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 (JUDARWEN) ▽ troubled spirits on my chest.

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(JUDARWEN) ▽ troubled spirits on my chest. 1404036046-rang-membre
Harvey S. Potter
Harvey S. Potter
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MessageSujet: (JUDARWEN) ▽ troubled spirits on my chest.   (JUDARWEN) ▽ troubled spirits on my chest. EmptyJeu 24 Oct - 20:15


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(FALL OUT BOY) ▽ Your crooked love is just a pyramid scheme And I'm dizzy on dreams But if you ask me, two's a whole lot lonelier than one, baby, we should have left our love in the gutter where we found it Cause you think your only crime is that you got caught.
Il jouait pensivement avec une marionnette qu'il avait faite avec sa gomme grise. Il l'avait modelée en se déconnectant progressivement de son cours d'histoire de la magie, avec patience et lenteur pour ne pas alerter le professeur plus vif que son prédécesseur. Déjà que Judah n'était pas forcément le jeune homme le plus joyeux de sa promotion, depuis quelques temps, il semblait encore plus maussade et las de tout. Il occupait le plus clair de son temps à lire, lui qui n'avait jamais été particulièrement studieux, à rêvasser et à traînasser encore plus avec Oberon et Thaddeus. Depuis qu'il était plus en moins en froid avec Arwen, c'était comme si la meilleure partie de lui s'était envolée, évaporée dans l'air. Dès qu'il la voyait, il tournait les talons ; rasait les murs quand il la savait proche ; l'ignorait ostensiblement à tous les moments de la journée. Ses sentiments à son propos étaient si mitigés, si mélangés que lui-même ne savait plus où il en était. Même en étant absente, évitée, loin, elle le hantait. Elle le tourmentait par tant de moyens. Chaque fois qu'il pensait à elle, ses poings se serraient et il devait fermer les yeux pour convoquer toute la force du monde afin de repousser le souvenir d'elle, l'odeur d'elle, le contact d'elle, la douceur d'elle sur ses lèvres contrastée par la violence de leur seul, unique, volé, avorté, violent baiser. Il se faisait l'effet d'une adolescente aux hormones en délire et il l'avait déjà maudite trois mille fois, elle et ses descendants, de lui faire cet effet. C'était idiot, si peu digne de lui qu'il en ressentait une honte grandissante, son ego écorché de se trouver si addict à ce petit bout de frimousse, si épris de cette stupide princesse dans sa tour de porcelaine. Il aurait tout fait pour la briser et ne plus jamais croiser son profond regard ingénu. Ses doigts jouèrent encore un instant avec la marionnette, animée discrètement avec la magie, qui trébuchait sur sa plume et son encrier avec lourdeur. Elle était pataude, obtus, n'aurait réussi à rien sans lui qui la redirigeait gentiment du bord de la table jusqu'à son centre. Mais une marionnette de gomme ne remercie pas et ne récompense pas, à l'instar d'une marionnette de chair et de sang que l'on protège pendant des années. Finalement, quand la sonnerie retentit, il écrasa sa création avec brutalité à l'aide de sa paume.

Il sortit comme une tempête de la salle, son sac sur l'épaule, précédant Oberon et Thaddeus qui marmonnaient entre eux et ricanaient de leur dernier larcin. Judah restait à côté sans écouter, pensif, marchant avec eux à travers le dédale de couloirs qu'était Poudlard. Ils avaient deux bonnes heures de trou avant leur cours de Métamorphose et ils comptaient bien les passer à réviser les Potions – ils avaient un TP le lendemain. Les Potions était sans doute les cours le plus assommant pour Judah qui venait d'une famille de potionistes et d'alchimistes si bien qu'une fois qu'ils furent posés à la bibliothèque avec leurs épais livres sous le nez, il n'hésita pas une seconde avant de croiser les bras sur la table et d'y enfoncer le bout de son nez pour somnoler. Soit il révisait, soit il dormait. C'était à peu près à ça que se résumait à vie, à quelques exceptions près qui incluait des moments de bagarre, d'insultes et de sexe. En gros. Il était à moitié de s'endormir pour de bon quand Thaddeus lui enfonça deux doigts dans les côtes pour le faire sursauter et, enfin, grogner. Il se frictionna le flanc en grinçant, faisant craquer son dos en se redressant, lui adressant un regard assassin. « Mec, je pensais à un truc. Tu vois hier ? » « C'était le jour d'avant d'aujourd'hui, je crois ? » répliqua Judah avec humeur en faisant mine de consulter l'énorme livre de potions qu'il avait en face de lui. « Bah... enfin, on a envoyé Arwen à l'infirmerie. » « Elle a pas été une bonne fille. » crut bon d'expliquer Oberon avec un haussement d'épaule. La nouvelle laissa, étonnamment, Judah de marbre. Il arqua un sourcil. « Et encore une fois, je ne suis pas convié à la fête. C'est une sale habitude que vous avez, les gars. » « Elle reste notre sœur. » Et là était tout le paradoxe des Croupton et de leur relation à Judah, à Arwen. Un long silence s'ensuivit où aucun des trois ne dit mot en faisant mine de feuilleter des pages et de lire quelques lignes. « Enfin bref, finit par lâcher Thaddeus, avec sa voix un peu nerveuse de sentir comme l'émergence d'un conflit entre son frère et son meilleur ami, on se disait que ce serait drôle que t'ailles enfoncer le clou. Parce que tu sais, elle est amoureuse de to-- » « Assez, Thadd. Juste, vas-y Judah. Ca va être drôle, je te jure. »

Amoureuse de toi.
Arwen, amoureuse de lui.

Vu le coup de coude que Oberon venait de lancer dans les côtes de Thaddeus ; vu l'air vaguement inquiet puis détaché de celui-ci ; puis Oberon qui marmonnait dans sa barbe ; vu le simple contact, rare, unique qu'elle avait instauré entre eux et qui avait tout fait déraper ; vu son cœur trop mou et trop ouvert à elle qui battait trop vite ; il choisit d'y croire. Il haussa les épaules. « C'est stupide. J'ai pas que ça à foutre que d'importuner ce que vous appelez votre soeur. » Oberon haussa les épaules, Thaddeus fit la moue, contrarié. « Oh, allez ! Putain imagine sa gueule si tu lui dis qu'elle l'a mérité. Sérieusement. C'est pas comme si les Potions te posaient problème après tout. » Et c'est comme ça, après cinq minutes de débat entre les trois garçons, trois de débat interne et dix longs soupirs, il se retrouvait devant la porte de l'infirmerie avec sa mandibule qui faisait des allers-retours dans des grincements désagréables. Il était persuadé que c'était une mauvaise idée. C'était toujours pareil, songea-t-il. Les trois garçons à la librairie et Judah qui se retrouvait invariablement à chercher Arwen soit pour l'aider soit pour l'enfoncer un peu plus. A croire que les présence de livres et d'une bibliothécaire intransigeante forçaient les jumeaux à la confidence. Il finit par rentrer dans un dernier soupir qui se voulait rassérénant et qui n'était que franchement désespérant. La salle était vide, pour une fois, la plupart des lits étant vides et encore faits. Il avança à pas mesurés le long de la longue salle, ses doigts traînant paresseusement le long des rambarde en fer qui ornaient les pieds des lits, jusqu'à apercevoir une petite silhouette frêle dans un coin. Il ne put s'empêcher de frissonner en la voyant si... différente. Il aurait aimé dire qu'elle avait changé en bien. Qu'elle semblait plus sûre d'elle, qu'elle était plus belle, plus grande. Mais non. Sa beauté naturelle, magnétique, était ternie, salie. Tout en lui lui criait de trouver les responsables et de les faire payer, quand bien même c'était les jumeaux. « Vous êtes un des Croupton ? » Il se retourna et fit face à l'infirmière qui, la mine inquiète, apportait une potion épaisse à la couleur peu ragoûtant vers Arwen. « Est-ce vous qui-- » « Non. Juste un ami. » la coupa-t-il d'un ton presque dur, la défiant de dire quoique ce soit de plus. Qu'on le pense violent et immoral et horrible était une chose. Qu'on ose lui dire qu'il faisait du mal à Arwen en était une autre. L'infirmière posa le verre sur la table de chevet de sa patiente et releva son regard soucieux vers Judah. « Est-ce que vous savez qui... ? » Elle ne semblait pas disposée à continuer. « Non, je ne sais rien. Laissez-nous... s'il vous plaît, rajouta-t-il à contre cœur. Je vais prévenir ses parents. » précisa-t-il plus pour la rassurer qu'autre chose.

Toujours debout et figé, il la regarda le contourner et retourner Merlin il savait où. Il darda un regard dur vers Arwen, tira la chaise près de l'autre lit et s'y assit, à côté d'elle et de la table de chevet. « Je sais que tu dors pas, arrête de faire semblant. » finit-il par dire après un léger silence, dans un soupir. Ou peut-être que son œil au beurre noir l'empêchait d'ouvrir l'oeil ? Il se pencha en avant, encore plus inquiété par cette pensée et le bout de ses doigts vint effleurer sa joue ; égale à elle-même, elle se recula avec tant de brutalité qu'il sursauta et se laissa retomber avec un soupir contre le dossier de sa chaise. Il reposa sa main aux longs doigts pâles reposer sur son genou non croisé, l'air ennuyé. « Tu veux que je prévienne ton père ou quelqu'un ? Tu vas pas rester seule ici indéfiniment, c'est déprimant. » dit-il d'une voix égale, ses yeux cherchant à se concentrer sur tout sauf à sa peau salie. « Finalement, la chance t'a fait défaut. » fit-il, pince-sans-rire et cynique, en dardant à nouveau un regard inexpressif dans le sien. Ou du moins tentait-il de l'être.
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Hydra Malefoy
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MessageSujet: Re: (JUDARWEN) ▽ troubled spirits on my chest.   (JUDARWEN) ▽ troubled spirits on my chest. EmptyMer 30 Oct - 22:49

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i watched the world float to the dark side of the moon after all i knew it had to be something to do with you


Elle avait mal. Chaque respiration était douloureuse, lui donnant l’impression qu’on comprimait brutalement sa poitrine jusqu’à ce que ses côtes la transpercent de part en part, à chaque fois que ses poumons cherchaient à expulser l’air dont ils étaient rengorgés. Les bleus maculaient sa peau d’ivoire, des marques en forme de croissants de lune la constellaient, d’autres, plus petites et précises, pénétraient sa chair, y laissant leur empreinte. Tu nous appartiens. Les voix mêlées de Thaddeus et Oberon, comme celle d’un seul homme, résonnèrent insidieusement en elle, dans tout son être. En prenant vulgairement possession. Elle se sentait souillée, bafouée, spoliée. Ils étaient ses frères, par Merlin, mais même cette constatation ne semblait pas capable de les freiner dans leurs désirs malsains, faisant d’elle leur petit pantin de chair, incroyablement docile. Docile ? Pas tant que ça. Du moins, c’était ce qu’elle s’était promise. Le jour où Judah l’avait laissée. Abandonnée. Elle s’était laissée dépérir. Littéralement. Véritablement, jusqu’à refuser d’avaler quoique ce soit ; à en perdre le sommeil et repousser constamment ses limites pour se maintenir éveillée pour les rares leçons auxquelles elle consentait à assister sans être brusquement assaillie de nausées et à sentir le sol l’appeler, appel irrésistible. C’était un enfer permanent. Et elle se rendait doucement compte, de manière davantage pressante, toute l’importance que Judah avait pris dans son palpitant cabossé. Régissant en vérité le moindre de ses gestes, hantant la moindre de ses pensées ; raison de vivre comme sa malédiction. Celle qui incombait à chaque enfant de vélane, leur imposant de n’aimer désespérément qu’une seule fois dans leur vie, les condamnant à se laisser mourir si cet amour venait à ne pas être partagé.

Lâchez-moi. Son murmure, plaintif et brisé, se rappela à sa mémoire. Les ricanements des jumeaux suivirent aussitôt. Elle avait gémi sous leurs doigts, geint sous leurs dents, pleuré en sentant leurs ongles s’enfoncer dans sa chair. Et ils riaient, immondes et cruels, satisfaits de son malheur, d’en être les auteurs. Plantant toujours plus férocement leurs griffes tandis qu’ils venaient siffler à son oreille qu’elle était leur, leur objet, leur petit jouet. Poupée de porcelaine fissurée. Poupée de chiffon désarticulée. Oh, jolie Arwen-Lyanna, condamnée aux abjections que lui feront éternellement subir Oberon et Thaddeus. Et, sans Judah, survenu après la tempête, venu la réconforter, souffler sur ses blessures, la couvrir de son regard presque bienveillant comme rivalisant d’ingéniosité pour soigner ses maux que celle dont faisaient preuve les jumeaux pour la tourmenter ; eh bien, sans lui, elle n’en était que plus désespérée. Se relever devenait encore plus difficile. Surtout lorsqu’elle savait qu’elle n’aurait personne, fuyant l’infirmerie du mieux qu’elle le pouvait pour ne pas alerter le corps enseignant, pour ne pas que les bruits de couloir ne remontent aux oreilles de ses frères ou, pire encore, de leur père, lequel en viendrait à la considérer comme faible. La dédaignerait davantage, pâle fantôme qu’on brandissait à la manière d’un joli bibelot avant de le ranger sagement au fond de son placard jusqu’au prochain usage.

Elle n’entendit que vaguement la voix de l’infirmière, bien plus nettement celle de Judah comme en témoignait son myocarde qui s’emballa sitôt entendit-elle le timbre chaud et bas de sa voix grave, voix d’homme. « Je sais que tu ne dors pas, arrête de faire semblant. » Elle ne l’avait même pas entendu tomber à côté d’elle, trop concentrée sur les battements précipités de son palpitant pour entendre le bruit de ses pas. Un rictus douloureux tordit sa lippe tandis qu’elle était incapable d’ouvrir son œil ; un cadeau de Thaddeus qui, lorsqu’elle avait eu l’audace d’un peu trop se rebeller, n’avait pu retenir son poing armé. C’était la première fois qu’ils la battaient véritablement. Dans le sens violent du terme. Fous de rage à l’idée qu’elle tente finalement de leur résister. Rendus encore plus malades à l’idée qu’elle puisse appartenir à un autre. Il te brisera. Une promesse. Une sentence qui était brutalement tombée. Une épée de Damoclès dansant au-dessus de sa tête. Elle en aurait presque eu un rire amer si ses côtes ne la faisaient pas tant souffrir, malgré les soins que lui prodiguait l’infirmière avec la meilleure application, le plus de soin possible. Les yeux encore clos, le contact, presque gelé, des doigts du Gryffondor contre sa peau n’en fut que plus concret. Lui retirant, purement instinctif, un nouveau brusque geste de recul. Comme brûlée par son toucher. Plus jamais. Pas lorsqu’elle savait ce que cela impliquait. Finalement, ils étaient arrivés à l’effet escompté ; il la terrorisait presque autant qu’eux, les jumeaux, ses bourreaux. « Tu veux que je prévienne ton père ou quelqu’un ? Tu vas pas rester seule ici indéfiniment, c’est déprimant. » Ils avaient raison. Il la briserait. Consciencieusement, de la pire manière qui soit. Comme eux n’y étaient jamais parvenu ; il s’agirait de leur chef d’œuvre à tous trois, se repaissant de son cadavre. Elle aurait voulu lui cracher, dans un sanglot amer, qu’il savait parfaitement, à son instar, qu’elle ne représentait rien aux yeux de Barty Jr. Rien de plus qu’une jolie décoration, à caser entre le tapis persan et le tableau d’un ancêtre au visage sévère. Elle en aurait pleuré. Au lieu de quoi, il l’acheva aussitôt.

« Finalement, la chance t’a fait défaut. » Ses yeux s’ouvrirent soudain. Ses mots résonnèrent en elle. Bonne chance pour la prochaine fois. Avertissement implicite qu’il ne serait pas là. Plus jamais. Sauf pour venir enfoncer le couteau dans la plaie, comme présentement. Sa main se hissa à la hauteur de ses yeux, en revers, venant cacher ses prunelles tandis que sa bouche se tordait d’une moue agonisante, les lèvres tremblantes, dévoilant deux rangées impeccables de perles nacrées comme la grimace trahissait le désespoir qui aiguisait chacun de ses membres. Ses yeux piquaient, les larmes étaient trop acides, trop d’amertume dans son regard lorsque, encore sanglotante, elle parvint – quoique difficilement – à articuler quelques mots : « Va t’en, Judah. Si c’est pour remuer le couteau dans la plaie, va t’en. » souffla-t-elle, presque à bout de force. Puis, comme un élan de rage soudain et inexpliqué, comme s’il devait payer pour son abandon, pour Oberon et Thaddeus qui auraient sa peau, un jour ou l’autre, son visage se tordit dans une expression presque haineuse tandis qu’elle dégageait son oreiller de sous sa tête, lui envoyait en pleine figure. « Je n’avais pas besoin de chance, mais de toi, idiot ! » Et d’aussitôt retomber, réduite aux larmes désespérées, peu soucieuse d’attirer l’attention de l’infirmière. Toutes ses réactions étaient disproportionnées à son égard, à l’instar de ses sentiments.
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MessageSujet: Re: (JUDARWEN) ▽ troubled spirits on my chest.   (JUDARWEN) ▽ troubled spirits on my chest. EmptyJeu 31 Oct - 22:16

Il n'avait pas envie de faire ce qu'Oberon et Thaddeus lui avaient – si gentiment – demandé de faire. Cela ne rentrait ni dans son caractère, ni dans ses sentiments pour Arwen. Il s'en voulait presque d'être allé la voir – même si c'était pour un truc idiot comme vérifier qu'ils ne l'avaient pas trop amochée, sa petite princesse. Il avait tenu à rester éloigné d'elle le plus possible et voilà, faisant preuve de faiblesse à l'instant même où il aurait dû se montrer dur et distant, froid. Judah avait certainement dû avoir le fantasme inconscient qu'elle s'affirme et repousse une bonne fois pour toute les jumeaux, cette fois-là, sans lui pour venir la ramasser à la petite cuillère juste après. C'était idiot mais il nourrissait toujours cet espoir futile qu'un jour, ils la laisseraient tranquille et qu'il n'aurait plus à s'arracher les cheveux sur son cas. Parfois, il la détestait. Il la détestait de le rendre si faible, si mièvre, si nul. Il la détestait de l'ensorceler sans le savoir, de le mener du bout de sa baguette sans même s'en rendre compte. C'était particulièrement idiot de sa part d'être tombé pour Arwen. Il avait fallu que ça tombe sur elle, certainement la seule personne au monde qu'il ne pourrait jamais avoir. Il détestait aussi cette putain de faiblesse qui lui étreignait le cœur lorsqu'il la regardait, amochée, souffrante, alitée, pâle dans son lit blanc où la lumière pleuvait. Il ne put s'empêcher de se sentir presque blessé quand elle eut un mouvement de recul. Ca, ça n'avait pas changé. Il aurait aimé, mais non. Idiot qu'il avait été de penser qu'elle supporterait, comme par hasard, son contact. Après ce fameux – et terrifiant – baiser, ces jours d'écartement hostile, cette horrible correction sans retour qu'elle venait de recevoir des jumeaux. C'est peut-être cette tristesse de se sentir encore une fois rejeté qui le poussa à faire preuve d'un si grand mauvais goût, dans sa maladresse et son humour branlant.

Il n'était définitivement pas un petit rigolo et ne l'avait jamais été. L'expression qu'elle arbora fut comme une piqûre de rappel de ne jamais faire du stand-up ; il avait l'impression de l'accabler. En fait, il l'avait toujours accablée se rendit-il compte. Il n'était qu'un bourreau supplémentaire, qu'une charge, rien d'autre qu'un mec avec un cœur mal accroché et trop grand, trop envahissant, qui la forçait parfois aux contacts et aux prises de tête inutiles. Un fardeau. Si elle était sa princesse, lui se contentait d'être le grand méchant à défaut d'être un chevalier fringant en armure venu la sauver. « Va t’en, Judah. Si c’est pour remuer le couteau dans la plaie, va t’en. » lâcha-t-elle dans un souffle. Un léger rictus nerveux se dessina sur sa lippe tandis qu'il songeait que, étrangement, elle avait presque le même fil de pensée que ses satanés demi-frères. Le physique et après le mental. Parfois, il lui arrivait d'oublier que Thaddeus, Oberon et Arwen étaient bel et bien frères et sœur – même si ils ne partageaient pas la même mère. Ils étaient si différents et puis, cette relation malsaine que les jumeaux avaient mis en place... avait pris des proportions énormes, était devenue une relation à part entière. Comment était-ce arriver ? Pourquoi avait-il laissé cela arriver ? Avant même qu'il ne puisse réagir ou même songer à répliquer, il se reçut une masse molle sur le visage qu'il accueillit d'un grognement contrarié. Un oreiller, remarqua-t-il en le récupérant entre ses mains, l'air incompréhensif, son oreiller. « Je n’avais pas besoin de chance, mais de toi, idiot ! » Sa voix, désormais, était stridente, emplie de pleurs et il soupira légèrement, accablé. Ordinairement, Judah se serait contenté de s'insurger qu'il n'était pas un idiot. Il lui aurait servi une réplique acerbe bien sentie et se serait levé pour partir sans demander son compte. Mais pas cette fois. Cette fois, la voix moqueuse de Thaddeus revint le hanter, étrange, altérée par la réalité, comme une désillusion traîtresse : Parce que tu sais, elle est amoureuse de toi.  C'était humainement possible, ça ? Un jour, sa sœur lui avait sifflé sous le joub de la colère que personne ne pouvait aimer une bête, un monstre comme lui. Il était resté sur ça. Et en plus, Arwen... tout en cet histoire avait le détail perfide d'une tragédie shakespearienne – et ils n'en étaient qu'au début.

Il resta longuement silence, à triturer l'oreiller qu'il avait gardé entre ses mains trop épaisses, trop rugueuses et calleuses par rapport à la peau ivoire et porcelaine de la pouffsouffle. Puis, doucement, il posa l'oreiller près des traits fins de la bâtarde, l'embêta avec jusqu'à ce qu'elle consente à se redresser à peine pour laisser son traversin se caler sous sa nuque. « Je suis là, Arwen. Pas pour remuer le couteau dans la plaie mais-- » il s'interrompit avec un haussement d'épaules nonchalant, retournant s'avachir sur sa chaise. mais parce que je m'inquiétais pour toi, comme toujours. Ne pas finir ses phrases était une sale habitude qu'il avait prise et rien ne pouvait le convaincre à parler s'il ne le désirait pas. Il soupira légèrement en détaillant la pièce avec une fausse contemplation curieuse et passionnée, préférant se focaliser sur les arabesques de l'architecture au plafond plutôt que sur la petite poupée brisée à côté de lui. Il finit par se ressaisir et par se redresser sur son séant. « Tu veux que je parte, c'est ça ? » Il posa ses coudes sur ses genoux et se pencha en avant – vers elle. Ses mains se serraient, doigts entrelacés, muscles tendus. Il ne voulait pas la toucher. Plus la toucher. Il ne voulait plus que ça dégénère et il ne voulait pas qu'elle le repousse et il ne voulait plus rien qui ait affaire à elle pour les six cent mille prochaines années. Il se massacrait lui-même le cœur à coup de marteau-piqueur et se fit la réflexion qu'il fallait autant tuer ce sentiment dans l'oeuf – même si, soyons francs, il grandissait en lui depuis un moment déjà – et, surtout, mettre les points sur les i et les barres sur les t. Il avait toujours eu l'impression de ne pas être sincère avec Arwen – tout comme il ne l'avait jamais été avec les jumeaux. Judah était sur la sellette, constamment coincé entre deux flots contraires, entre une amitié indéfectible et un amour aussi destructeur qu'irrépressible. Et s'il ne pouvait pas révéler la vérité à Thadd et Obe, il pouvait au moins le faire à la jeune femme. Il y perdrait quoi ? Au pire des cas, elle s'enfuirait en courant. Au meilleur, elle cesserait de lui adresser le moindre regard. « Bon, je vais être honnête avec toi Arwen. Ca me fait chier que Thadd et Oberon t'infligent ça et ça me fait chier de devoir te soigner à chaque fois après et ça me fait chier de pas être foutu d'arrêter tout ça. Ca me fait chier aussi de pas être là comme j'aimerais pouvoir l'être et d'être complètement à côté de la plaque les trois quarts du temps. Ca me fait chier de t'avoir embrassée et ça me fait chier de t'avoir ignorée et tout. Mais faut que tu me dises, là. Tu veux que je parte, oui, ou non ? » La question avait un peu des accents d'éternité, de définitif. Et sa voix était trop tendue, trop faible comparée au ton chaud et assuré qu'il empruntait d'habitude. Elle te rend complètement pathétique. « Je veux juste être sûr que quelqu'un s'occupera de toi parce que franchement, moi, ça me fait mal au cœur de te voir dans cet état-là. Et tu mérites quelqu'un qui s'occupe de toi donc, hm, voilà. T'es vraiment une chic fille et moi vraiment un idiot et toutes les princesses méritent un vrai prince. Voilà. » Il ne savait pas trop où il allait. Discours décousu mais, pour une fois, sincère. Il manquait quelque chose. Il devait lui dire. Mettre à nu ses sentiments. Se délivrer. Peut-être qu'elle pourrait l'aider à trouver une solution. Mais tout ce qu'il trouva à dire fut : « Ouais... voilà. » dans un grognement bougon et confus.
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(JUDARWEN) ▽ troubled spirits on my chest. 1404036046-rang-membre
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MessageSujet: Re: (JUDARWEN) ▽ troubled spirits on my chest.   (JUDARWEN) ▽ troubled spirits on my chest. EmptyVen 3 Jan - 16:28

Va au diable, Judah. Ses lèvres, serrées à l’extrême, retenaient difficilement toute l’amertume et la peine menaçant d’endiguer tout le flot de ses paroles. Elle était peut-être une bâtarde au sang souillé, hémoglobine entachée par un autre patrimoine, héritage maudit contre lequel elle ne cessait de pestiférer en silence ; ses frères la disaient peut-être demi-Croupton, qu’être considérée comme une moitié d’enfant était déjà un privilège pour une abomination comme elle, elle en demeurait une, de Croupton, en portait le nom, quoiqu’on en dise. Et elle avait la fierté et l’orgueil qui allaient de pair. Quand on voyait la douce Arwen-Lyanna, on était attendri par la candeur de son sourire et la brisure dans son regard, on ne l’imaginait certainement pas capable de s’élever au niveau de ses frères, passés maîtres dans l’art de détruire quelqu’un par la simple force de leurs mots tranchants. Contre toute-attente, elle savait être mauvaise. Oh, certes, jamais au bon moment ; la fierté n’était que mal placée, mal usée, tout allait de travers, chez elle. Et c’était lorsqu’il fallait se défendre qu’elle gardait le silence ; au mieux, se contentait de gémissements plaintifs et de suppliques déchirantes – et, Merlin, combien cela pouvait écorcher son orgueil de s’abaisser à cela. Et Judah, son petit chevalier en armure, ne l’avait jamais vue sous ce jour-là. Elle avait toujours cette facette, plus sombre, de sa personnalité qui se retrouvait bridée par tous les beaux sentiments qui l’animaient lorsqu’elle posait les yeux sur les Gryffondor. Sauf lorsque, comme à cet instant précis, ceux-ci étaient embués par des larmes. Et, pour la première fois, ce n’était pas tant à cause de la douleur – pourtant terrible, ni du désespoir, mais bel et bien de la rage. Range ton humour à deux gallions, Lothbrock. La troisième Croupton arrive.

Elle hoqueta d’abord en l’entendant lui demander si, oui ou non, elle désirait le voir partir. Arwen déploya toutes ses forces pour ne pas ciller, s’appliquant à garder le regard droit devant elle, aussi fière qu’elle pouvait le demeurer lorsque son honneur se retrouvait en lambeaux. Elle se concentrait du mieux qu’elle le pouvait pour ne pas croiser son regard car l’azur des yeux de Judah aurait suffi à détruire toutes les barrières qu’elle érigeait entre elle et ce monde cruel, et lui. Toujours lui. À jamais. Et elle était tant et si bien concentrée que la moitié des mots du lion lui passait au-dessus de la tête ; et pourtant, combien ceux-ci auraient pu lui être d’un grand réconfort si elle comprenait enfin qu’elle n’était pas qu’un stupide jouet qu’il manipulait de ses doigts calleux, contemplant combien Thaddeus et Oberon avaient pu l’abîmer et se demandant combien de temps la poupée de porcelaine tiendrait le coup avant de totalement se briser. À cette pensée, enfin, ses doigts s’échouèrent sur sa peau d’ivoire, bandée dans le creux de son poignet. Et, même si c’était de sa propre main, le contact la fit doucement sursauter. Elle se mordit la lèvre jusqu’au sang et ce fut la douleur qui la fit lentement émerger. « … Mais faut que tu me dises, là. Tu veux que je parte, oui, ou non ? » Oui, mille fois oui. Qu’il s’en aille et que dans son sillage, il emporte les jumeaux avec lui. Qu’ils s’en aillent tous et la laissent enfin vivre, plutôt que de s’évertuer à survivre. Car aujourd’hui, enfoncée dans un lit d’infirmerie, cachée entre ses draps, contemplant en silence et du coin de l’œil, les vestiges de ce qu’elle avait tenté de faire, Arwen se trouvait bien lasse. Lasse des rires cruels de ses frères, du regard impuissant et pourtant sévère de l’infirmière, de celui de son père, Bartemius Croupton, qui ne faisait que la survoler lorsque celui de sa belle-mère semblait la crucifier sur place. Et, surtout, – surtout – de Judah. Judah et ses proverbes verbeux. Judah et ses yeux trop bleus. Judah, et le sursaut qui venait assassiner son myocarde en moins de deux.

« Je veux juste être sûr que quelqu’un s’occupera de toi parce que franchement, moi, ça me fait mal au cœur de te voir dans cet état-là. Et tu mérites quelqu’un qui s’occupe de toi donc, hm, voilà. T’es vraiment une chic fille et moi vraiment un idiot et toutes les princesses méritent un vrai prince. Voilà. » Tais-toi. Elle ne parlait pas beaucoup, Arwen, mais elle n’en pensait pas moins. En fait, elle pensait beaucoup trop, c’était comme un flot de pensées, ininterrompu et décousu, un bordel monstre dans sa tête qui lui refilait une migraine d’enfer. Elle comprenait juste qu’il la voyait comme une « chic fille » ; c’était l’argument de base lorsqu’on s’apprêtait à larguer quelqu’un, pour pas que la pauvre fille éplorée pense qu’elle n’était qu’une moins que rien, bonne à aller se jeter du haut de la tour d’astronomie. Elle, elle avait préféré tenter le tranchant d’un éclat de miroir que les jumeaux avaient brisé dans leurs ébats. Elle se mordit férocement la lèvre, encore. C’était le meilleur moyen pour se ressaisir. Il la larguait. Oh, elle n’était pas idiote, se berçait encore moins d’illusions ; elle savait très bien qu’il n’y avait rien eu de cette envergure entre eux, tout juste un baiser, violent et maladroit, prématuré et avorté : une véritable catastrophe. Juste que, si la dernière fois il lui avait souhaité bonne chance, désormais, il se contentait de la consoler aussi laborieusement qu’il le pouvait. « Ouais… voilà. » Elle eut la décence de songer qu’elle était vraiment mauvaise, en vérité. Peut-être même pire que Thaddeus et Oberon réunis – si elle les avait jamais considérés autrement que comme une seule et même entité ; voilà qu’elle fustigeait mentalement la seule personne qui avait daigné lui tendre la main lorsque ses frères s’appliquaient à la battre et plus encore. La seule personne qu’elle aimera jamais. À jamais. Foutu destin.

« Oui. » Elle leva les yeux pour croiser ceux de Judah et, devant le regard incompréhensif de ce-dernier, elle ne put que renchérir : « Oui, je veux que tu t’en ailles. » Et, derrière le regard soudain dur et sa lippe tordu en un pli sévère et amer, il y avait son cœur, son pauvre petit cœur tout mou et tout brisé qui s’égosillait que non, elle ne voulait pas qu’il parte ; jamais. Ça, c’était la « chic fille » ; celle qui allait mouiller son oreiller de ses larmes de crocodile lorsque Judah passerait la porte, une bonne fois pour toutes, celle que Judah s’apprêtait à vulgairement larguer – comme on pouvait larguer une fille qui n’était pas sa copine, s’entend. Et comme toujours, les vieux mauvais réflexes revenant, elle se montrait forte et dure devant la mauvaise personne. Toi, tu dis que t’es bien sans lui. Il lui fallait être forte, désormais. Ne pas céder sous le coup de la pression. « Tout ça, elle s’engloba d’un revers de main presque rageur, indiquant fébrilement les bleus, les croissants de lune carmins sur sa peau pâle, son œil au beurre noir, ses cernes, toutes les marques que Thaddeus et Oberon avaient pu laisser, tout est de ta faute, Judah. » Arwen se morigéna silencieusement, considérant enfin que sa réaction semblait bien trop disproportionnée alors que, pour la première fois, le Gryffondor daignait lui parler à cœur ouvert, exprimant ses regrets de ne pas pouvoir l’aider comme il l’entendait. Et pourtant, quelque part, elle songeait que c’était elle, qui le sauvait présentement ; l’éloigner d’elle, le convaincre qu’il lui était plus nocif qu’autre chose, ainsi les jumeaux cesseraient de chercher avec tant d’ardeur et de colère celui qui osait toucher leur précieuse petite Arwen-Lyanna pour la soigner lorsque eux s’amusaient à prendre soin d’elle. Elle retint un haut-le-cœur. Sa tête heurta doucement le mur tandis qu’elle toussait soudain, comme brusquement assaillie d’un mal inconnu et terrible. Elle semblait si lasse et si fatiguée ; elle n’avait que dix-sept ans et, pourtant, dans le terrible miroir – son pire ennemi – placardé au mur face à elle, elle avait l’impression d’en faire dix de plus. Encore une fois, elle encaissa les soubresauts de son myocarde, cette fois dans une simple grimace douloureuse avant de croiser à nouveau le regard du Gryffondor. Ne pas faillir. C’était le meilleur moyen pour le préserver. Et elle aussi, par la même occasion. « J’aurai préféré ne jamais te rencontrer. Ne jamais tomber amoureuse… » Elle hoqueta soudain, écarquilla les yeux avec horreur. Oh, quelque part, elle avait toujours été persuadée qu’il s’en doutait un peu ; elle se savait peu discrète, à le chercher des yeux, à n’offrir des sourires qu’à lui, à se pendre à ses lèvres et souffler son nom toujours dans un soupir rêveur ; mais les confronter tous deux à de tels sentiments lorsqu’il aurait mieux valu qu’ils ne voient jamais le jour, eh bien, c’était encore autre chose. Elle esquissa soudain une moue boudeuse et vexée, de celles qui tordaient constamment la lippe des jumeaux lorsqu’on ne cédait pas à leur dernier caprice ; elle leur ressemblait, plus que n’importe qui n’auraient jamais pu le penser, plus qu’elle-même n’oserait le soupçonner, mais elle leur ressemblait. À demi-assise dans le lit, elle serra ses poings, ne se rendant pas même compte que son poignet bandé n’était plus protégé par le drap rugueux, unique barrière entre la preuve de ce qu’elle avait tenté de faire et le regard acéré de Judah. Ainsi, elle détourna finalement la tête, résolue à le mettre dehors, une bonne fois pour toutes, tentant vainement d’occulter les larmes qui menaçaient de perler au coin de ses yeux comme le sursaut d’inquiétude qui la prenait soudain lorsqu’elle se rendait compte de toute l’énormité de la bêtise qu’elle avait manqué de faire et celle qu’elle s’apprêtait à commettre. « Maintenant, va t’en, s’il te plait. » Un souffle éraillé, malgré sa volonté de le maintenir loin d’elle, malgré elle. Malgré tout. Pour toujours.
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Harvey S. Potter
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MessageSujet: Re: (JUDARWEN) ▽ troubled spirits on my chest.   (JUDARWEN) ▽ troubled spirits on my chest. EmptySam 18 Jan - 14:31

« Oui. »  Mélange d'eau et de glace. Mélange de ciel et de mer. Leurs yeux se croisent, enfin. Trop bleus. Les prunelles d'Arwen sont deux kaléidoscopes changeants, alternant vert, bleu, gris, chocolat très clair. Il s'y perd désespérément, car il ne peut pas la forcer à le regarder – après tout, cela envisagerait de s'emparer de son menton... et il ne veut plus avoir à la toucher –, complètement égaré à cause de sa remarquer. Oui. Oui, tu n'es qu'un connard, Judah. Elle s'en est rendue compte ? Enfin ? Tu es toxique, tu es malsain, tu es horrible. « Oui, je veux que tu t’en ailles. » Les sourcils se froncent. La bouche se ferme, les yeux se plissent, les mâchoires se serrent. Evidemment. Nocif. Toxique. Malsain. Connard. Tout. Horrible. Et pire encore : il ne se rend pas compte de la moitié de ce qu'il fait vivre à Arwen. Il l'aime. Il l'aime tout le temps, énormément, trop, de travers. Le matin, quand il l’aperçoit à l'autre bout de la Grande Salle, à manger et sourire timidement à ses amis. Le midi, quand elle s'accorde une pause à la bibliothèque, sautant le déjeuner pour lire un bouquin ou deux. Le soir, quand elle quitte ses amis d'un signe de main, et que son regard tombe malencontreusement dans celui de Judah ; ce sont des échanges de regard éternels, où le temps s'arrête, où le monde continue en les excluant. Il l'aime à chaque fois qu'il la cherche au détour d'un couloir, il l'aime quand elle le surprend en apparaissant devant lui, il l'aime quand elle est loin de lui. Car quand il est proche... elle le repousse. Et elle a bien raison. Tu devrais faire comme elle te dit, tente-t-il vainement de se raisonner. Tu devrais t'éloigner. T'en aller. Ne jamais revenir. Les tuer pour la laisser en paix. La laisser vivre. Arrêter de l'étouffer. De l'envoyer plus bas que terre. Arrêter. Arrêter. Partir. Mais la vérité était qu'il ne pouvait pas.

Il voit la colère qui s'allume dans son regard, de la même manière qu'elle s'allume dans celui des jumeaux. C'est comme une lampe que l'on a pas utilisé depuis longtemps. C'est progressif, lent ; puis ça flashe d'un coup et se stabilise. Aveuglant. Judah ressent sa colère comme si c’était autant de sortilèges qu'elle lui lançait. Qui l'eut cru ? Qu'elle pouvait se révéler plus Croupton qu'Arwen ? Qu'elle pouvait tant ressembler à ses demi-frères ? Certainement pas lui. La surprise doit se lire sur ses traits, un instant, avant qu'il ne reprenne ce masque de glace et de marbre. Indifférence, calme, affabilité. Il a envie de la frapper. Il a tellement envie de la frapper pour lui faire payer ses mots. Mais tu ne dois pas. Non. Il la perdrait, n'est-ce pas ? Elle ne voudrait plus jamais le voir, elle n'aurait plus jamais de chevalier, adieu les courses de patronus, adieu les moments intimes passés dans le placard, adieu le secret de leur relation. Sauf que si il s'éloignait... elle serait mieux, hein ? Oui, elle serait mieux. Elle se trouverait un autre chevalier, meilleur et tout. Elle serait mieux – mais il est trop égoïste, alors il ne la frappe pas, ferme les poings, la force à le subir jusqu'à ce qu'il ne veuille, lui, plus d'elle. « Tout ça,  tout est de ta faute, Judah. » Ses yeux glissent sur la peau de porcelaine de la brune. Se rend-t-il compte ? Comprend-t-il ? Impossible de le deviner, avec ses prunelles glaciales qui restent fixes, indolentes. Ce n'est pas de ma faute, dit la mauvaise foi. C'est Oberon et Thaddeus. Ils sont violents et ils sont passionnés alors ils caressent et ils griffent et ils embrassent et ils mordent. Ce n'est pas moi. Je n'ai rien fait. Si, il était la cause de tout.

« J’aurai préféré ne jamais te rencontrer. Ne jamais tomber amoureuse… » Ses prunelles reviennent dans un sursaut sur elle, dans les siennes. Ses paupières se plissent. Amoureuse. Amoureuse. L'entendre dans la bouche des jumeaux, c'est une chose. L'entendre de la sienne, c'en est une autre. Amoureuse. Amoureuse de toi. Amoureuse de tes yeux bleus et tes canines trop aiguisées et tes oreilles un peu décollés et ton regard acier et tes mâchoires qui se serrent et tes poings qui se crispent qui frappent, qui frappent, qui frappent et qui s'ouvrent dans des giclées discrètes de sang. Amoureuse de ton cœur qui bat trop vite et trop fort et ton sang qui circule en infraction de vitesse et puis ta saleté de poison qui suinte de tous les pores de ta peau et ton amitié malsaine avec les jumeaux et ta manière de dire qu'elle n'est rien, rien pour toi alors que, tout le monde le sait, elle est tout. Amoureuse de toi. « Maintenant, va t’en, s’il te plait. » Arwen a détourna la tête, Judah a baissé la sienne. Il a envie de lui dire qu'il est désolé, désormais. Il a envie de supplier, à genoux, devant elle, pour son pardon. Il a envie de lui prendre les mains jusqu'à ce qu'elle le regarde, jusqu'à ce qu'elle l'écoute, jusqu'à ce qu'elle accepte de l'entendre : je suis désolé, je t'aime aussi, ne me force pas à partir mais c'est impossible. Quelque chose l'entrave. Il a un truc de pourri à l'intérieur, un truc de pourri qui ne demande qu'à toucher Arwen pour la pourrir à son tour. Mais, trop égoïste, il refuse de s'éloigner d'elle. Trop égoïste, il veut consumer le feu qui l'habite même si ça veut dire la transformer en un tas de cendres mortes à son tour. Je suis désolé.

Comme elle ne le regarde plus, il se surprend à la détailler à la dérobée. Il ne bouge pas un instant de sa chaise, semble devenu une statue de marbre ou de glace. Prête à fondre, prête à révéler le feu qui vit en lui, qui le consume lentement mais sûrement. Très vite – bien évidemment – ses yeux tombent sur le bandage autour de ses poignets. Rose, peut-être à cause du sang. Du sang. Le poignet. Ses yeux finissent de scanner méthodiquement Arwen, s'attardant un peu sur les marques qu'ont laissé Thaddeus et Oberon après leurs vices. Pourquoi est-elle à l'infirmerie ? Ont-ils été si virulents ? Et son poignet. Ses yeux se plissent, sa bouche se pince, il la darde cette fois avec distance et colère en se redressant sur son séant. « Qu'est-ce que t'as fait ? » aboie-t-il et, avant qu'elle n'ait pu rétorquer, il s'est emparé de son bras. Il le lui broie presque – ses doigts laisseront, très certainement, des marques bleuâtres de leurs passages – tandis qu'il l'apporter à hauteur de ses yeux, son autre main venant presque arracher le bandage autour de l'un des poignets. Des morceaux de peau s'accrochent, Judah ignore les réactions plus ou moins violentes de la jeune femme avant que, enfin, la vérité nue, sèche, horrible ne soit dévoilée. La coupure suinte encore de sang, raccommodée magiquement mais trop profonde pour être guérie, pas maintenant, pas encore. Il lâche brusquement son bras, qui se débat toujours avec violence, alors que ses yeux finissent par se visser dans ceux d'Arwen. « Je t'interdis. Tu m'entends ? Je t'interdis de faire ça. » siffle-t-il, avant de croiser les bras sur son torse en se rasseyant correctement, serrant ses bras si fort qu'il s'en faisait mal. C'était ou ça, ou lui infliger un énième contact qu'elle repousserait.

Il reste longuement silencieux, à la darder, la défiant presque du regard de baisser le sien. Comment a-t-elle osé penser qu'elle pouvait m'abandonner avec eux ainsi ? Comment a-t-elle osé tenter de m'abandonner ? « Pourquoi, Arwen ? » finit-il par demander, fronçant les sourcils avant de se détendre sensiblement. Visage de glace. Il garde cet air indifférent, distant. « Tu sais quoi ? Ne dis rien. Oublie. Je m'en vais. » Il se lève avec raideur, toujours en la dardant comme si elle était une étrangère, comme si il ne la reconnaissait pas. C'était peut-être le cas. Ou sinon, il voyait enfin le danger qu'il représentait pour elle et cherchait, enfin, finalement, merci Dieu, à l'en préserver. Toutefois, il ne pouvait pas la quitter comme ça. « J'ai pas envie de partir mais je le fais car tu me le demandes et que je... tiens à toi. Je ne viendrai plus jamais t'embêter et je ne viendrai plus jamais te voir et veiller sur toi et te protéger – car je l'ai fait, Arwen, oh oui, je l'ai fait – et te rafistoler. C'est ça que tu veux ? » C'est comme une vanne qui s'ouvre. Le mot qui fait déclic, le mot qui engage tout. Il voulait lui montrer qu'il l'abandonnait, il voulait être froid, sec, cruel et partir sans se retourner ; mais son sang, dans ses veines, n'était pas d'accord. Il tourne, se retourne, vient colorer ses joues d'un rose pâle alors qu'il serre les poings, il serre les poings si fort pour ne pas la frapper, ou le mur, ou lui-même, ou n'importe quoi. « Parce que c'est tout ce que t'as ! T'es seule, Arwen, t'es seule à compter d'aujourd'hui ! J'essaie de faire la paix, de tasser les choses, d'être là pour toi comme je l'ai toujours été... mais très bien, parfait, génial : tu ne me verras plus jamais. J'arrêterai d'essayer de les empêcher, de les retenir et tu sais quoi ? Tu vas le regretter. Tu vas tellement le regretter. » Il s'interrompt, reprend sa respiration à grand mal. Il enfonce ses poings dans ses poches et tournoie sur ses talons et lui tourne le dos. Elle n'existe plus. Elle n'est plus. « Moi, j’aurais tout fait pour toi. Tout. Tout ! J'aurais tout fait pour toi et toi tu me fais ça. Tu oses ! Après tout ce que j'ai fais ! » Il se tait, tout d'un coup, semble pâlir. Il reste crispé, fait quelques pas pour s'éloigner du lit d'Arwen.

Eloigne-toi et oublie la. Elle te dit de t'en aller ? Exécute la. Fais ce qu'elle te dit. Obéis. Ca vaut mieux pour tout le monde. Car c'est toi, c'est toi qui l'a menée là. Tu le sais, au plus profond de toi. Que cette coupure, c'est comme si c'était toi qui l'avait faite. Comme si c'était toi qui avait glissé le morceau de verre contre sa peau jusqu'à en faire jaillir le liquide carmin. C'est de ta faute. Tu veux vraiment ça pour elle ? Pour une fois dans ta vie, cesse d'être égoïste. Sale la plaie pour mieux la refermer. Dis lui que tu ne l'aimes pas. Que tu la méprises. Que tu vas la laisser toute seule. Dis lui que tu ne veux pas l'embrasser à nouveau et tu ne veux pas lui prendre la main. Mens lui. Fais le. Fais le. « Moi aussi, j'aurais préféré. Moi aussi. Et bonne chance. » siffle-t-il sans plus lui accorder un regard et cheminant déjà vers la sortie de l'infirmerie alors que l'infirmière elle même, ayant entendu les éclats de voix, sortait de son bureau s'enquérir de l'état de la jeune femme.

You cannot say you are afraid of fire when you hand me the match and then expect me to apologize for lighting it.

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Hydra Malefoy
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MessageSujet: Re: (JUDARWEN) ▽ troubled spirits on my chest.   (JUDARWEN) ▽ troubled spirits on my chest. EmptyMer 29 Jan - 9:56

La plénitude que lui offrait sa franchise mal placée se dissipait avec sa satisfaction éphémère. Revenait alors dans son monde, ce voile morne qui l’accompagnait de coutume tandis que la culpabilité, déjà, venait lentement étreindre son palpitant. Oui, elle voulait qu’il s’en aille. Oui, tout était de sa faute. Oui, elle mentait. Et quand bien même ça n’aurait pas été le cas, quand bien même elle aurait pensé le moindre mot blasphématoire qui avait franchi le seuil de ses lèvres ; eh bien, ça n’aurait été guère différent, lorsque ses paroles tranchantes se heurtaient violemment contre ses sentiments. Elle préféra détourner les yeux ; tout, tout plutôt que de le regarder, lui, que contempler ses réactions – car s’il prenait mal sa requête, elle s’en voudrait ; et si ça ne lui faisait ni chaud ni froid, elle ne s’en remettrait jamais. Tout, plutôt que se confronter à ses yeux trop bleus qui, elle le sentait, la crucifiaient dans son lit alors qu’elle s’astreignait à l’immobilité, au silence ; car le moindre geste, le moindre mot aurait été traitre de ses véritables pensées, lui aurait été entièrement dédié, érigé sur l’autel de sa trop grande faute de l’avoir l’écarter d’elle par facilité. Non. La pensée, brutale, la percuta de plein fouet ; non, c’était tout, sauf facile ; c’était nocif, violent, douloureux et certainement suicidaire, mais pas facile. Ça ne serait jamais facile de mettre une distance quelconque entre Judah et elle. Jamais.

Elle trouva le courage, puisé d’elle ne savait trop où – une réserve d’audace dont elle ne soupçonnait pas même l’existence dans son enveloppe si frêle et fragile, d’enfin affronter son regard. Endurcis-toi ; ordre silencieux qui eut au moins le mérite de creuser son visage, taillé soudain dans une expression bien plus farouche qu’elle n’aurait osé l’espérer. Le miroir dans le dos de Judah lui renvoya un reflet qui la désarçonna quelques instants par la soudaine ressemblance, frappante et plus que dérangeante, avec les jumeaux. Si Thaddeus et Oberon étaient là, peut-être même qu’ils seraient fiers d’elle. Ironique, lorsqu’on savait que tout était de leur faute. La sienne aussi, songea-t-elle avec une amertume certaine. À bien y réfléchir, elle pouvait accuser à peu près toutes les personnes de son entourage : évidemment, si ses frères n’étaient pas aussi horribles, il n’en serait rien. Mais si sa belle-mère n’avait pas tant tenu à la garder confinée dans leur manoir, ou même si son père avait respecté son serment de fidélité, ou si sa génitrice n’était pas une vélane, alors, rien de tout cela ne se déroulerait. Si Judah n’avait pas existé non plus, sans doute – et si son être se glaça à cette pensée, elle n’en montra rien. En fait, il ne s’agissait que d’un malheureux concours de circonstances, lesquelles, mises bout à bout, semblaient s’appliquer à ruiner sa vie. Soit. N’avait-elle donc pas le droit de se venger ? Certes, prendre Judah pour victime n’était pas juste, encore moins judicieux, et n’aurait que le mérite de la faire horriblement culpabiliser dés le lendemain ; mais c’était la meilleure chose à faire, se persuadait-elle en silence. Autant pour lui que pour elle. Surtout pour elle, au final, se rendit-elle compte lorsque ses yeux tombèrent sur son poignet. Elle sent son regard polaire la détailler et frémit imperceptiblement comme elle se sent brûler. Un feu incandescent qui la consume sans qu’elle ne puisse rien faire pour arrêter l’incendie qui, lentement, se propage dans tout son être.

« Qu’est-ce que t’as fait ? » Elle sursauta. Que faisait-elle ? Elle le congédiait, le rejetait, tentait de l’expulser de l’infirmerie mais surtout de son être, en vain. Elle eut envie de grincer que la discussion était close, qu’il n’avait qu’à retourner voir ses frères. Elle les détestait. Tous. Et sans doute qu’elle le lui aurait craché au visage si un frisson d’horreur n’était pas venu mordre son épiderme tandis qu’elle sentait son poignet, son tout petit et si frêle poignet, se comprimait lentement dans un étau infâme. Elle ne put retenir le gémissement comme le haut-le-cœur qui la submergèrent. Qu’il la lâche. Pitié, qu’il la lâche. Elle détestait ce contact ; déjà, elle détestait tous les contacts, mais ceux avec Judah étaient encore pires car ça lui rappelait inévitablement la dernière fois où tout avait dérapé et ça, elle ne voulait vraiment pas s’en souvenir. Dans un geste dénué de douceur, tout en violence, il arracha le bandage autour de son poignet et Arwen eut envie de vomir en contemplant la baie béante, imprimée dans sa chair ; à l’air libre, elle ressentit comme une brûlure brève et soudaine, grimaçant doucement avant d’enfin tenté de se dégager, se débattant comme un beau diable, s’interdisant d’appeler l’infirmière pour ne pas qu’elle aussi ne vienne la toucher – déjà lorsqu’il avait fallu la laisser lui passer quelque onguent ou pansé quelque plaie, elle avait cru s’évanouir sous ce qu’elle considérait comme une torture. « Lâche-moi… » hoqueta-t-elle, dans un souffle transcendant de douleur. Il la relâcha aussi brutalement qu’il avait saisi son bras, elle en gémit de douleur tant l’impression qu’il lui avait arraché un membre était forte. « Je t’interdis. Tu m’entends ? Je t’interdis de faire ça. » Regard polaire ; une tempête glaciale renversa soudain son palpitant, elle perdit le souffle. La bouche entrouverte sous le coup de la surprise, elle le contempla quelques secondes, hébétée, avant de soudain ricaner presque amèrement. Merlin, l’influence des jumeaux se faisaient beaucoup trop pressante, en ce moment ; néfaste aussi, comme toujours. « Tu n’as aucun droit sur moi. Tu m’entends ? Aucun. » répliqua-t-elle sur le même ton féroce, employant volontairement les mêmes mots que lui, ses yeux le foudroyant sur place ; il n’avait pas le droit, pas lorsqu’il l’avait abandonnée à son triste sort, pas quand il était leur ami. Elle le crucifia de son regard kaléidoscopique avant de détourner soudainement la tête, comme si sa simple vue lui soulevait le cœur.

Elle garda résolument le silence comme elle tenta de se fermer à ses mots qui la poignardaient, les uns après les autres. Elle le sentit se lever et ne sut lequel, du soulagement ou du désespoir, était le plus fort. La meilleure chose à faire, se répéta-t-elle mentalement, même si elle ne pouvait ignorer ses tremblements. La meilleure chose à faire. « J'ai pas envie de partir mais je le fais car tu me le demandes et que je... tiens à toi. Je ne viendrai plus jamais t'embêter et je ne viendrai plus jamais te voir et veiller sur toi et te protéger – car je l'ai fait, Arwen, oh oui, je l'ai fait – et te rafistoler. C'est ça que tu veux ? » Oui. Non. Qu’il cesse avec ses foutues questions rhétoriques, elle était en train de perdre la tête. La protéger ? Non, jamais il ne l’avait protégée, songea-t-elle avec une certaine surprise mêlée d’indignation. Non, il la rafistolait, il venait s’enquérir de son état après que les jumeaux ne s’en soient pris à elle mais jamais, ô grand jamais, il ne s’était interposé. Peut-être que sa petite mascarade le faisait culpabiliser, vis-à-vis de Thaddeus et Oberon comme à son égard, mais elle était celle qui la payait le plus cher. Il n’avait rien d’un chevalier. Il était le loup déguisé, prêt à se jeter sur elle lorsqu’elle aurait le dos tourné ; parce qu’il était celui qui aurait sa peau, sans aucun doute, il serait celui qui lui porterait le coup final et il rira bien avec ses frères, au-dessus de sa dépouille. Qu’il cesse d’endosser le rôle du prince charmant ; celui du troisième bourreau lui collait désormais à la peau. « Parce que c’est tout ce que t’as ! T'es seule, Arwen, t'es seule à compter d'aujourd'hui ! J'essaie de faire la paix, de tasser les choses, d'être là pour toi comme je l'ai toujours été... mais très bien, parfait, génial : tu ne me verras plus jamais. J'arrêterai d'essayer de les empêcher, de les retenir et tu sais quoi ? Tu vas le regretter. Tu vas tellement le regretter. » Alors, pourquoi ? S’il était le méchant, pourquoi ce pincement au cœur ? Pourquoi maudissait-elle tant sa peur inconditionnelle du contact pour être incapable de sauter hors de ce lit et le prendre dans ses bras ? Non, jamais. Les larmes, soudain, montèrent enfin à ses yeux, troublant la vision d’un Judah furieux et blessé. Elle ne parvint pas à retenir son sanglot et préféra étouffer ses pleurs dans ses mains qu’elle porta à son visage. Il lui a tourné le dos ; une bonne fois pour toutes. « Moi, j’aurais tout fait pour toi. Tout. Tout ! J'aurais tout fait pour toi et toi tu me fais ça. Tu oses ! Après tout ce que j'ai fais ! » Menteur, menteur, menteur, chantonnait une voix sinueuse dans sa tête. Regarde-le. Il leur ressemblait beaucoup trop pour ne pas leur être en tout point semblable. Il était le troisième membre de ce trio infernal qui avait bercé le moindre de ses cauchemars. Il était leur meilleur ami ; pas son chevalier en armure. Et, bordel, ça faisait mal. La désillusion était si brutale et dévastait tout son être, ne répandant derrière elle que l’amertume profonde d’avoir été bernée d’aussi longues années et le désespoir certain de savoir que tout était désormais irréversible ; qu’elle était pourtant vouée à se pâmer d’amour pour lui jusqu’à la fin, malgré lui, malgré elle. Malgré eux.

« Moi aussi, j’aurai préféré. Moi aussi. Et bonne chance. » Elle n’entendit qu’à peine les pas précipités de l’infirmière, s’était violemment redressée sur son séant, plantant ses doigts dans les draps du lit d’infirmerie comme elle cria soudain, des sanglots plein la voix : « Menteur ! » Il ne pouvait pas l’aimer. Non. Jamais. Parce que l’aimer aurait voulu dire la protéger, être prêt à encaisser les coups des jumeaux, à renoncer à eux ; l’aimer, ç’aurait été faire plus que d’apprendre mille et un sortilèges pour guérir ses blessures, et passer des après-midis entiers, couché à même le sol, à faire danser son Patronus avec le sien. Plus que quelques regards à la dérobée, et des sourires qu’il n’offrait qu’à elle ; plus qu’un baiser violent pour qu’il ne veuille rien dire… Il l’aimait. Mais, quelque part, si cette constatation aurait dû l’emplir de joie – ses sentiments étaient réciproques ; elle n’était pas vouée à errer comme une âme en peine tout le restant de sa vie – elle ne fit, au contraire, qu’aiguiser tous ces sentiments néfastes qui l’assaillaient et la tourmentaient plus que de raison. Elle eut un gémissement, ignoble, infâme, tout ce qu’il y avait de plus pitoyable tandis qu’elle étouffait sa honte et ses hurlements presque hystériques dans son oreiller. À nouveau, elle le balança vers lui, cette fois de toutes ses forces et, tandis qu’il lui tournait le dos, Judah se le reçut juste entre les omoplates. « Tu mens ! T’as juste honte ! » gueulait-elle, comme un animal blessé et agonisant. Honte d’elle. De tout ce qu’il pouvait faire pour elle. Honte de venir s’occuper d’elle, en dépit des jumeaux. Honte de l’aimer. Honte d’eux. Sinon, comment expliquer qu’il ne venait jamais lui parler tant qu’il y avait du monde autour d’eux – encore moins lorsque ses frères étaient dans les parages, comme il s’était toujours gardé de la protéger des Croupton. Honte. Le mot glaça tout son être tandis qu’elle perdait le souffle, suffoquant lentement, se laissant soudainement retomber de tout son long sur son lit, sa main venant se porter au niveau de sa poitrine, ses doigts s’y plantant férocement, comme dans le futile et vain espoir de pouvoir arracher son myocarde de sa cage thoracique. Elle était pathétique. Pas étonnant qu’il ait honte d’elle, en vérité. Elle aussi, à sa place, elle se serait bien gardée de parler de quelqu’un d’aussi faible, si insipide et lâche. Les mots tournaient inlassablement dans son esprit tandis qu’elle se flagellait mentalement et que l’infirmière, après un regard de travers en direction de Judah, se précipita vers elle, prête à revenir bander sa blessure au poignet. « Non. » Sa voix semblait peut-être plus mesurée et maîtrisée, la panique continuait d’y transparaître tout de même ; assez de contact, assez d’émotion forte, elle ne voulait plus de tout ça, plus jamais. « Ne me touchez pas. » Murmure étranglé tandis qu’elle se reculait dans le lit, jusqu’à ce que son dos se retrouve acculé au mur tandis que ses yeux cherchaient – un geste instinctif ; n’allez pas l’en blâmer – ceux de Judah.
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Harvey S. Potter
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MessageSujet: Re: (JUDARWEN) ▽ troubled spirits on my chest.   (JUDARWEN) ▽ troubled spirits on my chest. EmptyJeu 13 Fév - 22:02

Le masque tombait. Le monstre se dévoilait enfin aux yeux d'Arwen, tel qu'il l'était réellement. C'était un monstre au visage démoniaquement beau, avec de grands yeux bleus, une peau trop blanche et des cheveux bruns soigneusement coiffés. Sa lippe se tord parfois de sourires cruels et suffisants, son ton est toujours inflexible, une lueur malsaine brûle dans son regard, tout le temps, quoiqu'il arrive. Mais Arwen avait fait l'erreur de le parer d'une armure rutilante, de le qualifier de shiny knight, de penser qu'il pourrait la sauver. Il aurait voulu. Il aurait voulu la faire basculer dans ses bras, la serrer contre son torse et s'enfuir sur son balai loin d'eux, loin des autres, loin de tout. Judah souffrait de pulsions. Il aimait, détestait, désirait en un seul instant. Ca venait et ça partait en un clin d'oeil. C'était éprouvant, certes ; mais pas pour son cœur mort, son cœur glacé dans sa poitrine. Il s'en fichait. C'était ainsi. Son sang tournait dans ses veines, ses pulsions venaient et le lendemain, elles avaient disparu ; mais pas avec Arwen. Avec Arwen, c'était différent, c'était de longue haleine. Il ne regretta presque pas sa semi-confession parce qu'il voulait lui avouer la vérité, pour une fois. Qu'il l'aimait. Oui. Il l'aimait. Et tous hurleraient : on ne fait pas de mal à ceux que l'on aime ! Ce n'est pas de l'amour ! et il entendait les cris et les protestations et elle-même qui ne voulait y croire : « Menteur ! » mais pourquoi se trouvait là toute la vérité, la vérité dure et nue et complète et simple. Il l'aimait. Il l'aimait tellement que ça lui faisait mal, là, dans la poitrine, et qu'il avait envie de s'arracher le cœur, qu'il avait envie de le crier au monde et d'aller frapper les jumeaux jusqu'à ce qu'ils lui promettent la paix, il avait envie de la confronter à nouveau à ses lèvres, d'y écraser les siennes, de l'entraîner dans ce maelström confus mais agréable d'émotions vivaces, nocives et dangereusement criardes. Son cri le glaça sur place, un bref instant, le temps que son pied hésite au-dessus du sol ; puis de s'y planter férocement, et il avance, sans rien dire, enfonçant les poings fermés dans les poches crevées de son pantalon, se renfrognant imperceptiblement.

Il entend vaguement la porte du bureau de l'infirmière grincer mais ne s'en préoccupe plus déjà, ses pensées emportées ailleurs, loin d'elle, loin d'eux. Non. Il n'y aura plus d'eux. Il n'en a jamais eu. Il y  eu quelques moments perdus dans le temps et l'espace, deux âmes qui se retrouvent dans un placard et regardent danser leurs patronus, deux jeunes gens qui grandissent dans un monde qui les repousse, avec des ennemis si proches, si grands, si puissants. Donnait-il tant de valeur à son amitié avec les jumeaux ? Les aimait-il plus qu'il n'aimait Arwen ? Quand Judah se projetait dans le futur, Arwen était toujours sur la photo mais jamais les jumeaux. Il s'immobilisa en sentant la masse informe s'écraser dans son dos, le faisant trébucher par surprise. « Tu mens ! T’as juste honte ! » hurle-t-elle, semblant agoniser sur son lit. Il reste longuement silencieux, laisse l'infirmière tenter s'approcher de l'animal ; avant de, posément (après s'être assuré qu'il était calme parce que sinon, il lui aurait prouvé par la force qu'il ne lui aurait jamais menti, pas maintenant, plus jamais), se pencher pour ramasser l'oreiller. Judah semblait perdu dans ses pensées – il observait l'oreiller comme si il allait trouver la solution à tous ses soucis (qu'il refusait, alors, d'appeler ainsi : ce n'était que des contrariétés passagères) – et quand l'infirmière grogna quand Arwen lui ordonna de ne pas la toucher, il cligna des yeux et se retourna vers la Pouffsouffle. Il lui lança à son tour l'oreiller à la figure, avec une violence involontaire, sans lâcher son regard. « Ouais, j'ai honte. » dit-il, après une courte réflexion. La voix blanche, la gorge sèche, le ton tendu et hésitant. « J'ai honte de ne pas t'aimer mieux. » Il aurait mieux aimé l'aimer mieux et plus et moins longtemps. Il aurait voulu que ce soit une pulsion, un passage de sa vie, un chapitre dans un livre plutôt que trois tomes sequel et prequel non inclus. Il aurait voulu pouvoir tourner la dernière page de l'article Arwen-Lyanna mais c'était impossible, c'était la dernière phrase qui s'étire, s'étire, s'étire sur des pages et des pages et qui vous hurle tout cet amour à la gueule. C'est un amour violent. C'est un amour dont Judah ne saurait pas se dépêtrer seul. Et il l'est.

Il a envie de lui prouver. De lui montrer ce qu'il pense, ce qu'il ressent, tout ce qu'il se passe en lui en cet instant précis. Les feux d'artifices qui lui retournent le ventre quand ils regardent leurs patronus danser. Les étoiles discrètes dans ses yeux quand il l'observe de loin, beauté et charme naturels en étendard, et ses longs cheveux soulevés par une bourrasque de vent. Les sourires en coin conquérants et les regards qui balaient les gradins à sa recherche, quand il vole haut dans le ciel, après avoir bien envoyé son cognard dans telle ou telle direction. Toutes ces petites attentions qui lui sont destinées, toutes ces petites attentions qu'il ignore lui-même, toutes ces petites attentions qu'elle devrait voir, elle, si elle prétend l'aimer. Il fait un mouvement vers elle pour lui caresser la joue (elle doit être douce et fraîche, qu'en sait-il?) et elle tressaille. Il soupire en ramenant sa main contre son torse, alors que l’infirmière semble toujours prête à intervenir. Mais lui ne voit qu'elle. Ne voit qu'elle, elle, elle. « Je ne suis pas un menteur. » dit-il simplement, pour remettre les choses au clair, avant de raidir le dos et de tourner les talons et de partir, sans se retourner, en étouffant ses regrets, en repoussant son amour, en se confrontant enfin au choix dont il refusait d'admettre l'existence depuis des années.
Eux ou elle.

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(ELISABETH HEWER) ▽ you demanded all of my sunsets threatened to take the blade to me yourself. "i need to understand you" you kept shouting. "I need to see you as you see yourself. how can i love you if half of you is hidden from me ?" i let you hold the knife. turned you into the knife myself, actually. i looked pretty bleeding out ar your feet - something you could save. you could never handle that i preferred to stitch myself up, wrap my problems away at the back of my mind instead of paintig them out for you to analyse. i didn't think like a normal person, you said. i looked at sunsets like other people looked at funerals. i'd ask when that stopped being cute and i started being annoying but i know. it was the day you started turning up an hour later than usual so it was dark by the time my body was pressed beneath your body. it's fun to like a distracted girl until you cease to be the distraction. i woke up on monday and i cared more about the dogs in the alley than about you. i'm sorry.



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