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Sachant pertinemment que sa sœur serait en pétard, Enguerrand s'était décidé à l'attendre dans la salle commune des Serdaigle. Il voulait connaître son avis, savoir si elle se sentait bien et voir surtout de quelle manière elle réagissait face à cette nouvelle « prise de pouvoir et de contrôle » de leur père. De son côté, le jeune homme était plutôt content, et fier. Bien évidemment, il se doutait qu'en plus d'être le « frère de... », il serait désormais aussi le « fils de... ». ça n'arrangerait certainement pas sa réputation, mais pour le bien de sa famille, pour sa sécurité, il fallait bien qu'il existe quelques sacrifices. De plus, les Serdaigle étaient contrait de dormir dans la Salle de Duels et ce pour une bonne raison : un attentat sur leur dortoir. Comment se sentir en sécurité ?

Assis sur les gradins depuis son retour d'une réunion de l'Ordre, Enguerrand avait regarder les étudiants discuter et aller se coucher, se demandant à quelle heure sa jumelle ferait son entrée dans leur salle commune provisoire. Un livre sur les genoux, il relisait en fait la lettre que son père lui avait envoyé... Et bien que cela l'avait quelque peu rassuré sur le coup, il ne pouvait s'empêcher d'être inquiet pour quelqu'un. Elle. Alesya. Son père avait été mit en prison, et il avait sentit son regard sur lui quand celle-ci l'avait apprit. Depuis qu'ils avaient coupé les ponts, ils étaient de plus en plus attirés l'un vers l'autre d'une étrange manière. Comme si ils voulaient au moins se reparler à nouveau sans savoir quoi se dire. Eddy savait que la Serpentard lui ferait sans doute une scène le jour où ils discuteraient à nouveau, mais il s'en foutait. Peut être même que cela leur permettrait de débloquer un peu leur situation, ce serait un mal pour un bien.

Mais là n'est pas encore la question. Il espère tout du moins, que cette histoire avec Ale ne viendra pas sur le tapis quand il discutera avec Elizabeth. Tout ce qu'il veut, c'est avoir son opinion sur la chose, qu'ils aient une discussion parce que c'est de leur famille qu'il s'agit. Comment vit-elle tout ça ? Que doivent-ils faire ? Faut-il qu'ils restent unis ? La chose sera sans doute très difficile. Même si il la laisse souvent faire ce qu'il veut, il a du mal à se mettre de son côté et se demande très souvent si tout ce qu'elle fait, ça n'est pas par caprice.

Ne voulant pas déranger ses camarades plus longtemps, il ferme son livre, laissant la lettre à l'intérieur et le fourre dans sa poche avant de se lever pour rejoindre le couloir. Si ils veulent être tranquille, il vaut mieux qu'ils puissent discuter au calme. S'appuyant nonchalamment contre les pierres froides du mur, il attend l'arrivée d'Elizabeth. Elle ne devrait plus tarder de toute manière...

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Discuter, avoir une conversation, ça n'est pas le genre de chose à laquelle Enguerrand est doué. D'ailleurs, il pense que ça doit être un truc de mecs. Il ne lui semble pas avoir déjà entendu un homme dire « Oh oui, parlons, j'adore ça ! ». Leur père, par exemple, quand il avait une discussion avec leur mère, ça n'était jamais bon signe. Même quand c'était lui qui avait « besoin » de cette discussion pour que leur relation puisse perdurer.

Ne s'attendant absolument pas à croiser sa sœur aussi rapidement, pile au moment où il décide d'ouvrir la porte pour l'attendre en dehors de la salle commune improvisée des Serdaigles, Enguerrand ne peut que sursauter face à elle. Non pas qu'elle fasse peur ou quoi, mais cela le surprend juste. Sans doute un truc de jumeaux ? De se retrouver au même moment, au même endroit ? Ce qui est sur, c'est que sa sœur sait recevoir... A peine face à face qu'elle l'agresse presque, lui demandant ce qu'il lui veut.

S'apprêtant à lui répondre, elle ne lui en laisse pas le temps et l'empoigne fermement par le bras, histoire qu'ils puissent parler plus tranquillement. En plus, elle avait utiliser ce surnom que le jeune homme ne supporte pas vraiment, si ça n'était pas de la bouche de sa sœur que cela sortait... Croisant les bras, le jeune homme jauge sa jumelle, comme si il la voyait pour la première fois. Il serait bien prêt à la défier de sa réponse, mais sait d'avance que ça n'est pas dans ses habitudes et qu'il ne gagnera pas. Il pousse alors un léger soupire et décroise les bras.

Je suis pas là pour te faire la morale ou quoi. Juste... Comment tu vis toute cette histoire, Lizzie ?...

Lui demande t il finalement en se frottant la nuque. Il la regarde dans les yeux, lui montrant qu'il n'a pas envie de l'emmerder que tout ce qu'il veut, c'est qu'il puisse se comporter en frère et sœur, pas en chien et chat. La regardant dans les yeux, il reprend la parole avant qu'elle ne lui réponde, histoire de préciser ce qu'il désire vraiment savoir.

Je veux dire... Tu en penses quoi ?

Rien que de lui demander tout ça, il sait que ça va être long... Il se demande même si elle ne va pas réussir à détourner tout ça. Mais il se souvient de cette fois là où elle lui a avoué se sentir seule. Il n'a pas envie que ça soit à nouveau le cas en ce moment... Il ne résistera sans doute pas à une nouvelle crise de ce genre.