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 HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while

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MessageSujet: HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while   HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while EmptyLun 28 Mai - 10:03



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look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while

Elle avait l'air profondément rêveuse. Elle ne remarquait personne, mais on ne s'en vexait pas. On regardait juste son beau regard vairon, bleu et noisette, s'envoler vers une fantasmagorie secrète, des horizons lointains et inconnus, des rêveries indistinctes. Ses lourds cheveux, éternellement lâchés, bouclaient sur ses épaules, bondissaient sur son dos, ondulaient sur son front. Elle avait un jean sombre et un tee-shirt du même rouge que le blason des Gryffondor et balançait par intermittence ses jambes au-dessus de la surface lisse et sombre du lac noir. Elle aimait ce lieu qu'elle jugeait reposant et calme et son tempérament, habituellement fougueux, s'accordait mystérieusement avec cet environnement. Elle semblait si loin de la Joy bout-en-train qui écopait d'une heure de retenue tous les deux jours – toutes les semaines quand elle n'était pas en forme –, de cette agaçante lionne qui prenait plaisir à s'acharner sur les Serpentard, de cette amie qui ne faisait que rire et sourire parce que, si d'apparence elle ne souffrait pas, elle se plaisait à penser que la douleur cachée et enfouie en elle disparaîtrait aussi. Parfois, on voulait l'approcher, mais on s'y résolvait, par peur de briser cette éphémère reddition, cette brève vulnérabilité qu'on ne surprenait jamais sur son visage joyeux et lisse. Elle avait une autre facette, une facette plus candide, plus douce. On n'aurait su dire laquelle était la plus attachante, la plus empathique, la plus belle. Seulement, on avait l'impression, dans ce coup d’œil rapide et émerveillé, de rencontrer la véritable Joy, celle, fragile, une verroterie, une porcelaine fragile, une céramique peinte et protégée, qui brûlait de peur et se cachait derrière ses innombrables sourires et ses crises de rire intempestives. Parce qu'on ne s'attaquait pas aux gens heureux ou tout du moins à ceux qui ne semblaient jamais touchés par le malheur. Ils semblaient trop hermétiques à la souffrance ou l'infortune pour qu'on puisse s'acharner sur eux. On pouvait penser que seuls les gens déjà accablés par la douleur ou ceux, trop craints et respectés, restaient à l'abri des coups bas et des paroles médisantes. Parce que la peur avait un drôle de pouvoir sur le cœur des hommes. Mais un jour, son père lui avait dit qu'on s'étouffait parfois dans son orgueil et son apparente monstruosité. On pouvait piquer l'orgueil, cracher sur la crainte, haïr la méchanceté mais on ne pouvait rien, strictement rien, sur la légèreté et l'humour. Alors, elle s'enveloppait de sourires et de bonne humeur et, mis à part les frustrés de Serpentard, personne ne s'en prenait à elle, parce qu'on ne voyait pas de raisons de le faire. Les yeux de Joy se perdaient dans les nuages lourds et noirs de ce jour de novembre, gris, morne, froid...

Elle ne comprenait que difficilement les autres. Ceux qui avaient besoin de rabaisser pour exister. Avaient-ils une si piètre estime d'eux-mêmes qu'ils avaient besoin de faire souffrir les autres, de les mettre plus bas que terre pour enfin s'apprécier, se regarder dans le miroir et tolérer son reflet sans être pris de haut-le-cœur ? Elle ne les comprenait pas et ne cherchait pas à les comprendre. Elle ne comprenait pas non plus les victimes de ces mesquineries. Pourquoi se laisser faire traiter de moins que rien, juste pour regorger le bel orgueil d'autrui ? Involontairement, elle pensa à Heloym. Un Gryffondor de son âge qu'elle côtoyait depuis sa première année. Ils n'avaient jamais été vraiment amis. Elle avait tenté quelques approches, pour le guider vers les autres, l'amener à s'ouvrir à quelqu'un, à se lier d'amitié avec des camarades ; mais il s'était à chaque fois dérobé. Et elle, jeune femme constamment entourée, ne pouvait décemment pas comprendre le besoin de solitude et de silence. Elle vivait pleinement, dans un monde haut en couleur, gorgé de rire et de cris, d'amour et d'amitié à profusion. Elle était heureuse ainsi. Bien sûr, comme beaucoup, elle aspirait à plus : accomplir quelque chose d'important dans sa vie. Ce n'était pas l'envie que l'on parle d'elle à travers les livres d'Histoire de la magie dans encore cent ans. Après tout, avec Binns en guise de professeur, son nom entrera dans l'oreille d'un élève pour en ressortir par l'autre. Plongée dans ses pensées, elle haussa légèrement les épaules. Elle n'avait point envie de célébrité, juste pouvoir regarder sa vie et se dire qu'elle avait fini par réussir quelque chose, fonder une famille peut-être, elle qui était profondément attachée au reste de la tribu Weasley malgré ses dix-neuf ans ; réaliser son rêve sinon, puisqu'elle ne désirait que devenir joueuse de Quidditch pour vivre de sa passion et ne jamais s'arrêter. Elle n'était pas vraiment ambitieuse, juste un peu rêveuse. Alors, elle se contentait d'avancer, sourire aux lèvres, adrénaline dans les veines, et rage de vivre au cœur.

Elle cessa un bref instant de balancer ses jambes et trembla lorsque les premières gouttes de pluie effleurèrent son nez, sa peau, comme la rosée sur une fleur offerte. Elle était frigorifiée. Elle songeait déjà à sa retenue, ce soir-là. Elle pensait à son père, brisé à ses yeux de gamine blessée, à son frère, lointain pour cette jumelle trop terrorisée, aux autres Gryffondor, à Heloym aussi. C'était curieux qu'elle pensât à lui. Il n'avait jamais réellement occupé ses pensées. Elle ferma les yeux et leva le visage vers les nuages grisâtres. Pourquoi pensait-elle à lui, désormais ? Elle ne pouvait pas même espérer qu'ils deviennent amis : elle avait déjà essayé et puis, il lui semblait trop différent d'elle. Elle qui voulait vivre au maximum, quitte à se consumer trop rapidement, à devenir un brasier incandescent puis s'éteindre mystérieusement. Lui, il évoluait plus doucement, un peu comme l'eau : souvent calme, suivait tranquillement un chemin et seules quelques gouttes de pluie savaient le faire réagir. Ils avaient eu Histoire de la Magie comme dernier cours, toujours aussi ennuyeux qu'à l'accoutumée. Elle s'était installée au troisième rang et plaisantait avec plusieurs de ses camarades, et puis, la voix monocorde et fantomatique du professeur avait eu raison de son entrain habituel : elle avait fini par passer le reste de l'heure à somnoler, notant quelques dates jugées importantes à la dérobée. Et puis, sa voisine de table avait attisé sa curiosité. « C-S te regarde. » Elle s'était retournée, peut-être un peu trop vivement ; la discrétion n'avait jamais été son fort, bien au contraire, elle était du genre à s'imposer naturellement, à se faire remarquer dés les premiers instants. Elle avait à peine eu le temps d'accrocher son regard sombre qu'il avait déjà baisser la tête et s'était mis à griffonner sur son cahier. Depuis, il l'intriguait. Elle venait tout juste de s'en rendre compte, mais il avait un comportement quelque peu particulier avec elle. Plus distant peut-être. Ou, au contraire, plus ouvert. Elle n'aurait su le dire. Mais, dés le moment où elle s'était retournée en Histoire de la Magie, il était devenu un gros point d'interrogation. Elle n'était pas obsédée, loin de là. Juste curieuse. Intriguée. Envieuse. Connaître ce qu'il pouvait lui cacher.

Les gouttes de pluie roulaient sur ses joues comme des larmes, sur ses bras nus et sa gorge comme les caresses d'un amant, et sur ses jambes comme le poison corrosif d'une potion. Le jean colla rapidement à ses jambes. Son tee-shirt fonça sous l'eau glacée. Elle avait froid. Elle était bien. Elle attendit longtemps ainsi. Elle trouvait que l'air, le vent et la pluie sentaient bon, et le parc désert l'apaisait. Il y avait des choses qu'on ne résout pas, des mystères et des questions qui la perturbaient. Elle se demandait si elle resterait encore longtemps loin de son frère, ou s'il opterait finalement pour définitivement et radicalement couper les ponts. Si son père se remettrait un jour de la perte de son jumeau, si cette souffrance qu'elle lisait dans ses orbes azures n'était pas que le fruit de son imagination. Si elle parviendrait un jour à comprendre Heloym. Heloym. Toujours Heloym. Et puis, qu'importe. Ses paupières fermées caressées par la pluie et ses joues roses et humides refroidissaient son esprit brûlant, fiévreux, et elle renvoya sa tête en arrière, le front offert à l'averse, les lèvres entrouvertes et brillantes d'eau pure, les membres glacés, l'être plus serein. Ses lourds cheveux gouttaient sur ses épaules. L'assaut de l'averse hurlait sur la pierre, mais chuchotait sur sa chair. Alors, oui, qu'importe. Il n'était pas temps de penser. Elle songea un bref instant à rentrer. Le parc était désert, et aucune créature, que ce soit le Calamar Géant, ou les sirènes et tritons, ne s'aventurèrent à sortir la tête de l'eau. Joy se demanda pourquoi elle restait ici. Elle avait déjà remarqué Heloym, assis devant le lac noir, un curieux carnet dans la main. À bien y réfléchir, il avait toujours un carnet dans la main. Et, plus elle pensait à lui et au peu de choses qu'elle savait de cet étrange Gryffondor, plus il l'intriguait. Peut-être restait-elle là dans l'espoir de le croiser, apprendre une chose supplémentaire – aussi minime soit-elle – de lui et cesser de se questionner à son propos. D'être intriguée. D'être sereine. Pour se consacrer de nouveau à cette joie éternelle qui allumait son cœur. Elle se jugeait là trop calme, trop apaisée pour être réellement elle. Joy poussa un léger soupir. Il ne viendra pas. Qui serait assez idiot pour s'aventurer hors du château alors que la pluie tombait ? Elle eut un bref sourire, les yeux encore clos. Il ne viendrait pas et resterait, certainement, un éternel point d'interrogation.


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MessageSujet: Re: HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while   HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while EmptyMar 29 Mai - 15:27

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Les yeux d’Heloym s’ouvrirent de surprise, s’arrondirent tout aussi rapidement. Comme pour achever complètement de le réveiller, une goutte de pluie, fourbe, terriblement fourbe, vint se nicher au creux de son œil sombre, le faisant sursauter et se redresser d’un coup. Ivre de soleil qu’il était, il se permit un long moment de réflexion avant de reconnaître l’endroit – le lac noir. Ou plutôt : ses environs. Le blason rouge avait pour habitude de s’y réfugier pour se confronter à lui-même – et quand la situation était trop étouffante, c’était les endroits à l’écart qu’il privilégiait. Comme là où il était à cet instant précis. Les branches et feuilles de cet arbre – certainement un platane – ne savaient le protéger de l’averse qui, très rapidement, forcit. Là où quelques inconnues, quelques gouttes lambda s’étaient timidement succédées, il y avait désormais un battement effréné, sans fin de la pluie diluvienne qui tombait. Et c’est quand il se passa une main dans les cheveux, avec le vain espoir de les trouver sec, qu’il remarqua le carnet – toujours le carnet – qui prenait lui aussi l’eau. Aussitôt il s’activa, réveillé par un torsadé de peur et de surprise, fermant le calepin pour en préserver les peintures et écritures et bondissant sur ses pieds pour partir le plus rapidement possible – Dieu qu’il détestait la pluie, l’eau en général. Il avait l’impression de suffoquer, en cet instant précis, entouré par ces gouttes, étouffé par ces gouttes.

Rangeant rapidement le carnet sous sa chemise, il se dépêtra de sous cet arbre, ce léger espace dissimulé par des taillis de tout genre, et discerna finalement la silhouette, juste là, au bord du lac. Il n’avait pas besoin de s’approcher pour la reconnaître, bien qu’il fasse sombre et terriblement lourd. Il n’avait même pas besoin d’ouvrir les yeux pour savoir qu’elle était là – rien que sa présence suffisait. Joy Weasley – son baume. La moitié d’un tout, les trois tiers de son tout à lui. Dès qu’il pensait à Joy, Heloym, (et Dieu savait à combien il pensait à Joy) il voyait la mer. Il déteste l’eau et la mer mais il la voyait quand même. Car la mer, sans vagues, c’est calme, tranquille, c’est simple. Voilà ce qu’était Joy, à Heloym. Calme, tranquille, simple. C’était peut-être un peu de l’idéalisation – elle était réputée pour son caractère de feu et sa sociabilité – mais c’était ainsi. Elle coupait les fréquences, lui faisait connaître un vrai silence, une véritable sérénité. Sa seule présence y suffisait. Voilà pourquoi il aimait bien Joy, Heloym, même si elle l’embêtait pour qu’il se « sociabilise » (n’importe quoi) et même si il avait l’air complètement obsédé par elle de temps à autre (un peu moins n’importe quoi – il ne pouvait pas s’en empêcher).

« Tu vas avoir froid. » il a juste dit, à haute voix. Il s’était à moitié caché derrière un arbre et, quand elle a relevé le nez pour voir qui parlait, il s’est décalé, s’est laissé voir, trempé, minable. Il a essayé de sourire – en vain – et a fini par se rapprocher. Attentionné, comme toujours, il a retiré sa veste et l’a déposée sur les épaules de la demoiselle. « Il ne faudrait pas que tu sois malade pour le Quidditch, Joy. Pas l’année où les autres équipes sont toutes excellentes et motivées. » Tu parles trop, Heloym, terriblement trop. Mais en même temps, il était terriblement sincère. Joy faisait partie de l’équipe de Quidditch de Gryffondor, elle était batteuse – et pas n’importe quelle batteuse, elle était genre une excellente batteuse. Il est resté debout, elle assise. Il a regardé le château, au loin, avec ses lumières réconfortantes allumées et la certaine chaleur qu’il dégageait ; elle ne semblait voir que le lac. Alors c’est peut-être le petit pincement dans son cœur, non, le grand looping de son cœur qui l’a fait s’asseoir à côté d’elle, timidement. Pas très assuré, plutôt loin aussi. Sous une pluie battante, alors qu’il détestait ça – dans un silence religieux, bien entretenu, comme il l’appréciait. Un mal pour un bien. Et puis il était avec Joy Weasley donc ça faisait au moins un mal pour un million de biens. Heloym n’était pas un as en conversations. Il ne l’avait jamais été – la rhétorique semblait avoir été inventée juste pour le mettre mal à l’aise, pour encore une fois le placer sous les autres, aux langues si acérées et viles. Lui il s’empêtrait, préférait tourner court aux conversations, les tuer dans l’œuf, plutôt que de se ridiculiser une énième fois. Et c’est sans doute pour ces raisons, pour tous ces désagréments qu’il avait avec la langue de Shakespeare et les mots en général qu’il finit par lâcher, brisant le petit silence : « C’est pas malin de traîner sous la pluie. » Oh-oh-oh, intéressant Heloym, t’as pas trouvé un sujet de conversation plus stérile ?

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MessageSujet: Re: HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while   HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while EmptySam 2 Juin - 13:20



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« Tu vas avoir froid. » Elle ne sursauta pas. Sourit simplement. Elle avait beau s'être persuadée qu'il ne viendrait pas, qu'elle resterait là, toute seule, une partie d'elle avait continué d'affirmer secrètement le contraire. Une infime partie qui, au final avait eu raison. Elle se tourna, bien qu'elle savait déjà de qui il s'agissait, il s'était décollé de l'arbre auprès duquel il était à moitié caché. Son cœur rata un battement : il était là, vraiment là. C'était étrange de se dire qu'il lui avait suffit de penser à lui, de l'attendre pour qu'il arrive. Et, bien que ce soit certainement un coup du destin, totalement indépendant de leurs propres volontés, elle avait l'étrange impression qu'il se passait quelque chose. Les yeux rivés sur lui, elle lui sourit vaguement. Un peu rêveusement. Elle ignorait pourquoi, mais elle semblait ailleurs. Plongée dans des pensées trop lointaines et floues pour être compréhensibles. Il était trempé, autant qu'elle. Elle ne prêta pourtant aucune attention à ses cheveux alourdis par la pluie, à ses vêtements qui lui collaient à la peau ou même à sa peau sur laquelle les gouttes glissaient inlassablement. Elle remarqua qu'Heloym était dans le même état, pas le moins du monde épargné par l'averse. Il esquissa un sourire, un peu bancale et une lueur de bienveillance vint illuminer les iris de Joy. L'avait-elle déjà vu sourire, pour de vrai, une fois ? Elle, ses sourires, elle ne les comptait plus. Trop nombreux. Elle souriait pour un rien. Elle souriait parce qu'elle était vivante, et que c'était une raison suffisante. Mais lui... Lui aussi, il était vivant. Alors, pourquoi ne souriait-il pas ? Il ne souriait pas, était parfois seul avec son carnet, celui-là même qu'il tenait entre ses mains en ce moment-même, et il semblait porter un poids trop lourd pour ses épaules. Elle ressentait la soudaine envie de le voir sourire, vraiment. Et puis rire aussi. Quel rire pouvait bien avoir Heloym ? Un rire rauque et discret, ou bien un tonitruant et particulièrement grave ? Ils avaient beau ne pas être vraiment intimes, il avait su s'attirer la sympathie de Joy. Rien de bien compliqué jusque là : elle était d'un naturel si sociable qu'elle se liait d'amitié avec à peu près n'importe qui – tant qu'ils n'étaient pas des Serpentard ou des partisans de l'idéologie du sang – et, bien qu'elle savait parfaitement qu'Heloym et elle n'étaient pas amis – du moins, pas encore –, elle l'appréciait, sincèrement.

Il s'approcha finalement. Elle ne bougea pas, et ses jambes recommençaient doucement à se balancer, effleurant par intermittence la surface agitée par la pluie du lac noir. Il était à côté d'elle, venait de retirer sa veste pour la déposer sur ses épaules à elle. Elle sourit encore malgré elle et s'enivra involontairement de l'odeur qui imprégnait le tissu. Une soudaine chaleur l'envahit, la pluie n'effleurait plus ses bras nus, elle n'avait presque plus froid, déjà. Elle avait l'impression de nager dans le vêtement, trop grand pour elle et sa fine silhouette, mais elle était bien. « Il ne faudrait pas que tu sois malade pour le Quidditch, Joy. Pas l'année où les autres où les autres équipes sont toutes excellentes et motivées. » Elle aimait bien la sonorité de son prénom dans sa bouche. Elle réfléchit un instant et se demanda s'il l'avait déjà appelée par son nom. Ou même s'il l'avait déjà appelée Weasley ou Georgia. C'était idiot, de se demander ça. Elle était sans doute idiote. Elle sourit davantage à sa remarque, les yeux rivés sur le lac, l'air absente. Elle répond, avec nonchalance et un léger haussement d'épaules : « Même avec tous ses joueurs atteints par la dragoncelle, Gryffondor battra les autres équipes. » Confiance aveuglée dans sa maison. Certitude subjective. Patriotisme incompréhensible. Elle restait persuadée que les rouges et ors étaient suffisamment déterminés pour battre n'importe qui. Elle se démènerait pour chacun de ses matchs, comme à son habitude. Elle se demanda s'il était intéressé par le Quidditch, lui aussi. Elle savait qu'il ne faisait pas partie de l'équipe et qu'il n'avait pas non plus passé les essais. Elle ignorait s'il était bon sur un balai. Elle ne savait même pas s'il suivait le mouvement lors des matchs opposant Gryffondor à une autre maison pour venir les regarder dans les gradins. Peut-être n'aimait-il pas ce sport et qu'il disait cela simplement pour engager une conversation à laquelle elle n'assistait qu'à peine, bien qu'elle en soit l'une des protagonistes. Elle ignorait si c'était la pluie ou le lac, ou même Heloym, mais elle se sentait terriblement différente de son habitude. Le brasier s'éteint doucement. Soudain, elle le sentit se laisser tomber sur le sol, à côté d'elle, mais pas collé. À une distance raisonnable. Elle sourit vaguement encore une fois, sans en comprendre la raison. Elle sentait la gêne du jeune homme d'ici, malgré le bon mètre qui devait les séparer. Elle ne comprenait pas pourquoi. Elle ne se pensait pas impressionnante ou intimidante. Au contraire, elle croyait mettre les gens en confiance rien que par sa simple présence. Mais Heloym, comme d'habitude, semblait différent. Restait un mystère qu'elle avait envie de percer. Qui était-il, au fond ?

Un bref silence s'installa entre eux. Au vu de la gêne apparente et grandissante d'Heloym, il devait trouver ce silence particulièrement gênant. D'ailleurs, malgré son manque de sociabilité – elle restait persuadée qu'il restait trop à l'écart –, ce fut lui qui brisa le silence : « C'est pas malin de traîner sous la pluie. » Un léger rire lui échappa. « J'espérais attraper froid et échapper à une longue journée de cours. » Elle laissa planer un silence et, plus sérieuse, moins joueuse, elle ajouta : « En fait, je t'attendais. » Elle ne le regardait pas. Non par manque de courage – elle était à Gryffondor, par Merlin ! – mais autre chose, une sensation sur laquelle elle n'arrivait pas encore à mettre de mots. Elle haussa ensuite les épaules, naturelle, nonchalante. « Ne me demande pas pourquoi, je ne le sais pas moi-même. » Elle se demanda si sa franchise et son manque flagrant de tact ne l'effraieraient pas. Après tout, elle était quoi, une furie qui le poussait toujours à aller vers les autres, une fille qui venait l'embêter pour presque rien, qui l'agaçait peut-être. Sans doute. Bizarrement, cette idée lui fit un pincement au cœur : elle se fichait bien de plaire ou non aux gens habituellement. Mais lui, il l'intriguait et elle voulait l'approcher. Elle leva une seconde les yeux au ciel, ne comprenant pas son propre raisonnement, cette envie inexplicable qu'il l'accepte dans son entourage, daigne donner une chance à la tornade qu'elle était, qu'ils deviennent amis même, pourquoi pas. Elle se demanda même s'il n'était pas déjà parti, s'il n'avait pas pris ses jambes à son cou. Elle l'observa du coin de l’œil, quelques secondes, et avisa qu'il était trempé, de la tête aux pieds. Joy culpabilisa même d'avoir sa propre veste sur ses épaules, et d'être bien ainsi. Elle sourit néanmoins, amusée : « Je vois qu'on est deux à ne pas être très malins. » Puis, comme si elle se sentait obligée, elle ajouta : « Tu es trempé. » Si elle n'éprouvait pas autant de remords à lui avoir ôter sa veste, elle se serait rendue compte de l'intelligence indiscutable de sa remarque. Comme si ce n'était pas évident que, sous la pluie, ils se retrouvent dans cet état-là. Sur ces mots, elle se rapprocha alors de lui, doucement, enleva lentement la veste de ses épaules et la maintint au-dessus de leurs têtes, de sorte qu'ils soient tous les deux protégés de la pluie. « Pourquoi tu traînes sur la pluie, Heloym ? », questionna-t-elle, prononçant soigneusement chaque syllabe qui formait le prénom si atypique du prénom du jeune homme. Et bien malgré elle, elle sourit, pour une raison qui lui échappait totalement. Sereine. Comme elle l'avait rarement été.


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MessageSujet: Re: HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while   HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while EmptySam 2 Juin - 17:10

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« Même avec tous ses joueurs atteints par la dragoncelle, Gryffondor battra les autres équipes. » La prétention de la remarque l’a fait sourire en coin, un peu crispé aussi. La prétention un peu futile de la chose – le Quidditch, un vulgaire sport – était définitivement amusant, sourtant dans la bouche de quelqu’un qui risquait bien de tomber enrhumé pour les prochains jours. Mais il ne s’est permis aucune seconde remarque, ne pensant que très fort le ce n’est pas la modestie qui t’étouffe car, au fond, Heloym ne faisait la morale aux gens que par écrit, ne sortant dictons et proverbes que sur une belle et vierge feuille de parchemin – pouvait-on considérer cela, encore une fois, comme de l’hypocrisie ? Et il était bien avec elle alors ça n’avait pas vraiment d’importance. Même si c’était sous la pluie. Dans le silence le plus gênant qu’il soit. Même si elle devait le trouver aussi intéressant qu’une tortue. Mais c’était sympa quand même. Alors qu’elle laissait paresseusement ses pieds traîner à la surface du lac lui se tenait droit comme un pic, assis en tailleur et regardant le lointain avec un air si concentré qu’on l’eut cru parti dans un autre monde. Lui qui ne cessait de penser à Joy, lui qui était gêné comme pas possible par le silence, lui qui était tout dirigé vers elle, elle et ses réactions, elle et son immobilité, elle et son rire. Joy avait un petit rire cristallin, qui résonnait un peu et qui était du genre communicatif – il donnait envie à Heloym de rire aussi. Il aimait bien rire, Heloym. Il ne le faisait pas souvent, se contentant la plupart du temps d’un sourire en coin ou d’un sourire sarcastique, mais il avait bien aimé rire, gamin, quand son père faisait l’idiot ou quand sa mère le chatouillait à n’en plus finir. Aussi jolie que soit Joy et aussi communicatif que soit son rire, toutefois, il garda une moue vaguement amusée sans plus. « J'espérais attraper froid et échapper à une longue journée de cours. » Il lui jeta un regard en coin un peu suspect, légèrement désapprobateur aussi. Studieux et un peu cancre comme il l’était, il n’aurait jamais pu se permettre de louper une journée entière de cours (même si ça lui était déjà arrivé après diverses péripéties mais, juré, c’était contre sa volonté). Il savait pas trop si elle plaisantait, en plus, car elle ne riait plus vraiment. En plus, Heloym ne connaissait pas suffisamment Joy pour pouvoir si elle était du genre érudite ou du genre cancre ou du genre je fous rien mais je gère. Lui, il était carrément un cancre. Il avait reporté son regard noir sur l’horizon, sujet à un grand questionnement de la vie avec les femmes – elle rigole ou elle rigole pas ? – quand elle a reparlé, encore, le plongeant encore plus dans le trouble, encore encore : « En fait, je t'attendais. » Et elle a lâché ça comme si c’était la chose la plus normale du monde, comme si tout le monde attendait tout le monde au bord d’un lac, pouf, comme ça. Pendant un instant, le jeune homme s’est demandé s’ils avaient un quelconque rendez-vous… mais ce n’était pas le cas. Ca, en revanche, c’était sûr. Alors il s’est mordillé la lèvre et, comme apparemment elle regardait l’horizon aussi, il n’a pas bougé pour éviter d’achever de la déranger. Il n’aurait plus manqué que ça.

« Ne me demande pas pourquoi, je ne le sais pas moi-même. » Il avait ouvert la bouche pour lui demander pourquoi, en plus. Il a fermé la bouche sans rien dire, du coup. Juste regardé le lointain en se demandant qui était le plus bizarre des deux. Déjà que, naturellement, il n’était pas du genre très loquace, Heloym ne parlait pas beaucoup dans les situations étranges comme celles-ci, après des répliques aussi étranges que celles-ci. Elle l’attendait. Et il l’avait trouvé. A se demander si ils étaient pas des âmes-sœurs, pensa-t-il avec un sourire sarcastique pour lui-même, noyant cette bouche étirée dans son épaule, fermant les yeux un bref instant. Il essaya de déterminer si il aurait pu s’enfuir à toutes jambes sans qu’elle le prenne mal – mais il parvint à la conclusion qu’elle le prendrait forcément mal (forcément, il avait un taux de chance qui affriolait zéro) et que ça ne servirait à rien vu qu’elle aurait juste à le cerner entre quatre yeux plus tard (car en plus d’être dans la même maison, ils étaient de la même année). « Je vois qu'on est deux à ne pas être très malins. Tu es trempé. » Effectivement, la pluie n’avait cessé de tomber, de ruisseler, d’achever de les tremper. Il sentait les gouttes de pluie s’accrocher à ses cheveux, tremper sa pauvre chemise, mettre à mal son pantalon noir pourtant propre. Mais, au fond, ça allait. Il était avec Joy – aussi étrange pouvait-elle s’avérer – et ils avaient une infirmerie à disposition. Il a simplement haussé les épaules et elle s’est approchée de lui, ne lui donnait qu’une raideur qui s’est apaisée quand il a compris que c’était uniquement pour l’héberger sous sa propre veste. Sympathique de sa part. Il a souri légèrement, ravi. « Pourquoi tu traînes sous la pluie, Heloym ? » Elle a bien prononcé son nom, en plus. Ca lui a fait plaisir, au jeune homme. Alors il a tourné la tête vers elle, ravi, oubliant un peu qu’ils étaient sous la pluie, sous la veste détrempé du brun, que quelques malheureux centimètres les séparaient, que tel amusement pouvait paraître étrange. Elle venait juste, aussi simplement que ça, d’illuminer sa journée. « Tu m’attendais non ? Et on ne fait pas attendre trop longtemps les jolies dames. » Ce n’était vraiment pas le genre d’Heloym de dire ça – mais il avait dit quand même, un brin joueur et un brin sympathique, sourire aux lèvres, air malin. Puis la moue s’est faite sérieuse, plus posée, comme on l’attend sur le visage d’un jeune homme parfois si sérieux. « Je me suis endormi. Il faisait bon, tout à l’heure alors voilà, je me suis endormi. » Haussement d’épaules. Il lui a renvoyé la balle de la bizarrerie. Au point, ils étaient sur un pied d’égalité.

Il l’a regardé un instant et s’est empourpré. « Tu dois… attends, je vais t’aider. » Ca ne devait pas être bien confortable, comme position. Il a lentement sorti sa baguette, l’a agitée et le manteau, en plus de tranquille se réchauffer et de faire enfin de leur petit regroupement un havre de tiédeur et de sérénité. Il a rangé la baguette, regardant la veste qui flottait toujours au-dessus de leurs têtes, indépendantes d’eux et libre comme un oiseau. Ah, s’il avait été un oiseau, Heloym ne serait pas resté au-dessus de la tête de deux étudiants aussi bizarres. « Ca fait du bruit en tombant. Et, parfois, le bruit est la seule manière d’être dans le silence, tu vois ? C’est pour ça que je traînais sous la pluie. »

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MessageSujet: Re: HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while   HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while EmptyDim 10 Juin - 18:10



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Il n'était pas vraiment loquace, Heloym. Et elle ne saurait dire si c'était ce petit quelque chose qui l'intriguait, ou l'une des différences qui les avait empêché de devenir amis, pour de vrai, dés leur premiers jours à Poudlard. Souvent, on lui faisait remarquer qu'elle était carrément envahissante et un peu trop flamboyante. Elle, elle se contentait de sourire en guise de réponse. Et elle ne s'en formalisait pas. Se contentait de passer à autre chose, sans pour autant changer quoi que ce soit dans son comportement. Parce qu'en plus d'être envahissante, elle était nonchalante voire je-m’en-foutiste et ne prêtait aucune attention aux remarques des autres. Elle avait toujours mis un point d'honneur à rester elle-même. Pourtant, avec Heloym, elle avait vraiment l'impression d'être trop flamboyante. De l'effacer du paysage. Lui, si discret. Lui qui aimait se fondre dans la masse, sans doute. Avec quelqu'un d'autre, elle se serait rapidement ressaisi et aurait commencé à débiter de nombreuses paroles, à propos du Quidditch, des cours, des prochaines vacances, de sa famille et de tout sujet susceptible de faire une conversation d'au moins cinq minutes. Elle aurait ensuite accompagné chaque mots de grands gestes de mains, énergique, comme toujours. Mais là, il s'agissait d'Heloym, du gars qui l'intriguait un peu trop, qui la changeait un tantinet et ça, Joy ne savait pas comment y faire face. Elle sentait son regard, parfois amusé, parfois réprobateur. Elle, de son côté, se contenait de sourire ou de lever les yeux au ciel devant son presque mutisme. Elle aurait sans doute préféré qu'il soit quelqu'un d'autre. Ou qu'il ne pleuve pas. Parce que dans son excentricité et sa bizarrerie, elle restait persuadée que la pluie avait un drôle d'effet sur elle. Dans son for intérieur, Joy ne cessait de se comparer à un feu. Et, avec ce temps, elle ressemblait davantage à un feu éteint. Elle poussa un léger soupir, agacée de son propre comportement, trop anormal à ses yeux. Trop semblable, pour Heloym, sans aucun doute.

Idiote, elle parlait sans aucun tact, rien de bien différent à son habitude. Elle ne se formalisait pas de l'effet que ses mots pouvaient avoir sur son interlocuteur. Même s'il s'agissait d'Heloym Cartwright-Swan. Elle lui a avoué qu'elle l'attendait, et elle devina son trouble. Elle eut un autre sourire, un peu vague. Elle s'était néanmoins empressée d'ajouter qu'elle n'en connaissait pas elle-même la raison. Un bref regard en coin et elle le vit refermer la bouche qu'il venait d'ouvrir. À cette vision, elle ne put s'empêcher d'éclater de rire, encore une fois. Et son rire semblait dominer le bruit des gouttes de pluie qui s'écrasaient sur le sol, comme sur ses épaules. Son hilarité se stoppa net lorsqu'une des gouttes en question tomba sur son nez et glissa le long de son arrête. Elle regardait la goutte, fascinée, et un bref silence s'installa entre eux, le temps qu'elle se rende compte – et lui fasse remarquer par la même occasion – qu'il était trempé. Il lui répondit par un simple haussement d'épaules, elle se rapprocha de lui, réduisant le mètre qui les séparait en de simples et misérables petits centimètres, elle le sentit se raidir à côté d'elle et un sourire naissant au coin de ses lèvres humides trahissait son amusement. Après les avoir tous les deux recouverts de la veste du jeune homme, elle ne put s'empêcher pourquoi lui traînait sous la pluie. Elle, elle savait pourquoi elle était là. Elle lui avait même dit : elle l'attendait, sans même s'attendre à ce qu'il vienne, vraiment. Mais lui ? Il se tourna vers elle, lentement, semblant sincèrement heureux, chose qui l'étonna par un temps pareil. Joy aimait le soleil et la neige. La pluie, non. La pluie l'éteignait trop facilement, trop rapidement. « Tu m'attendais non ? Et on ne fait pas attendre trop longtemps les jolies dames. » Dans un premier temps, elle éclata d'un rire léger et volage. Elle le darda d'un regard sincèrement amusé et répliqua du même ton badin : « Et pourtant, tu es en retard. Très en retard. Horriblement en retard. » Elle s'envoya de nouveau dans les affres de la stupide hilarité. Ses épaules tressautaient, sa poitrine se convulsait. Elle riait seule de ses références idiotes et inexactes. Devant le regard incrédule – peut-être pensait-il qu'elle avait bu ? – du jeune homme, elle ajouta dans un sourire plus doux : « Le lapin blanc, dans Alice au Pays des Merveilles, de Lewis Carroll. » Elle trouva la situation étrange et stupide. Étrange parce que c'était elle, la sang-pur, qui expliquait au petit né-moldu les références littéraires de son autre monde. Stupide, parce qu'elle riait souvent pour un rien, pour n'importe quoi, même d'elle-même, même des choses qui n'étaient qu'un brin amusantes qu'elle trouvait parfois hilarantes. Il risquait de la trouver étrange et stupide – comme la situation – mais qu'importe. Elle resterait toujours fidèle à elle-même, refusant depuis son plus jeune âge d'être façonnée par le désir des autres. S'il préférait s'en aller, qu'il s'en aille. Il l'intriguera encore quelques jours et puis, elle se souviendra qu'elle, elle ne l'intéressait pas le moins du monde. Et elle sera guérie de ces questions qu'elle se pose parfois le soir lorsqu'elle pose les yeux sur lui dans la salle commune, le matin, quand elle l'aperçoit s'assoir pour débuter leur premier cours de la journée ou lors de ce fameux jour de pluie.

Tout comme elle, il ne put s'empêcher d'être plus sérieux un instant. De donner la vraie raison de sa venue ici, du fait qu'il soit resté là, dehors, malgré la pluie. « Je me suis endormi. Il faisait bon, tout à l’heure alors voilà, je me suis endormi. » Elle se contenta de sourire. Voilà deux minutes qu'il était assis à côté d'elle et son petit point d'interrogation se transformait déjà en grande question existentielle. Pourquoi était-il tantôt joueur, tantôt sérieux ; tantôt amusant, tantôt silencieux. Plongée dans ses réflexions, elle ne se rendit même pas compte qu'elle l'observait depuis un peu trop longtemps pour sembler naturelle. Elle risquait de le mettre mal à l'aise mais ça, elle ne s'en rendra pas compte à présent. Un instant, il la regarda et elle sourit devant la légère teinte rosée que prenaient doucement ses joues. Ah, vraiment ? Il était gêné pour si peu ? Elle ne put que sourire face à cette constatation. Elle hésita à s'approcher davantage de lui, juste pour l'embêter un peu, comme on se comporte habituellement avec un ami un peu trop timide. « Tu dois… attends, je vais t’aider. » Lentement, il sortit sa baguette et d'un simple mouvement, fit léviter le manteau au-dessus d'eux, la délestant du poids du vêtement. « Ca fait du bruit en tombant. Et, parfois, le bruit est la seule manière d’être dans le silence, tu vois ? C’est pour ça que je traînais sous la pluie. » Elle sourit. Il semblait bien l'égaler dans le domaine des répliques un peu étranges qui prennent au dépourvu. Elle se fit lentement glisser sur sa droite, vers lui, d'à peine un centimètre, et lui donna un léger coup de coude dans les côtes, amicale, comme elle le faisait souvent avec son frère au moment où elle s'apprêtait à lancer une plaisanterie stupide qui ne ferait rire qu'elle. « Si tu recherches du bruit pour être dans le silence, tu devrais rester plus souvent avec moi. Il n'y a pas plus silencieuse... » La veste au-dessus d'eux les abritait de la moindre goutte de pluie, plus aucune ne la touchait. Et, doucement, le brasier se rallumait.




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MessageSujet: Re: HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while   HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while EmptySam 16 Juin - 10:46

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Et elle a rigolé. Elle a longuement rigolé et Heloym s'est convaincu d'une seule chose : jamais il n'avait entendu plus joli son. C'était délicieux à entendre et presque aussi magnifique à regarder : enfin un peu de joie sur un visage alors qu'il lui semblait n'avoir aperçu qu'un souci intense ces derniers temps. Toutes ces histoires de sangs remises sur le tapis, tous ces examens qui commençaient à pointer le bout de leurs nez, la saison de Quidditch qui commençait... les gens s'inquiétait beaucoup. Joy semblait complètement étrangère à cela. C'était sûrement une impression qu'avait le brun à son propos mais il le pensait sincèrement. Et il s'est mis à penser pourquoi il la regardait comme ça, détournant enfin les yeux du profil rieur de la Gryffondor. Elle était quoi ? Une fascination, pour sûr. Une bouffée d'oxygène, sans doute. Une seule chose concrète, dans les pensées du jeune homme : elle était son exact contraire et, surtout, elle était différente des autres. Dans son rire, Heloym ne se sentait souffrir d'aucune moquerie ironique, d'aucune pointage méchant de doigt ou quoi que ce soit. Il avait appris à ses dépens que les badineries, ainsi, pouvaient très vite être retournées à son encontre – et entendre Joy rire, supposer que c'était grâce à cette remarque idiote d'adolescent pré-pubère... ça le faisait sourire. Large. Il se surprit à avoir une grande fascination feinte pour le sol mais il souriait toujours légèrement, se demandant si il avait l'air aussi taré qu'il l'était à l'intérieur. Il sentait le petit lion timide qu'il avait en lui, ce même félin qui l'avait envoyé dans la très noble maison des rouges et ors, celui-là même dont il doutait constamment l'existence et auquel personne ne croyait, en lui du moins, rugir férocement. N'ayant jamais été le petit rigolo, celui qui n'a pas la langue dans la poche, le distributeur sur pattes de blagues, oui, on pouvait considérer cette euphorie comme légitime. « Et pourtant, tu es en retard. Très en retard. Horriblement en retard. » Il a arqué un sourcil incrédule et incompréhensif en levant le nez vers elle, un sourire toujours pendu sur les lèvres. Il craignait ne pas comprendre et, surtout, il craignait l'offenser en lui faisant remarquer. Étonnamment, Heloym n'avait jamais été un grand lecteur. Il avait toujours préféré écrire à lire, tout à fait incapable de s'immerger dans une histoire jusqu'à sa fin. Evidemment, qu'on lui aurait mis un livre théorique entre les mains qu'il l'aurait dévoré ; mais la fiction ou toute chose s'y approchant lui faisait l'effet d'une encyclopédie en quarante volumes à apprendre par cœur. Toujours la regardait-il, incrédule, cherchant une explication à sa soudaine hilarité ou, du moins, sa continuité. Peut-être, maintenant, se fichait-elle de lui et de son inculture. C'était tout à fait possible. Probable. Cela lui fit un peu mal, au jeune homme, de ne pas être partagé par cet éclat de rire. Il aurait bien aimé rire comme ça, Heloym. Un grand rire, cristallin, qui rebondissait sur les surfaces et s'imprégnait des autres sons. Une véritable mélodie, une symphonie même. Un opéra à la beauté, le rire de Joy. Alors il a souri légèrement, gêné comme pas possible, naïf comme tout. Qu'elle se fiche de lui, alors ! Elle avait un si beau rire...

« Le lapin blanc, dans Alice au Pays des Merveilles, de Lewis Carroll. » Il rangea le titre du livre dans un recoin de son esprit. Oui, évidemment, il le connaissait. De nom. Et de loin. Le monde d'Alice au Pays des Merveilles, si, les fleurs qui chantent, tout ça. Il ne l'avait jamais lu. L'avait peut-être vu à la télévision dans une soirée films rétros. Le lirait certainement pour pouvoir en parler avec Georgia Weasley. Il le trouverait à la bibliothèque ici ou à Londres, avec un peu de chance. Il se débrouillerait mais il le lirait. « Je suis désolé. » s'excusa-t-il platement pour son retard, évidemment, même s'il pensait sincèrement qu'elle ne lui en tiendrait pas beaucoup rigueur (du moins l'espérait-il de tout son cœur). Elle ne fit pas plus commentaire et lui non plus, forcément. Il avait l'impression de trop parler, du coup. Parce que Joy Weasley qui se taisait, franchement, ça faisait vide, bizarre. Et Heloym qui parlait, quant à lui, ça faisait plein, bizarre. La situation était bizarre, de toutes manières. On avait vu peu de gens ainsi prostrés sous la pluie, deux parfaits contraires en train de se taper la discussion tranquillement. Et si on l'avait déjà vu, on avait vraiment du mal à s'imaginer Joy et Heloym, tout deux à Gryffondor de leurs grades, incompatibles de leurs gênes. Mais c'était sympa. Vraiment sympa. Il s'est senti vraiment idiot, en tentant de s'expliquer. Et il a bien vu son petit sourire, son petit regard qu'il s'est imaginé vide et il a très bien entendu le « bon, je vais pas m'attarder ! » qu'elle allait sûrement lancer en se levant et en partant en courant. Mais non. Au contraire même. Il l'a sentie se rapprocher et il a froncé légèrement les sourcils. A sursauté quand son coude s'est invité contre ses côtes. Incompréhensible, cette fille. Elle riait comme une folle et, juste après, elle le frappait. Ca allait pas du tout. « Si tu recherches du bruit pour être dans le silence, tu devrais rester plus souvent avec moi. Il n'y a pas plus silencieuse... » Il sourit doucement en se massant les côtes, peu habitué à ce genre d'effusions. Oui, pour Heloym, chaque contact était une effusion. Forcément. Il a doucement souri, presque tendrement, comme charmé par ses paroles. « Oui, j'ai vu ça. » dit-il à mi-voix, sincèrement amusé. « Ca pourrait être sympa. Quand il pleuvra moins, hein. » Il haussa les épaules. Il sourit légèrement à la pensée qu'ils puissent se revoir. Des paroles en l'air, certainement. Mais c'était des jolies paroles en l'air. Il sourit encore plus, du coup. « Plus sérieusement, qu'est-ce que tu fais là ? T'étais pas en train de m'attendre. » finit-il par dire, dévoré par la curiosité, ses prunelles sombres roulant dans leurs orbites tandis qu'il souriait toujours. Oui. De biens jolies paroles en l'air.
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MessageSujet: Re: HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while   HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while EmptyVen 22 Juin - 12:44



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Elle ne pouvait pas s'empêcher de rire pour un rien. Sa grand-mère Molly lui avait un jour gentiment dit que c'était inscrit dans ses gênes, qu'avec un père pareil, il n'était pas étonnant d'avoir la joie au cœur et le sourire aux lèvres. C'était dans ces moments-là qu'elle était le plus fière d'être la fille de George Weasley et Merlin savait ô combien elle l'était déjà, habituellement. Alors, elle riait encore et encore. Toujours. C'était devenu une habitude, on la reconnaissait souvent au loin à ses éclats de rires et ses lèvres qui s'écartaient jusqu'à laisser voir la quasi totalité de ses dents. Elle riait de tout. Des plaisanteries des autres, comme de sa propre bêtise. Des lapsus de son entourage comme de ses propres références idiotes. Et, pendant qu'elle sombrait dans son hilarité, Heloym souriait. Elle avait beau cherché, elle ne l'avait jamais vu sourire ainsi, pas à elle tout du moins. Les yeux encore plissés dans son éclat de rire, les coins de la bouche encore rehaussés et le cœur battant trop vite, elle s'accorda quelques minutes pour le regarder tandis qu'il détournait les yeux. Elle songea sérieusement qu'il devrait sourire plus souvent, Heloym. Parce que ça lui allait vraiment bien. Vraiment, vraiment bien. Elle eut un autre sourire, plus rêveur que les précédents avant de le voir plonger dans l'incompréhension la plus totale. Ne saisissant certainement pas sa référence à ce vieux roman moldu que lisait sa mère durant son enfance. De quoi se préparer à vivre au milieu de la tribu Weasley, disait-elle souvent, lorsqu'elle parlait d'Alice au Pays des Merveilles. Ça faisait souvent rire Joy qui s'imaginait vivre dans ce monde-là, où l'absurdité était reine tandis que la rationalité devenait une réelle marginale. Oui, elle se serait certainement plu, entre deux pages de ce bouquin. Voyant le désarroi du jeune homme, elle ne put néanmoins pas s'empêcher de lui expliquer. Les yeux rivés sur le sol, il recommençait à sourire, un peu moins large que tout à l'heure mais c'était déjà ça. « Je suis désolé. », dit-il et elle le reluqua de la tête aux pieds, un sourcil arqué et une moue railleuse au bord des lèvres. « Pourquoi ça ? Parce que tu te contentes de ces gros livres barbants que tu traînes parfois avec toi ? » Elle se mordit brièvement la lèvre inférieure, se rendant compte qu'elle venait de se trahir. Heloym était sa petite interrogation du moment, l'inéquation qu'elle n'arrivait pas encore à résoudre, le théorème qu'elle n'arrivait pas à comprendre pour l'instant. Aussi, elle s'était persuadée toute seule qu'elle n'apprendrait jamais rien de lui, malgré les nombreuses heures qu'ils partageaient sans s'en rendre compte. Elle ne l'avait jamais observé, à la manière d'une admiratrice secrète – du moins, elle n'en gardait pas le souvenir – alors elle s'étonna toute seule de se souvenir brutalement que lui, il aimait la littérature qu'elle exécrait. Un détail tellement insignifiant qu'elle avait néanmoins mis dans un recoin de son esprit comme si, dans son for intérieur, elle avait su qu'un jour, ce petit détail sans importance lui serait utile. Elle ne le connaissait que vaguement Heloym, n'aurait pas su dire de quelle main il écrivait, quelle était sa couleur préférée ou quel dragée surprise de Bertie Crochue il tenait en horreur. Elle se doutait même qu'il ne savait pas qu'elle-même était gauchère, préférait l'azur au rouge des Gryffondor et ne supportait pas les dragées au goût de sardine. Joy se demande, quelques instants, s'il n'allait pas préférer s'en aller en constatant qu'au final, elle connaissait quelques informations sur lui, plus qu'il ne l'aurait cru. Plus qu'elle-même ne s'en serait doutée...

Elle lui envoya un léger coup de coude entre ses côtés, comme s'ils se connaissaient depuis des années et avaient partagé leurs bancs d'école depuis le primaire. De la même manière dont elle se comportait avec ses amis les plus proches ou sa – nombreuse – famille. Elle le vit passer une main sur ses côtés et arqua un sourcil, se demandant si elle n'arrivait plus à juger sa force de batteuse et si – horreur – elle avait pu lui faire mal. Le léger sourire qui ourlait les lèvres du jeune homme la persuada néanmoins que non. D'une manière à peine voilée, elle lui avait proposé de plus souvent traîner ensemble, pour trouver la tranquillité qu'il recherchait dans le bruit. « Oui, j'ai vu ça. » Elle lui tira gentiment la langue, à la manière d'une gamine. Elle n'avait jamais eu de problèmes pour se faire des amis, Joy. Elle était d'un naturel particulièrement sociable et allait toujours à l'encontre des autres. Elle n'avait pas non plus l'impression de se comporter trop familièrement avec un gars qu'elle n'avait fait que vaguement côtoyé depuis six ans. L'amusement qui perçait dans la voix d'Heloym la confortait néanmoins dans son idée de le pousser à davantage se sociabiliser. Une idée qui lui trottait dans la tête depuis plusieurs années, quand elle avait remarqué qu'il s'isolait un peu trop pour s'épanouir dans un cercle d'amis. Du moins, c'était ce qu'elle avait pensé. Après, peut-être qu'il était juste du genre un tantinet solitaire et retrouver sa bande dans des moments où elle n'était pas dans le coin et ne pouvait pas les voir. Riait-il, dans ces moments-là ? Parlait-il beaucoup avec ses proches ? Plus le temps passait, plus il l'intriguait et plus elle avait envie de résoudre cette énigme qu'était Heloym Cartwright-Swan. « Ca pourrait être sympa. Quand il pleuvra moins, hein. », dit-il en haussant les épaules. Elle eut un autre sourire – encore – et reporta son regard vers le lac noir dont la surface habituellement lisse était perturbée par les gouttes de pluie qui tombaient, chutaient ou coulaient, simplement. Elle prit sa réponse comme une permission. La permission de venir le chercher où qu'il soit, et le traîner avec elle, au bord de ce lac noir où ils auront tenu leur première vraie conversation. Elle risquait de beaucoup le solliciter pour les quelques prochains mois, histoire de le voir s'ouvrir un peu plus au monde et puis, aussi, l'entendre rire, pourquoi pas. « Plus sérieusement, qu'est-ce que tu fais là ? T'étais pas en train de m'attendre. » Elle tourna son visage vers lui et ancra son regard vairon dans celui, ébène, d'Heloym. Elle le regarda, d'abord curieuse. « Et pourquoi je ne pourrai pas t'attendre ? C'est monnaie courante, pourtant, de voir une jolie fille attendre un beau garçon au bord du lac, non ? », répliqua-t-elle, amicalement railleuse, en reprenant précisément le terme dont il avait usé pour la qualifier. Jolie fille. Elle imaginait déjà la teinte légèrement rosée qu'allaient prendre les joues du jeune homme car, si elle ne le connaissait presque pas, elle avait bien deviné sa manie d'être gêné pour un rien, et sans doute pour un compliment aussi peu détourné. Elle lui sourit, gentiment. « Vraiment, tu m'intrigues, Heloym. » C'était dit. C'était vrai. Ça venait tout juste de commencer.


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MessageSujet: Re: HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while   HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while EmptyVen 29 Juin - 15:13

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« Pourquoi ça ? Parce que tu te contentes de ces gros livres barbants que tu traînes parfois avec toi ? » Il haussa les épaules. Mine de rien, ça lui faisait un peu plaisir qu'elle l'ait remarqué. Elle se mordit la lèvre inférieure et il fronça les sourcils. Si les romans lui sortaient par les yeux de la tête, s'il détestait ceux-là ou même cela en général, la citation s'est inscrite en lui comme de l'eau s'incruste dans une éponge. Qu'on l'aurait pressé de nouvelles qu'il l'aurait certainement oublié – or, ce n'était pas le cas. C'est pour ça que, avec un sourire, il lâcha du bout des lèvres : « non, parce que je suis en retard. Très en retard. Horriblement en retard. » ce qui était sûrement idiot à dire mais il ne se sentait pas vraiment idiot, en cet instant précis. Les phrases se sont enchaînées bien vite, naturelles, comme jamais. Heloym était rarement aussi éloquent, spontané. Mais... il avait l'impression qu'il pouvait l'être avec Joy, voilà pourquoi. En revanche, elle, elle ne disait plus grand chose. Et ça, ça l'inquiétait un peu.

Parce que Joy qui disait plus grand chose... un peu comme tout à l'heure. Il ne s'est permis aucun commentaire, a continué de bavasser tranquillement dans le vide quand elle a planté ses yeux dans les siens. Elle avait des yeux vairons, remarqua-t-il pour la première fois. Un vert et un marron. Et il ne s'y attendait pas tant que ça. Heloym n'en avait jamais vu avant cela. Ou pas de si près. A la réflexion, non, jamais. Et, de manière générale, il n'avait jamais vu quiconque de si près. « Et pourquoi je ne pourrai pas t'attendre ? C'est monnaie courante, pourtant, de voir une jolie fille attendre un beau garçon au bord du lac, non ? »

Il a eu ce petit sourire timide et baissant la tête, il regardait le sol. Il n'était même pas humble, il était juste timide et intensément gêné par le petit compliment. Un beau garçon. Il avait rarement entendu aussi débile – et aussi agréable. « Si seulement c'était un beau garçon qui était venu.. » finit-il par lâcher, les joues rouges, avant de darder à nouveau son regard dans celui de la jeune femme. Il se ravisa très vite et contempla silencieusement le lac qui, indifférent à leur conversation, continuait de clapoter sur les rives du parc. « Vraiment, tu m'intrigues, Heloym. » Il a failli s'excuser, honnêtement. « pardon de t'intriguer, tu gâches du temps pour rien » mais, définitivement, il aurait l'air bizarre. Et il l'avait déjà l'air, là, inutile d'en rajouter. Il jouait avec les plis de son pantalon en se demandant quoi répondre, timide et intimidé par sa révélation.

« Je... toi aussi tu m'intrigues tu sais ? » Pas que, souffle le vent, insidieux, à son oreilles. « Je crois que c'est parce qu'on est comme des, hm, piles. Des fois, ça concorde, des fois, c'est trop différent. » BIZARRE. B-I-Z-A-R-R-E, sept lettres horizontale. A son tout de se mordre la lèvre avant de rajouter, dans un chuchotis : « tu dois certainement pas savoir ce qu'est une pile. »

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MessageSujet: Re: HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while   HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while EmptyLun 2 Juil - 9:53



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C-S était bizarre. Tout le monde le disait, à Poudlard. Il intriguait et comme tout être humain normalement constitué, les autres étudiants préféraient se moquer de lui, d'une personne qu'ils ne comprenaient pas. Pour se mettre en position de force et ne pas avoir peur de l'inconnu, l'incompréhensible. La mère de Joy lui avait toujours interdit de se moquer des gens, même quand elle se contentait de taquiner ses cousins et cousines ou de son oncle Percy – une chose que, d'après le principal concerné, elle tenait « fort malheureusement » de son père –. Alors, elle se contentait d'être intriguée par l'intriguant Heloym, plutôt que de se moquer du marginal de Gryffondor. Elle l'aimait bien, en plus. Du moins, elle aimait bien ce qu'elle découvrait de lui, peu à peu. « non, parce que je suis en retard. Très en retard. Horriblement en retard. » Oh oui, elle l'aimait bien, surtout quand il parvenait à se détacher de son apparente timidité et qu'il la faisait rire ainsi, comme il était en train de le faire en ce moment. Elle a rit, beaucoup, pas trop fort néanmoins. Elle essuya une larme solitaire au coin de son œil gauche avant de reporter son attention vers le lac noir, un léger sourire persistant sur ses lèvres. Quelques secondes supplémentaires et Heloym l'intriguait encore plus. Son côté solitaire et peu loquace, sa gentillesse et son humour, son courage – certainement – ; elle connaissait peu de personnes comme lui, voire aucune autre. Non, parce qu'Heloym était unique. À part, même. Dans le bon sens.

Elle eut un autre sourire lorsque, têtu, il ne voulut pas croire que, aussi bizarre cela puisse paraître, elle l'attendait réellement. Ici, maintenant. Elle répliqua que si, elle l'attendait. Timide, il eut un petit sourire et baissa promptement la tête. Son sourire à elle s'accentua, amusée par sa gêne. « Si seulement c'était un beau garçon qui était venu.. », lâcha-t-il, encore gêné, rougissant à vue d’œil en relevant de nouveau la tête. Leurs regards s'entrechoquèrent un bref instant, juste le temps pour Joy d'être happée par les ténèbres des iris d'Heloym, puis il se détourna de nouveau, vers le lac. Elle, elle gardait les yeux rivés sur lui. Elle se fit encore légèrement glisser sur la droite, vers lui, jusqu'à ce que leurs épaules s'effleurent. Douce et rassurante, elle posa une main amicale sur le genou du jeune homme. « Tu devrais arrêter de te démystifier, Heloym. En plus, je suis sûre qu'on te l'a déjà dit, que t'étais mignon. », lâcha-t-elle, un peu joueuse et taquine. Elle n'avait pas l'habitude des garçons dans son genre. Elle côtoyait généralement des gens sûrs d'eux et confiants, ou suffisamment charismatique pour être mis en valeur sans n'avoir rien à dire. Alors, là, comme ça, il l'intriguait encore plus en comparaison des autres. Encore plus à part.

Elle lui avoua ensuite être sincèrement intriguée. Pure vérité. Elle ne mentait que très rarement, de toute façon. Elle n'en avait jamais vu l'utilité : sa mère savait la percer à jour en quelques minutes, son frère et elle se comprenaient trop bien pour qu'elle puisse lui cacher quoique se soit, et son père, eh bien, elle n'avait jamais eu à lui mentir, tolérant et miséricordieux comme il était. Par conséquent, si durant son enfance, Joy n'avait jamais à user de quelconques bobards, elle n'en était devenue qu'une piètre menteuse. Et, de surcroît, un tantinet trop franche, elle avait tendance à déballer la vérité sans s'encombrer d'inutilités telles que le tact ou l'euphémisme. Elle aperçut Heloym triturait son pantalon et, comme sortant de sa torpeur, elle ôta sa main de la jambe du brun, ne voulant pas l'intimider encore davantage. Le faire fuir non plus. Pas maintenant qu'ils pouvaient avoir une vraie conversation autre que « Mais sociabilise-toi un peu C-S. Allez, viens. Mais viens, je te dis ! », et c'était assez agréable de discuter, simplement. Sans soucis d'isolement ou de sociabilisation. « Je... toi aussi tu m'intrigues tu sais ? » Non, fut la seule pensée qu'elle formula dans son esprit. Non, elle l'ignorait. À vrai dire, elle ne se doutait pas un seul instant pouvoir intriguer quelqu'un. Elle se qualifiait de fille simple, un brin garçon manqué sur les bords, et peut-être trop énergique parfois. Mais sinon, rien de bien captivant à ses yeux. « Je crois que c'est parce qu'on est comme des, hm, piles. Des fois, ça concorde, des fois, c'est trop différent. » Elle fronça un bref instant les sourcils. Ils étaient différents, sans aucun doute. L'étaient-ils trop ? Trop pour concorder. Incompatibles. Pas assez semblables pour devenir amis. C'était idiot. Elle aurait bien voulu devenir son amie, à Heloym.

Elle le vit vaguement se mordre la lèvre – une manie qu'ils avaient visiblement en commun – avant de chuchoter : « tu dois certainement pas savoir ce qu'est une pile. » Elle sortit brusquement de ses pensées et poussa un long « Hey ! » d'indignation. Elle ne se vexa pas qu'il la pense ignare de ces inventions moldues. C'était peu courant qu'un sang-pur connaisse quelque chose sur ce monde-là. « Pour ta gouverne, je sais ce qu'est une pile. C'est le machin-là..., elle forma un cercle avec l'index et le pouce de sa main droite tout en abaissant lentement sa main de haut en bas, dessinant ainsi dans l'air une forme cylindrique. On le met dans les game boy pour pouvoir jouer. » Bien sûr, son grand-père Arthur lui parlait souvent des appareils moldus qu'il pouvait trouver à son travail. Pour son huitième anniversaire, il lui avait d'ailleurs offert l'une de ces vieilles consoles de jeux avec laquelle Joy s'était beaucoup amusée durant son enfance. Elle en gardait d'excellents souvenirs, de ces jeux vidéos, et des piles qui lui avaient permis d'y jouer, indirectement même si elle avait du mal à comprendre leur fonctionnement. « Je suis pas trop rodée question technologie, je préfère la mécanique. », l'informa-t-elle même si ça ne l'intéresserait sans doute pas. Pourtant, c'était important pour elle : elle trainait souvent dans le garage avec son grand-père pour réparer la vieille Ford qu'il possédait depuis bien des années déjà, celle-là même que son oncle Harry et son oncle Ron avaient emprunté pour venir à Poudlard, celle que son père et son oncle Fred avaient conduit pour venir chercher ce même oncle Harry, enfermé chez son oncle et sa tante. C'était seulement dans ces moments-là qu'elle tolérait le souvenir de Fred, le jumeau de George, son principal rival, celui qui vivait dans chaque recoin de leur maison, dans chaque rire de son père et dans chaque syllabe du nom de son propre frère.

Toi aussi tu m'intrigues, et Joy n'arrivait plus à se sortir cette petite phrase, ces cinq mots ridicules de la tête. Après un bref silence, elle poussa un léger soupir et posa ses mains à plat derrière elle, sur l'herbe humide et leva les yeux vers la veste d'Heloym qui lévitait toujours au-dessus d'eux. « Je ne comprends pas pourquoi je pourrai t'intriguer... », lança-t-elle plus dans le but de mettre fin au silence que d'obtenir une réelle réponse. Évidemment, elle ne refuserait pas des explications parce qu'en lui disant ça, il l'intriguait encore plus – ah, cercle vicieux – et elle se sentait terriblement frustrée de ne pas comprendre. Elle était simple comme fille, se répéta-t-elle. Typique, même. Une Weasley à Gryffondor. Une fille de George aimant les farces et attrapes et le Quidditch. Une traite à son sang appréciant les moldus et dénigrant les sang-purs. Et cetera, et cetera. Elle ne le comprenait pas, cet intriguant qu'elle intriguait.


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MessageSujet: Re: HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while   HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while EmptyMar 17 Juil - 15:25

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« Tu devrais arrêter de te démystifier, Heloym. En plus, je suis sûre qu'on te l'a déjà dit, que t'étais mignon. » Il lui adressa un petit sourire désolé signifiant bien évidemment je crains que non sans pour autant parler. C'était la vérité. Aussi loin qu'il se souvienne, on était jamais venu le voir en lui disant : oh, d'ailleurs, t'es pas si mal CS. Personnellement, il ne se trouvait aucun charme particulier, même pas celui du gars qui vit en marge et qui est un peu sombre dans son cœur et qui boit des cafés noirs sans sucre. Il n'avait rien de mystérieux et rien de sombre : il était juste seul. Et rien que ça, ça lui enlevait les termes mignon ou beau garçon. La main de la jeune femme sur son genou le rasséréna un petit peu et il pinça un peu des lèvres en pensant à sa réflexion. Finalement, sa phrase finit par faire son chemin jusqu'au deuxième étage et il retourna à nouveau la tête vers Joy (à croire qu'il avait la bougeotte) : « ça veut dire que tu me trouves mignon ? » demanda-t-il ahuri et pas du tout doué du tout, un brin ravi comme en témoignaient les vagues étoiles dans ses yeux et un brin gêné, encore plus (éternellement) comme informaient les taches rouges, ne cessant de s'étendre, sur ses pommettes. Il sourit légèrement, heureux comme si on venait de lui annoncer que Noël était reporté au lendemain. Un beau sourire au ralenti, adressé qu'à elle. Radieux, il tourna à nouveau le visage dans l'espoir qu'elle oublie ce pur trait de joie, le soulagement mêlé de fierté que provoquait le petit adjectif. Mignon. Enfin se lança-t-il dans sa grande explication foireuse avec une histoire de pile et concordance (n’importe quoi, songea-t-il en y repensant à tête reposée). Il s'attendait à ce qu'elle lui dise un truc genre moi j'suis l'négatif ou l'positif? ou bien quelque chose de moins rigolo genre tu le penses vraiment, Heloym ? ça veut dire qu'on peut pas être amis? mais non. Joy était imprévisible. Elle glapit un « Hey ! » d'indignation alors que le brun rééditait son regard le plus incompréhensif au monde. Il fronça légèrement les sourcils, se demandant bien ce qu'il avait pu dire pour l'indigner ainsi. hey, d'où tu me compares à un truc moldu? ou hey je veux être la borne positive ! ? « Pour ta gouverne, je sais ce qu'est une pile. C'est le machin-là... il eut la bonté d'hocher la tête comme s'il comprenait son croquis aérien. On le met dans les game boy pour pouvoir jouer. » Heloym sourit légèrement. Elle aurait pu dire n'importe quoi mais elle avait choisi la game boy. On lui avait raconté, inculte qu'il était, le rôle des Weasley durant la Guerre et, surtout, leur pouvoir sur le marché des farces et attrapes. Il eut conscience du bonheur de cette famille quand elle parla de la game boy. De tous les trucs moldus possibles et inimaginables... une game boy quoi. « C'est exactement cela, fit-il gentiment. C'est une sorte de tube qui fait fonctionner la plupart des appareils moldus. Dont les game boy. » Il commença à rire nerveusement. Mon dieu, une game boy quoi!

Elle rajouta quelque chose d'autre à propos de technologie et de mécanique et Heloym ne releva pas. Il souriait toujours à l'inconnu, sans plus regarder Joy, profitant de sa seule présence silencieuse avec ravissement. Leurs épaules qui se touchaient ; leurs souffles, audibles dans leur bulle de silence ; la pluie qui leur tombait dessus, maintenant diluvienne ; leur reflet, que l'on pouvait apercevoir, sur le lac. Le brun se sentait vraiment bien. Elle changea de position alors que lui ramenait ses jambes contre lui, les enveloppait de ses bras pour éviter qu'elles n'entrent en contact par l'eau. Il posa pensivement son menton sur ses genoux, profitant tranquillement du silence. Si il semblait l'apprécier – il lui permettait de mettre à plat ses pensées et de réfléchir plus facilement –, il semblait l'agacer, elle. « Je ne comprends pas pourquoi je pourrai t'intriguer... » Il continuait de regarder devant lui, sans jeter un seul regard vers elle, dans son dos. Un fin sourire, qu'elle ne pouvait pas voir, sur ses lèvres. « T'es la borne positive et j'suis la borne négative. On est pas pareils alors tu m'intrigues, je veux comprendre... tu m'attires, aussi. Technologiquement parlant, évidemment. » rajouta Heloym d'un ton qui se voulait nonchalant – raté, il n'était que empressé, comme s'il voulait couvrir une énorme bourde (et oui. Il voulait couvrir une énorme bourde, malheureusement pour lui). Il pria instantanément tous les dieux pour qu'elle oublie la seconde partie de l'épisode deux de son explication foireuse. Heloym, surtout, je t'en prie (c'était son coaching mental, il allait en avoir bien besoin pour les prochaines minutes) ne te retourne pas et ne la regarde pas, t'es rouge comme une tomate, elle va se fiche de toi mais d'une puissance et puis... « il pleut vachement fort aujourd'hui. » Ah oui, hein. Il pleut vachement fort, pas vrai Joy, allez, dis qu'il pleut vachement fort. Lance la sur un autre sujet. Le genre de truc pour lequel elle va s'enthousiasmer. « Tu jouais à quoi, sur la game boy ? » demanda-t-il d'un ton passionné – de tous les trucs inutiles de la vie, oui, Heloym avait toujours adoré les consoles de jeu et la technologie en général. Pas besoin de parler, pas besoin de faire équipe avec quelqu'un : le rêve. Le rêve qu'il avait, toutefois, en cet instant précis, était qu'elle réponde à sa question. Juste ça.
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MessageSujet: Re: HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while   HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while EmptyVen 27 Juil - 14:10



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En dépit des apparences, il la déstabilisait. Toujours calme, silencieux, réservé, voire timide. Ils étaient diamétralement opposés, à bien y réfléchir. Elle qui ne savait pas tenir en place, qui parlait sans réserve même lorsqu'il aurait été plus sage de la fermer, trop extravertie aussi, peut-être. Sans doute. Elle se demanda même s'il n'avait pas déjà songé, depuis qu'ils discutaient, à prendre ses jambes à son cou et disparaître le plus vite possible. Parce qu'ils étaient tellement différents, qu'il en venait à l'attirer irrémédiablement. Comme deux aimants. À son sourire désolé, elle comprit que non, on ne lui avait jamais dit qu'il était mignon, contrairement à ce qu'elle pensait. Elle observa son visage, le teint légèrement halé, les traits nets, les cheveux ébènes, le regard sombre et avec ce quelque chose, elle n'aurait su dire quoi, qui brillait dans ses yeux et qui l'appelait. Comme une douce symphonie qu'elle était seule à entendre. Il semblait souffrir, souvent. Porter un secret trop lourd pour lui seul et c'était comme si sa douleur était un appel en détresse et elle ne voyait aucune autre possibilité que de lui venir en aide. Il tourna de nouveau son visage vers elle, et elle éclata de rire pendant une seconde devant son air ahuri. « ça veut dire que tu me trouves mignon ? » Son rire s'estompa, seul un doux sourire persistait, une lueur presque tendre illuminant ses yeux vairons, elle s'approcha de lui et déposa un bref baiser, innocent, sur la joue du jeune homme. « Très mignon, Heloym. » Elle n'avait pas l'habitude des gens comme lui. Elle trainait plus souvent avec des personnes comme elle, qui riaient pour un rien et qui n'avaient aucun problème de sociabilité ou, en deuxième possibilité, avec des gens qui n'étaient pas très loquaces, mais à cause d'un côté sombre ou taciturne. Les garçons timides, comme lui, c'était à peine si elle savait à quoi ils ressemblaient.

Il partit ensuite dans une métaphore où ils seraient deux bornes opposées d'une pile. Ça l'aurait bien faite rire, s'il n'avait pas eu l'audace de lui dire qu'elle ignorait ce que c'était. Bien sûr qu'elle savait ce qu'était une pile ! C'était une Weasley, par Merlin ! Il hocha doucement la tête lorsqu'elle dessina la forme d'une pile dans les airs. Elle sourit une seconde, plus calme, avant d'ajouter qu'elle s'en était déjà servie, pour jouer à la game boy. Il sourit à son tour, presque amusé et elle se retint de lui demander, faussement condescendante : « tu sais ce qu'est une game boy, au moins ? » mais se ravisa aussitôt. Car, bien sûr qu'il savait, né-moldu de son état. Il devait même en connaître un rayon sur les game boy et autres appareils que son grand-père Arthur ramenait toujours du travail, un large sourire étirant ses lèvres et des étoiles pleins les yeux. « C'est exactement cela. C'est une sorte de tube qui fait fonctionner la plupart des appareils moldus. Dont les game boy. » Il entra dans un bref rire nerveux, elle arqua un sourcil. « Ça t'arrive souvent de rigoler pour rien ? »[/color], demanda-t-elle, le plus sérieusement du monde. Mais, lorsqu'il se tourna vers elle, Joy ne put retenir son sourire de trente-deux dents. Quelques minutes de silence s'écoulèrent, des minutes qu'elle aurait voulu emplir de paroles, de rires et de plaisanteries. Elle n'aimait pas le silence, contrairement à lui qui, les genoux ramenés contre son torse, et les bras autour, semblait apprécier ces instants sans bruit aucun, à part la pluie qui tombait sur le sol. Elle, plongée dans son raisonnement, ne put s'empêcher de lui demander néanmoins, en quoi elle pouvait bien l'intriguer. Il garda le regard rivé sur le lac, et elle, sur sa nuque, à lui. « T'es la borne positive et j'suis la borne négative. On est pas pareils alors tu m'intrigues, je veux comprendre... tu m'attires, aussi. » Elle écarquilla légèrement les yeux, surprise de son aveu. Aussi direct, ce n'était certainement pas une réponse qu'elle attendait de la part du gentil mais timide Heloym. « Technologiquement parlant, évidemment. », s'empressa-t-il d'ajouter et elle eut un large sourire amusé tandis qu'il rougissait à vue d’œil jusqu'à rivaliser avec les écailles d'un Boutefeu Chinois. « il pleut vachement fort aujourd'hui. », lança-t-il sur le ton de la conversation, et le sourire de Joy n'en fut qu'agrandi. « C'est vrai. C'est pas un temps à sortir dehors. », lâcha-t-elle gentiment. Il lui suffisait de tourner la tête pour voir que le parc était réellement désert et qu'ils étaient les deux seuls idiots à traîner là, avec un temps pareil.

« Tu jouais à quoi, sur la game boy ? » Elle ne répondit rien dans un premier temps, se contentant de fixer sa nuque et le profil gauche de son visage, en silence. Et, lorsque les joues du jeune homme devinrent encore plus rouge que précédemment – elle n'aurait pas même imaginé ça possible –, Joy consentit à oublier l'épisode de « l'attirance technologique ». Elle fit d'abord la moue, réfléchissant à la question puis répondit naturellement : « Mon grand-père n'a ramené que des jeux Pokémon et Mario. On se disputait souvent avec mes cousins, pour prendre la seule game boy qu'on avait au Terrier. Alors le lendemain, on allait jouer dans le jardin, en faisant semblant d'être les personnages des jeux. » Elle se souvenait des crises de larmes des plus jeunes, qui n'arrivaient jamais à obtenir la console ô combien désirée, des soupirs exaspérés de leur grand-mère Molly, et des cris de joie du chanceux qui avait la game boy pour la journée et qui venait de gagner une partie. Et le soir, ils ne parlaient que de ça. Du jeu, toujours le jeu. Leurs parents leur disaient qu'ils étaient de vrais intoxiqués mais eux, ils avaient fait d'un jeu solitaire, un jeu de groupe et ça, c'était quasiment miraculeux. Et ils riaient toujours ensemble. Et c'était bien. Elle sourit à Heloym et hésita à retourner sur le sujet précédent, juste pour voir les joues d'Heloym reprendre la teinte rosée qui leur était propre lorsqu'il était horriblement gêné. Elle leva les yeux vers la veste du jeune homme qui lévitait toujours au-dessus d'eux, plongée en pleine réflexion. « Et toi ? » Autant lui laisser miroiter l'espoir vain qu'elle avait définitivement oublié son aveu. Il était gentil, autant l'être avec lui.


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MessageSujet: Re: HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while   HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while EmptyLun 30 Juil - 11:40

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« Très mignon, Heloym. » Elle le trouvait pas mignon mais très mignon. C'était plutôt sympa de sa part de dire ça. Ca a fait battre le cœur du petit lion à une vitesse ! Il ignorait que c'était possible. Pas cette vitesse, pas ce petit tremblement de ses doigts qu'il serra bien vite contre ses genoux, bien décidé à ne pas montrer à Joy l'état dans lequel elle le mettait. En plus de battre à toute allure, son cœur se serra un peu aussi, légèrement, car il pensait que Weasley était le genre de fille à dire ça à tout le monde. Mais n'empêche qu'il était ravi. Qu'un léger sourire s'inscrivit sur ses lèvres, tout petit, composé au ralenti comme dans les films. Hésitant et timide, tandis qu'il restait cramoisi pour ne pas changer. Très mignon, Heloym. Et puis, il aurait bien voulu lui retourner le compliment, sérieusement. Mais, honnêtement, il ignorait s'il aurait été capable de parler sans que sa voix ne le lâche. En fait, il aurait même pas pu dire à Joy qu'elle était mignonne parce qu'elle était pas mignonne. Elle était bien plus que cela. Il garda donc le silence, un petit silence ravi et joyeux, alors que le compliment tournait dans tous les sens dans sa tête. Elle va m'arracher le cœur et me mettre la tête à l'envers, pensa-t-il en lui jetant un regard en coin indéfinissable, alors que déjà commençait sa métaphore foireuse de piles et de game boy. Et puis le lapsus. En fait, il aurait pu faire pire comme lapsus – t'es ma pile et toi t'allumes la lampe en moi par exemple – mais ça restait un gros lapsus qu'il tenta, tant bien que mal, d'avaler avec une remarque vis-à-vis du sale temps. Heureusement Joy était quelqu'un de gentil. Même s'il sentait l'amusement dans sa voix, légère moquerie amicale qui ne vexa pas Heloym, loin de là. Il se mordait doucement la lèvre tandis qu'elle disait, de sa voix douce qui renversait la tête du blason rouge : « C'est vrai. C'est pas un temps à sortir dehors. » Il sourit légèrement, encore plus en l'entendant tandis que, comme un seul homme, ils tournèrent la tête pour s'apercevoir qu'ils étaient effectivement seuls dans le parc, tels deux zigotos surpris par la pluie. Le sourire d'Heloym s'élargit doucement car c'était le genre de trucs qu'il aimait, faire des trucs vaguement fous, impulsifs, idiots pour certains. Il avait vraiment l'impression de faire partie de la maison Gryffondor – cela pouvait sembler idiot mais, mal assuré comme il l'était, il avait jamais pensé faire vraiment partie de la maison des lions. Et ses camarades ne l'avaient jamais vraiment aidé à s'y intégrer. C'était des petits évènements comme ça, pas du tout spontanés, impulsifs, idiots et parfois téméraires qui rendaient un sourire radieux à Heloym. Evidemment, il gardait ses pensées pour lui. Déjà qu'il devait passer pour un gros freak aux yeux de Joy, il voulait pas noircir le trait jusqu'à devenir un débile.

C'était vachement mieux de détourner à nouveau le sujet. Sur un terrain un peu foireux, en plus, les game boy. Se retrouver à parler de game boy sous la pluie avec son crush, ça a vraiment pas de prix. « Mon grand-père n'a ramené que des jeux Pokémon et Mario. On se disputait souvent avec mes cousins, pour prendre la seule game boy qu'on avait au Terrier. Alors le lendemain, on allait jouer dans le jardin, en faisant semblant d'être les personnages des jeux. » Il sourit légèrement, car cette simple phrase lui faisait miroiter une petite scène d'enfants qui riaient. Heloym avait toujours été seul, ses seuls cousins devenant ses frères et sœurs d'adoption et, le temps où il avait joué à la game boy, il ne les avait jamais vu (les dieux l'en gardaient à cette époque, merci à eux). Il avait eu le plaisir de voir, pendant six années, le nombre important de Weasley à travers l'école et, surtout, les rumeurs qui circulaient à leur sujet. Il envia légèrement Joy d'avoir partagé de tel moment avec sa famille – mais, d'un autre côté, s'il en avait lui-même l'occasion, il aurait certainement fui cette complicité pour aller jouer tout seul. Il s'imaginait consciencieusement les petits moments que les Weasley avaient passé ensemble, souriant légèrement à l'horizon par procuration, si bien que la question de la Gryffondor le prit de court : « Et toi ? » Il songea que, vraiment, il n'était pas au bout de ses surprises avec cette fille. Honnêtement, dans l'école, qui se souciait de qui avait été Heloym, qui il était, à quels jeux il avait joué ? « Moi aussi je jouais beaucoup à Pokémon mais mon jeu préféré, c'était un jeu d'échecs. Je me souviens plus le nom. » Il haussa les épaules. « Mes parents en avaient marre, j'arrêtais pas de finir les jeux en une semaine et ils arrivaient pas à me trouver la suite. Du coup, bah, ils m'ont confisqué la game boy. J'adorais cette console mais j'y ai plus joué depuis. » Il haussa les épaules, son sourire s'élargissant à l'évocation de ses parents. Un sourire un peu triste, aussi. « Vous aviez beaucoup de trucs moldus, chez vous ? C'est étrange. Je croyais que tu étais sang-pure... ? » fit-il, ayant soudain le doute.

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MessageSujet: Re: HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while   HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while EmptySam 25 Aoû - 21:35



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Une amitié, peut-être, superficielle qui se tisse sous une pluie torrentielle. C'était un peu ça, Heloym et Joy. En dehors des quelques fois où elle l'avait encouragé – voire exhorté – à sympathiser avec d'autres étudiants, ils ne s'étaient jamais vraiment parlés. Jamais adressés la parole, si ses souvenirs étaient justes. Elle lui avait maintes fois conseillé de se faire des amis, intégrer une bande, mais n'avait jamais imaginé en faire partie. Elle n'avait jamais songé à devenir l'amie d'Heloym. Trop de différences, aurait-elle pensé, sans doute, un autre jour que celui-ci. Un jour sans lac noir, et sans pluie. Un jour où elle ne lui aurait pas souri, et parlé comme à un vieil ami. C'était ça, aussi. Une amitié timide, comme le garçon, qui prendrait peu à peu d'ampleur jusqu'à ce qu'il sache se faire une place dans son cœur. Elle le vit peu à peu se ressaisir, laisser son malaise s'échapper, en quelques volutes de fumée. Elle sourit dans le vide tandis que les souvenirs de son enfance au Terrier heurtaient son esprit avec la douceur propre à la nostalgie. Toute l'innocence et les rires qu'ils avaient pu partager, les courses effrénées, les jeux sans intérêt mais qu'on répétait. Une dizaine de gamins qui criaient à travers la maisonnée, qui se précipitaient à l'extérieur, qui brisaient des vases ayant appartenu à leur arrière-grand-mère, saccageant des pièces trop étriquées pour une famille si nombreuse. Elle se ressaisit, revint au temps présent, laissant néanmoins ses pensées encore un peu vagabonder. Se rappeler, encore et encore.

Elle s'intéressa aussi à Heloym. Certes, elle n'était pas vraiment calée lorsqu'il s'agissait de jeux vidéos ou autre forme de technologie moldue, mais elle savait écouter, contre toute attente. Il sembla d'ailleurs surpris de ce regain d'intérêt pour sa personne et Joy songea qu'il devait réellement trop se sous-estimer. « Moi aussi je jouais beaucoup à Pokémon mais mon jeu préféré, c'était un jeu d'échecs. Je me souviens plus le nom. » Joy n'aimait pas les échecs. Déjà parce que ce jeu manquait trop d'action à son goût – d'accord, ils se tapaient sur la gueule, mais où était l'adrénaline ? – et, ensuite, parce que la seule personne qui voulait bien jouer avec elle lorsqu'elle était petite et venait d'apprendre les règles, c'était son oncle Ron. Genre, le Weasley qui joue aux échecs. Il lui a foutu la raclée de sa vie et, autant elle avait toujours su être bonne perdante, autant, là, ce fut comme un déclic : les échecs ? Très peu pour elle. Elle se contenta donc de hocher la tête pendant qu'il haussait les épaules. « Mes parents en avaient marre, j'arrêtais pas de finir les jeux en une semaine et ils arrivaient pas à me trouver la suite. Du coup, bah, ils m'ont confisqué la game boy. J'adorais cette console mais j'y ai plus joué depuis. » Elle fit la moue. Ils lui confisquaient la console parce qu'il était doué dans ce domaine ? Certes, trop jouer était mauvais, créait une dépendance et le transformait peu à peu en gros geek invétéré. Mais bon, lui confisquer ? Ses parents ne lui avaient jamais rien confisqué. Pas même sa mère, pourtant sévère pour combler le manque d'autorité de son cher époux, qui se contentait, à la limite de la menacer de la priver de balais ou d'après-midis à la boutique avec son père pendant une semaine. Autant dire qu'elle se calmait aussitôt... pour repartir de plus belle dés qu'Angelina avait le dos tourné. Elle remarqua le sourire d'Heloym, un peu différent des précédents, semblable à ceux qu'esquissait son père lorsqu'il parlait de Fred, premier du nom, jumeau de George, oncle silencieusement ô combien détesté, mais publiquement respecté.

« Vous aviez beaucoup de trucs moldus, chez vous ? C'est étrange. Je croyais que tu étais sang-pure... ? » Joy esquissa une grimace. Le terme de « sang-pure », loin de lui saillir, lui filait de l'urticaire. Elle avait l'impression d'être reléguée au milieu de ces imbéciles de Serpentard qui juraient encore par l'idéologie du sang et se répugnaient à fréquenter des sorciers à l'ascendance moldue. « Mon grand-père travaillait au Ministère et, plus exactement, au Service des détournements de l'artisanat moldu. Il a toujours été passionné par le monde moldu ; d'ailleurs son ambition dans la vie, c'est de comprendre comment les moldus font voler les avions, sans magie. » Joy laissa s'échapper un léger rire : loin de l'exaspérer, la passion peu commune qu'avait Arthur Weasley pour les moldus avait le don d'amuser sa petite-fille qui, parfois, prenait plaisir à passer du temps avec lui pour discuter de cet autre monde, dénué de magie. « Du coup, le Terrier est rempli d'appareils moldus en tout genre. Une télévision cassée, une radio qui ne capte qu'une station sur trois, et même une vieille voiture. » La Ford Anglia, c'était une longue histoire dans la famille Weasley. Elle sourit encore, dans le vague. « En réalité, je suis une traitre à mon sang. J'ai les pieds entre deux mondes, entre deux cultures, entre deux races, et je ne sais jamais sur lequel danser. Je ne sais même pas si j'aurai le droit de danser, un jour. » Elle ferma les yeux un instant. Elle avait envie de danser. Un, deux, et puis trois. Taper dans ses mains. Un, deux, et puis trois. Remuer son bassin. Un, deux, trois. Entre en transe, pour une unique danse. « Certes, j'ai eu la», elle fit le geste des guillemets avec ses doigts, chance de naître de deux parents sorciers, qui sont eux-mêmes issus de parents sorciers, et ainsi de suite sur chaque génération jusqu'où on peut remonter... Mais, comme ma famille, j'ai trahi cet héritage en me liant avec des nés-moldus, des sang-mêlés, ou d'autres traitres à leur sang. Je vais à l'encontre de la loi du sang, celle qui devrait me pousser à détester ces intrus, ces autres, à en faire mes antagonistes. Je devrais te détester, toi. » Un bref silence s'installa, le temps qu'elle fit claquer sa langue contre son palais et conclue par un simple : « C'est complètement absurde. »

Elle se tourna lentement vers lui, ne s'étant même pas rendue compte que son regard rêveur s'était accroché au lac, une fois encore. Elle lui sourit doucement. « Quand on parle de traites à leur sang, on pense immédiatement à ma famille. » Elle haussa les épaules, au fond, ça ne la touchait pas. Au contraire, elle était fière de ce statut. Mieux valait être une Weasley que l'une de ces snobinards de Lestrange ou de Malefoy. Complètement absurde. « On a prouvé qu'on se fichait de l'idéologie du sang : ma tante Hermione est une née-moldue et ça n'a pas empêché mon oncle Ron de l'épouser. Et mon oncle Harry est bien un sang-mêlé qui a grandi au milieu des moldus pendant onze longues années, sans même savoir ce qu'était un Nimbus ou un Animagus, et pourtant ma tante Ginny s'est quand même mariée avec lui. » Joy esquissa un autre sourire, mais croisa néanmoins les doigts, littéralement comme métaphoriquement parlant. Elle espérait juste qu'Heloym ne se mette pas brutalement à s'extasier sur le grand et célèbre Harry Potter, celui qui a survécu, l'Élu, le gars qui avait sauvé le monde à seulement dix-sept ans. Pour Georgia, c'était juste tonton Harry, celui qui voulait bien lui prêter ses lunettes toutes les cinq minutes pour qu'elle puisse les essayer, celui qui lui avait dessiné un éclair approximatif sur le front pour qu'elle ait la même cicatrice « vraiment trop cool » que lui, celui qui lui avait appris à tenir correctement sa baguette pour qu'elle ne lui file pas constamment entre les doigts, à chaque geste esquissé. Au fond, tonton Harry, il était mille fois mieux que le célèbre Harry Potter. « En fait, être traite à son sang, c'est être rejeté pour croire en son prochain. Et j'ai beau chercher où est le mal, je ne vois pas. Tu le sais, toi ? » Peut-être qu'être traite à son sang, c'était faire preuve de naïveté aussi ? À espérer voir un jour l'égalité entre tous s'instaurer... Alors, être pro-sang-pur, c'était être suffisamment intelligent pour ne pas se laisser berner ? Dans ce cas, Joy préférait demeurer une éternelle imbécile.


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MessageSujet: Re: HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while   HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while EmptyJeu 30 Aoû - 10:02

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Le terme de sang-pure ne semblait pas lui aller et, voyant sa légère grimace, il se sentit rosir légèrement, prêt à développer une mélopée d'excuses pour pardonner son affront, son écart, bref, tout ce qu'elle pensait que ce simple terme, innocent dans la tête d'Heloym, pouvait signifier de négatif. « Je vais à l'encontre de la loi du sang, celle qui devrait me pousser à détester ces intrus, ces autres, à en faire mes antagonistes. Je devrais te détester, toi. » « Je sais. J'avais compris, au bout de six ans. » dit-il d'une voix douce, lui qui avait dardé son regard vers le lac, à nouveau, en l'écoutant. Oui, au bout de six ans de petites bagarres, de remarques acides, de regards en coin, d'insultes, oui, Heloym avait compris que son sang sale était un gros handicap. Joy disait qu'elle était à cheval entre deux mondes mais c'était aussi le cas pour Heloym : il était repoussé par sa famille, qui le prenait pour un monstre et il était repoussé par ses pairs, qui le prenaient pour un incapable, un illégitime. Heloym n'aurait jamais pensé que Joy et lui-même aurait pu avoir ce genre de point commun. Il buvait ses paroles comme un assoiffé, un homme ayant traversé mille déserts et mille contrées arides. Il aimait bien écouter les gens parler d'eux. Cela renforçait l'impression qu'il avait d'être différent mais il aimait bien écouter la normalité de ses pairs. La manière dont certains avaient à sourire en parlant de leur famille. La manière où d'autres faisaient un signe de main agacé en parlant d'un père trop lourd, d'une mère-poule. Généralement, lorsque les gens parlaient de leur famille de cette manière, Heloym ne pouvait s'empêcher de penser : tu ne sais pas ce que tu as jusqu'à que ce soit parti. Et c'était vrai. Un silence s'installa puis elle annonça que c'était absurde en tournant le regard vers lui. La sentant bouger, il planta ses yeux dans les siens avec un intérêt certain. Il n'aurait pas pu se lasser d'écouter Joy ou même de la regarder parler. Il pencha imperceptiblement la tête lorsqu'elle évoqua sa famille mais ne fit pas tout de suite le lien avec Harry Potter, le génialissime Harry Potter. Comme beaucoup, le jeune homme en avait entendu parler. En plus, appartenant à la même maison que le Survivant, il avait su profiter de ses photos sur le mur des récompenses du Quidditch mais aussi des récits racontés de ses années à Poudlard quand certains pitres les racontaient dans la Salle Commune, alors les autres pensaient qu'ils n'écoutaient pas. Il songea que cette époque de Guerre, qu'il n'avait entrevue que dans les livres, était si proche, tellement proche. Mais, à ses yeux, le grand Harry Potter... était un personnage de livre. Un nom et des dates à apprendre. Rien à voir avec l'oncle Harry de Joy. Heloym se souvenait que, au début de sa scolarité, il s'était identifié à cet homme. La perte très jeune de ses parents, la placement chez un oncle et une tante que l'on aime pas forcément. Sauf que Heloym n'était jamais devenu un héros, n'avait jamais agi comme tel, était le plus maladroit de tous sur un balai et, enfin, n'avait aucun talent inné pour la magie. C'était comme fantasmer sur ses ressemblances avec Superman. On en trouve deux – il est brun, moi aussi ; mon prénom commence par C, lui aussi – et après c'est fini, on se rend bien compte que c'est ridicule.

« En fait, être traite à son sang, c'est être rejeté pour croire en son prochain. Et j'ai beau chercher où est le mal, je ne vois pas. Tu le sais, toi ? » Il se permit de réfléchir un petit instant avant de répondre : « non » d'un ton presque las. Il tourna à nouveau le regard vers elle – il adorait la regarder mais ça le rendait tout chose, gêné presque, et il fallait avouer que le lac était un truc bien moins gênant à regarder qu'une Joy jolie et pleine de vie. Il se sentait las, presque mélancolique, avec le souvenir de toutes ces années et de sa famille, et puis avec le souvenir de la game boy et celui, ténu mais toujours présent, du sourire de ses parents. C'est peut-être ça qui l'a fait se lever. Et le fait qu'elle lui ait autant parlé, qu'elle lui ait dit qu'il était mignon et le fait qu'elle se sente entre deux mondes lui aussi. Oui, ça y a joué, intensément. Donc il s'est relevé avec un petit sourire satisfait – il voyait bien l'interrogation qui dansait dans les prunelles sombres de Joy et il était content de la surprendre –, ignorant la pluie qui aussitôt a pris plaisir à le tremper de toute part. Sa chemise blanche lui collait à la peau et sa veste était certainement foutue mais il s'en fichait, pour l'instant. Il sentait la pluie qui s’immisçait entre ses mèches brunes bien coiffées et il grimaça en se passant une main dans les cheveux, essayant d'arranger tout ça malgré l'eau qui plaquait pathétiquement sa chevelure sur son crâne. En revanche, il était un brin moins pathétique quand il tendit la main vers Joy, souriant toujours légèrement, satisfait, malgré la pluie, malgré sa main qui tremblotait un peu, malgré son estomac qui se tordait dans tous les sens, malgré son assurance plus que feinte et sa voix qui, il en était sûr, allait le lâcher en cet instant précis. Il finit par dire sur un ton rieur, devant son regard interrogatif, toujours plus : « on a toujours le droit de danser, tous les jours. Ça te dit, là, maintenant, sous la pluie, pour attraper une pneumonie ? » C'était peut-être à ça qu'aurait ressemblé Heloym tous les jours, si ses parents étaient en vie, si il n'était pas maudit. Peut-être qu'il aurait été impulsif, rieur, malin, moins timide. Un peu comme maintenant. Un peu comme avec Joy. Et quand elle glissa sa main dans la sienne et quand il l'attira avec douceur contre lui pour danser, il décida que c'était vraiment sympa. D'être quelqu'un d'autre.
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MessageSujet: Re: HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while   HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while EmptySam 15 Sep - 14:57



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Il tournait son regard, le détachait de son visage et elle en profitait pour jeter un coup d’œil à la dérobée. Ça avait presque le don de la faire sourire : cette manie qu'ils avaient de s'entre-regarder, sans jamais vraiment ancrer leurs regards l'un dans l'autre. De l'innocence, de la pudeur toute enfantine, qu'elle ne connaissait pas. Ne connaissait plus. N'avait peut-être jamais connu. Elle savait ce qu'était l'innocence, elle l'avait été, l'était encore un peu d'une certaine manière avec ses sourires un peu trop nombreux, ses mots un peu trop légers, ses farces un peu trop pratiquées. Mais cette innocence-là, qui s'apparentait plutôt à de la timidité, non, elle ne connaissait pas. N'y avait jamais goûté. C'était ça, entre autre, qui la fascinait chez Heloym : il arrivait à la changer, sans même faire exprès. Sans le désirer. Il avait une influence sur elle et elle n'aurait su dire si elle était bonne ou mauvaise. Elle n'aimait pas vraiment l'idée de changer au contact d'une tierce personne, elle tenait trop à son indépendance pour accepter que, oui : elle pourrait un jour avoir besoin de s'accrocher à quelqu'un, pour longtemps, plutôt que pour deux mois, le temps de se rendre compte qu'il n'y avait plus que deux possibilités : fuir ou aimer. Elle n'avait pas vraiment peur d'aimer, Joy. Elle savait ce que c'était, merci ; elle aimait beaucoup de personnes dans sa vie. Avec trop de passion, trop peu de considération, sans date de péremption. Elle aimait dans sa totalité, jamais à moitié. Et tant pis pour les quelques pots cassés. Non, aimer c'était agréable, une légère dose de bonheur supplémentaire ; le problème, c'était tomber amoureuse, renoncer à des principes, à une partie de sa personnalité, à des activités. Se façonner pour plaire. Pour voir une étincelle briller dans le regard du garçon – ou de la fille – avec qui elle voudrait partager le reste de sa vie. Elle avait peur de changer, autrement que pour elle-même. Elle ne savait déjà pas si sa personnalité d'aujourd'hui n'était pas régit par le désir de plaire à son père, d'effacer le fantôme de son oncle toujours pesant dans son dos. Alors, elle ne changerait jamais. Peur viscérale de se perdre davantage sans s'être jamais réellement trouvée. Pourtant, elle aimait bien ces quelques instants volés. Emplis d'allégresse. Elle se sentait un brin différente, moins exubérante, peut-être plus complaisante, moins envahissante, plus conciliante. Elle se sentait grandie et mûrie et cette sensation était aussi agréable qu'étrangère à la grande gamine qu'elle sera probablement toute sa vie.

« Je sais. J'avais compris au bout de six ans. » Elle crispa ses poings sur ses genoux sans même s'en rendre compte ; porta son regard vairon sur ses jambes, les sourcils froncés, comme en pleine pensée, comme agacée. Elle se rappelait de ces quelques nés-moldus pointés du doigt, au début de sa scolarité. De ces pauvres gamins, tout perdus qu'ils étaient dans ce monde étranger, qu'on rejetait pour ne pas être nés de parents sorciers. Elle, elle s'était toujours énervée devant une scène pareille. Elle en tremblait encore d'indignation aujourd'hui. Parce que la chute de Voldemort, la fin de la guerre, tous ces morts, n'auront pas suffi. Que demander pour enfin obtenir la paix ? Son oncle Fred était-il mort pour rien ? Son père souffrait-il de l'absence de sa moitié pour du vent ? Elle ne pouvait pas le concevoir, ne voulait pas y croire. Pourtant, elle n'était pas naïve, Joy ; elle savait qu'un gamin de dix-sept ans – aussi génial et héroïque soit-il – ne suffirait pas à tracer un trait sur une conception du monde magique qui dure depuis des siècles et des siècles. Leurs ancêtres ont cultivé cette haine des moldus, de leurs pairs qui s'acoquinaient avec eux, et ont fait perdurer ce ressentiment, de génération en génération. Aujourd'hui, seules quelques familles au sang aussi pur qu'à l'histoire sombre continuaient de réciter avec conviction ce discours intolérable. Mais c'était déjà trop. Elle ne le supportait toujours pas. Elle n'aimait déjà pas ça, lorsqu'elle voyait un élève qu'elle ne connaissait pas se faire maltraiter mais, à présent, elle ne verrait que le visage d'Heloym lorsqu'un groupe de Serpentard viendrait humilier un pauvre né-moldu innocent. Elle verrait Heloym dans un coin, le visage triste et le regard brillant, elle le verrait s'assoir à l'écart des autres, effrayé. Et, autant cette idéologie du sang avait le don de l'enflammer, autant elle lui était désormais insupportable. Pourtant, il parlait d'une voix douce, comme si ça n'avait guère d'importance, comme s'il avait continué sa vie d'anonyme paisiblement. Elle fronça les sourcils, n'appréciant pas cette passivité. La Joy habituelle – celle qu'elle était lorsque Heloym n'était pas dans les parages – était de retour. Elle s'était longuement battue avec les petits snobs de la maison de Salazar, sortait constamment les griffes lorsqu'on osait cracher sur son nom, qu'on les qualifiait de vermine. Non, il ne devait pas parler aussi nonchalamment ; il devait s'indigner. Parce que sinon, la guerre aura été vaine. Parce que Voldemort aura finalement gagné.

Mais lorsqu'elle croisa le regard d'Heloym, elle oublia aussitôt son tourment intérieur, son envie de le secouer pour lui sommer de se réveiller et d'agir. Elle ne laissa rien paraître néanmoins et continua son discours, sur son sang, sa famille, son oncle Harry. Il pencha la tête, son regard toujours fixé sur elle, comme pour témoigner de son intérêt pour ce qu'elle racontait et un sourire imperceptible se dessina sur les lèvres de la Gryffondor. Elle conclut finalement, un peu philosophiquement, qu'être traitre à son sang, c'était avoir foi en l'humanité, quelle qu'elle soit ; sans soucis de pureté de sang, de pouvoirs magiques ou d'arbre généalogiques. On était tous sur un pied d'égalité, point. Mais cette vision était loin d'être partagée, au contraire, souvent critiquée, jusqu'à s'en prendre à ceux qui la prônaient avec fierté. Elle lui demanda si lui voyait où était le problème, dans le fait de ne pas juger quelqu'un sur son ascendance. « non », répondit-il après quelques secondes de réflexion et elle faillit sourire à l'idée qu'il était de son avis. Enfin quelqu'un qui la comprenait. Parce que ce discours-là, elle ne le servait que lors des repas de famille, alors que les Weasley clamaient haut et fort la même chose ou bien aux vipères. Peine perdue que c'était de leur faire entendre raison. Pour eux, on naissait digne ou on n'était que de la vermine. Pour elle, on naissait égaux et c'était nos choix qui nous conduisaient à devenir dignes, ou vermine. Soudain, Heloym se leva, un léger sourire sur ses lèvres et Joy ne parvint pas à masquer à sa surprise – trop surprise qu'elle était pour y penser – lorsqu'il lui tendit sa main, son sourire persistant. Elle n'avait pas l'habitude d'être surprise, trop imprévisible qu'elle était, trop souvent investigatrice de la surprise de ses compères pour en être la victime. Pourtant, elle ne put s'empêcher de lui sourire, à Heloym, tout trempé et mal assuré qu'il était. Une lueur dansa dans ses prunelles qui se plissèrent comme dans un éclat de rire tandis que son sourire se fit plus doux et moins rieur à l'entente de ces mots : « on a toujours le droit de danser, tous les jours. Ça te dit, là, maintenant, sous la pluie, pour attraper une pneumonie ? » Elle eut un autre sourire, parce que c'était tout ce qu'elle voulait.

Elle n'hésita pas une seule seconde avant de se saisir de sa main et de se relever avec souplesse du sol. Il l'attira immédiatement contre lui et elle eut un bref rire étouffé, proche d'un gloussement de plaisir, toute innocente qu'elle était à cet instant. « J'espère que tu m'apporteras des dragées surprises lorsque je serais clouée au lit de l'infirmerie. », murmura-t-elle tout contre son épaule, les yeux presque clos, comme bercée par le mouvement de leurs deux corps presque enlacés. Aussitôt, elle passa ses bras autour du cou d'Heloym, sans se soucier de soudainement l'effrayer par autant de proximité, puis Joy enfouit son visage dans le cou trempé du garçon. Elle eut un sourire et respirait contre sa peau, sentant son souffle chaud rencontrer l'épiderme glacé du Gryffondor. Ses hanches se balançaient lentement, de gauche à droite, en même temps que celles d'Heloym, dans le rythme d'un slow qu'ils étaient les seuls à attendre. Elle n'avait jamais dansé de slow, pourtant elle avait longtemps dansé dans sa vie, Joy. Surtout durant son enfance, réelle passion – moindre que le Quidditch aujourd'hui certes – qu'elle exerçait régulièrement. Jusqu'à devoir entrer à Poudlard, jusqu'à se sentir bien mieux à califourchon sur un balai, que les pieds désespérément ancrés au sol. Elle avait abandonné la danse, laissé au placard la gamine innocente, au grand dam de sa mère qui se plaignait qu'elle soit parfois un vrai garçon manqué. Ça l'amusait ; mais, au fond, elle n'avait jamais oublié la sensation qu'elle ressentait lorsqu'elle dansait. Autrement que la liberté qu'elle éprouvait perchée sur son balai, elle avait toujours ressenti une certaine légèreté. Tranquillité. Un moyen comme un autre de calmer son palpitant, de retrouver un semblant de calme et de sérénité. Et là, dans les bras d'Heloym, elle était si calme qu'elle ne se reconnaissait presque pas. Elle était bien, aussi. Et se sentait même en sécurité, sentiment qui lui était inconnu depuis qu'elle n'était plus vraiment en âge pour se percher sur les épaules de son père. Cette sensation fut l'élément déclencheur d'une chaîne de réactions : elle sentit des papillons prendre leur envol dans son estomac, sa respiration se saccada et, lentement, elle se recula. Juste assez pour croiser les yeux ébènes de son vis-à-vis. Elle s'accorda quelques secondes pour détailler son visage avec délectation. Son regard buta sur la bouche du jeune homme. Elle ne tenta même pas de réfréner cette envie : elle avait envie de l'embrasser. Ses yeux remontèrent lentement jusqu'à accrocher ceux du Gryffondor, mais retombaient inévitablement vers ses lèvres. Elle aurait pu s'en empêcher, si elle avait jugé ce geste inapproprié ou risqué dans le cas d'une amitié qui aurait été mise en danger. Mais Heloym et elle n'étaient pas amis à proprement parler, camarades tout au plus, et il exerçait sur elle une attirance toute nouvelle, encore inconnue. Elle ne se rendit même pas compte qu'elle avait cessé de danser, cessé d'esquisser le moindre mouvement.

Il fallut que son regard dérape encore une troisième fois avant qu'elle ne finisse enfin par réduire le mince espace entre leurs deux bouches. Elle ne fit qu'effleurer ses lèvres des siennes ; elles étaient gelées mais le baiser – aussi court fut-il – avait réussi à la troubler. C'était loin de ressembler aux baisers qu'elle avait pu échanger avec ses anciens petits-amis, généralement plus passionnés, plus violents. Jamais tendres, ou amoureux. C'était comme se sentir en sécurité encerclée de deux bras étrangers ; ses exs ne lui avaient jamais procuré ce sentiment, au contraire du brun qui, en quelques secondes, était parvenu à lui faire oublier son besoin irrépressible d'être elle, de ne jamais changer. Et cette différence la troublait. Bien trop pour un simple baiser. Bien trop pour un simple camarade. Elle esquissa un sourire, néanmoins moins assuré que les habituels. Plus innocent. Et, au fond, ce n'était peut-être pas si mal de se sentir différente. Le temps d'une discussion, d'une danse ou d'un simple baiser. Et, brutalement, son sourire s'agrandit légèrement, et elle se remit à danser. Enfouissant de nouveau son visage, comme si de rien n'était. Ce n'était pas plus mal...


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MessageSujet: Re: HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while   HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while EmptyLun 15 Oct - 20:27

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Il ne put s'empêcher de rougir légèrement en sentant son corps si proche du sien. Il se serait presque attendu à ce qu'elle lui fasse un « non » désolé (ou pas d'ailleurs) en le regardant comme s'il venait de débarquer de la planète Mars. Mais non. Non, Joy n'était pas comme ça. A la place, et contre toute attente, elle ne se déroba pas quand il l'attira contre lui et s'esclaffa même, arrachant au brun un tout petit sourire timide. « J'espère que tu m'apporteras des dragées surprises lorsque je serais clouée au lit de l'infirmerie. » Son sourire s'élargit un tout petit peu, alors que la rougeur de ses joues s'éparpillaient lentement sur ses pommettes. Elle nicha son nez dans son cou et il frissonna légèrement – mais pas désagréablement – tant leurs peaux étaient froides. Mais à l'intérieur d'Heloym, c'était un volcan, un brasier, un feu d'artifices. Tandis qu'elle nouait ses bras autour de son cou, ses mains maladroites s'aventurèrent dans le bas de son dos et, ne la voyant pas le repousser en hurlant en viol, il l'attira un peu plus près avant de commencer à la faire danser lentement. Ca n'avait rien d'une scène bien chorégraphiée comme dans Dirty Dancing ou même d'un truc aussi romantique que dans The Notebook, non, loin de là. C'était une danse d'adolescents sous la pluie, avec un tout rouge mais ravi d'être là et une comme cachée contre lui, pour une fois calme et silencieuse. Il ferma les yeux en l'attirant plus proche de lui, si c'était possible, glissant sa main dans son dos machinalement. Il en oubliait presque la pluie et le fait qu'il n'avait même pas de veste pour le protéger du froid. Il était si bien, Heloym, tellement bien. Il entendait son cœur battre, paradoxalement à l'excitation et la fébrilité qu'il ressentait, lentement et posément et tout son être semblait s'être ralenti, bien loin de la nervosité ou de la timidité qu'il ressentait une seconde auparavant. Bien malgré lui, il revoyait comme si c'était hier les soirs où son père était absent et que lui et sa mère restaient seuls à la maison. Alors seulement, Ariadne osait allumer la chaîne hi-fi, à mettre une chaîne au hasard et le volume à fond avant d'inviter son fils unique à danser. La musique avait toujours agacé son mari alors que elle, elle l'adorait la musique, c'était tout pour elle. Alors elle remettait ses chaussures, disait à Flint – l'Heloym d'avant l'Accident – de se mettre en chaussettes et de grimper sur ses pieds pour danser toute la soirée. Si Heloym, en cet instant précis, avait dû choisir deux souvenirs qui caractérisaient le mieux ses parents, ça aurait été les soirées dansantes de sa mère et les crêpes au sucre de son père. Et là, maintenant, avec Joy dans ses bras, si proche de lui mais à la fois si loin, tant il était perdu dans quelques souvenirs heureux, il avait l'impression de revivre ces moments de pur bonheur. Il n'avait jamais redansé depuis, songea-t-il. Alors qu'il aimait bien ça, pourtant. Mais c'est dur de danser sans partenaire.

Il la sentit se détacher lentement et il pensa aussitôt qu'elle allait lui dire : « bon, c'est fini les conneries, j'me casse. » Mais à la place, elle le regarda. Alors il en fit de même. En fait, elle ne se détacha même pas. Elle s'écarta juste assez pour que leurs regards se croisent sans lâcher son cou, sans qu'il ne lâche sa taille. Les yeux d'Heloym détaillèrent le visage de sa vis-à-vis, acérés et perspicaces, s'attardant sur ses yeux. Son nez. Ses lèvres. Il remonta aussitôt ses prunelles dans les siennes, se sentant de nouveau rougir. Et pourtant il surprit à son tour son regard, à elle, sur ses lèvres à lui et, machinalement, il les rentra dans sa bouche pour y passer lentement sa langue. Non pas par coquetterie ou quoi, non, juste qu'il avait peur d'avoir une tâche, un bouton, quelque chose, oh mon dieu, c'était si gênant de savoir qu'elle pouvait voir, de si proche, tous ses défauts. Si bien qu'il baissa les yeux en rougissant encore plus tandis que les yeux de Joy descendaient encore une fois sur sa bouche. Non, définitivement, Heloym n'était pas à l'aise – et n'aimait pas, tout simplement – son physique. Des yeux trop sombres, trop féminins avec des cils comme des ressorts de montre, des lèvres un brin trop pleines d'après lui, une mâchoire trop carrée, bref, il aurait pu se trouver tous les défauts du monde. Alors que Joy elle était belle. Comme la rosée d'un matin du mois de mai. Subitement, alors que ses pensées vagabondaient déjà, elle posa, non, effleura ses lèvres en rapprochant les siennes. Il la regarda et vit qu'elle souriait, peut-être qu'elle se moquait de son teint rouge ou bien de son trouble ou même des battements de son cœur qu'elle devait entendre de là où elle était. Il s'apprêtait à dire quelque chose quand elle enfonça à nouveau son nez dans son cou en recommençant à danser comme si de rien n'était. Il se laissa guider au début, Heloym, pensif et tout troublé, incapable de penser correctement. C'est même pour ça qu'il arrêta subitement de danser et qu'il la regarda dans les yeux en écartant lui-même son visage du sien. Il eut un moment de flottement, perdu dans ses yeux. Puis, subitement : « pas de problème pour les dragées surprises. » dit-il d'un ton un peu hébété avant de se pencher pour l'embrasser. Comme ça. Spontanéité, pensa-t-il, il fallait qu'il soit spontané. Et s'ils avaient arrêté de danser leur slow, leurs lèvres, elles, dansaient, dansaient et dansaient, lui timidement et elle apparemment surprise, puis, de manière indescriptible, rassurante. La main d'Heloym dans son dos l'attira encore plus près, encore et encore et lorsque leurs lèvres se détachèrent, et lorsqu'il plongea ses yeux dans les siens et lorsqu'une goutte tomba du bout de son nez, il ne put s'empêcher de lui offrir un petit sourire timide, déjà prêt à s'excuser sans pour autant la lâcher. « Si on se garde chaud comme ça, je pense pas qu'on tombera malade. » finit-il par dire avant de se rendre compte de la bêtise – et l'étrange aisance – de sa phrase et de rougir comme une tomate. Ses lèvres avaient encore le goût de celles de Joy.
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MessageSujet: Re: HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while   HELORGIA ▽ look for the boy with the broken smile, ask him if he wants to stay a while EmptyMer 21 Nov - 19:18

Elle était bien là, dans le creux de ses bras. Protégée d'un mal qui n'existait pas. Et dans sa tête chantait un étrange opéra. En général, elle n'aimait pas l'opéra. Mais celui-là, qui tambourinait contre les parois, elle aurait pu dire que, ça va, c'est sympa. Alors, comme lorsqu'elle était enfant, amie de la danse avant d'être amoureuse du Quidditch, elle se laissa bercer par ce rythme imaginaire qu'elle était la seule à entendre. Ne se demanda même pas si Heloym aussi, entendait le un, deux, trois ; un, deux, trois sur lequel elle calquait instinctivement chacun de ses pas. Et, alors qu'elle se mettait à compter un, deux, trois dans sa tête, elle se remémora brièvement quelques leçons de danse, lorsqu'après avoir enfilé ses collants, elle s'en allait tourbillonner au milieu de la salle, riant dans sa folle ronde tandis que les autres gamines écoutaient attentivement les consignes de leur professeur. Elle se souvenait, la première fois où ses pouvoirs s'étaient manifestés, en plein cours de classique ; combien sa mère avait ramé pour expliquer comment le piano avait pu se lancer dans une sublime mélodie alors que personne n'était posté devant le clavier, à laisser glisser ses doigts sur les touches. Joy avait bien ri, son père aussi. Mais sa mère avait promis, promis que c'était fini. Terminé les leçons de danse, au milieu de moldus qui ignoraient tout de la sorcellerie. Alors, elle avait renoncé sans grand regret à ce passe-temps et, pour l'immense plaisir de George, elle s'était alors consacrée corps et âme au Quidditch : à s'installer à côté de lui, devant la radio, pour écouter les résultats. À lire tous les articles qui paraissaient le lendemain matin d'un grand match. À le supplier, jusqu'à se mettre à genoux, pour assister à une rencontre, pour de vrai. Elle avait fini par oublier ce que c'était de danser. Elle préférait voler. Inévitablement. Éternellement. Voler, et ne plus jamais frôler la terre de son pied. Voler, plutôt que danser, à en avoir mal aux pieds qui resteront désespérément ancrés au sol. Mais Heloym, aussi maladroit pouvait-il être en présence d'une fille – du moins le supposait-elle car elle ne l'avait jamais vu, réellement proche, d'un quelconque membre de la gent féminine –, lui rappelait que, malgré tout, elle aimait bien danser. C'était peut-être pour ça, qu'elle avait effleuré ses lèvres des siennes ; un remerciement qui n'avait pas vraiment lieu d'être. Juste, merci, de lui rappeler l'époque où elle aimait danser, où tout était si simple et où il lui suffisait de rêver pour se sentir libérée. Elle faillit culpabiliser, d'apporter des couleurs aussi incandescentes que le rouge qui s'étalait lentement sur ses joues alors qu'elle retournait nicher son nez dans le cou de son camarade. Pourtant, seul un sourire amusé vint ourler ses lèvres tandis qu'elle continuait à se balancer de gauche à droite, le visage lisse de toute émotion, l'esprit serein. Pourtant, lorsqu'elle le sentit s'arrêter et se reculer à son tour, pour la regarder droit dans les yeux, elle ne portait plus le moindre vestige de sourire. Juste une lueur inquisitrice illuminant son regard vairon, intrigué, aux aguets. Et, elle aurait pu s'attendre à tout...

« pas de problème pour les dragées surprises. » À tout, sauf à ça, songea-t-elle lorsqu'il l'embrassa à son tour. Elle eut un sourire, intérieurement, en constatant qu'il était vraiment maladroit avec les filles. Son geste, quoique spontané – ce qui n'était pas pour lui déplaire –, criait son inexpérience. Un baiser délicat de lèvres innocentes à d'autres qui étaient loin de l'être tout autant. Alors, une fois la surprise passée, elle porta doucement sa main derrière la nuque du jeune homme tandis que celle d'Heloym prenait place dans son dos, la rapprochant un peu, jusqu'à ce que sa poitrine vienne effleurer son torse. Ses doigts fourragèrent quelques mèches ébènes puis, avec lenteur, elle se recula, croisant son regard noir charbon, interceptant son sourire penaud, lui en offrant un, de trente-deux dents, en réponse. « Si on se garde chaud comme ça, je pense pas qu'on tombera malade. », énonça-t-il finalement, étrangement à l'aise, au vu de la timidité qu'elle avait toujours su déceler en lui. Et ce ne fut qu'à cet instant qu'elle se rendit compte qu'il la tenait encore entre ses bras. Elle se mordilla doucement la lèvre inférieure, le regarda, une lueur amusée illuminant ses yeux – davantage le bleu que le marron – et partit dans un grand rire tandis qu'elle se détachait doucement de lui. « Je ne suis pas de ces filles qu'on peut emprisonner entre deux bras, monsieur Cartwright. », répondit-elle, malicieuse. Et, tandis qu'elle tourbillonna sur elle-même, les bras en croix, ivre d'une joie incompréhensible, soule d'une allégresse incomprise, Joy se rendit soudainement compte qu'il ne pleuvait presque plus. Du moins que la pluie torrentielle s'étaient muée en petite averse. Elle cessa de tourner pour faire face à Heloym auquel elle offrit son sourire le plus rayonnant. Elle pensa à la danse qu'ils avaient partagé et jura que ses pieds valsaient d'eux-mêmes. Quittant d'abord ses chaussures, elle soupira d'aise lorsque ses pieds nus entrèrent en contact avec l'herbe fraichement humide. Qu'importe qu'ils soient en novembre et qu'elle se réveillerait demain avec une pneumonie ; il lui avait promis des dragées surprises, alors, tout irait bien. Et son rire résonnait, surplombait le bruit des dernières gouttes qui venaient encore s'écraser contre le sol meuble, tuait le silence qui régnait jusqu'alors paisiblement, achevait la tranquillité et, par la même occasion, la Joy un peu trop sereine qu'elle avait été jusque là. L'étreinte du Gryffondor autour de sa taille disparue, elle redevenait elle-même : en quête éternelle d'adrénaline, à se consumer à toute allure, juste pour savourer chaque seconde de vie, à brûler avec un peu plus d'intensité, tel un tison qu'on laisserait calciner. Au fond, elle était comme ça, Georgia, si brûlante de vie qu'elle calcinait tous ceux qui s'aventuraient trop près d'elle. Et qu'importe les brûlures, elle ne voulait qu'une chose : brûler, encore. Les yeux désespérément amusés, l'ombre d'un sourire malicieux ourlant ses lèvres, elle observa Heloym, de ce regard qu'elle n'accordait qu'aux inventions farfelues de son père qu'elle déversait aussitôt dans l'enceinte du château, mêlant la mélodie de son rire à ceux des cris des victimes de ses farces et attrapes. Ce regard-là, les Gryffondor l'appréciaient pour les instants volés en cours qu'il leur promettait tandis que les Serpentard s'en méfiant comme la peste, sentence dont ils étaient les martyrs de prédilection. Il y en avait qu'elle épargnait, pour de simples soucis d'affinités ou d'un besoin viscéral d'indifférence, mais ces exceptions se faisaient rares parmi les vipères.

L'ultime son d'une goutte frappant contre la surface du lac noir avant d'y disparaître attira toute son attention. Se retournant soudainement, Joy fit un pas, puis un autre en direction du ponton qui surplombait le lac. Accordant un regard en coin à Heloym, un sourire délicat vint ourler ses lèvres tandis qu'elle faisait significativement passer ses yeux vairons du lac à ceux, curieux, du Gryffondor qui l'observait silencieusement. Puis, dans un second sourire, plus grand et brillant de cette détermination qu'elle n'accordait qu'aux défis qu'elle se lançait elle-même, toujours en quête de sensations fortes, elle fit un dernier pas en avant sur le ponton, fit lentement passer son tee-shirt par dessus sa tête, ébouriffant sa crinière ébène au passage, révélant une peau finement halée – métisse qu'elle était – avant de se pencher lentement pour faire subir le même sort à son jean, le laissant choir au sol tandis que, sans plus de cérémonie et dans le silence qui régnait désormais en maître dans le parc, elle disparut sous les eaux sombres et opaques du lac noir. Ne s'attardant pas plus que nécessaire sur la réaction de son camarade – ou plutôt : l'absence de réaction –, Joy remonta à la surface quelques dizaines de secondes plus tard, inspirant une longue bouffée d'air salvatrice qui vint revigorer pleinement ses poumons. Malgré le froid qui mordait sa peau et qui lui promettait de longues nuits torrides en tête à tête avec son oreiller, elle eut bien du mal à retenir son rire en croisant le regard éberlué du Gryffondor. Après avoir exécuté un autre pas en avant pendant que l'eau glacée endormait momentanément chacun de ses muscles, elle constata que l'eau lui arrivait simplement au niveau des hanches tandis qu'elle exposait à la vue d'Heloym un ventre plat, piqué d'un grain de beauté à la droite de son nombril et d'un soutien gorge noir et sobre, recouvrant délicatement sa poitrine frémissante à cause du froid de ce mois de novembre. Pourtant, nulle gêne dans son regard lorsque ses iris accrochèrent les siennes. Passant une main naturelle entre ses cheveux trempés, elle lui offrit un sourire. « Et si tu veux me tenir chaud, ici, Heloym ? », proposa-t-elle, plus taquine que séductrice ; plus mutine que provocatrice. Elle ne cherchait ni à le mettre mal à l'aise, ni à lui faire miroiter elle ne savait quelle promesse. Juste que le froid commençait à se faire ressentir, eut-elle le loisir de constater en voyant sa peau frémir, et qu'elle se rappelait qu'elle était bien, dans ses bras. À l'abri du froid.
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