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C’était une tâche ingrate, endormante, tout à fait inconcevable pour un tête-en-l’air comme Heloym. Lui qui n’appréciait ni se concentrer trop longtemps ni faire de tâches ingrates, il était servi. En plus, Silver, à côté de lui, semblait s’amuser comme jamais. Le brun se leva de sa chaise, trébucha jusqu’à l’armoire, prit une fiole dans l’armoire et consulta l’étiquette. Avec la feuille et plume qu’il avait emporté, il écrivit le nom de la potion et sa date de fabrication, avant de la ranger dans l’armoire de gauche. Il s’étira longuement, les membres noués de courbatures. Il ne s’était toujours pas remis de cette bataille injuste contre Silver. C’était deux semaines plus tard, dans un cachot humide et désagréablement puant de Poudlard. Le professeur Flint, délicieusement sadique, leur avait envoyé tout deux un parchemin leur indiquant une heure, un lieu et en précisant que la sentence serait doublée en cas d’absence. Finalement, il avait accueilli les deux jeunes hommes en leur disant qu’ils allaient faire de l’archivage pour les trois heures à venir – l’école avait zéro tolérance pour les bagarres moldues, apparemment – et qu’il était dans la salle d’à côté donc inutile de se rebattre : il interviendrait aussitôt. Cela n’empêchait pas Heloym de bailler toutes les dix minutes, de soupirer toutes les secondes et de s’étirer toutes les demi-heures. Cela faisait maintenant deux heures qu’ils étaient là et il avait l’impression que chaque microseconde était plus longue que la précédente. Il se serait damné pour être avec les autres, à la tour Gryffondor, en train de gratter sur leur parchemin de Sortilèges à rendre pour le lendemain.

S’emparant d’une seconde éprouvette, il écrivit la référence sur le parchemin maintenant noirci d’encre. Il posa avec une douceur prévenante l’objet en cristal dans son support à côté et retourna à la table, où il s’assit. Il se prit la tête entre les mains, ferma brièvement les yeux avant de troquer son parchemin rempli contre un vierge. Et c’était parti pour une autre feuille ! Il était vraiment démoralisé. Et tout engourdi. Et, le pire, il avait encore mal. Non, le pire : Silver semblait dans son élément, apparemment que peu dérangé par la tâche terrible dont Flint les avait affublés. Il débordait de peur et de colère pour le Pouffsouffle. Son nez lui faisait mal chaque fois qu’il osait le toucher, malgré les soins attentifs de l’infirmière, et il ne comptait même pas les douleurs furieusement irradiantes qui l’avaient secoué en allant à l’infirmerie. Et même après cela, quand son alarmant état avait finalement été soigné, il avait eu encore mal pendant des nuits et des nuits, faisant des cauchemars où le blason jaune venait l’achever dans son sommeil, où il se faisait battre à mort par le blond. Rien de bien joyeux, donc.

Finalement, après avoir rempli une bonne moitié de son parchemin, il décida qu’il était temps de se reposer. Il restait environ une demi-heure avant la délivrance, la liberté, la normalité, le devoir de Sortilèges – et cette demi-heure ne serait bien utilisée qu’en se reposant. Il trouvait qu’il avait fait du bon travail, soigné et sérieux comme il était – mais là, il était définitivement lassé, ennuyé, fatigué et courbaturé. Il posa soigneusement le parchemin la plume de côté, boucha son encre, et croisa les bras sur la table, y plongeant délicieusement le bout du nez. Rien de tel que ça après une dure journée de labeur. Il ferma les yeux, humant silencieusement l’odeur du feu de bois de Gryffondor qui parfumait ses vêtements – il avait passé sa nuit à côté du feu, dans un fauteuil, à rêvasser et à contempler les flammes – et sourit légèrement à l’obscurité. Pour un peu plus, il aurait pu oublier la présence de Silver Crivey.

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C'était délicieux. Pour la première fois depuis au moins vingt-quatre heures, le brun pouvait enfin trouver un peu de réconfort et de repos dans le petit havre de tiédeur qu'il venait de se créer. A vrai dire, c'était bien mieux que délicieux. C'était presque jouissif. Il sentait enfin ses muscles se relâcher, se détendre. Enfin. Il n'avait attendu que ça, tuant la fatigue, l'ennui et les courbatures en ignorant tous les signaux que son corps lui envoyait. D'autant plus qu'il savait que Silver travaillait comme un fou - car il lui semblait l'avoir entendu, le guerrier viking, soupirer vers sa droite - alors que lui… lui se reposait. Il ne pensait pas que le Pouffsouffle pouvait lui reprocher quoique ce soit. Parce qu'en plus de le tuer, de lui faire du mal comme jamais il n'avait eu mal, de le traîner plus bas que terre et de lui empêcher d'avoir un ami dans sa propre maison des lions, il voulait aussi lui faire des reproches ? Et puis quoi encore ? Il voulait aussi qu'il danse en tutu jusqu'à avoir son pardon ? N'importe quoi. Terriblement n'importe quoi.

Idiotement, le rouge se sentait comme protégé par son statut de victime, de pauvre gamin à qui on a cassé le nez pour 'aucune raison'. Mais il y en avait une, de raison. Incompréhensible pour le brun ; coulant de source pour le blond. Mais comment l'enseigner à un pauvre gars qui a toujours préféré se renfermer sur lui, oublier les autres et l'amour qu'il peut avoir pour eux dans le simple désir de se protéger ? C'était impossible. Ils avaient tout de différent, Silver et Heloym. Tout les séparait. Et pourtant, ils pouvaient bien s'entendre - leurs devoirs de Botanique en étaient les preuves écrites. Mais parfois… ça ne passait pas. Voilà. Juste ça. C'était idiot mais c'était ainsi. Et il fallait bien avouer que le lunatisme de l'un y était pour grand chose.

Silver l'agaçait fortement, désormais. Et cet agacement constant fut porté à son paroxysme quand le blason jaune… lui envoya une balle. Certes, c'était une stupide balle en mousse d'une couleur jaunâtre immonde qui n'avait rien à faire là… mais tout de même. Le simple impact sur sa tête sortit le brun de ses pensées et, accessoirement, de son court repos salvateur. Il allait le tuer. Il allait le tuer, se répétait-il sans cesse. Il savait parfaitement que la chose n'arriverait jamais, qu'il était trop lâche, trop idiot, maladroit, faible, nul pour pouvoir un jour envisager de tuer Silver Crivey… mais tout de même. Le coeur y était. Et quand le blond, certainement inconscient des messages de mort que lui envoyait Heloym par la pensée, lui fit : « Ça va, je ne te dérange pas trop ? », Heloym crut bel et bien se consumer littéralement de rage. Il allait le tuer. Le tuer et l'enfermer dans une armoire avant de l'enflammer un soir de pleine lune pour que le reste de son cadavre soit dévoré par un loup-garou. Oh, évidemment, June serait triste un peu mais ça lui passerait. Et personne ne se douterait jamais que c'était ce lâche, cet idiot, ce maladroit, ce faible, ce nul d'Heloym qui avait fait cela. Le plan était limpide, clair, intense dans son esprit. Légitime, même. Il n'avait pas le droit. Il n'avait pas le droit. Le tuer était la meilleure option. Oui, voilà. Il bouillait littéralement de rage.

Ses poings s'étaient fermés d'eux-mêmes mais il trouva tout de même le courage de se redresser sur sa chaise quand Crivey eut la bonne idée de lui renvoyer une seconde fois la balle sur la tête, voyant qu'il restait sans réponse. Le lion d'or grinça des dents, serra ses mâchoires à se faire mal, mais réussit à garder contenance. Il se tourna et croisa le regard du second de jeune homme. On voyait bel et bien brûler les milles feux de l'Enfer, le dégoût, la colère, la rage que lui inspirait l'odieux personnage qui lui avait cassé le nez. « Désolé. » réussit-il à grincer, finalement, après une longue joute silencieuse de regards. Il ne semblait pas l'être. « Et pour répondre à ta question, non, ça va. Du moment que tu la fermes. » Heloym ne savait pas trop d'où il pêchait cette audace, cette acidité. De pas très profond, vue la simplicité avec laquelle la remarque était sortie. Silver, apparemment, réveillait des facettes à ce jour inconnues de son caractère. Il adressait un dernier regard noir à son compagnon d'infortune et retourna à sa position - affalé sur sa chaise, il n'osa toutefois pas fermer les yeux, brûlant de rage. Il allait le tuer.

Spoiler:

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Ce mec était réellement imbuvable. Impossible à vivre. Heloym plaignait sincèrement ses camarades de dortoir – même si les frasques de ses derniers, en compagnie ou non de Silver, laissaient vaguement entendre qu'ils s'entendaient plutôt bien. Heloym, lui, semblait constamment en conflit avec le reste de sa maison. Et, pour ne rien arranger, le reste des quatre illustres Maisons de Poudlard lui tournaient le dos. Il était irrépartissable. Le Choixpeau Magique avait dû s'en faire des suées froides, des cas comme ça. N'appartenant nulle part, ne savant pas trop où aller, détaché de tout, ayant envie de tout... Pour l'instant, toutefois, il se concentrait sur Silver derrière dont il devinait la colère. C'était comme une douche brûlante sur son corps, toute cette colère, toutes ces ondes négatives. Quelques images s'imprimèrent sur ses pupilles, terribles visions de morts sensibles à la soif de violence du jeune homme derrière lui. Il frissonna légèrement, ne réagit qu'à peine. Habitué, il serra les dents sans rien dire, laissant l'autre vaquer à ses occupations – au plus grand plaisir du blason rouge et or, il l'avait finalement laissé somnoler tranquillement.

Il semblait enfin avoir un peu de bon sens. Enfin non. Le vrai terme aurait été de dire qu'Heloym semblait enfin avoir un peu de chance – car si cela n'avait pas plu au blond, si sa colère avait eu le bonheur d'être relâchée on n'aurait pas entendu parler d'Heloym avant un mois au moins, emplâtré qu'il aurait été à l'infirmerie. Il ne médita pas du tout sur cela, le brun. Non, à la place, il pensait à ces terribles visions, à ces terribles compagnons, à ces terribles moments passés dans cette école. A la liberté qu'il aurait en la quittant. A l'inutilité qu'il représenterait. La nullité tout court, plutôt. Il soupira longuement – et sursauta comme un fou lorsque le Pouffsouffle envoya un violent coup de pied dans sa table. « Soit tu m'aides, soit je m'arrange pour faire en sorte que la retenue dure jusqu'à la fin de l'année. C'est simple, il me suffit d'un sort pour défaire tout ce que JE viens de ranger. Tu seras ainsi convoqué tous les soirs jusqu'à ce que le travail soit fait ... » « T'es sér... » Mais Heloym fut coupé quand le sol commença légèrement à bouger, onduler, et des feuillets commencèrent à s'envoler – des magazines, pensa le brun. Les éprouvettes et autres verreries tremblèrent un instant mais, à son plus grand plaisir, ne se brisèrent pas sur le sol. Heloym se sentait vraiment mal, avec le sol (qui avait finalement arrêté de bouger, ouf) et le reste de la pièce qui commençaient à se brouiller autour de lui.

« Dois-je continuer ? Tu vas rester enraciné dans ta procrastination ou tu vas venir m'aider ? » Cette fois, le brun s'attaqua à la chaise et Heloym en tomba, pris par surprise et dans un énième sursaut nerveux. Il recula comme il pouvait du Pouffsouffle, soudainement apeuré, se rendant une énième fois compte de sa supériorité en tout par rapport à lui. Lui qui était sur le sol et l'autre fermement campé sur ses jambes... c'était vraiment désagréable. Terrible, comme vision. Encore une fois, il s'échappa de quelques mètres en arrière. « Mais t'es complètement taré, mon pauv... » Il vit Silver lever sa baguette, menaçant et, aussitôt, les mots se précipitèrent d'entre ses lèvres : « non, non, c'est bon, je vais t'aider ! Arrête ça, ok ?  Silver ! Je vais t'aider, c'est bon, baisse cette fichue baguette !» Et il n'accepta de se lever que quand ce fut fait. Une fois sur ses pieds, on pouvait vaguement entendre une litanie d'insultes sortir d'entre ses lèvres et, baissant les yeux, il entreprit de ramasser les magazines éparpillés et de les poser sur la table pour, déjà, tous les rassembler. Très vite, il se mit à trier et on pouvait très clairement, désormais, entendre le « je le déteste, je le déteste, je le déteste » qu'il répétait continuellement. Et quand, enfin, tout le carnage qu'avait accompli Crivey fut classé sur les tables, par thème et par collection puis par parution, il se tourna vers son compagnon d'infortune. #6644ff« T'es fier de toi, j'espère ? » lui siffle-t-il avant de se pencher pour s'emparer d'une feuille et la remplir de références. Encore. Eternellement, à ce qui lui semblait.

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« Si tu me provoque, je te fais recommencer. » Sa remarque lui fit récolter un regard hostile d'Heloym qui, pourtant, ne dit rien de peur qu'il réalise sa menace. Continuant de grommeler, Heloym vérifia l'ordre des magasines et leur alignement, afin qu'ils soient parfaits. Une fois satisfait, il les entreposa dans une armoire qui contenait que des ouvrages du même genre, s'empressant de classer aussi ceux qui y étaient déjà afin que tout soit référencé de la même manière. Il écrivit toutes les indications sur la feuille dont il venait de s'emparer et, une fois l'armoire pleine, il l'accrocha à la poignée de la porte pour que les lecteurs puissent ranger comme il se fallait après lecture. Heloym parcourut la petite pièce du regard et se mit à s'emparer de tous les bocaux qu'il voyait, ceux étiquetés de façon non claire. Enfin, il s'assit à une table où il les avait empilé et prit aussi un grimoire pour pouvoir les annoter correctement de leurs noms.

Finalement, un grondement sourd le coupa dans ses recherches et il tourna la tête vers Silver qui eut la bonne idée de ne pas faire exploser ce bocal qui semblait plutôt dangereux. Ils échangèrent un regard affolé et, heureusement pour eux, le Pouffsouffle fut assez prompt pour empêcher la catastrophe d'arriver. Silver se remit à ranger, finalement, comme si de rien n'était alors qu'Heloym le détaillait toujours, choqué. « Attends, si j'ai bien compris, tout à l'heure... Le blond releva les yeux vers lui, le brun fronça les sourcils. T'as pris le risque d'exploser un bocal de ce genre juste pour me donner une leçon à deux balles ? T'es véritablement fou, mon gars. Faut penser à se soigner, parfois. » Heloym soupira. Le ton n'était pas foncièrement hostile ou méchant – il tenait plus du constat soupirant. Le brun se reconcentra, cherchant dans l'énorme recueil de potions une mixture bleu cyan comme il en avait sous les yeux. Une fois trouvée, il en marqua le nom sur une étiquette qu'il colla au bocal correspondant, le mettant de côté.

« T'as vraiment un grain, Crivey rajouta Heloym. Cette fois, il en avait marre de se battre et, surtout, de cette ambiance terrible à couper au couteau. Mais t'as des bonnes raisons. Alors je m'excuse pour l'autre jour, ok ? Je le pensais vraiment pas et je suis désolé que ça ait dégénéré et qu'on soit ici à faire... ça. » Il n'adressa pas un regard au Pouffsouffle, faisant mine de se concentrer sur l'ouvrage et ses diverses indications, cherchant cette fois une mixture grumeleuse de couleur pourpre. C'était un sacré coup pour la pseudo-fierté d'Heloym. Mais, au moins se sentait-il supérieur, plus adulte que Silver. Il avait fait le premier pas. Maintenant, c'était à lui de voir s'il voulait reculer ou, lui aussi, faire un pas dans sa direction. De toutes manières, du moment qu'il tenait ses gros poings loin de lui, Heloym s'en foutait un peu.

Silver, encore sous le choc de ce qui aurait pu se passer si le bocal avait touché le sol, n'entendit pas les accusations de son camarade. Il poursuivait mécaniquement son rangement, s'accrochant aux objets qu'il déplaçait par peur de faire encore une bêtise, sonné. Il s'était vu, l'espace de quelques secondes, avec la chair mutilée, à vif, déformé à vie. June ne le reconnaissant plus et refusant de l'approcher, son père mourant de chagrin ... Toute une tragédie. Il tenait beaucoup à sa famille, bancale et anormale mais présente malgré tout. June n'avait jamais vraiment manqué à l'appel, même lorsqu'il l'avait déçu en se retrouvant à Poufsouffle. Son père, malgré l'alcool et ses faiblesses d'homme, lui envoyait de temps en temps des lettres parfaitement claires, encourageantes. Dans la dernière qu'il avait reçu, il lui disait qu'il était fier de lui. Silver en avait presque pleuré d'émotion. C'était la première fois que son père le disait. Jusqu'ici, seule June avait eu le droit à cette petite phrase bienfaitrice.

« T'as vraiment un grain, Crivey. Mais t'as des bonnes raisons. Alors je m'excuse pour l'autre jour, ok ? Je le pensais vraiment pas et je suis désolé que ça ait dégénéré et qu'on soit ici à faire... ça. » Étonné, un peu désorienté par ce brusque retour à la réalité, Silver tourna la tête vers son camarade de Gryffondor. Heloym ne le regardait pas, il poursuivait son rangement et le classement dans les registres. Il fallut quelques petites secondes au Poufsouffle pour se souvenir du contexte, de pourquoi ils en étaient là à ranger les annexes de la salle de potion. Ah, oui. La bataille près des serres de botanique après un cours désagréable durant lequel Heloym avait été imbuvable. La confrontation, qui avait mené à l'insulte dévastatrice. On ne touchait pas à June. Ils s'étaient battu et Heloym avait récolté un nez cassé et une chemise maculée de sang.

Mais Silver ne voulait plus se battre. Ce n'était pas dans sa nature. Il ne le faisait que parce qu'il se pensait défenseur de l'honneur de sa soeur. Parce qu'elle était sa seule figure maternelle, sa soeur, sa meilleure amie, sa confidente ... Il ne lui restait plus qu'elle, de solide, de lucide. Son père était ivre la majeure partie du temps et ses grands-parents étaient désormais trop vieux, placés en maison de retraite magique, au fin fond de leur campagne anglaise. Il allait les voir à chaque vacance, longuement.
Finissant de ranger les bocaux d'ingrédients aquatiques, il murmura finalement « Désolé, pour ton nez. Je n'aurais pas du te frapper. » Il revint ensuite vers Heloym en lui prenant délicatement la plume des mains pour archiver les objets qu'il venait de mettre dans la bonne armoire. Il avait une écriture un peu particulière, penchée et en italique. Mais propre. Un peu scolaire, encore. Le rendu était élégant et à son image, un peu timide. Il reprit un peu plus fort « Pour la punition, ne t'en fais pas. C'est moi le fautif. Je suis désolé de t'avoir entraîné, d'ailleurs. » Silver leva le regard et adressa un petit sourire à son camarade, penaud mais amical.

Il ne s'attarda pas trop, cependant. Retournant vers les armoires du fond de la pièce, il en extirpa un gros paquet de feuille libre qu'il alla déposer sur les pupitres, repartant chercher le reste en lançant « Il ne reste plus que les recettes de potion à classer et ranger, archiver. On le fait ensemble ? » Il y avait bien 500 parchemins, si ce n'était plus. Véritable corvée. Mais Silver était d'attaque. Il s'installa tranquillement et se mit à l'oeuvre.