The ice kept getting thinner under you and I ...
Mon coeur brule quand je songe à ce que l'on est devenu. Il était tel un frère pour moi pendant de longues années, avant que les méfaits de l'amour ne s'abatte sur mon palpitant, bien qu'il ne l'ait jamais probablement su. Notre histoire remonte à des années, des années de joie et de doux souvenirs, très vite rattrapés par la rancoeur et un fossé qui semble s'agrandir de jour en jour. Il est le seul qui, jusqu'à il y a peu, ait jamais su avoir une quelconque emprise sur mon coeur. Enfants nous étions inséparables, incapables de nous lâcher d'une semelle. Il était l'épaule sur laquelle je venais verser mes larmes quand ma belle-mère dépassait les bornes, celui qui passait de la pomade sur les bleus qui se dessinaient sur ma peau quand elle devenait violente, celui avec qui j'échafaudais des plans à son encontre, plans que nous ne pouvions bien sûr pas réaliser, mais qui nous faisait tant rire. Nous avons échangé des voeux, lors d'un mariage factice, des promesses, celle d'être présent pour l'autre quoiqu'il arrivait, que nous seriones toujours ensemble. Mais les temps changent, les gens changent. Ou bien n'avons-nous jamais changé et seul la naïveté de l'enfance nous permettait d'être amis, pour mieux nous déchirer par la suite. Nos idéaux ont divergé, lui bercé depuis toujours dans des idées de pureté de sang, moi qui ne voyait dans ces histoires que des foutais, incapable de juger quelqu'un sur la pureté de son sang ou sur son rang. Il avait fait la promesse de veiller sur moi, j'avais promis d'être toujours à ses côtés. Nous nous sommes faits beaucoup de promesses que nous n'avons pas été dans la possibilité de tenir, préférant nous déchirer, regarder l'autre souffrir de cette situation, de ce mur qui s'était dressé entre nous. Il se trouvait parfois sur mon chemin, là, devant moi. Je pouvais tendre la main et le toucher, mais il semblait si loin en même temps, hors de portée. J'avais alors l'impression d'être dans un rêve, dans une autre vie, à me demander pourquoi Lucian et moi étions entrain de nous lancer des insultes et des sorts à la figure plutôt que de se parler comme nous le faisions avant. Je ne comprenais pas ce regard méprisant qu'il posait sur moi, ce regard qui me ramenait des années en arrière où il avait ce regard quand je lui contais les derniers méfaits de ma marâtre. J'aurais pu prétendre qu'il n'existait pas, éviter de le voir, d'être confrontée à lui. J'aurais pu agir à son égard comme j'agissais avec les autres, dans la plus grande indifférence, mais même cela j'en étais incapable, j'en suis toujours incapable. Je ne peux me résoudre à l'exclure totalement de ma vie, à ne plus m'intéresser à lui. Je ne peux pas faire comme si il n'était rien à mes yeux, car derrière ce masque de froideur et ces mots crachés, amplis d'une haine que je ne me connaissais pas, se cache une profonde douleur, un manque que rien ni personne ne parvenait à combler. Son amitié me manque, ses sourires, la façon qu'il avait d'arriver à me faire rire quand personne ne semblait être dans la mesure de le faire. Il sait tout de moi, me connaît sûrement mieux que je ne me connais moi-même. Mais je craints que mes sentiments ne soient pas partagés et que si je n'ai pu faire le deuil de notre amitié, lui soit bien passé à autre chose, me laissant derrière lui sans prêter au cri silencieux que je lui lance.

« C'est une fois que l'on a ouvert son cœur, que l'on devient vulnérable aux blessures les plus profondes. »
Le destin n'est pas à l'origine de cette rencontre, elle n'avait rien de fortuite, mise en scène finement jouée par le jeune homme et réfléchie par celle qui, depuis toujours, cherche à me pourrir la vie. J'ai été manipulée, ils ont joué avec moi comme si je n'étais qu'une vulgaire poupée de chiffon qu'ils pouvaient s'amuser à briser. Il a réussi là où elle a toujours échoué : il a brulé mes ailes, m'a brisée comme personne avant lui. Je lui avais offert mon coeur et il s'est contenté de le piétiner, sans se soucier des ravages qu'il ferait sur ma vie, sur mon existence toute entière, bouleversant mes plus profondes convictions. Il avait réussi à me faire croire que, peut-être, je pourrais un jour être heureuse, aimer à nouveau. Peut-être devrais-je être reconnaissante envers Lesya de m'avoir dit la vérité, m'évitant de tomber complètement amoureuse de Loki, lui évitant de me briser plus encore que ce qu'il n'a fait. Dire que j'aurais pu éviter tout cela. J'ai failli refusé sa demande, l'envoyé balader, mais l'envie de vivre quelque chose de nouveau m'a poussée à accepter, à vivre cette histoire comme si il n'y en aurait plus après. Je me suis ouverte sans limite à lui, l'ai laissé prendre mon coeur. Je ne m'imaginais pas que les choses iraient si loin, que je découvrirais en lui quelqu'un me ressemblant tant, quelqu'un avec qui je me sentirais bien. Car il était question de cela, de bien être, je ne m'étais pas sentie aussi en sécurité depuis si longtemps, doux sentiments que ses bras m'ont procuré dès notre première nuit ensemble. J'étais si avide de lui, de ses baisers, de ses remarques et ses sourires en coin. J'étais ? Je le suis toujours, car là se trouve le malheur, je ne parviens pas à l'oublier, à tourner cette page, à arrêter de me détruire à cause de quelqu'un qui, en fin de compte, ne devait pas en valoir la peine. Celui qui te fait pleurer ne mérite pas tes larmes, n'est-ce pas ? et pourtant, je ne parviens pas à me faire à l'idée que tout cela n'était qu'une illusion, une mise en scène finement orchestrée pour me voir souffrir. Je les imagine, entrain de célébrer leur victoire, jouir à la vue de mon visage fatigué, las de tout. J'aurais tant voulu qu'il me retienne, qu'il m'avoue que ce n'était qu'un mal entendu, que nous n'étions pas qu'une illusion que mon cerveau s'était amusé à imaginer dans le seul but de fragiliser mon coeur un peu plus. J'aurais voulu tant de choses, mais ces choses semblent être inaccessibles. Quand je le vois, je ne peux m'empêcher de lui jeter des coups d'oeil que j'espère discret, je ne peux m'empêcher de me demander si, lui aussi, pense à moi, si dans tout ce qu'il s'est passé entre nous, il a été honnête à un moment ou un autre, si il ne s'est pas laissé prendre dans son propre piège. Mais c'est sûrement utopique de penser qu'il ait pu voir en moi autre chose qu'une victime, une poupée facilement manipulable. J'aurais dû savoir, j'aurais dû deviner, mais mes sentiments ont obscurci mon jugement, me cachant la vérité. Je devrais le détester, le haïr, ne plus lui accorder la moindre de mes pensées, mais je suis incapable de tirer un trait sur lui, et toujours se posera la question du "Et Si ...", toujours je me demanderai ce qui aurait pu arriver si nous avions continué, sans que la vérité ne soit exposée. J'aurais pu tomber amoureuse de Loki, l'aimer comme jamais je n'ai aimé auparavant, si seulement il ne m'avait pas menti, manipulée, trahie ...

« uc. »uc.uc.uc.uc.uc.uc.uc.