Nom : Rowle. Prénom(s) : Skyler, Kassian. Surnom : Sky, Kass'. Âge : Vingt ans. Date et Lieu de Naissance : Le 23 avril à Londres. Nationalité : Britannique avec un peu de sang russe. Pureté du sang : Sang pur, bien entendu. Les Rowle ne sont pas du genre à se mêlanger avec n'importe qui. Année d'étude & Maison : Septième année à Serpentard. Orientation sexuelle : Homosexuel. Bien que mon père ignore tout des penchants de son fils, c'est évident.  État civil : Célibataire.

Baguette : En bois de chêne centenaire, elle contient un ventricule de cœur de dragon qui la rend impétueuse et difficile à manier. Pourtant longue de 30,6 cm, elle est plus souple qu'elle n'en donne l'impression. Patronus : Un magnifique sombral. Et pour le faire apparaître, je pense à ma mère, le jour de noël quand, elle m'installait sur ses genoux devant la cheminée pour me raconter des histoires sur ses ancêtres russes, d'illustres mages noirs aux pouvoirs éblouissants. Épouvantard : Ma mère étendue sur le sol, baignant dans son propre sang. Sa santé était si fragile que mettre au monde un autre enfant était risqué pour elle. Et ce jour-là, le médicomage n'a rien pu faire pour la sauver. Depuis le couloir, j'ai vu son corps pâlir avant de se figer sur son lit écarlate. C'est ce souvenir qui me hante chaque jour et qui apparaît également lorsque je me trouve face à un épouvantard. Particularité : Lycanthrope. J'ai été mordu à l'âge de 13 ans et depuis à chaque pleine lune, cette "malédiction" me rattrape... Je suis également "victime" de troubles du comportement qui se manifestent à travers des crises de colère et quelques TOCs gênants. Options choisies & métier envisagé : J'ai choisi étude des runes (le prof a l'air grandement.... intéressant (a)) et Arithmancie comme options lorsque j'étais en 3ème année. Mais pour ce qui est de mon avenir, je ne suis pas encore fixé. J'hésite entre différents postes au ministère tels que bourreau d'animaux dangereux, oubliator ou encore langue-de-plomb. Avez-vous déjà fait usage de la magie noire ? Oui, bien entendu, en tant qu'héritier d'une famille de mages noirs, il ne pouvait en être autrement. Quelle est votre opinion sur les rumeurs de rébellion au sein de l'école ? Mon père voudrait bien sûr que je me joigne à cette rebellion, mais il a toujours fait mine d'ignorer ce caractère indépendant et égocentrique qui me pousse à ne suivre un mouvement seulement si j'y trouve un quelconque intérêt personnel. En conséquence, je n'ai pas encore réellement décidé ce que je ferai le moment venu mais si j'y trouve mon compte, il est possible que je suive les traces de mes ancêtres.

❝ Today I've got nothing to lose
I could go wherever I wanted to ❞
- © Milow -

Mes doigts effleurèrent le tissu froissé par le temps, comme s’il s’agissait du plus précieux des trésors. Et à mes yeux c’était effectivement le cas. Non pas parce que les magnifiques robes importées de France avaient un quelconque intérêt pour moi, mais parce que celles-ci en particulier conservaient – imprégné dans le tissu vieilli – le parfum délicieux de ma mère. Aussi étrange que cela puisse paraître, j’étais effrayé à l’idée d’en oublier les fragrances enivrantes qui avaient bercé les premières années de mon existence. Bien plus qu’une odeur, c’était l’essence même d’un lien maternel puissant qui résidait dans cet arôme et qui me ramenait à cette période de ma vie qui n’aurait jamais dû prendre fin. Sa mort avait détruit mon univers si parfait où je régnais en véritable prince. J’avais tout pour moi. Une mère sublime qui veillait continuellement à mon bien être, et un père fort et déterminé qui me regardait avec fierté. J’étais l’héritier prodigue dont il avait toujours rêvé. Déterminé dès le plus jeune âge à obtenir tout ce que je désirais, je menais mon monde à la baguette, profitant outrageusement de mon rang de sang pur et de la fortune familiale. Rien ne pouvait m’arrêter. Du moins, c’était ce que je pensais, jusqu’à ce que le regard aimant de ma mère ne se fane… Tuée en mettant au monde un petit être indésirable qui n’aurait jamais dû voir le jour, elle disparut brusquement de ma vie, ne laissant que le souvenir amer d’une affection sans limite qui me manquait cruellement. De ce vide aujourd’hui, il ne restait plus que des troubles du comportement diagnostiqués par le médicomage et qui se traduisaient par des crises de colère incontrôlables et des TOCs tous plus gênants les uns que les autres. Je m’évertuais bien sûr à les dissimuler, comme on cache une faiblesse honteuse et inavouable.

« Sky ? Qu’est-ce que tu fais ? » Sortant brutalement de ma rêverie, je me tournai vers l’inopportun qui venait d’entrer dans la chambre. « Dégage, tu n’as rien à faire là… » Voir les traits de son visage se décomposer à chaque fois que je le rejetais, était un plaisir incontestable. Quand allait-il comprendre que je ne voulais pas d’un frère ? Le prix à payer avait été trop dur pour l’enfant que j’étais à l’époque, et malgré moi, une rancœur vorace s’emparait de mon âme dès qu’il cherchait à m’imposer sa présence. « C’était ma mère à moi aussi… » Jamais il n’aurait dû prononcer ces mots. L'entendre parler d’elle était un blasphème qui me brûlait les tympans. « Tu ne sais même pas de quoi tu parles… Tu ne sais rien d’elle, de ce qu’elle était avant que tu ne la tues… » Des larmes perlèrent au coin de ses yeux encore innocents. Je prenais un plaisir malsain à le rendre responsable ma douleur, à lui rappeler que sa naissance avait été sans conteste le pire jour de mon existence. Au fond, je désirais ardemment qu’il me rende ma haine, qu’il y réponde et qu'il en devienne ainsi le réceptacle dont j’avais tant besoin. Mais il était bien trop faible pour ça. Nous n’avions rien en commun, et loin de m’apaiser l’admiration stupide qu’il me vouait ne faisait qu’accentuer ma rage. Comment pouvait-il être aussi futile ? « Je ne l’ai pas tué, Kass’… Je veux la connaître moi aussi, parle-moi d’elle, je t’en prie… » Excédé, j’ignorais encore ce qui me retenait de le faire taire de manière efficace, quand la crise survint, comme une tornade qui s’empara brusquement de moi, se nourrissant de ma colère. Alors que mon souffle, devenu chaotique, m’empêchait de me concentrer pleinement pour éloigner le feu qui me brûlait les veines. « La ferme ! » Incontrôlable, je serrai les poings, prêt à le frapper quand je le vis lâcher un petit coffret qu’il avait dérobé sur le boudoir sans que je ne m’en aperçoive. Mon cœur se serra et inconsciemment je fermai les yeux, refusant de voir l’objet se briser sur le sol. Pourtant le son retentit, brisant le charme irréel qui avait toujours hanté ce lieu, profané par la stupidité d’un gamin en manque d’attention. « Tu vas me le payer ! Sale traître… » Impulsivement, mon poing s’écrasa sur sa mâchoire et contre toute attente la douleur fut salvatrice. Tombant à genoux devant les débris éparpillés sur le sol, j’ignorai les cris plaintifs de mon cadet qui s’enfuyait déjà, courant à travers le dédale de couloirs du manoir, à la recherche d’une âme compatissante. Mais chez les Rowle, seuls les perdants cherchent ainsi du réconfort au lieu de se battre.
De mon côté, je luttais contre les troubles obsessionnels qui s’emparaient progressivement de moi, ramassant un à un – et les comptant compulsivement, malgré moi – les morceaux du petit coffret qui avait été brisé. Un jour, lorsque j’obtiendrais ma propre baguette, je pourrais réparer le mal que mon insignifiant petit frère avait causé. D’ici là, je savais pertinemment que je serais contraint de recompter chaque jour les pièces de cet étrange puzzle, prisonnier de ces rituels ridicules qui m’empoisonnaient la vie.

❝ it's the animal instinct in me ❞
- © Cranberries -

« Aaaaah… » Une douleur perçante traversait mon corps de part en part, comme un milliers de couteaux qui lacéraient ma chair. Et pourtant, une seule blessure ornait mon corps. Une morsure sanguinolente qui changerait à jamais ma vie… Qui me changerait, moi.  « Ne bouge pas… » Une main chaude se posa sur mon front et je luttai contre la souffrance afin d’ouvrir les yeux et ainsi sonder le regard inquiet du jeune médicomage. « Je vais mourir… ? » Un sourire déforma ses lèvres pâles, alors qu’il exerçait toujours une pression sur mon corps avant de me maintenir allongé pendant que mon père déchirait mes vêtements, dévoilant l’ampleur des dégâts. « Non, tu vas t’en sortir… Mais ce n’est pas une blessure comme les autres Sky, tu le sais, n’est-ce pas ? » Encore en état de choc, je dus faire un effort considérable pour me souvenir de ce qui s’était passé pour que je me retrouve dans cet état, étouffé par souffrance qui dépassait de loin tout ce que j’avais connu jusque-là.

À seulement treize ans, je n’avais pas le droit d’accompagner mes aînés lorsqu’ils étaient au cœur de l’action. Certes, ça pouvait paraître stupide, mais même une banale querelle avec une famille rivale suffisait à me passionner, mettant en ébullition mon tempérament fougueux et impulsif. En effet, j’aurais voulu pouvoir assister aux duels qui opposaient ma famille à celle qui habitait de l’autre côté de la colline. Mais j’étais bien trop jeune pour ça, je ne possédais même pas ma propre baguette. Alors mon père me laissait dans ma chambre, en me promettant qu’un jour, je me tiendrais à ses côtés et que je le rendrais plus fier qu’il ne l’avait jamais été. Peut-être aurais-je dû me contenter de ces paroles tout juste bonnes à endormir un enfant en bas âge, mais ce n’était pas vraiment dans ma nature, de rester sagement dans mon lit quand cet enivrant frisson d’excitation me parcourait tout entier. C’était pour cette raison – puérile, j’en conviens – que je m’étais glissé dans la pénombre, suivant mes aînés de loin, alors qu’ils se jetaient – sans le savoir – dans un piège grandement mené, qui visait à les attirer dans la forêt de la vallée, un soir de pleine lune. Ce dernier détail aurait sans doute alerté mon père s’il avait su que Griffin, le fils de son rival, avait été mordu cinq ans auparavant et que, ce soir-là, il serait le seul à se présenter au rendez-vous…

« Ce n’est vraiment pas beau à voir… » La voix de mon père trahissait son inquiétude, malgré le flegme qui ne quittait jamais ses traits durs et dignes. « Il aurait pu y rester, il a eu beaucoup de chance que vous le trouviez à temps M. Rowle… » Sans doute avait-il raison. Ma stupide témérité avait bien failli me coûter la vie, et si mon père n’avait pas entendu mes cris, alors je ne serais plus en état de me plaindre de la douleur. Pourtant, malgré moi, je ne pouvais m’empêcher de croire que la peur n’aurait pas été une solution acceptable. Il était hors de question que la crainte ne vienne guider mes pas, même s’il semblait évident qu’un jour où l’autre, mon audace me perdrait. Ou alors, elle me permettrait de faire de grandes choses.


L’humidité du cachot me donnait des sueurs froides, et pourtant, un feu alimenté par un sortilège permettait de maintenir une chaleur constante dans le refuge que j’avais choisi pour enfermer mon redoutable secret… Avant chaque pleine lune, je buvais la potion tue-loup que me procurait mon père afin de soulager les symptômes de ma lycanthropie. Ainsi je pouvais aisément maîtriser la bête qui sommeillait en moi et qui ne demandait qu’à prendre le contrôle, une fois par mois. Grâce à ce remède, je gardais une lucidité totale durant ma transformation, restant moi-même malgré l’apparence bestiale qui devenait la mienne le temps d’une nuit. Cependant, je m’enfermais quand même, par précaution, au cas où un petit plaisantin se serait amusé à trafiquer ma potion, afin de me voir à la merci de mon alter égo, sauvage et indomptable…

Une précaution qui s’était toujours avéré inutile, heureusement. J’aurais sans doute détesté perdre le contrôle de mon être de cette manière. Je préférais de loin rester conscient de mes actes, même si la douleur était toujours une épreuve de force que j’avais appris à supporter avec le temps. Au fond, c’était comme un rituel mensuel, qui me permettait d’éprouver ma force et lorsque mes os me faisait souffrir, je serrais toujours les dents, prêt à me battre contre ma propre nature. Cette fois encore, je dus m’accrocher aux barreaux pour ne pas crier sous les déformations insensées que subissait mon corps, alors que mes mains se recouvraient rapidement de poils sous mes yeux. J’avais assisté à ma propre transformation des centaines de fois et pourtant, c’était toujours aussi intense, impressionnant… « Sky ? » Une voix familière détourna mon attention, m’obligeant à braquer mon regard bestial dans sa direction. La peur pouvait se lire sur le visage de celui qui avait été mon amant. Il me semblait évident qu’à présent, il me trouverait plus aussi excitant. Pour ne pas clairement avouer qu’il n’oserait plus jamais m’approcher de peur que je ne le dévore d’une façon beaucoup moins sensuelle… « Dégage ! » Mon souffle roque et haletant déformait ma voix en pleine mutation. Ce n’était vraiment pas le moment de me suivre de façon aussi insistante. Et quelles que soient les raisons qui l’avaient poussées à s’insinuer ainsi dans ma vie privée, violant par la même occasion l’un de mes précieux secrets, il était hors de question qu’il partage à nouveau mon lit ou quoi que ce soit d’autre d’ailleurs. Mais avant, je devrais m’arranger pour le faire taire, bien qu’en vérité, il y ait peu de chance qu’il prenne le risque d’ébruiter ce qu’il venait de voir. Après tout, l’allure que j’arborais actuellement avait de quoi l’en dissuader. Autant le dire, j’étais monstrueusement effrayant, armé de dents acérées et de griffes aussi tranchantes que des lames de rasoirs… Et, malgré le danger que je représentais, je me sentais plus vivant et plus fort que jamais.

Un rire inhumain s’échappa de mes babines retroussées, alors que le jeune effronté sortait du cachot en courant comme si sa vie en dépendait. Et si je n’avais pas pris ma potion tue-loup, ce serait effectivement le cas.
On ne joue pas avec le grand méchant loup, au risque d’y perdre son âme. J'étais bien placé pour le savoir…

❝ J’t’aime pas, j’t’ai jamais aimé... Regarde moi... J’ai une tête à t’aimer ? ❞
- © Hell -

Un drap effleura doucement ma peau, me sortant de ma torpeur. Je détestais être réveillé de cette façon, alors que cet imbécile remuait dans son lit comme s’il avait des morpions. Grognant légèrement, je le poussai machinalement, encore perdu dans les limbes apaisants d’un sommeil sans rêve. Un sourire passa furtivement sur mes lèvres lorsque je l’entendis se plaindre à son tour. Que ma vengeance était douce… Du moins, jusqu’à ce que je ne réalise que je l’avais réveillé et que ses mains glissaient à présent sur ma peau, m’arrachant une multitude de frissons qui me tiraient malgré moi de mon agréable sommeil. « Grrh… arrête ça… »  Mais seul un rire amusé me répondit, alors que des lèvres audacieuses se posaient au creux de mes reins. Par Salazar, ce crétin allait me rendre fou… Mais j’aimais ça. Et j’aimais encore plus le dissimuler. Ainsi, je me retournai vivement afin de le plaquer sur le matelas, maintenant fermement ses poignets au-dessus de sa tête. « Serais-tu devenu sourd ? » Son air mutin m’excitait bien plus que je ne l’aurais voulu mais je le masquais à merveille, fronçant toujours les sourcils d’un air contrarié. Resserrant mes cuisses autour de ses hanches, je le sentais pleinement à ma merci et cet idiot en profitait pour m’aguicher davantage encore, cambrant son corps nu sous le mien, en soufflant du bout des lèvres. « Je sais que tu aimes abuser de ta force sur moi, Rowle… » Il n’avait pas tort, mais je n’étais pas vraiment d’humeur à accéder à ses désirs. Des affaires plus urgentes m’attendaient et je ne voulais pas qu’il se fasse la moindre illusion. Je n’étais pas son mec et je ne le serais jamais. D’aussi loin que je me souvienne, j’avais toujours eu le plus grand mal à me poser. Tout d’abord parce que ça ne servait à rien de se leurrer, mon père n’accepterait jamais que je choisisse un homme comme partenaire, quand bien même il s’agirait d’un sang pur. Et puis, au fond, autant se rendre à l’évidence, je n’étais pas vraiment fait pour ce genre de chose. Non mais sérieusement, rien que de les voir se prendre la tête avec toutes ces conneries, j’en avais la nausée. Pourtant, j’avais conscience d’être extrêmement possessif, partager n’avait jamais vraiment été dans mes habitudes. Mais je ne devais pas pour autant lui donner l’impression que je tenais à lui alors que j’avais déjà du mal à me souvenir en quelle année il était.

Encouragé par cette idée, je me redressai vivement afin de m’asseoir sur le bord du lit. « Tu t’en vas déjà ? Tu plaisantes, j’espère ? » Un sourire apparut au coin de mes lèvres alors que j’enfilai mon boxer avec un naturel déconcertant. « Ai-je vraiment l’air de plaisanter ? Tu devras trouver quelqu’un d’autre parce que j’ai déjà quelque chose de prévu ce matin. » Son regard blessé me conforta dans l’idée qu’il était tant que je prenne un peu mes distances avec lui avant qu’il ne se mette en tête de me faire des crises de jalousie ou je ne sais quoi d’autre. Parce que j’avais été clair depuis le début, il n’y avait rien entre nous. Il ne représentait rien à mes yeux. À vrai dire, nous n’étions même pas amis. En effet, malgré ses atouts physiques indéniables, je ne lui aurais même pas confié un tonneau de bièraubeurre. Quelque peu pressé, je terminai rapidement de passer mon pantalon, quand une main se referma sur mon épaule. « Ne pars pas ! Tu ne peux pas me laisser comme ça ! » Sa voix était beaucoup trop menaçante à mon goût… Excédé, je sentis ma patience s’effriter lentement, alors qu’une colère familière montait en moi. Je ne devais pas la laisser prendre le dessus. Je ne savais que trop bien où cela me menait à chaque fois. Mais c’était sa faute, uniquement de sa faute ! « Ne t’avise plus jamais de me parler comme ça… » Avant que je ne prenne conscience de mes actes, je m’étais retourné pour l’empoigner à la gorge, afin de le plaquer à nouveau sur le lit. « Skyler… lâche-moi… » Inquiet, il se débattait, comme s’il pensait éviter l’un de mes coups en s’agitant de cette façon. Au contraire, ça m’énervait davantage encore. « Arrête de bouger ! » Attrapant ma baguette, je la pointai sur lui, le souffle saccadé par cette rage que je ne contrôlais pas. Au fond, je mourrais d’envie de lui faire ravaler le regard noir qu’il m’adressait à cet instant, mais ça n’aurait fait qu’empirer les choses et nous aspirer dans un combat sans fin. Or, je n’avais pas de temps à consacrer à cet échange futile, d’autant plus que je savais exactement ce qu’il avait en tête en me poussant ainsi à vouloir reprendre le dessus.

« Si tu me crois assez stupide pour tomber dans ton piège, tu te trompes… » Je dus pourtant faire un effort considérable pour me lever, le repoussant violemment alors que j’attrapais ma chemise et ma cape de sorcier, avant de sortir de la pièce en claquant vigoureusement la porte derrière moi. Crevard. Il faisait exprès de jouer avec mes nerfs, sachant très bien à quel point j’étais instable et il s’en servait contre moi. Mais j’étais bien plus fort qu’il ne le pensait et je le lui ferai payer… Serrant vigoureusement les poings, à m’en faire pâlir les doigts, j’arpentais le couloir encore et encore, dans un sens puis dans l’autre, sans pouvoir m’arrêter, alors que je comptais mentalement chaque portait attaché au mur. J’avais pleinement conscience de la situation absurde dans laquelle je me trouvais, mais je savais que c’était la seule façon de me calmer et si j’oubliais ne serais-ce qu’un tableau, je devrais recommencer depuis le début. Une fois la crise passée et la colère dissolue, je pus enfin quitter l’étage montant les escaliers quatre à quatre. J’allais être en retard, c’était certain, mais c’était plus fort que moi, j’étais contraint de suivre ces rituels ridicules, sans quoi ma rage prenait des proportions démesurées, quelque soit l’insignifiant événement qui l’avait provoqué.
Cette honteuse faiblesse était mon secret le plus infâme.

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