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 GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off

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MessageSujet: GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off   GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off EmptyVen 6 Juil - 16:46



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but you didn't have to cut me off

« Georgia va avoir des problèmes. », chantonnait Peeves tandis qu'elle courait à toute allure. Elle bifurqua dans un couloir vers la gauche et manqua presque de trébucher mais se rattrapa bien rapidement. Elle teintait de se repérer dans la pénombre, sans le moindre lumos pour ne pas alerter un autre professeur qui pourrait passer par là. Quelques pas derrière elle, des bruits de pas faisaient échos aux siens, lui rappelant qu'elle était suivie tandis que Peeves continuait de répéter inlassablement de sa voix criarde qu'elle allait aux devants d'une bonne heure de colle. Elle essayait d'ignorer les moqueries de l'esprit frappeur, tout en continuant de fuir le professeur qui l'avait repérée. Elle gravit les marches deux par deux et se félicita intérieurement que les escaliers mouvants aient daigné la laisser monter au premier étage sans rechigner. Elle courait encore et, si le bruit de ses pas claquant sur les dalles sombres ne l'aurait pas faite repérée, les cris moqueurs de Peeves s'en chargeraient. Elle aperçut au loin la porte du placard à balais et soupira malgré elle. La dernière fois qu'elle était entrée là-dedans, elle avait du entendre une bonne demi-heure pour que le concierge se décide à continuer sa ronde vers les étages supérieurs. Néanmoins, entendant les bruits de pas se rapprochant, Joy ne put supporter plus longtemps Peeves qui voletait à côté d'elle, anormalement guilleret alors que l'esprit frappeur et elle s'entendaient relativement bien, pour ce qu'elle lui rappelait Fred et George durant leur scolarité. « La ferme, Peeves ! Si t'avais été foutu de les retenir deux minutes de plus, aussi ! » Brutalement, l'esprit frappeur cessa d'avancer avec elle, figé au beau milieu du couloir, la bouche étrangement close ; elle se retourna vers lui, se demandant pourquoi il ne la poursuivait plus et eut à peine le temps de voir sa mine sombre qu'il s'était déjà volatilisé. Elle ne s'attarda pas longtemps à se demander ce qu'il lui prenait et reprit sa course en entendant de nouveau les fameux bruits de pas. Dans sa précipitation, elle n'eut pas même le temps de pester contre ce maudit placard à balais qu'elle s'engouffrait déjà à l'intérieur.

Essoufflée, elle venait de refermer les portes qui grincèrent une seconde, et s'adossait à présent contre la paroi du placard, une main sur son cœur tout en reprenant lentement et difficilement son souffle. Joy remercia silencieusement ses longs et intensifs entraînements de Quidditch sans lesquels elle se serait certainement faite prendre. Elle tenta de retenir sa respiration en entendant les pas du professeur se rapprocher et passer à côté du placard dans lequel elle s'était enfermée. Les yeux fermés, comme préparée au moment fatidique où on ouvrira les portes pour la sermonner un bon quart d'heure et lui octroyer une heure supplémentaire à récurer les trophées. Moment qui, pourtant, n'arriva pas. Les bruits de pas s'éloignèrent, replongeant le premier étage dans un silence presque religieux. Elle attendit néanmoins encore quelques secondes avant de se permettre de respirer de nouveau normalement. Un léger sourire satisfait vint se hisser sur ses lèvres. Elle ne craignait pas les heures de colle – ce n'était plus le cas depuis le mois de novembre de sa première année – mais sa mère, complètement désespérée au vu des lettres qui lui parvenaient chaque semaine, avait fini par lui lancer un ultimatum. Ou elle se tenait à carreaux, ou elle pouvait dire adieu aux vacances de Noël au Terrier et au fameux balai que ses parents devaient lui offrir. Et, si elle n'avait jamais craint les fausses réprimandes de son père, Joy savait pertinemment qu'elle avait tout intérêt à ne pas faire parler d'elle d'ici les vacances, ou Angelina Weasley aura tôt fait de mettre sa menace à exécution. Elle adorait sa mère, mais la trouvait souvent trop sévère, vis-à-vis d'elle qui n'aspirait qu'à vivre sa vie comme elle l'entendait. Trop semblable à son père, disait-on dans la famille. Elle poussa un bref soupir de soulagement mais préféra attendre encore quelques temps, là, histoire d'être sûre qu'aucun professeur n'arrive à présent pour la retrouver en dehors de son dortoir, à une heure pareille. Elle jeta un coup d’œil rapide à la montre qui trônait encore à son poignet, une heure et quart, et songea sérieusement à sécher les deux premières heures de cours le lendemain.

Encore sur le qui-vive, Joy se figea instantanément en entendant quelque chose, dehors. Immobile, elle regardait la porte du placard s'ouvrir lentement, l'air légèrement inquiet, songeant déjà au Noël, cloîtrée à Poudlard avec les rares élèves qui ne partaient pas rejoindre leurs familles. Les portes s'ouvrirent alors. Elle plissa légèrement les yeux pour discerner les traits du nouvel arrivant et regretta aussitôt de ne pas se faire prendre sur le fait par un professeur. Devant elle, le visage de Loki Greyback se formait dans la pénombre. Leurs regards s'accrochèrent et, même si elle n'était pas ivre cette fois-ci, elle en eut presque le souffle coupé. Elle se remémora, quoiqu'un peu difficilement, leur dernière entrevue, il y avait de cela à peine quelques jours, et eut du mal à soutenir le regard du jeune homme. Joy se souvenait l'avoir souvent cherché du regard, bien malgré elle, depuis leur bref baiser dans ce couloir désert. Mais, chaque fois qu'elle l'apercevait, même de loin, elle préférait s'éloigner, pestant contre son fameux courage de Gryffondor qui l'abandonnait systématiquement lorsqu'il était dans le périmètre. Elle hésita à quitter le placard et le laisser là, en plan, comme il l'avait fait avec elle quelques jours plus tôt. Pourtant, lorsqu'elle entendit de nouveau pas s'approcher – Merlin, combien étaient-ils à sortir après le couvre-feu ? –, elle attira brutalement Loki à elle et referma tout aussi vivement les portes du placard. Blottie contre le Serpentard, elle poussa un bref soupir de soulagement lorsque les bruits de pas se dissipèrent et ne laissèrent place qu'à un silence, gêné pour sa part. Elle entendit alors un ricanement très reconnaissable pour l'avoir entendu peu de temps avant de s'enfermer dans ce maudit placard. « Peeves... », grinça-t-elle entre ses dents, tandis que l'esprit frappeur, la rancune tenace et l'envie de semer un peu plus le chaos, poussait une table en bois massif jusque devant les portes du placard. « Bonne nuit, les petits. », se moqua-t-il avant de disparaître une seconde fois, sonnant là le glas d'une nouvelle entrevue forcée entre les deux anciens amants. Joy se recula, un peu trop vivement peut-être pour que cela paraisse naturel, et mordilla sa lèvre inférieure, pâle, là où l'incisive de Greyback avait laissé sa trace, encore à peine visible.


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MessageSujet: Re: GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off   GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off EmptySam 7 Juil - 11:24

« Endoloris. » Une lumière argentée s'échappa de la baguette, laquelle tourna sous le joug d'un coup de poignet maîtrisé et souple. Moi qui aimais tant les manières sauvages, je devenais monstre de douceur et de finesse lorsqu'il s'agissait de pratiquer l'art de la torture. Mes prunelles brunes braquées sur le boursouflet secoué de spasmes, aucun sourire goguenard ne vint étonnamment étirer mes lèvres. Concentré à l'extrême, je cherchais dans les moindres crispations du pauvre animal cette agonie totale, celle qui, trop insupportable, lui ferait rendre le dernier souffle. Mais la bestiole suffocante reprit son souffle dans des tremblements intempestifs lorsque le sort cessa, piaillant quelques petits feulement déroutés. Fronçant les sourcils face à ce que je considérais comme un échec, j'eus un soupir las avant de me concentrer de nouveau. Et le sort fusa encore, plus puissant et plus hargneux, frappant la boule de poils duveteuse qui cette fois émit un cri perçant. Si strident à vrai dire que je ne doutais pas qu'il attirerait quelques badauds faisant leur ronde de nuit... Et mon pressentiment ne tarda pas à devenir réalité, car aussitôt j'entendis une voix suffisamment mature et ferme pour s'apparenter au timbre guttural d'un professeur : « Il y a quelqu'un ? » cria-t-elle avec inquiétude, pensant sans doute que le cri d'agonie demeurait celui d'un humain aux abois. Un juron échappé de mes lèvres blêmes, et ce fut frustré que j'abandonnais là mon exercice et mon cobaye : conscient que ce sort interdit me vaudrait ma liberté, je n'eus comme réflexe premier que de m'enfuir. Ainsi je me dirigeais aussitôt vers la porte pour y passer ma tête brune, mes pupilles perçant la noirceur de ces sombres couloirs jusqu'à y déceler une silhouette massive et informe. D'un bond vif je m'extirpais de cette salle, m'enfonçant dans les dédales de pierre d'un pas de course rapide et agile. Tant et si bien que je pus me donner le luxe de me retourner, inconscient dans mon arrogance, afin de darder cette silhouette qui s'était élancée à ma poursuite non sans crier des ordres affolés mais sans jamais voir mon visage.

Pour mieux perdre mon chasseur pacifique – puisque n'osant pas utiliser des sorts pour m'arrêter, dans un stupide élan d'éthique qu'il se devait de tenir – je m'étais enfoncé dans le ventre du château, renonçant à rejoindre directement ma salle commune et arpentant les entrailles de l'énorme bâtisse comme si cette dernière demeurait un immense terrain de jeu. Ma légendaire rapidité eut tôt fait de semer le professeur dont les bruits de pas ne se faisaient plus entendre ; ce fut impétueux et arrogant que je me permis de reprendre une marche normale, tentant de ralentir mon souffle saccadé. Effronterie, quand tu nous tiens ! Ces quelques moments de répit dus à la mésestime que je nourrissais pour mon adversaire eurent raison de moi, car bientôt j'entendis mon assaillant arriver à pas lourds. Surpris, je repris ma course d'un bond ; moins agile cependant car fatigué par l'effort jusqu'à la lie... Cette porte alors m'apparut comme le Saint-Graal : minuscule et ornée d'une plaque de bronze usée portant le doux nom de 'placard', elle brillait par sa discrétion et m'assurerait probablement une tanière tranquille à l'abri du professeur. Essoufflé, je l'ouvris donc à la volée avant de sursauter légèrement ; car bien loin de penser qu'une tierce personne s'y trouverait déjà je tombais nez à nez face à... Joy. Nul le temps de penser correctement et pourtant je me voyais hésiter, mon regard fauve plongé dans le sien sans animosité aucune car voilé de cette neutralité propre à l'étonnement. Je déglutis enfin, perplexe et indécis, avant de toiser la profondeur du couloir parfaitement rectiligne... Il ne me permettrait pas de m'en réchapper, ou du moins mes chances de fuite en seraient considérablement diminuées puisque je pouvais m'offrir allègrement au champ de vision du professeur. Un regard de nouveau pour Joy pour un pas amorcé en arrière ; j'avais pris ma décision... Mais la main de la demoiselle fut plus rapide et m'attira avec elle dans ce placard étroit. La plus sage décision que je pus prendre malgré moi.

Essoufflé je tendais l'oreille, bien plus concentré sur les bruits de couloir que sur la chaleur d'un corps contre le mien, aussi désirable était-il. Quoique l'alibi de deux amants éperdus pourrait jouer en ma faveur si le professeur venait à ouvrir les portes dans un élan de lucidité, ce qui eut l'avantage de me rassurer jusqu'à ce que je ne reprenne mes esprits. Enfermé dans l'antre d'un placard étroit, pris au piège, encagé tel un loup je sentais peu à peu que l'oxygène venait à manquer sous le joug de ma raison qui se perdait. La conscience de me trouver dans un espace aussi étriqué me frappa avec violence : mon teint vint blêmir jusqu'à en devenir cireux, mon souffle rasséréné s'accéléra de nouveau, mon estomac se tordit violemment sous couvert d'un palpitant bien décidé à s'évader de ma cage thoracique. Mon corps entier se bloqua quand mon esprit embrouillé me jouait de vilains tours : incapable de bouger, je n'eus pas même le réflexe d'ouvrir la porte à la volée afin de m'enfuir une nouvelle fois. Professeur éloigné ou non... Etait-ce un mal pour un bien, car ma claustrophobie éveillée aurait pu me faire prendre. Pourtant dès lors que j'entendis le ricanement reconnaissable de Peeves, ma peur se mua en une bête hargneuse et blessée. « Bonne nuit, les petits. » « Peeves ! » répétant malgré moi la jeune fille qui s'était reculée violemment, comme si ma peau brûlait la sienne, je m'élançais contre la porte avec désespoir. Meurtri, mortifié, mutilé par cette peur qui vicieusement s'insufflait en moi, je muai cette blessure par une hargne sans nom. Car ce fut avec rage que je donnai un coup d'épaule dans la porte, restant sourde à ma violence désespérée. Mon souffle s'accéléra au point de mimer une hyperventilation malvenue, et je déployais encore et toujours brutalité contre cette planche de bois. Mes poings douloureux se heurtèrent à la paroi sans succès, quand bien même je ne lésinais pas sur les coups ; à en blanchir mes joints et écorcher mes mains endolories. Dans une dernière tentative désespérée, mes doigts s'immiscèrent dans cette petite faille, qui entre le mur et la porte laissait passer un faisceau de lumière. « Ouvre ! » Intimais-je rageur et au bord de la folie tant cette sauvagerie s'exprimait en mes moindres faits et gestes. Molestant la porte de mes poings déjà douloureux et rougis, de mon épaule, de mes ongles se faisant griffes, dans un feulement féroce qui se mua peu à peu en un jappement souffreteux... Je baissais les armes quand mon corps fatigué de trop de brutalité ne put aller plus loin : tournant dos à la porte j'y posais ma tête brune, dépité. Meurtri, toujours, cette respiration qui s'accélérait sur le galbe de mes lèvres blêmes et le coeur aux abois. Je ne pris pas même le temps de considérait Joy ni ce qu'elle penserait de moi en l'instant, si faiblard et pathétique. Un loup blessé à l'instinct de survie démesuré.
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MessageSujet: Re: GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off   GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off EmptyLun 9 Juil - 13:58



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Parfois, elle se demandait si une force supérieure ne lui en voulait pas personnellement. C'était la seule explication plausible pour que Loki soit présent le seul jour où Peeves et elle ne s'entendaient pas comme larron en foire. Acculée à la paroi du placard, elle semblait réfléchir à un échappatoire. Pour l'heure, Greyback n'était qu'un détail assez dérangeant, certes, mais seulement un détail, facile à omettre, le temps de trouver une solution pour quitter ce stupide placard à balais dans lequel elle avait eu l'intelligence de se cacher et, dans un second élan de génie, avait attiré le Serpentard à elle. Perdue dans un de ces instants de réflexions, une voix s'éleva dans le silence. « Peeves ! » Elle sursauta légèrement, brutalement sortie de ses pensées. Pendant quelques instants, elle pensa avoir imaginé le désespoir et la peur qui perçaient dans son cri. Elle n'aurait certainement jamais pensé le voir sous cet angle, un jour. Elle le regarda silencieusement donner des coup d'épaules ou de poings sur la porte du placard. « Ouvre ! » Joy pensa sérieusement qu'on lui en voulait, pour être en l'espace de quelques jours, deux fois en proie à un Greyback violent et rageur. Elle se laissa glisser le long de la paroi jusqu'à s'assoir et ramener les genoux sur sa poitrine en respirant lentement. Elle le vit abandonner, au bout de quelques minutes, se tourner vers elle et poser sa tête contre la porte. Sa respiration paraissait plus lente encore, en comparaison à celle de Loki et elle se demanda même lequel des deux avait vraiment un problème.

Elle posa son menton sur ses genoux et, sans un mot, observa le Serpentard, intriguée. Il lui semblait terriblement différent de celui qu'elle connaissait, encore plus depuis leur brève entrevue depuis la semaine dernière. Il lui semblait complètement désespéré et elle aurait presque été touchée par cette apparente fragilité si elle n'était pas trop préoccupée de les savoir enfermés, tous les deux, dans un placard étriqué, jusqu'au petit matin sans aucun doute. Au moment où un professeur ou un élève, curieux de voir une table posée là, et les découvrirait, tous les deux, côte à côte. Cette idée lui glaça le sang. Elle n'avait pas pour habitude de s'intéresser aux bruits de couloirs, n'en était que très rarement l'objet et jamais à l'origine de ces rumeurs, elle s'en foutait royalement. Mais, si on parlait d'une brève idylle entre elle et un Serpentard – qu'importe son identité –, elle ne le supporterait pas. Joy n'était pas connue pour son amour des verts et argents, au contraire, elle se méfiait d'eux et les méprisait naturellement. Elle avait même bien failli tourner le dos, définitivement, à deux de ses cousines pour avoir été réparties dans la maison de Salazar. Un crime, d'après elle. Intolérable, sans doute. Surtout pour une Weasley. Elle poussa un bref soupir, résignée. Elle devra sans doute passer les jours suivants à démentir chaque rumeur mais au fond, ça n'avait pas de grande importance. Pour cela, faudrait-il qu'elle soit toujours en vie demain. Car, au vu de l'état de Greyback, il aurait tôt fait de mettre ses précédentes menaces à exécution.

Le voyant ainsi, meurtri, pour un simple enfermement, elle vint à se poser quelques questions. Était-il tant dérangé par sa présence ? Elle n'était pas égocentrique au point de penser cela mais, nombre de Serpentard de sang-pur auraient eu des hauts le cœur à devoir fréquenter une Gryffondor traite à son sang, qui revendiquait fièrement son appartenance à la famille des Weasley, autrefois brimée, aujourd'hui perçue comme un nid à héros. Surtout qu'elle le voyait mal se débattre ainsi, simplement à cause d'une mauvaise fréquentation dans un placard. D'autant plus que, si elle l'insupportait autant, il pourrait rapidement faire d'elle « sa première victime ». Aujourd'hui, sobre et en pleine possession de ses moyens, elle se sentait plus déstabilisée encore que lors de la précédente soirée où, victime d'ivresse, elle n'avait saisi que la moitié des mots de ses interlocuteurs. Les mots de Loki, loin de l'effrayer, en étaient néanmoins venus à l'obséder. Telle une épée de Damoclès, sa menace de mort flottait toujours au-dessus de sa tête et, s'il s'était calmé depuis, elle s'était déjà posée la question de si l'alcool ne l'avait pas aidé à parler plus ouvertement, sans tabou ou soucis de discrétion. Elle se rendit compte qu'elle le fixait depuis tout à l'heure, plongée dans ses pensées comme elle était pour se rappeler des leçons de sa mère qui lui rappelait constamment que c'était malpoli de fixer quelqu'un. Elle détourna la tête et songea de nouveau à un moyen de sortir d'ici, au plus vite.

Poussant un long soupir sonore, elle se releva et tira sur sa robe de sorcière, remontée à ses genoux nus, recouvrant son pyjama court qu'elle n'avait pas même pris la peine de troquer contre des vêtements décents en quittant son lit, ce soir-là. Elle sortit sa baguette, la pointa devant elle, et intima à Greyback de se décaler de quelques pas. Elle souffla un simple « Alohomora. », vit les portes s'entrouvrir, mais pas suffisamment. Elle soupira une nouvelle fois et passa la main dans ses cheveux dénoués, presque fous depuis sa course à travers le château pour fuir le professeur qui la pourchassait, alerté par le bruit qu'elle avait pu faire. Elle dut rapidement renoncer à son idée de faire léviter la table à quelques mètres pour dégager la sortie, faute de place pour placer sa baguette et lancer un rapide wingardium leviosa. Elle consacra les quelques secondes suivantes à maudire Peeves, puis retourna s'adosser à la paroi face à la porte, vaincue. « Génial, on est bloqués jusqu'au petit matin, soupira-t-elle encore. Une idée pour nous sortir de là, ou tu es trop préoccupé par ta claustrophobie ? » Aucune animosité dans sa voix, juste une lueur de défi dans le regard. Elle n'avait même pas pensé qu'il puisse être claustrophobe avant de le dire à voix haute, autre preuve de son impulsivité. S'il l'était vraiment, ils avaient tout intérêt à trouver rapidement un moyen de sortir ou il finirait par lui briser les os pour s'occuper l'esprit à autre chose qu'à cet endroit confiné, de moins de deux mètres carrés, certainement. Dépitée, son regard vairon riva vers la porte, à peine entrebâillée, du placard et se consola légèrement en pensant qu'ils ne manqueraient pas d'air, au moins.


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MessageSujet: Re: GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off   GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off EmptyMer 11 Juil - 16:54

L'impression tenace que ces quatre murs se pressaient les uns contre les autres pour mieux happer l'air de mes poumons ne cessait de hanter mon esprit trouble. Un trop plein de liberté parfumé à la fraîcheur des peins, aux effluves poudreuses de la terre, à la douceur humide de la rosée roulant sur l'herbe, avait eu tôt fait de me muer en un animal trop sauvage pour être tenu en laisse. Pas assez domestiqué pour imaginer ma vie future entre quatre murs, ce fut bien trop tôt que l'on diagnostiqua chez moi cette phobie des espaces clos et confinés. La meute l'avait accueilli d'un bon oeil, reléguant ce trouble moins comme une faiblesse que comme l'ordre naturel des choses : cela témoignait au contraire de ma nature bestiale se dissimulant derrière l'humain. Je payais aujourd'hui les frais de ne pas avoir daigné me soigner, trop fier pour prétendre à panser mes plaies intérieures je n'avais jamais daigné m'épancher sur cette faille qui m'habitait tel un parasite.

Ma tête lourde posée contre la porte de bois, je réfrénais quelques tremblements légers dus à la cadence d'un coeur en émoi malgré les brumes de mon esprit. Trop d'oxygène en son sein, appelé par la fougue d'une respiration houleuse que je ne savais endiguer, et je me sentais vaciller intérieurement. Heureusement fort bien calé contre la poignée de porte, à la fois vile ennemie désobéissante et fidèle alliée de soutien, je déglutis un instant, fermais les paupières... les rouvrais sous la poussée discrète de la Gryffondor me sommant de me décaler. Mes yeux de braise dardèrent la demoiselle que mes sens agités avaient oublié, et je la dévisageais soudain comme je l'envisageais. Cette étrange douceur posée tel un voile sur l'encolure de mon regard habita le foyer de mes yeux fatigués tandis que je l'observais, un pas puis deux amorcés de côté. L'affaissement sans doute de mon cerveau noyé dans cet excédent d'oxygène, l'usure de mes poumons, le surmenage d'un palpitant gorgé d'angoisse qui n'avait guère l'habitude de se soumettre à autant d'émotions violentes... Je me sentais broyé entre les serres d'un oiseau de proie, abandonnant là mon combat, harassé, mais n'ignorant jamais cette peur fourbe des espaces clos. « Alohomora. » Sa sérénité apparente aurait pu m'être contagieuse si ma phobie n'avait pas dressé sournoisement ses barrières immunitaires me permettant de reprendre pied. Mon souffle reprenait néanmoins une rythmique moins poussée et cadencée, tandis qu'encore trop ébranlé j'appuyais mon dos contre ce qui ressemblait à une étagère de mauvaise manufacture.

La lueur de sa baguette ne me décocha qu'une infime lueur d'espoir ; la porte affrontant ce qui semblait être un meuble lourd calé minutieusement ne daignait pas vouloir s'ouvrir sans une aide extérieure. Déglutissant avec difficulté, je laissais retomber toute espérance de fuir ces murs maudits lorsque je compris qu'il nous fallait composer avec une nuit passée en leur antre. Mon regard prit quelques teintes honteuses lorsqu'il accrocha la baguette de Joy : reprenant conscience de mes troubles violents, je m'en voulais de n'avoir su rester calme et trouver même utilité à ma baguette qu'à la sienne. Mon égo froissé se renfrogna quelque peu, mais pas assez pour me faire oublier la douleur de mes poings. Piqué au vif, je laissai couler un regard songeur sur ces derniers que je serrais avec force, captivé par ces plaies rougies qui me lançaient des vagues de douleurs. Suffisamment supportables pour que je ne darde ces blessures encore fraîche sd'un oeil absent et d'une moue tirant parfois sur des traits suppliciés, mais rien en somme qui ne soit insoutenable à mon corps qui en avait vu d'autres. Ces visions d'écorchures béantes narguant ma peau à maintes reprises lançaient à mon esprit quelques coups lents, comme des souvenirs frappant à la porte de la conscience. C'est alors que Joy reprit quelques paroles, et avec elles ma léthargie s'envola : « Génial, on est bloqués jusqu'au petit matin. Une idée pour nous sortir de là, ou tu es trop préoccupé par ta claustrophobie ? » Je frémis. Inerte jusque là malgré cet intérieur tremblant d'effroi et ces poumons contrits qui reprirent leur course hâtive, j'humectais mes lèvres d'un rapide coup de langue avant de toiser la demoiselle. Fatigué, las, paniqué malgré le calme apparent... Si je paraissais serein c'était uniquement parce que mon corps avait besoin de reprendre des forces avant de se perdre de nouveau, preuve en était de ma respiration qui montait crescendo une nouvelle fois. « Non... » Avais-je seulement pensé à une issue... Non, mais je me refusais de confier à Joy que mon esprit trop accaparé par ses peurs ne parvenait pas à fonctionner normalement. Ma tête lourde se baissa, et évasif tel un pantin je toisais le sol d'une lueur terne et sans vie. Seul mon buste se soulevait rapidement quand mes bras puissants vinrent à frémir par quelques soubresauts.

« Je ne suis pas... claustrophobe. » L'agressivité reprit ses droits, engoncée dans une fierté de mâle alpha qui me poussait à siffler n'importe quoi, même les pires absurdités, tant que je pouvais réfuter ses dires. Bien sûr que j'étais claustrophobe. Bien sûr que je ne l'acceptais pas. Et de savoir Joy au courant de ma faiblesse meurtrissait d'avantage mon égo qui ne le supporterait pas. Parce que j'avais été son amant fougueux, puis son assaillant menaçant. Je ne voulais pas être relégué au rang d'un faiblard. Une nouvelle bouffée d'air, trop courte, trop rapide, trop sèche, s'enchaîna sur une autre, puis une autre encore. Toujours, à l'infini, m'épuisant de secondes en secondes. Mes mains déjà meurtries trouvèrent refuge quelque part sur une planche de l'étagère, et mes doigts se resserrèrent contre la rudesse du bois à en faire blanchir les joints. Souffrir pour penser à autre chose. « Je n'ai juste aucune envie de partager mon oxygène avec une Weasley. Dégage ! » Mes yeux de loup braqués sur Joy n'étaient plus que menace promulguée sous la souffrance de la bête lui jappant d'aller se poster à l'autre bout du placard. Car sitôt mes mots fielleux crachés, mes prunelles s'allumèrent de peine et de douleur, mes traits durcis par la colère se radoucirent, et mon regard las se plaqua de nouveau au sol. Un mensonge pour me sauver la face.
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MessageSujet: Re: GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off   GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off EmptyVen 13 Juil - 18:50



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Elle n'avait jamais aimé les endroits clos, exigus et sombres ; mais là, , elle les abhorrait carrément. Non pas qu'elle exécrait tout particulièrement Loki, elle n'avait jamais ressenti de réel mépris à son égard – c'était même plutôt le contraire –, mais elle ne se sentait pas totalement à l'aise en sa présence. Elle savait pertinemment qu'avec quelqu'un d'autre dans ce placard, même un illustre inconnu, elle aurait eu bien moins de mal à rester sereine et impassible. Son regard sombre avait le don de la déstabiliser, elle, je m'en foutiste par excellence. Joy subissait un terrible combat intérieur pour ne pas frémir sous le regard trop insistant à goût de Greyback sur elle lorsqu'elle tenta d'ouvrir la porte d'un coup de baguette. Elle intercepta vaguement les yeux du Serpentard river vers ses poings, meurtris d'avoir trop frappé, trop violemment, contre cette maudite porte de placard. Cette prison dont ils étaient les deux détenus. Captifs entre quatre murs. Et Loki, emprisonné dans sa peur de ces maudits espaces clos. Elle ne daigna pas même le regarder lorsqu'elle vint lui demander s'il avait une idée pour quitter ce placard et, pour sa part, partir trouver Peeves pour lui faire passer un sale quart d'heure. « Non... » Elle poussa un faible soupir, rangea sa baguette sous sa robe de sorcier, dans la poche arrière de son short de pyjama, et repartit s'adosser contre le mur du placard, face à lui. Elle ferma un bref instant les yeux, réfléchit encore un peu à un autre sortilège pour enfin pouvoir sortir de là.

« Je ne suis pas... claustrophobe. » Face à son agressivité, un sourire sincèrement amusé vint se hisser sur les lèvres de Joy tandis qu'elle se décidait enfin à regarder Loki dans les yeux. L'orgueil démesuré et la mauvaise foi du jeune homme avaient toujours eu le don de la faire rire. Elle haussa les épaules, l'air nonchalante. « On a tous peur de quelque chose, tu sais ? » Après tout, il n'avait pas à avoir honte d'être effrayé par les endroits fermés. Il était claustrophobe, et alors ? D'autres avaient peur de l'eau, des clowns, ou des morts. Elle ne comprendrait certainement jamais les orgueilleux, les fiers et arrogants. C'était idiot. Idiot de se comporter ainsi, à vouloir toujours être le meilleur, ne jamais laisser transparaître de faiblesse, paraître sans faille. À ses yeux, ça rendait tous ces gens plus creux, s'étouffant dans leur orgueil à la moindre contrariété, trop préoccupés à se façonner afin de sembler parfaits pour vivre pleinement. Sa respiration saccadée, Loki semblait à bout de nerfs et elle pensa être trop calme par rapport à la situation ou par rapport à son interlocuteur. « Je n'ai aucune envie de partager mon oxygène avec une Weasley. Dégage ! » Elle écarquilla brièvement les yeux, sous le coup de la surprise. Blessée, aussi, qu'il puisse penser ainsi. Depuis son entrée à Poudlard, elle était souvent sujette à quelques moqueries, à propos de son appartenance à la tribu Weasley ou de son statut de traite à son sang. Alors, plutôt que de se taire, d'avancer la tête baissée et de subir silencieusement les mesquineries des Serpentard de sang-pur, elle avait fini par clamer haut et fort être fière de sa famille, au même titre que son sang. Elle défendait ces pseudos tares, les griffes dehors, son instinct de lionne éveillé, faisant fierté à sa maison.

Les yeux fauves de Loki se posèrent sur le sol tandis que les siens étaient rivés sur lui. Moins dur dans son expression, moins agressif, elle le trouva largement plus séduisant ainsi. « Je pensais que tu valais mieux que ça, Greyback. », souffla-t-elle, impassible, le visage lisse et le regard dénué de toutes expressions. Elle le fixait encore, la bouche presque close, comme si ses lèvres refusaient désormais de s'entrouvrir pour lui adresser le moindre mot. Elle ne lui aurait jamais dit mais, en se rendant compte de sa claustrophobie, il avait gagné dans son estime, ce qu'il avait immédiatement perdu avec ses mots méprisants et son agressivité naturelle. Elle poussa un autre soupir, se décolla lentement de la paroi du placard et détourna légèrement le regard. « Et puis, ça ne te dérangeait pas, il y a trois ans. On peut même dire qu'on partageait plus que de l'oxygène. », lâcha-t-elle d'une voix totalement neutre masquant sa légère gêne en parlant aussi ouvertement de leur ancienne idylle. D'une démarche apparemment confiante, elle s'approcha lentement de lui. Sans prévenir, elle se saisit des poings du jeune homme, et les fit lentement tourner dans ses mains, rouges, meurtris même. Ces blessures lui rappelèrent les fois où, alors qu'ils passaient leurs nuits ensembles, elle apercevait les cicatrices et bleus qui meurtrissaient la peau du Serpentard. Comme s'il s'était battu. Elle ne s'était jamais résolue à soupçonner la mère du jeune homme, à cause de son enfance presque idéale, avec des parents aimants quoiqu'Angelina fut un tantinet sévère, plus pour combler le côté lascif de de George. Alors, imaginer une mère battre son enfant, certainement pas, non.

Elle observa les dégâts sur les poings de Loki, et constata que c'était néanmoins superficiel. Elle lâcha l'une des mains du Serpentard pour se saisir de sa baguette, dans sa poche. Une fois saisie, elle la pointa sur les poings de Greyback. « Vulnera Samento. », répéta-t-elle trois fois, chantonnant presque la formule. Une fois les poings du brun de nouveau intacts, elle les lâcha doucement, plutôt satisfaite du résultat. Ses yeux se levèrent d'eux-même jusqu'à effleurer du regard la clavicule de Loki, à son propre niveau. Elle avait beau avoir rompu l'unique contact physique entre eux, elle ne trouva pas même la force de s'éloigner. « Et sinon, qu'est-ce que tu fichais dans les couloirs à une heure pareille ? », demanda-t-elle, l'air de rien, quoique sa voix fût un peu plus rauque que d'habitude. Elle voulait l'aider à oublier momentanément ces quatre murs clos qui les entouraient plus pour voir de nouveau ce garçon terriblement humain qu'elle avait aperçu quelques minutes plus tôt, plutôt que d'échapper à une crise de démence de la part de Greyback.


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MessageSujet: Re: GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off   GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off EmptyVen 13 Juil - 23:02

Peut-être, sans doute même, étais-je allé trop loin. Livrer notre idylle en pâture pour mieux couvrir ma faiblesse n'était décemment pas la chose la plus intelligente qu'il m'était donné de faire. Pour autant je ne sentais pas les affres de la culpabilité m'assaillir ; après tout nous avions bien assez survécu à ces trois ans de mutisme et d'indifférence pour peut-être en amorcer trois autres encore, et je me doutais bien que cracher mon soit-disant mépris envers les Weasley ne la toucherait pas. Aucun dédain ne m'habitait réellement quant à son sang par ailleurs, mais je n'avais su que montrer les crocs pour dissimuler ma honte : plutôt cracher mon faux dégoût envers elle, que d'assumer cette faille qui me faisait tant souffrir. Non je n'étais pas claustrophobe, oui j'abhorrais me retrouver dans un espace confiné en compagnie d'une traitresse à son sang. C'était là mes dires officiels, mais officieusement je n'en avais que faire. Dans ce lieu étriqué, je me livrais d'avantage à une bataille intérieure qu'à une joute engagée avec mon ancienne amante ; et diable que j'aurais pu lui en vouloir pourtant, au même titre qu'elle avait bien des raisons de me siffler quelques remarques acerbes. Soucieux de la voir s'éloigner pour ne pas voir ses yeux s'habiller d'une doucereuse pitié, j'optais pour la facilité : l'agressivité. Car muré dans cette panique qui comprimait mes poumons et greffait à ma gorge quelques coups lents s'apparentant à des jappements furtifs, je ne savais reprendre le contrôle de moi-même et me surprenais à tanguer, vaciller, aboyer dans le pire des cas... Une attitude qui ne renfrogna pas plus la belle Gryffondor sinon qui l'exaspérait, puisque ce fut dans un soupir qu'elle daigna venir à moi, ignorant avec superbe ma dernière invective. « Je pensais que tu valais mieux que ça, Greyback. » J'aurais pu éclater d'un rire guttural à sa remarque teintée d'hypocrisie. J'aurais pu, si la peur ne s'amusait guère à contorsionner mes poumons et mes entrailles tel un chasseur tordant le cou de son gibier. Tacite, je préférais garder avidement cet oxygène dont la rareté m'exaspérait. « Et puis, ça ne te dérangeait pas, il y a trois ans. On peut même dire qu'on partageait plus que de l'oxygène. » « Oui, il y a trois ans. » soufflais-je avec insolence avant de rouler mes yeux fauves vers le plafond. Ce besoin de renchérir à tout prix quant à notre idylle m'était si spontané qu'il apparaissait comme vital. L'envie de teindre mes propos de reproche et de sombre dérision, d'appuyer sur le nombre d'années qui nous séparait en ayant creusé le tombeau de l'indifférence muette, de pointer le fait qu'à présent rien n'était comme avant, semblait intarissable.

L'avantage de ce petit échange électrique était qu'au moins je me concentrais sur bien autre chose que ma respiration et ce tournis qui embrumait ma tête. Mon esprit focalisé sur le sens de ses paroles et sur les souvenirs qu'elles provoquaient, il suffoquait alors bien moins. Preuve en était que je sus tenir la barre alors que la demoiselle se postait devant moi. « Et franchement, ça te va bien de dire ça. Toi qui ne supporte pas d'être vue en compagnie d'un Serpentard, on ne peut pas dire que tu brilles non plus par ta tolérance. » Mes dents grincèrent de mauvaise foi, quand bien même je n'avais pas tout à fait tort. Je refusais d'endosser le rôle de seul persécuteur alors que nous étions bien deux à avoir assassiné notre histoire et à aujourd'hui nous parler tels des étrangers. Ce fut cependant surpris que je la vis prendre mes mains dans les siennes, dans une douceur qui ravivait la flamme de mes souvenirs et que je n'avais su encore possible. Plaquant mon regard terni par l'angoisse sur mes poings ankylosés, j'observais comme fasciné les tours de magie blanche qu'elle me prodiguait pour me guérir. Sitôt sa voix chantante tue, les plaies se résorbèrent d'elles-même pour laisser une peau intacte et nette, nue de toute souffrance. « Merci... » Une marque de politesse, tout de même, alors que le regard toujours fixé sur mes poings que je malaxais distraitement, j'avais cet étrange sentiment d'être ailleurs. La claustrophobie avait de cela de vicieux qu'elle ne s'oubliait pas : au mieux elle s'atténuait, mais continuait de s'insuffler en vos veines avec perfidie, secouant votre coeur et vos poumons de maux discrets mais bien présents.

« Et sinon, qu'est-ce que tu fichais dans les couloirs à une heure pareille ? » Sa voix si familière me ramena bien vite à moi, et je dus arracher mes prunelles absentes de mes mains pour les poser sur le visage de Joy. Proche, si proche que je ne pus malgré moi que la dévisager, contemplant ses traits doux comme un vestige glorieux du passé. « Je m'entraînais. » fis-je aussitôt dans un certain aplomb bien destiné à omettre deux trois détails importants sur la magie noire que je pratiquais en vérité. Et face à son scepticisme apparent, je rajoutais alors : « Je tiens à avoir mon diplôme. Je ne supporterais pas de faire une année de plus ici. » Un silence braqué dans le sérieux de mes propos, et sans même me rendre compte que ma claustrophobie se faisait latente malgré cette fébrilité apparente, je continuais volontiers la conversation, curieux. « Et toi ? »
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MessageSujet: Re: GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off   GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off EmptySam 14 Juil - 17:45



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Deux semaines. Ils n'étaient sortis ensembles que deux semaines et pourtant, à voir la tension qui régnait dans ce placard exigu, on aurait dit que leur vécu commun était trop chargé. La rancune, trop tenace. L'amertume, qui animait leurs mots et leurs gestes. Mais, malgré l'intensité de leur brève idylle, leur amour de la liberté avait pris le pas, les incitant à mettre fin à une relation qui aurait tôt fait de les emprisonner dans un quotidien morne, ou au milieu de moult concessions à faire pour voir leur couple tenir. Et ce n'était certainement pas un sacrifice que l'un ou l'autre était prêt à faire. Au final, ce n'était rien, deux semaines. Alors, pourquoi usait-il de tant d'agressivité et de mépris à son égard ? Et pourquoi se sentait-elle si gênée lorsqu'il la regardait avec trop d'insistance ? « Et franchement, ça te va bien de dire ça. Toi qui ne supporte pas d'être vue en compagnie d'un Serpentard, on ne peut pas dire que tu brilles non plus par ta tolérance. » Elle eut un vague sourire las à son intention. Joy mettait un point d'honneur à ne pas juger, en fonction du sang, du nom, ou de quoique se soit d'autre. Les Serpentard était simplement l'exception qui confirmait la règle. « Je juge sur la maison, donc sur ton caractère. Mais toi, tu me juges sur ma famille et mon sang, quelque chose dont je ne suis même pas la fautive. », répondit-elle calmement, refusant de céder à la violence des dires de Loki, à son apparent dégoût envers les Weasley, et envers elle. Elle avait l'avantage de ne pas être colérique, de savoir garder son calme, et d'être imperméable aux sautes d'humeur des autres. Une facette de sa personnalité bien utile en présence de Greyback, et de sa tendance à devenir rapidement agressif.

Elle passa quelques secondes à soigner les plaies du brun. « Merci... » Ses yeux vairons toujours posés sur les poings du Serpentard, un fin sourire ourla doucement ses lèvres. Paisible, alors que Loki semblait enfin oublier son besoin d'être mauvais avec elle. De la rejeter. C'était une réaction totalement récente, après trois années passées à se comporter tels deux étrangers. Un soir et quelques verres avaient suffi à changer la donne. Auparavant, lorsqu'elle l'apercevait dans les couloirs, elle prenait simplement soin de ne pas le regarder. Et lorsqu'il n'était pas là, son souvenir ne venait pas même effleurer son esprit. Mais depuis ces derniers jours, tout avait changé. Un sentiment curieux qu'elle pourrait presque assimiler à une envie, de le voir, sans pouvoir en expliquer la raison. Peut-être se rassurer elle-même, ne redoutant pas le moment où elle croiserait au détour d'un couloir en sachant déjà où il se trouvait ? Elle n'en savait trop rien. Paradoxalement, lorsqu'il était enfin dans son champ de vision, elle n'avait plus qu'une envie : s'éloigner. Sa présence, comme son absence, ne savaient pas la satisfaire et elle n'aspirait plus qu'à retrouver l'indifférence dans laquelle ils s'étaient plongés suite à leur rupture.

Elle lui demanda ce qu'il pouvait bien faire dans les couloirs, voulant d'abord lui faire oublier sa claustrophobie, mais aussi, poussée par la curiosité. Elle sentait son regard peser sur elle et, pour cette raison, ne parvint pas à détacher le sien des épaules du jeune homme. « Je m'entraînais. » Elle arqua un sourcil, intriguée. Elle n'eut pas le temps de poser la moindre question qu'il continuait déjà ses explications. « Je tiens à avoir mon diplôme. Je ne supporterais pas de faire une année de plus ici. » Joy esquissa un sourire amusé. Il y avait bien des choses qu'elle ne comprenait pas chez Loki, son envie de quitter l'école, entre autres. Elle se sentait bien à Poudlard. En terrain conquis. Sa famille lui conseillait constamment d'en profiter, que ces sept années feraient parties des plus belles de sa vie. Et, si elle n'avait jamais apprécié les cours et l'éducation en général, le château lui inspirait un attachement tout particulier. « Et toi ? » Elle leva doucement les yeux et tapota ses lèvres de ses longs doigts, comme si elle réfléchissait à sa réponse. « Je n'arrivais pas à dormir. » Comme pour attester ses dires, elle souleva lentement sa robe de sorcier, laissant entrevoir le bas de ses jambes totalement dénudées pour ne porter qu'un short et un simple tee-shirt en guise de pyjama. « J'ai donc quitté mon dortoir en comptant déposer le dernier prototype de mon père devant les portes de la Grande Salle, pour le tester. » Elle leva doucement les yeux au ciel. « Mais, il y a eu un raté : le bruit a alarmé un professeur et j'ai failli me faire cramer. » Et tout ça, par la faute de Peeves, se retint-elle d'ajouter, sous peine que l'esprit frappeur soit encore dans les parages et n'envisage de les libérer, dans un élan de bonté insoupçonné. Elle soupira légèrement, en se rappelant de la boîte qui devait encore se trouver dans le hall, à attendre qu'un professeur, le concierge ou un préfet ne tombe dessus pour qu'elle soit une nouvelle fois envoyée dans le bureau du directeur, puis collée. C'était connu à Poudlard, les farces et attrapes en tout genre, c'était généralement du grand art, made in Weasley. Elle leva de nouveau les yeux au ciel, puis lui sourit.

Elle s'accula à la paroi du placard, trouvant une fascination inexpliquée au plafond – ou tout autre endroit autre que Loki –. À défaut de trouver un moyen de s'échapper, Joy chercha dans ses souvenirs un sortilège capable de fracasser la tête d'un esprit frappeur. « Tu connais un sortilège pour foutre une raclée à Peeves, toi ? » Elle passa sa main dans les cheveux, presque nerveuse et souffla lentement. C'était idiot. Irrémédiablement idiot. Tellement idiot qu'elle éclata de rire. Une poignée de secondes s'écoula tandis que le rire de Joy brisait le silence nocturne dans lequel le château était plongé. Elle se ressaisit rapidement, essuya une larme unique au coin de son œil et adressa un sourire sincère à Loki, pour une raison inconnue. Elle avisa le regard quelque peu surpris du Serpentard – sans doute n'avait-il pas l'habitude de traîner avec des gens dans son genre – et sourit de plus belle, amusée. « Ne cherche pas à comprendre, je suis comme ça quand je n'ai pas mes sept heures de sommeil. »[/color] Elle sourit une nouvelle fois, encore, comme si c'était la seule chose qu'elle savait encore faire, et se sentit soudainement plus apaisée.


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MessageSujet: Re: GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off   GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off EmptyLun 16 Juil - 13:14

« Je n'arrivais pas à dormir. » Typique. Mais en toutes probabilités je ne m'attendais pas à ce que la Gryffondor ne me livre ses véritables raisons ; les sorties nocturnes n'étaient que peu ou proue assimilables à des activités avouables. Une virée licencieuse dans la salle sur demande avec son amant du moment, la profanation du sacro-saint bureau du professeur de potions dans lesquelles fioles et autres mixtures promettaient gloire ou vengeance, quelques tours moqueurs à soumettre à la Maison ennemie... Les murs de Poudlard regorgeaient de tentations pour tout élève se respectant, et lorsque l'un de nos comparses se faisait prendre la main dans le sac par un enseignant ou toute autre figure d'autorité, il se contentait de hausser les épaules ou de lever ses yeux paniqués sur son interlocuteur, pinçant ses lèvres d'appréhension avant de souffler une excuse telle que l'insomnie passagère. Une décharge vieille comme le monde qui, si elle ne dupait pas l'adversaire, avait au moins le mérite d'attirer un tant soit peu sa miséricorde lorsque la chance était au rendez-vous. Ainsi je toisais la brunette d'un regard peu convaincu, mais puisque je m'épuisais déjà à occuper mon esprit et emplir mes poumons sans les martyriser pour autant, je préférai me montrer sage et ne pas faire appel au sarcasme. Trop fatigué pour faire la guerre, j'avais abandonné les armes devant l'ennemie en me contentant de souffler un « Ah. » sceptique et voltairien, sans pour autant développer ma pensée. Et pourtant...

La belle souleva sa robe non sans m'arracher un bref hoquet de stupeur ; non pas que j'étais pudique et prude au contraire, mais son geste si spontané ne m'avait guère laissé le temps de réfléchir. L'espace d'une demi-seconde, je me demandais pourquoi la jeune fille s'empressait de me dévoiler son intimité, quand bien même j'avais toujours adulé ses formes et que telle vue demeurait plus qu'agréable. Avisant aussitôt un short faisant office de pyjama, je compris mieux l'envolée de son geste et esquissai un sourire amusé, presque railleur envers moi-même. A trop la voir telle une rose à épines, j'en avais oublié son côté espiègle et mutin, le tout desservi par cette fraîcheur spontanée qui m'avait tant plu à l'époque. Bien obligé de la croire à présent, j'écoutais son récit d'une oreille curieuse et attentive. « J'ai donc quitté mon dortoir en comptant déposer le dernier prototype de mon père devant les portes de la Grande Salle, pour le tester. » Intrigué, je ne soumettais pas encore la demoiselle à la Grande Inquisition en la matraquant de questions. Je savais Joy proche de son père à l'époque, ce qui en somme creusait entre nous un fossé d'incompréhension. Nos visions si différentes du cocon familial et des relations inhérentes, nous avaient amenés à tant de quiproquos que nous avions fini par un commun accord de ne plus en parler entre nous. Néanmoins je ne pouvais nier que cette histoire de prototype sonnait comme intrigant à mes oreilles, moi qui par ailleurs était un curieux de nature. Un bien vilain défaut qui m'avait tant de fois attiré de bien vilains ennuis. « Mais, il y a eu un raté : le bruit a alarmé un professeur et j'ai failli me faire cramer. » Un sourire en coin, creusant une fossette rieuse dans le creux de ma joue et je ne pus m'empêcher de susurrer quelque taquinerie : « La discrétion n'a jamais été ton fort. » Ceci dit, je n'étais pas moi-même un maître de la tempérance... surtout au vu de notre dernière altercation qui avait fait jaser les langues de vipères. Durant plusieurs jours, les couloirs ne sifflaient plus que les menaces violentes que j'avais proférées envers Joy, attisant par ailleurs l'inimitié déjà naturelle des Gryffondors et des Serpentards. Ces derniers s'enorgueillaient de ma suprématie féroce lors de cette fameuse soirée, prompts à faire peur à quelques lionceaux, quand les rouge et or n'y avaient vu que pulsion primitive qui valait bien de protéger Weasley de toute attaque. En outre, toute altercation entre nos deux Maisons ne manquait jamais de faire de remous.

Un silence de nouveau, rythmé par mes respirations saccadées qui se faisaient néanmoins moins prononcées, ponctué par ses oeillades lancées vers le plafond trahissant soit une gêne soit un agacement de se trouver enfermée avec un vert et argent, et je la vis s'acculer contre la paroi du mur. Instinctivement, j'imposais à mon tour de la distance en amorçant quelques pas en arrière jusqu'à heurter l'un des murs et de m'y laisser glisser. Assis sur le sol rugueux, genoux ramenés à moi et avant-bras posés sur leur pointe osseuse, j'avisais d'un air absent les dalles plongées dans l'obscurité. La nuit promettait d'être longue et rudement inconfortable. « Tu connais un sortilège pour foutre une raclée à Peeves, toi ? » perça soudain sa voix dans l'immensité silencieuse de notre gêne. Prunelles fauves posées au sol, je me contentai de secouer la tête négativement, sans chercher la conversation ni me soulever de question. Car de toute évidence son interrogation n'était que purement rhétorique et n'engageait en rien d'échafauder des plans bancals pour faire payer un esprit frappeur. Cette attitude presque blasée qui m'habitait eut pourtant tôt fait d'être gommée par le rire nerveux mais contagieux de Joy, qui même dans pareille situation ne semblait pas se laisser gagner par la noirceur. Là où je m'enfonçais dans les ténèbres, peur panique criblant mon ventre et regard attaché dans les recoins sombres, elle égayait les lieux par la lumière de son rire cristallin. Relevant instinctivement les yeux vers la demoiselle, je ne sus cependant pas cacher ma surprise. « Ne cherche pas à comprendre, je suis comme ça quand je n'ai pas mes sept heures de sommeil. » « Je sais. » Un bref sourire, un murmure suave, et un aveu pour témoin : « J'ai pas l'habitude de traîner avec des gens qui piquent des fous rire à tout va. Mais c'est plutôt agréable. » Toisant la lueur mutine pointant dans le regard de Joy, je me souvenais soudain de l'inimitié que nous nous étions promis et, ayant peur d'abaisser au plus bas mes barrières défensives, je me contentais de rajouter un peu pris au dépourvu mais toujours d'un grain de voix plus sombre : « ...Les proies les plus faciles à traquer sont forcément les moins discrètes. Penses-y. » Une menace réelle ou un simple avertissement ? L'un et l'autre peut-être, quoique desservant d'avantage mon désir farouche de ne pas trop pactiser avec l'ennemi. Je n'avais pas oublié l'altercation ni les trois ans d'indifférence, revanchard que j'étais.

Après un bref silence où ma tête brune flirtait pensivement avec le mur, je laissais mes pensées vagabonder ici et là, me rappelant les dires de Joy qui me poussèrent, cette fois, à lui poser quelques questions : « ...Quel prototype ? » Curiosité, quand tu nous tiens.
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MessageSujet: Re: GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off   GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off EmptyVen 27 Juil - 9:26



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Il y avait quelques années, ça n'aurait pas été très surprenant de les surprendre en dehors de leurs dortoirs respectifs, tous les deux. Du temps où ils avaient partagé, ou plutôt consumé, leur idylle. Ils n'avaient jamais su faire les choses à moitié, passionnés comme ils étaient et, une fois toutes les nouveautés déjà essayées, alors que la routine menaçait de pointer le bout de son nez et les sentiments, toujours planqués dans la pénombre, attendant le moment propice pour se manifester, ils avaient mis un point final à cette histoire. À cette époque, ils se seraient surpris dans ce placard à balais, sans s'être concertés, qu'il n'y aurait pas eu ce malaise qu'elle ressentait. Ça aurait été beaucoup plus simple et, plutôt que de vouloir m'être de l'écart entre eux, elle aurait profité de cet instant de solitude, avec lui. De la même manière, autrefois, si elle avait relevé sa robe de sorcier, ce n'était pas pour attester ses dires et lui prouver qu'elle avait réellement tourné plusieurs heures dans son lit, cherchant vainement le sommeil. Joy préféra se consacrer à son explication tandis que le Serpentard semblait l'écouter d'une oreille attentive. À la mention de la dernière invention de son père, elle crut apercevoir une brève lueur illuminer ses iris fauves. Intrigué sans doute. Elle ne put s'empêcher de sourire avant de continuer. « La discrétion n'a jamais été ton fort. » Elle s'arrêta brutalement de parler et vrilla son regard dans le sien, ne cherchant pas même à cacher sa surprise. Elle ne se serait jamais attendue de la part de Loki à ce qu'il lui fasse quelques remarques qui, bien qu'indirectement, les auraient reliés à leur histoire passée. Elle avait pourtant cru comprendre, lors de leur dernière entrevue, que cette relation était tabou et qu'ils avaient tout intérêt à continuer de se considérer tels deux étrangers. Néanmoins, elle se ressaisit rapidement, sourit et lui tira gentiment la langue. Gaminerie persistante, certainement l'une des choses qu'on lui reprochait le plus souvent : elle n'avait pas envie de se comporter comme une adulte. Non pas par manque de maturité – contre toute attente, elle savait l'être – mais, de la même manière que les relations amoureuses, par peur d'être emprisonnée et de perdre sa précieuse liberté. Et ça, c'était ce qui comptait le plus, à ses yeux. Elle se souvenait que c'était déjà comme ça entre eux, à l'époque. Il ne manquait jamais de lui lancer quelques taquineries innocentes auxquelles elle ne répondait que par une légère moue boudeuse ou, comme à cet instant, en riant de sa personne avec lui.

Le silence retomba, Greyback avec lui lorsqu'il se laissa glisser le long du mur jusqu'au sol. Elle passa les quelques secondes suivantes à élaborer quelques plans bancals pour se venger de Peeves, puis éclata de rire, sous le regard presque ahuri du Serpentard. Elle justifia cette attitude – peut-être déplacée – par un manque flagrant de sommeil. « Je sais. »[/color] Contre toute-attente, elle rougit malgré elle. Souvenirs de nuits blanches passées ensemble, plutôt que dans les bras de Morphée. « J'ai pas l'habitude de traîner avec des gens qui piquent des fous rires à tout va. Mais c'est plutôt agréable. » Si ça n'avait pas été Loki Greyback, elle lui aurait certainement proposé, joueuse, de traîner un peu plus avec elle pour s'habituer à ce genre de personnalité. Au lieu de quoi, elle se contenta de lui sourire gentiment, sourire qui eut tôt fait de s'effacer lorsqu'il continua, moins amical : « …Les proies les plus faciles à traquer sont forcément les moins discrètes. Penses-y. » Elle le toisa silencieusement quelques instants, se demandant l'espace d'une seconde s'il ne faisait pas une référence, à peine voilée, à sa menace de la dernière fois. Peut-être qu'au fond, cette nuit ne serait qu'une armistice d'une guerre qui reprendrait de plus belle dés le lendemain. Il leur avait suffi de quelques minutes passées l'un à côté de l'autre, obligés de reconnaître qu'ils n'étaient pas aussi étrangers l'un à l'autre pour que l'indifférence se mue en un autre sentiment. « Peut-être que ces proies-là veulent être traquées ? » Dans sa voix perçait un sincère amusement car, plutôt que de sombrer dans la peur pour de simples paroles en l'air, Joy préférait, fidèle à elle-même, prendre ces potentielles menaces à la légère. Elle se mordilla la lèvre inférieure aussitôt sa phrase terminée. Ce n'était certainement pas approprié de lui parler ainsi, contraire aux convenances qui voulaient qu'on évite de toujours remettre de vieilles idylles sur le tapis. Sa mère aurait sans aucun doute piqué une crise en la voyant parler ainsi. Mais, comme le disait souvent sa grand-mère, elle n'avait pas fini de se faire remarquer, profondément anticonformiste comme elle l'était. Molly et Angelina Weasley en étaient presque venues à s'arracher leurs cheveux en tentant de lui inculquer quelques règles de savoir-vivre, en vain, puisque les consignes et ordres entraient par une oreille pour ressortir par l'autre aussitôt après. Ça avait toujours eu le don de faire rire son père. Et, à cette pensée, elle se souvint de son invention, postée devant les portes de la Grande Salle, attendant sagement que l'on vienne la cueillir pour lui offrir une autre heure de colle et la condamner à un Noël passé au château, plutôt qu'au Terrier.

Contre toute attente, la voix grave de Loki s'éleva dans les airs et elle manqua de sursauter, encore plongée dans ses pensées. « …Quel prototype ? » Toujours debout, acculée au mur, elle dut baisser les yeux pour croiser le regard fauve du jeune homme. Elle se pencha doucement en avant, eut un large sourire, propre aux enfants qui viennent de faire une bêtise, et posa doucement son index sur ses lèvres rieuses. « C'est un secret. », susurra-t-elle, amusée. Elle le savait curieux de nature, et songea un instant qu'en piquant ainsi sa curiosité, elle saurait lui faire davantage oublier les quatre murs qui les cloîtraient dans ce maudit placard pour la nuit. C'était pourtant monnaie courante, qu'elle déambule dans les couloirs, en essayant les dernières farces et attrapes de son père. Cela faisait bien une vingtaine d'années que George Weasley était particulièrement inventif, Joy restait persuadée qu'il voulait combler le manque de Fred, compenser toutes ses inventions que son jumeau n'inventera jamais. Ainsi, elle n'avait plus qu'à se rendre à Pré-au-Lard, se saisir des derniers cartons, et de tester le tout arrivée à Poudlard. Ça devait en exaspérer pas mal, surtout les Serpentard – généralement victimes des mauvaises blagues –, mais elle s'en foutait royalement. C'était un lien qu'elle jugeait privilégié avec son paternel, et elle n'aurait arrêté ça pour rien au monde, malgré les menaces d'heures de colle supplémentaires – c'était déjà une habituée après tout –, ou les réprimandes maternelles et toutes les promesses de punitions improbables si elle ne cessait pas d'accumuler autant de retenues en si peu de temps. Ça avait surtout le don de la faire rire, de voir tous les autres s'énerver devant des plaisanteries aussi innocentes. Elle observa un bref instant Loki, railleuse. « Tu n'auras qu'à passer à la boutique de Pré-au-Lard, la semaine prochaine. Ce sera mis en vente. »Le Serpentard ne semblait plus aussi obsédé par cet endroit confiné, presque calme par rapport à tout à l'heure. Elle ignora si elle était en droit de le faire, mais elle se félicita intérieurement qu'il ne l'ait pas encore étranglée sous l'emprise d'une folie passagère. La proie ne sera pas traquée ce soir, pensa-t-elle, peut-être à tort.


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MessageSujet: Re: GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off   GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off EmptyDim 5 Aoû - 15:39

Peut-être mentionnais-je de trop l'ancienne idylle. Peut-être que cette asphyxie martyrisant mes poumons me montait à la tête et que, perdu dans mon trouble agité qui se heurtait à cette porte fermée à clé étriquant mon espace, je me raccrochais à un vestige de passé rassurant. Ou bien nostalgique... qu'en savais-je. Je n'ignorais pas pourtant que mes dires faisaient écho à mes menaces, lesquelles vociférées avec virulence avaient été émises de mes tripes et moins de mon état d'ébriété avancée. Je me souvenais avoir haï profondément Joy cette nuit là, et d'avoir porté dans le creux de mes prunelles féroces toute cette détermination à vouloir lui tordre le cou. Je n'avais rien oublié, quoiqu'en trahissent mes mots aujourd'hui plus posés et plus avenants. Quoique, je n'avais pu m'empêcher de proférer une ultime menace, épinglant Joy à mon tableau de chasse lorsque trop arrogant je la comparais à une proie... Bien légère intimidation par ailleurs, car mon attitude de ce soir n'avait rien de carnassier. Plutôt que de tapisser les murs du sang de Weasley, je les repeignais des couleurs de notre passé. Il me fallait me ressaisir. « Peut-être que ces proies-là veulent être traquées ? » Sa voix, suave de tout sous-entendu, eut le mérite de faire porter à son visage opalin mon regard premièrement intrigué. Surpris sans doute d'une telle réplique que j'aurais pensé acerbe, j'en demeurais muet et ne pouvais m'empêcher de dévisager la demoiselle qui pinça ses lèvres en une gêne furtive. Incapable de détourner mes yeux pénétrants, billes ambrées et charbonneuses accrochant à sa lumière toute la torpeur indicible qui me secouait alors, je ne savais dire quelles émotions me traversaient en l'instant. Trouble, surprise – agréable et déconvenue – , amusement léger, détermination carnassière... Rien qui ne ressemblait à de l'indifférence toutefois, et c'était bien cela qui agitait mes tourments. Comment était-ce possible que cette ancienne amante ne pique aujourd'hui mon intérêt, là où autrefois tout n'était que néant et dédain entre nous.

Mes lèvres ne surent demeurer taciturnes plus longtemps cependant, persiffleuses et arrogantes, elles laissèrent s'échapper un sifflement semblable à un râle de plaisir, à un soupir dédaigneux, à un murmure guerrier. Quelques paroles prononcées d'un timbre si bas qu'elles en étaient à peine audibles ; par ailleurs elles étaient moins destinées à la jolie brune qu'à moi-même, plongé dans une léthargie vaporeuse. « Alors elles sont suicidaires. » Chamboulé par ces étranges échanges qui cousaient les fils défaits d'une idylle ancienne et avortée, je reportais mes yeux devant moi, un peu hagard, un peu confus, un peu tourmenté. Le parfum de l'hémoglobine ferreuse, goût exacerbé pour la menace et la vengeance sanguinaire, n'était plus. A mon grand désarroi. Je ne souhaitais pas me sentir troublé par une demoiselle qui avait su m'oublier si rapidement ; fierté masculine oblige, égo de loup exacerbé, car moi-même avait balayé notre idylle d'un seul revers de la main.

Je ne pouvais nier toutefois que sa présence apaisait un tant soit peu mes craintes et assouplissait ma nuque raidie par l'angoisse. Quand bien même je sentais la mécanique de mon coeur se rouiller sous le joug de la peur, je pouvais tout du moins rester là dans un coin d'ombre sans chercher à démolir une porte qui n'y était pour rien. Il me fallait parler, encore et toujours, pour oublier l'endroit étriqué et gommer la fausse idée d'un oxygène quasi inexistant. Sur cet ersatz de pensée, je pris malgré moi une immense bouffée d'air qui obstrua mes poumons plus qu'elle ne leur en fut salvateur. Mais notre conversation affranchissait mes troubles et m'engageait à ne jamais me taire trop longtemps. C'est ainsi que, piqué par une curiosité que je taisais à l'accoutumée – surtout en présence de mes 'ennemis' – je ne pus que vouloir en savoir d'avantage sur cette histoire de prototype. Je me souvenais d'une Joy pétillante et imprévisible, j'en déduisais qu'elle n'avait pas changé. « Tu n'auras qu'à passer à la boutique de Pré-au-Lard, la semaine prochaine. Ce sera mis en vente. » Un bref silence qui ne se fit ni hostile ni oppressant, mais reflétant seulement le cheminement de mes pensées qui enfin se muèrent en quelques mots soufflés avec justesse : « Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. » Cette fatalité un peu rustre me collait à la peau ; parce que nous avions tourné la page je me sentais obligé de refuser tout comblement de ce fossé que nous avions creusé au fil des ans. De la fierté peut-être, de la résignation sans doute, la certitude que c'était plus sage ainsi également. « Ce soir c'est notre trêve, parce qu'on n'a pas le choix. Mais une fois sortis on sait très bien tous les deux qu'on ne s'adressera pas même un regard... Franchement, ose me dire qu'on se parle parce qu'on s'apprécie. Il faut bien passer le temps et me retenir pour ne pas que je m'en prenne à la porte. » Pointant mon index dans un coin sombre de l'étagère, j'esquissai une moue joueuse et arborai un regard mutin alors que je m'élançai dans une taquinerie mêlant humour noir et retenue. « D'ailleurs j'ai cru voir une hache dans le coin. » Sarcasme quand tu nous tiens.
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MessageSujet: Re: GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off   GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off EmptySam 25 Aoû - 21:39



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Rien qu'à les regarder côte à côte, on pouvait se demander, justement, comment ces deux-là en étaient venus à sortir ensemble. Certes, très brièvement, leur désir de liberté ayant rapidement pris le pas sur des sentiments qui auraient, peut-être, pu se manifester un jour. Naître dans sa poitrine, poindre dans son cœur une sensation aussi agréable que tourmentée, affluer à ses joues dans une gêne furtive, et retomber brusquement dans son bas-ventre, lui rappelant que tout ceci allait à l'encontre de ses principes et de sa chère indépendance, mise en danger face à une relation trop sérieuse. Et pourtant, en dépit de toutes ces différences qui n'avaient de cesse de les éloigner, il y avait eu quelque chose, une attirance, qui avait tôt fait de les rapprocher. Aujourd'hui, tout ce qui les dissociait lui sautait de nouveau aux yeux. Éternellement incompatibles. Certainement une histoire de piles – si elle écoutait Heloym –. Elle eut un bref sourire, persuadée qu'elle ne trouverait jamais chaussure à son pied. Soit, elle marcherait pieds nus et crierait combien il est bon d'être libre et de ne pas s'être vendue. La voix de Loki eut le mérite de la faire redescendre sur terre. Oublier ces projets d'éternelle célibataire. « Alors elles sont suicidaires. » Le murmure se répercuta entre les quatre murs étriqués du placard, et fit écho dans l'esprit de la jeune femme. Il détourna son regard, celui de Joy se riva sur sa silhouette accroupie. Elle secoua doucement sa tête de gauche à droite et susurra : « Seulement en quête d'adrénaline. Tu ne peux pas savoir comme on peut s'ennuyer au milieu d'autres proies, parfois. » Elle s'étonna elle-même de l'aise avec laquelle elle parlait à Loki, pourtant, sans aller jusqu'à le qualifier d'ennemi, il était néanmoins un ancien petit-ami, devenu étranger de sa vie. Sans doute auraient-ils mieux fait de rester couchés, ce soir-là, tous les deux. De se contenter de cette brève rencontre dans la Salle sur Demande, cela aurait été cent fois plus simple et, surtout, plus sage.

Ils ne devaient pas s'aventurer sur un terrain aussi glissant, cherchant à retrouver leur complicité d'antan ; elle devait cesser d'essayer de sympathiser. Même si ce n'était que pour une soirée. Qu'il vienne à la boutique ? Quelle idée ! La tête que son père risquait de tirer en voyant Greyback junior frôler le seuil de leur sanctuaire... Ça aurait pu être drôle, d'ailleurs. Jusqu'à ce que la scène d'une piètre pièce de théâtre débutante vire au mélodrame. Non, chacun sur son terrain et, surtout : rester loin. Idéal pour retrouver les règles de leur ancien jeu qu'ils avaient instauré, bien malgré eux. Du moins, en dépit de la volonté de Joy car elle ignorait si ce n'était pas Loki l'instigateur même de cette indifférence qui n'avait eu de cesse de ressembler à un mauvais jeu d'acteurs, et cette attitude d'être deux étrangers qui suintait l'hypocrisie. Le mensonge. « Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. » Ses lèvres, un peu trop pleines, se mouvèrent dans une légère moue. Il en valait mieux ainsi. Heureusement que le Serpentard était sage pour deux. Joy, elle, avait épuisé son quota de bonnes résolutions depuis des années, déjà. Trop souvent guidée par son impulsivité, son instinct de fonceuse, pour accorder à chaque décision le temps de réflexion adéquat. Elle se contenta de vaguement hausser les épaules, préférant afficher un air nonchalant tandis qu'il continuait : « Ce soir c'est notre trêve, parce qu'on a pas le choix. Mais une fois sortis on sait très bien tous les deux qu'on ne s'adressera pas même un regard... Franchement, ose me dire qu'on se parle parce ce qu'on s'apprécie. Il faut bien passer le temps et me retenir pour ne pas que je m'en prenne à la porte. » Elle eut un vague sourire, un brin amusé, fatigué aussi. Il savait se montrer aussi têtu qu'elle, à instaurer barrière sur barrière entre eux lorsqu'elle essayait de les briser. À quoi bon, au fond ? Il avait peut-être raison.

« D'ailleurs, j'ai cru voir une hache dans le coin. », lança-t-il en pointant du doigt un coin du placard, taquin. Dans un premier temps, Joy fut assez réceptive à la plaisanterie et son sourire – qui paraissait presque timide en comparaison avec ceux de d'habitude – s'élargit un peu. Puis, ramenant ses lèvres comme si elle allait envoyer un baiser et, fronçant les sourcils, elle entra dans une réflexion intense. Laissa un bref silence s'installer tandis que ses yeux ne quittaient plus un point imaginaire sur la paroi du mur en face d'elle. « Je suppose que tu ne voudras pas l'enterrer... » Enterrer la hache de guerre. Idiot. Sans doute le penserait-il. On lui avait souvent reproché, outre son impulsivité, son imprévisibilité, à toujours répondre quelque chose auquel on ne s'attendait jamais. Elle aurait certainement pu renchérir sur sa plaisanterie, au lieu de quoi, elle la prit à un degré différent, plus sérieusement, objet de réflexion. Il aurait mieux valut garder le silence et hocher la tête en signe d'approbation. Joy poussa un faible soupir. « Tu dois avoir raison... Ça ne sert à rien de s'accrocher au passé. », laissa-t-elle tomber, fataliste. Ça ne lui ressemblait pas pourtant. D'un naturel optimiste, elle n'avait pas pour habitude de lâcher l'affaire tant qu'elle n'obtenait pas ce qu'elle désirait, tant qu'elle ne finissait pas par convaincre ceux qui refusaient de se ranger de son côté. Elle voyait toujours le verre à moitié plein mais, brusquement, l'eau venait de s'évaporer et elle regarder le fond du verre d'un air totalement désemparé. Alors quoi ? Ils allaient passer la soirée à essayer de cohabiter sans s'entretuer – du moins, sans que Loki ne lui arrache la tête – et puis, dés demain, plus rien ? Comme s'il ne s'était jamais rien passé cette nuit, et puis la semaine dernière ? Georgia n'arrivait pas à oublier. Deux soirs marqués au fer rouge dans son esprit.

En réalité, elle savait pertinemment que, malgré toute la bonne volonté du monde, elle ne saurait plus l'ignorer. L'avait-elle jamais réellement ignoré ? À prendre soin de ne pas croiser ses prunelles ébènes, de ne pas l'effleurer dans la cohue des couloirs, de ne jamais prononcer son nom, de ne pas parler d'un sujet qui aurait su attiser son intérêt ; au final, elle avait passé tellement de temps et pris tant de précautions à l'ignorer qu'elle ne l'avait jamais vraiment fait. Elle comprenait : toutes ces fois où elle se murmurait de ne pas tourner le regard dans sa direction, celles où elle trouvait un intérêt démesuré dans la contemplation des arbres du parc lorsque la voix rauque de Loki s'élevait dans les airs. C'était de l'indifférence apparente pour cacher une légère attirance persistante. Elle aurait voulu tout lui avouer, lui répliquer que oui, il fut un temps où elle l'appréciait et que, s'il n'avait pas changé en l'espace de trois ans, elle saurait autant l'apprécier aujourd'hui. Elle aurait pu rétorquer qu'elle ne discutait pas avec lui par nécessité mais par envie. Miroiter un fragment de passé commun, un tant soit peu rassurant. Sans être nostalgique, elle n'arrivait simplement pas à détacher la réalité présente de celle passée. Tu dois avoir raison... La phrase trotte dans sa tête et elle mit un temps inimaginable à se rendre compte que c'était elle, qui venait de dire ça. De renoncer. « Ou tu as peut-être tort... », souffla-t-elle, ses yeux vairons rivés vers le sol avant de les hisser, totalement perdus, et accrocher le regard fauve de Loki. « Je ne dirai pas que je t'apprécie encore aujourd'hui», elle attendit quelques secondes avant de reprendre. Mais je pense que je le pourrais, avec un peu de temps. » Elle haussa finalement les épaules, comme si son aveu était anodin, naturel... Irréel. Au fond, est-ce que cette nuit était réelle ? Ces trois dernières années à s'ignorer l'étaient-elles ? Elle ferma une seconde les yeux et songea que c'était à elle d'en décider. De voir, à la fin de cette nuit, si ça en valait la peine qu'elle prenne de l'ampleur dans sa vie. Ou s'il valait mieux qu'elle reste un vestige du passé, un rêve un peu trop réel pour être considéré comme tel.


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MessageSujet: Re: GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off   GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off EmptyDim 26 Aoû - 19:50

« Je suppose que tu ne voudras pas l'enterrer... » Surprise qui enterra les quelques soubresauts de taquinerie effleurant mes lèvres. J'en vins à froncer les sourcils d'incompréhension, fouillant dans ma mémoire immédiate tout le fil de notre conversation pour mieux comprendre la réplique inattendue de Joy. Tant d'années à nous éviter, à feindre la non existence de l'autre, à nous auto-convaincre que même notre relation n'avait été qu'un grain de poussière assez méprisable pour l'oublier, et j'avais gommé en quelques jours tous les traits de sa personnalité que j'avais appris à découvrir en deux semaines. Courtes dans leur durée mais intenses dans ce qu'elles nous avaient apporté. J'avais appris à connaître une Joy mutine, libre, combattive et entêtée. Mais aussi spontanée, vive et inattendue. Cette simple réplique inopinée réveilla mes souvenirs endormis, redressant l'arc de mes sourcils froncés et redessinant sur mon visage les traits d'une satisfaction bien agréable. C'était cela qui m'avait plu chez elle, je m'en souvenais à présent. En dépit de nos différences de points de vue, de nos caractères imbuvables parfois, de notre amour éperdu pour la liberté qui reniait ainsi toute notion de couple, j'avais aimé sa fraîcheur et sa simplicité, cette faculté qu'elle avait de toujours me surprendre. Elle était la seule. Là où habituellement j'étais l'investigateur de la surprise de mes comparses que j'aimais prendre au dépourvu, Joy avait su me couper le souffle en surenchérissant ma propre spontanéité. Et cela passait par ses détours de phrases déroutantes, cousues sur un fil invisible qu'elle savait s'approprier à la perfection tant elle y mettait conviction et naturel.

Après l'éveil de ma mémoire relevée de ses cendres donc, je compris mieux où elle voulait en venir : elle touchait du bout des doigts cette hache de guerre que nous avions porté à bout de bras durant tant d'années. Non je ne désirais pas l'enterrer... Bougre de loup quelque peu ronchon, bien campé sur ses positions et résigné à ne pas ébranler son égo de mâle, je ressemblais en vérité bien plus à un enfant de mauvaise foi refusant de prêter son jouet à son compagnon de bac à sable. Je ne prêterais pas ma fierté à Joy ni ne la salirais sous nos châteaux de sable sous prétexte que ce soir nous étions enfermés tous les deux. Car je l'avais tant ignorée durant tout ce temps, brandissant volontiers les armes tranchantes de l'indifférence sans que je n'ai de regrets ; puisqu'elle ne me reconnaissais plus, je ne voyais guère l'intérêt de faire des efforts de mon côté. Tête haute et regard vidé de notre ancienne idylle, Joy Weasley n'avait pas été reléguée au rang d'ex mais de fantôme. Spectre oublié de mon passé, perdu entre deux histoires branlantes un peu comme un livre pourtant intrigant prenant poussière dans un grenier. L'exercice qui paraissait aisé avait pourtant été délicat et avait requis une opération difficile du coeur et du cerveau. D'abord me débarrasser de sa voix, de son parfum d'épicéa et de son sourire.... Alors aisément remplaçables par les effluves d'une autre sur un coin de l'oreiller et dans le creux de mes draps. Ensuite effacer son visage, ses mimiques et son rire de ma mémoire. Là l'exercice était devenu plus périlleux, car jamais je n'avais connu d'autres traits aussi finement ciselés que les siens, jamais je n'avais connu mimiques aussi joueuses que les siennes, jamais je n'avais trouvé mélodie plus claire que son rire. Mais à force d'auto-persuasion, de revanche et de fierté mal placée, j'avais réussi totalement la manoeuvre et m'étais arraché Joy d'un recoin tranquille de mes souvenirs sans même en souffrir. Tant d'application pour rien au final ? Pour qu'elle me demande d'enterrer cette hache, en dépit de ma mauvaise foi et de mon visage bougon ? Certainement pas ! Réprimant un grognement qui se mua en un glapissement de louveteau, je croisais les bras avant de braquer mon regard carnassier au sol, mâchoire crispée et égo frictionné. Non je ne veux pas l'enterrer, elle est très bien ici dans la paume de ma main qui ne demande qu'à te tordre le cou... Enfin je crois. Enfin je ne sais plus. Cesse donc de parler tu m'embrouilles l'esprit. D'un mouvement bref de la tête, je balayais toute la cohue de mes pensées avant de laisser s'échapper un soupir qui avait des airs d'un je ne sais pas complètement trouble.

« Tu dois avoir raison... Ça ne sert à rien de s'accrocher au passé. » « Hmph... » fut tout ce que j'avais trouvé d'intelligible à dire tandis que, toujours drapé dans ma mauvaise foi acariâtre je ne l'écoutais plus que d'une oreille. Mais me connaissant, cet accès me passerait rapidement tant mon côté lunatique me piquait parfois avant de m'éviter bien vite. En d'autres termes je n'avais plus envie de parler à la jeune fille, sous prétexte que... Aucune idée en vérité. Je n'en avais plus l'envie, et seules quelques paroles venant titiller ma curiosité ou mon intérêt pourraient alors me faire changer d'avis. L'instant propice vint d'ailleurs bien vite car les propos tenus par Joy eurent tôt fait de m'intriguer. « Ou tu as peut-être tort... » Et je délaissais déjà ma mine revêche pour un regard intéressé posé sur la demoiselle. Si le loup n'était pas apprivoisable, il n'en demeurait pas moins une bête curieuse. Il avait fallu une seule suggestion de sa part pour qu'elle ne regagne mon estime, pique mon intérêt et m'invite au silence. Celui qui l'invitait à poursuivre. « Je ne dirai pas que je t'apprécie encore aujourd'hui. » Un bref rire s'échappa de mes lèvres, compatissant et même fier. Il était vrai que je n'étais pas facile à supporter tant je demeurais impulsif, imprévisible et borné. Mais qu'importait après tout, j'étais un loup solitaire. « Mais je pense que je le pourrais, avec un peu de temps. »  « C'est pas moi qui ai changé. » soufflais-je non sans arquer un sourcil, déconcertant de sincérité. « C'est notre relation. » Touché. Au nom de quoi aurais-je du conserver notre complicité d'antan après tout ? De notre superbe indifférence ? Foutaises. « Je suis toujours le même. » Je haussai les épaules avec insolence, lui vendant alors ma vision des choses. Bien sûr qu'on ne s'appréciait plus aujourd'hui, puisque nous en avions décidé ainsi il y avait trois ans de cela déjà. « J'aime toujours la viande bien saignante. Je mords toujours aussi fort. Je pique toujours des têtes dans le lac pour des bains de minuit. J'sais toujours pas... » Ma main glissa sur ma cravate mollement nouée – si on pouvait appeler ça 'noué' – au même titre que mon regard d'ambre qui caressa vaguement ce tissu vert. « ...nouer ma cravate correctement. Ah si... » Ma main plongea alors dans la poche de mon pantalon afin d'en sortir un paquet de cigarettes qui attira mon regard zélé. « J'ai changé de marque de cigarettes. » Un timbre de voix posé, amusant dans ce qu'il avait de naturel, d'irréel même au vu de la situation. Je ne me vendais pas, j'exposais ce que j'avais toujours été dans une simplicité déroutante. Pas d'artifice, pas de bougonnerie, pas de mauvaise foi. Simplement moi. « Mais je veux bien admettre que j'ai du perdre des points la dernière fois que je t'ai menacée. » Toujours aussi mordant, adepte de l'humour noir quoique léger cette fois, je rangeais aussitôt mon paquet avant de tourner mon regard vers Joy dans un demi sourire. Sourire qu'elle ne pouvait sans doute pas voir dans la noirceur de ce placard étriqué, qu'en savais-je. Etait-ce vraiment important, d'ailleurs.

Je n'eus pas le temps de me poser la question qu'un ricanement se fit entendre ; assez proche pour en identifier le porteur. Peeves se tenait derrière la porte, et si je m'étais hâté de bondir sur mes jambes, désireux de sortir d'ici, les bruits de talons claquant le sol n'apportaient pas de bonnes nouvelles. Aussitôt je compris que le professeur me pourchassant avait fait demi-tour, guidé par ce stupide fantôme qui gloussait sous cape. Mon regard vissé sur la porte était porteur de soulagement tandis que mes poumons suffoquaient en silence, obstrués par l'air que j'aspirais goulument. Enfin un vacarme terrible témoigna d'un sort lancé contre le meuble nous bloquant la porte, et cette dernière s'ouvrit à la volée, laissant entrevoir la silhouette de l'enseignante fulminant de rage. Le couperet ne tarda pas à tomber. « Mr Greyback et Miss Weasley, quelle surprise. » Après nous avoir fustigé de son ironie amère, le professeur nous invita d'un regard meurtrier à sortir du placard avant d'aviser ma tenue débraillée (comme à l'accoutumée) d'un oeil furibond. « Je ne veux même pas savoir ce que vous faisiez là-dedans ! » Portant à mon tour mon regard sur ma cravate à moitié défaite et ma chemise froissée d'un regard las, je compris vite que l'enseignante mettait sur le compte de mon accoutrement – et de mes cheveux mal coiffés – bien des idées infondées qui teintèrent son visage d'une couleur rouge pivoine. « Bah, on jouait à cache-cache avec Peeves. » fis-je non sans me gratter la nuque d'un air nonchalant, affrontant le regard furibond de l'enseignante qui accusa ma réplique insolente d'un regard assassin et outré. « J'crois qu'il a gagné. » Sourire cru. Quitte à provoquer, autant ne pas s'arrêter en si bon chemin.

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MessageSujet: Re: GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off   GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off EmptyVen 31 Aoû - 15:56



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« C'est pas moi qui ai changé. C'est notre relation. » Elle s'abstint de pousser un soupir. Il s'avérait aussi têtu que dans les méandres de ses souvenirs, ceux qui, à défaut d'être totalement effacés, étaient rangés, dans un recoin de son esprit, destinés à dépérir dans l'oubli. Et, si elle n'était pas de ceux qui prenaient chaque parole pour un affront, à toujours finir par s'exprimer avec leurs poings lorsqu'ils n'avaient plus la patience d'employer des mots, Joy ne pouvait pas s'empêcher de voir là, dans ses quelques mots, un reproche. Comme par un besoin viscéral de remettre constamment les pendules à l'heure : c'était elle, l'investigatrice de leur rupture, c'était donc à elle qu'il fallait reprocher ces trois années à s'ignorer, royalement, précautionneusement, farouchement. Elle savait pourtant qu'il ne lui avait fallu guère de temps pour s'en remettre mais, au fond, sans doute ne lui pardonnait-il pas ce coup porté à son orgueil de loup, de prédateur. Comme il avait du lui en vouloir, sans doute, d'avoir été celui qu'on rejette plutôt que celui qui met un point final à l'idylle. Certainement lui tenait-il encore rigueur de cette initiative qu'elle avait eu avant lui. De l'avoir devancé et d'avoir conclu leur relation au moment où ils semblaient le plus en phase l'un avec l'autre, prêts à oublier leurs différences. Mais elle avait su – et en demeurait persuadée – qu'ils auraient été mieux ainsi. Inconnus dans leur présent, même s'ils avaient été amants. Leur couple n'aurait su tenir, sans aucun doute, au vu de leurs tempéraments respectifs et de leurs avis divergents sur de trop nombreux points. À seize ans, elle ne savait faire aucun compromis : c'était tout, ou rien. Aujourd'hui, outre avoir gagné quelques formes, elle avait aussi pris une prise de conscience digne de l'adulte qu'elle masquait derrière ses innombrables sourires. Certes, elle avait gardé ce côté passionné, incapable de faire les choses à moitié, mais elle jugeait pouvoir désormais accepter de faire quelques sacrifices, d'accepter certaines différences, de tolérer d'autres idéaux que les siens. Mais, qu'importe. S'il ne voulait pas le comprendre, et préférait se complaire dans son indifférence insolente, et de refuser obstinément de leur donner une chance en tant qu'amis ; eh bien, soit. Elle saurait continuer paisiblement sa petite vie tranquille de son côté, comme pendant ces trois dernières années, sans plus jamais chercher à poser les yeux sur lui et continuerait de l'ignorer.

« Je suis toujours le même. » Il haussa les épaules et elle ne put s'empêcher de sourire devant sa nonchalance, son insolence dont il se plaisait à se draper. Ça avait toujours eu le don de l'amuser, son insolence, si différente de la sienne, plus arrogante. « J'aime toujours la viande bien saignante. Je mords toujours aussi fort. Je pique toujours des têtes dans le lac pour des bains de minuit. J'sais toujours pas... » Ses yeux vairons suivirent ceux, plus sombres, de Loki qui vinrent caresser du regard le bout de tissu autour de son cou. « ...nouer ma cravate correctement. » Elle se souvenait avoir ri, une fois, en l'observant, tout débraillé, se débattre avec sa cravate. Il s'était alors rembruni sous le coup de la moquerie – bien que totalement dénuée de méchanceté – et, d'un geste presque maternel, elle avait fini par lui faire un nœud digne de ce nom, son sourire persistant sur ses lèvres rosées. Ledit sourire vint d'ailleurs se hisser sur son visage à ce souvenir commun, loin de l'ignorance et du ressentiment d'aujourd'hui. « Ah si... J'ai changé de marque de cigarettes. », dit-il en lui montrant lesdites cigarettes après les avoir cherchées dans la poche de son pantalon. Elle s'abstint de lui faire remarquer que, par conséquent, il fumait encore. Elle aussi fumait. Moins qu'il y a trois ans, certes. Aujourd'hui, elle ne s'emparait d'une clope qu'occasionnellement, lors d'une fête, après une saute d'humeur, lorsqu'elle était entourée par d'autres fumeurs. Bien sûr, elle aurait su s'arrêter totalement, maîtrisant les cigarettes plus qu'elles ne la maîtrisaient, mais elle n'en voyait ni l'intérêt, ni l'envie. Plus par esprit de contradiction qu'autre chose, à vrai dire : la cigarette était l'un des rares sujets qui pouvaient prêter à polémique avec son père. Ton oncle a fumé, « de temps en temps » comme tu dis, et regarde où il est, maintenant. Bien sûr, rappeler à George que si son jumeau était en train de bouffer les pissenlits par la racine, c'était à cause d'une explosion et pas pour trois malheureuses cigarettes. « Mais je veux bien admettre que j'ai du perdre des points la dernière fois que je t'ai menacée. » Ses sourcils se relevèrent de surprise, d'incompréhension aussi.

Elle eut alors un léger sourire, et ne put s'empêcher de citer à son tour : « Je préfère toujours le chocolat noir au blanc. Je ne sais toujours pas tenir en place plus de cinq minutes. Je vais toujours voler seule au moins une fois par semaine. Je m'attache toujours les cheveux quand je suis nerveuse. » Elle sembla réfléchir un instant à un point – aussi banal que ceux cités précédemment – qui aurait pu changer chez elle. « Par contre, il m'arrive – à de très rares occasions – de porter une robe, maintenant. » Au grand bonheur de sa mère, aurait-elle pu ajouter, mais quelle importance ? Joy sourit soudainement effrontément à Loki en se penchant lentement en avant, adossée au mur, et conclut : « Et, désolée de porter atteinte à ton ego, monsieur le prédateur, mais à moins de mettre tes menaces à exécution tout de suite, je ne suis pas effrayée. Et donc, tu restes au même score. » Y avait-il seulement une différence ? Au lieu de sombrer dans le négatif pour avoir proféré des menaces de mort à son encontre, il frôlait tout juste le zéro, propre à l'indifférence qu'ils s'étaient longtemps portés, pour s'être ignorés mutuellement, à défaut de s'être battus continuellement, ou de s'être crier dessus constamment. Soudain, un ricanement retentit dans le silence du couloir. Il ne lui fallut qu'une seconde pour savoir que Peeves était de retour, prêt à les libérer, ou bien... Ou bien à les dénoncer à un professeur comme en témoignaient les bruits de pas qui retentissaient non loin de leur précieux placard. Les portes s'ouvrèrent à la volée, après que leur professeur ait fait léviter la table jusqu'à sa place d'origine. « Mr Greyback et Miss Weasley, quelle surprise. » Joy ne put retenir une grimace à l'entente de la voix cassante de l'enseignante. Un simple regard comme invitation – ordre – de sortir de ce placard qui leur avait servi de refuge le temps que leur professeur ne termine sa ronde, à la recherche de quelques têtes brûlées qui auraient bu défier le règlement – en l'occurence : Loki et elle –.

« Je ne veux même pas savoir ce que vous faisiez là-dedans ! », s'exclama-t-elle, furibonde, rougi par l'indignation. Joy eut un sourire peu amène sous la réplique de son camarade : « Bah, on jouait à cache-cache avec Peeves. », répondit-il avec nonchalance et la Gryffondor eut bien du mal à se retenir de rire. « J'crois qu'il a gagné. » Le visage de leur professeur passa par plusieurs teintes de rouge avant qu'elle ne se mette à trembler sous le coup d'une colère retenue. « Votre insolence ne vous mènera nulle part ailleurs qu'en retenue, vendredi soir, Mr Greyback. » Elle tourna soudainement son regard vers Joy, plus calme, plus glaciale, tandis que les ficelles attachées autour d'une petite boîte pendaient gracieusement à son doigt. Le sourire de la brune disparut rapidement de son visage, lorsqu'elle reconnut le fameux prototype qu'elle avait malencontreusement abandonné devant une salle de cours, alertée par les bruits de pas derrière elle. « Et je suppose que ceci vous appartient, Miss Weasley. Votre mère se fera sans doute un plaisir d'apprendre que vous continuez vos activités 'extra-scolaires' – ô combien désapprouvées par le corps enseignant – en dépit de nos avertissements. » Elle inspira brièvement avant de s'armer d'un large sourire aussi éclatant que factice. « Allons, professeur, vous devriez vous détendre, un peu. Vous voulez peut-être vous joindre à la partie ? Peeves semblait avoir du mal à s'en sortir tout seul. » Elle jeta un regard en direction de l'esprit frappeur qui lui offrit un large sourire, moitié rieur et moitié machiavélique, toutefois dénué d'une quelconque rancune, signe que leur petit différent était derrière eux et oublié. Un bon point pour Greyback et elle, sans aucun doute, puisqu'ils venaient là d'obtenir un allié pour échapper à la tant redoutée – tout est relatif – heure de colle. « D'ailleurs, c'est à vous d'aller vous cacher. » Elle ferma un instant les yeux. « Un, deux... » Aucun bruit de pas qui partent en courant dans le sens inverse, seul un son régulier qui résonné. Elle entrouvrit son œil bleu, vit que l'enseignante, en plus d'être toujours en face d'elle, tapait la mesure avec la pointe de son pied, passablement agacée mais tentant de garder le contrôle. Joy afficha un air boudeur et lâcha, faussement irritée : « Bon, très bien. Dans ce cas, c'est nous qui allons nous cacher. » Sur ce, elle se saisit brusquement de la main de Loki, juste à côté d'elle, avant de faire demi-tour et de partir en courant. La voix de l'enseignante résonnait dans le silence nocturne des couloirs : « Greyback ! Weasley ! Revenez ici immédiatement ou vous aurez deux heures de colle ! » Elle jugea bon de renchérir : « Et vingt points de moins pour vos maisons ! » Joy partit alors dans un grand éclat de rire tandis que Peeves, ricanant, s'interposait entre la professeur et le corridor grand ouvert devant elle, jusqu'à ôter à la femme la boîte Weasley qui explosa dans un vacarme sans nom, suivi par quantité d'explosions successives, faisant éclater dans l'obscurité de la nuit tout un camaïeu de bleu, rouge, jaune et vert. Le rire de la Gryffondor redoubla soudainement. « On dirait qu'elle a ouvert ma boîte. », dit-elle dans un sourire, ses épaules encore légèrement secouées dans son rire, un tantinet essoufflée par leur course effrénée.


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MessageSujet: Re: GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off   GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off EmptyMar 11 Sep - 15:06

« Votre insolence ne vous mènera nulle part ailleurs qu'en retenue, vendredi soir, Mr Greyback. » La sentence ne tomba pas si durement car elle fut attendue au tournant ; que pouvais-je espérer d'autre que des heures de colle après avoir soufflé une boutade qui visiblement ne faisait rire que moi. Néanmoins la rudesse de l'enseignante trancha l'air avec vigueur, dissociant bien clairement la tranquille intimité du placard où nous avions commencé à nous livrer avec moins de distance, de cet instant agressant notre vue et nos tympans. L'arrivée du professeur était semblable à une lumière soudaine qui aurait menacé mes pupilles plongées dans un noir apaisant, synonyme de repos et de tranquillité. Oui, en toute probabilité je comparais Joy Weasley à ce moment savoureux où l'on plonge dans ses rêves sans vouloir se réveiller... Mais après tout je n'avais aucune raison à lui avouer ce qui me passait par la tête en cet instant, comparant ce chaud-froid de situation avec sa présence à mes côtés. Revenant à moi après avoir perdu mon regard insolent quelque part sur un mur d'une moue dépitée, je redressai ma tête brune avec tout autant de détachement quand soudain mes pupilles brillèrent d'un intérêt bien dissimulé derrière ma fierté lorsque j'avisai l'étrange boîte tendue par l'enseignante aigrie. « Et je suppose que ceci vous appartient, Miss Weasley. Votre mère se fera sans doute un plaisir d'apprendre que vous continuez vos activités 'extra-scolaires' – ô combien désapprouvées par le corps enseignant – en dépit de nos avertissements. »  Si Weasley eut un sourire faux et provocateur, je sentis mes sourcils se froncer par la curiosité les piquant alors ; sans doute (très certainement même) était-ce le fameux prototype dont elle me parlait plus tôt, et je ne pouvais m'empêcher de me demander ce que cette merveille pouvait contenir comme ingéniosité. A voir l'attitude désinvolte de Joy, je misais tout sur une méthode de diversion qui promettait monts et merveilles... Pour nous, pas pour la chaperonne. Par ailleurs les propos débordant des lèvres mutines de la Gryffondor ne firent que consolider mes soupçons ; au vu de la provocation douceâtre qu'elle desservait, j'optais surtout pour une course poursuite imminente.

Je me tenais fin prêt. Sourire en coin et regard fauve braqué sur sa proie, comme si le professeur n'était plus que la victime de ses élèves bien décidés à la berner. « D'ailleurs, c'est à vous d'aller vous cacher. » J'arquai un sourcil d'étonnement avant d'étouffer un rictus froid lorsque je vis notre interlocutrice taper du pied avec hargne... Quoi que préparait Weasley, j'espérais cependant qu'elle ne nous offrirait pas des heures de retenue à vie avec son étrange propension à jouer comme si Poudlard n'était qu'une aire de jeux version école maternelle, sans quoi la Gryffondor aurait entendu parler de moi bien longtemps. Elle qui m'avait évité durant trois années, quel dommage que de tout faire tomber à l'eau ainsi. Je levai alors mon regard vers le plafond sous couvert de ces pensées qui m'exaspéraient : je n'envisageais vraiment pas de passer tous mes vendredi enfermé dans une salle à recopier des trucs stupides de ma plume agressive. J'eus cependant à peine le temps de reposer mes yeux mordorés sur Joy que cette dernière m'avait déjà attrapé par la main, m'extirpant de ma léthargie et m'arrachant une moue surprise.

Mais sitôt l'étonnement passé, l'amusement futile reprit bien vite le dessus. Toisant par-dessus mon épaule l'enseignante furibonde au loin, je ne pus réprimer un rire franc comme je piquai soudain un sprint. Par enjambées grandes et rapides, fidèle à ma réputation d'enfant-loup qui avait au moins le mérite de courir avec une rapidité impressionnante, voilà que j'entraînais Joy avec moi tout en gardant bien poigne sa main fine. Les enchevêtrements de couloirs se succédèrent même si au loin résonnait encore les grands cris de stupeur de la pauvre enseignante précédés d'un « BOUM » coloré et pimpant. Vraiment, ces gamineries transformées en pseudo course poursuite étaient aussi excitantes qu'amusantes. Je sentais mon coeur battre la pulse avec une poigne joyeuse, loin de la lassitude habituelle, quand mes poumons contrits happaient goulument l'air qui leur avait manqué durant toute la durée d'emprisonnement dans ce placard. Mains sur les genoux alors que nous nous étions arrêtés, me contentant d'une respiration saccadée rompue par mes longs souffles, je me redressais alors et plantais mon regard mutin dans les yeux rieurs de Weasley. Une seconde de silence complice précéda un bref rire commun qui, s'il martyrisait nos côtes déjà fatiguées, avait le mérite de tout de même nous faire du bien. « On dirait qu'elle a ouvert ma boîte. » « Joli prototype. » fis-je non sans passer une langue brève sur mes lèvres humides, comme pour mieux faire passer cet oxygène jusque mes poumons.

Quelques secondes passèrent et se teintèrent d'un silence assagi durant lequel nous guettions le moindre bruit, au cas où l'enseignante n'aurait pas abandonné la course. De toute évidence, nous aurons droit dès le lendemain à des heures de colle bien chargées mais cela en avait valu la peine. « Hey. » Façon peu gentleman d'interpeller une demoiselle, j'en conviens. Néanmoins mon timbre de voix était dénué de toute agressivité et s'était drapé dans cet éternel grain suave et rauque. Mon regard accrocha celui de Joy quand durant une demi-seconde je demeurais encore muet, ne sachant visiblement pas comment m'y prendre avec mon ex qui avait bien passé plus d'une heure dans un placard avec moi. « C'était fun, d'être enfermé avec toi... Et de m'en prendre à cette porte comme à un punching ball ou un Poufsouffle. » Un bref sourire mordant avant de reprendre quelque peu mon sérieux pour des mots plus délicats à prononcer. « J'espère te voir en robe un de ces quatre alors. Demain peut-être... » Aucun ton graveleux ni charmeur, je n'étais de toute évidence pas un don juan des premières heures profitant des failles et des dires de ces demoiselles pour aiguiser mes armes à la pointe de sous-entendus vulgaires. J'avais seulement ce souvenir piquant dans ma mémoire, encore et toujours, de ce jour à Pré-au-Lard où ma main troublée avait remonté la fermeture de sa robe m'ayant retourné les sens. Mais préférant couper court à toute cette nostalgie encensant mes propos, j'eus tôt fait de nous ramener à la réalité : « Pour notre heure de colle. » achevais-je alors dans un sourire à la fois amusé et provocateur.
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MessageSujet: Re: GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off   GEOKI ▽ but you didn't have to cut me off EmptySam 15 Sep - 17:50



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Et ils couraient, tels deux gamins qu'ils n'étaient plus, fuyant l'autorité professorale, comme s'il existait un endroit dans le château où ils auraient été réellement à l'abri de la retenue promise. Rapidement, ce fut Loki qui dirigea la course dont Joy était pourtant l'investigatrice ; elle peina quelques instants à maintenir un rythme régulier et aussi rapide que le sien, remerciant néanmoins silencieusement ses entraînements intensifs de Quidditch. Il riait, et son rire, plus léger, vint se mêler au sien, jusqu'à faire écho à l'immense explosion qui retentit bien rapidement. Elle resserra un peu sa poigne sur la main du Serpentard, comme par peur d'être séparée de son comparse d'un soir avec lequel, sans l'avoir jamais prévu, elle venait de faire tourner un professeur un bourrique et d'en faire sa victime pour son dernier prototype. Elle entendit le cri de leur enseignante et son rire redoubla d'intensité en imaginant la tête de la bonne femme, qui avait du se recevoir le feu d'artifice en pleine face. Elle songea un instant aux cheveux grisonnants, coiffés en pétard, au visage noirci, et sentit quelques larmes couler le long de ses joues dans son fou rire qui ne l'aidait pas à reprendre correctement son souffle. Joy continuait de suivre Loki, toute confiante, sans même prêter attention aux couloirs qu'ils empruntaient, elle ne savait même plus à quel étage elle se trouvait et c'était à peine si elle se rappelait être à Poudlard. L'effet des farces et attrapes, lui avait un jour murmuré son père. Et elle comprenait là toute cette passion irraisonnée qu'il éprouvait à l'égard de chacune de ses inventions car, elle devait bien l'admettre, c'était tout autant plus drôle lorsqu'on avait quelqu'un avec qui partager tout ça. Elle regretta une seconde que la main qui emprisonnait la sienne ne soit pas celle de Frédéric, alors que ce rôle lui revenait de plein droit, mais renvoya sa culpabilité dans un recoin dans son esprit. Et oublia cette pensée aussitôt pour se concentrer sur le moment présent, sa course effrénée, son rire qui ne s'estompait pas, et la main de Loki qui serrait toujours la sienne.

Ils s'arrêtèrent au détour d'un énième corridor et Joy manqua de s'écrouler à terre pour reprendre son souffle. Elle imita finalement Greyback, les mains posées sur ses genoux et le dos courbé, en reprenant lentement sa respiration, difficile depuis qu'ils s'étaient arrêtés. Il se redressa tandis qu'elle ne releva que son visage, pas tout à fait remise. Il y eut un regard, un silence, puis un nouveau rire. Le silence dans les couloirs l'aurait étonnée si elle n'était pas aussi occupée à évacuer chaque minute de tension dans ce placard dans un éclat de rire. Elle sourit, et souffla, la respiration saccadée, toute souriante, que l'enseignante avait visiblement ouvert la boîte. Elle se releva difficilement sous le commentaire du brun : « Joli prototype. » Elle planta alors son regard dans le sien, une étincelle de fierté illuminant son regard vairon ; fière parce qu'elle avait activement participé à la création de cette amélioration des Feuxfous Buseboum – pour ne pas dire qu'elle en était presque la seule créatrice –. « Et encore, t'as pas vu tous les effets visuels. » Des explosions en forme de dragons, de sorciers avec leurs baguettes, des animaux emblématiques de Poudlard, des lutins de Cornouailles, des sirènes, et tant d'autres figures. À ces mots, elle entendit un rugissement, qui couvrit presque le bruit tardif des dernières détonations, après un bref silence de quelques minutes, et adressa un sourire faussement arrogant au Serpentard tout en indiquant le couloir d'où ils venaient de s'échapper d'un signe de tête. Puis, le silence retomba, et son palpitant reprit un rythme enfin normal. Elle se sentit plus paisible, presque fatiguée de cette longue nuit et n'aspirait plus qu'à aller se blottir sous ses draps en entendant le petit matin qui devrait surgir plus rapidement que prévu – ne pouvait-elle vraiment pas sécher l'heure d'histoire de la magie de demain ? –. Elle ferma une seconde les yeux puis les rouvrit, interpellée par le « Hey. » de Loki.

Brusquement, elle revit par flashs cette étrange soirée partagée. Étrange de voir cet élan de complicité, remonté de vieux souvenirs d'une idylle avortée lorsqu'on savait que trois longues années d'ignorance les séparait de cette brève période où ils auraient pu allègrement passer chacune de leurs soirées ainsi. Elle darda le regard de Loki du sien, et un léger sourire, presque encourageant, naquit sur ses lèvres. « C'était fun, d'être enfermé avec toi... Et de m'en prendre à cette porte comme à un punching ball ou un Poufsouffle. » Il eut un sourire et si elle aurait pu s'indigner de la mention de punching ball attitré à l'encontre des blaireaux en temps normal, elle opta plutôt pour lui rendre son sourire car, après tout, ça ne l'offusquait pas outre mesure – et elle aurait très bien pu tenir le même discours à propos des vipères (sauf en face de l'un de leurs camarades, bien entendu.) –. « J'espère te voir en robe un de ces quatre alors. Demain peut-être... » Elle ne put masquer sa surprise. Elle, Joy Weasley, en robe ? À Poudlard ? « Pour notre heure de colle. », répondit-il à son interrogation muette dans un sourire plus provocateur que le précédent auquel elle répondit sans la moindre hésitation. « Je ne porte des robes que pour les grandes occasions, Greyback. » Le nom de famille n'était pas employé pour marquer une quelconque distance – bien au contraire car elle préférait enterrer cette hache de guerre plutôt que de la brandir de nouveau –, seulement d'un ton mordant, comme lorsqu'ils formaient ce qu'on appelait communément un couple. Comme lorsqu'il avait tiré le rideau dans cette boutique de Pré-au-Lard et où elle s'était offerte à sa vue, dans ce vêtement qu'elle abhorrait d'ordinaire. Seulement pour lire dans ce regard cette étincelle qu'elle avait été fière d'avoir allumer. « Pour moi aussi, c'était fun... » Elle s'arrêta un bref instant, comme semblant réfléchir. « Le Poufsouffle en moins. », conclut-elle dans un sourire ; mais sa gaieté fut de courte durée lorsqu'elle entendit des bruits de pas résonner et à l'autre bout du couloir, et dans les escaliers derrière elle. Sans doute des professeurs et élèves, alertés par le véritable capharnaüm qu'ils avaient crée. Un regard leur suffit pour comprendre qu'ils en étaient venus à la même conclusion. « Bon, c'est ici que nos chemins se séparent. », dit-elle en indiquant les marches menant à la salle commune des Gryffondor d'un signe de tête. « Bonne nuit, et à demain. » Elle tourna les talons, sans attendre une quelconque réponse, commença à monter les trois premières marches puis s'arrêta. « Oh, et, Loki ? », fit-elle par-dessus son épaule, « La prochaine fois où tu te retrouves enfermé dans un placard, n'hésite pas si tu as encore besoin de compagnie. » Elle lui adressa un dernier sourire, amusé, puis reprit sa marche, jurant qu'il lui avait sourit en retour dans un ultime élan de complicité.


– THE END –



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