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 So grab your best friends and make your way to the bar ∆ MACARON

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MessageSujet: So grab your best friends and make your way to the bar ∆ MACARON   So grab your best friends and make your way to the bar ∆ MACARON EmptyMer 13 Nov - 22:37

C'était un soir comme un autre dans la capitale écossaise, un soir de sorties pour les étudiants fatigués d'une longue journée de cours, de pratique de la magie, d'employés sortant enfin de leurs bureaux et de leurs offices, pressés de s'attabler autour d'un bon fish and chips et d'un verre de bière, de retrouver leurs amis, leurs amants, leur famille. Et pour Malachy, cela voulait dire service du soir. Il n'était pas tout seul, bien sur, deux étudiants étaient là pour faire le service, mais il avait quand même la responsabilité du bar, de jongler entre les commandes et les bouteilles, d'assurer le service d'ordre, de surveiller tout son petit monde. Jongler était d'ailleurs le mot le plus proche de la réalité, tandis que d'un coup de baguette magique il alignait les verres pour les remplir au fût, et que d'un autre, c'était un plateau de pintes qui lévitait dans les bras d'un de ses deux serveurs. Il n'avait pas le temps de tout faire à la main, et il était très bon pour faire flotter les objets, s'imaginant comme dans ce dessin animé de son enfance. Seuls les cocktails étaient faits de ses mains, mais c'était plus par envie que par besoin, pour s'occuper, se donner l'impression du rush, sentir l'adrénaline monter tandis qu'il aboyait des « table 5 ! » avec sa voix rauque.
C'était un soir comme les autres, avec les habitués et les nouveaux arrivants, les piliers de bar et les consommateurs plus sérieux. L'ambiance n'avait pas pour l'instant dégénéré, il était encore trop tôt pour que les esprits ne s'échauffent, que les langues et les baguettes ne se délient un peu, et le groupe de rock sorcier qui s'égosillait sur la scène était plus drôle que bon, ce qui ajoutait à l'ambiance joyeuse du bar.
L'un dans l'autre, donc, une soirée agréable en perspective.
Il y avait toutefois une ombre au tableau, une date sur son calendrier qui lui rappelait des souvenirs qu'il aurait préféré enfouir à jamais au fond de son esprit. Ce n'était pas si important pour lui, il n'aurait même pas du se souvenir de la date, mais en rangeant quelques albums photos le mois dernier, il était tombé sur celles prises durant leur dernière année scolaire. Quand ils étaient insouciants, jeunes, et cons.

FIVE YEARS AGO

La journée s'était mal passée, avec ce rateau pris par une poufsouffle de sixième année. Elle s'était laissée embrasser, pourtant, avait accepté les mains baladeuses sous sa chemise, mais au moment où il lui avait proposé de trouver une salle vide pour emmener leur affaire un peu plus loin, elle avait eu l'audace de dire qu'elle avait un petit copain et qu'elle n'était pas intéressé, se rhabillant pour le laisser planté là, dans le couloir, avec une bosse dans le pantalon. Il avait réussi à contenir sa déception et sa colère, et après avoir tapé dans un mur et respirer à de nombreuses reprises en se tenant l'arrête du nez et en imaginant son père en slip de bain, Malachy avait pu recommencer à marcher sans se sentir trop à l'étroit dans son uniforme. Il voyait déjà les copains lui adresser un sourire en coin à le voir revenir si tôt, à le traiter d'éjaculateur précoce. Déjà, c'était totalement faux, ca ne lui était arrivé qu'une fois, et il était bourré. Ensuite, il était hors de question qu'il ne leur explique ce qui s'était passé, il avait sa fierté de mec. Se creusant la tête pour trouver une excuse potable qui ne le fasse pas passer pour un minable, le gryffondor remonta jusqu'à sa salle commune, s'arrétant devant le portrait de la Grosse Dame pour ébouriffer ses cheveux longs, froisser sa chemise et prendre un air satisfait. Après un dernier clin d'oeil au portrait, il s'efforca donc de faire une entrée triomphale d'homme repu, mais les regards ne se tournèrent pas de suite sur lui, comme il aimait que cela arrive. Non, le centre de l'attention, c'était son pote, Byron. Byron, qui avait justement une place libre pour lui sur le canapé – ou pour quelqu'un d'autre, mais rien à faire, qui partait à la chasse hein. Sans aucune cérémonie, il vint donc sauter sur le canapé, se vautrant plus ou moins sur son ami, avant de lui adresser un sourire et de lui demander d'un regard de cracher le morceau. « Tout le monde te regarde, t'as fait quoi encore comme connerie ? Hmm, attends, ne me dis pas, je suis sur que ca commence par un H, et ca finit au lit, héhé. »
Jeune, con, et avec un sens de l'humour qui laissait grandement à désirer.
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MessageSujet: Re: So grab your best friends and make your way to the bar ∆ MACARON   So grab your best friends and make your way to the bar ∆ MACARON EmptyDim 19 Jan - 20:46




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a bartender that will pickpocket your heart


Cinq ans. Cinq putains d’années. Il avait l’impression d’avoir vécu trois vies depuis qu’il avait quitté Poudlard mais, en même temps, il aurait pu fermer les yeux et s’y revoir tant chaque souvenir était cuisant, encore frais, encore précis dans sa mémoire. Tout avait changé, trop vite, trop douloureusement, ne laissant pas de place à une existence normale, pas pour lui du moins. Il avait perdu l’intégralité de ses repères, à peut-être deux exceptions prêts et pourtant… pourtant il avançait encore, tant bien que mal.

Ses pieds battant sur le pavé, il tira la capuche du pull noir qui dépassait de sous sa veste, cherchant à ignorer le froid et l’humidité qui recouvrait la ville. On aurait pu croire qu’à trainer au sein de l’école magique pendant si longtemps, il se serait habitué au temps ingrat de l’Écosse et, d’une certaine façon, c’était le cas, Édimbourg avait juste une aura différente, un microclimat qui lui faisait regretter son petit coin, au chaud, au fond du parc de l’école de sorcellerie, quelque part entre le lac et la bordure de la forêt. Il n’allait pas reculer, pourtant, non. Il avait quelqu’un à voir. Un ami, un frère, Malachy. Il avait fait trainer, trouvant toujours une excuse pour s’échapper mais ce soir, il ne pouvait pas filer, il avait besoin de le voir, besoin qu’ils se retrouvent à discuter, comme cinq ans plus tôt, comme à l’époque où les choses étaient plus simples.

Accélérant le pas, il tourna deux ou trois fois dans les ruelles de la ville et arriva finalement devant un pub qui aurait dû lui être plus familier, si seulement il avait choisi de faire des études. Il hésita, une seconde, et poussa la porte en cherchant à ne pas froncer le nez face à la densité de consommateur au centimètre de sièges élimées et de tables poisseuses carré. Il inspira, tirant sur la fermeture éclair de sa veste, enfonçant une main dans sa poche et tirant quelques pièces magiques, qu’il plaqua sur le bar, lançant alors « A round of fire whisky for the both of us, asshole » à l’intention du barman qui, derrière son comptoir, semblait trop occupé pour l’avoir remarqué. Il n’en menait pas large mais, relativement sobre pour le moment, il arrivait à gérer, à ne pas trop penser à la date anniversaire et à ce qu’elle pouvait représenter.



—————— † ——————

Il était cassé mais ça en valait la peine. Il était cassé, d’avoir volé tout l’après-midi pour ensuite courir jusqu’à Pré-au-Lard en douce, mais merde, ça en valait la peine. Il avait un sourire partant d’une oreille et allant jusqu’à l’autre et il se sentait à sa place, dans ce bordel, dans ce brouhaha. Gryffondor avait gagné son match de Quidditch, de justesse, et il faisait partie de l’effort, il se sentait chez lui. Jamais n’aurait-il penser trouver une maison comme celle-ci, lorsqu’il avait découvert ses pouvoirs. Il n’avait été qu’un freak, que le gamin d’un connard prolétaire et d’une couturière sans ambition, qu’un mome de rien, fils d’ouvrier, enfant des chantiers… Mais ici, il valait mieux que ça. Ici, il était au cœur des fêtes, il avait des amis, il avait Holly… et Bordel de merde, ils avaient gagné un match de plus, filant inéluctablement vers la coupe qu’ils convoitaient tant. Alors les gens célébraient, en bons rouges et ors, buvant trop, gueulant de plus en plus fort et lui, lui il souriait et hésitait à se lever pour aller se resservir, ayant envie de profiter de la soirée avant de devoir faire semblant de se concentrer sur ses examens.

Il manqua de jurer lorsqu’une masse non-identifiée s’écrasa à moitié sur lui mais bien vite, il reconnu le propriétaire de ce délicat poids qui venait de s’abattre sur lui. Malachy n’était pas spécialement du genre discret, ce qui allait très bien à Byron. Dans une autre vie, ils auraient pu avoir été frère. Deux né-moldus envoyés chez les Lions, deux abrutis immatures s’entendant trop bien pour que l’école n’ai rien à craindre. Byron se retrouva à réfléchir, ayant envie de le pousser pour qu’il se vautre sur le tapis mais, lorsque son camarade commença à parler, il le laissa simplement faire : « Tout le monde te regarde, t'as fait quoi encore comme connerie ? Hmm, attends, ne me dis pas, je suis sur que ca commence par un H, et ca finit au lit, héhé. »

A nouveau, l’envie de le pousse se fit forte mais il resista, esquissant un sourire et se laissant secouer d’un sursaut de rire un peu ivre. « Where were you, asshole ? We won the freaking game and you missed it. I hope your excuse was, at least, fucking worth it… » Il flanqua un coup de coude dans les côtes de son meilleur ami et lui jeta un regard plus sombre « and I haven’t done anything stupid » ajouta-t-il « … yet »

Se redressant un peu, il intima au retardataire de ne pas bouger et se faufilla pour aller chercher deux verres, lui en tendant un en revenant et prenant une gorgée de Whisky avant de fouiller dans la poche de son jean. Rapidement, il en tira une petite boite noire, achetée un peu plus tôt dans la soirée, pendant sa course jusqu’à Pré-au-Lard. La boite, en elle-même, n’avait rien de spécial, en dehors de son contenu évidemment. Une connerie… était-ce réellement une connerie ? Il était plutôt sûr de son coup, Poudlard allait se terminer et il ne voulait pas que les choses changent, il devait donc faire en sorte de continuer dans la même direction, ce qui impliquait demander à Holly de l’épouser. Elle était à Serpentard, fille d’une grosse famille de sang-pur mais tout ça, elle s’en foutait et Byron le savait, il n’en avait rien à foutre de ce genre d’histoire.

Tout ce qui comptait, c’est qu’il soit entouré de la jolie blonde et de son meilleur ami, la première personne qu’il foutait au courant quant à ses projets, jetant la boite sur les genoux de Malachy pour qu’il comprenne ce que Byron avait derrière la tête.

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MessageSujet: Re: So grab your best friends and make your way to the bar ∆ MACARON   So grab your best friends and make your way to the bar ∆ MACARON EmptyDim 2 Fév - 0:27

Il avait tenté de passer la journée sans y penser, sans rien laisser paraitre, parce que le temps s'était écoulé, qu'il fallait qu'il passe à autre chose. Bien sur, tout le monde vous disait que chacun faisait son deuil à sa propre vitesse, qu'il n'y avait rien de honteux à avoir encore mal des années plus tard, mais Malachy, lui, se demandait où étaient les gens qui s'en remettaient, et s'ils osaient le dire. Sa vie était bien, il avait ses amis, il riait, buvait, trouvait des filles pour la soirée, tenait son bar, était toujours en vie... à quel moment pouvait-on dire qu'on avait fait le deuil ? Quand on arrêtait d'y penser, quand on arrêtait de pleurer, quand on arrêtait de la voir partout ? Il n'avait jamais eu aucun droit au deuil, aux larmes, aux embrassades, au réconfort. Il avait du tout apporter à son meilleur ami, tout supporter, et parfois, il avait encore ce pincement au coeur en voyant une jolie femme promener son fils dans la rue, se demandant "et si". Si elle avait survécu.
Ses employés savaient que quelque chose clochait, mais il leur avait fait un sourire las et demandé d'attendre un peu, qu'il avait mal dormi. L'avantage de bosser avec des étudiants, c'était qu'ils avaient autre chose à faire que s'attarder après le taf, et ils ne s'inquiétaient pas facilement. Alors il servait les clients en automate, riait comme si de rien n'était, malgré l'envie de transplaner sur sa tombe ou d'aller s'enfouir dans le fond de son lit pour y hurler encore.
Relevant la tête d'un verre qu'il était en train de nettoyer, il manqua sursauter en voyant son meilleur ami devant lui, avec sa gueule de déterré habituelle. Une sorte de sourire vint alors élargir sa bouche, un mélange de soulagement de le voir, de malheur qu'elle ne soit pas là avec eux, tout un tas d'émotions qu'il avait toujours eu du mal à gérer. Ce qu'il savait faire, par contre, c'était se pencher par dessus le bar collant pour faire une accolade d'ours au garde chasse, heureux de le voir. “Je commençais à croire que tu m'avais laissé tomber, mec.” C'était un reproche, oui, parce qu'il avait des amis bossant à Pré-Au-Lard et qui pouvaient lui parler de l'état de son frère de coeur, qui lui faisait des infidélités, et qui ne venait jamais le voir. Mais c'était aussi une façon détournée de lui dire qu'il lui avait manqué, à sa manière. Sortant les verres, il leur servit une dose plus que généreuse, pour glisser le sien vers lui, s'accoudant sur le comptoir sans plus se préoccuper des clients. Ils pourraient attendre un peu. “Si t'as prévu de te prendre une cuite, t'attends la fermeture, et on se fait ça tous les deux.

—————— † ——————

Aucune décence, aucun respect de l'espace vital, non, il s'était vautré sur son pote et l'assaillait de questions, parce qu'il le pouvait, parce qu'il en avait le droit. Tout le monde semblait de bonne humeur, Byron le premier, et lui était le dernier au courant, c'était intolérable, franchement. A quoi servent les meilleurs potes, à part tout savoir les premiers ? Qu'importe qu'il se soit trouvé à l'autre bout du chateau, son pote aurait du lui téléphoner, tiens. Encore un truc que les sorciers n'avaient pas su capter. La phrase du gryffondor le fit se facepalmer aussitôt, en lâchant un grognement de dépit. Putain, le match, il avait réussi à oublier le match de Quidditch, quel abruti. Tout ça pour rien, en plus. “Putain, je suis désolé ma poule, j'avais totalement oublié. Et même pas en plus, elle a osé me dire en plein milieu qu'elle voulait pas tromper son copain cette garce !” Langage, oui, on sait. Cette prude, péronnelle, catin de bas étage... Comment ça pas mieux ? Il n'aimait pas trop se prendre un vent comme ça, sans pouvoir le retourner en histoire drôle à raconter.

Acceptant le verre qu'il lui fila, il prit une longue rasade, se calant un peu plus dans le canapé. Donc, connerie en vue. Pour que les yeux de Byron ne viennent pas croiser les siens à chaque instant, c'était qu'il avait trouvé une très grosse connerie à faire. Du genre “les gars commencez à courir, le prof nous a grillé” ou “oh, hey, j'ai trouvé une suuuper planque pour mater les filles de serpentard”. Aussi, quand il sortit la boite de sa poche, et qu'il la lui lança, le jeune londonien la rattrapa par réflexe, avant de l'ouvrir, un peu sous le choc. Sérieux? SERIEUX ? Regardant alternativement la bague, puis son pote, pendant quelques secondes, il respira profondément avant de lancer, sardonique, une petite pique. “Je t'adore mon pote, mais même avec une bague comme ça tu t'approches pas de mon cul.
Forçant Byron à s'assoier, il referma la boite pour la plaquer contre son bide, se penchant vers lui pour que personne ne suive leur conversation. “T'es sur de toi ? On est pas encore sortis de Poudlard, t'as pas de taf, Holly et sa famille c'est la merde... Ah et t'as intérêt à me mettre en témoin, sinon tu passeras ta première semaine de mariage à l'hopital, j'te préviens.

Qu'ils étaient mignons.
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MessageSujet: Re: So grab your best friends and make your way to the bar ∆ MACARON   So grab your best friends and make your way to the bar ∆ MACARON EmptyLun 17 Mar - 13:54




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Auld lang syne, my dear


Il ne fallut pas longtemps pour qu’il se retrouve sous le regard surpris de son meilleur ami, puis la surprise se transforma en un sourire étrange. Ils savaient tous les deux ce qu’ils risquaient de célébrer, ce qu’ils devaient honorer en levant une peinte vers le plafond taché de fumée du bar… et puis Malachy bougea, se penchant pour donner une accolade bourrue à celui qui, des années plus tôt, était devenu un frère de lait… Un frère de lait qui l’avait un peu abandonné, d’abord pour une fille puis pour un deuil plus gros que lui, plus gros qu’eux. Un poids tomba dans l’estomac du garde-chasse et dans la foulée, le jeune homme derrière le comptoir lâcha, simplement : « Je commençais à croire que tu m'avais laissé tomber, mec. » Pour le reste du monde, c’était sans doute une façon comme une autre d’attaquer la discussion mais Byron connaissait assez Malachy pour savoir qu’il pensait ce qu’il venait de dire. Par flemme, peut-être, ou par fatigue, il s’était éloigné, il avait malencontreusement foutu de la distance entre eux, pensant peut-être qu’éloigner Lauderdale, c’était éloigner les souvenirs de cette époque où tout allait bien, de ce temps révolu, de cette putain de stabilité qu’on lui avait arraché parce qu’apparemment, l’endroit où il était né ne convenait pas. Byron baissa la tête, attendant la suite et serrant un peu les dents mais Malachy se contenta de sortir des verres pour les servir, lui plantant une boisson devant le nez. . « Si t'as prévu de te prendre une cuite, t'attends la fermeture, et on se fait ça tous les deux. »

Plus le temps passait, plus il réalisait à quel point il avait pu merder. Pas parce qu’il n’avait pas su défendre Holly, quoi que c’était là une sacrée culpabilité aussi… non, il avait merdé en s’isolant après coup, en laissant le monde entier tourner sans lui, y compris Malachy qui, pourtant, aurait eu besoin de lui. Après tout, il n’était pas le seul à avoir perdu la petite blonde. Elle avait eut une sœur, des amis… Il avala difficilement sa salive, ayant énormément de mal à ne pas se considérer comme celui qui avait le plus souffert dans l’histoire. Il releva la tête et darda le barman d’un regard un peu sombre, un peu troublé par le passé et puis il leva son verre et inclina la tête. « Deal. I might even help you clean up when you close up that dump » et dans la foulée, il avala le liquide ambré dans son verre, laissant les critiques amusées concernant le pub mourir avec la gorgée avalée. Hésitant un instant, il reposa un peu brusquement le récipient à présent vide et il tendit le bras pour frapper l’épaule de son meilleur ami. « I’ll be in the back » souffla-t-il avant de s’éloigner vers une table et une banquette un peu isolée, laissant le jeune homme bosser et évitant ainsi de finir par terre dans l’heure qui allait suivre.



—————— † ——————

Il avait vu venir la connerie, à la seconde où il avait jeté la bague. Il avait vu venir la connerie mais il s’en foutait, parce qu’il avait un sourire qui partait d’une oreille et s’étendait jusqu’à l’autre, peu importe les bêtises que dirait Malachy, ce qui ne tarda pas : « Je t'adore mon pote, mais même avec une bague comme ça tu t'approches pas de mon cul. » mais bien vite, les plaisanteries cessèrent un peu et alors que Byron se laissait tomber dans le canapé, il entendit son pote demander : « T'es sur de toi ? On est pas encore sortis de Poudlard, t'as pas de taf, Holly et sa famille c'est la merde... Ah et t'as intérêt à me mettre en témoin, sinon tu passeras ta première semaine de mariage à l'hopital, j'te préviens. » et si ça ressemblait à des coups portés pour lui casser son plan, Byron ne s’en offusqua pas, simplement parce qu’il savait que Malachy se la jouait juste voix de la raison, pour une fois. Qui aurait pu le blâmer ? Ils enchainaient les plans foireux et les conneries mais avant tout, ils étaient frères. Deux frères venant d’une mère différente, d’une ville différente. Ils s’aidaient, à défaut d’avoir qui que ce soit d’autre sur qui compter. Il en avait toujours été ainsi, depuis les débuts à Poudlard et en ce qui concernait Byron, il ne se voyait pas changer la donne de sitôt. La bague qu’il avait montré à Malachy, nichée dans son petit écrin de velours sombre, ne changerait rien… Du moins c’était ce qu’il pensait. « It’s more like a… promess, you know ? Plus I’m not even sure she’ll say yes… » Il tendit la main pour récupérer la boite et, fourrant le bijou dans sa poche, il souffla « but yeah, her family is shit and I don’t have one, might as well make the best of it, right ? Like, start my own family, with you as the drunkest and perviest best man ever… »

Il était sûr, ouais, mais le souci c’était que les certitudes n’empêchaient pas les conséquences. Peut-être aurait-il dû calquer ses gestes sur Malachy, continuer à faire la fête, à draguer beaucoup trop, à ne pas se prendre la tête avec des histoires pour lesquelles il était surement trop jeune mais quelque part, le pied-de-nez le démangeait trop pour qu’il l’ignore. Il voulait sa putain de revanche, il voulait être heureux, simplement, pouvoir lever son majeur et envoyer sa vie d’avant au diable, ne garder que le meilleur, ce putain de sang-de-bourbe qui faisait que lui et Malachy s’étaient trouvé en première année… « I’m gonna look like such a fucking idiot if she says no… » souffla-t-il, un sursaut de rire presque nerveux le secouant.

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MessageSujet: Re: So grab your best friends and make your way to the bar ∆ MACARON   So grab your best friends and make your way to the bar ∆ MACARON EmptyLun 14 Avr - 21:47

En toute autre occasion, Malachy se serait permis de lui faire une bonne grosse réflexion sur la tronche de déterré qu'il affichait, mais le peu de tact dont il avait été pourvu à la naissance, ainsi que sa propre tête en cette journée, lui faisait tenir sa langue. Il y avait des moments comme celui là où on pouvait pardonner à un homme de ne pas avoir l'air bien, fort, puissant, et d'afficher des sentiments. Alors certes, Byron n'en était pas rendu à chialer sur son comptoir, mais le barman n'avait pas été son meilleur pote pendant plus de dix ans sans savoir reconnaître les humeurs de son ami, et surtout, sa tête de dépressif, celle qu'il tirait toujours avant de craquer, avant de sombrer tête la première dans un verre d'alcool fort. S'il y avait donc une occasion où il le laisserait sombrer, quitte à plonger avec lui, c'était bien celle-ci. Malachy ne pouvait rien faire contre une morte, rien faire contre cette tristesse, juste la laisser entrer, lui ouvrir la porte, la regarder déchainer ses pouvoirs et tenter de recoller les pots cassés une fois qu'elle était repartie, ou au moins atténuée. Il avait appris à vivre avec et à apaiser la douleur dans le gin, dans les filles et dans le travail, mais malgré tout ce qu'il avait pu faire avec elle, il n'était pas atteint au même point que son ami. Et il le jalousait, parfois. Pourquoi ne pouvait-il pas ressentir la même chose sans avoir honte, sans se sentir sale, en trop, sans se demander s'il en avait le droit ?
Se resaisissant avant de passer plus pour un con, il enlaça donc son ami, avant de l'engueuler gentiment, et de le prévenir d'attendre un peu avant de boire jusqu'à l'oubli. Même si Malachy révait de se prendre la cuite de sa vie dés maintenant, il ne pouvait pas, devait penser à son taf, aux clients, et aussi au fait que Byron n'était pas un petit gabarit que l'on pouvait facilement trainer jusqu'à un canapé ou un lit, et qu'il préférait être au calme avant de devoir affronter la douleur du garde chasse.
L'écoutant parler, il secoua la tête avec un maigre sourire, répondant du tac au tac. « Mec, tu sais pas faire la différence entre un balai et une serpillère alors laisse le ménage aux professionnels. ». Le laissant quelques secondes seul devant sa bouteille pour servir un client, il releva la tête en sentant une pression sur son épaule et le laissa filer en acquiesçant, soulagé de le savoir dans un coin où personne n'irait lui chercher des noises.
Maintenant, il fallait se concentrer sur le travail, sur les clients et les verres, et ne pas se laisser envahir par les souvenirs.

—————— † ——————

De toutes les conneries que le McFarlane avait jamais pu lui sortir, celle-ci était la pire, parce qu'elle était réelle et, dans un sens, bien pensée. C'était normal que lui et Holly officialise un peu la chose, surtout dans ce drôle de monde où les gens se fiançaient sans même avoir le choix, mais Malachy avait eu tendance à oublier qu'il y avait une vie en dehors de Poudlard, des responsabilités à prendre, la fin de leurs études qui approchaient, et il comprenait maintenant que Byron allait finir par épouser Holly, par lui faire deux ou trois marmots et se « ranger ». Lui était, à ce niveau, totalement à la ramasse, et surtout pas pressé de trouver chaussure à son pied. Avec son modèle familial, ce n'était pas étonnant, et il n'avait rien à apporter à une fille, si ce n'est des ennuis. Il n'était pas le gendre modèle, pas le petit ami parfait, ses seuls atouts venaient de son bagout, sa bonne humeur, et son sourire. Et Byron, aussi. Il avait un vrai frère, sur qui il pouvait compter, et Holly. Deux personnes à ajouter à sa petite famille dysfonctionnelle qui ne comptait encore que sa sœur ainée et son fils d'un an. Peu de choses, mais il ferait en sorte que ce soit assez pour la suite de sa vie.
Il ne pouvait donc pas s'empécher de faire le rabat joie. C'était sa façon à lui de montrer à Byron qu'il était heureux pour lui, qu'il voulait que cela marche entre eux deux. C'était aussi un moyen de cacher sa surprise, lui qui n'aimait pas être pris de court comme ça. Clignant des yeux en entendant son meilleur ami lui parler, il fronça les sourcils en plongeant ses mains dans les poches de son pantalon, avachi comme le plus parfait des adolescents. « Duuude, bien sur qu'elle dira oui. Elle te bouffe des yeux en permanence et je suis sur qu'elle rêve que tu lui fasses des gosses. » C'en aurait même été gerbant, si Malachy n'était pas ami avec eux. Lui ébouriffant les cheveux en souriant, afin de l’empêcher de trop stresser et de reporter sa demande, il continua à lui parler, capable d'apprécier un peu plus le bon coté de la chose. « Te fais pas de bile, elle va accepter. Dans deux ans vous serez en train de vous endetter pour une maison, dans cinq ans t'auras un gamin, et dans quinze tonton Malachy lui apprendra à mater les filles !  » Ce n'était pas un reproche, mais pas un rêve non plus, juste une hypothèse qui pour lui était irréalisable au vu de leur âge et de leur mentalité. Une sorte d'utopie que Byron faisait vivre et construisait petit à petit, lui donnant de la réalité sans que le gryffondor ne s'en rende compte.

—————— † ——————

Deux heures avaient passés, sans que le barman n'ait plus le temps de s'apitoyer sur son sort, leur sort. Il y avait cette ombre pesante qui se rappelait à lui dés qu'il levait les yeux, mais il avait appris depuis déjà quelques années à supporter les fantômes. Au fil des minutes, les clients commencèrent à se faire moins nombreux, à partir plutôt qu'à recommander, et enfin, il souhaita une bonne nuit à un dernier couple de fêtards, fermant la porte derrière eux sur une dernière blague, avant de jeter son torchon sur le comptoir, semblant oublieux de la personne qui restait derrière, pour se passer les mains contre les tempes et les yeux, décompressant du stress de toute cette soirée.
Une inspiration, puis une autre, avant qu'une troisième un peu plus fêlée ne sorte. Merde. Il avait eu tords de penser que s'immerger dans le taf, tout oublier dans l'effort, l'alcool, les autres, le ferait passer à autre chose. Voir son meilleur ami aurait du être un moment de joie, de bons souvenirs, mais ils étaient deux pauvres cruches totalement ébréchées qui fuyaient par tous les trous. Les mettre ensemble ce n'était pas les rendre plus forts, pas à cette époque de l'année, c'était les casser l'un contre l'autre pour voir qui aurait la plus grosse fissure ensuite.
Attrapant alors une bouteille au hasard sous le comptoir, il se releva, allant vers le garde chasse en quelques grandes enjambées, pour s’asseoir avec force sur une chaise, tirant deux verres à lui et leur versant une bonne dose de ce qui s'avérait être une bonne bouteille de whisky pur feu. « We're supposed to fucking get better, not older and bitter. She wouldn't want that. »
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