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I'm gonna marry the night

Gabriel & Absolem

Won't poke holes in the seat with my heels 'Cause that's where we make love

Insomnie. Un auteur français moldu avait écrit un très beau poème sur le sujet. Gabriel se souvenait d'une très longue strophe qui lui avait à l'époque parût incroyable et irréelle, trop lyrique. Il était pourtant capable de la réciter, mentalement.

Et l'ange étreint Jacob, et l'âme tient le corps ;
Nul moyen de lutter ; et tout revient alors,
Le drame commencé dont l'ébauche frissonne,
Ruy-Blas, Marion, Job, Sylva, son cor qui sonne,
Ou le roman pleurant avec des yeux humains,
Ou l'ode qui s'enfonce en deux profonds chemins,
Dans l'azur près d'Horace et dans l'ombre avec Dante :
Il faut dans ces labeurs rentrer la tête ardente ;
Dans ces grands horizons subitement rouverts,
Il faut de strophe en strophe, il faut de vers en vers,
S'en aller devant soi, pensif, ivre de l'ombre ;
Il faut, rêveur nocturne en proie à l'esprit sombre,
Gravir le dur sentier de l'inspiration ;
Poursuivre la lointaine et blanche vision,
Traverser, effaré, les clairières désertes,
Le champ plein de tombeaux, les eaux, les herbes vertes,
Et franchir la forêt, le torrent, le hallier,
Noir cheval galopant sous le noir cavalier.

Victor Hugo

Il était jeune, lorsqu'il avait lu ce poème. Il dormait comme un bébé, en ce temps là. Mais hélas, plus il passait des hivers et des étés, plus ses nuits se passaient à déambuler dans les couloirs, dans le parc, à lire des romans de la littérature classique ou bien à jouer aux échecs contre lui-même, quand il ne parvenait pas à trouver un partenaire pour s'ébattre dans la salle sur demande. Avant, il n'avait aucun problème de sommeil. Avant quoi ? Il ne savait pas trop. Il ne savait plus exactement quand ce mal avait commencé à le ronger. Mais il n'avait que très rarement sommeil, de moins en moins en tout cas.

Les couloirs étaient calmes et silencieux. En même temps, à presque minuit, c'était normal. Les élèves, petits moutons dociles, respectaient presque tous le couvre-feu et dormaient profondément, dans leurs dortoirs chauffés. Parce que oui, ce mois d'octobre qui débutait se révélait froid. Vraiment froid. D'ailleurs, le grand blond était bien content d'avoir son épais sweat-shirt bleu et noir. Il sentait sur son visage la morsure glacée des courants d'air qui traversaient les couloirs mal isolés. Vieux château, inconvénients assortis. Mais tant pis, il était mieux là à déambuler tranquillement que dans son lit à ne pas savoir quoi faire. Il aurait pu rester lire dans sa salle commune, dans un des confortables fauteuils près de la cheminée, avec un chat sur les genoux, mais il était en manque de sexe. Il avait envie de baiser et il espérait croiser, au détour du sixième étage, un pauvre Gryffondor perdu ou fugueur à qui il pourrait faire un sort.

On le traitait de nymphomane, souvent. Mais il n'y pouvait rien, lui, s'il avait des besoins sexuels insatiables. Et puis bon, certains étaient quand même pire que lui. La rouquine qu'il se traînait depuis sa première année, par exemple, la belle Julia. Toutes les nuits, elle se tapait un mec. Sans exception. Il arrivait même qu'elle sèche pour se faire baiser dans un couloir à la va-vite. C'était peut-être pour ça qu'il la tolérait, qu'il la supportait dans son entourage. Un vide-couille à portée de main, toujours là. Mais il n'en usait pas beaucoup, ou vraiment quand il n'avait pas le choix. Hélas, il avait manqué son coup, ce soir. Elle devait déjà être avec un mec quelque part, en train de se faire posséder comme une chienne contre un mur dans une des salles de classe désertes. Il l'enviait, quelque part. Et il n'aimait pas ça.

« Tik tok, goes the clock and all the years they fly. Tick tock, and all too soon, you and I must die. » Cette vieille mélodie glauque et funeste qui rythmait une de ses émissions favorites lui trottait dans la tête. Une fiction absurde avec un homme qui pouvait voyager dans le temps à l'aide d'une cabine de police britannique dont la particularité était d'être énorme à l'intérieur, véritable vaisseau spatial pouvant remonter le temps et l'espace pour aller explorer des planètes inconnues, des galaxies nouvelles ou bien simplement assister aux grands moments qui ont fait l'histoire. Il adorait cette série britannique, lui. Souvent, ça faisait rire les gens parce qu'il était Italien et donc censé aimer des trucs de son pays. Mais il n'était pas très chauvin, lui. « Tik tok, goes the clock and all the years they fly. Tick tock, and all too soon, your love will surely ... die. » L'air était digne des mélopées des films d'horreur dont beaucoup de gens raffolait. Une voix de gamin trop jeune sur des images effrayantes ou bien pour ponctuer une fin d'épisode impressionnante et angoissante, laissant présager une suite douloureuse.

Il chantonnait tout bas dans les couloirs déserts, se pensant seul, lorsque soudain une puissante lumière l'aveugla, probablement un lumos au bout d'une baguette. Ebloui, il leva une main pour protéger ses yeux en jurant « Putain ! Doucement la lumière ! » Puis, l'idée l'effleura qu'il s'agissait probablement d'un préfet. A cette heure là ... L'autorité des élèves faisait sa ronde. Il attendit sans grande patience que son interlocuteur daigne baisser sa baguette ou diminue l'intensité du sort, parce qu'avec une telle lumière il ne voyait plus rien.

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Spoiler:

Préfet. Un insigne que je dois porter, tous les jours sur ma robe de sorcier. Je la déteste cette robe, mais après tout, elle est bien utile quand il commence à faire froid. Comme ce soir d'ailleurs. Deuxième ronde de la soirée, celle que je prend toujours. Ma collègue Hope fait la première peu après le couvre feu, et moi la seconde sur le coup des minuit généralement. On arrive à fonctionner en équipe sans problème avec elle, et c'est plutôt cool que ma coéquipière soit pas une chieuse de première. Je déambule dans les couloirs baguette à la main. J'ai hâte de retrouver mon lit, et le dortoir des garçons de septième année dans le quel je suis seul. Pratique au moins les autres me dérangeront pas ce soir, ils sont tous avec leur copines. En général on se prévient entre nous "ce soir je découche, je vais dormir avec ma copine dans la salle sur demande" ou alors "ce soir je découche, je vais dormir dans le lit de ma copine au dortoir des Poufsouffle." Et cette nuit, ils sont tous absents.

Je dois avouer que je suis un préfet plutôt permissif, avec ceux qui sont dans mes petits papiers. Je laisse Verpey vendre sa came tant qu'il me fait des prix sur la marchandise et de la pub pour mes tatouages clandestins. Je laisse les autres mecs de mon dortoir faire un peu ce qu'ils veulent tant qu'ils me font pas chier. Et puis, je traîne souvent dans les couloirs pour discuter avec les élèves insomniaques que j'aime bien. Ah tu parles d'un préfet! Je respecte encore moins le règlement de l'école que certains.

Toujours est-il qu'après avoir demandé gentiment à deux vipères de première année de rentrer à leur dortoir pour pas que je sois obligé de leur attirer des ennuis, j'ai fait un tour aux cuisines. Parfois j'ai des envies soudaines de quelque chose, un peu comme les femmes enceintes. Les elfes de maison me connaissent bien, et m'apprécient parce que je leur parle comme à des égaux contrairement à beaucoup de sorciers. Du coup, quand je vais chercher un truc ils me donnent toujours un peu plus. là ce soir, j'avais envie de fraises à la chantilly, pour les manger devant la cheminée en lisant la gazette du sorcier. Ils m'ont donné une grosse coupe, et en plus quelques tartelettes. Je les adores, ces petits elfes, ils vont vraiment me manquer l'an prochain. Mais bon... Charly pourra toujours leur donner de mes nouvelles et leur passer le bonjour.

Remontant tranquillement au 6ème étage en mâchouillant ma dernière tartelette au citron, les fraises dans une main et la baguette dans l'autre je marche tranquillement. Les couloirs sont plutôt calmes ce soir... tant mieux remarque, je pourrai passer ma soirée tranquille et dormir sans que les autres me dérangent en ronflant ou en toussant, ou en parlant pendant leurs rêves. Normalement, l'un d'entre eux m'a dit qu'il rentrait sur le coup des 3h du matin, et les autres seulement demain vers 7h juste le temps de se changer avant d'aller déjeuner et en cours. ça me laisse le temps de faire ce que j'ai à faire, et de prendre ma dose d'alcool nécessaire. Ouais, je bois trop. Beaucoup trop, et tout les jours il me faut un peu de n'importe quoi, pour pas me mettre à trembler et à sentir un manque. Les docteurs ont dit que j'était alcoolique. Ils ont sûrement raison. J'vais me tuer le foie avec l'alcool et les poumons avec la clope et la beuh. Mais pour l'instant... J'ai pas la force d'arrêter. Je picole tous les jours, depuis que j'ai quinze ans. Et je pense que je trouverai le courage de m'arrêter quand j'aurais des enfants, pour pas leur montrer le mauvais exemple et être un bon père. Hum, donc... C'est pas pour de suite. Ma bouteille m'attend, alors je presse le pas.

Resserrant légèrement ma robe de sorcier pour me protéger du froid, j'entend soudain une voix. « Putain ! Doucement la lumière ! » Un sourire s'étire sur mes lèvres. Pas parce que je viens de trouver un élève qui traîne et que je vais pouvoir être sadique... Mais parce que je sait qui c'est. Je sait à qui appartiens cette voix grave. Doucement je diminue l'intensité de la lumière, pour qu'il puisse me voir. Je lui offre un joli sourire. Après tout, c'est ce qui lui plait chez moi, mon sourire. Monsieur joli sourire, comme il dit. « Y'a pas de victime à te mettre sous la dent ce soir serial fucker, je les ai tous renvoyé au lit. » Certes. Même si j'ai jamais demandé à être préfet, même si je pensait même pas être sur la liste des potentiels candidats au poste... Faut bien que j'assume mon rôle, un minimum.« Et puis c'est plutôt calme ce soir, j'ai croisé que deux gamines de première année à Serpentard. Et je ne pense pas que tu sois pédophile. » Bah oui c'est vrai. Elles devaient avoir à peine 14 ans. Lui doit avoir pas loin de la vingtaine... Donc, malgré la différence d'âge qui n'est pas si énorme que ça, quand on est ado, ça fait quand même pas mal.

La lumière diminua doucement, progressivement, jusqu'à laisser à Gabriel le loisir de regarder le beau sourire de son interlocuteur. Absolem. Le mec tout tatoué qu'il avait baisé par une nuit d'octobre dans le parc, sous une lune pas tout à fait pleine. Le masochiste qui aimait qu'on lui fasse mal en le prenant. « Y'a pas de victime à te mettre sous la dent ce soir serial fucker, je les ai tous renvoyé au lit. » Ce sourire. Il était à s'en damner. Par chance, Gabriel était déjà maudit par tous les dieux, toutes les croyances. Il ne trouvait pas Absolem beau à proprement parler mais dès qu'il souriait, ça le changeait. Il passait de baisable à carrément désirable, en un sourire. « Et puis c'est plutôt calme ce soir, j'ai croisé que deux gamines de première année à Serpentard. Et je ne pense pas que tu sois pédophile. » Gabriel baissa la main en souriant, amusé. D'une voix suave et faussement interrogatrice, il demanda « Et qu'en sais-tu ? Je pourrais très bien être un adepte des petits enfants ... » En réalité, il détestait ça. C'était bizarre devant de quelqu'un possédant aussi peu de morale mais Gabriel ne supportait pas qu'on blesse les enfants. C'était potentiellement la seule chose de pure dans toute l'humanité, de manière générale, alors il n'aimait pas qu'on leur fasse le moindre mal. Il protégeait les premières années, à sa façon. Quand il voyait un mec trop vieux emmerder les petites filles innocentes de la première promotion, il allait directement voir le type pour lui proposer de baiser. Selon ses moeurs et ses croyances, le mec acceptait ou l'insultait, le traitant de PD, d'homo et toutes ces choses agréables qu'il avait déjà entendu bon nombre de fois. Et les petites filles avaient la paix. Pareil pour les petits garçons.

« Salut Absolem. Au fait, ça va mieux ? Quand je t'ai vu la dernière fois, tu avais du mal à marcher, un peu ... » Deux jours après qu'il ai baisé le tatoué comme un animal, il l'avait recroisé dans les couloirs et il lui avait semblé que la manière de se déplacer du brun était un peu ... bizarre. Un sourire aux lèvres, il se redressa et fourra les mains dans ses poches de sweat pour en sortir un paquet de clope. Il l'avait sur lui pour le cas où il croiserait justement le brun tatoué dans la journée et, sans faire attention, il avait remit ce sweat pour aller déambuler. D'un geste souple et rapide, il le lança à son camarade de Gryffondor « Ah tiens, au fait. Chose promise, chose due. La même marque que les tiennes. Je ne savais pas quoi prendre donc j'ai joué la sécurité. » Il adressa au préfet un sourire tranquille, détendu. Il aimait bien Absolem. Un mec cool. Un putain de bon coup, aussi. Les souvenirs de la nuit restaient ancrés dans sa tête et il en appréciait chaque nuance. Il s'était tellement régalé, cette nuit là. Il gardait précieusement le dessin que le brun lui avait fait, après la partie de jambe en l'air. Il était dans son bouquin de chevet, un roman suédois crade et dur, un peu politique, qu'il lisait en Italien. Une saga, en réalité. Millenium, le titre. Au chapitre qu'il avait commencé, entre deux feuilles, le dessin servait de rappel, de marque page.

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Serial fucker. ça me fait plaisir, de le revoir. Dans le fond je l'aime bien ce type, il a un bon fond j'en suis certain. J'aime pas voir le négatif chez les gens, je préfère chercher le positif, toujours et du coup j'espère naïvement que les gens ne s'arrêterons pas à mon apparence pour se faire un avis sur moi. Mais tout ça, je sais bien que c'est un espoir vain. « Et qu'en sais-tu ? Je pourrais très bien être un adepte des petits enfants ... » Une grimace de dégoût. J'espère qu'il déconne en disant ça, parce que la pédophilie... je pense pas que ce soit quelque chose qu'on puisse considérer comme normal au même titre que la zoophilie même si dans certaines cultures, ce genre de pratiques sexuelles sont cautionnées. Puis, il passe rapidement à autre chose, voyant sans doute mon mal aise. Il en faut pour me choquer quand même, et serial fucker à réussi même si j'ose espérer qu'il plaisantait. « Ouais ça va mieux, je galope comme un lapin maintenant! Je pourrai suivre le lapin blanc s'il viens me chercher pour me ramener chez moi au pays des merveilles. » Et voilà, je dis encore un truc bizarre. Je peux pas m'en empêcher, ça sort tout seul ce genre de trucs. Mais je suis Absolem, la voie de la sagesse après tout, non? Avec un peu de mal, j'attrape le paquet de clope. Faut dire que j'ai les mains encombrées entre les fraises dans l'une et ma baguette dans l'autre. Mais je crois que j'ai encore certains réflexes, de vieux restes de quelques années de rugby censées me rendre plus viril. « Ah tiens, au fait. Chose promise, chose due. La même marque que les tiennes. Je ne savais pas quoi prendre donc j'ai joué la sécurité. » J'hoche la tête et lui sourit, les fourrant dans ma poche. C'est là que j'entend Cheshire cat rougner mécontente. Soupirant, je la sort délicatement pour la poser sur mon épaule. Petit boursouflet rose à rayures violettes, agressive avec des pulsions destrcutrices. Combien de caleçons de mes camarades à-t-elle pu bouffer? J'ai arrêter de compter. Ma Boursouflette est folle à lier, tout à mon image. « Merci Gabriel. Au fait, je te présente Cheshire cat, mon boursouflet. Enfin c'est une fille, mais je l'ai su y'a pas longtemps quand le boursouflet d'une amie a essayé de lui monter dessus et qu'elle couinait comme une malade. » Ouais voilà, je dis des trucs de plus en plus bizarres. Je secoue la tête et remet mes cheveux en place. Pour une fois, Gabriel me voit coiffé correctement, et habillé comme n'importe quel élève de poudlard, avec mon uniforme et ma robe de sorcier. ça doit lui faire bizarre de me voir comme ça peut-être, sans mes fringues habituels de moldu. Je lui sourit, en espérant qu'il oublie que je suis totalement bizarre et dérangé mentalement. Je regarde autour de nous, et m'avance un peu vers le portrait de la grosse dame, qui me demande le mot de passe. Je l'ai encore oublié. Je soupire, je négocie avec elle en lui disant qu'elle me connaît, au bout de huit ans, et que je suis préfet. Elle grogne un peu, me traite d'imbécile et me dit que je ne mérite pas mon insigne. J'le sait bien, mais j'ai rien demandé à personne moi. Finalement, le portait pivote. « Aller, rentre j'vais te faire visiter ma salle commune. Tu vas pas rester tout seul dans les couloirs, les autres préfets sont pas aussi cool que moi avec les élèves qui rôdent la nuit. » Ma salle commune. Celle des rouges et or... Rouge criarde avec de vieilles tapisseries et des canapés usés par les fesses de plusieurs générations de Gryffondor. Même si je la trouve moche, elle est chaleureuse et j'y suis attaché. Je devrai pas le faire renter, lui qui est à Serdaigle. Mais... J'peux bien faire une entorse de plus au règlement. M'asseyant tranquillement dans l'un de sfauteils je ravive le feu de la cheminée d'un coup de baguette, histoire qu'on ait pas trop froid, et retire ma robe de sorcier. Chshire cat elle va se poser bien sagement sur l'un des coussins qu'elle commence à bouffer sauvagement avec ses petites dents.

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Quelques minutes plus tard, après que le tatoué l'ai invité à ne pas rester dans les couloirs à cause des autres préfets, moins laxistes que lui visiblement, ils se retrouvèrent tous les deux dans la salle commune des Gryffondor. Une pièce chaleureuse, aux couleurs un peu trop vive pour le Serdaigle mais qui avait son charme. Curieusement, la disposition n'était pas du tout la même que celle de sa propre salle commune. Mais après tout, c'était là tout le charme du château. Aucune véritable symétrie. Nulle part.

Absolem se laissa tomber dans un fauteuil, laissant son étrange animal de compagnie se poser sur un coussin et commencer à le dévorer. Quelle drôle de petite chose, ce boursouflet. Gabriel n'en avait jamais vu. Mais maintenant qu'il l'avait sous le nez, ça lui plaisait bien. Il ne voyait pas le tatoué avec un chat, à vrai dire. Ni même une chouette ou ce genre d'animaux trop ... commun. Le préfet n'était pas banal, il était donc normal que son compagnon animal soit aussi original. N'empêche. Ces couleurs ... Bizarre.
Calme et détendu, il s'approcha de son camarade pour aller piquer une fraise dans la coupe que ce dernier tenait encore dans les mains. Il adorait les fruits, surtout en cette saison alors qu'il serait impossible d'en trouver, dans son monde. Il trempa la fraise dans la chantilly avant de la porter à sa bouche pour croquer dedans avec appétit. « Humm, la vache. Elles sont délicieuses. » Il ne demanda même pas la permission avant d'en piocher une autre. Il raffolait des sucreries mais plutôt celles qui étaient ... saines. Les bonbons, les desserts trop lourds et ce genre de chose ne le tentait pas plus que ça. Mais des fruits, du chocolat ou encore des aliments comme des crêpes ou des pancakes, natures, il en était dingue. C'était son petit déjeuner favori, d'ailleurs. Un chocolat chaud servit avec une coupe de fruits frais et des pancakes. A Rome, il se faisait plaisir une fois par semaine en allant déjeuner dans le restaurant d'un très grand hôtel. Ici, les choses étaient un peu différentes.

Après avoir pioché encore une ou deux fraises, il alla se laisser tomber dans un fauteuil non loin de celui d'Absolem, qu'il tourna pour qu'ils puissent se faire face. D'un ton nonchalant, il demanda « Je suppose qu'on ne peut pas fumer, ici, monsieur le préfet ... » Il avait envie d'une clope, là. Du coin de l'oeil, il observait le boursouflet de son camarade, qui en était déjà à la moitié du coussin qu'elle avait entamé. « C'est ... normal ? Qu'elle mange comme ça, je veux dire. Tu n'as jamais d'ennuis ? » Des coussins en partie bouffés, ça devait bien alerter quelqu'un, non ? Lui n'avait pas d'animaux. Il aurait beaucoup aimé un chat, il adorait ça. Un félin gracieux et un peu hautain qui jugeait les gens et le monde à travers ses yeux d'amande. Il l'aurait surement appelé Heathcliff, en hommage au personnage principal d'un des plus beaux romans qu'il ait jamais lu. Ou bien Snuffy. Pour le côté drôle du nom. Mais il n'avait pas acheté d'animal de compagnie. Jamais.

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Gabriel s'installe, fait comme chez lui. Après tout on s'en fout, tout le monde dort à cette heure-ci. Il me pique quelques fraises. J'le laisse faire, après tout je pourrai toujours sortir mon paquet de gâteaux moldus si j'ai vraiment trop la dalle. Et oui, j'suis prévoyant... Je prends enfin une fraise, après avoir posé la coupe sur la table, et les goûtes. C'est vrai qu'elles sont bonnes, juste sucrées comme il faut. Et cette chantilly... Rien à redire. De toute manière, c'est toujours bon à Poudlard! « Je suppose qu'on ne peut pas fumer, ici, monsieur le préfet ... » J'hausse les épaules. Normalement non, mais vu qu'il n'y a personne. Je cherche alors mon paquet entamé dans ma poche, et le lui jette. Pour l'instant, j'ai pas envie de fumer. « C'est ... normal ? Qu'elle mange comme ça, je veux dire. Tu n'as jamais d'ennuis ? » Je rigole, et caresse Cheshire Cat qui du coup rougne et s'acharne encore plus sur le vieux coussin. Elle est minuscule, mains dangereuse. Peut-être pour ça qu'elle s'entend aussi bien avec Molosse notre chihuahua. « Non, enfin au pire on s'en fout, ils sont moches ces coussins de toute manière, et on a pas de preuve que c'est Cheshire Cat. Pas vu pas prit comme on dit! » Et c'est bien vrai. Je sourit à Gabriel. Sans trop savoir pourquoi, je me décale légèrement dans le canapé, et tapote la place à côté de moi pour qu'il vienne s'y installer. Autant être côte à côte non? Enfin... C'est lui qui voit. Je sait pas trop ce qu'il attend de moi, j'ai du mal à le cerner et d'un certain côté ça me fait chier. J'le fixe. Pas méchamment ni rien, mais je le regarde dans l'espoir de comprendre ce qu'il a derrière la tête. Pourquoi il baise autant, pourquoi il est nympho. D'où ça vient quoi. Tout le monde aime baiser, mais à ce point là... J'ai jamais vu. Et pourtant des gens bizarre j'en fréquente. Alors, puisque je n'arrive pas à le comprendre, je demande: « Pourquoi tu baise autant Gabriel? J'veux dire... T'es nymphomane quoi. ça vient forcément de quelque part. J'ai lu un truc là dessus une fois dans un magazine moldu, ça s’appelle être sexe addict, accro au cul quoi. C'est considéré comme une maladie par certains spécialistes. » Je reprend une fraise, avec de la chantilly. « Enfin c'est pas comme si t'avais une tumeur ou quoi, mais le mec qui témoignait dans le magazine ça lui bouffait la vie parce que du coup il devait sans cesse tromper sa copine qu'il aimait pour assouvir ses pulsions. » Ouais, mes papas ont beau dire qu'ils sont pas des homosexuels clichés, ils lisent quand même les magazines féminins, et ont un chihuahua. Du coup, je lit aussi ce genre de magazines quand j'me fait chier à Londres à cause d'eux... J'en ai un peu honte parfois, j'avoue. Le positif c'est que je suis devenu un expert sur les sujets de femme, mais quand je commence à leur en parler pour essayer de les draguer en général ça les fait plus flipper qu'autre chose, et elles me pensent homosexuel. Longuement je soupire, et prend Cheshire cat qui est en train d'achever le coussin miteux pour la remettre dans ma poche. « Aller c'est bon là ça suffit. »

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Absolem fouilla dans ses poches pour trouver un paquet de clope visiblement entamé. D'un geste, il le lança vers lui et Gabriel l'attrapa au vol, réflexe de gardien de but au Quidditch. Ce devait vouloir dire qu'il pouvait fumer, malgré l'interdiction exprimée dans le règlement intérieur. Tant mieux parce qu'il avait envie d'une cigarette. Il voulait sentir la nicotine sur sa langue, la fumée quitter ses lèvres et emplir ses narines de cette odeur caractéristique du tabac. Absolem répondit alors à sa question sur le boursouflet qui lui servait d'animal de compagnie « Non, enfin au pire on s'en fout, ils sont moches ces coussins de toute manière, et on a pas de preuve que c'est Cheshire Cat. Pas vu pas prit comme on dit! » Bonne réponse, pensa Gabriel. Il esquissa un sourire et alluma sa clope sans cesser d'observer ce drôle d'animal. C'était certes mignon mais pour rien au monde Gabriel n'en aurait eu. Il n'était pas fan de ce genre de chose. Soudain, un bruit curieux lui fit détourner le regard. Absolem tapotait le divan, près de lui. Invitation claire que Gabriel prit son temps pour honorer.

« Pourquoi tu baise autant Gabriel? J'veux dire... T'es nymphomane quoi. ça vient forcément de quelque part. J'ai lu un truc là dessus une fois dans un magazine moldu, ça s’appelle être sexe addict, accro au cul quoi. C'est considéré comme une maladie par certains spécialistes. » Gabriel esquissa un sourire et recracha la fumée de sa cigarette en s'amusant à former des cercles plus ou moins grand. Après avoir mangé une fraise, Absolem reprit « Enfin c'est pas comme si t'avais une tumeur ou quoi, mais le mec qui témoignait dans le magazine ça lui bouffait la vie parce que du coup il devait sans cesse tromper sa copine qu'il aimait pour assouvir ses pulsions. » Le sourire de Gabriel fut alors accompagné d'un sourcil arqué. Il était étonné de voir que le tatoué semblait adepte des magazines féminins du genre. Pour sa part, il n'en lisait jamais. Ramassis d'ordures inutiles pour les gens intelligents, véritables mines d'or pour ceux ayant un QI plus limité. Se levant tranquillement de son divan, il traversa le tapis et vint s'installer près du tatoué. D'un geste affirmé, il posa la main sur la cuisse gauche d'Absolem et commença à la lui caresser, partant du genoux pour aller vers l'entrejambe, repartant ensuite en sens inverse. Langoureux mais puissant, le geste était plein de sous-entendu. Peut-être trop sage, encore, cependant. Il allait s'expliquer lorsque le tatoué s'empara de son animal en disant « Aller c'est bon là ça suffit. » . Un nouveau sourire effleura les lèvres de Gabriel. Il reprit ses caresses en exhalant la fumée de sa cigarette avant de déclarer « Je ne suis pas malade, Absolem. J'ai juste le sommeil capricieux depuis des années, j'ai apprit à combler les nuits blanches, à trouver un moyen d'avoir envie de dormir. Je contrôle mes pulsions, très bien même. Je ne viole personne, je m'en vais quand on me dit non. » Il recracha une nouvelle bouffée de fumée, évitant de l'envoyer sur le visage du préfet, par respect. Il n'avait pas allumé de clope, il n'avait peut-être pas envie de fumer. Il reprit, nonchalant et tranquille « Je ne baise pas toute la journée, toute la nuit, toute l'année. Il m'arrive même de ne pas avoir envie de baiser, en réalité. C'est rare mais ça arrive, je préfère lire dans mon lit, sortir dans le parc, déambuler das les couloirs ... Les rumeurs font de moi le nymphoman que tu penses que je suis. Mais Absolem, je ne suis pas malade, du tout. »

Il souriait. Au fond, peu lui importait qu'on le croit. Il se savait parfaitement sain d'esprit. Son seul défaut était d'être trop porté sur le sexe ? Et alors. Il ne tuait personne. Il faisait plaisir, il se faisait plaisir, où était le mal ? Il n'avait rien à se reprocher et ce que les gens pensaient de lui ne l'intéressait pas. Il faisait ce qu'il voulait de son corps, de ses nuits, de sa vie. Son mode de vie ne regardait que lui. Il se fit plus insistant dans ses caresses, s'approchant un peu mieux de l'entrejambe de son partenaire plein d'encre avant de souffler, envoyant un nuage de fumée sur les lèvres d'Absolem « Pourquoi, ça te gêne ? Tu as honte ? Tu as peur ? Tu penses que je vais faire de toi un jouet sexuel ? » Il ne laissa pas le temps au jeune homme de répondre. A la force d'un baiser sauvage et puissant, il vida la fumée de sa clope directement dans la bouche de son amant tatoué.

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Gabriel me rassure quand à son état. Quand à sa santé mentale. Oh je ne doute pas un instant que ce jeune homme soit saint d’esprit. Mais bon c’est bizarre quand même cette histoire. Quoi que… Lui aussi c’est un mec, alors c’est normal je suppose. Enfin ça aussi c’est un cliché féminin de croire qu’on pense plus avec notre bite qu’avec notre cervelle. Moi par exemple… Bon, j’ai des envies et c’est normal. Mais ce n’est pas tout le temps non plus que je me dis « tiens, j’ai envie de baiser. » Enfin bon chaque cas est unique.

Je le laisse me toucher la cuisse. Après tout, je me doutais bien qu’il ne voulait pas juste discuter avec moi de la pluie et du beau temps. Je le laisse m’embrasser aussi. Je tousse un peu en me reculant, pour cracher la fumée qui m’a brulé la gorge. Et j’le regarde un instant sans rien dire. « T’as quand même souvent envie je trouve. Tu sais, je pourrais te conseiller de bons somnifères. A prendre avec précaution bien sur, pas comme moi qui ai voulu en prendre dix d’un coup en descendant une bouteille de whisky quand j’ai voulu en finir. Maintenant le psy veut plus que j’en prenne, il dit que je suis encore trop instable. Alors je picole, quand je ne trouve pas le sommeil, parce que les trucs homéopathiques qu’on m’a donné c’est de la merde. Mais bon toi… Tu n’as pas de problèmes avec les médicaments. Donc… » Faut dire que je suis hypocondriaque aussi. Alors les médicaments, ça me connaît. Même si je n’ai pas le droit d’en avoir des qui pourraient être dangereux, je me démerde pour m’en procurer, devenant ainsi une véritable pharmacie ambulante. D’ailleurs dans mon sac j’ai toujours une trousse de premier secours, avec plus que nécessaire, selon une personne normale. Mais je pense que c’est logique que j’ai aussi peur de la maladie en général, vu que j’ai vu ma mère mourir du cancer. Pourtant, je fume et je n’ai pas une vie très saine… Mais la drogue, c’est pour me rapprocher un peu plus du pays des merveilles. D’ailleurs, après avoir couché avec lui j’ai fait un test pour voir si j’avais rien choppé. C’est pratique ces petits test maison qui t’affichent le résultat en cinq minutes, un peu comme un test de grossesse mais avec un peu de sang prélevé sur le bout du doigt. Heureusement, c’était négatif. Puis j’ai fait d’autres tests à l’infirmerie pour voir si je n’avais pas autre chose. Heureusement, je suis clean. Alors maintenant, j’ai pris mes précautions et sorti une boite de préservatifs, juste au cas où. Ouais, ça peut servir. Je le regarde à nouveau : « En parlant de maladie, cette fois-ci tu mets une capote. Je m’en fous si t’aime pas ou quoi, mais… J’ai eu trop peur la dernière fois vu qu’on n’en avait pas mise. Tu sais, je suis hypocondriaque donc je m’inquiète facilement. » J’peux comprendre qu’on n’aime pas les capotes. C’est vrai que c’est chiant et que c’est mieux sans. Moi non plus je n’aime pas spécialement ça, mais ça peut me sauver la vie. Et puis la sienne, aussi.

Je caresse doucement sa joue en lui souriant, comme pour le rassurer : « Du coup j’ai fait des test pour voir si j’avais pas une MST ou pire… Je n’avais rien. Donc t’as rien non plus. » Ou tu moins, tu n’avais rien non plus, Gabriel. Parce que je me doute bien qu’entre temps, il a du aller fourrer sa bite ailleurs. Donc… je ne prendrai pas le risque deux fois. Doucement, je presse rapidement mes lèvres contre les siennes et prend une nouvelle fraise. J’espère qu’il ne me prend pas trop pour un fou… Mais au pire, tant pis hein. Je ne déconne pas avec ça, en ayant deux papas j’ai été élevé parmi les gays, et j’en ai vu pas mal mourir du sida après de longues années de maladie. Je n’ai pas envie de finir comme ça.

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Absolem était décidément quelqu'un de bavard. Gabriel l'écouta déblatérer sur les médicaments, l'importance du sommeil, les boissons alcoolisées qui ne font pas bon ménage avec la pharmacie. Sans cesser de caresser son amant volubile, il fumait sa cigarette en souriant, attentif mais pas trop, juste assez pour suivre. Ce n'est que lorsque le tatoué aborda le sujet des préservatifs qu'il se concentra un peu plus. Il détestait les capotes. Il avait conscience de leur utilité, il savait que c'était indispensable pour lui qui allait voir partout mais ça gênait son plaisir. Il arrivait qu'avec une capote, il ne jouisse pas. Trop long. Mais si tel était le souhait de son amant plein d'encre, il s'y plierait volontiers.

Le beau brun tendit la main pour caresser la joue de Gabriel. « Du coup j’ai fait des test pour voir si j’avais pas une MST ou pire… Je n’avais rien. Donc t’as rien non plus. » Il esquissa un sourire amusé. Tous les deux savaient très bien que depuis cette nuit là, il y avait eut d'autres amants, des partenaires féminines ... Il était impossible de savoir exactement avec qui était Gabriel. Il acheva sa cigarette avant d'en rallumer une autre, piquée dans le paquet de son partenaire. Il venait de lui en offrir un, il pouvait bien taper dans le vieux. S'il le fallait, il lui en rachèterait un pour compenser. Il tira quelques lattes sur la clope avant de sourire et d'envoyer des cercles de fumée au plafond. Le boursouflet semblait fasciné par ce genre de chose. Puis, lassé de rester sur le jean du préfet, Gabriel entreprit de déboutonner ce pantalon gênant, le baissant juste assez pour taquiner le sexe d'Absolem, sous le boxer. D'une main, il tenait sa cigarette et de l'autre, il caressait, appuyait, poussait, chatouillait le membre au calme de son amant. Ils étaient assis côte à côte face à un divan désert, la cheminée sur leur droite. Les lumières tamisées de la pièce rendait l'ambiance chaleureuse et confortable.

« Tu mets toujours des capotes, alors. Même avec les filles ? Toujours ? » Petite pique ironique. Absolem devinait qu'il n'aimait pas les préservatifs. Mais il n'insista pas. Il en mettrait, c'était la condition pour baiser, visiblement. Et il n'allait pas rater une occasion pareille juste parce qu'il refusait de mettre une protection. Il termina tranquillement sa cigarette avant de descendre du canapé pour venir à genoux entre les jambes du brun tatoué. D'un geste rapide, il baissa le jean, entraînant le boxer avec. Narquois, il observa la verge calme et immobile de son amant. Pas de réaction. Un peu vexant, mais rien de dramatique, rien d'irréparable. Du bout des doigts, il caressa la peau du membre, remontant jusqu'au pubis avant de redescendre sur le gland. Caresses très légères, trop. Quelques passages sur les couilles, toujours aussi éphémères, avant de revenir sur le sexe. D'une voix tranquille et calme, regardant Absolem droit dans les yeux, il déclara « Je mettrais une capote. » Rien de plus. Une marque de respect, une preuve d'attention.

Puis il empoigna le sexe du tatoué, sentant venir le sang sous ses doigts. Ah, ça venait. Il esquissa un sourire avant de demander « Je peux ? » Légèrement ironique, la demande. Peu de mecs refuseraient une pipe. Mais Absolem était bizarre. Lentement, il pompait déjà la verge du tatoué en attendant une permission. Il souriait en regardant son amant droit dans les yeux, patient et mutin.

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Et voilà, il peut pas se tenir tranquille cinq minutes. J'avoue que je suis tenté de lui virer la main là... Mais bon, on va pas tourner autour du pot non plus. On sait très bien lui et moi que notre relation est basée là dessus. C'est la seule chose qu'on fait ensemble: coucher. « Tu mets toujours des capotes, alors. Même avec les filles ? Toujours ? » Je déglutit. J'ai eu une mauvaise expérience un jour comme ça, avec une de mes ex qui pensait être enceinte de moi, parce qu'elle était en retard et qu'on en avait pas mis la dernière fois qu'on l'avait fait. Elle me l'avait annoncé, alors qu'on était plus ensembles. Elle était même venue me voir directement au salon de tatouage à Londres pour me le dire, pendant ma journée de travail. J'avais eu peur, vraiment. J'aurais assumé le gamin... Parce qu'après tout, moi aussi je suis arrivé comme ça. Mon père biologique m'as pas assumé, c'est son choix. Le mien sera différent, s'il m'arrive la même chose un jour. Encore heureux, deux jours plus tard elle était revenue pour me rassurer et me dire que finalement, c'était une fausse alerte. « Surtout avec les filles... » et oui, toujours, sauf si la fille a fait les test aussi et qu'elle est clean. Et qu'elle prend la pilule, aussi. Parce que bon, père à mon âge? La blague. J'ai pas encore vraiment de boulot, j'ai pas d'apart... la merde pour éduquer un enfant. Je suis étrange, mais pas irresponsable! Et puis faut dire que j'ai plus eu de filles dans mon lit que de garçons.

A force d'être perdu dans mes pensées je sursaute en sentant qu'il me vire mon jean et mon boxer. « Je mettrais une capote. » J'me sens con, de pas être excité parce que je pense trop. ça va le frustrer, le pauvre Gabriel. Déjà que je le force à mettre uen capote alors qu'il a pas l'air d'aimer ça... Alors... J'arrête de penser. Ouais, c'est le mieux à faire. Et je le laisse faire, je le laisse caresser comme il faut. Y'a pas à dire, il sait comment faire avec les mecs. « Je peux ? » Je passe une main dans ses cheveux, et hoche doucement la tête. On a finit de parler pour ce soir, je crois. Puis vu ce qu'il s'apprête à me faire, il va pas parler. Et faut pas déconner, je dis pas non à une gâterie.

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Absolem hocha la tête en souriant doucement. Bizarre mais pas tant que ça. Il ne disait pas non à une gâterie, comme 99% des mecs. Amusé, Gabriel esquissa un sourire ironique avant de se pencher pour aller englober la verge de son partenaire tatoué avec sa bouche. Lentement, trop lentement, presque sagement, il commença à sucer. Autant qu'il puisse être possible de rester sage dans cette situation, du moins. Les assauts étaient sensuels. Langoureux. Ils s'étiraient tranquillement, du pubis jusqu'au gland, qu'il léchait malicieusement du bout de la langue avant de remettre le sexe dans sa bouche et de sucer, encore et encore. toujours le même manège. Petit à petit, ses doigts vinrent s'occuper des couilles. Délicatement. Trop. Il sentait le sang affluer dans la queue qu'il suçait tranquillement, elle se durcissait dans sa bouche, progressivement. Il faisait exprès de prendre son temps, de faire durer le plaisir.

Il cessera de sucer la verge raide et dure de son partenaire pour aller prendre dans sa bouche les testicules, qu'il mordillera gentiment, faisant clairement sentir les dents mais pas assez pour faire mal à proprement parler. Il les léchera, les sucera, tétera un peu avant de les délaisser pour revenir devant l'entrejambe de son amant. Un sourire tordu effleura ses lèvres et il posa ses mains autour de cette verge dure et raide qu'il avait su motiver. Là encore, trop lentement, il se mit à pomper un peu. Puis, aux gestes puissants de ses doigts pâles, il mêla sa bouche taquine, mutine. Il fit durer l'instant, assez longtemps pour sentir que la verge était gorgée à son maximum. Enfin, il retira ses mains pour les poser sur le pubis du jeune homme, jouant avec les poils, caressant la peau du bout des doigts, faisant sentir le peu d'ongle qu'il avait, caressant les couilles, revenant tout près, massant les boules, pinçant l'épiderme ...

Amant parfait, il ne lésinait pas sur les moyens de plaire, de faire jouir son partenaire. Il attendait que la jouissance vienne, qu'Absolem manifeste son plaisir, donne des directives. Plus vite, plus fort, plus de caresse, moins de pause ... Il fallait être deux, pour se faire plaisir, en général. S'il ne guidait pas un minimum, Gabriel risquait de ne pas tout exploiter.

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Gabriel, j’crois que s’il se prostituait il pourrait tailler des pipes à prix d’or. Sur qu’il deviendra vite riche s’il fait ça parce qu’il fuck totalement sa scolarité. Je grogne doucement de plaisir, je le laisse faire caressant un peu ses cheveux d’anges pour l’accompagner dans ses mouvements. J’ai pas vraiment l’habitude de me faire sucer par un mec, généralement c’est plutôt une fille qui me fait ce genre de choses. Mais je crois que là je peux confirmer un vieux dicton que j’ai entendu une fois à la maison, par un ami de mes papas : « Le pire des mecs sucera toujours mieux que la meilleure des filles ». Et j’crois que Gabriel, lui, il est sacrément bon. Faut dire que j’dois pas être le seul qu’il pompe ici ! Pour sur je suis pas le premier ni le dernier qu’il suce.

Ça me stress un peu, de faire ça en plein milieu de la salle commune. Si quelqu’un se lève pour aller pisser ou quoi et qu’il passe par là, vive la réputation du préfet le pantalon en bas des chevilles avec le minet blond de service qui lui fait une gâterie. Pas que j’ai honte hein, mais c’est toujours gênant de se faire surprendre quand on fait ce genre de trucs. J'sais bien de quoi je parle, ça m'est arrivé une fois à Londres. Luc est rentré à l'improviste plus tôt que prévu, voulait venir me dire bonjour et m'as trouvé en plein ébat avec l'étudiante Russe qui faisait jeune fille au pair chez les voisins du troisième. Plutôt embarrassant. Surtout pour lui je crois, ça devait sans doute être la première fois qu'il voyait un couple hétéro s'envoyer en l'air...

Le serdaigle se stop. Je le regarde, un peu surpris. J’crois qu’il a envie que j’le guide, que je lui dise ce que j’aime. Je sourit doucement, caresse un instant sa joue avant d’appuyer un peu sur sa tête pour lui faire comprendre qu’il faut qu’il continue sur sa lancée. Ça m’allait très bien, jusqu’à présent, autant continuer comme ça. Montrer crescendo, ralentir, me faire languir… Il s’y prend très bien tout seul sans que j’ai à lui dire quoi faire.

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