Ici, l'histoire de votre personnage tout simplement. N'hésitez pas à mettre de la musique ou des images (on aime bien ça ici les images). Racontez nous les passages les plus importants dans le passé de votre petit bonhomme, qu'on puisse un peu le cerner le petit. Minimum 1600 mots.

Y en a qui ont eu la chance d'avoir pour ancêtres des héros, des conquérants, des mages surpuissants...J'en connais qui ont pour papa ou maman des personnes adulées par notre communauté pour leurs actes de bravoure, leur force de caractère ou le sens du sacrifice dont ils ont su faire preuve. (Mal)heureusement, je n'en fais pas vraiment partie. Vous voulez savoir comment je m'appelle ? Charlie. J'aime bien m'arrêter là, en général, sauf quand j'suis d'humeur à faire de la provoc', rien que pour le plaisir de voir blêmir mon interlocuteur ou de le faire sortir de ses gonds pour un rien. En fait, mon nom complet, c'est Charlie Deborah Pettigrew.
Deborah, c'était le prénom de ma grand-mère paternelle, apparemment. Je ne l'ai pas bien connu, faut dire, elle était morte avant ma naissance, comme mon oncle...
Ouais, c'est ça qui vous intéresse, hein ? C'est ça ? Peter Pettigrew, c'est à lui que vous pensez, c'est sûr...Comme je l'ai dit, c'est mon oncle. Point. La comparaison s'arrête là, je ne lui ressemble pas, il ne me ressemblait pas de son vivant et je suis la dernière à aller fleurir sa tombe, vous voyez ? Non, vous voyez pas...D'toute manière, personne ne pense ça, personne ne croit ça.
C'est plus simple de se dire que toute la famille est pourrie, que le petit frère, mon père, ressemble au grand, que la nièce finira comme l'oncle...
Okay, mon père est le portrait craché de Peter et, franchement, avec tout l'alcool qu'il peut ingurgiter en l'espace de quelques heures, ça m'étonnerait pas que sa vie se finisse prématurément. Enfin, ça sera moins con que de se faire étrangler par sa propre main...
Bref, ce que je veux dire, c'est que je ne suis PAS Peter Pettigrew, d'accord ? Je ne le connais même pas ! Tout ce que je sais, c'est ce qu'on m'a dit de lui, toutes les saloperies que les journaux a pu raconter, toutes les horreurs que les journalistes me balançaient à la figure avant de m'interroger, persuadés d'avoir en face d'eux la descendance de Satan, une traîtresse en puissance...
Non. Je ne suis pas lui. Je suis moi. Charlie Deborah Pettigrew. La fille bizarre qu'on n'oublie pas et qu'on ne peut pas ne pas remarquer.
J'avais deux choix : me fondre dans le décor en espérant qu'on me laisse tranquille ou exister et me démarquer suffisamment de mon oncle et du reste de la populace pour que le nom de Pettigrew soit couvert d'un éclat nouveau. J'ai choisi la deuxième option dès que j'ai été suffisamment grande et maligne pour comprendre tout ça.
Au début, j'me contentais de subir et de pleurer dans mon coin. Pleurer pour ma mère qui a craqué sous la pression et qui s'est tailladé dans les veines, pleurer pour mon père qui se transformait en épave, pleurer pour toutes les vexations et humiliations qu'on me faisait subir, pleurer pour tous les cauchemars qui hantaient mes nuits...
Un jour, j'ai cessé de chialer. Je devais avoir huit-neuf ans, j'crois. C'est la musique qui m'a sauvé du désespoir. Je me suis retrouvée avec une guitare dans les mains, alors que j'errais dans un magasin spécialisé, refusant de retourner au taudis qui me servait de domicile. J'ai eu le coup de coeur. J'étais un peu tarée, je le suis toujours, et j'faisais des trucs pas très légaux : je me suis barrée en courant. La guitare était lourde, mais j'avais des muscles. Ca sert d'avoir un physique de camionneur...A défaut d'être jolie, j'étais forte. On ne m'a jamais rattrapé et la guitare est devenue mienne. Je l'ai toujours, aujourd'hui...Je m'en sers encore pour mes concerts et festoches.
J'ai appris toute seule, comme une grande. J'avais un don pour ça. Y a des métamorphages, des Fourchelangs...Moi, j'suis mélomane. C'est plus classe que de taper la discute à des serpents ou de se teindre les cheveux en rose par la pensée, non ?
J'ai appris à jouer de la gratte et à chanter, en autodidacte, et j'suis devenue rapidement douée, j'dois dire. Sans me vanter, hein ! J'ai même gagné un concours de talents à douze ans...
J'm'étais inscrite en secret, j'suis venue avec ma guitare et j'ai interprété mon premier texte. Le titre ? "Je ne suis pas la fille de mon père". Ouais, c'était personnel...Ouais, j'ai un peu parlé de mon oncle...Comme c'était moldu, j'm'étais pas étendu. C'était pas tant une histoire racontée que des sentiments explosés sur du papier, hurlés par mon âme. C'était maladroit, pas toujours fin, mais, bon dieu, ça sortait du coeur !
Et ça a touché. Le public a fait une ovation. J'crois qu'il y en avait deux-trois qui chouinaient...
C'était le plus beau jour de ma vie. J'ai pas gagné la première place, mais la deuxième, et, surtout, j'avais le prix spécial du public. Les jurés, je m'en tapais bien. Ce qui comptait, c'était que ça avait plu aux autres. Qu'ils avaient aimé. Que j'avais pas fait ça pour rien. J'ai gagné un peu de fric, mais mon père est tombé dessus et c'est parti dans de l'alcool.
J'me partageais entre ma vie moldue et sorcière. Du côté moldu, c'était les fugues, les festivals de musique, la fête, l'adrénaline, le bruit...la vie, quoi. Du côté sorcier, c'était la "famille", les regards méprisants et lourds de reproche, la méfiance, la peur, les harcèlements divers et quotidiens...Vie de merde. Monde de merde.
J'aurais pu m'casser définitivement côté moldu. J'y ai pensé. Mais j'voulais aller à Poudlard. J'voulais leur prouver, à tous. Leur montrer qui j'étais réellement. Mon but, c'était aussi le deuxième titre de ma chanson : "Le reflet de mon âme". Je l'ai écrit à quinze ans, celle-là...
Ce que ça dit ? Que, pour eux, je ne suis que le miroir d'un traître, destinée à lui ressembler et à reproduire ses erreurs. Mais ça dit aussi qu'un jour viendra où ils reconnaîtront ma singularité et que, si reflet je suis, c'est uniquement de mon âme. Ça en jette, hein ? Ouais, je sais...Un jour, si j'en ai le courage, je la chanterais pour ces sorciers à la con, on verra ce qu'ils en pensent...
Pourtant, le courage, c'est pas ce qui me manque, d'habitude. C'est ma petite qualité Gryffondor, avec ma ténacité. Je peux frapper et défier tous ceux qui osent me diminuer à cause de mon nom de famille, j'ai pas peur de dire ce que je pense et je fais ce que je veux, sans craindre les conséquences. Mais chanter un truc aussi personnel, devant des gens qui savent parfaitement ce que ça implique et qui peuvent me descendre en l'espace de deux secondes...C'est dur. C'est galère...
Merde, je veux bien être courageuse, je veux bien m'accrocher, leur sourire à la gueule et leur prouver que je vaux la peine de vivre...Mais j'suis qu'une gamine. Une gamine de dix-huit ans. J'ai le droit à mes faiblesses...Nan ?
Nan. Parce que je m'appelle Pettigrew. Et que la faiblesse de mon oncle avait coûté cher. Très cher...
Résultat, si je veux montrer que je ne suis pas qu'une graine de traîtresse en devenir, j'suis obligée d'être la meilleure en quelque chose. D'être exceptionnelle. J'ai ma musique...Mais s'ils la démontent, s'ils la critiquent, j'ai plus rien.
L'école ? J'bosse comme je peux, mais, franchement, j'ai pas eu l'enfance idéale pour apprendre à travailler et à avoir confiance en mes capacités. J'fais tout ce que je peux, mais c'est pas toujours suffisant. Ca m'soûle...
Ma magie ? Elle est merdique. Nan, vraiment. Les Pettigrew ont jamais été réputé pour leur puissance, mais moi, j'casse pas trois pattes à un canard...
Mon oncle, au moins, avait réussi à devenir un animagus. Moi, j'ai encore du mal à métamorphoser une putain d'allumette en aiguille. J'crois que j'suis à l'extrême limite d'être Cracmol, vous voyez ? Un peu moins de magie et on m'aurait pas accepté...
Si j'passe mes années, c'est parce que je me démerde pas mal en potions (je cuisinais tout le temps chez moi, ça aide) et que je me rattrape sur l'écrit en me bousillant la santé à force de bosser comme une folle sur ces fichus bouquins. Franchement, c'est pas au niveau scolaire que je vais réussir à me distinguer de mon oncle, bien au contraire. J'ai laissé tomber à ce niveau-là.
Y a bien le balai, mais j'fais rien d'exceptionnel non plus. J'sais voler, j'sais attraper une balle et j'sais aller vite, mais c'est tout. J'te ferais jamais de feinte de Wronski ou de trucs dans le genre, j'risquerais de me péter les dents sur ce type de tentatives.
A part la musique, j'vois pas. Et, franchement, j'me sens pas prête. Les moldus, ça marche bien, ils sont cools avec ça, les festoches sont géniaux et j'passe bien, en général. Les sorciers...'Sont coincés, quoi. Et puis, à partir du moment où t'annonces "Charlie Pettigrew", t'as un froid qui s'installe. Que je chante le générique des Bisounours ou le plus poignant des textes, ça changerait rien. On m'écouterait pas. Ou seulement vaguement, juste pour retenir les imperfections et me les balancer à la gueule. D'un côté comme de l'autre.
Ouais, parce que j'ai pas d'alliés côté lumière, mais pas vraiment côté ombre non plus. J'suis plutôt du genre à être détestée par la Terre entière. Et, franchement, ça me va si j'suis haïe pour ce que je suis et pas pour ce que mon nom de famille représente. Sauf que, en général, c'est à cause du second cas qu'on me déteste...Et ça me soûle.
Aimez-moi, détestez-moi, crachez-moi à la gueule, encensez-moi...Mais faites-le parce que je suis moi, Charlie. Et pas parce que je suis SA nièce.
Bref, pour terminer le speech décousu, j'suis en quatrième année à Gryffondor, je vis ma petite vie et je continue mon bonhomme de chemin. J'me mêle pas des conflits et j'essaie de rester neutre pour me préserver. Le plus important, c'est que JE reste en vie, que JE sois en bonne santé...Le reste, je m'en tape. The End, that's all folks, bla bla bla, vous connaissez le refrain...