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 Reflets et Differences [PV Lisbeth]

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MessageSujet: Reflets et Differences [PV Lisbeth]   Reflets et Differences [PV Lisbeth] EmptyVen 18 Oct - 23:18

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Ft. Lisbeth Snow

Poudlard était certes une école renommée se trouvant dans un bâtiment des plus nobles, bénéficiant d’une architecture magnifique, cela ne l’empêchait pas de posséder des recoins secrets et sombres où peu de personnes osaient s’aventurer. Nul besoin de quitter ces murs pour trouver une place humide, grouillant de vermines et de saleté, plongée dans une pénombre des plus insoutenables. Il suffisait parfois de se perdre après avoir tenté de visiter l’école – les plus curieux regrettaient généralement ce qu’ils pouvaient découvrir dans les bas-fonds de ce château, cette institution alors que d’autres, bien au contraire, cherchaient du réconfort en descendant dans cette partie méconnue et au charme insoupçonné : les cachots.

Au-dessus de sa tête tombaient doucement des gouttes d’eau, perlant le long des parois, suivant une courbe invisible reliant la terre à ces tréfonds redoutés des moins courageux. Sous ses pieds, la mousse et la crasse formaient un tapis spongieux accrochant doucement la semelle de ses chaussures si propres et si belles. Le sol n’était finalement qu’une surface au-dessus d’une autre dissimulant probablement ossements et autres restes que les anciens auraient voulu dissimuler. Il suffisait de fermer les yeux pour ressentir leur présence, bien qu’ils ne se matérialisent pas comme ces fantômes qui aimaient se mettre en scène devant les premières années et finissaient finalement par se ridiculiser plutôt que d’effrayer qui que ce soit. Non, ceux qui demeuraient sous ces dalles usées n’étaient pas du genre à se comporter ainsi ni même à tenter de communiquer avec les vivants. A quoi bon ? En étaient-ils d’ailleurs capables, ainsi ensevelis sous la terre, la pierre et le béton comme une tombe inviolable autant de l’extérieur que par celui y résidant.

Plock. Plock. Plock. Les gouttes continuaient inlassablement de tomber, tel un métronome impossible à arrêter. Mêlés à ce bruit harassant, les battements de son cœur battaient la cadence, lents et profonds, faisant vibrer chaque parcelle de son être, remontant doucement dans sa gorge pour continuer de gronder dans ses tympans comme un orage au loin. Pam pam. Pam pam. Et pourtant malgré tous ces bruits, le silence semblait perdurer, impénétrable et infini. Il suffisait de se concentrer légèrement pour saisir cette notion de vide, de néant, du rien.  Un silence pesant qui pouvait réveiller bien des peurs pourtant bien enfouies au fond de soi mais qui, étrangement, pouvait devenir un refuge pour des êtres aux esprits perdus, amplis de doutes et de colère.

Certains aimaient à croire que seuls les anciens pouvaient être rongés de pensées sombres et dérangeantes mais il ne faisait aucun doute que l’âge n’avaient absolument rien à voir avec la douleur et le chagrin. Peu importait que l’on ait eu une enfance douce ou atroce car l’esprit avait sa propre façon de concevoir le monde et sa relation avec les autres. Très jeune, Isaac avait lui-même développé une aversion pour les gens et leur excès de bienveillance et d’amour. Le chaos dans sa tête n’était qu’un désordre sans nom, impossible à exprimer avec des mots ou des images.

Le silence de ces cachots lui permettait de s’isoler complètement, évitant le contact avec ses professeurs et surtout les autres élèves qui pouvaient se montrer très collants. C’était à n’y rien comprendre. Plus son esprit entamait cette funeste hymne haineuse envers les gens autour de lui et plus ces derniers se rapprochaient de lui telles des abeilles attirées par un miel sombre. Une partie de lui persistait à jouer la carte du jeune homme sociable et à la forte réputation alors que l’autre cherchait la solitude pour faire taire ses démons. Plus il demeurait auprès de ses camarades et plus ce vacarme dans sa tête s’intensifiait. Ô, il avait bien tenté de faire taire ces pensées en se plongeant dans des endroits bruyants tels des bars et tavernes mais rien n’y fit. Il n’était pas aisé de faire taire les bruits venant de sa propre tête, de ses propres songes et réflexions. Il ne suffisait pas de couvrir ses oreilles et de fermer les yeux car cela ne faisait qu’amplifier le chaos grossissant et grondant. Il n’y avait que deux alternatives : céder à ses pulsions agressives et animales – chose peu recommandée dans une école telle que Poudlard où la bienséance demeurait de rigueur – ou se terrer dans un silence total jusqu’à ce que cette crise passe ou, au moins, se calme.

Ce soir là, encore une fois, le jeune Serpentard n’avait eu d’autre choix que de descendre dans ces cachots sordides qui pourtant faisaient office de havre de paix pour son âme tourmentée. Se guidant à la lumière de sa baguette, suivant les quelques lumières persistant en ces lieux, le fils Rookwood avançait sans but, perdu dans ses pensées... jusqu’à ce qu’il sente cette présence qu’il ne pouvait ignorer. Au moment même où il détecta cet être, ses pensées s’envolèrent, disparaissant soudainement comme si elles n’avaient tout simplement jamais existé. Le vide, la douleur et la haine ancrés en lui disparaissaient peu à peu, remplacés par ce sentiment d’être enfin chez lui, auprès de quelqu’un comme lui. Et pourtant, Isaac savait bien que cette énième rencontre ne signifiait pas nécessairement quelque chose de bon pour l’un comme pour l’autre. Cette petite peste passait son temps à fuir, à nier l’évidence, cherchant sans cesse à l’agacer au plus haut point. Mais ce soir là, sans vraiment énoncer de mots ou faire de phrase concrète dans son esprit, le jeune homme décida que cette fois ci elle ne s’enfuirait pas. Un face à face s’imposait.

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MessageSujet: Re: Reflets et Differences [PV Lisbeth]   Reflets et Differences [PV Lisbeth] EmptyMar 22 Oct - 11:47



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« Ténèbres. Quelques gouttes semblent suinter et tomber de murs qu'on ne voit pas. On entend des lourdes portes qui se ferment en sonnant comme des glas; puis des pas, des pas rapides sur un sol humide et métallique ; ils se répercutent en hauts échos le long d'une cathédrale d'acier. »

Serrant ses bras autour de son buste, elle encaissa un frisson désagréable, de ceux qui donnent l’impression que vos dents sont en train de se briser les unes contre les autres, de ceux qui laissent la sensation atroce que votre peau est en train de se détacher de votre chair. Ce froid, c’était surement la seule chose qu’elle avait à reprocher aux cachots, en dehors de leur proximité trop évidente avec le dortoir des Serpentards, reptiles titillant sa méfiance et qu’elle avait tendance à mépriser puisqu’eux la regardaient de travers. Elle bougea un peu, fit craquer sa nuque et elle se redressa légèrement sur sa chaise. Assise dans un coin de la salle de potion, elle profitait du calme tout en sachant qu’elle n’avait absolument pas le droit d’être là. Elle n’avait que faire des interdictions cependant. Déjà bien avant Poudlard, elle ne s’en était pas tenue aux règles et le château, même si clairement plus dangereux que l’orphelinat, n’avait en rien changé ses habitudes. Elle était à peine à sa place entre ces murs, elle n’allait pas en plus se compliquer la vie à suivre les consignes qu’on lui imposait, si ? Elle voulait être libre, aussi libre que possible, à savoir dans son cas, presque pas. A nouveau, elle fit craquer sa nuque et ferma les yeux un bref instant. Le froid n’était qu’une sensation, comme la faim, comme la peur, comme le vide. Assurément, elle pouvait contrôler tout ça. Il le fallait. Ce n’était que dans sa tête, dans sa caboche bordélique et dérangée. Elle ne voulait pas bouger, elle endurerait, aussi simplement que ça, et avec un peu de chance l’impression de se transformer en sorbet humain filerait.

L’hiver revenait. Elle pouvait le sentir dans l’humidité, dans les frissons descendant le long de sa colonne vertébrale, dans chaque inspiration lui donnant l’impression d’avoir du givre à la place des bronches. Elle pouvait le sentir dans l’abysse qui, en son sein, semblait prêt à s’emplir de neige et d’écharde de glace, crevasse mortelle, plaie béante mais exsangue. Ses os en tremblaient, parfois, rien que d’y penser. Elle n’avait jamais su expliquer cette sensation, bien que cherchant souvent à blâmer son abandon infantile. Etait-ce réellement parce que l’on avait pas voulu d’elle qu’elle se croyait, à présent, dépourvue et privée d’une pièce d’elle-même pourtant cruciale. Elle inspira, serrant les dents et étouffant un léger gémissement alors que le vide métaphorique devenait douleur physique. C’était cette limite, floue et étrange, qui la dérangeait plus que tout. Comme si les maux qu’elle se trimballait, soudain, décidaient de devenir des atteintes ordinaires. Comme si une névrose pouvait devenir une plaque d’urticaire, comme si une angoisse se mettait à lui serrer la gorge comme une angine. Elle ouvrit brusquement les yeux et d’un geste sec, hagard, elle ferma l’épais volume qui se trouvait devant elle, le poussant ensuite jusqu’à ce qu’il tombe de la paillasse à laquelle elle était attablée. Combien de fois avait-elle trouvé refuge dans cette salle, ce cachot aménagé ? Elle s’y sentait d’ordinaire un peu plus chez elle qu’elle aurait voulu l’admettre mais à cet instant, elle aurait pu jurer que les murs étaient en train de se rapprocher, assez pour venir progressivement l’écraser.

C’était impossible, évidemment. Même si Poudlard regorgeait de dangers en tout genre, à commencer par les escaliers bougeant selon leurs envies, elle n’avait jamais entendu parler de salle de classe s’amusant à compresser les élèves. Elle devait simplement devenir un peu plus folle… ou bien ce n’était là qu’un écho mêlé à une sensation qui lui était propre. Elle inspira plus fort, sentant ses côtes s’entrechoquer alors que l’air bloquait. Il y avait des pas qui résonnait dans le couloir, une respiration qui s’approchait pour se mêler à la sienne. Elle fit volte-face, descendant très vite de son tabouret et oubliant le froid qui l’avait habité alors que chaque once de la pièce se mettait à pulser, à trembler, immense château de cartes acérées prêtes à s’effondrer sur elle. Il ne fallut pas longtemps pour qu’elle devine qui s’approchait. Ce n’était pas un enseignant, pas un préfet, non, c’était pire. Tellement pire. Elle fronça les sourcils, hésitant pendant quelques secondes, se demandant combien de temps il lui restait. Assez pour se cacher dans le placard à ingrédients ? Probablement, oui, mais il la trouverait quand même. Ils savaient toujours se trouver, quoi qu’il arrive, aussi brutalement et désagréablement que possible à chaque fois. Isaac. Enflure de Rookwood. Pourquoi lui, pourquoi elle ? Elle tira sa baguette. Elle aurait beau se cacher, elle n’y couperait pas.

Lisbeth se demandait souvent s’il avait lui aussi un néant, un cloaque de sentiments, en lui, un marécage infecte de solitude et de vide. Elle se demandait si elle était la seule cinglée à ressentir ça, si lui aussi en était victime, si sa présence le calmait et si c’était pour ça qu’il lui rentrait si souvent dedans. Peut-être n’était-ce que le hasard, peut-être étaient-ils fait pour fortuitement se heurter, sans ménagement. Avec une boule dans la gorge, pestant en silence, elle réalisa qu’à nouveau, la plaie se refermait. C’était comme ça qu’elle imaginait le soulagement de rentrer chez soi, la chaleur d’un foyer, le confort familier d’une chambre qui aurait été à elle. Elle n’avait jamais connu ça, ce n’était que spéculation, mais la simple idée d’associer ce genre de sécurité à Isaac la rendait presque malade. Prise d’un haut le cœur, elle souleva son sac plein, puisqu’elle ne s’était même pas donnée la peine de repasser par ce simulacre de dortoir qu’elle occupait à présent et elle lâcha la lanière sur son épaule fragile. Dans la seconde qui suivit, elle contourna la paillasse et se dirigea vers la sortir. Il allait surement vers son dortoir, autant ne pas lui donner une raison de s’attarder, autant fuir, toujours fuir. Elle ouvrit la porte, se trouvant alors sous la lumière de sa baguette et se sentant un peu comme une biche prise dans les phares d’une voiture lancée à toute allure.

Elle se secoua et elle décida de foncer vers le mur qu’il représentait. Elle devait passer, dégager, remonter vers le hall et quitter le territoire des vipères. Avec un peu de chance, il lui foutrait la paix. Lui flanquant un coup d’épaule, elle se faufila comme elle le pouvait, manquant de glapir tant le contact, aussi bref fut-il, lui donna l’impression de se consumer. Elle eut à peine le temps de murmurer « va t’faire foutre », pensant un million d’autres jurons, qu’elle avait regardé, bêtement, par-dessus son épaule, se retrouvant une fois de plus, une fois de trop, à l’observer, à le bouffer des yeux.

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citation par Eric-Emmanuel Schmitt, L’École du Diable


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MessageSujet: Re: Reflets et Differences [PV Lisbeth]   Reflets et Differences [PV Lisbeth] EmptyVen 25 Oct - 23:36

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Les dortoirs des Serpentards n’étaient certes pas loin mais Isaac n’avait nullement en tête d’y retourner. Cet endroit étant un véritable labyrinthe, il était bien aisé d’y marcher pendant des heures sans jamais faire un seul demi-tour. Certes, à force de s’y balader – car cela faisait déjà six longues années qu’il étudiait à Poudlard – le jeune homme savait exactement où il allait et vers où menait chaque couloir bien qu’ils se ressemblent tous aux yeux d’un petit nouveau. Cependant, en se plongeant assez profondément dans ses pensées, il parvenait à faire abstraction de sa logique et finissait par tourner en rond, ce qui étrangement n’était pas pour lui déplaire. Chaque mur était identique au précédent, chaque dalle au sol répétait le motif de sa voisine et chaque recoin regorgeait de cette même mousse froide et suintante aux odeurs étranges.

Son esprit se focalisant alors sur la présence de la belle Lisbeth, il sentit les battements de son cœur accélérer, s’emballant sous l’effet de l’adrénaline qui parcourait désormais son corps à une vitesse étonnante. Pourquoi lui faisait-elle cet effet ? Et surtout, comment pouvait-il percevoir sa présence, sentir son parfum et presque ressentir ses moindres mouvements alors qu’elle se trouvait à plusieurs mètres loin de lui ? Tout ceci n’avait aucun sens mais, esclave de ses sens, le Serpentard se contentait de se rapprocher du lieu où elle se trouvait, suivant une piste invisible telle des fourmis parcourant une route faite uniquement de phéromones. Un visage angélique, un regard ampli de noirceur, comment résister à ses pulsions en sa présence. Elle n’était qu’une Serdaigle, pas même une sang pur et n’était en rien l’élève la plus douée en sortilèges.... pourtant il ne pouvait s’empêcher d’imaginer sa peau nue, rougissant sous la pression de ses doigts fermement accrochés autour de ses hanches et de ses cuisses. Sans même la voir, il pouvait visualiser sa poitrine se gonfler et son cou rougir de plaisir alors qu’il l’embrasserait avec passion et la comblerait de caresses plus ou moins appropriées. Il fallait qu’il résiste à ses pulsions primaires à tout prix mais une partie de lui la désirait si ardemment qu’il ne pouvait ignorer ses pensées lubriques et ses songes obscènes qu’elle devait sûrement percevoir également.

S’arrêtant finalement devant l’une des multiples portes de ce sinistre couloir, le fils Rookwood n’eut pas à attendre longtemps avant que celle-ci s’ouvre, laissant apparaître la belle concernée. Bien que ce face à face ne s’éternisa pas – durant peut-être à peine quelques secondes – Isaac sentit son coeur avoir un raté tandis que la noirceur les entourait à nouveau comme si, enfin réunis, ces deux pièces manquantes se réunissaient pour faire disparaître leur douleur et leur incompréhension de ce monde. Elle tenta une fois de plus de lui échapper en lui donnant un violent coup d’épaule pour ensuite se faufiler tel un serpent afin de l’esquiver. Tel un serpent, oui. Pourquoi avait-elle fini chez les Serdaigles et non chez les Serpentards ? Seul le choixpeau le savait mais Isaac restait convaincu qu’elle portait en elle bien plus de force que bien des élèves croyaient. Une maison ne déterminait pas le caractère d’une personne et Isaac savait mieux que quiconque qu’une seule âme pouvait abriter bien des personnalités.

Au lieu de partir définitivement, Lisbeth avait soudain regardé derrière elle, croisant alors le regard de braise du jeune sorcier qui ne put alors tenir plus longtemps et, la rejoignant rapidement en deux enjambées, l’attrapa par les épaules et la plaqua contre un mur, sa bouche placée prêt de l’oreille de sa belle victime. « Cette fois-ci, tu ne te sauveras pas Lou. » murmura-t-il tout en laissant un sourire se dessiner sur son visage d’ange insolent. La tenant fermement pour l’empêcher de fuir une nouvelle fois, il n’hésita pas à glisser l’une de ses mains sur ses hanches parfaitement dessinées, se demandant si cette soudaine proximité la rendait aussi instable que lui en cet instant. Il la possédait enfin.

Personne ne viendrait les déranger ici, tout deux le savaient pertinemment et c’était bien la raison pour laquelle chacun d’eux avait à la base choisi cet endroit comme refuge. De même, personne n’entendrait quoi que ce soit car les cachots étaient un de ces endroits où le silence était maître. L’on aurait pu y crier, aucun son ne parviendrait dans les lieux alentours, pas même jusqu’au dortoir des Serpentards. Il n’y aurait qu’eux et le néant. Collé à son oreille, il ne pouvait ignorer la fragrance subtile et si enivrante de celle qui hantait ses fantasmes, humant doucement son parfum tout en faisant glisser sa bouche sur la peau de son cou, excité par les frissons qu’il déclenchait à chacun de leurs contacts.

Dans son esprit torturé se mélangeait désormais bien des pensées que même lui ne pouvait réellement comprendre. Elle le fascinait tant, tel un trésor impossible à effleurer et pourtant il la haïssait tant elle le rendait si faible. Lisbeth était bien la seule à pouvoir atteindre son âme de la sorte. Jusque là personne n’avait jamais été capable de se montrer assez intéressant à ses yeux et même ses soi-disant amis n’étaient que des pions dans son esprit de manipulateur sadique. Et cette petite peste, oui cette petite idiote, avait réussi à percer son esprit comme si son mental d’acier n’avait finalement était qu’une simple feuille fine et fragile. Elle l’avait frappé en plein cœur, perçant ses plaies déjà béantes pour finalement les aider à guérir. Comment était-elle capable d’une telle chose ? Il n’en savait rien mais il pouvait la laisser le contrôler de la sorte sans qu’il puisse à son tour montrer sa force et sa domination, non pas sur son esprit, mais sur son corps frêle et frissonnant.

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MessageSujet: Re: Reflets et Differences [PV Lisbeth]   Reflets et Differences [PV Lisbeth] EmptyDim 3 Nov - 11:05



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Il ne fallut qu’une fraction de seconde pour qu’elle regrette cette pause incongrue dans sa fuite et qu’une fraction supplémentaire pour qu’il la rejoigne et mette un terme à toutes les idées d’échappatoires qu’elle avait pu avoir. Il l’attrapa, soudain à côté d’elle et dans la foulée, elle se sentit voler pendant un instant. Une respiration, un fragment de seconde dérobé avant que ses omoplates ne claquent contre la pierre hostile et glacée des couloirs. Elle sera les dents à s’en briser les mâchoires, refusant de glapir comme un petit animal auquel il aurait flanqué un coup de pied. Trop fière, toujours trop fière. Il n’avait pas à voir sa peur, pas à sentir sa douleur, aussi se fit-elle violence pour ne pas couiner de terreur, ne pas hoqueter d’agonie. Le mal était gérable, elle pouvait choisir de l’ignorer, comme elle avait choisi de l’ignorer lui, depuis des semaines, des mois à vrai dire, le fuyant systématiquement. Jusqu’à ce qu’au final, il parvienne à la coincer dans le pire endroit du monde. Elle pouvait s’arracher les cordes vocales, à hurler comme une folle, comme la folle qu’elle était pour beaucoup d’élèves à vrai dire, personne ne viendrait, personne ne pourrait l’entendre. Trop loin du dortoir des Serpentards, trop loin de la surface du château, de ce grand Hall de toute façon vide, vu l’heure qu’il pouvait être. Elle avala sa salive comme on fait descendre une poignée de verre pilé et frissonna lorsqu’il s’approcha assez pour venir murmurer à son oreille : « Cette fois-ci, tu ne te sauveras pas Lou. »

Elle détestait ce surnom. Trop enfantin, trop doux, trop léger, surtout venant de lui. Il était pourtant le seul à l’appeler comme ça, lui qui ne semblait souffrir aucune faiblesse, aucune bassesse infantile, aucune vulnérabilité. Elle le détestait plus qu’elle détestait le surnom, cherchant constamment à percer ses murailles pour le foutre à terre, histoire d’être enfin capable de coller plus de distance entre eux. Un continent, un monde, un univers, cela ne semblait jamais assez… et pourtant, pourtant ce qu’elle était soulagée de l’avoir coincée. Il faisait taire l’écho, les hurlements vains qui résonnait dans ce vide qu’elle se trimballait. Il lui offrait une seconde de paix, avant de la provoquer comme l’orage provoque les rapaces. Près d’elle, ses mains posées sur elle, assez franches pour qu’elle puisse sentir la chaleur de ses paumes se diffuser à travers ses affaires, Isaac semblait apte à comprendre chaque sursaut de folie dont elle était criblée. Le souci, c’était surement que lui voulait frapper dans la ruche, voulait encourager le chaos… C’était surement de bonne guerre, lorsqu’elle rêvait de le pousser à bout pour avoir enfin la paix, pour voir, surtout, ce que cela pourrait lui faire que de le briser. En pâtirait-elle ? Probablement. Inexplicablement, elle était bien trop liées aux réactions du jeune homme. Elle pouvait sentir ses colères, ses peurs, son désir, son dédain. C’était là une idée étrange et presque aussitôt, revenant à elle-même, elle chassa la notion trop naïve d’âme-sœur. Pas lui. Elle ne voulait pas, il la rendrait folle, la tuerait à petit feu. Pas lui, elle ne pouvait pas le supportait et rêvait de l’étrangler à chaque respiration qu’il prenait…

C’était toujours le même dilemme. Lui faire confiance un quart de seconde, s’en foutre, lui céder ou bien fuir, simplement, jouer les courants d’air. C’était toujours les mêmes doutes, les mêmes questions, la même torture. Lutter contre son envie de gouter à sa peau pour se préserver, encaisser les rêves trop vivides, trop crus, le manque qu’elle n’aurait jamais dû ressentir puisqu’il n’avait jamais été sien, tenter de se convaincre qu’elle s’en foutait, qu’elle était juste idiote et rêvait du seul garçon lui donnant un peu de son attention… Ou bien vendre son âme au diable, se rapprocher… Elle inspira profondément, les tourments en elle lui donnant l’impression qu’elle était sur le point de perdre connaissance, de tomber simplement. Allez donc savoir ce qu’il aurait fait d’elle si elle s’était écroulée, là, comme ça, sans une once de lucidité ou de volonté…

L’idée lui arracha une frisson et elle passa sa langue sur ses lèvres, yeux encore fermés, avant d’inspirer plus fort, se faisant gifler par son odeur si singulière, ce parfum qu’elle cherchait sur sa propre peau pendant des heures après chacune de leurs rencontres, à des milles de l’admettre cependant. Et puis ses paupières volèrent, subitement, dévoilant son regard perçant, colérique, tempête maritime des plus violentes. Elle se mordit l’intérieur de la joue avant de passer sa langue sur sa lippe et, se sachant coincée, perdue, elle décida d’ignorer sa prudence, allant brutalement poser ses lèvres contre celles du jeune homme, lui accordant un baise pendant une seconde, espérant faire tomber sa garde… assez pour pouvoir planter ses dents dans la pulpe, brisant l’instant, ignorant ses joues rouges, son cœur battant trop fort, son envie d’y retourner. Mains posées sur ses épaules, elle s’appuya assez pour envoyer de son mieux son genou dans l’entrejambe d’Isaac, voulant se libérer.

Sursaut de fierté, elle perdit cependant du temps quand déjà, le coup n’avait pas été suffisamment brutal pour lui acheter une vraie avance, une véritable sécurité. « Ne t’avise même pas de m’appeler comme ça une fois de plus où je te jure que je t’arrache les yeux » vint-elle souffler à son oreille, pourtant, comme si elle menait la danse, tentant de ne pas penser à l’envie brulante de ne plus jamais quitter ses côtés qu’elle avait pu ressentir en l’embrassant. Elle pouvait mentir, elle pouvait prétendre, elle s’était accrochée à ses lèvres comme si sa vie en dépendait, pendant une seconde. Elle pouvait dire qu’il ne s’était agi que d’une diversion, elle savait que c’était faux. Pire, lui le savait surement aussi, d’autant qu’elle ne trouvait plus vraiment la présence d’esprit de courir à nouveau, ses mains toujours posées sur les épaules de ce garçon qu’elle venait de meurtrir pour tenter de se protéger. A croire que la souris en avait assez de courir.

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