Le parterre scintillant des étoiles n’avaient d’équivalent en beauté et pourtant, ce n’était pas du haut de la tour d’Astronomie de l’école de sorcellerie que la plus belle des vues pour ce paysage enchanteur se trouvait. Bien au contraire, malgré ce que pensait bon nombre d’étudiant, l’espace était le moins adéquate pour observer le phénomène astronomique, pour cela il fallait se rendre sur les bords (terrifiants lorsque l’on ne sait nager) du lac de l’école. Effectivement, l’académie possédait en le lac la plus sublime des vues pour observer le ciel qui se reflétait dans l’étendue sombre et sourde de l’eau. Jouant au miroir déformant, les lumières du château se reflétait dans l’opacité de l’eau et donnait ainsi un coté féerique à l’observation des lieux. Quoi de mieux pour un rendez-vous amoureux ?
Au lieu donc de se rendre proche de l’étendue, Artémis dont les travaux étaient terminés et dont la nuit allait etre aussi calme que les autres, avait décidé de s’armer de son carnet à croquis pour se rendre dans la tour d’Astronomie et tenter de mettre son don du stylisme dans un dessin architectural, chose qu’elle n’avait encore jamais réellement fait par peur où tout simplement par manque de temps. Il était donc plus agréable selon la demoiselle de sortir de sa salle commune et de l’ambiance joyeuse, rarement studieuse de celle-ci bien que sa maison soit celle de l’art et des intellectuels en tout genre. Si l’on pouvait facilement philosopher en compagnie des autres Serdaigles, l’on pouvait parfaitement tomber dans la bouteille qui accompagnait ses penseurs du soir, avachit dans les canapés confortables de la salle commune. Lorsque l’on ne tombait dans la bouteille des philosophes, c’était la musique des groupes de la maison qui résonnait dans les couloirs des dortoirs et ceux-ci, empêchant alors les idées de la belle de se coller, conjuguer les unes avec les autres.

Ne passant aucunement par la case Grande Salle pour se diner, la belle et douce Artémis s’était directement rendue dans la tour d’Astronomie, carnet et crayons en mains, s’installant sur une chaise, proche de la rambarde et dessinant la vue architectural de l’école, y incrustant un morceau de ciel étoilé. Sur un tabouret à ses cotés se trouvait des rayons, une gomme moldue ainsi qu’une tasse de thé chaude et un petit muffin à la citrouille qu’elle avait surement préparé elle-même, connaissant ses petites habitudes. Ne se devait-elle pas de devenir la parfaite épouser pour celui que ses parents lui avait choisit ? Ne devait-elle pas cuisiner pour prévenir les besoins et envies de son futur cher et tendre ? Coincée dans les habitudes familiale des sangs purs, elle ne respirait et ne vivait plus depuis que l’interdiction de certaines choses telles que jouer du piano, approcher son cousin et les hommes en général avait été émises. Ainsi donc, la brunette qui évitait tout contact physique avait les autres avaient transgressé l’une de ses interdits en se rapprochant de son cousin. Refusant toujours ses charmes et faveurs aux tentatives de certains jeunes hommes qui rapidement, s’était brisé sur les barrières glaciales qu’elle avait du mettre en avant.
Et malgré ces barrières, la douce restait ouverte, souriante lorsqu’il le fallait, fragile comme une poupée de porcelaine et renfermée sur elle-même… Les quelques personnes qui la connaissaient vraiment pourrait vous dire du bien sur la jeune femme, la décrivant comme dynamique et joueuse, chose qu’elle ne révèle que lorsque votre passage à son cœur vous est ouvert. Mais au fond, bon nombres d’étudiants ont toujours prit Artémis Rose Greyback pour une reine des glaces, frigides, prude et coincée… et ce, bien qu’elle ait toujours eue la main sur le cœur.
Bloquée dans un monde aux mœurs antiques, la brunette semblait sortir d’une autre époque où les demoiselles de sa condition ne s’offraient qu’une fois les liens sacrés du mariage sellé.

Son prénom susurré par une voix non méconnue qui s’était levé dans son dos la fit sursauter, coinçant alors, gênée, contre sa poitrine son vieux carnet à dessin qui ne fermait plus du aux échantillons de tissus et de papiers qu’elle avait entassé depuis des années. Se retournant légèrement pour offrir la vue de trois quart de son visage, elle semblait avoir été prise en plein délit, comme si la demoiselle avait fait quelque chose de mal où que le jeune homme venait d’entrer dans sa sphère intime en la découvrant dessiner. Certes, beaucoup savait que la demoiselle avait des mains de fées concernant la couture, mais nul ne se doutait de son talent en dessin, préférant cacher ce qu’elle pouvait croquer sur une feuille par honte et malaise.
Bien qu’elle soit habituée à passer du temps avec le Serpentard, elle n’avait jamais osé dévoiler cette petite passion, après tout, elle n’avait jamais montré ses dessins à qui qu’on que de peur que l’on se moque de la poupée de porcelaine qu’elle était.
Un faible sourire apparut sur les lèvres rosées de la bleue et argent. Il s’installa aux cotés de la jeune femme qui rougissait déjà de sa présence, baissant alors les yeux, ses pommettes devenant rouge au fur et à mesure des paroles du serpent. « Quel splendide vue tout comme toi Artémis... Qu'est-ce que tu fais ici à cette heure ? »
Serrant de plus belle ce fameux petit carnet contre elle, elle se retourna et se appuya sur la rambarde, tentant de garder une apparence décontractée, chose difficile lorsque l’on était aussi coincée et prude que cette petite blanche neige…

« Hey bien… »Murmura-t-elle d’une voix douce et musicale « Je… j’admirai la vue à ma manière. »

Serrant ses lèvres, dans un geste de stress et de malaise, elle se mordilla légèrement la lèvre inférieure, laissant celle-ci rougir sous l’acte tandis que le sang gonflait un tantinet celle-ci. Quand elle arrêta de se mordiller, elle reprit la parole, tendant de lancer la conversation sur un ton que seule la demoiselle à l’éducation stricte des sangs purs savait le faire.

« Pourquoi n’es-tu pas aller profiter du souper avec les autres ? Il y fait meilleur qu’en haut de la tour. » Question judicieuse lorsque l’on savait qu’il était rare de voir la jeune femme aux banquets. Elle abhorrait ceux-ci et avait l’impression de se donner en spectacle quand elle ne mangeait ni poisson, ni viande. Observée comme un monstre par ceux qui l’entourait sans réellement comprendre le problème qu’elle vivait avec la nourriture.

Il avait été sur aux yeux de la belle brune de la maison des Serdaigle, que celle-ci allait surement passer sa soirée seule à profiter de l’unique don dont ses parents n’eurent guère de ressentit hostile. Dessiner était une thérapie pour la demoiselle à qui l’on avait toujours eu l’habitude d’interdire les activités pouvant provoquer des passions tels que le piano où encore l’équitation (qui ne sied à des demoiselles sauf si celle-ci montaient en cavalière, donc à l’ancienne). Mais bien évidement, ce fut ce genre d’activité tenue loin de la coincée Greyback qui l’avait rendue si froide avec la plupart de son entourage, bénéficiant d’une réputation de reine des Glaces.
Bien évidement, la demoiselle n’était guère de ce genre, ayant la main sur le cœur, douce et attentionnée envers ceux qu’elle chérissait, elle aurait facilement pu donner de son sang où de sa vie en échange du bonheur des autres… où tout simplement dans le but de les sauver. Si à présent elle se tenait à l’écart des étudiants de l’école, ce n’était pas par dégout mais plus par peur de se voir entrainer dans une route qui ne lui plairait guère surtout que celle-ci était toujours sous le joug parental.
Si l’on avait réussit à lui inculquer une bonne éducation ainsi que l’acceptation de se retrouvée fiancée à un jeune homme avec lequel elle n’avait jamais réellement eu de rapport civil et courtois avant, Mya se retrouvait encore et toujours serrée dans sa bulle qu’elle haïssait au plus haut point.
Loin des regards elle aurait pu hurler tout le désarroi qu’il y avait eu en elle lorsque ses fiançailles furent annoncées et depuis la bague en diamant qui était censé être à son doigt ne s’y trouvait en aucun cas. Si bien, que nul ne savait pour ces fameuses fiançailles en dehors des quelques personnes présentes.

Dérivant dans ses pensées et dans son jardin intérieur elle revint à elle lorsque la voix du jeune homme de la maison des Serpents fit tourner son pale visage laiteux vers celui-ci. « A ta manière ? Et quel est donc cette manière Artémis ? Je suis curieux de savoir, tu m’intrigues. » Rougissante, elle serra de plus belle contre sa faible poitrine son carnet à dessin dont de nombreux papiers et échantillons de tissus dépassaient. Elle avait en ce moment, particulièrement honte de présenter au jeune homme son petit talent qu’elle cachait aux yeux de ceux qui n’étaient dans son entourage proche. Très proche.

« Hey bien… Je… je le vois d’une manière différente… Certains viennent pour observer les étoiles, d’autres pour admirer les lumières qui se reflètent et éblouissent la nuit. » Répondit-elle en laissant entendre qu’elle venait observer les lieux d’un œil différent, artistique.

Enfin, la réponse à sa question fusa. Abraxas était un solitaire, quelqu’un qui avait parfois le besoin de se retrouver seul qu’en compagnie bruyante de ses camarades de classe. C’était une chose que la brune pouvait parfaitement comprendre, vivant mal la surpopulation de l’école et préférant diner en petit comité dans les cuisines de l’école où s’affairaient les elfes de maisons. Si Mya était une femme du monde et savait se tenir en société, il n’en était pas moins que celle-ci appréciait la chaleur de ses amis au coin d’un feu, un bon plat fumant devant eux.

« Oui, je sais parfaitement ce que tu peux ressentir. » Ni plus ni moins, un faible sourire vint étirer les lèvres sanguines de la demoiselle qui reposa ses pales rubis sur la vue qui s’offraient aux deux jeunes gens.

« Arté, c’est quoi ce carnet que tu possèdes ? Serais-ce un journal intime ? Je te rassure je ne compte pas te le voler si s’en ait un. C’est juste pour … disons satisfaire ma curiosité personnelle. » Un sursaut vint alors naitre en la jeune femme de bonne famille qui détourna le regard sur le vert et argent avant de détourner les yeux sur ce fameux carnet, serrer contre elle.
Devait-elle réellement lui avouer ce qu’était ce carnet ? Pour sur, le jeune homme allait être particulièrement déçus tant ce carnet n’aurait aucune importance face aux yeux de celui-ci. Il était les divagations d’une femme, les idées créatrices d’un esprit enfermé dans une cage étouffante dont la seule liberté fut ces quelques pages blanches, ces mètres de tissus et la possibilité de coudre ces fameuses divagations.
Bredouillante, elle tenta de donner une explication vis-à-vis de cet objet, mais quel ne fut pas son malaise lorsqu’elle s’arrêta pour reprendre la parole, dans des mots plus censés.

«Ce sont… C’est. Enfin, ne le répète à personne, je ne voudrai pas avoir l’air stupide où avoir un nombre incongrus de personnes à mes trousses ! » Le toisant du regard, il semblait que la Greyback au sang maudit tentait en déceler en Abraxas de la mauvaise foi, comme si celui-ci pourrait donner ce secret à n’importe quel curieux venu à lui. « C’est mon carnet de croquis, de stylisme en faite… »

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