir et tant pis pour les kilos en trop, il avait la chance de ne pas beaucoup grossir même quand il mangeait beaucoup alors autant ne pas se priver et puis c'était un soir de fête alors autant profiter. Il piocha donc dans un des plat du buffet et attrapa une petite gourmandise qu'il enfourna dans sa bouche. Il n'avait jamais vraiment eu l'occasion de profiter des repas de noël à cause de son « travail nocturne».

Le rouge et or se demanda combien de temps mettrait sa jumelle à se préparer. Il aimait estimé son temps de préparation et l'imaginé dans toutes les tenues possible et imaginable, enfin sauf celle un peu trop osé, c'était sa sœur tout de même. Ils avaient beau avoir dormi ensemble plusieurs fois ce n'était pas pour autant qu'il ne respectait pas son intimité. C'était juste amusant de l'imaginer avec des belles robes, tout lui allait tellement bien qu'il ne savait pas comment elle serait ce soir. Lui était vêtu d'une verste grise d'une chemise rouge et d'un pantalon gris assorti à la veste. Il espérait qu'il ne ferait pas tâche dans le décor. Il regardait les autres qui avaient l'air beaucoup plus classe que lui et se demandait s'il ne devait pas aller mettre autre chose, mais tant pis il sentait qu'elle n'était pas bien loin et s'il remontait dans la salle commune il ne reviendrait pas ici alors il préférait attendre sagement sa jumelle espérant qu'elle ne soit pas trop longue.

Elle avait tant espéré, tant désiré qu’il l’invite. Mais il ne l’avait pas fait, choisissant de se rendre à cette stupide soirée avec une autre. Elle n’avait fait aucun commentaire, n’avait pas montré un seul instant à quel point elle était blessée qu’il ne le lui ait pas proposé. Elle avait décliné de nombreuses demandes en pensant qu’il finirait par l’inviter, car elle ne s’était vue aller à ce bal avec personne d’autre que lui. Encore maintenant, elle peinait à croire qu’il s’y rendait avec la jeune Yaxley plutôt qu’avec elle. Non pas qu’elle était déçue d’y aller avec Amadeus, ils étaient amis depuis longtemps et elle l’appréciait énormément, mais il n’était pas Orion. Aucun ne pouvait l’égaler à ses yeux et elle se rendait compte que le sentiment n’était peut-être pas réciproque, qu’elle accordait peut-être trop de penser à l’égard du jeune homme alors que lui n’hésitait pas à se perdre dans les yeux d’autres ce qui semblait la blesser de plus en plus. Bien sûr, elle ne disait rien, se contentant de sourire quand on lui demandait ce qu’ils étaient réellement, ce qu’elle pensait quand elle le voyait avec une autre. Elle disait alors qu’ils étaient juste amis et qu’il avait le droit de faire ce qu’il voulait, mais dans le fond, elle savait qu’elle mentait à tout le monde, y comprit elle-même. Et c’était ça le plus dur. Ne pas savoir dire tout haut ce qu’elle pensait tout bas, ne pas avouer au jeune homme à quel point leur situation la blessait, à quel point elle détestait le voir regarder d’autres filles qu’elle. Pourtant, elle n’était pas de nature jalouse, au contraire, mais cela ne semblait pas s’appliquer à Orion qu’elle aurait aimé garder pour elle.

La rouge et Or enfila sa robe, une robe noire à une manche qui rehaussait la pâleur de sa peau et ses yeux bleus. Elle souleva ses cheveux de jais en un chignon raffiné, dégageant son cou et sa nuque. Elle savait qu’Orion aimait quand elle s’attachait les cheveux et elle espérait qu’il ragerait quelques peux de la voir au bras d’un autre avec cette même coiffure. À dire vrai, c’était là leur but à tous les deux, tant Amadeus qu’Ivy. Ils se rendaient ensemble au bal pour rendre d’autres jaloux de les voir ensemble. Elle espérait que ça fonctionnerait, mais redoutait la réaction du vert et argent quand il la verrait avec un autre. Elle le savait capable d’espérer qu’elle vienne seule plutôt qu’avec un autre que lui et cette pensé lui serra le cœur. Ivy jeta un œil critique au miroir, espérant que sa tenue conviendrait à son cavalier. Même si elle pensait à Orion, elle n’en voulait pas moins faire honneur à celui qui l’avait invitée. Elle glissa ses pieds dans des chaussures qui flattèrent sa silhouette déjà longiligne et s’estima prête à descendre pour rejoindre les festivités. Ils avaient convenu de se retrouver à l’entrée de la Grande Salle et elle se savait déjà en retard. Ivy fut heureuse d’avoir opté pour une robe longue fendue jusqu’au genou. Ses pas n’étaient ainsi pas entravés par un fourreau qui aurait rendu sa marche difficile, mais elle restait dans le ton de l’élégance et du raffinement. Elle sourit à ses amies, elles aussi très en beauté, et toutes descendirent ensemble les escaliers de la tour des Gryffondors. Quand enfin elle fut arrivée devant la Grande Salle, elle n’eut aucun mal à retrouver son cavalier. « Excuse moi pour le retard. » dit elle en lui souriant. Elle le trouvait à tomber, dans son costume sombre, mais elle n’avait jamais douté qu’il serait à son avantage dans sa tenue de bal. « On y va ? » Elle glissa son bras sous celui du jeune homme sans jamais perdre son sourire. Tout compte fait, elle passerait sûrement une merveilleuse soirée et elle ne regrettait pas du tout d’y être allée avec son ami de longue date.

En pénétrant dans la Grande Salle, elle fut impressionnée par la décoration, par la musique, par le tout à dire vrai. Dans le fond, elle avait toujours un peu son âme d’enfant et préférait s’émerveiller sur des petites choses plutôt que de jouer à la blasée. Elle ne vit pas Orion, ni sa cavalière, mais elle tenta de ne pas montrer sa déception. Elle proposa à son cavalier d’aller boire un verre, aussi se dirigèrent-ils vers le buffet. « Alors, tu as déjà repéré Dénérys ? » dit-elle, amusée de leur situation. Elle lui jeta un clin d’œil complice, elle eut l’impression qu’ils étaient deux espions en quête de leur proie. Elle préférait rire de leur situation, car dans le fond il était amusant de les voir jeter des coups d’œil à gauche à droite dans l’espoir de voir celui ou celle qu’il voulait rendre jaloux. Elle but une gorgée d’une boisson dont elle ne connaissait pas la contenance, mais du moment que l’alcool s’y trouvait, elle se moquait bien d’en connaître les ingrédient, car elle devrait s’enivrer quelques peux si elle ne voulait pas regarder Orion et sa cavalière toute la soirée. Elle eut alors l’impression qu’un regard brulant était fixé sur elle. La rouge et or se retourna et ses yeux croisèrent ceux d’un autre serpent. Elle sourit au Dolohov, mais celui-ci lui jeta un regard noir et elle eut l’impression qu’on lui déchirait le cœur. Certes, elle avait lu de la jalousie dans son attitude, mais elle ne voulait pas qu’il la déteste non plus ni être en froid avec lui à cause de son choix de cavalier. Et puis elle se souvint qu’il était celui qui ne l’avait pas invité, aussi reporta-t-elle son attention sur Amadeus. « Notre plan fonctionne, Orion vient de me lancer un regard noir. » Elle ne semblait pas réjouie par cette nouvelle, au contraire, mais elle tenta de sourire tout de même.

Le gryffondor observait les élèves entrer dans la grande salle, ils étaient tous sur leur trente et un et semblait pour la plupart ravi d'avoir un cavalier ou une cavalière à leur bras. Il y avait aussi ceux qui étaient seul et qui attendaient patiemment qu'on vienne les tirer de leur solitude et d'autre comme le jeune homme qui attendait quelqu'un. Xèlis n'attendait pas n'importe qui, il attendait sa sœur, sa jumelle. Ils ne s'étaient pas vraiment beaucoup parler depuis la rentrée, chacun avait eu des choses à faire et même s'ils se voyaient tous les jours, Xèlis sentait que quelque chose d'invisible semblait les séparés. Il y avait quelque chose d'étrange entre eux depuis le divorce de leur parents et il ne savait pas expliquer de quoi il s'agissait.

Il continuait de grignoter quelques gourmandises appétissante observant toujours les uns et les autres. Tous voulaient montrer leur vêtements si radieux , comme ci cette soirée avait pour but de se montrer sous son meilleur jour comme ci c'était ce qui comptait le plus dans ce soir. Il aperçut alors celle sa soeur. Elle était arrivée et il se trouva ridicule d'avoir prêté si peu attention à sa tenue. Sa jumelle rayonnait comme toujours et lui avait l'impression de faire parti du décor, mais ce n'était pas important. Elle était là c'était tout ce qui comptait.

« Tu es magnifique comme toujours.»

Il la trouvait vraiment superbe, cette robe lui donnait l'air d'une princesse sortie tout droit d'un compte de fée. Xèlis avait toujours eu beaucoup d'imagination. C'était étrange pour le jeune homme d'être à poudlard pendant les vacances, c'était la première année. Il n'en était pas mécontent bien sur, mais c'était vraiment étrange. Il ne retournerait pourtant pour rien au monde en arrière. Il était mieux ici et savait que cette soirée ne se finirait pas comme toutes les autres, ça le rassurait entièrement.

« Ça fait bizarre d'être ici et pas à la maison, mais c'est mieux ici.»

Il ne lui avait jamais parler de son «travail » et était persuadé qu'elle ignorait la véritable raison du divorce de leur parents. Ce n'était pas facile de garder le secret, mais il n'avait pas assez de force ni de courage pour lui avouer maintenant. Il n'avait pas envie qu'elle le voit comme un espèce de monstre ou quoi que se soit d'autre qui puisse la faire fuir. Il voulait qu'elle reste avec lui comme lorsqu'ils étaient enfant tout en sachant que rien n'était vraiment plus pareil depuis que leur parents avaient décidé de les faire travailler et depuis que la demoiselle était partie vivre loin d'eux, loin de lui. Il avait eu du mal à l'accepter et avait fini par l'accepter ne pouvant se passer d'elle plus longtemps.

« Pourquoi tu es partie?»

Il ne savait pas vraiment pourquoi il lui posait cette question, mais il se l'était poser à lui même durant toutes les vacances, durant chaque moment qu'il avait passé sans elle. Il lui en avait un peu voulu de ne pas être là et en même temps ce n'était pas à elle qu'il en voulait le plus. C'était surtout à ses parents c'étaient eux les responsables. Il s'en voulait d'en parler maintenant alors que c'était une soirée de fête, mais il en avait assez d'attendre tout le monde était occupés de toute façon on les verrais pas en parler.

Il n’avait jamais émis l’envie d’aller à cette stupidité, n’avait même jamais apprécié ces évènements mondains auxquels on le traînait de force depuis sa plus tendre enfance. Il avait toujours détesté devoir mettre ces costumes, prétendre d’être heureux d’être là où il était. Mais il se devait de s’y rendre, parce que sa sœur le lui avait fait promettre, parce qu’il voulait la voir, sublime, dans sa robe. Il ne savait pas à quoi elle ressemblait, mais sa sœur ne pouvait qu’être éblouissante dans une robe de bal, elle était une Yaxley après tout et si Eliot n’aimait pas les costumes, il ne pouvait pas non plus nier que ces derniers le mettaient en valeur. Et c’était le cas. Le tissu sombre faisait ressortir le bleu-gris de ses yeux, ses traits, il semblait bien plus âgé qu’il ne l’était en réalité avec un de ces complets. Il n’aimait pas ces costumes blancs, ou les cravates d’une autre couleur que le rouge ou le noir, gris passe encore, car il trouvait ce genre d’excentricité absolument ridicule. Pour lui, un costume devait être sombre, chemise blanche, cravate. Même le nœud de papillon était à proscrire si on ne voulait pas avoir l’air d’un pingouin échappé de sa banquise. Le jeune homme soupira. Il détestait ces soirées, elles engendraient beaucoup trop de pression, surtout car il n’avait pas désiré s’y rendre seul, préférant dès lors prendre pour cavalière une amie d’enfance. Ainsi, si il le voulait et si il en avait la possibilité, il pouvait finir la soirée dans les bras d’une autre sans risquer de la froisser, il pourrait aussi observer les autres filles présentes dans leurs robes satinées sans risquer de s’attirer des regards noirs de sa cavalière. Oui, y aller avec une amie était une excellente solution à toute cette pression. Il savait qu’elle serait sublime, elle l’était toujours, il ne risquait donc pas d’avoir honte d’elle, les apparences seraient sauvées. Car dans le fond, le bal importait peu, c’était ce qui venait après qui l’avait réellement décidé à sortir le nez de ses livres en cette froide soirée. Cette After si prometteuse. Il pensait dores et déjà aux nombreuses filles éméchées, à celles qui se jetteraient sans vergogne aux pieds du premier venu. Il ne ramasserait pas n’importe qui, seule une fille de bonne famille et au sang pur pourrait partager sa couche, mais tout de même, voilà bien longtemps qu’il ne s’était pas laissé aller aux plaisirs de la chaire et cela commençait à lui manquer.

Le jeune homme fut heureux de constater qu’il n’avait pas fait attendre sa cavalière. Il était, après tout, un gentleman, et considérait que c’était à lui de l’attendre, dans la mesure du raisonnable, tout de même, et seulement parce qu’elle était une sorcière sang pur de bonne famille. De toute façon, il ne se serait pas rendu avec elle au bal si elle ne répondait pas à ces critères. Enfin, Sutton arriva. Il la dévora des yeux. Elle avait bien grandi, il peinait à la reconnaître. La mâchoire du jeune homme se crispa, enfin, il se rappela qui elle était, qu’elle était intouchable, qu’il la considérait presque comme une petite sœur. Son regard sombre glissa pourtant sur les courbes de la jeune femme, sublimées dans le vêtement qu’elle portait. « Tu es sublime. » Il n’avait pas besoin d’en dire plus, il suffisait de voir son regard pour comprendre qu’il en pensait chaque mot, et plus encore. Il prit le bras de la demoiselle et ils s’en allèrent vers la Salle de bal où la soirée battait déjà son plein. Ils n’avaient pas voulu s’y rendre dans les premiers. Seuls les élèves de rang inférieur faisait cela, aller tôt au bal pour se montrer, eux n’avaient pas besoin de ça, quelque fut l’heure à laquelle ils seraient venus, ils auraient de toute façon fait bonne impression. Mais très vite l’ennuie le gagna une fois sur place. Il attendait avec impatience les festivités qui suivraient. Enfin, il repéra Orion, il lui fit la grimace, lui faisant bien comprendre qu’il n’avait qu’une hâte : s’en aller. « Tu veux boire quelque chose ? » Il redoutait l’épreuve de la danse, quoiqu’il fut un excellent danseur, il avait juste toujours l’impression d’être idiot quand il se mettait à danser. Enfin, sa sœur arriva. Il n’en crut pas ses yeux. Elle était sublime, mais plus encore que ce à quoi il s’était attendu. « Viens. » Pas un ordre, plus une suggestion à laquelle elle ne pouvait dire non, mais c’était dit avec tellement de délicatesse qu’elle ne lui en tiendrait pas rigueur, il le savait. « Orion. » dit-il pour saluer son ami. « He bien, chère sœur, si tu voulais faire une entrée remarquée, c’est réussi. » Il la regarda d’un œil critique au départ, pas franchement heureux des regards qui s’attardaient sur la courbe de ses hanches. Mais il ne fit aucun commentaire, pas en public du moins, et il ne voulait pas se disputer avec la jeune femme, pas ce soir. Il se félicita intérieurement d’avoir supplié son meilleur ami d’inviter sa sœur, ainsi, elle était entre de bonne main. Enfin, il se retourna vers sa cavalière qu’il n’avait pas oubliée et lui adressa un sourire amusé. « Tu veux peut-être danser ? »

Un bal. Ce n’était qu’un simple bal, et pourtant… depuis son plus jeune âge, la belle avait rêvé cet instant, encore en encore. Elle avait été comme toute petite fille, naïve, un peu trop parfois, mais rêveuse et elle voyait chaque année en cette occasion, une excellente raison de ruiner son père afin d’obtenir la plus belle des robes de tout le château. La candide Poufsouffle était loin d’être superficielle, seulement, bien au fond d’elle, elle avait ce goût des contes de fées, des longues robes de princesse et de ces interminables valses desquelles elles songeaient depuis sa tendre enfance. Luce était l’une de ces jeunes filles de bonne famille qui, ayant grandit dans l’excès ne savait pas ce que c’était que de manquer d’argent et, coupablement, elle se justifiait les dépenses pour sa robe de bal comme légitimes vu que le reste de l’année elle demandait très peu, si ce n’était rien, à son paternel. La sorcière était plutôt autonome, travailleuse et n’avait jamais hésité à mettre la main à la patte pour obtenir ce qu’elle désirait réellement. Elle avait passé du temps, beaucoup de temps, le visage illuminé devant les boutiques de Londres afin de trouver le modèle qu’il lui fallait, l’apparat parfait, sa robe à elle, pour le bal, afin d’être l’espace d’une soirée la plus belle dans d’autres yeux que dans ceux de son frère. Eliot n’apprécierait pas le choix définitif, certainement pas et elle sentait déjà son regard accusateur, trop protecteur aussi, posé sur elle, regard qu’elle devrait supporter le temps d’une soirée, mais le rêve d’une soirée inoubliable en valait largement la chandelle.

Elle s’était fait du mouron, la jeune Yaxley… Qui pouvait être assez fou pour l’inviter à un bal auquel participerait Eliot Yaxley ? La réputation de son frère n’était pas franchement honorable à l’intérieur des murs du château et à vrai dire, il était plutôt redouté. Combien de prétendants avait-il fait fuir sous prétexte qu’ils n’étaient pas assez bien pour Luce ? Elle aurait été dévastée, la pauvre, si personne ne lui avait proposé, après tout… toutes ses amies avaient déjà un cavalier depuis des mois et elle soupçonnait Eliot d’avoir dissuadé tous ceux qui l’espace d’un instant avaient pensé à l’inviter, tout comme elle le soupçonnait d’avoir mandaté son meilleur ami pour inviter sa sœur afin d’éviter une déception prévisible. Orion était un garçon mystérieux qui ne montrait pas la même chose aux autres que ce qu’avait su découvrir Luce au fil des années. Digne héritier de son père, il avait hérité du physique avantageux des Dolohov, c’était un jeune homme responsable, juste et loyal envers ses véritables amis. Les deux familles avaient toujours été très liées, même après l’exil des Yaxley en Italie, les visites étaient régulières. Ils avaient grandi ensemble et aujourd’hui, voilà qu’il l’invitait au bal. Elle se rappelait encore, quand plus jeune, secrètement le soir, elle pensait à lui. Il était plus vieux, plus fort, intouchable, et longtemps la belle crût en être éperdument amoureuse mais au fond. Amourette infantile qui lui brisa le cœur le jour où Orion eut sa première petite copine. Il était le meilleur ami de son frère, elle la meilleure amie de sa sœur et au fil des années, le Serpentard était devenu pour la Poufsouffle comme un second grand frère et là où Eliot se montrait trop dur, bien souvent, Orion savait se montrer compréhensif.

Les mains moites, la sorcière avait enfilé sa robe blanche, décolleté tout le long du dos, reprenant au haut des reins. La couleur de la pureté était encore celle qui lui allait le mieux, fragile, la sorcière avait préféré la sobriété d’un blanc pur aux couleurs joyeuses de l’été, après tout, c’était un bal et pas une fête de campagne et cela signifiait pour elle qu’elle se devait d’être un minimum sophistiquée. Elle regrettait de ne pas avoir trouvé une robe bouffante, de celles que portaient les grandes dames dans les palais autrefois. Luce était particulièrement fine, un peu plus que la moyenne donc c’était avec grâce que sa robe près du corps épousait la courbe de ses reins, les rondeurs de sa poitrine et flottait dans l’air avec une sensualité non négligeable à chacun de ses pas. Perchée sur une paire d’escarpins blancs elle se refusait de penser à ses pieds qui seraient très certainement meurtris le lendemain, une soirée, une unique soirée. La blairelle devait bien avoir passé une heure devant le miroir à tenter de dresser sa crinière désordonnée avant de trouver un résultat qui la satisfaisait à peu près. Elle avait craqué pour un chignon sauvage qui laissait s’échapper deux fines mèches sur le devant de son visages avant de parfaire le tout avec une paire de boucle d’oreille en diamants qu’elle avait héritée de sa défunte mère. Après s’être apprêtée d’un maquillage moins sobre qu’à l’habitude mais non vulgaire pour autant, il était déjà l’heure de rejoindre Orion et les Yaxley n’avaient qu’une parole ; jamais de retard.
Arrivée en haut du grand escalier qui menait à la salle de bal, Luce se permit une légère pause afin de repérer son cavalier et de guetter la possible présence de son aîné. C’est après quelques minutes qu’elle aperçut Orion à quelques pas d’un groupe de première année excité d’assister à son premier bal. D’un pas assuré, la sorcière descendit les escaliers, concentrée, jouant le tout pour le tout afin de ne pas se casser une jambe à quelques pas de son ami. Elle posa une main douce et chaude sur l’épaule du Dolohov qui se retourna d’un coup, trop habitué sûrement aux mauvaises surprises de ses ennemis qui pouvaient survenir depuis derrière. La blonde adressait un sourire chaleureux à son interlocuteur qui semblait avoir perdu tout ses moyens à sa simple vision. Elle s’amusait de la situation intérieurement, et si la petite fille qu’elle avait été avait su qu’un jour elle laisserait sans voix le grand Orion Dolohov, elle n’aurait pas hésité à jouer de ses charmes pour l’attraper dans ses filets, mais tout ça, c’était du passé et bien qu’elle estimait le meilleur ami de son frère comme personne d’autre au monde, elle ne se voyait pas partager sa vie avec lui, il était trop dur, trop froid avec le monde, trop comme Eliot, ils étaient trop différents. Et voilà qu’elle rigolait, doucement, gentiment devant la gêne de son ami qui reprit alors ses esprits et c’est d’une voix amusée qu’elle lui répondit : « Et bien c’est que t’es pas vilain non plus Orion, d’ailleurs tu vas très certainement en faire tomber plus d’une ce soir. » Et lors de sa bise, elle passa un bras autour de son cou et le prit dans ses bras, une accolade, amicale, pas ambiguë du tout, elle agissait avec Orion comme elle l’aurait fait avec Eliot.

C’est alors qu’une voix familière retentit derrière elle et, heureuse, elle se retourna brusquement, un peu trop d’ailleurs parce qu’elle serait tombée si Orion ne l’avait pas rattrapée. C’était du Luce tout craché, petite boule d’énergie imprévisible, soleil rayonnant toujours. Elle fit un baiser sur la joue de son frère qui comme à son habitude était radieux et lui murmura à l’oreille : « Fais gaffe à ta cavalière grand frère, une femme c’est fragile tu sais. Et t’es tellement beau aujourd’hui que je suis certaine qu’elle est déjà tombée amoureuse de toi, lui brise pas le cœur, du moins pas ce soir. Ce bal, c’est notre rêve à toutes. Au passage je t’aime et évite de me surveiller toute la soirée, Orion sera là, te fais pas de mauvais sang. » Eliot prit alors sa cavalière par le bras et, après avoir lancé un sourire taquin et attendri à sa sœur, il s’en alla sur la piste. Regardant Orion, spectatrice de sa beauté du soir, elle ajouta d’un sourire franc en lui tendant son bras : « Ca me fait très plaisir d’être là avec toi ce soir, c’est un peu mon rêve de petite fille qui se réalise. » Devant le regard interrogateur de son ami, elle ajouta d’un regard entendu : « Va pas te faire d’idée, j’étais jeune et naïve. Mais ça enlève rien au charme de la soirée » Après tout, une Yaxley se devait de ne jamais être fausse, toujours honnête envers ses proches et toujours polie, ce qu’elle tentait de faire depuis toujours.

Xèlis était ravi de voir que sa sœur semble si heureuse d'être là. Il l'était aussi sans aucun doute, mais pensait à ses parents tout de même surtout à sa mère qui devait être toute seule chez eux. Ce n'était pas vraiment agréable de l'imaginer seule avec un verre de champagne à la main pour fêter noël qui était avant tout une fête familiale. Il se disait pourtant que ce n'était plus vraiment à lui de s'inquiéter de tout ça et qu'elle savait bien se débrouiller toute seule. La robe de sa jumelle était une pure merveille et il était vraiment admiratif qu'elle ose se mettre tant en valeur. Andkety évoqua les films de leur enfance et il était vrai que la grande salle en avait un air, le château lui même semblait tout droit sortit d'un compte, il sourit à cette pensée, leur enfance avait vraiment été parfaite. Il aurait tant aimé que tout redevienne comme avant.

« Oui ça donne quelque chose de … magique.»

C'était une réflexion un peu idiote, bien sur, toute était remplis de magie à poudlard, mais Xèlis ne trouvait pas d'autre terme adéquats pour qualifier la décoration et ce qu'il en ressortait. Il s'en voulu d'avoir embêter sa jumelle avec des questions qui pouvaient encore attendre. Il sentait qu'elle n'avait pas vraiment envie d'y répondre et pourtant il aurait tant eu besoin de réponse. Elle avait envie de s'amuser et lui aussi aurait du en avoir envie. Les souvenirs encore bien trop présent l'empêcher d'être aussi joyeux qu'elle et pourtant il devait tout faire pour qu'elle ne s’inquiète pas trop de ces pensées morbides.

« Pardon, je ne voulais pas t'ennuyer avec ça, mais … je ne sais pas j'ai envie d'avoir des réponses, mais tu as raison laissons-ça pour une autre fois, tu promets que tu répondra à mes question plus tard?»

Il tenait à s'assurer une conversation avec sa jumelle sur tout ce qu'il avait en tête, peut être était-il près à lui avouer ce qu'il avait subit, bien qu'il en doutait encore, mais il éprouvait le besoin d'en parler à quelqu'un et ce quelqu'un ne pouvait être que sa sœur jumelle. Les élèves étaient tous occupés de leur côté et c'était amusant de voir que chacun avait porté attention à sa tenue et observait celle des autres, c'était comme si un code vestimentaire était en marche. Le jeune homme acquiesça à la proposition de sa jumelle, il se souvenait de ce jeu là et du temps que tous les deux avait pu passer à y jouer avant que les choses ne devienne compliquées.

« Oui pourquoi pas, je pense qu'on a ce qu'il faut par-ici, »

Avoir un ami comme Amadeus, c’était un peu comme s’être trouvé ce grand frère qu’elle n’avait jamais eu, une relation purement platonique que rien ni personne ne pourrait bouleverser. Elle chérissait énormément cette amitié car elle savait que peu importe son problème, elle pourrait toujours se tourner vers le vert et argent qui avait déjà fait ses preuves en matière de confiance, l’écoutant patiemment à chaque fois qu’elle se confiait à lui sur Orion. Elle n’aurait jamais pu parler aussi ouvertement à ce dernier sur un quelconque autre garçon au risque d’en devenir vert de jalousie. Entre elle et Amadeus, ce genre de problème ne se posait pas. Elle était bien trop amoureuse du Dolohov pour risquer de s’éprendre de son autre ami d’enfance. C’était d’ailleurs pour cela qu’elle avait décidé de se rendre à cet événement avec lui, elle savait qu’Orion serait jaloux, car Amadeus et elle étaient proches, et Ivy pourrait se défendre en soutenant que jamais rien ne se passerait entre elle et el Goyle, ce qui était vrai. La rouge et or savait aussi que le jeune homme en convoitait une autre et qu’il cherchait lui aussi à la rendre jalouse, c’était donc dans leur intérêt à tous les deux de se rendre à ce bal au bras l’un de l’autre. De plus, la jeune femme savait qu’elle ne s’ennuierait pas aux côtés du vert et argent. Ils passaient souvent du temps ensemble, se connaissaient si bien, ils avaient depuis longtemps laissé tomber les longs silences gênants, à dire vrai elle se demandait souvent si il n’y en avait jamais eu entre eux. Cette soirée aux côtés d’Amadeus, c’était exactement ce dont elle avait besoin pour s’aérer l’esprit, ne plus penser à cet Autre, à sa relation avec Orion qui, de plus en plus, soulevait des questions du côté de la jeune femme qui ne savait plus trop où elle en était vis-à-vis de son ami et amant. Le sexe compliquait tout, mais les sentiments encore plus et il était clair qu’elle ne ressentait pas que de l’amitié à l’égard du Dolohov.

« C’est rien. L’attente est récompensée. » La jeune femme esquissa un sourire et rougit. On aurait pu penser qu’Ivy était une personne sûre d’elle, consciente de sa beauté, de ses atouts, mais ce n’était pas vraiment le cas, au contraire, elle était plutôt modeste, jamais satisfaite même et les compliments la faisaient toujours sourire et rougir, même si elle en recevait fréquemment. « Tu n’es pas mal non plus Ama’, tu devrais t’habiller en pingouin plus souvent tu sais, tu les ferais vraiment toutes tomber. » L’habille du pingouin était une blague entre eux. Ayant l’habitude de se croiser aux dîners mondains réunissant la plus part des sangs-purs, ils se voyaient souvent dans des tenues chics et habillées, or Ivy avait toujours détester ces repas, ces évènements auxquels elle était sommée d’aller pour représenter son nom, car elle était la dernière Mulciber. Elle y allait déjà du temps où ses parents étaient encore vivant, aussi eu-t-elle une pensée pour sa mère qui aurait adoré voir sa fille revêtir cette robe qui lui avait un jour appartenu. Son cœur se serra dans sa poitrine, elle évitait généralement de penser à ses parents, à leur mort mystérieuse, à sa solitude. La Gryffondor chassa rapidement toute trace de mélancolie de son regard et arbora son plus beau sourire. « En fait tu n’as pas besoin du costume, tu les fais déjà toute craquer, j’en suis sûre. » Elle s’esclaffa avant de prendre le bras de son ami, prête à se jeter dans l’arène.

Son pas était mal assuré, elle ne se sentait pas à l’aise et cela se voyait. Elle avait pourtant l’habitude de ce genre de mondanité, avec grandi dans ces milieux depuis toujours, mais elle n’avait jamais vraiment eu l’impression d’y trouver sa place. Tout était trop ennuyeux, trop calculé. Elle aimait la spontanéité, la franchise, or ces évènements suintaient l’hypocrisie. Les sourires qui étaient lancés, les compliments, tout n’était que faux semblants et la jeune Gryffondor ne supportait pas cela. Elle inspira un grand coup et entra dans la Grande Salle, se cramponnant au bras du vert et argent comme si sa vie en dépendait. Tout son manque de confiance en elle ressurgit soudain. Bien sûr, elle n’en montrait rien, laissait tout le monde penser qu’elle n’avait aucun problème de ce genre. Et pourtant, Ivy ne croyait pas en elle, elle avait toujours l’impression de devoir en faire plus, mais pas trop. Son sourire se crispa, mais elle savait qu’Amadeus trouverait les mots pour la calmer. Il parvenait toujours à la faire sourire et à ce qu’elle passe un bon moment.

« Pas encore, mais elle doit trainer dans un coin avec McFarlane. » Elle le sentit se crisper et comprenait ce qu’il ressentait. Elle aussi craignait de voir Orion au bras d’une autre, elle sentait déjà un nœud se former au creux de son estomac, son cœur battre un peu plus vite. Quand elle le repéra enfin, elle eut l’impression que quelque chose se brisait en elle. Cette soirée devait être la leur et pourtant elle avait le sentiment qu’un fossé les séparait à présent. Elle avait tenté de lui sourire, mais en vain, n’attirant de sa part qu’un regard noir empli d’une colère sourde. Elle savait à quoi s’attendre en acceptant de venir avec un autre. Dans le fond, elle connaissait Orion par cœur et était bien consciente de sa jalousie. Et pourtant, elle l’avait fait quand même. Pour l’ennuyer un peu tout de même, lui prouver que, peut-être, elle n’était pas que à lui, pas entièrement du moins et qu’elle pouvait donner son attention à un autre. « Il devrait se rendre compte de la chance qu’il a d’avoir tes faveurs. » La jeune femme lança un sourire sincère à Amadeus, touchée par le compliment. « C’est gentil. Dénérys devrait aussi se rendre compte de sa chance. » Elle était on ne peut plus honnête. Elle avait énormément d’estime pour Amadeus et trouvait cela dommage qu’il s’attache ainsi à une femme qui, peut-être, ne l’appréciait pas de la même façon, pas à sa juste valeur du moins.

« Ashara est magnifique… mais qu’est-ce qu’elle fait avec ce crétin de Zabini ? » Ivy eut un sourire amusé. Elle reconnut dans son ton l’influence de la jalousie. Il tenait à Ashara et la Gryffondor était persuadée qu’il l’appréciait plus à elle qu’il ne le laissait entendre. « Elle est vraiment belle. » Le ton de la jeune femme était calme, elle était impressionnée par la Serdaigle, quoique pas vraiment car cette dernière semblait toujours sublime aux yeux de la rouge et or. « Rassure moi, je te fais plus d’effet que lui ? » Elle leva discrètement les yeux au ciel, se disant que c’était bien un comportement masculin que de demander ce genre de chose, mais dans le fond, elle faisait pareil quand elle voyait une autre auprès d’Orion, quoique dans l’autre sens. Dans ces moments, elle avait tendance à se rabaisser et à se demander pourquoi le vert et argent passait autant de temps avec elle alors qu’il y avait tellement de filles tellement mieux qu’elle dans le château. « Évidemment ! » s’exclama-t-elle. « Tu sais bien que selon moi tu pourrais avoir n’importe qu’elle fille de l’école si tu le voulais. » Elle lui sourit gentiment, tentant de le réconforter. « Tu veux aller boire un verre ? Je crois qu’un peu d’alcool nous ferait bien à tous les deux. » Elle voulait parler avec Orion aussi, tenter de comprendre cette animosité qu’il portait à son égard, mais alors qu’elle se retournait, le jeune homme lui lançait un long regard froid avant d’emmener sa cavalière vers la piste de danse. À nouveau, la rouge et or eu le sentiment que son cœur se déchirait. Elle tenta de ne rien laisser paraître, mais ses yeux se troublèrent légèrement, gagné par l’émotion qui s’agitait en elle.