Ses pas foulaient le sol, chassant les quelques feuilles mortes qui avaient résisté à l’hiver, faisant craquer les branches qui se trouvaient sur son passage. Les larmes roulaient librement sur ses joues, la peur dans son regard était indéniable. Elle fuyait. Loin, vite. Elle mettait le plus de distance possible entre elle et la forêt interdite, sans trop savoir si quelque chose (ou quelqu’un ?) la suivait. La présence dans son esprit était devenue insupportable. Les maux de tête lancinants qu’elle récoltait après chaque possession n’arrangeaient rien. Elle sentait alors la nausée monter et finit par devoir s’arrêter. Le contenu de son estomac, pourtant presque vide, finit par s’étaler à ses pieds alors qu’elle se pliait en deux pour se défaire de ce poids qui semblait la gêner. Elle n’attendit pas longtemps, repartit, vite. Elle sentait toujours une présence malgré que la forêt soit loin à présent. Qui fuyait-elle ? Que fuyait-elle ? Ivy n’en savait rien. C’était son instinct qui lui disait de s’éloigner le plus vite possible, sa survie en dépendait. Vraiment ? Elle ne savait plus si elle pouvait se faire confiance. Pas depuis que l’Autre avait pris tant de pouvoir sur elle, pas depuis qu’elle ne pouvait plus passer une journée sans avoir des trous de mémoire. Elle était forte. Mais pas si forte. La Rouge et Or n’en pouvait plus. Et elle savait, elle savait que cela n’irait pas mieux avec le temps. Au contraire. Les choses iraient de mal en pis. Jane – était-ce réellement son nom ? – continuerait de prendre du pouvoir. Avec le temps, elle deviendrait de plus en plus forte. Et la Gryffondor craignait de disparaître alors. Sa propre volonté faiblissait. Elle se surprenait à penser des choses qu’elle n’aurait jamais pensées par le passé. Elle lisait des livres de magie interdite sans savoir pourquoi elle le faisait, regardait certains élèves avec un regard noir et haineux sans en connaître la raison. Elle se faisait peur, dans le fond.
Orion. Elle avait besoin de lui. Non. Pas lui. Il voudrait encore la traiter avec de la magie noire. Il ne comprenait pas. Après tout, elle ne pouvait pas lui en vouloir. Personne ne la comprenait, personne ne pouvait la comprendre. Le secret était bien gardé. Et même si cela se savait, les autres élèves ne pouvaient pas savoir ce que c’était de vivre avec quelqu’un d’autre dans son esprit. Vivre avec une personne assez puissante que pour vous effacer le temps de quelques heures. Quelques heures. Dire que tout cela avait commencé par une voix dans son esprit. Une simple voix qui n’avait fait que grandir. À présent, Ivy ne l’entendait plus. Elle ne savait pas si c’était parce que Jane ne voulait plus communiquer avec elle ou si la raison était autre. La demoiselle se rendit compte qu’elle sentait un liquide chaud couler dans sa main. Cette dernière était noircie par la terre, mais le sang qui en coulait était bien visible. Elle grimaça et se rua dans les toilettes les plus proches pour nettoyer. Elle avait dû trébucher. C’était la seule explication qui lui vint à l’esprit, car Ivy ne savait pas ce qui s’était passé dans les bois. Elle avait repris « conscience » juste avant de se mettre à courir. Elle ne savait pas du tout ce qu’elle faisait dans ces bois, ne savait pas pourquoi Jane l’y avait emmenée. La Gryffondor observa son reflet dans le miroir. Elle chercha à effacer toutes traces de larme, se recoiffa. Elle ne devait rien laisser paraître de son malaise qui diminuait petit à petit. Elle se sentait plus en sécurité maintenant qu’elle avait rejoint l’enceinte du château. Pourtant la rouge et or savait que même là elle n’était pas à l’abris de Jane. « Ivy ? » Cette dernière sursauta. Elle n’avait entendu personne rentrer. Elle afficha un faible sourire et se retourna pour tomber nez à nez avec une de ses camarades. Cette dernière remarqua rapidement la main blessée de la jeune femme. « Oh, qu’est-ce que tu as fait ? » Ivy cacha sa main derrière son dos et grimaça quelques peux. Au fil des ans, elle avait appris à jouer la comédie pour ce genre de moment. « Rien, j’ai trébuché en courant autour du lac. Tu sais à quel point je peux être maladroite. » Elle sourit à nouveau et l’autre, satisfaite de la réponse de la brunette, sortit la laissant à nouveau seule. Le secret était bien gardé. Personne n’avait jamais rien su. Personne n’avait jamais rien remarqué. Sauf un.
Ivy soupira. Elle savait que Judah était au courant pour son secret. Elle ne savait juste pas ce qu’il allait en faire. Elle réalisa qu’il était temps pour eux d’avoir une conversation, moment qu’elle avait repoussé jusqu’à présent. Elle donna un coup de baguette et sa main fut bandée. Elle ne voulait pas qu’il vienne à lui poser trop de questions. Pourtant, la jeune femme avait bien conscience qu’il devait savoir. En tant que fiancé, le rouge et or devait comprendre à quoi il s’engageait avec elle. Depuis toujours, il l’avait intriguée. Leur dernière conversation s’était mal finie. Elle n’avait d’ailleurs aucun souvenir de la fin de celle-ci. Elle frissonna. Ivy espérait le trouver rapidement. On l’informa qu’il était dans la salle commune des Gryffons. Ce qui, dans le fond, n’était pas plus mal. Jane répugnait toujours à apparaître dans des lieux trop peuplés. Et avoir du monde autour d’eux les forcerait peut-être à rester civilisés. Ou peut-être pas, dans le fond. Elle le repéra rapidement et vint s’asseoir à ses côtés. « Je crois qu’on doit parler toi et moi. » Le ton de la jeune femme était sérieux, presque froid. Son regard était dur. « Je sais que tu connais mon secret. » murmura-t-elle. Alors, Ivy sentit à nouveau la présence. Elle jeta un coup d’œil par dessus son épaule. Son cœur manqua un battement. Elle réalisait à présent qui elle avait fui dans la forêt. Elle-même.
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Harvey S. Potter
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Sujet: Re: (JUDIVY) ✙ dig up her bones, but leave her soul alone Ven 15 Nov - 20:53
(FALL OUT BOY) ▽ I'm in the details with the devil, So now the world can never get me on my level, I just gotta get you off the cage, I'm a young lover's rage, Gonna need a spark to ignite, My songs know what you did in the dark so light 'em up.
Judah regarda l'hibou s'envoler paresseusement en soupirant, le suivant des yeux jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'horizon. Pour la première fois depuis quelques temps, il avait enfin pris la peine de répondre aux incessantes lettres inquiètes de son oncle, la plupart ayant pour contenu ses inquiétudes sur le financement de l’entreprise. Rien qui n'ait à voir avec Judah qui ne prendrait ses fonctions qu'en temps et en heure ; pour l'instant, les Lothbrock se contentaient de profiter de son indifférence latente à tout ce qui touchait de près ou de loin l'entreprise familiale afin d'asseoir leur pouvoir au sein du petit monde qu'était l'alchimie sorcière. Si les Lothbrock étaient réputés, il leur fallait toutefois se faire une meilleure place à l'international s'ils voulaient réellement profiter des quelques privilèges de la main mise sur le marché. Avares. Avares de pouvoir et d'argent, de réputation ; ses fiançailles avec Ivy Mulciber avaient découlé de source et l'apprendre la bouche de son oncle avait à peine surpris Judah. La froideur du mois de mars surprit légèrement le Gryffondor qui se hâta de traverser le parc en sortant de la volière, soufflant vainement dans ses mains pour éviter à ses extrémités de geler. Il avala quatre à quatre les escaliers du château puis de la tour des rouge et or, allant retourner sa malle pour s'emparer d'un de ses devoirs en cours et de ses plume et encre. Tel comportement studieux ne lui correspondait assurément pas ; et pourtant, mieux que personne, il savait qu'il lui faudrait travailler s'il voulait se réserver une place au chaud à l'université l'année suivante. Si bien qu'il se retrouva rapidement dans la salle commune des Gryffondors, le visage fermé, les yeux rivé sur son parchemin qu'il relisait avant de tremper sa plume dans son pot d'encre noire qui lévitait à porté de main pour y ajouter quelques mots.
Personne ne vint le déranger. A vrai dire, il dégageait une telle concentration qu'il aurait été fâcheux de le détourner de son objectif. Car si ses moments de sérieux étaient rares, les emportements de Judah restaient légendaires. Et l'arracher à tout ce qui semblait l'intéresser, piquer sa curiosité ou pire, le concentrer, c'était comme... « Je crois qu’on doit parler toi et moi. » La paire d'yeux bleu froid se lève. Foudroie. Se plisse. La colère monte, gronde dans son cœur, menace de le faire exploser lui et tout ce qui l'entoure ; mais se calme aussi vite qu'il croise les deux orbes azurées de son interlocutrice. Ivy Mulciber. Sa lippe a un spasme, un mélange de rictus et de grimace, alors qu'il attrape son pot d'encre pour le fermer en se rasseyant correctement, genou sur le genou et nuque raide. Il ne la lâche pas du regard. C'est un regard qui glace, qui analyse, qui se plonge dans les tréfonds d'une personnalité qu'il ne comprend pas, qu'il cherche à appréhender comme on essaie d'apprivoiser une bête sauvage. Elle est assise à côté de lui, regard qui ne cille pas dans le sien, l'air déterminé. Distant. Froid. Dur. « Je sais que tu connais mon secret. » Il la darde longuement, sans mot dire, fait mine de s'intéresser à nouveau à son parchemin pour relire une phrase, prenant son temps avec délectation sans même lui adresser un regard ou un mot. Et finalement, paire d'yeux amusés et pétillants qui se plantent dans ceux de la jeune femme. Amusement et vice faits homme. Depuis quand le sait-il, son fameux secret ? Sa personnalité qui se balance sur un fil, sans aucun choix du côté vers lequel elle va tomber ? Depuis un peu trop longtemps pour son bien à elle. Et Judah, il aime jouer. Il aime comprendre, il aime manipuler, il aime observer. Finalement, peut-être qu'ils se sont bien trouvés.
« Ton secret ? » susurre-t-il en feignant, à grand mal, l'ignorance. Lui-même ne se convainc pas alors, presqu'aussitôt, il reprend d'un ton tranchant : « on ne devrait avoir aucun secret l'un pour l'autre. » Comme si il prenait cet arrangement au sérieux ! Enfin, il n'avait pas réellement le choix ; toutefois, il considérait plus Ivy comme une démarche naturelle qu'autre chose. Ils étaient destinés l'un à l'autre, tout les poussait l'un vers l'autre : penser d'elle comme sa future femme ne lui semblait ni étrange ni révoltant. Il en était presque cynique, un peu mielleux dans son ton chantant, son regard presque tendre. Une tendresse dangereuse, une tendresse empreinte de cruauté : n'est-elle pas hilarante, à se plaindre de quelques trous de mémoire alors qu'elle passe le plus clair de son temps, prétendument inanimée, à parler magie noire et vengeance ? Ivy est appréciable, il est vrai. Mais son double, son masque, l'autre facette de sa personnalité est nettement plus attirante aux yeux vicieux du jeune homme. « Eh bien, je t'écoute, Ivy. Parlons de ton secret. » Il hausse les épaules, nonchalant, posant les mains sur son genou croisé avec un air tout à fait détendu. Epaules relâchées, mine affligée qui se dérobe pour inspecter d'un regard froid les environs, yeux qui fusillent quiconque se trouvant dans leur ligne de mire. Ils sont trop entourés, pense-t-il soudainement, alors que ses yeux s'attardent une dernière fois sur un couple de rouge et or dans un coin, puis un clan de deuxième année qui glousse. Si il voulait faire ressortir l'Autre, ce ne serait pas ici. Avant que sa fiancée ne puisse rajouter quoique ce soit, il reprend : « Mais tout d'abord, sortons. Cette atmosphère m'étouffe. » prétend-t-il en se relevant sans demander son avis, la défiant de répliquer d'un regard féroce. Proteste, bas-toi, sors, tourne, tombe du fil et montre moi Jane.
Dernière édition par R. Judah Lothbrock le Lun 10 Mar - 21:08, édité 3 fois
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Sujet: Re: (JUDIVY) ✙ dig up her bones, but leave her soul alone Dim 24 Nov - 22:03
Il la regarde, l’observe, la sonde. Elle aurait pu détourner le regard, rougir sous tant d’intensité, mais elle n’en fait rien. Ivy soutient les yeux froids du jeune homme, ne montre aucun signe de faiblesse. Elle y lit pourtant la colère, la menace, mais cela ne lui fait rien. Elle ne ressent plus rien. La rouge et or est vidée de toute émotion et, dans le fond, elle n’a jamais été vraiment impressionnée par son fiancé. Elle sait qu’elle-même possède une part d’ombre, une tache noire dans son cœur qui grandit de jour en jour, qui bientôt la possèdera complètement. Ce que Judah peut lui faire, elle s’en moque éperdument. Elle sait qu’il récoltera quelque chose en retour à vouloir attirer Jane. Et dieu sait qu’Ivy la sent en cet instant. Elle sait qu’elle est là, tapie dans un coin de son esprit, à l’écoute de tout ce qu’il se passe. Elle s’est réveillée alors que la Gryffondor approchait le jeune homme, aux aguets, impatiente de voir comment l’échange va tourner, ce qu’il va donner. Ivy peut presque la voir se lécher les babines telle une bête affamée, prête à se jeter sur sa proie. Dans le cas présent, difficile de savoir qui sera sa victime : Ivy ou Judah ? Seul le temps le dira. Et Jane sent que son hôte se pose la question, ce qui semble la faire rire, mais la brunette, elle, ne rit pas. Aucune émotion ne se glisse sur son visage qui reste de marbre. Elle ne faillit pas, ne se laisse ni impressionner par Judah ni par Jane. Il fut un temps où elle aurait eu peur, mais la demoiselle ne supportait plus ce sentiment. Elle ne supportait plus les larmes, l’incertitude. Il était temps pour elle de prendre son destin en main, et c’était ce qu’elle faisait en venant adresser la parole à son fiancé de son plein gré. Elle ne le laisserait pas la manipuler, n’entrerait pas dans son petit jeu, pas cette fois, plus jamais.
Il change de position, se redresse. Pour mieux l’évaluer ? Peut-être. Elle s’en moque. La jeune femme ne sourcille pas. Au contraire. Elle se redresse à son tour et replonge son regard céruléen dans celui du Gryffondor. Il ne dit pourtant rien. S’engage alors un combat de regard, long, froid. Le monde extérieur semble avoir cessé d’exister, il ne reste qu’eux et leur conversation silencieuse. Puis, un sourire. Infime, moqueur, mais un sourire quand même. Une lueur d’amusement qui s’allume dans le regard du jeune homme, incapable de se contenir. Oui. Il aime jouer. Elle le sait bien, connaît les travers du jeune homme pour en avoir été un temps la victime. Il cherchait à comprendre, c’est comme ça qu’elle a su. Elle a fini par découvrir que celui qui serait un jour son époux était au courant pour ce double, cette part d’ombre qu’elle s’efforçait pourtant de cacher aux yeux du monde. Et elle veut comprendre aussi. Comment est-il au courant ? Comment l’a-t-il découvert ? Dans le fond, il est peut-être mieux qu’il sache à quoi il s’engage, si ils finissent vraiment par aller au bout de cette union. Elle aimerait savoir si elle épousait quelqu’un qui se trouvait flanqué d’une autre personnalité. Il devait savoir qu’elle n’était pas tout à fait normal. Mais, après tout, l’était-il lui, normal ? Elle en avait toujours douté et en doutait encore aujourd’hui, mais là n’était pas la question.
« Ton secret ? » Il ne la convainc, elle ne le croit pas, tout dans son être crie au mensonge, lui-même n’y croit pas et décide même de continuer : « on ne devrait avoir aucun secret l'un pour l'autre. » dit-il d’un ton cassant. Alors le regard d’Ivy se durcit. Non. Ils ne devraient pas en avoir. Et pourtant, un fossé de secrets semble les séparer. Elle le connaît depuis si longtemps, sans vraiment le connaître. Elle ne sait rien de lui si ce n’est qu’il est orphelin, comme elle, qu’il aime comprendre les gens, comme elle et que peu de choses semblent l’affecter, comme elle. Peut-être se ressemblent-ils plus qu’ils ne le pensent. Mais encore une fois, là n’est pas le propos. Ils ne sont pas là pour faire connaissance. Ivy veut savoir ce qu’il va faire des informations qu’il détient à son propos, ce qu’il pense de la chose, si il la comprend pleinement, ce dont elle doute car elle-même peine à comprendre complètement ce qui lui arrive.
« Eh bien, je t'écoute, Ivy. Parlons de ton secret. » Elle ne comprend pas. Il semble prendre la chose avec tellement de … légèreté. Le voilà qui hausse les épaules comme si ils parlaient de la pluie et du beau temps. La jeune femme savait qu’aux yeux de nombreux élèves elle n’était rien, qu’un pion sur l’échiquier, mais elle savait aussi que si le bruit courait qu’elle possédait en elle une autre sorcière, plus puissante, plus noire, elle deviendrait un atout précieux pour certains. Il lui arrivait d’observer les élèves et de se demander si ils appartenaient à l’Ombre, à l’Ordre. C’est ce qu’elle se mit à faire en regardant Judah. Il ne pouvait appartenir à l’Ordre, mais elle le voyait mal à l’Ombre non plus. Il était trop … Indépendant. Dans son esprit du moins. Elle le voyait mal servir un autre but que celui qu’il s’était lui-même fixé, ce qui expliquait pourquoi Ivy doutait qu’il ait jamais parlé de son secret avec quiconque. « Mais tout d'abord, sortons. Cette atmosphère m'étouffe. » Elle lève un sourcille, puis le suit d’un pas souple et décidé. Elle ne veut pas non plus avoir cette conversation dans la salle commune des rouges et ors, ne veut pas que des oreilles indiscrètes puissent les entendre. Jane est à présent sur le pied de guerre, prête à faire son entrée. Étrangement, cette dernière cherche toujours à protéger Ivy, probablement car elle ne veut pas que son hôte soit blessé, ou pire. La vieille sorcière doit dépendre de sa descendante, sans la Gryffondor, elle ne serait pas non plus sur cette terre. « Alors ? » demanda-t-elle impatiemment une fois qu’ils furent sortis et seuls. « Que sais-tu exactement ? » Le regard d’Ivy flamboie, elle ne veut pas lui en dire plus que ce qu’il ne sait déjà, dans le fond. La jeune femme sent son Autre tendre l’oreille. Ce sont bel et bien quatre paires d’yeux qui sont rivées sur Judah, attentives, intéressées.
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Sujet: Re: (JUDIVY) ✙ dig up her bones, but leave her soul alone Jeu 26 Déc - 10:28
Elle sort, elle consent à sortir, elle veut bien ; et il se réjouit. Moins il y aura de gens autour d'eux, mieux ce sera. Judah n'avait pas une loyauté et un amour éternel pour sa maison à Poudlard – loin de là. Pour lui, la maison de Godric Gryffondor n'était qu'un moyen de faire un doigt d'honneur à sa famille, de se démarquer d'un monde où, le pensait-il, il était d'ores et déjà exceptionnel. Il se fichait comme d'une guigne de ces querelles entre maisons et pour lui, rouge et or, vert et argent, c'était la même chose. Si il s'était retrouvé chez les vipères, songeait-il parfois amèrement, il aurait au moins pu bénéficier de la quiétude et du silence souterrain tel qu'il l'imaginait. C'était commun à tous que les Gryffondor étaient incroyablement bruyants, incroyablement... présents. Impossibles à oublier. De fait, la salle commune était – surtout à cette période froide de l'année – bondée. Et il était tout à fait inutile de préciser que Judah n'avait strictement aucune envie de se retrouver avec des témoins suspicieux sur les bras alors qu'il cherchait – comme à chaque fois qu'il voyait sa chère fiancée – à faire ressortir le côté le plus destructeur d'Ivy. Elle lui emboîte le pas et ils traversent la salle commune en silence, jusqu'à passer le portrait de la Grosse Dame. Elle ne perd pas son temps pour l’interroger : « Alors ? » Il aime bien cette brusquerie, cette impatience. Parfois, il se surprend à imaginer la vie avec elle – après tout, ne finiront-ils pas par se marier ? – et se dit que, d'Ivy ou de l'Autre, ça ne pourra être qu'explosif. Alors... alors quoi ? « Que sais-tu exactement ? » Alors Judah sourit légèrement en coin. Ce n'est pas un joli sourire, à la vérité, car souvent il semble incapable d'en produire un ; sa lippe se tord, sa lippe se brise, sa lippe forme ce rictus inconfortable qui gêne et fait courir un frisson sur l'échine. C'est le sourire carnassier du mec qui semble dire : je sais tout, je contrôle tout et j'ai le pouvoir sur toi ; ce n'est pas un sourire qu'on espère voir sur les lèvres d'un Judah Lothbrock.
A nouveau, il ne peut s'empêcher de la détailler de bas en haut, de haut en bas. Ce caractère analytique presque chirurgical est rapidement agaçant, pour elle comme pour lui ; ainsi ouvre-t-il rapidement la bouche, celle-ci toujours tordue de ce rictus moqueur et dangereux : « Je sais que tu ne m'aimes pas. » dit-il, son sourire s'étirant sur sa lippe, de plus en plus moqueur, de plus en plus amusé. Ce n'est clairement pas ce qu'il souhaite entendre et ça, il le sait. Est-ce réellement un secret, qu'elle ne l'aime pas ? Qui le ferait, de toutes manières ? Il penche légèrement la tête sur le côté, tel un prédateur qui étudie les mouvements et les réactions de sa proie, que pour mieux les interpréter et les esquiver si il le faut. Ou, au contraire, les écraser. Ivy n'est-elle qu'une proie, pour lui ? Quelque part, oui. Et d'autre part, non, elle est bien plus que cela. Elle est un cobaye, un mystère, une interrogation ; une double personnalité détonante, qui laisse dans son sillage des points d'interrogations moqueurs et mystérieux. Et comme tout sociopathe qui se respecte, Judah déteste se sentir si inférieur qu'il ne comprend pas ; il déteste sentir son ego piétiné, à la merci de quelques zones d'ombre sur les raisons de la personnalité changeante de sa future femme. Il le sent, qu'elle est dangereuse, cette Autre, celle qui n'est pas Ivy. Et Judah se demande bien pourquoi, comment on peut être dangereux sans l'être. Et ça le fascine. La peur n'est pas vraiment une émotion à laquelle il est habitué. « Ce n'est pas un secret en soi, et je ne comprends pas pourquoi tu le qualifies comme tel. Personnellement, je trouve notre union pratique à défaut d'être désirée. » rajoute-t-il après une seconde d'hésitation.
Ses épaules se haussent, il détourne le regard d'un air nonchalant. Comme si elle parlait ne parlait pas de ça, comme si il n'avait pas compris. Il voit des Gryffondor sortir de la salle commune et, presque aussitôt, se renfrogne-t-il en plantant son regard glace dans celui, céruléen, de sa vis-à-vis. Il enfouit ses mains dans ses poches, prend un air presque ennuyé par la petite entrevue qui, il le sait, aura soit un dénouement d'une banalité contagieuse, soit une fin des plus agréables s'il réussit son tour de magie à la transformer en l'Autre. « Très exactement, rajoute-t-il, je sais que nous allons nous marier, que je vais avoir une sale note en Sortilèges si je ne finis pas mon devoir et je sais qu'il fera gris demain avec une légère chance de rayon de soleil en fin d'après-midi. Dois-je continuer d'étaler mon savoir pour te satisfaire ? » ironise-t-il, découvrant ses dents aiguisées dans un énième sourire sarcastique et carnassier. Parle m'en et je t'en parlerai.
Spoiler:
je suis vraiment désolée du retard, j'espère que tu veux encore rp avec moi. ma réponse n'est pas terrible, je m'en excuse aussi, je promets de me rattraper à la prochaine. (et j'espère que tu as passé un joyeux noël)
Dernière édition par R. Judah Lothbrock le Lun 10 Mar - 21:08, édité 2 fois
« Je sais que tu ne m’aimes pas. » Un rictus moqueur accompagne ces dires, rictus auquel elle répond sans gêne aucune. C’était là une évidence. Comment pouvait-elle aimer cet individu à qui elle verrait ses jours liés dans un avenir plus ou moins proches. Rien n’avait été décidé quand à une date, un lieu, les détails étaient encore vagues, comme si on attendait le moment propice pour unir ces deux êtres qui auraient probablement préféré finir noyés dans le lac plutôt que de se marier. Mais quand viendrait ce moment ? Ivy ne savait pas qui tirait les ficelles de ce jeu de marionnettes dont ils étaient les pantins. Orpheline, elle se demandait souvent qui régissait sa vie de cette façon, qui prenait les décisions qui la concernait. Non pas qu’elle soit impatiente que ces décisions soient prises. Simplement qu’elle déteste vivre dans cette attente, l’inconnu lui fait peur, dans le fond. Peur qu’elle affronte pourtant au jour le jour car vivant depuis toujours avec ce sentiment de ne pas savoir où elle va ni ce qu’elle fait. La vie lui échappe depuis que ses parents sont morts, depuis Jane. Elle n’a aucun contrôle sur son destin et c’est ce qui la dérange le plus, dans le fond. Savoir qu’un jour quelqu’un a décidé pour elle qui elle devrait épouser ne lui plait guère. Savoir que c’est à Judah que ses jours seront liés encore moins. « En effet, je ne t’aime pas. » Silence, sourire moqueur flottant sur le visage de la jeune femme. « Mais je pense que la réciproque est tout aussi vrai. » Elle pense, elle ne sait pas, elle n’a jamais su définir quels étaient les sentiments du Lothbrock à son égard. La déteste-t-il ? Non, elle ne croit pas. Elle ne le déteste pas non plus, dans le fond, elle ressent juste … De l’indifférence. Elle se moque bien de savoir ce qu’il est, ce qu’il se passe dans sa vie. Ils ne se seraient probablement jamais vraiment adressés la parole en dehors des terrains de Quidditch si quelqu’un n’avait pas décidé de les fiancer. Mais le destin joue souvent des tours étranges.
À l’intérieur, Jane se réveille, elle observe, attend son heure. Car elle sait qu’elle viendra. À un moment ou un autre, elle devra prendre le contrôle, remettre ce petit arrogant à sa place. Ivy la sent bouillonner d’un sentiment qu’elle ne comprend pas. Il l’intrigue, la fascine, mais en même temps, elle n’aime pas ce regard qui se profile sur son visage de démon. Elle n’aime pas les questions qu’elle y voie, la fascination que lui-même ressent à l’égard de cette fille étrange aux multiples personnalités. Elle n’aime pas qu’il soit si proche de son hôte, si proche de la vérité. Le secret va finir par être exposé, mais la question demeure : qu’en fera-t-il une fois que le doute n’aura plus lieu d’être ? Que fera-t-il une fois en possession de la vérité et de la preuve formelle de cette vérité ? Voilà pourquoi elle attend son heure, n’agit pas tant qu’elle n’a pas elle-même la preuve qu’il sait. « Ce n'est pas un secret en soi, et je ne comprends pas pourquoi tu le qualifies comme tel. Personnellement, je trouve notre union pratique à défaut d'être désirée. » Ivy hausse un sourcil, Jane remue. Pratique ? Comment peut-elle être pratique ? Les questions fusent dans l’esprit des deux sorcières, des questions qui se ressemblent. Mais il faut poser les bonnes, économiser les mots, ne pas trop en dire, mais en dire assez pour savoir, pour tirer les verres du nez du Gryffondor. Jane commence à se lasser de ce petit jeu. Deux intonations se mêlent, les deux sorcières sont d’accord, pour une fois. « Pratique ? Quels sont les avantages que tu puisses tirer de cette union ? » Parle moi, éclaire moi. Si tu parles, je parlerai. Elle n’en disait rien, mais ses yeux la trahissaient, une fois de plus. Elle n’avait pas choisi la bonne question et elle sentait que cela contrariait Jane, mais le mal était fait.
Ils se taisent le temps que les autres s’en aillent. Elle jette un regard noir à ces élèves qui les dérangent. Soit ils ne tireront rien de cette conversation, soit elle se finira de la manière la plus intéressante qui soit, pour lui du moins. Car Ivy n’était pas particulièrement pressée de découvrir que son secret n’était plus. Et en même temps, cet échange de parole vide l’ennuyait. Elle voulait en venir aux faits, et vite. « Très exactement, ajouta-t-il, je sais que nous allons nous marier, que je vais avoir une sale note en Sortilèges si je ne finis pas mon devoir et je sais qu'il fera gris demain avec une légère chance de rayon de soleil en fin d'après-midi. Dois-je continuer d'étaler mon savoir pour te satisfaire ? » Son regard se durcit à nouveau. Elle ne le quitte plus des yeux, ne cille pas, sonde son esprit. « Si tu veux jouer à ce jeu-là, je te souhaite une bonne soirée. » Il ne lui en dirait pas plus, elle-même n’était pas prête à lâcher le morceau. Jane s’était tue, elle se campait au rôle d’observatrice. Si Judah avait voulu la rencontrer, c’était raté. Ivy avait appris avec les années à se contrôler et ce n’était pas sa nonchalance qui la ferait sortir de ses gonds. Le choix lui revenait à présent. La laisser partir et en rester là, ou la retenir et donner à cette conversation une tournure plus intéressante.
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HJ:
à mon tour de m'excuser pour le retard cette fois c'est bon je suis lancée, ça n'arrivera plus j'espère que ça te plaira ! et ivy est têtue faut l'excuser
Harvey S. Potter
HRIen depuis le : 24/06/2013 Parchemins écrits : 207 Statut : ϟ LOVE, FOR YOU, IS LARGER THAN THE USUAL ROMANTIC LOVE. NO ONE WILL EVER WANT TO SLEEP WITH YOU. (célibataire)
Sujet: Re: (JUDIVY) ✙ dig up her bones, but leave her soul alone Lun 3 Mar - 22:17
« En effet, je ne t’aime pas. » Le rictus sur ses lèvres s'élargit. S'échappait de Judah Lothbrock une suffisance agaçante et naturelle, qui prenait la forme de répliques venimeuses mais mielleuses et de regard entendu, de rictus moqueurs, de rires arrogants. Il n'était pas de glace, quoique son regard puisse en dire ; il était un homme à émotions, un homme à émotions tellement fortes qu'il ne pouvait les contrôler. Et à qui le connaissait bien, il n'était en fait qu'un livre ouvert, odieusement ouvert car il n'avait rien à cacher. Contrairement à elle, de toute évidence. Toujours était-il qu'il avait un tel aplomb, une telle contenance ; que, quoiqu'on lui dise, il souriait en coin, comme s'il le savait déjà. Quoique, il se doutait fortement qu'Ivy ne ressentait pour lui qu'une inimitié grandissante. Mis à part ses chers Oberon et Thaddeus Croupton, ils étaient peu à l'apprécier, le Lothbrock. « Mais je pense que la réciproque est tout aussi vrai. » Il hausse les épaules, lui-même semblant à la fois indifférent et indécis face à la question. Il ne se l'est jamais posée ; à vrai dire, il ne se la pose jamais. Est-ce que j'apprécie cette personne ? Non. Plus : est-ce que j'ai envie d'envoyer mon poing dans la tête de cette personne ? L'échelle allait de un à dix. À un, il appréciait la personne plus ou moins. A dix, il lui sautait dessus. Ivy était quelque part entre quatre et cinq, car si il avait envie de lui foutre un coup, ce n'était pas pour lui refaire le portrait mais pour la faire réagir. « Voyons, Ivy, ne passe pas pour plus stupide que tu ne l'es. Je t'aime grandement, je t'admire beaucoup, je t'apprécie un peu. » énonça-t-il lentement, les mots roulant âprement sur sa langue. Il ne l'aimait pas, ne l'admirait que de loin et l'appréciait autant qu'on appréciait une chaîne autour du cou ; mais le mensonge, même s'il avait été proféré avec toute la bonne foi du monde, n'aurait jamais pris de toutes manières. C'était sans compter son roulement de yeux agacés qui suivit, qui détruisit toute sa crédibilité.
Il avait l'impression que, pour chaque mot qu'il proférait, elle en proférait un autre. Le jeu allait à contre-sens, cette fois : elle l'obligeait à parler, s'il voulait qu'elle parle. Il ne fallut qu'une demi-seconde à Judah pour décider de répondre à toutes ses questions sans les esquiver, si cela voulait dire que la réciproque était vraie ; après tout, elle n'avait rien sur lui, rien contre lui. Mais elle avait tout pour lui. Nouveaux battements de cœur effrénés, il songe à l'Autre, il songe à cette chose qu'il ne comprend pas. Il songe à cette chose de laquelle il se rapproche, entre violence et trouble psychologique ; cette chose dont il a désespérément besoin de comprendre l'origine et la provenance. « Pratique ? Quels sont les avantages que tu puisses tirer de cette union ? » Déterminée, note-t-il. Il tourna sept fois la langue dans sa bouche pour s'empêcher de lâcher une autre vanne mielleuse, car il sent lentement son attention se fissurer, son envie de se barrer devenir plus grande et plus grande à mesure que les secondes s’égrènent. Mais peut-être est-ce la solution ? La pousser à partir, pour mieux la rattraper et la confronter ? Il n'a pas le temps de penser à ça maintenant. L'impatience se lit déjà dans le regard bleu de la jeune femme. « Je trouve cela pratique, que de me marier finalement avec une sang-pure et de m'assurer un avenir stable. Et pur. Et un héritier pur. Même si tu n'as pas de parents, ta nom reste le tien, n'est-ce pas ? Mulciber et Lothbrock. C'est pratique. » Il penche la tête sur le côté, mi-reptilien, mi-félin. « Et toi t'en penses quoi de cette... union, comme tu l'appelles ? » Il ne s'était jamais réellement posé la question. Il s'en fichait, en fait, encore aujourd'hui – mais, désormais, il avait envie d'en savoir plus sur Ivy et non pas sur l'entité qui semblait l'habiter. Sur l'autre facette de sa personnalité.
Apparemment, son petit jeu débile ne plut pas à Ivy, dont les prunelles d'un si joli bleu s'obscurcirent rapidement. Il sourit en coin, plus amusé qu'autre chose – et plutôt fier de sa tirade, à la vérité – en la dévisageant avec une moquerie au fond des yeux. « Si tu veux jouer à ce jeu-là, je te souhaite une bonne soirée. » Ils se jaugèrent longuement sans rien dire, jusqu'à ce qu'elle cille imperceptiblement, sur la voie du départ ; et lui de presque se jeter contre elle. Sa main se leva et s'empara du poignet d'Ivy, autour duquel ses doigts se resserrèrent comme une menotte. Une menotte qui, quoiqu’elle fasse, ne se desserrerait pas. Judah approcha machinalement son visage du sien, de manière à ce que leurs yeux ne se lâchent pas, profondément ancrés les uns dans les autres. Et de murmurer : « Je sais qu'il y a une part d'ombre, en toi, et qu'elle ça t'effraie. Je sais qu'elle échappe à ton contrôle et je pense que ça aussi ça te dérange. » Une lueur malicieuse s'installa dans son regard, quand bien même son visage gardait le masque lisse de l'indifférence froide. « Enfin, » ses doigts s'enfoncèrent, lentement mais sûrement, dans la peau de la jeune femme ; ses ongles semblaient presque marquer un territoire, menaçant d'y éclater des veines et d'y déposer des bleus. Il n'accorda aucun regard à ses doigts vengeurs, serrés autour du poignet de la jeune femme, trop occupé à soutenir son regard, comme un défi, « je sais que tu as peur. C'est ça, ton fameux secret ? » Il ne lâchait toujours pas son membre, comme pour la garder proche de lui, pour s'assurer qu'elle ne se désisterait pas. « Qui l'eut cru ? » souffla-t-il ensuite au visage de la brune, sa lippe s'écorchant d'un énième sourire suffisant.
Spoiler:
non mais je t'en prie. ivy me tue, je l'adore eukay. [/i]
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