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 GEORLEEN ▽ une amitié née des affaires vaut mieux qu'une affaire née de l'amitié

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MessageSujet: GEORLEEN ▽ une amitié née des affaires vaut mieux qu'une affaire née de l'amitié   GEORLEEN ▽ une amitié née des affaires vaut mieux qu'une affaire née de l'amitié EmptyMar 22 Mai - 17:57



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Une amitié née des affaires vaut mieux qu'une affaire née de l'amitié

« Et une heure de retenue supplémentaire, Miss Weasley. Continuez ainsi et vous allez entrer dans le livre des records. » En guise de réponse, elle haussa simplement les épaules et sortit de la salle des trophées sans demander son reste. Pour une fois qu'elle n'avait pas pris consciemment un Serpentard pour cible, il avait fallu qu'il vienne se placer juste à côté pour se prendre le boomerang magique de son père en pleine face. Elle poussa un long soupir plaintif : elle ne sentait plus ses doigts. Un bref regard en direction de sa montre lui fit comprendre qu'elle était déjà en retard de quinze minutes. Accélérant immédiatement le pas, elle se dirigea vers le parc. Sur le chemin, elle croisa quelques Gryffondor de son année qui l'invitèrent à passer l'après-midi avec eux ; elle déclina leur offre dans un sourire poli et, malgré leurs regards suspicieux, aucun n'ajouta rien. « Ne sois pas retard à l'entraînement, cette fois ! » l'interpella néanmoins une des poursuiveuses de l'équipe. De dos, elle fit un vague geste de main par dessus son épaule, comme si elle balayait un vulgaire insecte de son espace vital. En effet, le mois de Novembre approchait et, avec lui, les premiers matchs de Quidditch sachant que le premier de l'année était la rencontre des Gryffondor contre les Serpentard, l'équipe des rouges et ors s'acharnait davantage et multipliait les entraînements en vue de gagner la Coupe à la fin de l'année. Et, bien qu'elle semblait tout aussi nonchalante qu'à son habitude, Joy avait été l'une des premières gagnée par l'effervescence du match. C'était peut-être le plus attendu de l'année : celui où, même dans les gradins, l'animosité régnait et où les joueurs, belliqueux, donnaient le meilleur d'eux-même. Un fin sourire ourla ses lèvres : Serpentard n'avait aucune chance face à eux. Peut-être manquait-elle cruellement d'objectivité – sa rancœur vis-à-vis des verts et argents n'étant un secret pour personne – mais elle demeurait persuadée que leur maison avait toutes ses chances. Et ce sera l'occasion de rabattre le clapet de ces imbéciles de Lestrange et Goyle, batteurs chez les Serpentard. Eux non plus, elle ne les appréciait guère – pour ne pas dire qu'elle les détestait carrément – ; à vrai dire, elle n'appréciait aucun Serpentard. Sauf Eithleen. L'amitié qui liait les deux jeunes femmes continuait d'en étonner plus d'un, Joy comprise. Si on lui avait dit un jour qu'elle s'entendrait comme larron en foire avec une élève de la maison des ambitieux et des rusés, elle aurait d'abord rit au nez du pauvre fou et l'aurait ensuite charitablement conduit jusqu'à Ste-Mangouste. Une Serpentard. C'te blague, songea-t-elle. Et pourtant, la voilà en train de se précipiter au parc pour rejoindre sa meilleure amie.

Elle entendit vaguement quelques cris en provenance du terrain : sans doute les directives du capitaine de Serdaigle – ou de Poufsouffle – auprès de son équipe. C'était toujours comme ça, à l'approche de Novembre, elle parlait Quidditch, voyait Quidditch, pensait Quidditch et mangeait Quidditch. Sauf que, cette année, tout était différent. La menace de cette obscure organisation de l'Ombre se faisait davantage ressentir jour après jour. Depuis le début du mois, les rumeurs allaient bon train. Le fameux incident sur le terrain de Quidditch, la fameuse inscription « Les sang-de-bourbe méritent de mourir. », était sur toutes les lèvres. Bien qu'elle ne soit aucunement concernée par cet odieux message, Joy n'arrivait toujours pas à garder son calme en y repensant. Il y a vingt ans, leurs parents s'étaient battus pour combattre cette injustice. Combien de sorciers sont tombés durant cette guerre ? Combien de familles furent brisées ? Trop. Son oncle Fred faisait partie de la longue liste de ceux tombés au combat. Et, peut-être n'avait-on pas inscrit son nom, mais son père était aussi une victime de la guerre. George Weasley qui avait perdu, en ce triste deux mai, son frère, son jumeau, une partie de lui-même. Sa famille entière avait du surmonter cette difficulté. Son oncle Harry avait aussi énormément perdu, avant même de savoir qui il était, réellement. La Grande-Bretagne avait été plongée dans un chaos et une terreur sans précédent. Alors, pourquoi les sorciers d'aujourd'hui réitéraient les erreurs de leurs ancêtres ? Dans la salle commune des Gryffondor, quelques messes basses avaient fini par atteindre ses oreilles. On citait des noms : ceux des Lestrange revenaient régulièrement, on ajoutait parfois ceux des autres rejetons des anciens partisans de Voldemort. À vrai dire, Joy s'en fichait pas mal. Pour la plupart, elle ne les aimait pas vraiment mais la raison se résumait en un mot : Serpentard. Elle ne prêtait ni attention à leurs patronymes, ni à la pseudo-pureté de leur sang qu'ils ne devaient qu'à force de fricoter et se marier entre cousins. Elle ne jugeait personne en fonction de leurs antécédents familiaux ou quoique se soit d'autre mais elle avait un avis bien arrêté sur la maison de Salazar et, une exception mise à part, elle n'était pas prête d'en changer. Elle était persuadée qu'Eithleen, sa meilleure amie, l'une des personnes en laquelle elle avait le plus de confiance, était différente. Elle était une descendante de Sirius Black, après tout : celui qui avait eu assez de cran pour se révolter face à sa famille et à leurs stupides idéaux. Alors, Joy se plaisait à penser qu'Eithleen était comme son aïeule et qu'elle n'avait de Serpentard que l'ambition et la ruse. Pourtant, la semaine dernière, elle avait surpris le nom de sa chère amie dans une conversation ; on la soupçonnait d'être membre de l'Ombre, d'en être l'instigatrice même ! Et Joy, dans son tempérament purement Gryffondor, refusait de croire à de pareilles inepties.

Elle venait de passer les grandes portes du château et le vent de la fin d'octobre vint fouetter son visage. Elle ne mit que quelques minutes avant d'apercevoir la crinière ébène si reconnaissable d'Eithleen. Un nouveau sourire hissé sur ses lèvres, elle s'avança silencieusement, d'un pas félin, à la manière du lion, glorieux emblème de sa maison. Son amie semblait être perdue dans la lecture d'un manuscrit quelconque. Joy ne comprenait pas cet intérêt démesuré que la jeune Black portait aux études. Peut-être était-ce le feu de l'ambition, la volonté de réussir ce qu'elle entreprenait, ou un simple amour de la connaissance. De son côté, elle préférait largement les pirouettes sur un balai et balancer quelques bombabouses devant la salle commune des Serpentard. Se rappelant de sa dernière farce, elle sentit de nouveau ses doigts la lancer, à cause du récurage intensif que lui avait imposé son professeur lorsqu'il l'avait attrapée, la main dans le sac, en train d'assommer complètement accidentellement un vert et argent avec le boomerang magique de son père. De toute manière, même si elle avait eu les quelques secondes suffisantes à se cacher dans le passage secret derrière la sorcière borgne, tout le monde se serait douté que le garçon ainsi blessé – rien de bien grave néanmoins : juste un nez légèrement enflé – restait du grand art, made in Weasley. Elle s'arrêta de marcher une fois en face d'Eithleen, cachant ainsi à son amie le peu de soleil qui venait éclairer les pages jaunies de son manuscrit. Elle se pencha prestement et ôta ledit livre des mains de la Serpentard avant de le hisser jusqu'à hauteur de ses yeux. « Eith... Il fait bon, il fait beau, tu as prévu de passer un superbe après-midi avec ton adorable meilleure amie que tu n'as pas vu depuis plus d'une semaine... Alors qu'est-ce que tu fous avec un bouquin ? C'est un temps à jouer au Quidditch, à martyriser les Ser..., voyant le regard émeraude se lever vers elle, insistant, elle ajouta précipitamment, les Serdaigle, évidemment. Ou à faire je ne sais quoi, et tu ne trouves rien de mieux à faire qu'étudier ? » Le dernier mot sonnait comme une moquerie, amicale néanmoins. La première préoccupation de Joy, après une longue journée de cours était de balancer son sac le plus loin possible et de se consacrer à des choses bien plus intéressantes. Sur ces mots, elle se laissa glisser le long du tronc auquel Eithleen était adossée pour finir assise juste à côté d'elle. Maintenant qu'elle y pensait, cela devait bien faire deux semaines qu'elles ne s'étaient pas vues toutes les deux. Entre les cours et les devoirs – pour Eithleen –, les heures de colle et le Quidditch – pour Joy –, elles n'avaient pas eu le temps de passer un après-midi ensemble, comme celui-ci. Elle gratifia son amie d'un sourire éclatant, heureuse d'enfin pouvoir passer quelques heures avec elle, à discuter et plaisanter, avant de devoir partir pour son entraînement de Quidditch. Un samedi après-midi tout ce qu'il y avait de plus normal, et de plus agréable aussi. Elle reporta son attention sur le bouquin qu'elle tenait entre ses mains et le retourna dans tous les sens à la page que son amie tenait ouverte avant son arrivée. Elle l'observa sous toutes les coutures sans vraiment prêter attention à son contenu, elle tendit les bras, mit le livre à l'envers, puis à l'endroit, fit semblant de feuilleter quelques pages en penchant la tête sur le côté et fronçant légèrement les sourcils. « Qu'est-ce que c'est ? », demanda-t-elle finalement après sa brève inspection sans pour autant rendre son livre à Eithleen. Elle étendit ses jambes devant elle, poussa un long soupir d'aisance, ferma quelques secondes les yeux et songea à enfin profiter à ce bel après-midi qui se présentait à elle.


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MessageSujet: Re: GEORLEEN ▽ une amitié née des affaires vaut mieux qu'une affaire née de l'amitié   GEORLEEN ▽ une amitié née des affaires vaut mieux qu'une affaire née de l'amitié EmptyMar 29 Mai - 11:23

« Rendez-vous dans le parc à 13h30 pour samedi. » avait-elle soufflé à l'oreille de sa meilleure amie le jeudi, au détour d'un couloir bondé d'élèves. Il fallait dire qu'elles n'avaient plus vraiment le temps de se voir, surtout par la faute d'Eithlenn, qui passait le plus clair de son temps enfermée dans la salle commune avec ses serpents de camarades et à étudier. C'était important, pour elle. Beaucoup plus que pour Joy Weasley. Cette dernière obtenait certes des résultats décents, mais ne faisait aucuns efforts. Digne de son paternel, qui faisait encore parler de lui et un grand nombre de Gryffondor idôlatrait George Weasley. Le champion de la farce, c'était indéniable. Même aux yeux d'Eithlenn, il n'y avait pas mieux. Quoique, Joy avait l'allure idéale pour reprendre ce fameux titre. C'était sans doute pour cela que la Black l'affectionnait autant. Pourtant, Zane ne cessait de le lui répéter : « Mais qu'est-ce que tu peux bien trouver à cette Weasley ? Son argent t'attire ? Ah, mais c'est vrai, ils n'en ont pas assez. C'est pas ça, donc. » A chacune des remarques cruelles de Zane à l'encontre de la Gryffondor, elle fronçait les sourcils. Bon, c'était un bon méchant et elle l'aimait de tout son coeur - en tant qu'amis, bien entendu - mais il était évident qu'elle n'aimait pas qu'on s'en prenne à Joy, le soleil de sa vie. Car il suffisait qu'elle aperçoive la Joy pour qu'elle se mette à sourire bêtement et à être de bonne humeur.

Malheureusement, ce samedi d'octobre fut désastreux.

Des rires la réveillèrent de force : les garçons de sa maison s'étaient décidés à déranger les filles, et elle qui, durant toute la semaine, avait rêvé d'une grasse matinée pour ce début de weekend, avait vu son rêve s'écrouler en moins de cinq minutes. Furieuse, elle avait quitté son lit en un bond, se dirigeant directement vers la salle de bain en espérant pouvoir y prendre un bain et se relaxer. Sauf que les filles avaient décidé de faire la queue avant même qu'elle ne puisse toucher la poigne de la porte. Elle fut donc la dernière à se préparer, alors qu'elle aimait tant prendre soin d'elle, se parer de bijoux et de parfums délicats. Bien qu'elle était modeste dans son comportement, Eithlenn aimait se chouchouter. Elle ne le niait pas : la Serpentard était tellement habituée à être gâtée par sa famille qu'elle poursuivait sur cette voix à Poudlard, dépensant plus pour l'or et l'argent, ainsi que la soie et les belles chaussures, que pour des bouquins. Ces derniers, elle préférait les emprunter à la bibliothèque ou encore les voler, c'était bien plus simple. Le vol, c'était mal, mais elle s'en fichait, tant qu'elle ne se faisait pas surprendre. Rhaenys lui avait toujours trouvé un don particulier pour s'emparer des affaires d'autrui et notamment à voler dans les magasins. Sa cadette n'était pas très douée pour cela et on pouvait le constater rien qu'en la regardant.
Néanmoins, Eithlenn était parvenue à se vêtir d'une jupe courte et noire, enfilant des collants opaques de la même couleur et elle en fit de même pour le haut. Même toute de noire vêtue, elle était ravissante et c'était certainement la couleur qui lui allait le mieux. Elle s'était ensuite dirigée vers la bibliothèque, pensant y retrouver refuge. Mais la pauvre s'était heurtée à un nouveau mur : bibliothécaire malade, à l'infirmerie et donc, bibliothèque close pour ce jour. Mine rageuse, elle était donc descendue dans la Grande Salle afin d'y prendre son petit-déjeuner au lieu de s'accorder une pause lecture. Elle y croisa Arsène en se cognant malencontreusement contre le torse aussi dur que du roc de son aîné. Furieuse, elle l'avait alors repoussé avec force pour se diriger vers la table des Serpentard. Malheureusement, ses chers camarades s'étaient déjà servis et il ne restait plus grand chose pour elle : ils croyaient tous qu'elle n'allait pas venir manger.

Cette fois, vraiment en colère, elle était remontée dans le dortoir et s'était allongée, finissant par s'endormir durant deux heures. Elle se réveilla à 12h00 et rescendit prendre son déjeuner en y trouvant une place confortable et un plat des plus appétissants, qu'elle termina en moins de vingt minutes. Mais elle resta face à son assiette à discuter avec Alesya d'un devoir maison qu'elles auraient à rendre prochainement, ainsi que de Quidditch. La conversation qu'elle avait engagé avec Alesya avait réussi à la détendre ne serait-ce qu'un chouilla. Par la suite, voyant que le ciel était dégagé et d'un bleu éclatant - étrange et rare, pour un mois d'octobre - elle fut sollicitée par Zane pour sortir au-dehors et prendre l'air. Ils restèrent allonger sur l'herbe sèche durant une bonne demi-heure, avant qu'Eithlenn lui fasse savoir qu'elle avait fixé un rendez-vous avec Joy au même endroit. Ce fut donc sans regrets que le Goyle s'en alla, maugréant contre la Weasley.
Sortant un livre de son sac, elle entama la lecture du vieux bouquin en attendant l'arrivée de sa meilleure amie. Suffisamment passionnant pour qu'elle ne voit pas directement Joy arriver. Celle-ci se trouvait subitement face à elle et lui retira son livre des mains. Agacée, Eithlenn soupira et se redressa, désormais assise. « Eith... Il fait bon, il fait beau, tu as prévu de passer un superbe après-midi avec ton adorable meilleure amie que tu n'as pas vu depuis plus d'une semaine... Alors qu'est-ce que tu fous avec un bouquin ? C'est un temps à jouer au Quidditch, à martyriser les Ser... » Le regard d'Eithlenn se fit alors plus insistant, comme si elle invitait Joy à terminer le mot dont elle avait commencé à prononcer le début. Martyriser les Serpentard. C'était donc ça ? Elle fut tentée de lui dire que c'était plutôt l'inverse : les verts et argents martyrisaient davantage les lions que l'inverse. Cela avait toujours été le cas, même sa mère le lui avait raconté. Sa mère était une Serpentard, mais... une gentille. Qui avait su se lier à un bon bonhomme. Qui avait survécu à la guerre et qui évitait d'en parler. Les Gryffondor ne valaient pas mieux et Eithlenn n'hésitait pas à le clamer haut et fort, même devant Joy. Mais cette fois, elle n'avait aucune envie de les critiquer. Les retrouvailles d'abord. Joy poursuivit alors sa tirade. « Les Serdaigle, évidemment. Ou à faire je ne sais quoi, et tu ne trouves rien de mieux à faire qu'étudier ? » Ha, ha ! Tellement différentes, ces deux-là, mais tellement proches à la fois. Totalement contradictoire et incompréhensible, mais il y avait une chose qu'Eithlenn comprenait : elle ne pouvait pas se séparer de Joy, qu'elle adorait, telle une soeur. Voir, peut-être plus que Rhaenys. Sauf que cette dernière était sa véritable soeur et que rien ne pouvait être mieux. C'était ce qu'elle tentait de se dire, même en sachant que Rhaenys l'avait un jour espionner il y avait deux ans de cela. Joy, au moins, de l'avait jamais espionné. « Qu'est-ce que j'pourrais faire d'autre ? J'ai eu une matinée pourrie et la lecture me détend. » Eithlenn en train de gambader au lieu de lire ? C'était impensable ! Ou en tout cas, extrêmement rare. S'amuser n'était pas une de ses passions, loin de là, même si le rire était une bonne option lors de certaines circonstances et qu'elle savait rire des situations les plus farfelues, ainsi que de se moquer d'autrui.

Joy ne l'écoutait qu'à moitié : elle était occupée à feuilleter son livre et à le tourner dans tout les sens, sans pour autant y voir une signification. On pouvait facilement en déduire que ce n'était pas son dada, la lecture. C'était assez exaspérant de la voir s'en prendre à un bouquin de cette manière, mais Eithlenn n'en tenait pas compte. Ce n'était pas important. « Qu'est-ce que c'est ? » La question à ne pas poser. Poussant un soupir en même temps que Joy, qui étendait ses jambes fines et galbées, Eithlenn reprit le livre des mains de la rouge et or. Hors de question qu'elle s'intéresse plus que ça au contenu. C'était un livre qui traitait sur les maléfices inverses de chaque sort de défenses. Pourtant, inévitablement, elle ne put s'empêcher de mentir. Elle détestait les mensonges, mais mentait quand elle jugeait qu'elle en avait le droit. Vraiment injuste. « C'est sur le Quidditch. » Joy adorait le Quidditch, alors c'était bien la réponse adéquate à sa question. Ainsi, elle lâcherait l'affaire. Puis, sautant sur l'occasion, Eithlenn reprit la parole avec animation. « En parlant de ça, devine quoi ? » lui demanda-t-elle avec un sourire malicieux. Non, à en voir la tronche de Joy, celle-ci n'était pas prête de deviner. Alors, elle acheva sa phrase avec un sourire des plus éclatant. « J'suis poursuiveuse ! » Félicite-moi, Joy.
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MessageSujet: Re: GEORLEEN ▽ une amitié née des affaires vaut mieux qu'une affaire née de l'amitié   GEORLEEN ▽ une amitié née des affaires vaut mieux qu'une affaire née de l'amitié EmptySam 2 Juin - 10:48



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On regardait souvent, d'un air surpris, le duo atypique que formaient Eithleen et Joy. Aussi différentes qu'elles pouvaient l'être, elles en étaient néanmoins venues à tout simplement s'adorer. Là où la première brillait par ses excellentes notes et son travail assidu, la seconde se faisait remarquer pour son impertinence et toutes les heures de colle écopées, trop nombreuses pour être comptées. Alors qu'Eithleen dégageait cette aura mystérieuse et posée, Joy brillait de par ses innombrables sourires et son caractère de feu. On n'avait jamais vu une amitié aussi forte unir deux personnes aussi diamétralement différentes. Le plus étonnant : elles ne se disputaient jamais. Certes, elles avaient comme tout le monde leurs lots de chamaillerie mais, hormis leurs maisons respectives, elles n'avaient pas vraiment de sujet de discorde. Peut-être était-ce pour tous ces secrets que l'une des deux gardait jalousement, et pour cette confiance aveugle que l'autre plaçait en l'une... Mais, qu'importe. Aujourd'hui, le ciel était anormalement bleu pour un mois d'octobre, elles avaient toutes les deux quelques heures de libre et étaient bien décidées à en profiter. Ce fut donc tout naturellement que Joy imposa sa présence, comme à son habitude. « Qu'est-ce que j'pourrais faire d'autre ? J'ai eu une matinée pourrie et la lecture me détend. », avait-elle répondu lorsque son amie lui avait piqué son livre. La rouge et or leva délicieusement les yeux au ciel. Il y avait des choses qu'elle ne comprendrait jamais, l'amour que certains pouvaient éprouver pour les études en faisait partie. Comment pouvait-on préférer se confiner dans sa petite bulle solitaire, à lire et apprendre des choses qui, impressionner son entourage mis à part, ne serviront strictement à rien ? Car Joy restait persuadée que connaître la date de la révolte des gobelins ne l'aidera pas à devenir joueuse de Quidditch ou même Auror. Elle se contenta alors de hausser nonchalamment les épaules, puis darda son regard vairon dans celui, émeraude, d'Eithleen et lui sourit gentiment avant de s'assoir à ses côtés : « Tu as des problèmes ? Raconte tout à tatie Georgie. » Elle soupçonna même Arsène d'être à l'origine, du moins en partie, de l'apparente mauvaise humeur de son amie. Elle avait conscience que la relation, habituellement fusionnelle, entre les deux Black n'était pas au beau fixe en ce moment. Elle en ignorait la raison, en était légèrement intriguée mais ne voulait pas obliger son amie à se confier. Elle pouvait comprendre ; après tout, bien qu'elle semblait toujours complice avec Frederic, elle ressentait un trou béant entre eux. Et, elle avait beau en souffrir, elle préférait garder ceci pour elle. Sans doute parce qu'elle savait que personne ne comprendrait. Personne, hormis son jumeau lui-même. Mais elle se refusait de lui parler de cela. Ce serait expliquer une peur irraisonnée, le retrouver et être terrifiée jour après jour de le perdre, de se perdre. Ce lui serait insupportable. Intolérable. Elle cligna brièvement des yeux, comme pour se ressaisir et cesser de penser à Frederic, à leur gémellité presque inexistante. Elle devait penser à Eithleen.

Elle fit la mariole avec le livre quelques minutes, sous l’œil presque agacé de la verte et argent. Elle ne chercha pas à lire le contenu mais demanda, néanmoins, de quoi traitait ce bouquin. Elle poussa un soupir en même temps que son amie – même si celui d'Eithleen tenait plus de l'exaspération que du bien-être – ; celle-ci reprit d'ailleurs son bien et Joy fronça les sourcils, bien malgré elle. Elle n'était pas du genre à vouloir récupérer aussi précipitamment ses affaires, d'habitude. Les yeux clos, une question heurta son esprit. Et si elle avait quelque chose à cacher ? Mais, connaissant la jeune Black, elle préféra oublier cette interrogation, mauvaise, qui risquait de s'insinuer au plus profond d'elle, jusqu'à la faire douter de tout. Sauf qu'elle ne voulait pas douter d'Eithleen. Elle n'avait jamais émis le moindre doute sur elle. Il avait suffi à la verte et argent d'inscrire leurs deux noms sur une feuille en papier pour s'attiser un début de sympathie de la part de la jeune Weasley. Parfois, ça l'effrayait même, de se rendre compte qu'elle avait laissé tomber ses préjugés à propos des Serpentard aussi facilement, juste pour approcher la brune. « C'est sur le Quidditch. » Elle eut un nouveau froncement de sourcils, plus léger que le précédent, les yeux encore fermés. Trop tard. Une seconde de trop. C'étaient ses oncles Harry et Ron, deux Aurors, qui lui avaient un jour expliqué qu'il fallait seulement quelques secondes pour répondre à une question en toute sincérité. Si on répondait trop tôt, c'était parce qu'on avait inventé une histoire et, pressé d'être débarrassé de son mensonge honteux, on n'attendait pas suffisamment de temps. Au contraire, lorsqu'on mettait trop de temps avant d'émettre une réponse, c'était aussi un signe de mensonge, forcément. Bien sûr, elle n'avait jamais partagé cette découverte avec ses parents – c'était déjà suffisamment dur de ne pas se faire percer à jour par sa mère comme ça – ni avec personne ; elle considérait ce petit détail presque insignifiant comme un avantage dans une conversation. Dissuader la vérité du mensonge. Si le fait que sa meilleure amie lui mente lui laissait un goût légèrement amer dans la bouche, elle aurait voulu n'en rien faire et se contenter de simplement hausser les épaules. Mais, la curiosité la gagna. La volonté de prouver à toutes ces mauvaises langues qu'elles avaient tort aussi. À tous ceux qui avaient osé prétendre qu'Eithleen suivait les idées de l'Ombre, qu'elle en était peut-être même la source. Elle rouvrit soudainement les yeux et tourna doucement la tête en direction de son amie, juste à sa droite. « Je peux regarder ? », demanda-t-elle innocemment, un léger sourire perché aux lèvres et une lueur brillant au fond de ses prunelles vairons. Elle avait beau émettre un tout petit, ridicule et insignifiant petit doute, il suffisait d'évoquer le mot Quidditch pour illuminer ses yeux de ces fameuses paillettes qui scintillaient en ce moment même. Et, même si elle doutait de la réelle nature de ce livre, elle espérait de tout cœur y lire quelques tactiques de Quidditch, quelques anecdotes sur les matchs les plus spectaculaires, voir juste... du Quidditch.

Eithleen ajouta, avec un peu plus d'entrain que d'habitude. « En parlant de ça, devine quoi ? » Elle arqua un sourcil dubitatif, ramena doucement ses lèvres, comme si elle allait envoyer un baiser, et questionna son amie du regard. Deviner quelque chose, à propos du Quidditch ? Joy se doutait bien qu'elle ne lui lâcherait pas la moindre information sur la nouvelle tactique des Serpentard à propos de la prochaine rencontre. Et c'était tant mieux. Autant, elle adorait ce jeu et se découvrait une animosité insoupçonnée dans les matchs, autant, ses parents lui avaient appris d'importantes valeurs : mériter ses victoires entre autres et ne jamais tricher. On n'est pas chez les vipères, ici ! On joue à la loyale, nous !, répétait inlassablement son père et ses oncles lorsqu'il s'agissait de discuter des résultats aux derniers matchs entre les maisons de Poudlard. Elle adorait ce type de conversation, où toute sa famille se mettait d'accord sur un point – soit : quinze Serpentard ne valent pas un seul Gryffondor –, où on parlait de leur passion commune – soit : le Quidditch –, et où la bonne humeur primait sur tout le reste – soit : on lançait des blagues un peu vaseuses sur les adversaires des rouge et or, et tout le monde riait –. Elle sourit, plongée dans ses pensées, mais se ressaisit bien rapidement et hocha lentement la tête de gauche à droite, pour signifier à son amie que non, elle ne pouvait pas deviner ce que ce « quoi » pouvait être. Eithleen lui dédia un sourire rayonnant et l'acheva d'une phrase : « J'suis poursuiveuse ! » Elle écarquilla les yeux, entrouvrit légèrement la bouche, et posa une main tremblante sur son cœur qui tambourinait faussement dans sa poitrine. Quelle actrice... Elle lâcha alors, d'une voix plus aiguë que d'habitude, cria presque : « Mais c'est horrible ! » Eithleen... Sa Eithleen, dans l'équipe adverse ? Sa meilleure amie qui allait devenir son adversaire ? Une poursuiveuse en plus, le genre de joueur que les batteurs avaient l'habitude de prendre pour cible favorite lorsque l'attrapeur partait trop haut, trop vite. Elle ne pouvait se résoudre à un jour attaquer la brune, que ce soit dans le cadre d'un simple jeu ou non. Mais, que faire ? Elle ne pouvait décemment pas lui demander, l'exhorter, la supplier de se retirer de l'équipe seulement pour ne pas qu'elles se retrouvent face à face, non ? Elle pouvait encore moins quitter les Gryffondor. C'était aller à l'encontre de sa volonté, son envie de voler, d'être libre. Alors, étaient-elles destinées à jouer l'une contre l'autre ? À devenir ennemies le temps d'un match ? Elle n'avait jamais éprouvé le moindre remord à envoyer des Cognards sur Lestrange ou les Goyle, par exemple. Elle ne les avait jamais porté dans son cœur et si elle ne leur souhaitait pas de se rompre le cou en tombant de leurs balais, elle ne crachait pas non plus sur l'occasion de mettre la colère qu'elle éprouvait naturellement pour eux à profit pour améliorer la puissance de ses coups. Mais sur Eithleen, franchement ? C'était à peine si elle serait capable de se retenir de la protéger des Cognards. Elle garda le silence quelques minutes, semblant peser le pour et le contre. Et ce fut le regard émeraude qui la décida : son amie avait besoin d'être encouragée dans cette direction, pas de voir dans quel dilemme elle venait de la plonger. Elle arbora une moue boudeuse quelques instants.

Elle gratifia alors la jeune Black d'un sourire étincelant, lui montrant la quasi-totalité de ses dents. « C'est horrible parce que tu vas devoir affronter la déception de te voir perdre ton premier match. », lança-t-elle soudainement redevenue guillerette, d'un ton gentiment moqueur. Elle garda ses inquiétudes pour elle. Après tout, ce n'était qu'un jeu. Qu'un match par an. Elles n'auraient donc que – à supposer qu'elles jouent toutes les deux dans l'équipe l'année prochaine – deux matchs à jouer l'une contre l'autre. Ce n'était pas la mer à boire, si ? Elle renversa la tête en arrière, les yeux plissés dans un éclat de rire silencieux, l'esprit ailleurs, s'envolant vers des contrées inconnues. « Enfin, Serpentard a enfin compris qu'ils avaient besoin de vrais joueurs. » Elle connaissait Eithleen par cœur : que ce soit dans ses attitudes en classe ou postée sur un balai, dans le jardin de la maison Black ou du Terrier pour avoir passé quelques vacances ensemble, à jouer au Quidditch malgré le manque conséquent de joueurs – du moins chez les Black : on pouvait former deux équipes complètes avec tous les cousins Weasley –. Elle la savait douée. Agile sur un balai, plutôt bonne pour tirer le Souaffle dans les anneaux. Une poursuiveuse de choix. Mais, si elle avait déjà fait tous ces compliments à son amie autrefois, elle était désormais résolue à ne plus jamais dire explicitement à son adversaire qu'elle pouvait s'avérer peut-être à la hauteur des rouges et ors. Le visage encore incliné vers le ciel, elle réfléchissait au match opposant leurs deux maisons – les opposant – qui approchait à grand pas. Bientôt, elles se retrouveront sur le terrain, chacune d'un côté, chacune à un poste, chacune animée par le désir de gagner. Elle tapota sa cuisse de ses longs doigts, en rythme avec une musique qui ne retentissait que dans les méandres de son esprit, elle fredonna un air que son grand-père lui avait appris puis tourna son visage brutalement vers son amie. Plus sérieuse. Moins légère. Plus combattive. Plus théâtrale aussi. « N'espère pas un traitement de faveur, Black. Poursuiveuse ou non, on va laminer les Serpy. » Provocation amicale. Amitié provocante. Qu'importe le sens. Interceptant une lueur dans le regard de son amie, elle referma de nouveau ses yeux et offrit encore une fois son visage à un soleil caché par le feuillage épais du vieux chêne auquel elles étaient adossées, un léger sourire amusé ourlant ses lèvres. « Enfin... Félicitations. » Si elle avait les yeux ouverts, elle les aurait levé au ciel. Bien sûr, elle était heureuse pour Eithleen, sans aucun doute. Mais... bref.


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GEORLEEN ▽ une amitié née des affaires vaut mieux qu'une affaire née de l'amitié

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