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Il avait peur, c'était un fait. Tout lui sembla soudainement plus terrifiant lorsque Sky' s'éloigna dans le couloir sans un regard, ni un geste, ni un mot, entouré de ses amis. Sang-pur. De toute façon, qu'avait-il espéré ? Qu'il vienne l'aider en jouant son rôle de grand-frère ? C'était idyllique. Avait-il déjà fait quelque chose pour lui ? Aussi loin que ses souvenirs remontaient, Jo' ne se souvenait d'aucun moment agréable avec Sky'. C'était toujours froid. Amer. Dénué de sentiments. Un peu comme le caractère de son père... Instinctivement, il ferma ses yeux, ne souhaitant pas voir venir le coup. Il ne s'était jamais défendu. Et il ne le ferait surement jamais. Ne dit-on pas qu'utiliser la violence contre la violence ne rime à rien ? Puis, il était un sorcier. Et se battre comme un moldu - même s'il trouvait ces gens fascinant - ne faisait pas parti de ses capacités. Il ne savait pas rendre les coups. Puis, il ne fallait pas se voiler la face. Ils étaient beaucoup plus grand que lui. Un rire gras éclata dans le couloir, lui faisant ouvrir les yeux. « T'es sûr que t'es un Rowle ?» « Ouais ! À ta place je demanderai un teste de paternité !» « De toute façon, les Rowle, se sont des râtés. Y'a qu'à voir les rejetons. Une tapette à Poufsouffle et un taré à Serpentard.» « Ta mère s'est sûrement faite engrossée par un moldu avant de mourir !» « Et on voit le résultat ! Un mignon petit garçon !» Et leurs rires fusaient, faisant saigner les tympans de Joran. Comment osaient-ils parler ainsi de sa famille ? De sa mère ! Cette femme si belle et si merveilleuse qui avait donné sa vie pour lui. Lui-même aurait donné n'importe quoi pour pouvoir la voir rien qu'une fois. Une toute petite fois. Les seules choses qu'il possédait sur elle, étaient de vieilles photos, quelques histoires de son père, et ses cheveux châtains. Et ce n'était pas faute d'avoir essayé de forcer Sky' à en parler. Mais c'était comme s'adresser à un mur et se le prendre à grande vitesse. Jo' esquissa un mouvement pour quitter le groupe d'élève. L'un d'eux le saisit par l'épaule et l'écrasa contre le mur. Et là, se fut extrêmement étrange. Instinctivement, Joran avait sorti sa baguette et l'avait pointé sur les autres garçons, les fusillant du regard. Mais ils fixaient un coin du couloir avec peur, se fichant éperdument du jeune Poufsouffle les menaçant. Et par, il ne savait quel miracle, ils ont détalé comme des lapins devant un grand méchant loup...

Assis par terre dans un coin de la bibliothèque, Joran mâchouillait sa plume tout en fixant un point inexistant dans le vide. Sur ses genoux, un livre ouvert sur une potion à l'air complexe et un parchemin griffonné. Il repensait à cette altercation. La dernière de toute une flopée. Après ce jour, les autres élèves avaient arrêté de le prendre comme punching-ball. Joran n'était pas dupe. Quelqu'un avait fait quelque chose à en croire les quelques blessures évidentes et la peur qui régnait dans leur regard lorsqu'ils le croisaient. Mais ce quelqu'un restait un parfait inconnu. Le jeune homme se plaisait à s'imaginer que c'était Skyler. Qu'il avait corrigé cette bande de guignols pour le protéger. Parce qu'il l'aimait. Mais c'était tellement improbable... Peut-être Charly ? Jo' doutait. Le Serdaigle était plutôt gentil. Parfait. Adorable. Aimant. Un vrai grand-frère. Mais pas violent. Enfin...peut-être que si ? Mais imaginer Charly refaire le visage d'autres élèves était impossible à imaginer. Skyler par contre... Machinalement, sa main se dirigea vers le paquet de "émémems". Ou peut-être était-ce "ménems". "mémns". Enfin, les petites boules colorées au chocolat moldues. On lui avait offert lorsqu'il était en première année une poche de ces délicieuses confiseries et depuis...dès que l'un de ses camarades né-moldus rentrait chez lui, il demandait toujours à ce qu'on lui en ramène. C'était son petit truc à lui. Il prit une poignée et en jeta un en l'air, le rattrapant au vol. Il continua son petit manège mais en rata un. Un seul. Il bougea vivement pour essayer de tout de même le récupérer. La poche posée sur le sol à ses côtés rencontra malencontreusement son genou droit. Une multitude de petites billes colorées s'éparpillèrent autour de lui, certaines allant jusqu'à rouler sous les étagères pleines de livres. Joran les regarda glisser sur le parquet. Puis finit par bouger dans l'optique de toutes les récupérer. C'était sa dernière poche. Et se fut donc un Poufsouffle à quatre pattes qu'on put apercevoir dans le coin des potions en ce samedi matin ensoleillé. Et se fut encore un Poufsouffle qu'on vit s'allonger et étirer son bras pour récupérer on ne savait quoi sous une bibliothèque. Jo' maudit le "eménénénéms" quand il le sentit glisser sous ses doigts. Il se cogna la tête contre le meuble. Il entendit un drôle de craquement. Et il se noya sous une montagne de vieux parchemins poussiéreux. Zut. Il était allergique à la poussière.

Aïe. Charly avait mal aux côtes, hurlant de douleur. Il était plié au sol, criant, essayant d'apaiser la douleur qui émergeait de son entrejambe. Parfois, il se disait que se promener dans les couloirs tout seul demeurait dangereux. Toujours être accompagné. Car lorsque nous étions seuls face à trois trolls de Serpentard, nous avions du souci à se faire.

***

Ne sachant pas quoi faire en cette après-midi, Charly avait décidé de se promener, voulant fouiller les moindres coins de Poudlard, à la quête de passages secrets. Alors, pour aujourd'hui, ce serait les cachots. Quoi de mieux que les sous-sols du château pour trouver un passage secret conduisant à un nouvel endroit ? Le jeune Scamander, sifflotant une douce mélodie, marchait d'un pas lent dans le couloir plongé dans la pénombre. Cependant, plusieurs petits bruits retentirent. Comme si on fouillait quelque chose. Curieux, le Serdaigle s'approcha de la source du bruit jusqu'à apercevoir une réserve ouverte. Sûrement des petits chapardeurs qui voulaient voler des ingrédients dans l'une des réserves du professeur de Potions. Maladroit et pas vraiment discret, Charly, essayant de savoir qui c'était, se fit surprendre par les trois Serpentard fouillant la réserve et un s'écria : « Hé ! Il a vu ! Attrapez-le, il doit rien dire ! » Effrayé, le cinquième année commença à courir pour fuir afin de ne pas avoir d'ennuis. Cependant, le deuxième Serpentard, rusé et ayant une excellente maitrise au duel, lança le Sortilège de Locomotor Mortis. Et BAM ! Le Serdaigle se fracassa sur le sol, criant de terreur. Et les Serpentard, en moins de quelques instants, ruèrent de coup le corps couché avant que le troisième vert&argent conclut par un sortilèges provoquant une poussée vive de furoncles sur le visage du cinquième année.

***

Ils étaient maintenant partis, croyant pertinemment que le jeune Scamander en dirait rien. Ce qui semblait vrai. Charly n'avait nullement l'intention de le dire à quelqu'un. Avec difficulté, il arriva à se relever du sol humide avant d'enfin sortir du couloir. Intérieurement, il continua à insulter ses agresseurs. Et maintenant, il n'avait plus vraiment envie d'explorer les coins secrets du collège de sorcellerie. Plutôt se caler à une table à la bibliothèque, devant un bon livre d'histoire. Il enlèverait les furoncles plus tard, en espérant que personne ne remarque. En une dizaine de minutes environ, dans l'optique que les escaliers capricieux étaient dans leur bon jour, le Sang-Pur regagna le quatrième étage, puis la Bibliothèque. Ouvrant la porte avec discrétion, il voulait s'effacer des autres élèves, décidant de se mettre dans un coin éloigné dans la bibliothèque. Il marcha à travers les rayons lorsqu'il entendit des bruits comme si des livres venaient de tomber. N'ayant rien retenu de la prétendante leçon, Charly, altruiste, décida de voir ce que c'était. Avec surprise et soulagement, il découvrit que ce n'était que Joran. Rowle. Un Poufsouffle. Très sympathique. Beaucoup proche. Comme un petit frère. Souriant et d'un air un peu moqueur, il prononça : « Et ben alors Joran ? Qu'est ce qu'il s'est passé ? Attends, j'vais t'aider ! » Même si son visage était couvert de pustules, aka furoncles, le jeune Scamander s'en foutait. Joran était son ami. Et s'accroupissant, le cinquième année commença à ramasser les vieux parchemins.