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 Bélyx ; tips for an animal

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Bélyx ; tips for an animal Empty
MessageSujet: Bélyx ; tips for an animal   Bélyx ; tips for an animal EmptyLun 7 Mai - 13:02

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Byron and Phélyx

Cela faisait bien dix minutes qu'elle se trouvait devant la porte de la cabane et elle n'avait pas encore osé frapper. Se tortillant les doigts, elle cherchait une manière correcte et douce d'amener le sujet qui la préoccupait mais peu importait les scénarios qu'elle imaginait dans sa tête, elle ne trouvait pas de formule de politesse assez enrobées pour expliquer au garde-chasse qu'elle venait le voir parce qu'elle était devenue un loup-garou. Ce mot lui donna un frisson et elle passa une main dans ses cheveux avant de se retourner, s'appuyant sur la porte. Elle fixa le ciel un moment, remarquant qu'il était assez tard, espérant ne pas avoir dépassé le couvre-feu à rester planter là comme un piquet depuis plusieurs minutes. Elle soupira et se pris le visage dans les mains. Ce n'était pas la première fois qu'elle allait avouer sa nouvelle nature à quelqu'un de son entourage et pourtant, elle ne savait pas comment aborder le sujet avec McFarlane. Elle se souvenait encore quand elle l'avait dit à Silver, ce dernier avait prit un moment avant de répondre et la brunette avait pensé qu'il allait s'enfuir en la traitant de monstre. Mais non. Comme à son habitude il avait réussi à la surprendre et lui avait dit que ce n'était pas si grave que ça, qu'il serait toujours là quoi qu'il arrive. Elle avait réussi à lui dire à lui, son meilleur ami, au risque de le perdre à jamais, alors pourquoi l'avouer à un simple membre du personnel qui, selon les rumeurs, partageait sa condition, serait-il plus compliqué ?

Pendant un moment elle scruta le parc, puis le château qui était toujours illuminé jusqu'au septième étage mais qui s'éteignait progressivement au fil des minutes qui s'égrenaient, enfin elle leva les yeux au ciel et posa son regard sur la lune. Arrogante et brillante, elle était presque ronde et le cœur de Phélyx se mit à battre un peu plus rapidement. Plus qu'une semaine et elle le serait complètement, activant la malédiction dans le sang de la belle. Il fallait absolument qu'elle arrive à parler à Byron avant cette date butoir. Elle avait déjà trop tardé en laissant passer un mois entier mais à chaque fois qu'elle se retrouvait devant la cabane, debout sur le perron, la main tendue pour frapper à la porte, elle se trouvait toujours une excuse pour ne pas le faire. Elle savait qu'elle recommencerait le même schéma ce soir si elle continuait à laisser le temps passer, se disant qu'il serait trop tard, qu'elle n'allait pas le déranger à une heure si tardive ou prétextant le couvre-feu trop proche pour rester à discuter. Croisant les bras sur sa poitrine, elle soupira de nouveau, déçue encore une fois par sa propre attitude. Ce n'était pas parce qu'il lui arrivait de temps en temps de faire preuve d'un brin de courage pour se retrouver chez les Gryffondors. À côté de ça, elle se trouvait des excuses pour tout, histoire de ne pas avoir à affronter ses peurs.

Soudainement elle se sentit partir en arrière et tendit les bras en avant pour essayer de s'accrocher à n'importe quoi pour ne pas tomber. Dans sa tâche infructueuse de trouver quelque chose à se rattacher, elle ferma les yeux, attendant avec une certaine appréhension le moment où sa tête frapperait durement le sol. Mais ce moment ne vint pas. Les secondes s'égrenaient et la belle trouvait que sa chute était plus longue que la normale. Arquant un sourcil, elle se rendit compte que quelque chose, ou plutôt quelqu'un la retenait et elle ouvrit les yeux pour voir le visage de son sauveur. Ses yeux rencontrèrent rapidement ceux du garde-chasse et elle se mit immédiatement à rougir quand elle comprit qu'elle venait tout simplement de tomber dans ses bras. Littéralement. Il devait avoir ouvert la porte quand elle était encore appuyée dessus et la suite, et bien elle était plutôt embarrassante. « Oh. » Se détachant de l'homme, la jeune femme se retourna vers lui, le visage rouge tomate et bafouilla. « Je... euh... j'ai... désolée... » Elle passa une main sur sa nuque et fixa un moment ses chaussures. Prenant une profonde inspiration, Phélyx réussit à se calmer et à articuler une phrase correcte. « Bonsoir mons... McFarlane. Je suis désolée de vous déranger aussi tard... » Mais j'aurais voulu avoir quelques conseils, de loup-garou à loup-garou. « ...vous allez bien ? » finit-elle par lâcher. Il était peut-être encore un peu tôt pour lui déballer tout maintenant.

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MessageSujet: Re: Bélyx ; tips for an animal   Bélyx ; tips for an animal EmptyMer 9 Mai - 12:39



► this guilt will haunt me


Il y avait quelqu’un dehors.

Byron fronça les sourcils, lâchant momentanément les gants qu’il était en train de rapiécer vulgairement et alors que le tissu s’écrasait sur la table dans un bruissement doux, il retint sa respiration. Il y avait quelqu’un dehors, juste de l’autre côté de la porte. Instinctivement, il pensa à un élève, bien que cela le blasait profondément. On aurait pu croire qu’en se faisant attraper et en écopant d’une punition, Sparkle, la petite Poufsouffle, aurait fait tourner l’information quant aux conséquences d’aller emmerder le garde-chasse ‘pour s’amuser’. Il avait juré de ne rien dire aux membres du personnels afin d’éviter que la petit préfète ne se fasse coller, mais il n’était pas stupide, elle s’était surement plaint des agissements du lycanthrope, trouvant quand même ça injuste. Si elle n’en avait pas parlé aux adultes de Poudlard, il était persuadé que le récit exagéré de sa punition ferait le tour des salles communes.

Il repoussa le plus silencieusement possible sa chaise, se levant doucement pour ne pas faire plus de bruit que la personne dehors. L’espace d’une seconde, il pensa à la jeune enseignante qui passait parfois dans ses draps mais il chassa bien vite cette théorie. Dénérys aurait frappé ou elle serait entrée sans autre forme de procès, elle n’aurait pas simplement fait du bruit sur son palier comme si la timidité la rongeait. Ce n’était pas le genre de la demoiselle, pas qu’il soit au courant du moins. Dire qu’il savait comment elle aurait agis était peut-être un peu exagéré, parce qu’au final, ils ne se connaissaient pas, ils ne savaient pas grand-chose l’un de l’autre et c’était surement mieux comme ça, cela évitait les complications. S’il avait été obligé de parler, Byron n’aurait pas été capable de cacher sa rancœur et sa culpabilité, les cicatrices qu’il se trimbalait, les traumatismes divers et variés qu’il étouffait à coup de Whisky. Traversant doucement la pièce principale de la petite cabane où il habitait, il attrapa la bouteille qui trainait d’ailleurs sur le plan de travail et en pris une longue gorgée. Ce genre de quantité aurait dû bruler la trachée de n’importe qui mais dire qu’il était immunisé était un euphémisme. C’était à se demander, parfois, s’il était encore capable de s’enivrer ou bien si son foie avait créé un bouclier au fil des années. Il reposa la bouteille et secoua la tête, agacé.

Il était tard, pourquoi diable fallait-il qu’on le dérange, n’en faisait-il pas assez toute la journée ? Il fit de son mieux pour ravaler son amertume cependant, lorsqu’il ouvrit subitement la porte. Il avait assez mauvaise réputation pour ne pas en rajouter en jouant les ours.

Il s’était attendu à ce qu’un première année effrayé parte en courant pour remonter le plus vite possible vers le château, pas à se retrouver en train de rattraper quelqu’un. Pourtant, la personne qui se trouvait là, une jeune femme, venait de tomber en arrière. Quelle idée aussi, de s’appuyer contre une porte alors qu’il y avait clairement de la lumière à l’intérieure. S’était-elle pensée seule ? S’était-elle pensée discrète ? Il ne la laissa cependant pas tomber, réflexe, tendant ses bras et la retenant avant qu’elle ne percute violemment le sol. Et puis il regretta de ne pas être allé dans la forêt cette nuit. Ce parfum, ce visage… Phélyx. Pris de court, il resta idiot un moment, l’aidant à se redresser ensuite. Il était soudain mal à l’aise, parce qu’il appréciait bien trop cette petite élève et parce qu’il avait probablement totalement ruiné sa vie sans le vouloir réellement. Il déglutit et joua sur le fait que la timide brune semblait encore plus mal à l’aise que lui. « Oh. » avait-elle soufflé avant de se relever, se confondant ensuite en excuse et trahissant sa gêne « Je... euh... j'ai... désolée... » Elle n’était pas du genre à enfreindre les règles et ça, il le savait, d’autant plus qu’elle payait sa dernière escapade interdite et ce au prix fort… et ça aussi, il le savait, car il en était plus que responsable. Un poids tomba dans son estomac mais il resta silencieux, l’observant juste, dans la lumière chaude et ocre qui s’échappait de la maisonnette pour venir s’écraser sur son visage de poupée. « Bonsoir mons... McFarlane. Je suis désolée de vous déranger aussi tard... » Il avait légèrement froncer les sourcils avant qu’elle ne se reprenne. Il n’aimait pas qu’on l’appelle ‘monsieur’, il n’avait pas l’impression de le mériter… Elle reprit, terminant sa phrase, maigre simulacre d’explication quant à sa présence : « ...vous allez bien ? »

Il ne répondit pas, se redressant juste un peu et observant la pénombre derrière elle. Il n’était pas à l’aise, parce que depuis Juin, d’autres visions venaient se mêler à la mort d’Holly, d’autres tâches de sang, d’autres cris de terreur… Ceux de Phélyx, qu’il avait provoqué. Il sentit sa gorge se serrer mais il passa cependant outre, fronçant les sourcils pour de bon cette fois. Le dos droit, il croisa les bras avant de murmurer de sa voix rauque : « Qu’est-ce-que tu fais ici, tu vas avoir des ennuis si on te choppe dans le parc… » parce qu’il était tard, en effet. La Lune, cette saloperie de Lune dans le ciel, indiquait que la nuit était en train de s’avancer. Il avait espéré lui faire peur, peut-être, la faire détaler comme une biche effrayée mais quelque chose sur son visage, dans son regard, indiquait qu’elle était préoccupée, angoissée même. La tristesse perdue qu’il pouvait percevoir dans ses iris lui fendit le cœur parce qu’il s’en savait responsable. Merde. Il secoua la tête, soufflant doucement et poussa un peu mieux la porte. D’une voix distante mais où on pouvait sentir qu’il cédait un peu, il lança « Allez, rentre avant qu’on n’te voit » et il recula instantanément, attrapant la bouteille de Whisky et buvant à nouveau au goulot. Après tout, elle n’était pas venue simplement pour rester sur le pas de la porte, il s’en doutait bien. Elle avait besoin de parler, probablement, parler à quelqu’un partageant sa condition, sans pour autant savoir qu’il était, au fond, son bourreau. Il resta silencieux un moment avant de s’approcher de la cheminé pour remettre quelques buches dans l’âtre, puisqu’il avait de la compagnie et d’une voix forte, fuyant son regard, il demanda simplement « Pourquoi es-tu là ? Je suis presque sûr que tu ne risques pas de faire perdre des points à ta maison juste pour me demander comment je vais… » il marqua une pause, puis ajouta, plus bas « ou alors, les Gryffondors sont toujours aussi peu fins qu’à mon époque » Un sourire fugace retroussa ses lèvres pendant une seconde. Il l’effaça consciencieusement avant de faire volte-face pour la fixer. « Je t’écoute, O’Gara… » Insista-t-il un peu, sans pour autant jouer de son pouvoir ou de sa taille pour la faire écraser et la forcer à parler.

Avec un peu de chance, il s’en tirerait sans avoir envie de s’arracher les yeux tant il s’en voulait mais ça, il en doutait fortement.
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MessageSujet: Re: Bélyx ; tips for an animal   Bélyx ; tips for an animal EmptyMer 9 Mai - 19:31

Les mots avaient à peine franchis ses lèvres qu'elle les regrettaient déjà. Elle aurait pût tout simplement lui dire qu'elle avait besoin de lui parler ou bien qu'elle venait de la part d'un professeur et inventer un mensonge par dessus celui-ci. Mais non, tout ce qu'elle avait réussi à lui sortir c'était « vous allez bien ? » comme s'il n'allait pas se douter que quelque chose clochait alors qu'elle venait le voir si tard. « Qu’est-ce-que tu fais ici, tu vas avoir des ennuis si on te choppe dans le parc… » Elle s'empressa de regarder autour d'elle pour vérifier si elle avait été suivie ou pas, réalisant enfin qu'il était vraiment tard. Puis reposant son regard sur lui, elle l'implora presque pour lui laisser ne serait-ce que quelques minutes pour lui parler. Maintenant qu'elle avait réussi à prendre contact avec lui, elle n'allait pas le laisser partir si facilement. Sinon elle devrait attendre un autre mois avant d'avoir le courage de lui adresser la parole. Il sembla craquer et ouvrant un peu plus la porte lui dit d'une voix bourrue, les sourcils un peu froncés. « Allez, rentre avant qu’on n’te voit » Puis il la laissa planter là sur le perron, la porte grande ouverte. Phélyx mis plusieurs secondes avant de comprendre qu'il fallait qu'elle entre et referme la porte derrière elle. Elle fit un premier pas timide, la planche sur laquelle elle s'appuyait craqua puis elle avança son deuxième pied et referma prudemment la porte, comme si un geste trop brusque de sa part allait faire s'écrouler la maison. C'était une baraque vieille, autant de l'extérieur que de l'intérieur mais on s'y sentait en sécurité. Presque plus que dans les dortoirs des Gryffondors. Elle laissa son regard vagabonder un peu sur le peu de meuble que possédait le garde-chasse et remarqua qu'il n'y avait pas vraiment de personnalisation dans la petite maison. Seuls des cadavres de bouteilles attestaient bien que c'était Byron le chef des lieux mais sinon, rien.

Alors qu'il remettait des bûches dans l'âtre, la jeune femme l'observa un instant. Il voulait paraître fort et bourru, éloigner les gens le plus possible mais on pouvait voir sur son visage la tristesse qui l'envahissait. C'était pour cette raison que la belle n'avait jamais esquivé son regard ou n'avait jamais eu vraiment peur de lui adresser la parole. Bien sûr il lui arrivait de sursauter quand il s'adressait à elle de façon un peu abrupte mais elle n'arrivait pas à voir autre chose que cette tristesse qui le dévorait chaque jour. « Pourquoi es-tu là ? Je suis presque sûr que tu ne risques pas de faire perdre des points à ta maison juste pour me demander comment je vais… » Voilà, il n'était pas tombé dans le piège. C'était à prévoir avec un mensonge aussi nul et peu élaboré. Elle ouvrit la bouche mais il rajouta un peu plus bas. « ou alors, les Gryffondors sont toujours aussi peu fins qu’à mon époque » Elle croisa les bras sur sa poitrine presque vexée par la réflexion du garde-chasse. Tout les Gryffondors n'étaient pas des brutes qui tapaient avant et posaient des questions après. Il arrivait qu'un élève portant les couleurs Rouge et Or soit doté d'un peu de douceur. « Je t’écoute, O’Gara… » Perdue dans ses pensées elle n'avait pas vu qu'il venait de se retourner et sursauta quand il lui annonça qu'il l'écoutait. Oui. C'était le moment ou jamais. Elle prit une profonde inspiration et décroisa ses bras, jouant pendant un moment avec les plis de sa jupe, tentant par tout les moyens de gagner toujours un peu plus de temps.

Mais elle se rendit ridicule à la fin, à le faire patienter comme ça. Finalement elle réussi à faire un pas en avant, réduisant un peu la distance incroyable qu'avait instauré McFarlane depuis le début, puis articula un peu trop. « J'ai... un... problème. » Bon c'était fait déjà. Elle commença à tortiller ses doigts puis se gifla mentalement et repris une attitude droite, peut-être un peu trop et planta son regard dans celui de l'homme en face d'elle. Il était tellement impressionnant, il faisait facilement une tête et demie de plus qu'elle et la toisait sans même le faire exprès. Prenant son courage à deux mains, elle se retourna, montrant son dos au garde-chasse et commença à déboutonner son chemisier. Cela pouvait paraître certes bizarre si quelqu'un entrait dans la pièce maintenant, une élève se déshabillant devant un membre du staff, mais elle préféra chasser cette idée avant que la honte que cela puisse se produire la bloque. Pudiquement, elle ramena ses cheveux en avant pour dégager sa nuque et fit glisser lentement son vêtement de ses épaules, dévoilant au fur et à mesure trois longs traits qui barraient son dos en diagonale. Les marques étaient encore un peu rosées et gonflées, cela ne faisait que quelques mois qu'elle les arboraient après tout. Désormais rouge tomate, elle fut contente d'être dos à l'ancien Gryffondor pour ne pas avoir à affronter directement son regard. Le dos à présent à moitié découvert, elle s'arrêta là, pas besoin d'aller plus bas pour qu'il comprenne que cette griffure n'était pas anodine. « On m'a dit que vous pourriez m'aider. » Sa voix tremblait tant de honte d'être à moitié nue devant un homme dont elle ne connaissait rien que de peur. Peur qu'il la renvoi dans son dortoir en lui hurlant de ne plus jamais l'approcher. « Vu que vous êtes... comme moi. » Elle ne pût se résoudre à prononcer les mots loup-garou, encore trop effrayée de ces mots. Elle pensait que si elle le disait à voix haute, cela allait confirmer la chose alors elle ne les prononçait pas. Jamais. Encore trop fragile pour affronter la vérité.

Pauvre petite chose.
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MessageSujet: Re: Bélyx ; tips for an animal   Bélyx ; tips for an animal EmptyMer 16 Mai - 15:22


Elle semblait si innocente, si douce, si fragile, plantée là, effrayée, hésitante, à passer ses mains sur les plis de sa robe, parfaite enfant cherchant une permission, ayant une question à poser… Alors qu’il l’observait, il se surprit à repenser au visage d’Holly lorsque, maladroite et un peu secouée, elle était venue lui annoncer qu’elle était enceinte, qu’ils allaient former une famille. Cela avait été la preuve que tout ça, les histoires de sang, de naissance, ne comptait pas, qu’elle l’aimait vraiment et voulait rester avec lui… cela avait aussi été le début de la fin, le commencement de leur perdition. C’était ça, cette annonce, qui avait poussé le père de le jeune femme à envoyer un Loup-Garou dans la maison qu’ils occupaient. C’était la raison de sa monstruosité, c’était l’agonie qu’il avait traversé, l’errance et la boisson, les nuits sans sommeil, c’était même la raison pour laquelle la petite Gryffondor plantée juste devant lui était elle aussi une lycanthrope… tout ça à cause d’une petite annonce maladroite.

Alors il se méfiait et à vrai dire, il avait bien raison de le faire. « J'ai... un... problème. » souffla-t-elle et il comprit immédiatement ce qui allait lui tomber dessus. Pour qu’elle vienne, au milieu de la nuit, voir le paria de garde-chasse hybride que tous les élèves fuyaient, il n’y avait pas des millions d’explications possibles. Une seule chose s’avérait probable… Elle était là pour parler pleine lune et mutation. A cet instant précis, il aurait préféré mourir que de devoir rester là mais bien vite, elle attira son attention, l’empêchant de trouver une idée quelconque pour la foutre dehors et retarder l’échéance, la chasser encore un peu. C’eut été une bonne idée, pourtant, fuir, ignorer le problème jusqu’à ce qu’éventuellement, il disparaisse. Cela ne marchait pas à chaque fois mais il se pouvait qu’ici, cela fonctionne, qu’elle abandonne ? Non, clairement pas, parce qu’il était trop tard. Phélyx, la jolie petite irlandaise qui lui faisait tant penser à Holly, venait de se retourner et il manqua de s’étrangler en voyant qu’elle déboutonnait doucement son chemisier.

L’espace d’une seconde, il oublia ce qu’elle avait dit, ce dont elle parlait, ce pour quoi elle était là. Il ne pensait plus au problème mentionné, juste au fait qu’une adolescente qui lui plaisait un peu trop était en train de se dévêtir dans son salon. Sentant ses joues bruler, il reprit une gorgée de whisky en espérant se donner un peu de contenance, avant de redescendre partiellement sur terre. Alors que la chemise blanche glissait sur sa peau, qu’elle dégageait ses cheveux bruns et lui présentait ses épaules, il se prit une gifle énorme. La griffure qui traversait son dos était aussi mauvaise que dans ses souvenirs. Elle avait cicatrisé, cette vilaine marque dont il était responsable à cent pour cent, mais Merlin, ce qu’elle était encore visible, encore évidente. Il sentit sa gorge se serrer et si une minute plus tôt il s’était retrouvé à mourir de honte face à un désir déplacé, il crevait à présent de froid et de culpabilité. Cette pauvre gosse, il lui avait ruiné sa vie, il avait tout chamboulé… pourquoi ? Parce qu’elle vivait comme toutes les filles de son âge, parce qu’elle ressemblait à Holly, parce qu’elle allait suivre un garçon un peu stupide et tomber pour son baratin… juste comme Holly était tombée pour lui. Certes, lui n’aurait pas fuis, il ne l’aurait pas abandonné si elle avait été en danger mais il avait perdu connaissance alors qu’elle se faisait tuer… au final, il ne valait donc pas mieux que le petit con qu’il avait voulu effrayé dans la Cabane Hurlante. « On m'a dit que vous pourriez m'aider. » murmura-t-elle, le tirant de ses pensées « Vu que vous êtes... comme moi. »

Il se gifla mentalement. S’il avait été honnête, il l’aurait corrigé. S’il avait été brave, il aurait fait en sorte de la reprendre. ‘non, tu es comme ça à cause de moi’ la nuance était terrible. Il vivait avec un secret de plus, quelque chose qu’il ne pouvait absolument pas raconter, parce qu’elle fuirait, parce qu’elle le regardait avec tout le dégout qu’il méritait de se prendre dans les dents et que ça, il ne pouvait pas le supporter. C’était surement très stupide que d’avoir peur de se mettre une adolescente à la voix tremblante à dos mais… il s’accrochait où il pouvait, au peu d’espoir qu’il savait trouver. C’était maigre, mais la façon dont elle arrivait, sans même le savoir, à le prendre de court, ça voulait dire qu’il était vivant.

Byron resta planté là pour ce qui sembla une éternité, ne bougeant que difficilement. Une nouvelle gorgée de whisky plus tard, il se fit violence et traversa doucement la pièce. Au passage, il attrapa une couverture pas tout à fait neuve mais qui s’avérait propre et dont la matière était douce. Il en profita pour poser la bouteille, fermant sa main sur l’épais tissu qui tronait sur la chaise libre et après une légère hésitation, il s’approcha enfin de la jeune femme. Il se sentait mal, il avait l’impression de trembler, perdu entre l’envie de la prendre dans ses bras pour la rassurer, celle de s’excuser, celle de la chassée… Il n’était pas fait pour elle, il n’était qu’un monstre et elle, une enfant, il n’avait pas le droit de la regarder comme ça mais pourtant, ses yeux étaient rivés sur la peau claire de Phélyx. Bientôt, mois après mois, des dizaines de marques s’ajouteraient, tout ça parce qu’il avait été… jaloux.

Il réalisa un peu trop tard qu’il avait tendu une main et il sursauta lorsque ses phalanges entrèrent en contact avec la peau de la petite brune. Il ne recula pas, pourtant, suivant le tracé de la cicatrice, ce qu’elle lui présentait, du moins. Il souffla, désolé et se ressaisit, posant la couverture sur ses épaules frêles pour la couvrir, simplement parce que c’était plus raisonnable. Une main de chaque côté, il la fit doucement tourner pour la regarder, prenant une décision dans la seconde.

Avouer la vérité, c’était prendre le risque de la voir filer. Elle devrait se débrouiller seule, rageuse et brisée. Mentir, c’était pouvoir l’aider, apaiser ses craintes, être là pour la ramasser au lendemain des transformations. Ce n’était pas honnête, ce n’était pas juste, mais c’était… son devoir, à présent. Mentalement, il jura de lui parler lorsqu’elle pourrait gérer les pleines lunes, pas avant, lorsqu’elle n’aurait plus besoin de lui… Un, deux, trois. Il hocha la tête. « Je sais… » souffla-t-il, avant de s’expliquer « L’infirmière m’a mis au courant, pour ta sécurité, celle des autres aussi… » il oublia de mentionner que si la nurse l’avait dit, il l’avait aussi su avant pour avoir été témoin et acteur de l’attaque. Il afficha le plus maigre des sourires et levant un bras, il alla tirer sur le col de son t-shirt, montrant son omoplates et l’énorme trace de morsure à présent blanchâtre qui décorait sa peau. « Ca fait moins mal, avec le temps. Ca fait moins peur, aussi… » lança-t-il dans un murmure, juste devant elle. Quelque part, c'était là sa façon de lui dire qu'il l'écoutait. Et qu'il la regardait, attentif.

Merlin, il aurait pu se perdre dans ses yeux. Il secoua la tête, ne voulant rien faire d’idiot. Il n’était pas à sa place près d’elle, il n’avait pas le droit. Mentor, point final, rien de plus…

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MessageSujet: Re: Bélyx ; tips for an animal   Bélyx ; tips for an animal EmptyLun 28 Mai - 13:30

Plus les secondes défilaient, plus elle sentait le rouge lui monter aux joues et elle s'étonnait de ne pas encore être tombée dans les pommes tant son sang se concentrait dans son visage au lieu de circuler dans le reste de son corps. Finalement elle entendit les planches craquer sous les pas du garde-chasse et tandis qu'il s'approchait lentement, comme pour la torturer un peu plus, elle cessa de respirer. Elle attendait sa réaction, tiraillée entre l'envie de se retourner immédiatement pour avoir au moins une petite idée de ce qu'il pouvait penser et celle de mourir directement sur place, de honte. Après quelques secondes qui passèrent comme une éternité pour la jeune femme, elle sentit les doigts, un peu râpeux mais agréablement chaud, de l'homme parcourir les lignes de ses cicatrices et elle expira lentement l'air qu'elle retenait depuis plusieurs secondes déjà. Elle ne put retenir une vague de frisson quand il fit traîner ses phalanges jusqu'à la moitié de son dos et puis soudainement plus rien, juste un poids sur les épaules et une goutte de sueur le long de sa nuque. Et puis il la força à se retourner et comme un automate, elle se laissa faire, n'osant pourtant pas affronter son regard. « Je sais... » lui souffla-t-il, attisant la curiosité de la jeune femme. Elle arqua un sourcil et releva la tête tout en serrant la couverture un peu plus autour de ses épaules. Comment ça, il savait ? Ce n'était pas possible. Personne ne savait. Enfin si, sa famille et Silver mais elle imaginait très mal ce dernier venir affronter le garde-chasse et lui parler de sa condition. Elle pencha un peu la tête sur le côté et attendait la suite. « L’infirmière m’a mis au courant, pour ta sécurité, celle des autres aussi… »

Oh. Forcément, elle était un danger maintenant pour les autres. Elle était un monstre, une hybride et bientôt elle deviendrait sûrement une paria comme le jeune homme devant elle. Les épaules de la Rouge et Or s'affaissèrent un peu et elle perdit son expression interrogative pour ne faire apparaître qu'un profond désarroi. Il fallait qu'elle s'y fasse, c'était sa vie maintenant. Elle allait être chahutée, non plus à cause de sa timidité mais bel et bien pour sa nature propre, celle d'un monstre. Mais elle n'eut pas le temps de se morfondre plus que ça sur son sort car déjà le garde-chasse levait la main et tirait sur le bord de son t-shirt pour laisser apparaître une marque blanche, imposante, sur son cou et son épaule. La jeune femme resta un moment paralysée, presque hypnotisée par la marque de Byron, les yeux légèrement écartés par la surprise. Elle secoua un peu la tête pour reprendre un air neutre, il ne fallait pas qu'elle passe pour une petite gamine effrayée -même si c'était ce qu'elle était dans le fond- et puis c'était malpoli de fixer les gens ainsi. « Ça fait moins mal, avec le temps. Ça fait moins peur, aussi… » Doucement, elle sortit une main de sous la couverture qui lui cachait encore les épaules et le décolleté et à son tour passa ses doigts sur la cicatrice du jeune homme. Contrairement à ces phalanges, sa peau était douce mais toujours aussi agréablement chaude. Elle laissa traîner ses doigts un moment, dessinant les contours irréguliers de la plaie refermée, sentant par moment le pouls du lycanthrope sous le bout de ses doigts. Finalement elle retira sa main, se rendant compte qu'elle avait peut-être un peu dépassé les limites et se mit de nouveau à rougir. Reculant un peu, elle esquissa un sourire et laissa son regard se promener autour d'elle.

Elle n'était pas spécialement intéressée par la décoration un peu particulière de la cabane mais elle ne savait pas vraiment comment formuler toutes les questions qui fourmillaient dans sa tête. Elle ne savait pas par où commencer et dans la logique de son esprit embrouillé par l'affut soudain de sang dans sa tête, elle sortit la question la moins utile à son état. « Comment ça vous est arrivé ? » Et alors que les mots franchissaient ses lèvres, elle se rendit compte que ce n'était pas vraiment une question à poser. Elle-même était atrocement gênée quand elle devait en parler, esquivait le plus de détails possible et finissait morte de honte au final quand elle devait raconter son histoire. Et puis franchement, ce n'était pas ses affaires. Alors elle se mordilla un peu la lèvre inférieure et baissa la tête tout en cachant une partie de son visage avec sa main. « Je suis désolée, ce ne sont pas mes affaires. C'est personnel et si vous ne voulez pas y répondre je comprendrais. » réussit-elle à bafouiller tout en remplaçant une énième fois une mèche de cheveux derrière son oreille. Une longue inspiration plus tard, elle relevait la tête pour affronter le regard de Byron sans réussir à y lire quoi que ce soit.
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MessageSujet: Re: Bélyx ; tips for an animal   Bélyx ; tips for an animal EmptyVen 8 Juin - 13:08


Perdu dans ses yeux, il cherchait à se raisonner mais à chaque seconde s’égrainant, il avait l’impression de tomber un peu plus fort, un peu plus vite. La chute serait violente, l’impact douloureux et il le savait. Il n’avait pas le droit de toucher à Phélyx, parce qu’elle n’était qu’une élève, une gosse, parce qu’il aurait des ennuis et se ferait renvoyer, parce qu’elle méritait mieux qu’un monstre, aussi, quand bien même pas sa faute elle partageait sa condition. Le souffle un peu plus court que d’ordinaire, il n’arrivait pourtant pas à détacher son regard de ce minois délicat et malheureux. Elle était misérable et il en était le responsable. Il lui avait arraché sa vie, il lui avait fait mal et il s’en voulait. Condamné au silence, il restait immobile face à elle, attendant de trouver comment enchaîner. Il avait des millions de choses à lui expliquer, quatre années complètes d’expérience dont elle pourrait peut-être profiter pour moins souffrir mais non, rien ne sortait, rien ne semblait vouloir passer ses lèvres entre-ouvertes. Il espérait avoir l’air grave, plutôt que de sembler totalement ahuri mais il n’y avait là rien de moins certain, rien de moins sûr…

Malgré le calme qu’il s’imposait, il crut mourir lorsqu’elle bougea finalement.

Il avait attendu un geste, un mouvement, n’importe quoi pour enchaîner, pour briser ce silence étrange mais il n’avait pas prévu qu’elle tende la main et vienne effleurer la cicatrice qu’il présentait, tenant encore son t-shirt pour montrer la source de sa malédiction. Délicate, hésitante, elle posa ses phalanges sur la plaie soignée, glissant sur la peau abîmé et lui se retrouva à devoir serrer les poings pour ne rien faire de stupide. Petite, frêle, elle se tenait devant lui, cachée dans une couverture, sa peau jouant à cache-cache avec le regard de Byron et du bout des doigts, elle semblait chercher à apprendre le tracé de cette abomination qu’il se trimbalait depuis des lunes à présent. C’était surement de bonne guerre mais elle n’avait pas idée de la brutalité d’un tel contact, petite fille encore trop naïve. Il déglutit en cherchant à garder son sang-froid, priant pour qu’elle ne sente pas son cœur s’emballer sous cet épiderme qu’elle touchait, maladroite, fébrile mais fascinée. Il ne remarqua pas immédiatement qu’elle aussi semblait chercher ses mots et il manqua de sursauter lorsqu’elle demanda finalement : « Comment ça vous est arrivé ? » Il darda sur elle un regard à la fois perdue et misérable alors que la réponse se formait dans son crâne. Ce qu’elle semblait douce, ce qu’elle semblait fragile à présent, à se mordre la lèvre en baissant la tête, penaude, gênée. Il était vrai que c’était là un sujet quelque peu tabou mais quelque part, il savait qu’il lui devait une explication. Il avait peur, cependant, qu’elle se décide à lui rendre la pareille et raconte son histoire, celle qu’il connaissait pour en faire partie. Comme elle avait tendu les doigts après qu’il ait caressée sa plaie, peut-être retournerait-elle la question d’elle-même, peut-être lui livrerait-elle un récit plein de peur et de dégout à l’égard de celui qui l’avait attaqué. « Je suis désolée, ce ne sont pas mes affaires. C'est personnel et si vous ne voulez pas y répondre je comprendrais. » souffla-t-elle finalement, se rétractant et lui sentit son cœur se serrer. Si elle était là, c’était de sa faute, il lui devait bien quelques bribes d’honnêteté. A défaut de pouvoir avouer sa culpabilité, il pourrait faire un effort et raconter ses maux. Essayer du moins.

Jamais auparavant il n’avait osé raconter cette histoire.

Sans bouger, toujours planté devant elle, il sentit son regard s’adoucir alors que les souvenirs revenaient. « Ce n’est pas une belle histoire, pas du tout… » murmura-t-il, ne pouvant empêcher la légère nostalgie qui s’emparait de lui alors qu’il pensait à Holly, à son sourire, à ce bonheur qu’on lui avait arraché. Il déglutit difficilement et inspira profondément, ne sachant même pas par où commencer. Hagard, sans reculer, il tendit une main et attrapa la flasque qui trainait encore sur la table, jouant un instant avec, l’ouvrant, prenant une gorgée conséquente de whisky et se sentait assez mal à propos de ça, d’ailleurs. Il n’était toujours pas capable d’affronter toute cette histoire sans alcool et c’était un peu triste, mais il n’y pouvait rien. « J’avais… 21 ans, je venais de sortir de Poudlard, encore un peu Gryffondor dans l’âme je crois, assez con pour penser que j’étais au-dessus des idées sur les nés-moldus… » Il marqua une longue pause, regardant la flasque entre ses doigts et sentant tout le poids du monde s’abattre sur ses épaules. « Je sortais avec une Sang-Pur. Grande Famille. Grande idée. On s’est installé ensemble et… » Il baissa le regard hésita, une, deux, trois secondes, avant de souffler très vite : « Son père a préféré la faire tuer que de la savoir avec un sang-de-bourbe » . Sans trop savoir comment, il se retrouva un peu plus loin, passant une main devant sa bouche. Il alla près de l’évier et sembla fixer le bac, longuement, cachant son expression, son regard. « Le loup-garou qu’il a envoyé a dû me penser mort, après la morsure, il n’a pas cherché, il est allé la tuer elle. On venait de se fiancer. Et elle était enceinte… » murmura-t-il d’une voix à peine audible, heurtée, blessée. Il se redressa et termina la flasque dans la foulée, secoué.

« Ce n’est pas une belle histoire, non… » répéta-t-il, ayant l’impression de perdre la tête alors que les mots enfin prononcé tournoyaient dans la pièce. Phélyx n’était qu’une inconnue mais il avait pu parler parce qu’elle était probablement la seule à même de comprendre. Elle aurait surement un peu pitié, même. Cette idée le révolta mais il se souvint rapidement de la haine qu’elle éprouverait un jour à son égard et finalement, la pitié ne sembla pas si atroce…
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MessageSujet: Re: Bélyx ; tips for an animal   Bélyx ; tips for an animal EmptySam 30 Juin - 10:09

Elle était consciente de la question qu'elle avait posé, le poids de la honte que l'on pouvait ressentir quand on vous demandait comment « ça » s'est produit. Elle-même ne pouvait raconter son histoire sans en rougir mais aux vues de son caractère, ce n'était pas spécialement étonnant. Mais voir Byron chercher ses mots, devenir fuyant et accrocher du regard la bouteille de whisky sur la table, c'était triste et ça déchirait le cœur de la Rouge et Or qui voulait lui dire que ce n'était pas la peine de lui répondre, qu'elle pouvait laisser sa curiosité de côté aujourd'hui et qu'elle s'en fichait -même si au final ce n'était pas vrai. « Ce n’est pas une belle histoire, pas du tout… » Il attrapa alors la bouteille d'alcool sur la table et en but une gorgée conséquente tandis que Phélyx resserrait la couverture autour de ses épaules. Finalement, elle ne savait pas si elle voulait l'entendre cette histoire. Phé avait toujours détesté les histoires tristes ou celles qui font peur. Lorsque Peeter la forçait à écouter les véritables versions des contes édulcorés que l'on raconte aux enfants, elle se mettait à pleurer et ne fermait pas l'œil de la nuit. Il disait que ça la renforcerait, qu'elle serait plus forte après ça mais elle, elle ne voulait pas l'être. Elle était bien comme ça, fragile et un peu gauche, petite gamine projeté dans un monde d'adultes qui la terrifiait. « J’avais… 21 ans, je venais de sortir de Poudlard, encore un peu Gryffondor dans l’âme je crois, assez con pour penser que j’étais au-dessus des idées sur les nés-moldus… » Elle inspira profondément sans pour autant lui couper la parole. Ce n'était pas souvent qu'on la raillait sur le fait qu'elle faisait honte aux sang-purs à cause de sa maison ou de son attitude un peu trop amicale avec les sang-de-bourbe, mais ça arrivait quelques fois et elle trouvait ça complètement débile et injuste. On ne pouvait pas choisir la famille dans laquelle on voyait le jour, pourquoi s'en prendre à une décision du Destin ?

« Son père a préféré la faire tuer que de la savoir avec un sang-de-bourbe » Et avant qu'elle ne comprenne pleinement le sens de la phrase, elle sentit les larmes lui brûler les yeux. C'était encore plus triste que ce qu'elle avait imaginé, l'histoire d'un amour maudit comme dans les contes de fées de son enfance mais qui se finissait aussi mal que dans les histoires que lui racontait son frère. Le pire, c'était la voix tremblante du garde-chasse lorsqu'il en parlait. Elle pouvait sentir la douleur qui l'habitait encore et même si elle ne savait pas exactement combien de temps s'était écoulé depuis cet accident, ce meurtre -appelons-le comme il se doit-, elle pouvait presque partager la peine de Byron tant elle irradiait dans la pièce. « Le loup-garou qu’il a envoyé a dû me penser mort, après la morsure, il n’a pas cherché, il est allé la tuer elle. On venait de se fiancer. Et elle était enceinte… » Et cette révélation finit par l'achever. Elle sentit les larmes rouler sur ses joues alors qu'elle connaissait à peine McFarlane. Elle avait toujours échangé des propos courtois avec lui mais sans jamais vraiment s'intéresser à sa vie et maintenant qu'elle savait, elle ressentait comme un creux au fond d'elle. Un creux qu'elle n'aurait réussi à remplir qu'avec de l'alcool ou du sang. C'était peut-être ça qu'il ressentait tout les jours et c'était tout bonnement insupportable, rien d'étonnant qu'on l'ai envoyé à Gryffondor aussi, il avait l'étoffe d'un lion à supporter cette douleur jour après jour.

« Ce n’est pas une belle histoire, non… » Et la belle ne pût même pas acquiescer tant les larmes et la tristesse lui serrait la gorge. Elle renifla, essuya les larmes sur ses joues avant de se diriger comme un automate vers Byron qui lui tournait le dos, face à son évier. Alors qu'elle continuait de pleurer sans pouvoir s'arrêter, elle réussi tout de même à se glisser entre lui et l'évier et oubliant toutes les barrières qu'ils devaient être érigées entre eux, l'âge, le fait qu'il faisait partit du corps professoral et qu'elle était une élève, oubliant même le fait qu'elle était venue pour lui demander des conseils, elle entoura sa taille de ses bras menus, retenant tant bien que mal la couverture sur elle. Elle enfoui son visage dans le tee-shirt de l'homme qui sentait la sueur, l'alcool avec une légèrement pointe d'odeur de chien mais elle s'en fichait. Elle laissait ses larmes être absorbées par le tissu du vêtement de Byron et ils restèrent dans le silence pendant un long moment. « Je suis désolée. » réussit-elle à articuler entre deux sanglots. Elle était ridicule à pleurer comme ça alors qu'elle n'avait pas vécu ce drame, qu'elle n'y avait pris part en aucun cas, qu'elle n'était pas coupable de son malheur... Mais elle n'arrivait pas à s'en empêcher, laissant les larmes couler et resserrant un peu plus ses bras maigrelets autour du corps chaud et réconfortant de Byron.
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MessageSujet: Re: Bélyx ; tips for an animal   Bélyx ; tips for an animal EmptySam 14 Juil - 19:40

Elle pleurait, il pouvait l’entendre. Il pouvait entendre chaque sanglot, chaque sursaut qu’elle cherchait à contrôler, il pouvait l’entendre respirer trop fort. Elle cherchait à retenir ses larmes, en vain, et lui ne bougeait pas. Il l’avait fait pleurer et il se sentait misérable, aussi n’avait-il pas la force de se retourner. Ajouter la vision de Phélyx, nez rouge et yeux brillants, n’était pas une bonne idée compte tenu de son état. Il était trop secoué, trop fragile, toujours trop vulnérable lorsqu’il parlait d’Holly. Les vieux démons ne lui laissaient pas vraiment de répit. Planté devant son évier, comme un imbécile, se faisant violence pour rester droit et fier, autant que possible, il ne pouvait s’empêcher de l’imaginer, pourtant, la petite brune qui dans son dos, pleurait à cause de lui. Une fois de plus, surement, car avec ce qu’il lui avait imposait, avec ce qu’il lui avait fait, elle avait dû verser des larmes par sa faute avant ce soir. L’idée des bougies se reflétant dans ses larmes lui serra le ventre, violemment et il se retrouva avec deux poings à la place des mains. Il serrait à s’en faire mal, se traitant d’idiot, il serrait pour ne pas craquer et lui hurler de partir, vite, avant que la nuit ne tombe. La pleine lune n’était pas loin, elle avait besoin d’aide, c’était son devoir d’être là pour elle, il le savait. Il se força au calme mais bien vite, elle balaya tout ça d’un revers de main.

Son assurance titubante, à peine retrouvée, le calme qu’il cherchait à maintenir, la distance nécessaire entre eux… un geste et pouf, plus rien.

Elle s’était glissée entre lui et le plan de travail et d’un geste doux, tendre, plein d’une compassion qu’il ne méritait pas, un geste qui sur le coup semblait le plus naturel du monde, elle l’avait enlacé, comme pour le consoler, à moins qu’elle n’ait fait ça car c’était elle qui avait besoin de réconfort. Elle semblait si petite, si menue devant lui, fragile poupée qu’il avait abîmé et qu’il venait de faire pleurer. Il resta interdit, ne bougeant pas alors qu’elle sanglotait, encore et encore, parvenant à articuler difficilement « Je suis désolée ». Il retint de justesse un râle plaintif, détestant l’entendre ainsi, malheureuse, triste. Il préférait ses sourires maladroits mais c’était de sa faute si à présent, ils étaient plus rares, d’autant qu’il en rajoutait avec ses histoires tristes. Phélyx était douce, aimante, elle s’excusait d’une chose dont elle n’était pas responsable quand lui ne savait pas avouer ses fautes. Il trembla et l’instant d’après, cédant et arrêtant d’hésiter, il leva les bras pour la serrer contre lui à son tour. Tout, n’importe quoi, du moment qu’elle arrêtait de pleurer, de lui fendre le cœur comme ça, du moment qu’elle cessait de le tourmenter avec sa vulnérabilité soudaine. C’était une chose à laquelle il n’avait jamais su résister, relent d’héroïsme coulant dans ses veines, peut-être… il aimait protéger, défendre, rassurer et se ratait souvent en le faisant, Phélyx et Holly en étaient la preuve.

Il souffla, se forçant à rester immobile et impassible mais bientôt, l’odeur sucrée de la peau de la jeune femme monta jusqu’à lui. Il avait appuyé son menton sur sa tête, dans ses cheveux et la chaleur de son corps, de ses rondeurs délicates, à peine affirmées, transperçait les vêtements, arrivant jusqu’à lui. Foutue torture. Elle n’en avait pas la moindre idée, en plus. Il chercha à se convaincre que c’était l’œuvre du Whisky, mais voilà, il n’était pas idiot. S’il arrivait à lui cacher la vérité, il ne pouvait pas se mentir et l’avoir contre lui, lovée là, en sécurité, avoir le droit de la consoler pendant quelques secondes, c’était beaucoup trop à gérer.

Il fit en sorte de ne pas perdre la tête, cependant. Elle le ferait renvoyer ou bien elle le détesterait, dans les deux cas il ne pourrait plus la surveiller, la regarder, dans les deux cas il y perdait. Il souffla et serra un peu mieux l’étau, se forçant à rester aussi neutre que possible. Une présence, rien de plus, une présence ne parlant plus de ses problèmes, de sa vie, cela le rendait trop fragile. L’air de rien, il changea de sujet, murmurant simplement « Ca ira, c’est rien…. » parlant plus de sa condition à elle que de ses chagrins à lui. Il avait encore les larmes aux yeux pourtant et une d’entre elle roula et vint s’écraser contre la peau de la jeune Gryffondor. Il était ivre, il était stupide, il se rendait ridicule et il allait s’en mordre les doigts…

Il fallait qu’elle recule, et vite. Pourtant, par Merlin, il était bien, lui, là, à l’abris des regards. Elle ne partageait surement pas ses sentiments, comment aurait-elle pu ? Mais il était bien, il n’en demandait pas plus, un peu d’attention, un peu d’humanité, de chaleur, ses sourires doux. C’était comme si la plaie qui lui entaillait les poumons à chaque fois qu’il pensait à Holly s’amenuisait au contact de Phélyx. La petite Gryffondor était spéciale et lui, il le voyait bien, trop bien probablement. Il aurait probablement tué pour qu’elle ne soit pas juste une élève et lui, un adulte devant s’en tenir loin. Il aurait probablement tué parce que c’était injuste… mais surement mieux, au final, ça lui évitait de se prendre la réalité dans les dents. Il n’était qu’un monstre, rien de plus, un alcoolique et un asocial, un paria. Il sentit sa gorge se serrer mais il ne lâcha pas. Il était tout ça mais pendant quelques secondes, ça n’avait pas d’importance…

Sous le regard de la petite brune, il valait un peu mieux.
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MessageSujet: Re: Bélyx ; tips for an animal   Bélyx ; tips for an animal EmptyJeu 26 Juil - 20:21

C'était déroutant comme de simple geste pouvait améliorer ou au contraire aggraver une situation. Sans vraiment y réfléchir, Phélyx s'était presque jetée dans les bras de Byron alors qu'elle n'arrivait pas à calmer sa crise de larmes. Elle se sentait ridicule de pleurer ainsi, pour une histoire qu'elle n'avait pas vécu, de s'excuser pour quelque chose dont elle n'était pas responsable, mais la tristesse et le désarroi dans la voix du garde-chasse avait eu raison de ses barrières si fragiles et elle s'en voulait à présent d'avoir posé cette question qui paraissait anodine mais qui avait, à l'évidence, fait remonter des souvenirs horribles. Elle était enfantine, elle le savait. Réclamer de l'affection comme ça à un homme qu'elle ne connaissait presque pas, un homme qui faisait partit du corps professoral en plus de ça, un homme qu'elle aurait dût respecter, pas un vulgaire camarade de dortoir à qui elle pouvait prendre la main sans réfléchir. Elle pouvait même le sentir qu'il était gêné, du moins c'est ce qu'elle cru comprendre car pendant un moment il ne sut pas trop comment réagir, s'il devait oui ou non la renvoyer pour avoir dépassé les limites. Et puis finalement, contre toute attente, il referma ses bras autour d'elle, comme s'il avait compris qu'elle avait besoin de ce contact chaud et rassurant, juste pour ce soir du moins. « Ça ira, c’est rien…. » murmura-t-il par la suite tout en posant son menton sur le sommet de son crâne.

Fermant un instant les yeux, elle se laissa bercer par la chaleur du corps de Byron. Elle aurait pu s'endormir debout si elle n'avait pas sentit une larme couler sur sa joue sans que cela soit la sienne. Doucement elle décolla sa tête du torse du jeune homme et leva les yeux pour observer un peu le visage du garde-chasse qui semblait d'habitude si sévère mais qui désormais reflétait la peine qu'elle avait déclenché en lui demandant de se souvenir de son passé. Refermant les paupières, elle reposa sa tête sur le t-shirt du garde-chasse, accrochant le bout de tissu comme s'il était sa bouée de sauvetage dans une terrible tempête. L'odeur qu'il dégageait aurait pu paraître un peu repoussante au début, mais ce mélange un peu âcre d'alcool et de sueur la calma presque instantanément et elle retrouva progressivement une respiration calme et les larmes cessèrent. Elle lâcha un instant le haut du britannique pour venir essuyer ses joues puis lentement, presque à contre cœur, elle s'éloigna de lui et frissonna quand la chaleur de son corps la quitta malgré la couverture qui lui couvrait toujours les épaules et le feu qui crépitait non loin d'eux. Elle renifla légèrement avant de relever les yeux vers Byron et ses lèvres s'étirèrent en un fin sourire durant le silence qui prit place dans la vieille cabane parcouru de courant d'air. « Ce n'était pas très convaincant. » finit-elle par dire dans un très léger rire, comme pour se moquer de lui mais gentiment car elle n'était capable de le faire que comme ça.

Elle haussa les épaules, transforma son fin sourire en sourire en coin et pencha un peu la tête sur le côté avant d'ajouter. « Mais c'est gentil d'essayer de me rassurer. » Car après tout il n'était pas obligé d'être gentil comme ça avec elle. Elle pouvait sentir qu'il avait bon fond, c'était un ancien Gryffondor après tout, il ne pouvait d'être gentil, mais rien ne l'obligeait à écouter une gamine comme elle à venir pleurer sur son épaule, surtout à une heure aussi avancée. Et elle n'avait pas encore finit de tester sa patience, retenant un moment sa respiration, elle se décala et s'approcha de la table qui servait à Byron de prendre ses repas, seul, elle lâcha un soupir de tristesse avant de se ressaisir. Agrippant la couverture, elle se tourna brusquement vers lui et planta ses pupilles encore rouges dans les siennes. « Est-ce que... » Un, deux, trois. Elle reprit une profonde inspiration avant de se lancer. C'était un peu particulier ce qu'elle avait à demander mais bon, elle venait de pleurer dans ses bras alors elle n'était plus à une demande un peu embarrassante près. « Est-ce que vous viendrez avec moi pour... la prochaine pleine lune ? » Cela ressemblait presque à un rendez-vous et ça aurait pu l'être si le programme de la soirée n'était pas de se transformer en bête sanguinaire et de tuer tout ceux qui osaient croiser leur chemin. Elle rougit légèrement avant de baisser les yeux, un peu honteuse de sa demande, se sentant soudainement comme une gamine qui demanderait à son grand frère de lui tenir la main parce qu'elle aurait peur de traverser la route toute seule.
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MessageSujet: Re: Bélyx ; tips for an animal   Bélyx ; tips for an animal EmptyLun 6 Aoû - 10:21


Il manqua de perdre l’équilibre, l’espace d’un instant, lorsqu’elle recula, s’éloignant. C’était ténu, à peine perceptible et dans le mouvement, elle ne dût le remarquer, mais lui, il l’avait senti. Le géant avait des pieds d’argile, surement, car il s’effondrait presque lorsqu’une adolescente le lâchait. Il aurait aimé qu’elle reste là, contre lui, cachée entre ses bras, contre son torse. Il aurait aimé la consoler et aller mieux dans la foulée, la rassurer, la protéger, la garder dans sa chaleur, dans l’odeur de cuir et d’alcool qui faisait son parfum. Il aurait voulu que jamais personne n’apprenne que, contre cette gamine, lui se sentait bien, mieux, humain à nouveau. C’était paradoxal, car la jeune femme était la preuve vivante de la monstruosité du garde-chasse, quand bien-même elle ne le savait pas… Sa condition, sa lycanthropie était l’aboutissement de la bestialité de Byron, la finalité, le trou dans sa conscience... Il trembla, une seconde, chassant tout cela bien vite cependant. La culpabilité se devait de sortir du tableau, ou bien il la perdrait. Et après avoir perdu Holly, il ne pourrait pas supporter de voir Phélyx s’éloigner de lui, non… Il n’avait aucun droit sur elle et pourtant, il ne l’aurait pas encaissé, trop faible pour cela. La petite brune, avec sa douceur, sa candeur, était devenue sans même qu’il le réalise, sa raison pour se lever le matin. Il gardait précieusement ce honteux secret, car c’était surement très mal, il était l’adulte et elle, encore une enfant sur bien des points, aussi se taisait-il, mais cela ne changeait pas la donne. Il avait peur, certes, peur que l’instant partagé le pousse à faire quelque chose d’idiot, car il avait depuis bien longtemps apprit à ne pas se faire confiance, à ne pas se penser raisonnable, mais il se fit violence pour ne pas bouger. Gentiment, amusée ou presque, elle souffla, le tirant alors de ses tourments internes : « Ce n'était pas très convaincant. » et un rire accompagna la déclaration. Un rire, juste ça, il n’en fallait pas plus pour lui vriller les entrailles. Sans qu’elle ne puisse le remarquer, il sera les poings, quelque part heureux de voir que malgré tout, elle pouvait encore sourire, elle était encore si… elle-même. Peut-être n’avait-il pas tout brisé. Peut-être arriverait-elle à avoir une vie ‘normale’ avec beaucoup de bonne volonté et pas mal de Tue-Loup… Il devrait la laisser filer, cependant, pour cela, car il était l’opposé de la normalité, même s’il n’acceptait pas sa condition, même s’il ne supportait pas ce qu’il était. Si elle voulait d’une vie ordinaire, si elle voulait voyager, aimer, découvrir, apprendre, il faudrait qu’elle taise son secret, ce que lui n’avait pas fait.

Il la fixait sans trop s’en rendre compte, mais le sourire qu’elle esquissa le ramena à l’instant présent. Douce, si douce, elle souffla : « Mais c'est gentil d'essayer de me rassurer. » et il eut envie de s’approcher, comme un môme, pour se blottir contre elle et attendre que sa douleur passe. C’était atroce et malsain, cette aura qu’elle dégageait. Il y avait quelque chose de si pur, de si tendre en elle, comme s’il pouvait voir, à travers ses expressions, la bonté de son cœur, la candeur de son âme. Il se tint tranquille, faisant de son mieux pour ne pas bouger, la regardant s’éloigner, l’air de rien. Elle traversa doucement la modeste pièce, s’approchant de la table tandis que lui, il la fixait. Pouvait-elle sentir, les yeux qui la détaillaient ? Probablement, car elle remonta la couverture sur ses épaules, pudique enfant. Ce qu’il s’en voulait. Ce qu’il pouvait se haïr, se sentir sale, comme un pervers observant un groupe d’adolescente… Il avait beau se dire qu’il n’avait que 25 ans et qu’elle, dans ce monde, elle était majeure… ça ne changeait pas grand-chose. Son boulot était de protéger les élèves, pas de les attaquer, pas de le séduire… Un sursaut le secoua, maigre rire bien ironique. Comme s’il avait encore été capable de ça, le morne garde-chasse. Non, il avait oublié comment on faisait, parce que ça lui avait fait trop mal auparavant.

Absolument, il devait se sortir tout cela de la tête et rapidement. Il y parvint lorsqu’à nouveau, Phélyx lui parla : « Est-ce que... » commença-t-elle, timide, maladroite. Il força un sourire encourageant, attendant la suite, l’appréhendant un peu, aussi. Si un jour elle lui demandait s’il savait qui était le responsable de sa condition, il n’était pas certain de savoir lui mentir… « Est-ce que vous viendrez avec moi pour... la prochaine pleine lune ? » et ses épaules se relâchèrent un peu, immédiatement, soulagement. La question fatidique attendrait et pour le moment, il avait une réponse à ce qu’elle venait de lui demander. C’était simple, évident. Il pourrait faire passer ça pour une obligation professorale, quelque chose de demandé par l’Infirmier ou le directeur, quand en réalité, il savait que c’était là son devoir. Il hocha la tête, la regardant un instant avant de murmurer, assez bas « Je pensais sortir de Poudlard. Aucun risque, comme ça. Allez dans la forêt au-dessus de Pré-au-Lard, histoire de ne rencontrer personne. Les habitants du village savent qu’il ne faut pas sortir pendant les pleines lunes, en revanche les élèves ont un peu moins de bon sens… » et il savait, d’expérience, que certains s’amusaient à trainer dans les bois, délibérément en danger, pour l’amour du risque, pour l’adrénaline. Il en avait croisé, des Lestranges, le gamin Goyle, des petits cons se foutant là-bas, ivres la plupart du temps, armés de leur baguette et se pensant à même de maîtriser un Loup-Garou en cas d’attaque. Il en aurait ris, s’il n’avait pas trouvé ça particulièrement débile. Ils ne se rendaient pas compte, non. Alors, s’il devait gérer Phélyx, il ne pourrait pas s’occuper de quelques brebis perdues, aussi valait-il mieux quitter les lieux. Elle pouvait refuser, il s’y plierait et chercherait à l’aider d’une autre façon, mais c’était là ce qui lui semblait le plus sûr.

Il souffla, doucement, puis traversa à son tour la pièce. Il fila vers ce qui lui servait de chambre, tirant un épais sweat-shirt aux couleurs de son ancienne maison, celle de Phélyx encore. Quelques secondes plus tard, il vint le lui tendre, l’air de rien. Ça valait peut-être mieux que l’image qu’elle imposait, tremblante, prise dans la couverture, comme si elle venait de quitter les draps du lit qu’il occupait seul trop souvent. Il détourna le regard, cherchant sa flasque de whisky. Mal à l’aise ? Non, du tout… il se sentait comme un hippogriffe dans un magasin de porcelaine, mais tout allait bien.

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MessageSujet: Re: Bélyx ; tips for an animal   Bélyx ; tips for an animal EmptyMar 23 Oct - 10:58

Ils parlaient de ça comme si de rien n'était. Dos à lui, Phélyx se sentait plus à l'aise pour discuter de son « petit problème » avec le garde-chasse que si elle avait dû lui faire face et croiser son regard triste. Elle venait de pleurer dans ses bras et pourtant le simple fait de lui demander un service comme celui-ci en le regardant la gênait au plus au point. Arrivé à un certains moment, il ne fallait plus essayer de suivre le fil compliqué et tordu des idées de la jeune femme. Alors pour s'occuper l'esprit, pour ne pas penser à l'éventuel refus du jeune homme et à la honte que cela provoquerait, elle laissait traîner son regard un peu partout mais elle avait fait tellement de fois ce soir, qu'elle commençait à connaître l'endroit par cœur. Et puis ce n'était pas comme s'il y avait beaucoup de décorations ou de tableaux à admirer. Alors au final, pour ne pas faire comme si elle fuyait son regard -ce qu'elle faisait, définitivement-, elle s'approcha de la table et commença à gratter un peu les traces qu'avaient laissé des couteaux depuis plusieurs années déjà. Étant facilement distraite, cette tâche lui accapara l'esprit pendant un long moment, enfin juste le temps pour Byron de retrouver ses esprits et de lui répondre d'une voix douce et neutre. « Je pensais sortir de Poudlard. Aucun risque, comme ça. Allez dans la forêt au-dessus de Pré-au-Lard, histoire de ne rencontrer personne. Les habitants du village savent qu’il ne faut pas sortir pendant les pleines lunes, en revanche les élèves ont un peu moins de bon sens… »

Un frisson remonta le long de son échine à la pensée qu'un accident pouvait si vite arriver. L'image de l'homme inconnu qu'elle avait tué le soir de sa première transformation lui revint en tête comme un flash et elle s'accrocha par réflexe à la table, comme si elle allait vomir rien qu'en repensant à ce matin peu ordinaire. Elle se souvenait encore de l'odeur de fer qui emplissait son palais, sa langue pâteuse, les yeux vitreux de sa victime, sa bouche tordue dans un cri d'effroi... Elle ferma les yeux un moment et reprit calmement sa respiration. Ce n'était pas le moment de faire une crise quelconque, surtout pas devant témoin. Avalant difficilement sa salive, Phélyx se recomposa une mine quelque peu présentable et se retourna enfin vers le garde-chasse qui n'avait pas remarqué son moment d'égarement, ou bien, faisait-il semblant de ne pas l'avoir vu, quoi qu'il en fut, il lui tendait à présent un sweat et elle remarqua seulement à cet instant qu'elle tremblait légèrement malgré la couverture qui lui couvrait les épaules. Sans hésiter un instant, elle prit le vêtement et l'enfila sur le champ. Il avait exactement la même odeur que le jeune homme, ce mélange bien particulier d'alcool, de cuir et de bois, et était quatre fois trop grand pour elle. Pour tout dire, il lui arrivait au milieu des cuisses et les manches pendaient sur ses mains de façon grotesque. Elle articula un énième « merci » à l'encontre du garde-chasse tout en repliant les manches pour, au moins, distinguer ses mains au bout.

Un silence légèrement pesant s'installa par la suite entre les deux protagonistes. La jeune Gryffondor voulait à tout prix lui poser des tonnes de questions mais la soirée avait été, certes courte, mais riche en émotions fortes et il était peut-être temps de rentrer. Un coup d'œil à travers la fenêtre lui annonça que l'heure du couvre-feu était passée depuis longtemps mais qu'elle n'aurait pas d'autre choix que d'affronter les préfets si elle voulait rentrer dans son dortoir. « Je suis contente que vous ayez accepté. » Un fin sourire s'empara de ses lèvres et elle releva la tête vers Byron, réellement rassurée que le jeune garde-chasse lui ait accordé son souhait. « On se revoit bientôt alors. » ajouta-t-elle dans un plus grand sourire qui dévoilait un peu ses dents tandis qu'elle se dirigeait vers la porte de la cabane. Elle se stoppa net devant cette dernière, comme si elle réfléchissait à quelque chose, pesant le pour et le contre puis sous l'effet d'une impulsion, elle se retourna, avala la distance entre le jeune homme et elle et fit passer ses bras autour de la taille de ce dernier, posant par la même occasion la tête sur son torse une dernière fois. L'étreinte fut bref mais elle savait que les mots n'étaient pas assez forts pour exprimer sa gratitude envers lui. Et sans ajouter un mot de plus, elle sortit de la cabane et couru presque pour rejoindre son dortoir, ne voulant pas s'attarder pour voir la réaction de Byron.
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