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Sujet: Ce parfum de nos années mortes — Baesyl & Alesya Lun 23 Avr - 18:13
Un vertige puis le silence, le souvenir de nos jeux sans conséquences...
BOOM - « Bordel de merde » lâcha-t-elle gracieusement alors que la douleur irradiait dans son pied, lui donnant envie de lancer un Armageddon dans cette fichue chambre. Elle manqua de tomber, se rattrapant au montant de son lit et aussitôt, elle enchaîna avec les vulgarités d’usage, véhémente comme à son habitude, emplissant la petite pièce d’élégance et de distinction : « Saloperie de valise de merde » - la grande classe.
Alesya n’était pourtant pas le genre de personne bordélique et maladroite se prenant les pieds constamment dans tous les objets pouvant bien trainer au sol, simplement parce qu’il était rare qu’elle laisse ses affaires en vrac, au milieu du passage. On ne pouvait pas spécialement dire qu’elle était organisée et méticuleuse mais comparée à ses camarades de chambre, c’était tout à fait raisonnable, acceptable. Pourtant, aujourd’hui, son énorme malle trainait au milieu du passage et son pied avait frappé dedans. Elle soupçonnait une des autres filles d’avoir bougé la valise pour attraper quelque chose et alors qu’elle sautillait et se laissait tomber sur son lit pour passer ses orteils endoloris, elle jeta un regard noir, comme pour chercher à identifier la responsable simplement en regardant les couchages vides. Elle était seule, pour une fois, un de ses cours, une option, ayant été annulé. Elle avait pu dormir un peu plus et se préparer tranquillement sans avoir à jouer des coudes pour accéder au miroir. Toute Lestrange qu’elle était, impressionnante et compagnie, lorsqu’on la plantait au milieu d’un gang de demoiselles voulant absolument être prêtes et jolies à l’heure, elle ne cherchait même pas à s’imposer. Cruelle, oui. Autoritaire, surement. Chiante, sans hésitation. Suicidaire… non, pas vraiment, aussi préférait-elle les matins comme celui-ci, où elle pouvait passer après tout le monde. Et s’éclater le pied sur une malle en bois. Elle secoua la tête, pas encore très bien réveillée, refusant de penser que la journée commençait mal, refusant de se dire qu’elle allait assassiner quelqu’un si cela continuait de la sorte. Il était tôt, elle ne pouvait pas se permettre ce genre d’attitude et elle le savait, autrement son cerveau risquait de faire un court-circuit et le premier pauvre idiot à croiser son chemin se ferait lyncher sans raison. C’était surement pour ça, au fond, qu’elle laissait les autres passer sans livrer bataille quand on en venait au miroir de cette minuscule salle d’eau… Ca évitait les meurtres, ça évitait qu’Alesya, la jeune femme la moins ‘du matin’ du monde ne s’agace de trop bonne heure. C’était une précaution d’intérêt public, en quelque sorte.
Alors que la douleur passait légèrement, elle enfila ses chaussettes montantes et ses ballerines, pas forcément fanatique de l’uniforme mais y trouvant un certain intérêt. Rapidité, absence de problème le matin… c’était tous les jours la même chose, certes, mais au moins, pas besoin de se casser la tête. Certes, le côté jupe plissée et le chemisier, le blaser, la cape, les chaussures plates à bouts ronds, tout cela faisait très lycéenne et elle avait probablement passé l’âge mais elle n’y pensait plus, à force. Les choses étaient ainsi à Poudlard, point final. Elle se redressa, arrangeant ses longs cheveux bruns et se trouvant étrangement calme et blasée, en ce début de journée. Elle savait que son attitude changerait du tout au tout lorsqu’elle serait dehors, devant les gens, mais elle avait du mal, ce matin. Assez pour partir sans la moitié de ses affaires. Soufflant et réalisant, soudain agacée, elle se baissa vers la malle en vrac, la poussant jusqu’à sa place et l’ouvrant ensuite. Certes, c’était un peu le bazar à l’intérieur mais elle savait s’y retrouver, aussi n’eut-elle besoin que de quelques secondes pour attraper de quoi remplir son sac. Bouquins, plumes… elle fourra tout ça sans regarder, replongeant une dernière fois la main dans la malle pour attraper ce qu’il manquait et sentant son ongle buter sur quelque chose. Décidément. « Mais putain ! », lança-t-elle doucement, serrant la main pour ne pas sentir la douleur et dépliant ensuite ses doigts pour ramener à la surface l’objet dur responsable du mal. Un petit livre, sombre, relié, qui de loin pouvait ressembler à un journal à l’ancienne. Un ouvrage au page jaunit qu’elle tourna, se retrouvant alors avec un fin sourire sur le visage. Ce n’était pas à elle, mais elle connaissait le propriétaire, bien qu’elle ne s’en vantait pas. Krum, Base Krum, une saleté de Poufsouffle qu’elle n’arrivait pas à détester, un ami, un amant, une belle-gueule avec qui elle avait passé du bon temps mais pas que. Depuis combien de temps le bouquin trainait-il ici ? Il le lui avait prêté, probablement bien avant l’été et voilà qu’elle le retrouvait seulement maintenant. A nouveau, elle secoua la tête. Elle n’avait pas croisé Base depuis des semaines, elle évitait à vrai dire. C’était surement mieux, surement plus raisonnable. Ils avaient cette tendance à se provoquer et à finir dans des situations pas forcément très sages, au fin fond de la Salle du Demande ou endroit du genre. Pour Ezechiel, parce qu’elle faisait attention à lui, il valait mieux fuir Baesyl, faire comme si elle ne le connaissait pas, l’ignorer, ne plus dire bonjour dans les couloirs. Elle tournait ainsi depuis la rentrée mais à présent, elle se retrouvait avec une raison de lui parler.
Elle maugréa, se relevant et plantant le petit livre dans son sac. Foutu Poufsouffle. Elle n’arrivait pas à le détester, c’était bien ça le problème. Sans parler de sentiments ou de bêtise du genre, ils s’entendaient bien, s’accordaient physiquement, savaient rire ensemble. Elle aimait lui parler et le considérait comme un de ses rares amis, même si c’était surement tordu, car rajouter du sexe dans de l’amitié n’était jamais réellement anodin, selon les gens. Eux n’avaient pas eu de problème, jamais, c’était une absence de relation qui convenait, pas de prise de tête, juste de quoi ne pas passer la nuit seule… sauf que les choses avaient changés et qu’elle l’avait planté sans explication. Peut-être était-il temps qu’elle se débrouille pour arranger les choses, d’une façon ou d’une autre. Elle arqua un sourcil… Définitivement, quelque chose clochait avec elle ce matin.
Bientôt, elle se retrouva en dehors de sa salle commune, filant dans les couloirs de Poudlard. Elle n’avait pas vraiment la tête à prendre un petit-déjeuner aussi s’engouffra-t-elle dans les escaliers, profitant des leçons en route pour évoluer sans se faire bousculer. Premier, second, troisième, quatrième, elle tourna au cinquième étage, avançant encore et encore, connaissant les raccourcis. D’ici quelques secondes, la cloche sonnerait et les couloirs s’empliraient d’élèves pressés et désorganisés, de gamins bruyants et collants… Alesya préférait éviter et elle savait bien que personne n’empruntait jamais le couloir aux Courants d’Air, surtout pas le matin. Trop de fantômes là-dedans, les spectres ne plaisaient pas de bon matin. Aujourd’hui pourtant, les lieux semblaient esprit-free et elle s’arrêta un moment, attendant que la cloche retentisse afin d’éviter la marée humaine.
Dans son immobilité, elle se surprit à penser à Base. Elle ne savait pas trop pourquoi elle l’appréciait, exactement, ni même pourquoi elle s’acharnait à garder tout ça secret. Lui ne s’était jamais plaint et pour ça, elle lui en était reconnaissante. A vrai dire, leurs petites rencontres lui manquaient. Pas forcément les étreintes, mais au moins les fous-rires sur l’oreiller, à se foutre mutuellement de l’autre, à s’envoyer des vannes en se chamaillant comme des gosses. Personne ne savait, pour eux, et elle avait mis court à tout ça sans prévenir. C’était con, parce que ça risquait de se terminer comme avec Zane. C’était peut-être ça, dont H, parlait dans ses lettres. S’ouvrir aux autres, expliquer plutôt que de se braquer. Peut-être que Baesyl comprendrait qu’elle était à présent mariée et qu’elle ne pouvait plus batifoler, parce que si lui elle l’appréciait, c’était d’Ezechiel dont elle était amoureuse. Elle secoua la tête, se sentant idiote à suivre les conseils d’un inconnu et à diverger sur des sentiments qu’elle n’était pas capable d’exprimer à son propre époux…
Chassant tout ça de son esprit, elle se fit simplement la promesse de rendre le livre à Baesyl dès qu’elle le croiserait. C’était un premier pas pour s’excuser de son comportement, même si elle n’était pas prête à l’avouer et qu’elle risquait fortement de se montrer froide, distante et dédaigneuse et puis surtout, cela ne l’engageait pas à grand-chose.
Dans cet immense château bondé, quelles étaient les chances pour qu’elle croise le Poufsouffle avant un très long moment ?
Invité
Sujet: Re: Ce parfum de nos années mortes — Baesyl & Alesya Mer 25 Avr - 15:53
L’improbabilité de cette rencontre fut réduite à néant quand Baesyl reçut une lettre.
Son réveil, vieux machin acheté dans une brocante minimaliste londonienne, avait décidé de ne pas sonner. Il commençait avec son Ô détesté cours d’Arithmancie et, pour rajouter au drame de la situation, chacun de ses camarades de dortoir commençait encore plus tard, ayant choisi des options plus avisées que comment prédire l’avenir avec des expressions de chiffres incompréhensibles. Il ronflait paisiblement sur son oreiller lorsque l’hibou avait toqué à la fenêtre à côté de son lit et là Baesyl s’était éveillé paisiblement, n’osant même pas regarder ce qui lui servait d’alarme, pour prendre le courrier. Peu de personne envoyait de courriers à Baesyl et il savait reconnaître entre mille l’hibou grand duc sur lequel son père avait jeté son dévolu quelque mois plus tôt. En plus d’avoir des yeux oranges vifs et à l’air méchant, l’animal avait d’immenses ailes tachetés de taches noires si nombreuses que l’on aurait pu le prendre, de loin, pour un énorme corbeau. Et, comme d’habitude, la voix vint lui murmurer à l’oreille, insidieuse : noires ailes, noires nouvelles. Base ouvrit un des carreaux de la fenêtre, laissa entrer le volatile qui se percha sur le bord de son lit et ouvrit le parchemin, plié en quatre, avec mille précautions. Au fil de sa lecture, ses yeux s’agrandissaient et ses couleurs si dûment gagnées en multipliant vacances et éclats de rire disparurent de son visage. Plus il avalait les mots et plus les doigts tenant la feuille tremblaient, comme pour l’empêcher d’aller plus loin dans sa lecture. C’était idiot. Les prunelles bleutées du jeune homme étaient irrémédiablement attirées, aimantées même aux phrases, aux mots, aux lettres que lui envoyait son père. Comme pour rajouter à son trouble, le hibou commença à voleter dans toute la pièce en faisant un bruit monstre que Base ne semblait même pas comprendre. Ses yeux restaient accrochés à l’encre, son esprit tout entier concentré dessus, chaque iota de son organisme choqué au plus profond de lui-même. Son état empirait fut la seule phrase qu’il retint avant de déchirer la missive, rattraper le hibou, le jeter dehors et, enfin, consulter son horloge digitale. L’accueil de l’autre nouvelle – il était en retard d’environ une quinzaine de minutes sur son emploi du temps quotidien – ne lui fit ni chaud ni froid. Il n’irait pas déjeuner et le problème serait réglé. Base était de ces gens qui, le matin, mettent trente minutes à faire ce qu’ils feraient en une seconde, en temps normal. Il n’irait pas déjeuner et il ne remplirait son sac qu’à moitié, copierait sur son voisin en Histoire de la Magie. L’hébétude, qui, en cet instant, semblait avoir pris le pas sur le naturel qu’il avait à rire, à être détendu en toutes circonstances et, d’une manière générale, à ne se soucier de rien. De rien sauf d’Anya dont l’état, apparemment, allait de mal en pis. Maintenant, allez faire des schémas incompréhensibles en cours d’Arithmancie ! Non. Largement que non. Base, si il était obligé d’y aller, allait prendre son temps et si, par le plus grand des bonheurs, le professeur le refusait en cours, il allait simplement s’asseoir dans la bibliothèque avec un bouquin et se déconnecter de la réalité.
Cela lui semblait vraiment réalisable.
Avec calme et cette indifférence froide de celui qui pense à autre chose, il noua sa cravate jaune et noire autour de son cou, sans sembler se rendre compte qu’elle était à l’envers. Il rabattit le col de sa chemise immaculée, enfila un pull et mit son sac sur son épaule, remontant jusqu’au Grand Hall dans cette sérénité sévère silencieuse, lui qui aimait tant faire le chemin avec les autres Pouffsouffle suivant ses options, lui qui aimait tant rire légèrement du malheur de certains se trouvant sur leur chemin, lui qui avait désormais le regard vide et l’air tellement triste que personne n’osa le déranger dans sa marche silencieuse. Il murmura un juron en bulgare en consultant sa montre. Apparemment, le fait d’être à jeun et de ne pas faire attention au temps qu’il prenait à faire son sac (son livre d’Arithmancie avait eu l’excellente idée de se cacher au fin fond de son lit) ne lui réussissait pas et, poussant un énième soupir, il arrêta de se battre contre l’horloge en choisissant son parcours avec mille précautions. Si il utiliserait les couloirs les moins fréquentés, les plus rapides et les plus accessibles, il ne se presserait pas pour le moins du monde. Autant ne pas froisser Dieu qui semblait prendre un malin plaisir à faire de cette journée un enfer et, accessoirement, le faire arriver en retard à son premier cours. Il passa, finalement, par le couloir des Courants d’Airs – Base n’était pas du genre apeuré des fantômes – qui, en théorie, l’amènerait à sa salle le plus rapidement possible. Il était tellement fasciné par les voix pessimistes de son esprit qu’il ne se rendit compte de la présence de quelqu’un d’autre dans le corridor que trop tard. Rasant les murs pour ne pas attirer l’attention – et, par pitié, les salutations enivrés et enthousiastes de certains – il n’avait pas vu la jeune femme avant de la percuter légèrement. Aucune violence, juste un contact étonnant, qu’il n’attendait pas dans un couloir prétendument rempli de fantôme. Il grogna légèrement se décala et s’apprêtait à poursuivre son chemin quand, comme un appel silencieux, le prénom s’imposa dans son esprit. Il se tourna vers la Serpentard – et, effectivement, il n’avait pas tort. « Ally ? » Questionnement plutôt idiot car, à sa connaissance, elle n’avait ni jumelle scolarisée dans l’école ni double maléfique le tourmentant. Il se sentit rosir, rougir même (chose plutôt rare qu’il ne le tardait pas de recommencer) de sa bêtise et il se passa une main nerveuse dans les cheveux. Le principal problème, avec Alesya Lestrange, était qu’elle lui faisait penser à Anya. De manière absolue, elle n’avait strictement rien en commun – l’une aussi blonde que les blés et l’autre aussi sombre que la nuit. Sauf qu’elles avaient toutes les deux ce naturel rare, cette aura qui donnait à Baesyl l’impression d’avoir le droit d’être naturel avec elles. Rien de bien bon vu la relation qu’il avait avec l’autre jeune femme. Il fronça les sourcils, regarda les alentours mais ne fit aucun commentaire. Il aurait certainement dû se bouger le popotin, vu qu’il était apparemment en retard mais, apparemment, son esprit semblait enfin avoir tilté que le cours avait été annulé. Une histoire de Niffleurs vengeurs (qui se faisaient légion, ces temps-ci) qui avait envoyé l’adoré professeur à l’infirmerie. Il se mordit la lèvre, repensant à tout ce stress pour rien, et se permit de regarder Alesya.
Il aimait beaucoup cette jeune femme. Fraîche quand on la connaissait, gentille quand elle osait (et quand il n’y avait personne alentours) et, franchement, c’était un super bon coup – quintessence même de l’esprit embrumé du jeune homme. Le problème, c’est qu’elle l’évite comme le peste. Pire que ça, il ne sait pas trop pourquoi. Ca fonctionnait plutôt bien, entre eux, pourtant. Une relation sans prises de tête ni ambigüité : bref, la perfection. Il avait sûrement dû tout faire foirer avec un geste, une parole déplacée. Il aurait bien aimé le savoir. Mais là, non. Il était trop dans les vapes, rongé de doutes et d’incertitude, hanté par un amour déplacé et passionnel, largement réveillé trop tôt pour une sottise sans fonds ni combles. Quelle idée, de régler correctement son réveil pour ensuite se réveiller avant…. « Euh... salut. » Il perdait toute son éloquence, c’était atroce. En plus de se sentir totalement vide, horriblement inquiet et seul, il fallait en plus qu’il tourne au ridicule. « Sympa le couloir. Vide mais sympa. » Mais de quoi tu parles, Krum ? Il sourit légèrement, comme s’il venait de parler du beau et du mauvais temps.
Spoiler:
#postlepluspourridemonexistence énormément de blabla pour rien, mise en situation qui craint, bref, j'suis fatiguée. x_x désolée, hésite pas à mp si un truc te convient pas.
Alesya Y. Lestrange
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Sujet: Re: Ce parfum de nos années mortes — Baesyl & Alesya Mer 25 Avr - 20:10
Il y eut quelque chose d’irréel dans la collision. Légère, presque douce, c’était comme ressentir la maladresse soudaine de l’inconnu distrait qui venait de lui rentrer dedans. Les yeux rivés au sol, la petite brune n’avait pas vu venir le choc, l’importun courageux qui avait décidé de traverser ce couloir pourtant désert d’ordinaire. Ailleurs, elle n’avait pas prêté attention aux bruits de pas et voilà qu’une fois de plus, elle se faisait bousculer. Relevant la tête, Alesya posa son regard sur le responsable et manqua de jurer, se retenant de justesse.
Ce n’était de l’agacement, pas vraiment. Elle n’avait pas envie de pester parce qu’il s’agissait là de la dernière personne qu’elle aurait souhaité croisé, non, c’était autre chose. Le fait d’avoir Baesyl devant elle, maintenant, quand elle pensait avoir tout son temps pour chercher une excuse, une explication, était juste étrange, c’était une coïncidence qui sur le coup lui fit un peu peur. Elle n’aimait pas être prise de court, jamais à l’aise, faisant partie de ces gens ayant besoin de temps pour gérer telle ou telle situation. Si, sous la pression, elle savait faire des merveilles, ce n’était jamais réellement le cas en matière de relation, avec les gens. Baesyl méritait surement mieux que les sursauts pressés d’une jeune femme sur la défensive lui envoyant des doloris dans les côtes par purs reflexes. Il la reconnu tout aussi rapidement et dans la foulée, il la tira de ses divagations, permettant à la Serpentard de chasser le juron coincé dans sa gorge. « Ally ? » demanda-t-il comme s’il pouvait, réellement, s’agir de quelqu’un d’autre. Elle ne répondit rien, se contentant d’un sourire étrange et réajustant sa mise. Alors qu’il scrutait les alentours, elle passa ses mains sur son blaser et son chemisier blanc, effaçant les plis, d’ordinaire moins méticuleuse, moins soignée, surtout… surtout avec Baesyl dans les parages. Le jeune Krum avait cette propention à faire en sorte qu’elle froisse ses affaires, qu’elle retire ses vêtements. Elle se mordit la lèvre inférieure, amusée, alors qu’il réalisait qu’ils étaient seuls. Trois mois plus tôt, cela aurait entrainé un enchainement des plus agréables, des fous-rire et une étreinte sans prise de tête. Comme les choses avaient changé en l’espace d’un été, c’était incroyable. Elle souffla doucement, se reprenant un peu. Elle était mariée, à présent, elle ne pouvait pas se permettre de dessiner des formes, du bout des lèvres, sur la peau d’un Poufsouffle particulièrement séduisant et dont la compagnie la ravissait parce qu’elle n’engageait à rien mais s’avérait des plus divertissantes.
Visiblement surpris de la trouver là, Baesyl pris un certain temps avant de parler à nouveau et lorsqu’il le fit, les mots qu’il lâcha semblèrent… difficiles, hachés, comme s’il avait légèrement du mal à parler. « Euh... salut. » Alesya ne répondit pas, malgré son côté hagard, légèrement méfiant. La surprise la rendait alerte, elle avait tendance à sursauter. Elle fit en sorte de se calmer un peu. Elle connaissait le Pousfouffle, plutôt bien même, il n’était absolument pas utile de sortir les griffes face à lui. « Sympa le couloir. Vide mais sympa. » A vrai dire, elle afficha même un petit sourire, observant à son tour l’immense corridor, diablement désert. Il était lumineux, malgré sa réputation et cette impression de froid constante. C’était surement pour cela qu’on l’appelait le couloir aux Courants d’Air. Aucun spectre n’était là pour déranger les deux jeunes gens, cependant, pas même Peeves. Dommage, une diversion aurait été la bienvenue, ça lui aurait éviter de dire des bêtises, de faire n’importe quoi. Une chance pour elle, le Jaune et Noir semblait… dans la lune. Perdu dans ses pensées. Elle fronça légèrement le nez. Mauvaises Nouvelles ? Elle avait depuis longtemps comprit que Baesyl était plus complexe que ce qu’il aimait à montrer, que sa vie n’était pas si rose que celle qu’on imaginait pour le fils de Viktor Krum…Alesya secoua la tête. Il était rare qu’elle respecte quelqu’un, qu’elle considère quelqu’un comme un ami, qu’elle parle, s’ouvre un peu, mais eux deux, sur l’oreiller, ils avaient passé des soirées à discuter, de tout de rien, à rire et se foutre des coups de coussins, le mélange parfait de détachement et de complicité qui permettait d’être honnête sans pour autant le regretter ou risquer de provoquer un carnage. Le voir dans les nuages lui semblait un peu étrange, donc… décidant d’enchaîner, elle haussa les épaules, soufflant simplement « Tu m’connais, j’aime bien voler sous le radar… »Mensonge. Honteux. Alesya était souvent visible, elle aimait l’attention, grandement même… Du moins, la Alesya public. En vérité, elle aimait bien le calme, les tête-à-tête, pas folle des grandes assemblées, préférant le silence et la tranquillité mais personne ne le savait vraiment car on pensait automatiquement qu’une peste pareille, avec toute sa petite cour, aimait forcément qu’on la regarde. Tout le temps.
Ayant oublié pourquoi elle le cherchait à la base, elle ne pensa pas automatiquement au livre afficha simplement un sourire un peu étrange, gêné, celui de quelqu’un possédant un secret. Elle détestait agir comme ça mais face à lui, elle se sentait transparente. C’était particulièrement détestable, avec l’union qui ne devait pas s’ébruiter. Remontant son sac sur son épaule, elle lança un sujet de conversation tout aussi bateau que les remarques du jeune homme, à croire qu’ils n’étaient pas foutu de parler normalement sans avoir couché ensemble avant. Old habits die hard. « Comment était ton été ? j’étais… » Elle tourna la tête, croisant les bras immédiatement et ravalant la suite de la déclaration. « j’étais en Bulgarie aussi, avec Ezechiel, parce qu’on s’est enfuit » mais oui bien sûr, le genre d’information à lâcher dans un endroit pareil. Elle secoua la tête, s’étant braquée.
Appuyée contre le mur, elle affichait une carapace inébranlable et de longues mèches brunes lui permettaient de se dérober un peu. Se retrouver face à un Regulier, un amant d’avant, quelqu’un comme Base, ce n’était au final pas si facile et si automatique.
Spoiler:
tu vois, ça c'est un post de merde... avec un peu d'action ça devrait être plus fluide
Invité
Sujet: Re: Ce parfum de nos années mortes — Baesyl & Alesya Ven 27 Avr - 15:04
Il se sentait comme un parfait idiot. Non, bien pire que cela. Il se savait comme étant un parfait idiot. Sympa le couloir. Vide mais sympa. Sérieusement ? Sérieusement ? Base s’était rarement entendu faire pire. Jamais, en fait. Lui qui avait la tchatche, comme le disait si bien sa sœur, lui qui était monstre d’éloquence et d’avances subtiles, il était là, idiot, gêné, nerveux comme un adolescent à son premier rendez-vous, en train de lui dire que le couloir était vide mais sympa. Une cause perdue, ce garçon. Le pauvre. Il grinça des dents, persuadé qu’elle allait se moquer de lui ou, au mieux, passer outre. Avec un minimum de chance, il pourrait physiquement passer outre et partir vers sa putain de salle commune, six étages plus bas, où l’attendait son putain de lit qu’il n’aurait jamais dû, putain, quitter. Base se força au calme. En plus d’être nerveux, idiot, un brin fatigué et un brin angoissé, il n’allait pas devenir énervé. Cela ne mènerait personne nulle part. « TU M’CONNAIS, J’AIME BIEN VOLER SOUS LE RADAR… » Pas tant que ça. Enfin, Baesyl n’avait pas tant que ça l’impression de la connaître. Si, parfois, des facettes de sa personnalité pouvaient lui sembler limpides, non, d’autres restaient incompréhensibles. Son père, homme si gentil et si pédagogue, lui aurait sûrement expliqué la situation à l’aide d’un seul mot, lâché dans un soupir las mais enthousiaste : women. Ne pas essayer de comprendre, se dit-il, juste subir. En attendant, c’était lui qui avait l’air con et, avec ce leitmotiv, il semblait sur le point de s’étrangler d’une certaine suffisance et d’une certaine bêtise. Elle eut la bienséance de ne pas le lui faire remarquer et, mille fois, il la bénit mentalement. Alesya Lestrange recelait de surprises. De bonnes surprises, généralement, même s’il l’avait vue des fois se borner à lui faire payer un dépassement des limites. Toutefois, Base n’avait comme souvenirs que les bons. Ces nuits qu’ils avaient passés ensemble, tranquilles, à parler ou non, à rire ou non, à se consumer ou non. Rien n’était pareil. Tout changeait. Demain approchait et hier s’éloignait. Si Base s’était remis, sur le champ, de ce trouble qui le tenaillait depuis la réception de la missive, il aurait certainement repris ce petit train sympathique de séduction déjà accomplie, petit défi pour plus sauver la face qu’autre chose. Bien idiot, ce défi. Mais, définitivement, Base n’avait que ces contrées presque enneigées dans l’esprit – impossible seulement de se souvenir de la relation qu’il avait entretenu, jadis lui semblait-il, avec la Serpentard. « Tout de même. C’est un couloir un peu austère. » Il hausse les épaules, détaché, comme s’il se souvenait qu’il était capable de parler comme quelqu’un de normal. « Voler sous le radar, ok. A la rigueur. Mais traîner dans un couloir dit bourré de fantômes ? Tu veux qu’on en parle ? » demanda-t-il, faussement conciliant, un début de sourire sur les lèvres. Allez, Base. Tu le sais, sourire sans joie. Ta spécialité, si j’ose dire.
La situation devenait énormément gênante et Base, jeune homme complètement mal à l’aise dans ces situations incontrôlables, avait bien envie de s’enfuir à toutes jambes. Cela aurait sans doute mieux valu pour eux deux vu qu’elle ne semblait ni réellement enchantée de le voir ni réellement à l’aise d’être en sa présence, sans personne autour. Le contraire aussi était vrai – même si, il fallait l’avouer, Baesyl était fou de joie de revoir la jeune femme. Elle l’ignorait, non, l’évitait complètement depuis quelques semaines, depuis la rentrée en septembre. Pas besoin d’être un génie pour comprendre que, quand quelqu’un fait demi-tour en vous apercevant, ce quelqu’un ne veut juste pas vous voir. Base songeait réellement à s’enfuir, pour ne pas faire durer ce silence plus longtemps, quand elle prit la parole, elle aussi avec ce petit sourire contrit et gêné qui illuminait à eux deux leurs lippes : « COMMENT ÉTAIT TON ÉTÉ ? J’ÉTAIS… » La suite de la phrase ne vint pas, même sous les gros yeux encourageants du blason jaune. Comme pour bien faire comprendre que le sujet et le verbe ne trouveraient pas de complément, elle croisa les bras et se recula, jusqu’à s’acculer sur le mur derrière elle sans mot dire. Il arqua un sourcil et, de contrit, son sourire devint légèrement amusé. Elle faisait bien des secrets, après une complicité si grande et si… fusionnelle. Il s’approcha, au mépris de la carapace qu’elle venait de se créer, s’approcha encore et encore jusqu’à frôler l’indécence. Avec une douceur sans pareil, le jeune homme releva d’une main une mèche qui obstruait le joli visage de l’Alesya et la plaça derrière son oreille, avec douceur et lenteur, comme fasciné par son propre geste. Adieu à ses soucis, en geste pour une fois. C’était peut-être pour ça que Baesyl était loin d’un amoureux transi amorphe et plus un collectionneur. Pour le plaisir d’oublier, la souffrance de se rappeler et, enfin, la douceur de l’oubli à nouveau. Collectionner sans vergogne, ça, ça le connaissait. Ally lui faisait bien oublier, même si elle lui faisait un peu rappeler aussi. Cette fois, les yeux sombres de la jeune femme avaient tout avalé et il était là, quasiment collé contre elle – il ne se le permit pas, pas tout de suite – à ranger ses mèches et à la regarder avec un air mutin, intensément amusé. « La phrase ne veut rien dire, incomplète. Mon feu professeur d’anglais ne m’a jamais dit que être était un verbe… » Il réfléchit un instant, le mot se formant silencieusement en bulgare sur le bout de sa langue alors qu’il explorait son vocabulaire d’un coin de la tête. « …intransitif. » Il semblait parfaitement fier de lui. Passa bien vite outre. « Allons, printsesa, pas de secrets entre nous. Tu étais… ? » l’incita-t-il, curieux comme peu, malin comme tout. Et ignorant magnifiquement la question à laquelle, définitivement, il ne souhaitait pas répondre qu’il avait passé l’un des pires étés de sa courte – jusque là – vie. Plutôt se soucier des autres, faire parler les autres, s’intéresser aux autres. Il se voyait lui-même comme un garçon ennuyant, à l’intérieur, derrière toutes ces couleurs dont il savait si bien faire preuve. Le sourire s’élargit, le bleu océan de son regard se plonge dans l’abysse profond de celui d’Ally. La main s’est attardée sur le cou, léger contact qui lui en rappelle tant d’autres… stop. Ni le temps pour les souvenirs ni le temps pour prononcer d’autres phrases idiotes.
Spoiler:
j'ai la science infuse en google traduction bulgare. -out-
Alesya Y. Lestrange
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Sujet: Re: Ce parfum de nos années mortes — Baesyl & Alesya Lun 30 Avr - 15:18
Il ne fallut pas longtemps à Base pour bouger, lançant l’enchainement qu’elle avait redouté. Comme si cela était impossible pour eux de se tenir tranquille, de simplement parler sans se chercher, sans s’approcher, sans venir trouver un contact quelconque, il fit quelques pas en avant et d’une main délicate, attentionnée presque, il chassa les précieuses mèches de cheveux qu’elle avait gardé comme une armure, un masque. Les faisant en glisser en arrière, il dégagea son visage et elle put voir à quel point la situation l’amusait. Les vieux jeux semblaient être de retour, après cette pause estivale prolongée, après les fuites répétitives de la petite brune. Elle ne s’en cachait pas, elle l’avait évité consciencieusement, faisant demi-tour sans discrétion lorsqu’elle le croisait, prenant ses jambes à son cou de façon récurrente. Elle ne se faisait pas confiance, il valait mieux qu’elle ne soit pas confrontée à lui si elle voulait rester sage, tranquille, si elle ne voulait pas blesser Ezechiel. En arrivant à Poudlard pour cette avant dernière année, elle avait réalisé que le concept de monogamie, comme celui d’époux, avait été trop frais, pas encore intégré et pour éviter de faire une bêtise, elle avait choisi la facilité, clairement. C’était mieux pour tout le monde, sauf peut-être Baesyl qui lui ne devait pas comprendre pourquoi elle faisait volte-face et filait dans la direction opposée à chaque fois qu’ils se retrouvaient dans la même pièce… Elle ne s’en était pas trop fait pour lui, cependant, principalement parce qu’il n’avait pas cherché à la coincer dans un couloir pour avoir une explication… jusqu’à aujourd’hui, du moins. Soufflant doucement, elle se surprit à imaginer une esclandre lancée au milieu du grand hall, un scandale impliquant beaucoup trop de question, une histoire plantée devant Ezechiel, devant tout le monde. Son regard s’assombrit subitement, l’espace d’une seconde. Peut-être valait-il mieux qu’elle s’explique, sincèrement, avant de se retrouver face à un vrai problème… Elle connaissait bien trop le jeune Krum pour penser qu’il puisse avoir le moindre sentiment –autres qu’une attirance physique et une complicité amicale- à son égard, elle éloignait donc tout risque de sérénade ou niaiserie du genre, mais tout de même…
Le Poufsouffle la tira bien vite de ses pensées et elle se défit non sans difficulté de cette vision, le regard déçu et blessé d’Ezechiel se posant sur elle, la distance glaciale s’imposant brutalement lorsqu’il comprendrait qu’elle avait passé tellement de temps avec Base… cela n’arriverait pas, plus maintenant, ils avaient l’occasion de s’expliquer, de parler, elle pouvait lui raconter pourquoi, en gros, elle cherchait à l’éviter… Elle déglutit. Avouer son mariage, cela serait difficile. Enveloppée dans la facilité du secret, elle vivait très bien sans que personne ne soit au courant, parce que les gens n’avaient pas besoin de ce genre d’information, que c’était à eux, privé, intime… Une ridicule poignée d’élèves étaient au courant et encore, la plupart l’avaient simplement deviné. Elle secoua la tête, écoutant le jeune homme pour le moment :« La phrase ne veut rien dire, incomplète. Mon feu professeur d’anglais ne m’a jamais dit que être était un verbe… » voilà qu’il la reprenait. Elle fronça les sourcils mais le laissa terminer, se cherchant une excuse pour cette phrase qu’elle aurait à poursuivre« …intransitif. » Il avait raison, mais il aurait aussi dû voir qu’elle ne tenait pas à développer, simplement… « Allons, printsesa, pas de secrets entre nous. Tu étais… ? » Ah. Il avait donc vu. Il s’en foutait juste et voulait la suite. Mutin, amusé, trop près pour leur propre bien, Base se tenait devant elle et elle pouvait sentir ses doigts contre son cou, ses souffles contre sa peau. Fallait-il vraiment qu’il use de ses charmes, encore une fois ? Elle avala difficilement, refusant tout bonnement de montrer son trouble. Et puis quoi encore. Certes, il était tentant, il jouait et la poussait à faire pareil, mais était-ce une raison ?
Trop tard, de toute façon, l’engrenage n’était pas facile à arrêter. Provocation entrainait réponse, chez Alesya du moins. Avec son tempérament de feu, la petite Serpentard n’était pas du genre à laisser passer une occasion de pousser quelqu’un à bout, une occasion de rendre les piques, les coups, aussi amicaux puissent-ils être. Tournant doucement la tête et se retrouvant nez à nez avec le jeune homme, elle afficha un sourire blasé et sardonique. « J’étais… en train de me demander si tu ne t’étais pas fait avaler par un dragon, le troll étant leur nourriture favorite, tu n’es pas à l’abri, pas vrai ? » Alesya Lestrange, la finesse et la gentillesse même. Contente de son petit effet, elle se redressa un peu contre le mur et afficha un sourire tendrement cruel, comme elle savait si bien le faire lorsqu’elle envoyait des piques aux gens qu’elle ne voulait pas forcément blesser, juste un peu charrier. Krum et sa curiosité soudaine en faisant partie. Elle était contente, à vrai dire, de se retrouver face à lui. Les choses allaient surement devenir très étranges, déplacées, mais pour le moment, tout allait bien et elle retrouvait le garçon, l’ami à qui elle pouvait balancer des vacheries sans vergogne, du moment qu’elle montrait juste après qu’elle plaisantait. Elle le fit, d’ailleurs. « Mais je rigole, Base », insistant sur le ‘o’ pour lutter contre toute vexation. Tendant une main, elle alla mêler ses doigts à la tignasse châtain du jeune homme, le décoiffant proprement, parce que c’était normal, habituel et drôle. Quelques instants passèrent et elle retira sa main pour la laisser retomber entre eux. Plus sérieuse mais armée d’un sourire, elle répondit simplement « J’étais en Biélorussie, chez mon oncle, ce n’est pas très loin, non ? » Balancer un mensonge en s’appuyant faussement sur des erreurs géographiques pouvait marcher. Après tout, il était crédible qu’elle ai passé l’été chez Rodolphus, avec ses cousines, c’était se rattraper le mieux possible.
Elle s’était rapprochée, instinctivement, sans forcément le remarquer et bientôt, elle réalisa que le contact fugace contre son cou était devenu plus fort, plus réel, simplement parce qu’elle avait bougé, agissant comme si elle cherchait les caresses et les attentions du Jaune & Noir. Fut un temps, cela aurait été vrai mais maintenant, elle n’avait plus le droit, elle ne voulait pas être ce genre de fille, pas vis-à-vis d’Ezechiel en tout cas…
Sauf que lui, Base, n’en savait rien, rien du tout.
Invité
Sujet: Re: Ce parfum de nos années mortes — Baesyl & Alesya Lun 7 Mai - 17:11
Oui, voilà, un être ennuyant. Ennuyant et agaçant, la bonne affaire. Il s’imaginait bien finir seul dans une maison froide de Bulgarie, grognon et gris comme un pull passé. Parfois, il lui arrivait de faire mine de se soucier des états d’âmes des autres juste pour les comprendre, juste pour imaginer leurs propres couleurs débarquer dans sa vie, sans aucun réel intérêt sinon. Base était, à l’instar de beaucoup de gens, ce genre de personnes qui n’avaient aucune, strictement aucune, confiance en elles – ou, du moins, aucune estime. Pour lui, chez lui, tout en lui était mal, ennuyant au possible, inintéressant comme c’était indécent. Et, pour les autres, chez les autres, tout en les autres était fantastique, formidable, coloré et intéressant comme c’était amusant. De fait, il était vraiment très, très curieux de connaître la fin de la phrase d’Alesya, persuadé que c’était quelque chose d’incroyable à entendre, que, encore une fois, les états d’âme d’autres étaient drôlement plus excitants que sa pauvre vie misérable. Il en était presque avide, avidité cachée sous un masque d’indifférence et de séduction qui était devenu, trait pour trait, son visage. Peut-être espérait-il changer, vivre en travers des malheurs de mademoiselle, en travers les bonheurs de monsieur. Lui-même ignorait ses motivations les plus profonds, faisant crouler les autres sous des tas de questions stériles et qui étaient, pour certains, d’usages. Et il savait que c’était bizarre, anormal peut-être. Entre son père, gonflé d’orgueil et d’un certain narcissisme ; son frère, égocentrique comme on en fait peu ; et sa sœur, nombriliste et gonflée de fierté comme est gonflé un ballon, il se savait un peu anormal. Alors ce masque d’indifférence pure, par-dessus ses traits dévorés de curiosité, pouvait paraître suffisant, tout aussi stérile que pouvait s’avérer ses questions. Indifférence entraînant faux naturel, il avait ce ton badin, joueur – toute cette fausseté en lui qu’il détestait. Mais bon : mieux valait être faux qu’anormal. « J’ÉTAIS… » reprit la jeune femme et, imperceptiblement, il se rapprocha. Elle avait tourné la tête vers lui et il souriait doucement, prêt à la faire parler, ses longs doigts entortillant quelques mèches brunes en caressant la peau gracile du cou, de la joue. Un pouce, déjà, redessinait la pommette gauche de la jeune femme. « EN TRAIN DE ME DEMANDER SI TU NE T’ÉTAIS PAS FAIT AVALER PAR UN DRAGON, LE TROLL ÉTANT LEUR NOURRITURE FAVORITE, TU N’ES PAS À L’ABRI, PAS VRAI ? » Les yeux clairs du jeune homme roulèrent dans leurs orbites et son sourire s’élargit. Cela n’était un secret pour personne : les meilleurs amis sont ceux qui sont les seuls à ne jamais se vexer de quoi que ce soit – et si Alesya était loin, très loin, d’être sa meilleure amie bestàh sistàh, elle restait son ancienne amante, une amie formidable et une connaissance hors pair pour quelqu’un à la recherche de liberté et de simplicité. Base pensait sincèrement qu’ils étaient sur la même longueur d’ondes et, rien que pour ça, il adorait la Lestrange.
La main, après avoir mille fois redessiné la pommette du bout du doigt – pour un peu plus, il aurait pu la dessiner les yeux fermés (un peu comme la totalité du corps d’Alesya, en y repensant) --, retomba en dans le cou, qu’elle pressa doucement, complice. « MAIS JE RIGOLE, BASE » « J’me doute bien que tu rigoles, Ally ! » Il imita l’intonation qu’elle avait prise sur le mot « rigoles ». Ses yeux, encore une fois, roulèrent dans leurs orbites. « Je suis bien trop beau pour être un troll. » Il lui offrit un petit sourire en coin surfait, fit mine de se recoiffer sérieusement avant de rire légèrement – la vanité ne faisait réellement pas partie de son patrimoine caractériel, s’étant plus volontiers inscrite au plus profond de sa sœur. Elle tendit la main et il se figea un instant, dans l’attente d’un je-ne-sais-quoi qui lui arrachera un énième sourire satisfait. Ce je-ne-sais-quoi arrive, prend la forme d’une main qui s’invite dans ses cheveux, les décoiffe délicieusement alors que, une énième fois, son sourire s’élargit, dévoilant deux adorables parenthèses de part et d’autre de ses lèvres. Ce moment, silencieux, ne dure pas et ses doigts, légers, tapotent un peu sur le cou de la jeune femme, doux, alors que son regard reste tendrement complice. Elle finit, elle aussi, par sourire en retirant sa main de la masse de cheveux châtains du jeune homme. Lui ne lâchait pas son cou, comme s’il hésitait encore entre distance et proximité finalement retrouvée. De toute manière, ce n’était pas comme si elle avait le choix : elle était presque acculée contre le mur. « J’ÉTAIS EN BIÉLORUSSIE, CHEZ MON ONCLE, CE N’EST PAS TRÈS LOIN, NON ? » Joyeusement, il finit par rire légèrement, moqueur sans aucun doute. « Si tu considères que tous les pays de l’Est sont regroupés au même endroit, j’imagine que, oui, ce n’est pas très loin. » Son rire, vif, s’est vite évanoui pour un large sourire, encore, toujours. Une vraie machine à sourire, ce Krum. On racontait que, si quelqu’un se sentait mal et rejeté, il suffisait de l’envoyer au jeune homme pour qu’il lui redonne le sourire et s’inquiète pour lui. En s’oubliant dans la manœuvre, mais ça, personne n’était obligé de le savoir. Alesya, sans doute inconsciemment, s’était un peu rapprochée et lui la regardait d’un air incertain. Un moment plus tôt, elle le fuyait comme la peste – et là, elle se rapprochait ? Même pour le distrait qu’était Baesyl, c’était étrange. Mais bon, ce n’était tout de même pas comme si cela le dérangeait plus que ça. Suave, le visage se pencha vers le cou de la Serpentard, troquant les doigts contre des lèvres, embrassant la peau douce et fine avec mille précautions, comme si elle eût été de cristal et non de peau. « J’ai une heure de creux, c’est le début de l’année donc tu n’as rien à apprendre en cours que ce que tu ne sais déjà… » Il remonte le cou, embrasse doucement la mâchoire, le menton. Fait mine de s’emparer de ses lèvres ; mais elle détourne la tête. Il rit doucement, amusé. « Allez, Ally ! J’t’en prie. C’est mal de jouer comme ça, tu sais ? » Parce en plus, il est persuadé que le fait qu’elle se soit rapprochée soit volontaire, qu’elle veut vraiment – mais que quelque chose l’en empêche. Ou bien que, juste, elle joue. Un peu compliqué. « Très, très mal. » il souffle doucement, en lui embrassant à nouveau la mâchoire, joueur.
Spoiler:
désolée du retard et c'est vraiment moyen. de plus, j'ai fait du powergaming comme c'est interdit (je crains, je sais. ) alors que j'ai soussigné le règlement alors tu peux me fouetter si ça te dérange trop. èé
Alesya Y. Lestrange
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Sujet: Re: Ce parfum de nos années mortes — Baesyl & Alesya Lun 14 Mai - 15:44
Elle savait bien qu’elle passerait là pour une idiote avec une géographie bien bancale mais c’était mieux que d’avouer comme ça, sans le vouloir, où elle avait passé l’été. Ils n’étaient pas si nombreux, les élèves de Poudlard venant de Bulgarie. Ils n’étaient pas si nombreux et elle était presque certaine qu’ils se connaissaient plutôt bien… Combien de temps aurait-il fallut à Baesyl pour comprendre où elle avait été ? Combien de temps pour qu’il fasse le rapprochement et trouve ça étrange qu’elle passe autant de temps avec lui ? Certes, ils étaient proches, tout le monde savait qu’ils étaient amis, très amis même, mais les signes s’empilaient peu à peu. Alesya semblait plus calme, elle ne venait plus le trouver, elle se faisait un peu fuyante alors que cela n’avait jamais été son genre, pas avec Base du moins… Il finirait par le savoir tôt ou tard, elle devrait le dire et lui faire jurer de garder le secret ou alors il l’apprendrait par quelques rumeurs circulant dans l’école mais pour le moment, elle était satisfaite par le fait qu’il la pense plus idiote qu’elle ne l’était, pour une fois.
Il se moqua légèrement, sans méchanceté. Son rire vint sonner, délicat, aux oreilles de la jeune femme et cela la fit sourire. Elle se souvenait des éclats un peu gamins, de la façon dont le rire de Baesyl avait su la foutre de bonne humeur de nombreuse fois. Renoncer à lui était désagréable, car elle se doutait que plus rien ne serait jamais pareil. Plus rien ne pouvait être pareil, Ezechiel en souffrirait si elle osait. « Si tu considères que tous les pays de l’Est sont regroupés au même endroit, j’imagine que, oui, ce n’est pas très loin. » Elle voulut lui coller une légère gifle derrière la tête, parce qu’il était cruel de se moquer mais elle n’eut même pas le cœur de le faire. Rayez le jeune Krum de sa vie était une conséquence à laquelle elle n’avait pas vraiment réfléchit en acceptant d’épouser le Serdaigle, c’était d’ailleurs étrange qu’elle y pense maintenant… Ou pas. Il venait de poser ses lèvres contre sa peau et elle dû se faire violence pour ne pas trembler, ne pas l’encourager. Plus facile à dire qu’à faire. Son corps avait le souvenir de moments simples et agréables, d’une solitude effacée, d’angoisses éloignées. C’était à ça qu’elle associait le Poufsouffle. Pas à sa maison, pas à son ascendance, juste à ses sourire et la simplicité entre eux, cette complicité un peu puéril, les jeux moins enfantins entre eux, l’absence totale de complication… l’impression d’être importante sans que cela ne provoque une montagne d’engagement, aussi.
« J’ai une heure de creux, c’est le début de l’année donc tu n’as rien à apprendre en cours que ce que tu ne sais déjà… » D’une simple phrase, il venait de relancer l’engrenage, la machine des petites habitudes. Combien d’heures d’étude avaient-ils passé loin de l’ambiance studieuse de la bibliothèque ? Elle n’était pas capable de s’en souvenir exactement mais elle savait que l’année précédente avait été un record d’absentéisme. Elle ne s’en cachait pas vraiment mais c’était leur secret, histoire que personne ne s’en mêle. Les gens étaient bien trop prompts à coller des étiquettes sur tout, à les imaginer en couple, à avoir des attentes à la con, chose qu’Alesya refusait. C’était une histoire sans prise de tête, sans racontars, sans problème, point… Cela avait été. Il fallait vraiment qu’elle se fasse à l’idée, qu’elle recule, qu’elle… impossible. Elle était faible, au final. Et lui était doué pour la manipuler. Il avait posé ses lèvres contre sa peau, remontait doucement le long de son cou, effleurait son menton… Dans un sursaut de lucidité, elle parvint à tourner la tête alors qu’il s’approchait de ses lèvres mais le résultat ne fut pas suffisant. « Allez, Ally ! J’t’en prie. C’est mal de jouer comme ça, tu sais ? » Jouer. Ouais, évidemment, à tourner la tête pour esquiver, elle passait pour une allumeuse, une aguicheuse, elle semblait jouer avec lui, se faire désirer. Elle ferma les yeux, voulant réfléchir, voulant trouver une façon délicate de l’éconduire sans être cruelle, sans se le mettre à dos. Elle se doutait bien qu’elle n’allait pas lui briser le cœur, qu’il s’en moquerait au final, mais elle ne voulait pas qu’il se mette à la haïr. Elle avait suffisamment d’ennemis dans cette école pour vouloir prendre des pincettes avec les quelques rares amis qu’elle avait su se faire et conserver. Mauvaise idée que de fermer les yeux, au final. Alors que d’une voix lente et chaude, il murmurait un « Très, très mal. » qui n’était absolument pas innocent, elle se retrouva à légèrement basculer la tête en arrière, profitant des attentions. Faible. Fille facile. Idiote. Elle avait beau se traiter de tous les noms d’oiseaux qui lui venaient à l’esprit, elle n’arrivait pas à se dégouter suffisamment pour reculer.
Baesyl embrassait bien, il la connaissait, ses mains étaient douces et les souvenirs brulants. Elle ne voulait pas y penser mais ses joues déjà rouges hurlaient qu’il était trop tard. Alesya, la déterminée, devenait une poupée sans volonté alors qu’il déposait ses lèvres sur sa peau fine, la provoquant, cherchant à la faire craquer. « je… » murmura-t-elle, pas sûre d’elle, priant pour qu’un professeur, pour que Peeves, pour qu’un élève, qu’importe, débarque… Non, le couloir était vide, il n’y avait qu’eux, que le jeune homme pressé contre elle, prêt à se plier en quatre pour la faire céder, pour revenir aux jeux de l’année précédente. Elle souffla doucement et la suite arriva, à peine audible. « … peux pas… » articula-t-elle difficilement, comme si souffrant soudain de problèmes d’élocution. Dilemme, culpabilité, déstabilisation, elle n’en menait plus large, la jolie Lestrange.
Bougeant, elle baissa la tête pour qu’il cesse de s’accaparer sa peau, une expression désolée agrippée à son visage de porcelaine. Incompréhensible. « Tu as raison » souffla-t-elle, soudain accablée de l’avoir laissé tant s’approcher pour ensuite le repousser « c’est mal, très mal… » acheva-t-elle. Une, deux, trois secondes, il allait reculer, il allait filer, vexé et puis ça passerait, elle trouverait l’occasion de s’expliquer lorsqu’il ne lui en voudrait plus d’être une telle garce, de l’attirer pour ensuite le virer… quatre, cinq, six secondes, il la laisserait, elle n’aurait pas à se sentir coupable vis-à-vis d’Ezechiel. Sept, huit, neuf secondes, elle n’aurait plus à se perdre dans les iris si spéciale du jeune homme, dans son sourire, dans le souvenir des étreintes, des fous rires, des discussions, dans ce besoin d’être regardée sans jugement, sans prise de tête. Dix…
Elle craqua, si près du but, pauvre conne. Il lui fallut moins d’une seconde pour venir écraser ses lèvres contre celles de Base. Elle devrait, éventuellement, le repousser, mais pas maintenant, pas comme ça. Sa main gauche se ficha dans les plis de sa chemise et elle l’attira, après l’avoir repoussé. Dure serait la chute, évidemment, mais pour le moment elle ne voulait même pas y penser.
Invité
Sujet: Re: Ce parfum de nos années mortes — Baesyl & Alesya Ven 18 Mai - 15:37
« JE… PEUX PAS… » Pourtant, avait-il envie de lui dire, tu ne sembles pas être totalement contre. Comme si cerveau ne voulait pas, ne pouvait pas – mais que son corps, si. Ils étaient comme en résonnance, comme si le temps ensemble les avait habitué l’un à l’autre, dans une osmose plus ou moins totale. Leurs corps se connaissaient l’un l’autre, ils se connaissaient l’un l’autre. Le corps d’Alesya répondait à ses baisers – que le cerveau ne le veuille ou pas. Une passion déchirante – passion complice sans plus, amicale peut-être. Mine de rien, il se serra contre elle, comme pour étouffer ses doutes, son visage se cachant dans son cou qu’il couvrait de baisers, d’attentions. Mais elle baissa la tête, le forçant à rompre le contact. Avec un léger sourire victorieux – car la victoire ne pouvait que lui appartenir, il avait senti la résonnance, cette putain de résonnance – il la détailla en silence, une main jalousement posée sur sa taille, presque dans le bas de son dos. « Tu as raison » Il arqua un sourcil, incompréhensif. Il avait raison. Sur le coup, il pensait plus qu’elle parlait de l’appel du corps, de sa question informulée, ce réveil des sens chez la Serpentard. Oui, voilà, cela ne pouvait être autrement. La putain de résonnance. Faut pas l’oublier. « C’EST MAL, TRÈS MAL… » La main, jadis il lui semblait, jalousement posée sur la taille s’est retirée, a choisi de rester le long du flanc. L’incompréhension, inhabituelle dans le regard bleu du jeune homme, s’est faite omniprésente. La tristesse, vil vent, l’a fouetté de plein fouet. Il avait été outrageux. Bien loin de l’exemple, le gentleman du froid que sa mère avait voulu qu’il soit. Elle lui avait dit qu’elle ne pouvait pas – pas qu’elle ne voulait pas, qu’elle ne pouvait pas (la différence lui passa parfaitement au-dessus de la tête ) – et, au lieu de l’écouter, lui si prévenant et si gentil, il l’avait ignorée, avait fait la sourde oreille. Terrible idiot. Terrible ami. Il se mordit légèrement la lèvre et la regarda, désolé – un peu vexé, aussi, comme tous l’auraient certainement été à sa place. Oui, simili de fierté brisé quand elle l’a repoussé, oui, il fallait l’avouer. Toutefois, être un terrible ami était bien plus grave que d’être repoussé. Il allait sans doute lui demander pourquoi elle ne pouvait pas ou, peut-être, s’excuser à mi-voix avant de chercher un prétexte pour partir couvert de honte et brisé dans sa vexation – mais elle le prit de court en l’embrassant. En écrasant ses lèvres contre les siennes. Et quand, idiot de corps, sensation de merde quoiqu’agréable, putain de résonnance, il répondit au baiser, qui avait tout de désespéré, glissant à nouveau une main possessive dans le bas du dos, l’autre dans sa nuque, pour être sûr qu’elle reste proche, la collant au mur avec une douceur passionnée, à moins que cela ne soit une passion douce. Une putain de résonnance. Il commençait à en avoir sacrément marre, de cette résonnance – mais sur le moment, les simples choses qui l’effleuraient étaient le parfum d’Alesya, ses lèvres contre les siennes et, enfin, cette osmose complice, amicale, passionnée, qu’importe : instantanée.
Il la connaissait, elle le connaissait. Il connaissait son corps, elle connaissait le sien. Il n’y avait rien de plus. Le baiser, passionné, brûlant, comme s’ils leurs lèvres étaient joyeuses de se retrouver, a tourné court quand elle l’a repoussé.
A nouveau.
Encore plus loin, en plus. Elle l’a repoussé, à bout de bras, d’un coup. Un coup net, simple, précis. L’instant d’avant, ils collaient leurs lèvres, comme fiévreux – l’instant suivant, elle le repoussait. Et pas de la manière douce. Il a froncé les sourcils, tendant les bras comme pour se rapprocher, amorçant un léger mouvement – mais elle était vindicative, le tenait durement à l’écart. Elle avait cet air, vous savez, cet air qu’on colle volontiers sur le visage d’une Lestrange. Princesse des glaces devenue reine, froideur cruelle qui a glacé Base d’un coup. Elle n’adressait jamais ce regard à lui. Elle semblait une étrangère, quelqu’un de complètement différent. Il aurait aimé dire que, lui, il faisait fondre la princesse des glaces. Il aurait aimé. Mais, apparemment, non. Elle était aussi gelée que la banquise avec sa main, froide, sur son torse. S’il avait été attentif, il aurait entendu les quelques pas dans le couloir, il aurait vu le regard déviant de la brune, il aurait senti le regard avidement curieux dans son dos. Mais non. Tout concentré à sa tristesse, à ces retrouvailles, à cet espoir de pouvoir tromper l’amour avec le sexe. Il faisait face à la reine des glaces, incompréhensif, pas encore complètement vexé, sans s’attendre à l’avalanche de neige, de stalactites, qui risquait de lui tomber sur le coin de la figure. A trop jouer avec le feu…
Spoiler:
this is fucking shitty.
Alesya Y. Lestrange
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Sujet: Re: Ce parfum de nos années mortes — Baesyl & Alesya Lun 28 Mai - 13:12
Ses mains sur elle, comme une impression d’habitude, d’éternité, comme un souvenir en négatif, des images en sépia pour se souvenir d’avant… Dans la précipitation, dans son abandon, elle ne sentait même pas le gout amer de l’erreur, ce n’était là qu’une seconde d’éternité qu’ils faisaient durer alors que Baesyl glissait ses mains contre ses formes, sur sa nuque, sur ses reins, l’attirant à lui ou la rejoignant, la poussant contre le mur pour la garder encore un peu. Alesya qui n’aimait pas qu’on la contraigne, Alesya la vindicative, l’enfant gâtée n’aimant pas qu’on la force, cette sale teigne se laisser amadouer par un jeune homme tout aussi perdu qu’elle, par un ami, un amant, quelqu’un de familier. C’était un oubli absolu, un oubli qui se devait aussi absolument sans conséquence mais qui à présent ne pouvait plus lettre. Parce qu’elle n’était pas libre, parce qu’elle avait décidé de donner son cœur à quelqu’un, parce que quelqu’un avait décidé de mêler aux choses de l’amour celle de l’honnêteté et qu’elle se devrait de dire à Ezechiel ce genre d’égarement… Elle sentit son ventre se serrer, mélange de culpabilité soudaine et de désir, ce désir qu’il éveillait et calmait dans la foulée, cette envie qu’elle n’avait plus le droit de ressentir, parce que c’était mal, parce que ça briserait la personne la plus importante dans sa vie, son… époux.
L’idée la faisait toujours trembler, ou bien était-ce les caresses expertes du Poufsouffle ? Elle ne savait même plus, elle était si paumée, si perdue… peut-être était-ce pour cela qu’elle avait voulu le croiser, inconsciemment, parce qu’elle avait besoin de quelqu’un à qui parler, parce qu’elle voulait pouvoir se confier. Combien de fois s’étaient-ils retrouver à discuter pendant des heures, allongés l’un contre l’autre ? Certes, ils semblaient nécessaire qu’une étreinte entraine la discussion mais Alesya voulait croire qu’ils étaient un peu plus solides que ça, qu’ils étaient un peu plus amis que ça… Un bruit dans la distance attira son attention et la sortie de ses considérations. Ne lâchant pas vraiment Baesyl, elle ouvrit pourtant un œil et fut à même de voir un très jeune étudiant. Première ou deuxième année, un morveux, un morpion qu’elle aurait facilement terrorisée, d’autant plus qu’elle avait cru voir du rouge sur son torse. Un bébé Gryffondor qui les avait fixé quelques secondes avant de détaler comme un lapin effrayé. Un gamin qui les avait vus et qui pourrait très bien parler. Alesya avait sa réputation, Baesyl aussi, les voir ensemble s’avéraient probablement surprenant, assez pour que l’information fasse le tour de l’école, assez pour qu’Ezechiel l’apprenne, assez pour que… un tourbillon incroyable venait de se déclencher dans sa tête et pour le repousser, elle… repoussa le jeune homme, idiote s’emmêlant les pinceaux.
Alors maintenant, il se tenait là, face à elle, sans comprendre, sans un mot. Il n’avait pas besoin de parler pour jeter sur elle toute la déception qu’elle pouvait provoquer. Stupide, Stupide, Stupide petite gamine ne réfléchissant pas. Elle sentait encore les lèvres de Baesyl contre les siennes, brulantes, rassurantes, ses mains sur elle, l’envie de se rapprocher, de le pousser jusqu’à une salle de classe vide et de retrouver pour quelques temps, quelques moments d’insouciance, l’effet qu’il lui faisait. Elle ne pouvait pas, ne devait pas, elle n’avait pas le droit et maintenant, elle le sentait s’éloigner, elle sentait une distance glaciale se creuser entre eux. Un no man’s land de vexation et d’embarras qu’elle avait provoqué en gardant secrète une information si importante, si incroyablement importante… Elle s’était mariée, elle n’était plus aussi libre qu’avant mais ne devait pas vivre cette union comme une prison. Elle avait choisi, elle devait s’expliquer parce qu’elle ne voulait pas le perdre. Alesya était bien trop fragile dans ce domaine-là et lorsqu’elle arrivait enfin à faire confiance à quelqu’un, elle ne pouvait pas se permettre de laisser la personne filer, c’était tout simplement au-dessus de ses forces, surtout lorsqu’il s’agissait de quelqu’un à même de la comprendre, de la faire rire… Baesyl était un confident et elle aimait se réfugier près de lui pour oublier le monde extérieur, c’était une bulle paisible, une bulle sur le point d’éclater par sa faute.
Maladroite, elle tendit une main, attrapant sa manche pour le retenir un peu, persuadée qu’il avait entendu le gamin et croyait à présent qu’elle avait honte de lui, de ce qu’ils faisaient, avaient fait pendant des mois. « Attends, Base, je… » elle serra ses doigts, pathétique petite fille ballotée entre mille courants. A vouloir jouer les grandes, voilà qu’elle se retrouvait à baisser la tête, à courber l’échine, surement parce qu’il était important. « Je peux t’expliquer, laisse-moi t’expliquer… » Murmura-t-elle, presque suppliante, presque trop secouée pour que cela ne l’alarme pas, ou que cela échappe à son regard au moins.
Après tout, la Lestrange ravalant son orgueil n’était pas un spectacle habituel, même pour lui qui la connaissait mieux que la plupart des élèves de cette école, ceux la jugeant sans savoir de quoi elle était faite, sans savoir quelles étaient ses valeurs et ses faiblesses.
Invité
Sujet: Re: Ce parfum de nos années mortes — Baesyl & Alesya Sam 2 Juin - 17:11
Et ses yeux ne savaient pas trop où se plonger, hésitant entre les prunelles sombres de la jeune femme et le couloir, le couloir et les prunelles sombres de la jeune femme. Il ne savait pas quoi dire, quoi faire, que regarder, qu’ignorer, qu’en penser, qu’est-ce qu’il fallait qu’il se souvienne, qu’est-ce qu’il fallait oublier. Repoussé et, à ce qu’il lui semblait, plus de quarante mille kilomètres de l’endroit où était Alesya, peut-être Baesyl se rendit-il enfin compte de l’immoralité de la situation. Peut-être pas. Toujours était-il qu’il était là, comme évidé, la regardant sans vraiment la voir, l’œil vide et le teint gris, morne. Impossibilité de comprendre le malaise, là où il y avait eu de la complicité. L’éloignement, là où tout n’avait été que proximité. Le changement, Base n’en était pas vraiment fan. Alors quand elle l’avait repoussé si abruptement, si directement, il fallait l’avouer, oui, le grand Baesyl avait failli en perdre son latin et, accessoirement, avait failli perdre pied. S’il ne supportait pas le changement, les refus et les éloignements venaient juste derrière, éternels second et troisième. Alors se faire repousser et éloigner par Ally à cause d’un changement – non merci. Du coup, il s’apprêtait à s’envoler. Vers d’autres horizons, vers d’autres filles peut-être. Loin d’elle, en silence, comme si cela pouvait y changer quelque chose. Le silence est une chose bien étrange. Certaines personnes, comme Baesyl, semblaient croire que le silence renvoyaient les évènements à la case jamais arrivés, à la case oublions ça au plus vite. Il fallait vraiment qu’il oublie. Dans les bras de quelqu’un d’autre, de préférence. Il aurait vraiment adoré que ce soit Ally, ce quelqu’un d’autre. Mais, apparemment, Ally « pouvait pas », ne voulait pas, le repousser, souhaitait changer. Ils étaient trop jeunes pour changer ! Autant y aller en silence. Ca dédramatiserait un peu la chose. « ATTENDS, BASE, JE… » Étonnamment, elle l’a retenu. Elle a attrapé sa manche, vive vipère des temps modernes, a tiré sur le tissu pour l’empêcher de se faire la tangente. Il a levé un regard bleu indécis vers elle, avant de se braquer sur le sol. Braqué lui-même. Vexé aussi. Atteint dans un orgueil démesuré, sous la couche d’indifférence. Tout le monde a l’orgueil démesuré, après s’être fait jeter ainsi, après des mois ainsi. Le sol. Toujours regarder le sol. Le bras, emprisonné dans la manche elle-même retenue, a essayé de se dégager d’une traction. En vain. Même après l’avoir repoussé, même après l’avoir fait sentir si mal qu’il ne pouvait pas parler, elle le retenait. « JE PEUX T’EXPLIQUER, LAISSE-MOI T’EXPLIQUER… »Mais bien sûr, et après tu vas me briser encore un peu plus ?, pensa Baesyl. Va crever.
Et pourtant.
Il n’était pas si méchant, Base. Peut-être que c’est la phrase, le refus, la manche qui lui a fait penser ça. Peut-être que c’était autre chose. Toujours est-il qu’il a attiré la jeune brune contre lui. Les lèvres ne se sont pas cherchées, bizarrement, putain de résonnance qui n’envoie plus que des échos. Il l’a juste serrée contre lui comme l’aurait fait un frère. Un frère ou un ami. Et, même si les mots lui brûlaient la langue, même s’il ravalait son orgueil aussi difficilement qu’elle, il a réussi à articuler : « C’est mal, tu peux pas… » a-t-il cité à mi-voix, juste à son attention, au creux de l’oreille. Mais n’a pas pu continuer. Voix qui chavire, qui joue aux montagnes russes et qui s’éteint. Il a déglutit. Voix qui reprend difficilement. « … j’aurais pas du insister, d’accord ? ‘scuse-moi. » Et c’est tout ce qu’elle pourrait retirer de lui, aujourd’hui du moins, après tous les refus du monde en tout et pour tout. Il s’est détaché avec douceur et, sans un regard, s’est détourné. Elle ne lui devait aucune explication et il ne lui en devait aucune. C’était ça aussi une part du contrat. Ils savaient tous les deux qu’aucun n’avait l’exclusivité de l’autre – cela aurait été privatif et idiot – et que chaque moment n’était relégué qu’au rang d’amitié et de complicité et que l’attachement était proscrit. Mais il avait quand même cette petite boule dans le ventre, comme quand on regarde le passé et qu’on n’arrive pas vraiment à l’oublier. Oui, c’était un peu ça. Regarder le passé et ne pas souhaiter le quitter. Il lui a tourné le dos et a fini par faire un pas hésitant, mains enfoncées dans les poches. C’était terriblement con de sa part mais il ne pouvait rien y faire – c’était la faute de cette putain de résonnance. Alors il partait en silence, cow-boy éternellement solitaire, sans doute décidé à ne pas se laisser faire et à tromper la peur avec une autre fille, un peu moins orgueilleuse, un peu moins mariée, un peu moins complice, un peu moins son amie.
Alesya Y. Lestrange
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Sujet: Re: Ce parfum de nos années mortes — Baesyl & Alesya Jeu 28 Juin - 11:43
But you didn't have to cut me off Make out like it never happened And that we were nothing And I don't even need your love But you treat me like a stranger And that feels so rough
Il posa sur elle le regard le plus mauvais du monde, l’espace d’une seconde. Elle l’avait blessé, elle l’avait vexé, elle devait ressembler à une sale garce sans scrupule à cet instant, à l’avoir repoussé de la sorte… Il pensait surement qu’elle avait honte de ça, de lui, honte de fricoter avec un Poufsouffle, un Krum qui plus est et que l’amitié décalée qu’ils partageaient depuis quelques temps ne voulait soudain plus rien dire. C’était faux, pourtant, et elle crevait d’envie de l’expliquer. Ca lui brulait la gorge, ça lui tordait le cœur, il fallait qu’elle parle, autrement elle le perdrait et ça, elle ne se le pardonnerait pas. Il n’y avait que peu de gens qui pouvaient se vanter d’être amis avec Alesya. Elle avait des camarades, des gens qu’elle utilisait, des gens qu’elle n’avait pas encore jeté volontairement, lassée, mais des amis, des vrais, des gens qu’elle traitait comme des égaux, des gens pour qui elle était prête à se mettre en danger, à se faire mal… on devait pouvoir les compter sur les doigts d’une seule main, si on regardait bien et il n’y avait pas d’honnêteté flagrante dans ces dernières. Frédéric qu’elle voyait en secret et emmerdait autrement, Ezechiel, le meilleur ami qu’elle avait été jusqu’à épouser, Base, sur lequel elle ne pouvait se retenir de se jeter mais qu’elle appréciait tellement… Elle sentit son cœur se fendre alors qu’il reculait, l’air de rien, symbolique détestable. Il s’éloignait, elle le perdait, à jamais.
C’était le coup de trop, surement, c’était la crasse qu’elle aurait dû éviter. Elle n’avait pas pu s’empêcher de se jeter à son cou, le repoussant ensuite, idiote… Elle n’avait plus le droit de l’approcher, plus comme ça, mais elle avait besoin de lui, c’était un repère, un ami, c’était une des raisons pour laquelle elle tenait encore debout, surement. Dans son orgueil, dans sa fierté, elle avait cependant un mal fou à montrer tout ça, tant c’était dérangeant, une foutue faiblesse que de dépendre des autres. D’une voix à peine audible, parlant comme si, au fond, elle n’était déjà plus là, il était déjà seul, il répéta les propos, les excuses qu’elle avait cherché à bafouiller, mal à l’aise, avant de lui sauter dessus. « C’est mal, tu peux pas… » Et elle réalisa que c’était probablement la pire déclaration qu’elle ait jamais faite. C’est mal… c’est mal, comme si c’était lui, le mal, la faute, comme s’il n’était qu’une bêtise. C’était faux, tellement faux. Elle était juste… mariée, maintenant, elle ne pouvait pas se permettre de le fréquenter encore, pas comme ça, pas aussi librement, plus maintenant… ça la bouffait, pourtant, parce qu’il allait lui manquer, c’était surement pour ça qu’elle voulait le garder comme ami, le plus près possible. Pas comme une roue de secours, non, comme une présence, une entité, un repère, quelque chose de stable. De tellement stable qu’elle le sentait filer de seconde en seconde. D’une voix tout aussi basse, il continua : « … j’aurais pas du insister, d’accord ? ‘scuse-moi. » et elle eut soudain envie de le frapper, de le secouer, de lui interdire de s’excuser. Personne n’avait à le faire, hormis elle. Elle n’eut pas le temps de se rebeller, pourtant, car déjà il la plantait correctement contre le mur et s’éloignait, mains dans les poches, dos vouté.
Elle détestait ça. Tellement. Elle était fausse, hypocrite, elle avait tous les défauts du monde mais dans sa lâcheté, elle était aussi loyale et ne supportait pas l’abandon. Hors, là, elle l’avait abandonné sans raison et il fuyait pour se préserver, lui faisant mal au passage. C’était trop, elle ne voulait pas en entendre parler et sans réellement réfléchir, elle partit à sa suite, s’engouffrant dans le couloir et le poussant pour être tranquille. Ils se retrouvèrent dans une salle de classe abandonnée pour la journée, une salle remplie de pupitres tachés d’encre et où des morceaux de parchemins épars trainaient sans que personne ne s’en soucie. Elle paniquait, elle paniquait réellement, elle avait peur de le perdre, elle ne voulait pas que les choses deviennent comme avec Zane, qui la haïssait tant. Comment aurait-elle pu le blâmer, après tout, elle l’avait brisé, par jeu, volontairement. C’était cependant différent, ici, parce qu’elle ne contrôlait pas tout. Parce qu’il n’y avait pas d’attachement autre qu’un respect profond et une complicité forte entre eux, aussi. Elle n’aimait pas Baesyl, pas comme ça du moins, pas comme une adolescente couvrant ses carnets de petites notes disant ‘Madame Alesya Krum’, non, mais elle tenait à lui, viscéralement, plus qu’elle ne le souhaitait surement, plus qu’ils ne l’avaient prévus. « Regarde moi, Baesyl » souffla-t-elle, plantée devant lui, forçant un peu pour venir prendre son visage entre ses mains « J’t’interdis de me planter comme ça, t’as pas l’droit, j’ai rien à dire sur tes conquêtes, sur tes amoures et tes aventures, ça on le sait, mais t’as pas l’droit de me planter parce qu’on est amis, parce qu’on vaut mieux que ça… » elle se perdait dans ses propos, passant ses mains sur les tempes du jeune homme, faisant en sorte de le regarder dans les yeux même si c’était atrocement difficile. « J’veux pas devoir fonctionner sans toi, merde, mais les choses ont changé, faut qu’on fonctionne différemment, je… » elle avala sa salive, misérable, sentant des larmes de frustration monter dans ses yeux. Jamais elle n’avait regretté sa décision d’épouser Ezechiel, mais voilà qu’elle en saisissait toutes les contraintes. Le Serdaigle l’aimait trop fort pour la partager et elle tenait trop à lui pour le blesser, cependant elle ne voulait pas non plus détruire ce lien qu’elle pouvait entretenir avec le jeune Krum. Plutôt mourir que de le voir devenir un étranger sans importance…
« Base, s’te plait, regarde-moi, j’veux pas qu’tu penses que je m’en fous, que je te lâche parce que c’était qu’un jeu à la con… » Ca avait été des aventures sans conséquences, du moins ils l’avaient pensé, mais voilà qu’elle était prête à hurler de douleur à l’idée de le perdre. Au final, il fallait toujours payer, chaque action avait des retombées, ils le découvraient à présent. Les nuits à se chercher, peau contre peau, à s’embrasser, à se mordre les lèvres et à rire, les nuits à mêler ses jambes aux siennes après une étreinte pour parler, de tout, de rien… Flash-Back monstrueux qui pour la première fois la fit rougir alors qu’elle passait un peu mieux ses mains contre les joues du jeune homme, soudain trop humaine, trop petite, trop perdue.
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Sujet: Re: Ce parfum de nos années mortes — Baesyl & Alesya Ven 29 Juin - 20:56
Comme si il y avait une épée de Damoclès qui le menaçait, voûté comme jamais, avec tout le poids du monde sur les épaules, Baesyl-Cédric Krum avançait péniblement loin d'Alesya Lestrange, son amie, son amante. Dans sa poitrine, un gros trou noir, qui aspirait le bonheur vif de l'avoir embrassée de nouveau, qui oubliait de rejeter la tristesse de la mauvaise nouvelle du matin-même, la tristesse de s'être fait repousser ainsi. Ce n'était pas dans ses habitudes. Et ça lui minait le moral alors il tentait de mettre un pied l'un devant l'autre, d'un air faussement tranquille, les épaules serrées d'appréhension et d'un nerfs certainement bloqué. Il allait retourner à Pouffsouffle, s'évader sous la couette et attendre que tout se calme, son train affolant de pensées, son cœur qui battait trop vite, son mal-être grandissant. Il s'apprêtait à tourner à droite quand il sentit un poids, pas forcément conséquent mais pas non plus négligeable, qui le poussait. Tout déséquilibré qu'il était, il s'écrasa de toute sa masse contre une porte qui, pourtant, s'ouvrit sur son passage. Etrange vu qu'il n'avait touché ni poignée ni quelque système enclenchant l'ouverture. Tout ce mystère (car ça lui faisait un peu peur de se dire que Poudlard état une école habitée par des esprits malfaiteurs voulant à tout prix le perdre dans le nombre incalculable de salle du château) redevint vite clair quand le bleu de ses yeux se perdit dans l'ébène d'Ally, encore elle. Elle lui collait à la peau mais, pire que cela, il l'avait un peu dans la peau aussi. Il l'a regardée un quart de seconde mais il se sentait tellement pas bien, tellement décalé, bref, tellement mal qu'il a détourné les yeux en grognant légèrement, faiblement. Un pauvre con qui n'avait pas envie de se faire rejeter par les gens et à qui ça faisait tellement mal... qu'il ne pouvait que se permettre de grogner faiblement. Il s'apprêtait à s'échapper mais, lui coupant toute retraite, elle l'accula contre une table et, très vite, il dut lui faire face. Pourtant, son regard restait rebelle, indomptable, dardé partout sauf sur son adorable visage. « Regarde moi, Baesyl » Faible, con, un brin charmé par la prononciation de son nom dans sa bouche. C'est fini, tout ça. Il en est convaincu, elle lui a dit, elle l'a repoussé. Elle était campée devant lui, ses mains ayant déjà pris le visage de Base pour qu'il la regarde dans les yeux plus longtemps qu'un quart de seconde. Il semblait un peu mauvais, toujours un peu rebelle, semblant dire « je te regarde mais je ne t'écoute pas » alors que, si elle avait plutôt posé ses douces mains sur sa poitrine, elle aurait entendu son cœur qui tambourinait. « J’t’interdis de me planter comme ça, t’as pas l’droit, j’ai rien à dire sur tes conquêtes, sur tes amours et tes aventures, ça on le sait, mais t’as pas l’droit de me planter parce qu’on est amis, parce qu’on vaut mieux que ça… » Heureusement qu'il était son ami, de supporter ses changements d'humeur ainsi, pensa-t-il amèrement.
Il la regardait toujours, un peu plus tristement, un peu plus tendrement. Oui, voilà, il était attendri, boule de neige exposé à un soleil estival, gros nounours à la crème apaisé par quelques paroles douces. Des amis. Oui, d'accord. Si seulement ils avaient été que amis. « J’veux pas devoir fonctionner sans toi, merde, mais les choses ont changé, faut qu’on fonctionne différemment, je… » Il s'est glacé, presque instantanément. Il détestait ne pas comprendre, ça l'agaçait au plus haut point. « Base, s’te plait, regarde-moi, j’veux pas qu’tu penses que je m’en fous, que je te lâche parce que c’était qu’un jeu à la con… » Il s'est fermé comme une huître, croisant les bras, tentant de détourner le visage mais elle gardait ses paumes sur ses joues, contact qui lui enflammait la peau et faisait s'emballer son esprit, accentuait la résonance que, toujours, il ressentait alors qu'elle en semblait désormais étrangère. Que dire après cela ? Il ne savait pas trop ce qu'il ressentait. Toujours cette tristesse, ce mal-être qui lui rongeait le cœur – et toujours cet air un petit peu rassuré par ce qu'elle lui disait, même s'il n'était pas sûr à cent pour cent qu'elle dise la vérité. « Au nom de l'amitié, explique-moi. » finit-il par dire. Une seule clause, une seule condition pour qu'il oublie le repoussement si brutal. Ce n'était pas si cher payé. Alors qu'il avait détourné les yeux, certainement pour trouver le courage de prononcer une demande aussi princière, il les planta farouchement dans l'onyx de ceux de Lestrange, brûlants, terriblement sévères et sérieux. Ils étaient amis, non ? Alors elle lui dirait. Et sinon... sinon cela voudrait dire que amants avait été rayé avec amis – et cela voudrait dire que, pour rien au monde, Base ne souhaiterait encore une fois être sur le chemin d'Alesya Lestrange, la voir le ferait certainement trop souffrir.
Alesya Y. Lestrange
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Sujet: Re: Ce parfum de nos années mortes — Baesyl & Alesya Mar 3 Juil - 13:42
Il s’était braqué, mais il était là, planté devant elle. Il aurait pu filer, il aurait pu la forcer à lâcher prise mais non, il était ça. Ça allait, ça irait du moins. Elle ne perdrait pas, elle ne se crèverait pas le cœur en le regardant partir. Tout irait bien. Elle souffla doucement, ne voulant pas être soulagée quand la nouvelle n’était pas encore tombée mais ne pouvant s’empêcher de se dire qu’il arriverait à lui pardonner, qu’elle saurait le garder… Un semblant d’espoir lui trouait l’âme, un espoir qui faisait d’un coup briller ses yeux sombres, la rendant presque enfantine.
Il le prendrait mal, il aurait l’impression d’être le dernier au courant et de ne pas avoir eu voix au chapitre. Clairement, il n’avait rien à dire quant à ses choix, pensa-t-elle, mais aussitôt, elle se corrigea. Si, quelque part, son opinion pouvait et devait avoir de l’importance. D’une certaine façon, ils avaient été idiot de penser qu’il n’y aurait aucune conséquence à ces étreintes trop intenses, à ces fous-rires échangés, à ces nuits passées côte à côte pour parler. Ils étaient proches et chaque aspect de leur relation les avait rendus attachés l’un à l’autre, si bien qu’au final, quoi qu’ils puissent en dire, le destin d’Alesya n’était pas totalement dissociable de celui de Baesyl et les actions de cette dernière aurait, automatiquement, une influence sur la vie du jeune homme. Ils avaient été bêtes, oui, naïfs de négliger l’attachement, l’amitié qui s’était tissée, nouée, consolidée jour après jour et elle le réalisait à présent, en voyant à quel point un simple rejet pouvait le blesser. Si elle n’avait été qu’une inconnue sans importance, jamais n’aurait-elle vu les sursauts heurtés dans les yeux du Poufsouffle, non. C’était là un privilège bien étrange réservé aux familiers. Connaître quelqu’un, c’était prendre le risque de perdre, de souffrir, c’était s’ouvrir au monde et aux blessures potentielles. Elle déglutit, nerveuse, lorsqu’elle vit qu’il allait enfin se mettre à parler. Appréhendant la moindre réaction, elle retint son souffle et l’écouta : « Au nom de l'amitié, explique-moi. »
Simplement, aussi simplement que ça, oui. Il faisait des efforts, elle pouvait le sentir. C’était là une concession. Il avait surement envie de se sauver le plus vite possible, de s’éloigner d’elle. Qui aurait pu le blâmer ? Elle était si toxique, si nocive… Baesyl savait qu’il y avait plus, chez Alesya Lestrange, qu’une simple peste sans morale ni scrupule mais il devait quand même parfois douter, aux vues de ce qu’elle pouvait lui faire subir par moment. Garce, elle ne méritait pas ses amis, elle le savait. Lui, en revanche, méritait qu’elle se montre un peu courageuse, qu’elle se fasse violence, qu’elle avoue, enfin. Oui, au nom de l’amitié, de ce lien qu’elle avançait pour le faire rester, au nom de ce qui les unissait avant toute chose, amitié. Elle inspira profondément, se sentant trembler un peu. C’était neuf, comme procédé, que de devoir annoncer aux gens qu’elle avait convolé. C’était neuf et ça la mettait encore mal à l’aise, tant ça ne lui ressemblait pas. Certes, elle avait toujours du genre à agir sur un coup de tête et de façon particulièrement impulsive, mais elle semblait si instable, si libre… C’était Ezechiel qui lui remettait un peu les pieds sur terre, oui, mais ça en choquerait plus d’un, sans aucun doute.
Ne pouvant se résoudre à parler immédiatement, elle lâcha Baesyl et de sa main droite, elle alla jouer avec son alliance, la faisant tourner, la cachant encore un peu, avant de finalement la laisser à la vue du jeune homme. « Tu… » commença-t-elle, mal assurée. La vraie Alesya, celle qui était sortie de sa cachette pour le retenir, pour ne pas le perdre, se montrait enfin pleinement. Petite fille torturée par ses insécurités, rongée par cette peur maladive de ne jamais être à la hauteur, jamais assez bien, se tenait toute entière devant le Poufsouffle. « Tu sais ce que c’est ? » et elle présenta un peu mieux l’anneau d’or, tout simple, qu’elle portait depuis juillet. Ce n’était pas quelque chose d’anodin et surement, il comprendrait rapidement… de là à accepter qu’elle ait pu cacher quelque chose comme ça, cependant…
Elle détestait, cette impression de choix à faire, de sacrifice. Si elle aimait profondément Ezechiel, renoncer à sa vie d’avant n’était pas simple. Il le fallait, pourtant, car elle risquait de le blesser si fort si elle ne faisait pas quelque chose… Cependant, voilà que dans la bagarre, non seulement elle blessait Baesyl mais elle se faisait mal toute seule à l’idée de le perdre. C’était un dilemme, quoi qu’à présent, il était un peu tard pour reculer.
Par reflexe, sans réellement s’éloigner, elle se laissa aller en arrière, s’appuyant sur la porte afin que le jeune Krum ne puisse s’enfuir. Ça aussi, c’était cruel, oui, mais elle avait trop besoin d’explication pour le laisser s’enfermer dans un mutisme borné, dans une fuite subite. Elle avait besoin de savoir qu’il resterait dans sa vie, d’une façon ou d’une autre et qu’il tiendrait sa langue, également, car c’était là un secret que cette union dont il ne connaissait pas l’identité de l’autre parti.
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Sujet: Re: Ce parfum de nos années mortes — Baesyl & Alesya Mar 17 Juil - 15:20
C'était pas du tout amical de lui demander ça mais voilà : Base crevait d'envie de comprendre. L'ami en lui lui disait que c'était mal, qu'il ne devait pas insister, qu'apparemment, elle n'avait pas envie d'en parler. Mais l'amant, ah, ce sacré amant qu'il était aussi lui murmurait qu'elle devait lui dire, lui expliquer pourquoi elle refusait ce qu'elle lui avait naguère tant donné. Il la regardait, brûlant, attendant de voir quel mensonge elle allait lui sortir pour justifier son comportement. Car ça allait être un mensonge. Baesyl le voyait arriver comme le nez au milieu de la figure. Ça ne pouvait être qu'une mensonge. Il regardait silencieusement les émotions se succéder sur le visage de la jeune femme, attendant le verdict avec dignité quand, enfin, elle commença à elle-même regarder sa main et qu'il en fit de même. Ouah. Une main. Fantastique. Passablement agacé, il darda sur elle un regard un brin en colère alors que, déjà, elle murmurait : « Tu… » Baesyl grinça des dents. Oui, je, tu, il, ok et la suite ? Son cerveau ne semblait pas encore avoir fait le trait entre son « je ne peux pas » et la bague, simple mais plutôt joli, qu'elle portait. C'était inconcevable, même pas l'idée ne lui avait traversé l'esprit. « Tu sais ce que c’est ? » dit-elle en montrant mieux la bague. Baesyl soupira lourdement. « Oui, Alesya, je sais ce que c'est. C'est une bague. Une bague. Et pourquoi, au nom de D... » ...ça fit tilt dans la tête de Base. Pour lui couper toute retraite, Ally s'était appuyée contre la porte de la classe mais, au lieu de calculer un moyen pour s'échapper en courant, non, Baesyl ne fit rien, ne dit rien. Se laissa presque choir sur la table derrière lui qui, heureusement, l'empêcha de tomber. Le problème, dans l'histoire. C'est que ce n'était pas une bague. C'était une alliance. Et qui disait alliance disait mariage. Et qui disait mariage disait ceinture. « Tu veux dire que... » Son silence, et son regard, étaient éloquents. La bouche du Pouffsouffle forma un gros « O » à mi-chemin entre la surprise et le choc le plus total. No fucking way. « T'es sé... » Il devrait sérieusement penser à une manière de finir ses phrases, ça devenait légèrement gênant là. Il se passa une main ahurie dans les cheveux en s'asseyant complètement sur la table en bois, regardant Lestrange comme s'il la voyait pour la première fois de sa vie. Alesya Lestrange était une femme mariée. Et cela ne semblait choquer personne – remarque, personne ne devait le savoir si ce n'est lui-même, Ally et le principal intéressé. Qui était ? Base ignorait s'il avait envie de le savoir ou pas. Ce serait définitivement trop awkward. « Tu dois te foutre de ma gueule... » lâcha-t-il, soufflé, un petit sourire incrédule sur les lèvres. Non, elle se foutait pas de sa gueule. C'était ça, le pire. A quand le bébé et la maison en banlieue ?
La surprise, toujours. Baesyl se mit à regarder dans les quatre coins de la pièce, comme pour chercher un témoin de ce qu'elle venait d'avouer ; il se passa un nombre record de mains dans les cheveux ; il ouvrit la bouche, la ferma, la rouvrit, la ferma à nouveau ; détaillait Alesya durant de longues silences en silence en marmonnant une litanie d'injures surprises en bulgare et, finalement, une fois calmé, il prit de force la main d'Alesya pour regarder le bijou de plus près. « Mais c'est une vraie en plus ! finit-il par s'exclamer. Mon Dieu. Qu'est-ce qu'il faut pas faire. J'espère que t'es heureuse comme ça. Enfin, c'est plutôt triste pour toi, tu vas plus pouvoir allègrement profiter de moi. What a shame. Mon dieu, Ally, j'en reviens toujours pas ! » Baesyl devenait un véritable moulin à paroles quand il était surpris, nerveux ou angoissé par quelque chose. « Euh... félicitations ou pas ? » C'était juste pas croyable, n'empêche. Base grimaça légèrement en pensant à son comportement. « Je suis désolé, je me suis vraiment mal comporté. J'espère que tu m'en veux pas trop. »
Alesya Y. Lestrange
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Sujet: Re: Ce parfum de nos années mortes — Baesyl & Alesya Mer 25 Juil - 11:59
Le mot d’ordre était incrédulité.
Comment aurait-il pu en être autrement ? Comment aurait-elle pu le blâme d’avoir du mal à croire à tout ça. Les yeux rivés sur la bague, puis cherchant un peu de soutien quelque part dans cette salle de classe pourtant déserte, Baesyl semblait choqué, secoué, ailleurs. Alesya tenta de déglutir, difficilement, mais elle manqua de s’étouffer avec sa propre salive tant sa gorge était serrée. Il était le premier à savoir, le premier à être mit au courant. Elle s’attendait à un rire moqueur, elle s’attendait à des réprimandes, à se faire faire la morale. Après tout, qu’irait foutre la moins stable des filles de Poudlard avec la bague au doigt ? Elle qui n’était pas foutue de rester en place plus de dix minutes, trop vive, trop dispersée, trop ambitieuse pour se poser, voilà qu’elle s’était mariée. D’un point de vue extérieur, c’était surement ridicule, particulièrement idiot et elle s’attendait à ce que Baesyl le souligne, quand bien même elle espérait qu’il s’en passe.
Il décida finalement de s’approcher et la jeune femme retint son souffle alors qu’il observait le bijou accroché à ses doigts fins, à sa main tremblante. Elle semblait lourde, cette alliance, elle semblait porter beaucoup d’engagements, de promesses, beaucoup de responsabilité. Jamais elle n’aurait cru qu’une bague si fine, délicate et jolie pouvait tant peser et pourtant, là, elle était persuadée de couler si jamais elle sautait dans le lac avec. Elle souffla, doucement, alors que la surprise de Baesyl s’essuyait un peu. Viendrait les reproches, autant profiter du silence, non ? Il n’avait surement rien à dire quant à ce qu’elle faisait, mais en tant qu’amis, puisque c’était ce qu’elle avait invoqué pour qu’il reste, il avait la permission de donner son avis, peu importe l’opinion, plaisante ou non. Finalement, il s’exclama : « Mais c'est une vraie en plus ! » Et elle le regarda, vaguement blasée, presque amusée. Tout irait bien. Elle se retint de justesse de rire, nerveusement, en demandant s’il s’attendait à ce qu’elle donne sa main à quelqu’un lui offrant un bijou-jouet, un morceau de plastique… Elle garda le silence, cependant, car elle n’était pas sûre de parvenir à produire un ton suffisamment faux pour qu’il comprenne immédiatement qu’elle plaisantait, qu’elle n’était pas si vénale, si avidement poussée par le gain. Non, elle n’avait pas besoin de diamants pour prendre en considération ce genre de proposition et à vrai dire, sur le coup, lorsqu’il l’avait demandé en mariage, Ezechiel n’avait pas eu de bague sous la main. Elle avait accepté pour lui, pour ce qu’il était, à savoir toujours là, pas pour ce qu’il avait à offrir matériellement. Alesya n’était pas ce genre de monstre, quoi qu’on puisse en dire. « Mon Dieu. Qu'est-ce qu'il faut pas faire. J'espère que t'es heureuse comme ça. Enfin, c'est plutôt triste pour toi, tu vas plus pouvoir allègrement profiter de moi. What a shame. Mon dieu, Ally, j'en reviens toujours pas ! » Il lui arracha un sourire, à tant parler, mais elle le trouva touchant, parce qu’elle avait l’impression qu’il se perdait dans ses propres pensées, se mélangeant encore et encore, entre le choc et la surprise. Après tout, c’était surement normal, mais il la fit rire, l’espace d’une seconde, en lançant qu’elle perdait le droit de profiter de lui… Quelque part, c’était une bonne chose, parce que ça voulait dire qu’il l’imaginait comme s’étant engagée volontairement dans cette voix, pas comme quelqu’un de forcé dans une union, quelqu’un s’en foutant et pouvant papillonner sans scrupule. Quelque part, il semblait comprendre qu’Alesya avait beau agir de façon étrange, impulsive et totalement incompréhensible la plupart du temps, elle était capable de folie plus sérieuse, si tant est que cela ait existé bien entendu. « Euh... félicitations ou pas ? » Elle força un nouveau sourire. Oui, félicitations, c’était une bonne chose, c’était bon pour elle, pour éviter qu’elle ne devienne une harpie briseuse de cœurs et haït de tous. Il ne fallait pas avoir inventé le jus de citrouille pour savoir qu’une Alesya avec des repères, une Alesya stable, c’était une Alesya moins dangereuse pour son entourage. Tous ou presque se souvenait des mois suivants la rupture avec Zane, sa période maxi-bitch, tous savait que c’était douloureux que de fréquenter une telle garce. Alesya, lorsqu’elle était paumée, offrait un bien triste spectacle, c’était de notoriété publique… tout comme le danger qu’elle représentait. Beaucoup évitait d’aller emmerder le dragon…. La dragonne, la peste, la biatch. Elle secoua imperceptiblement la tête, réalisant ensuite que Baesyl affichait une légère grimace, qui l’intrigua.
« Je suis désolé, je me suis vraiment mal comporté. J'espère que tu m'en veux pas trop. » Et voilà qu’il semblait sincère, réellement tourmenté à l’idée d’avoir offensé la jeune mariée qu’elle était, de l’avoir poussé au vice. Comme si, quelque part, changer de statut social avait instantanément changé la nature de la brune. Certes, il l’avait tenté, certes il s’était approché, forçant un peu, mais sans lourdeur… le fait est que c’était elle qui était revenue, qui lui avait sauté au cou avant de le repousser, alors quoi qu’il ait pu faire, peu importe son offense, elle ne valait surement pas mieux. Elle fit un effort pour afficher un sourire assuré, rassurant et elle tendit les mains, venant absentement jouer avec les boutons de manchette de la chemise qu’il portait, uniforme obligatoire dont elle semblait déterminée à arranger chaque aspect. Un pli fait à la va-vite, un bouton décalé… ça ne lui allait pas, subitement. Concentrée, le visage fermé et les yeux rivés sur sa manche, elle resta silencieuse un moment. Que répondre ? Que lui dire, d’une façon générale ? Elle lui annonçait, techniquement, la fin de leurs escapades, ça leur avait servi de repère pendant trop longtemps pour qu’il ne lui en veuille pas, même un peu, sans pour autant qu’elle lui appartienne de quelque façon que ce soit. Les choses auraient été différente si elle n’avait pas été heureuse avec Ezechiel, s’il s’agissait d’un mariage forcé, si elle avait été obligé de le prendre comme époux… Les choses auraient été différentes car un amant aurait été acceptable, normal. Mais ce n’était pas le cas. Elle avait accepté d’épouser le Serdaigle, elle l’aimait, ne voulait pas le briser. Elle ne pouvait pas, donc. On en revenait toujours à ce point. Elle ne pouvait pas s’accrocher à Baesyl et ce peu importe la douleur que le perdre représentait.
Elle releva finalement la tête, croisant son regard, penaude et d’une petite voix, elle souffla « On mettra ça sur le compte de l’ignorance et du temps d’adaptation… » façon détournée de lui signifier qu’elle ne lui en voulait pas et, au passage, méthode Lestrange pour s’excuser. Elle s’incluait dans les torts, elle lui avait sauté dessus après tout. Elle déglutit avec difficulté, le regardant toujours, tenant toujours son poignet. Les choses avaient été simples, jusqu’à présent, sans complication, sans problème, alors pourquoi est-ce-que devoir le laisser derrière ressemblait à la tâche la plus ardue du monde ? Pourquoi ne pouvait-elle pas simplement tourner les talons, changer de chapitre et avancer ? Surement parce qu’il comptait plus qu’elle ne voulait l’admettre, surement parce qu’il ne pouvait pas y avoir d’indifférence, pas avec la récurrence. Ils s’étaient abandonnés l’un dans les bras de l’autre, à en rire aux éclats, à en gagner confiance et à en raconter tout ce qui pouvait passer dans leurs crânes. Elle le considérait comme un proche, se foutait de ses origines, de son nom, de sa maison… Alors le perdre, quand elle était déjà si seule, dans sa tour des mille terreurs, ce n’était pas agréable, pas… envisageable. « Ne me déteste pas, Base… » murmura-t-elle, comme une gamine s’excusant d’avoir agis trop vite et provoqué une catastrophe. Jamais, probablement, ne l’avait-il vu ainsi. Faible, humaine, montrant de l’attachement, montrant qu’elle possédait un cœur et estimait certaine personne. « Ne me déteste pas, j’ai besoin de toi dans les parages » ajouta-t-elle, d’une voix à peine audible.
Il était à même de sentir l’effort, surement. Et à même de deviner qu’elle ne jouait pas, car si Alesya était une manipulatrice née, feindre l’affliction et se montrer fragile pour piéger les hommes de son entourage n’était pas dans ses talents, dans ses capacités.
Spoiler:
l'art de ne pas avancer u_u
Invité
Sujet: Re: Ce parfum de nos années mortes — Baesyl & Alesya Lun 30 Juil - 20:53
« chhhhhht, ta gueule, il va nous entendre. » intima dans un sifflement joyeux le jaune à la verte, un large sourire sur le visage en posant son index dressé sur les lèvres scellées de la demoiselle. Ils étaient coincés dans un placard. Tout ébouriffés qu'ils étaient, impossible pour eux d'arriver à la salle sur demande tant la passion les déchirait, ils avaient fini dans une salle de classe, sur une table, à pouffer de la situation et à soupirer de plaisir. Mais le problème n'était pas là. Le problème était que les concierges les avait pris en chasse aussitôt qu'ils étaient sortis de leur lieu de débauche. Et ils avaient commencé à courir comme deux idiots, en se tenant la main pour pas se perdre, étouffant difficilement leurs rires afin de ne pas se faire repérer, à grands coups de morsures de lèvres. Ils avaient fini collés l'un contre l'autre dans ce placard exigu, s'efforçant à nouveau de ne pas rire de peur de se faire repérer et coller. Limite, Base (et il aurait mis sa main à couper que Ally aussi) s'en fichait de se faire coller. Mais fallait avouer que fuir ensemble, en rigolant, avec une super amie et se retrouver coincés dans un placard... ça n'avait vraiment pas de prix. Seulement éclairés par un rai de lumière, provenant du couloir et passant dans l’interstice entre les deux portes du placard, Baesyl pouvait toutefois aisément distinguer le large sourire sur les lèvres d'Ally. Et il pouvait jurer au nom de tous les Dieux existants que le sien était au moins aussi large. Il lui fit une petite série de gestes éloquents et, finalement, ils ouvrirent en même temps la porte du cagibi et, se tenant la main pour, encore une fois, ne pas se perdre, ils se mirent à courir dans l'autre sens pour semer ce pauvre concierge.
you're a part time a lover and a full-time friend.
« On mettra ça sur le compte de l’ignorance et du temps d’adaptation… » Baesyl lui offrit un petit sourire qui avait tout de nerveux, gentil un peu quand même. Amical était le mot, le maître mot. L'ignorance et le temps d'adaptation. Mon dieu. La phrase lui revint en pleine figure : elle était mariée. Alesya Lestrange. Mariée. C'était aussi risible qu'improbable, aussi impossible que... réel. Amical était le maître mot, oublie pas Base. C'était pas risible du tout. C'était même un peu affolant. Carrément flippant. Il était en train de revivre exactement ce qu'il avait ressenti plus tôt lorsqu'elle lui avait montré l'alliance. Il devait la supporter. Tout comme il aurait dû supporter son refus de batifoler dans les couloirs. Tout comme il aurait toujours dû la supporter. Il était son ami – et dieu savait que ce genre de place, dans le cœur de Lestrange, était plutôt rare. Son sourire s'estompa alors qu'il étudiait le visage d'Ally avec inquiétude, surpris de toutes les émotions qu'il croyait y lire. « Ne me déteste pas, Base… » finit-elle par lâcher et elle il arqua un sourcil interrogateur, surpris aussi. Comment il aurait pu la détester ? Elle était son amie, avant et contre tout, il ne comprenait vraiment pas sa requête. « Ne me déteste pas, j’ai besoin de toi dans les parages » Il la regarda encore quelques secondes avant que, à nouveau, un sourire fleurisse sur son visage. Il plia son index et, avec sa face latérale, fit remonter le menton et le visage fier de la Serpentarde en supportant son menton, croisant son regard d'ébène alors que le sien pétillait de malice. Une gentille malice naturelle comme seul Base en faisait. Son sourire s'élargit quand leurs regards plongèrent l'un dans l'autre. « T'es tout triste, Ally. » fit-il d'un petit ton inquiet, presque tendre. Un brin moqueur, aussi, mais juste un brin, un savant mélange qu'il avait su créer pour ne pas vexer l'orgueil et la fierté légendaires de la jeune femme. « Bien sûr que non, je te déteste pas. T'es folle ou quoi ? C'est pas parce que t'es mariée que je vais pas te coller. Tu sais comment il m'appelle dans mon dortoir ? Le chewing-gum sur la semelle. » Il parlait décidément trop. Beaucoup, beaucoup trop, une énième preuve de sa légère nervosité. Son cœur battait trop vite, synonyme de l'annonce qui allait certainement lui tarauder l'esprit pendant deux semaines au moins. Du pouce, il caressa la pommette de la jeune femme dans un geste plutôt tendre, intime, sachant pertinemment qu'il n'y aurait plus droit à partir de maintenant. Son sourire n'avait de cesse que de s'élargir. « Allez, souris un peu Ally, t'es vach'ment plus jolie avec un sourire sur les lèvres, je te promets. » Peut-être que c'était sa manière de dire, ce petit geste, cette petite phrase, que pour lui rien n'y changeait, qu'elle restait son amie, qu'il restait dans les parages, qu'il la détestait pas. En tout cas, ses lèvres ne semblaient pas prêtes à former ces mots. A nouveau, la gravité reprit emprise sur son pouce, sa main, qu'il enfonça poing serré dans sa poche de pantalon. Bien décidé à changer de sujet, il lança à tout hasard : « rien à voir mais tu saurais pas où est mon exemplaire de Go Ask Alice ? J'te l'avais prêté y'a un petit bout d'temps et... bah j'le retrouve plus donc je me demandais. » Oh, oui, Base n'avait qu'une envie : lui faire comprendre que rien n'avait changé que, somme toute, ce mariage étonnant pouvait bien être passé sous silence et qu'ils pouvaient tout aussi bien passer à un sujet complètement différent tant cela ne changeait rien à leur complicité.
Alesya Y. Lestrange
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Sujet: Re: Ce parfum de nos années mortes — Baesyl & Alesya Mar 7 Aoû - 16:50
Elle lui avait piqué sa cravate et la portait autour de son cou, juste parce que c’était drôle. Peut-être aussi parce que ça le faisait chier, un peu, et que du coup, elle s’amusait comme une folle. Un sourire presque enfantin aux lèvres, elle vint poser sa main devant la bouche de Baesyl alors qu’il s’apprêtait à râler, le faisant taire aussitôt. Collée à lui, elle avait besoin de lever la tête pour croiser son regard, mais elle s’en moquait, ne se sentant pas inférieure. Et étrangement, pas supérieure non plus. Elle aurait pu, pourtant… Après tout, c’était la cravate d’un Poufsouffle, qu’elle portait, mais non. Cela faisait quelques temps qu’elles duraient, leurs escapades, leur histoire à la con, entrecoupée de fou-rire et d’engueulade jamais sérieuse. C’était simple, rassurant, c’était doux sans être trop prenant… Elle se sentait bien, presque heureuse et elle n’en demandait pas plus. « Souviens-toi » murmura-t-elle, soudain sérieuse « Si tu en parles, je te décapite avec mes ongles ». Elle ne savait pas exactement pourquoi elle continuait à répéter ce genre de menace. Le jeune Krum ne dirait rien, il avait autant à perdre qu’elle, car Alesya n’était pas vraiment la demoiselle la plus appréciée de l’école… Au final, c’était peut-être par habitude. Parce que l’idée du secret, such a dirty little secret, rendait tout ça plus excitant, au final. A nouveau, un sourire retroussa ses lèvres et elle se retrouva à se mordre la langue pour ne pas rire. Toujours, rester discrète, silencieuse, faire de ses moments avec lui quelque chose de spécial et de privé, autrement, ils arrêteraient. Un instant plus tard, elle avait retiré sa main et sans qu’il ne puisse réellement contrer, elle avait utilisé le morceau de tissu soyeux, le passant derrière la nuque du jeune homme et tirant pour l’attirer à elle. Elle avait encore envie de lui et n’avait pas besoin de se justifier, un baiser suffisait à se faire comprendre. Il la connaissait par cœur et savait donc qu’il ne fallait pas la vexer, c’était dangereux…
Elle ne l’écrasait pas, pourtant. Elle ne cherchait pas à avoir l'avantage, à le rabaisser, à l'utiliser, non... Dans la façon dont elle passait à présent ses mains sur lui, glissant sous sa chemise, sur ses hanches, plantant doucement ses ongles aux creux de ses reins, il y avait de la tendresse et une certaine passion, quelque chose qu'elle ne pouvait ni feindre, ni cacher, quand bien même elle aurait essayé. Elle recula sans le lâcher, se retrouvant à nouveau acculée contre la table, échouée dans cette classe qui leur servait de refuge, ilot oublié alors que tous les camarades trainaient dans la grande salle. Un soupir appuyée, deux souffles échangés et elle laissa filer un sursaut de rire, sans honte, sans gêne, deux adolescents s’abandonnant un peu sans pour autant s’engager, un accord qu’ils jugeaient parfait.
I go around a time or two, just to waste my time with you... I'll keep you, my dirty little secret
« Rien à voir mais tu saurais pas où est mon exemplaire de Go Ask Alice ? J'te l'avais prêté y'a un petit bout d'temps et... bah j'le retrouve plus donc je me demandais. » Elle manqua de sursauter. Il n’en fallu pas plus que ça pour la tirer de ses pensées, pour la faire revenir à l’instant présent. Elle avait passé du temps, entre les bras de Baesyl, en sa compagnie, à oublier qu’en dehors des quatre murs les entourant, elle était haït, détestée, elle n’était qu’une peste avec un mauvais nom de famille que beaucoup rêvaient de voir disparaître. Combien de temps tout cela avait-il duré ? Elle n’était pas fichue de s’en souvenir, surement parce qu’il avait semblé faire partie de sa vie depuis toujours. A tout prendre, elle aurait dit que les escapades avaient commencé après sa rupture avec Zane. Oui. Quand elle avait eu besoin de quelqu’un sans vouloir mêler le moindre sentiment, quand elle avait eu besoin d’une présence mais qu’elle avait trop peur de s’engager. Il était rentré dans le tableau, sans trop savoir comment… A vrai dire, ça leur été tombé dessus, l’air de rien, sans qu’ils ne puissent comprendre, sans qu’ils ne puissent contrer. Elle secoua la tête, ne voulant plus songer à ce temps là, n’ayant plus le droit de le faire et soudain perdue, elle se mit à bafouiller. La Lestrange qui ne perdait que rarement ses mots, plus du genre à s’agacer qu’à être gênée, baissa la tête pour fouiller dans son sac après une longue absence. « Ouais, je… » elle se retourna un doigt sur la boucle fermant sa besace et pesta en silence « je l’ai retrouvé ce matin, je voulais te le rendre et… » elle se rata une fois de plus avant de parvenir à sortir l’ouvrage. Elle en avait pris soin. Elle l’avait lu, deux fois même, parce qu’il le lui avait conseillé et qu’elle n’était pas qu’une Serpentarde sans cervelle, quand elle mettait son cœur à la tâche. Elle n’était pas vraiment de celles que l’on peut qualifier d’intellectuelles, loin de là même, plus du genre à foncer, mais il arrivait qu’elle se pose… Dire qu’il avait été là, la plupart du temps, pendant ses moments de calme des trois dernières années. C’était pour cela, aussi, qu’elle appréciait Baesyl. S’il exacerbait sa personnalité, il savait aussi la calmer, sporadiquement. Pas comme Ezechiel pouvait le faire, non, mais ça restait plus sain que ses mœurs habituelles tout de même.
Elle lui tendit le livre, intact, finalement, restant en suspend un instant. Et puis automatiquement, elle se retrouva à souffler, comme un vieil écho « Tu n’peux rien dire, hein. A personne… » et elle s’arracha un sourire. C’était la rengaine ordinaire, au final. Alesya demandait au jeune homme de garder ses secrets, preuve de confiance, surement. Et puis son sourire fila alors qu’elle baissait à nouveau la tête. « Rohàn ne sait pas, il ne doit pas savoir, il… péterait un câble… quoi qu’il en a rien à foutre de moi, mais qu’importe, il ne doit pas savoir, personne dans l’école ne doit savoir, juste… toi… » murmura-t-elle, sans regarder Baesyl. Elle aurait dû, peut-être, car ainsi elle aurait réalisé qu’un potentiel éclat bien étrange passait dans les iris autrement claires du jeune homme, un éclat attiré par la mention de l’autre Lestrange ? Mais non, pas attentive, absorbée par elle-même, elle ignorait encore et toujours bien des choses au sujet de Baesyl. Le jeune Krum en connaissait long sur sa vie, même si elle avait encore un jardin secret qu’il pouvait soupçonner, mais en retour, elle était ignarde. Et quelque part, cela la chagrinait…
Assez pour, avec tout le reste, faire monter un voile humide à ses yeux sombres. Qu’il était douloureux de se souvenirs du goût de ces rires échangés, maintenant qu’ils étaient interdits, prohibés, défendus…
Invité
Sujet: Re: Ce parfum de nos années mortes — Baesyl & Alesya Jeu 30 Aoû - 9:19
C'était étrange, déroutant presque. Eux qui s'étaient toujours comportés comme friends with benefits, ils étaient maintenant juste amis. Ca ne chagrinait pas Baesyl plus que ça. D'un certain côté, il était content pour Alesya et son mariage – sa famille étant du genre décontractée, il ne comprenait pas trop les enjeux que ça pouvait avoir pur la Lestrange – et comme elle ne semblait pas s'en affoler plus que ça, elle devait l'être aussi. Mais quand même. Il était vrai qu'ils n'avaient eu de cesse d'être complices, de se chamailler bêtement parfois, de faire l'amour (sans la partie amour, faut pas déconner non plus) jusqu'au levant, de rire à s'en péter les côtes et maintenant... il fallait bien avouer que le bulgare ne savait plus trop de ce qu'il restait. Apparemment, le brun n'était pas le seul dérouté vu qu'Alesya se mit à... bafouiller. Oui. Alesya Lestrange, miss aplomb, miss j'ai toujours un truc à répondre se mit à bafouiller. Il ne douta pas un seul instant qu'environ quatre-vingt pour cent du château se serait mis à la charrier ou à se moquer d'elle mais Base était d'une bien trop grande douceur et éprouvant une telle amitié pour la jeune femme qu'il fronça les sourcils, inquiet, en penchant la tête vers elle. « Ouais, je… je l’ai retrouvé ce matin, je voulais te le rendre et… » Son sourire s'élargit au ralenti sur son visage et il prit le livre avec douceur. « Stresse pas, Ally. » ne put-il s'empêcher de rire avec un ton légèrement moqueur, malgré tout. Il ne pouvait s'en empêcher mais Alesya faisait une tête si... mignonne en cet instant. Et puis, il songea à toutes les fois où ils s'étaient faussement disputés, à se lancer des piques pour un oui ou pour un non, sous l'effet de l'ennui ou même juste de l'agacement d'une journée trop dure. Il savait qu'Ally ne le prendrait pas mal, sa remarque un peu moqueuse. Elle était bien au-dessus de cela, la preuve étant le bouquin qu'il avait désormais dans la main. Pensivement, il l'ouvrit et en feuilleta quelques pages, sans vraiment les déchiffrer, regardant juste les minuscules feuillets tourner et tourner et tourner. Baesyl avait adoré ce livre. Oh, évidemment, ce n'était pas du tout le genre de livre qu'on s'attendait à trouver dans le sac d'un gars comme Baesyl, avec un tel goût de la vie. On s'attendait à trouver des bouquins d'aventure, de la science-fiction, bref, des trucs normaux. Pas des récits éplorés d'une fille coincée dans le monde de la drogue. Et pourtant. On le lui avait offert à un énième anniversaire et, si au début il n'avait pas apprécié, il s'était vite plongé corps et âme dans le monde déroutant de cette adolescente. C'était de loin son livre préféré et il avait voulu le faire lire à Alesya, comme quoi il tenait beaucoup à elle. Il en connaissait chaque page presque par cœur, à les lire chaque soir sans s'arrêter. Et quand il regardait Alesya il pensait : une amie, ça s'est entendre ce que l'autre ne dit pas. Comme dans Go Ask Alice.
« Tu n’peux rien dire, hein. A personne… » Il hocha vigoureusement la tête en consultant toujours son livre du regard avec un petit sourire distrait. Personne, oui, évidemment. « Rohàn ne sait pas, il ne doit pas savoir, il… péterait un câble… quoi qu’il en a rien à foutre de moi, mais qu’importe, il ne doit pas savoir, personne dans l’école ne doit savoir, juste… toi… » rajouta-t-elle et il se tendit sensiblement à l'entente du prénom de l'aîné Lestrange. En fait, il se tendit complètement, ses muscles se nouèrent d'un coup et, spasmodiquement, une douleur détestée monta le long de son échine, comme si ses douloureux souvenirs se faisaient un malin plaisir de lui arracher des frissons et un bref soupir plus douloureux qu'autre chose. Et dans ses yeux. Brièvement, de manière inattendue, les traits de Baesyl se crispèrent dans une grimace presque rageuse et ses yeux lancèrent deux éclairs avant qu'il ne se détende. C'était l'effet Rohàn Lestrange sur son ancien amant : de l'énervement pur, une rage dure. Il lui fallut cinq longues secondes pour retrouver un fil de pensée normal – les flashs se succédaient dans sa tête à une vitesse hallucinante, le faisant serrer les poings au souvenir de son petit bonheur de l'époque – avant qu'il ne passe un bras autour des épaules de la Serpentard et avant qu'il ne l'attire un peu contre lui, un brin joueur. Le lien magique, toutefois, était rompu. Comme si l'entente du nom du frère de la jeune femme avait brisé quelque chose dans l'ambiance, l’intimité, l'amitié aussi. Le charme tout court. Comme il se rappelait qu'elle était sa sœur, pourtant si différente mais à la fois si semblable, il voyait toutes ses ressemblances avec Rohàn. Son air vaguement hautain, ses yeux, le ligne de ses sourcils, vaguement la forme de ses clavicules. Il voyait tout ça même si c'était très certainement tiré de son imagination. Il voyait tout ça... et ça faisait mal. Pourtant, Alesya était bien plus importante que ses petites déboires de l'année dernière, époque chérie, désormais maudite. « T'en fais pas, printsesa, ton secret est bien gardé, tu m'connais non ? » Il lui offrit son sourire le plus sincère, grand acteur ce Baesyl. Effectivement, sa loyauté n'était pas à revendre et même son blason le clamait haut et fort. Il était très attaché à ses amis car il savait qu'eux, au contraire de ses amants, resteraient. « Je ne le dirai à personne, si c'est ton souhaite. Et surtout pas à ton frère. » Rohàn était passé du statut affolant de mon homme à ton frère, craché sur le ton du mépris. Base tressaillit légèrement en lâchant la jeune femme, non sans lui avoir embrassé brièvement la tempe. « Sur ce, je te laisse non ? Je voudrais pas que t'arrives en retard en cours, Ally. » Un discours, ma foi, bien différent de celui qu'il avait tenu quelques minutes plus tôt, on en conviendra...
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Sujet: Re: Ce parfum de nos années mortes — Baesyl & Alesya
Ce parfum de nos années mortes — Baesyl & Alesya
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