Le règlement intérieur stipule clairement une heure de couvre-feu. Aucun élève n’est censé être hors de sa salle commune à partir de ce moment-là. Les préfets et leurs rondes veillent à ce que chacun suive cette règle scrupuleusement. Dans des temps lointains, cette règle était peut-être suivie par tous. Ces temps sont définitivement révolus. Andy tendit son esprit vers l’avant du couloir : elle captait au moins trois élèves. Vers l’arrière, deux autres. Les couloirs de Poudlard la nuit étaient devenus des routes nationales. Les temps changent. Quelque chose se prépare. Il faut être aveugle pour ne pas s’en rendre compte et de très mauvaise foi pour le nier. Il fallait redoubler de discrétion et d’ingéniosité pour se faufiler vers le hall d’entrée sans croiser quiconque. Andy avait adopté une attitude plutôt intermédiaire quant au remue-ménage et à la tentative d’explication de la plupart des gens. Une force tapie dans l’ombre, oui. Des élèves, enfants de mangemorts qui cherchent à finir la tâche de leurs parents, probablement. Fallait-il céder à la panique ? Plus encore, fallait-il prendre parti ? Pour Andy, la réponse était évidente. Les harpies n’avaient pas choisi de camp pendant la deuxième guerre, la jeune fille ne choisirait pas de camp dans cette guérilla d’adolescents. Plus elle restait loin de l’ombre, de l’ordre et de leurs actions, moins elle risquait d’être un dommage collatéral dans leurs affrontements.
Dans sa tête ça n’était pas si clair cependant. Incapable de comprendre comment les deux camps s’étaient formés, sur quels critères, pour quelles raisons, elle savait qu’elle devait rester éloignée de ça, mais n’avait aucune idée de ce que ça s’avérait être exactement. Elle continua donc à agir exactement de la façon dont elle l’avait fait jusqu’à présent. Elle restait éloignée de tous ceux qu’elle ne connaissait pas, ne faisait confiance à personne. Pas même à elle-même. La semi harpie avait atteint le rez-de-chaussée sans encombre. À quelques mètres du hall, quelque chose attira son attention. Une vieille Âme. Vieille n’est pas du tout un mot adapté, mais aucun terme humain ne pouvait transcrire véritablement la nature de ces Âmes. Elles étaient, certes, plus vieilles que la plupart des Âmes, mais avaient surtout une expérience particulière, une maîtrise de leurs esprits qui les rendaient spéciales. La jeune fille détourna son regard de rapace du propriétaire de cette âme et s’éclipsa aussi vite qu’elle le pu par la porte centrale pour rejoindre l'extérieur, même si elle doutait s’être faite remarquer. Elle jura intérieurement.
***
Quelques semaines plus tard. Le monde magique tremble. Des rumeurs de plus en plus cohérentes sur le retour des Mangemorts se faisaient entendre et l’insécurité latente à Poudlard n’aidait pas, bien au contraire. Les élèves étaient de plus en plus instables, tantôt survoltés, tantôt déprimés. L’ambiance était empoisonnée par les récents évènements : l’attaque de Pré-Au-Lard, la disparition puis réapparition de Lune, l’attentat de la tour des Serdaigle, et personne ne se sentait sûr dans l’enceinte de l’école. Andy avait d’autres problèmes en tête, mais ça ne l’empêchait pas d’être chamboulée par la tournure des évènements. Et puis il y avait ce matin de la semaine précédente où elle s’était réveillée sans se souvenir de la veille, les genoux rougis et une entaille au poignet. Ses escapades nocturne devenaient trop dangereuses, il fallait qu'elle se reprenne. Elle allait sortir de la grande salle quand elle la repéra à nouveau. La vieille Âme. Sans pouvoir s’en empêcher, elle leva les yeux vers elle. Sa vue humaine lui révéla un grand brun au regard froid qui la fit frissonner. Elle s’était égarée un instant à la contemplation du garçon et ne s’était pas rendue compte qu’il la regardait lui aussi. Honteuse, elle baissa les yeux et s’échappa de la grande salle d’un pas rapide.
Dernière édition par Andy Montgomery le Dim 12 Jan - 17:59, édité 1 fois
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Sujet: Re: ANDEHLOSS + are you trying to mess with my head ? Mer 13 Nov - 2:56
(The Pretty Reckless) ▽ "YOU CAN'T TRUST A COLD BLOODED MAN. GIRL DON'T BELIEVE IN HIS LIES. YOU CAN'T TRUST A COLD BLOODED MAN, HE'LL LOVE YOU AND LEAVE YOU ALIVE. THERE'S ONE THING YOU MUST UNDERSTAND : YOU CAN'T TRUST A COLD BLOODED MAN. "
Ses yeux perçants balayaient lentement les élèves des tables avoisinantes, cherchant une nouvelle proie sur laquelle fondre et lui faire penser à autre chose. Depuis l'attaque contre le Lestrange, depuis ses récentes découvertes dans la tête-pas-très-pensante de Rohàn, Dehloss s'ennuyait quelque peu et il était fatigué de garder un œil sur les deux Weasleys pour éviter qu'elles ne fassent pas de bêtises. Cela manquait beaucoup trop d'actions à ses yeux, aussi s'était-il mis en tête de se trouver une nouvelle occupation pour combler ce manque. Alors qu'il étudiant méthodiquement chaque élève qui s'offrait à ses yeux, les spéculations allaient bon train dans sa tête de serpentard qu'on avait envoyé dans la mauvaise maison, agrémentées par ci par là de quelques remarques déplacées à l'encontre de certains élèves. Croisant furtivement le regard d'un Gryffondor de sixième année, son intérêt ne fut éveillé que par la belle gueule qu'il avait à offrir au monde, jugeant à la couverture, ne se doutant absolument pas du secret qu'il renfermait, du secret qu'il aurait pu découvrir dans la tête du Lestrange. A ses côtés se trouvait Lune, ce mystérieux Gryffon qui avait disparu quelques mois avant de refaire surface. Celui-là avait piqué son intérêt, mais quelque chose chez lui lui disait de ne pas trop s'en approcher un mélange de crainte et de curiosité malsaine qui lui tordait l'estomac et le taraudait toute la journée. Cependant, il laisserait aux soins de Bahlos la prochaine offensive, se souvenant que trop bien les éclats de voix de son frère qu'il avait mis hors-de-lui. Ses yeux quittèrent la table des Rouges-et-Ors pour aller se concentrer sur leur voisine, celle des Poufsouffles. Il y avait généralement peu de travail à faire chez ces blaireaux qui bien souvent tombaient bien trop vite dans les pièges des deux Serdaigles, ne leur laissant pas même le temps de savourer leurs machinations, et qui, en plus d'être bien trop naïf et limité, se révélaient souvent tout aussi inintéressants. Cependant, un éclat blond attira l'attention du raptor. A en juger par son emplacement à la table des Jaunes-et-Noirs, elle devait être jeune, très jeune. Cependant, cela ne la dérangeait pas pour aller se balader dans le parc – jamais il n'aurait imaginé qu'une poufsouffle de son âge puisse aller dans la Forêt Interdite – en tout impunité et si d'une quelconque manière elle parvenait à échapper à la surveillance des adultes, elle n'avait pu se soustraire aux yeux du raptor qui l'avait vu se faufiler dans les ténèbres du parc quelques nuits auparavant. Abrégeant son repas, il resta assis à l'épier de loin, attendant qu'elle quittât la Grande Salle pour la traquer mentalement, la masse d'élèves qui les séparait l'empêchant toute offensive psychique.
Enfin elle bougea et Dehloss qui l'avait surveillée de loin sans même prendre la peine d'être discret se leva prestement, renversant le contenu de son verre dans son assiette qui avait eu le temps de bien refroidir, les Poufsouffle et leur amour de la nourriture... Pas étonnant que leur salle commune se trouvait près des cuisines. Debout devant sa table, l’œil vif, il scrutait du haut de son mètre quatre-vingt-dix les moindres faits et gestes de la petite fille au point de s'attirer quelques remarques déplacées de la part de ses compagnons de tableau. Ce fut seulement lorsqu'elle passa devant la table des Bleus-et-Bronzes qu'elle sentit son regard posé sur elle et qu'elle leva les yeux vers ce grand brun qu'il la fixait un peu trop. Rares étaient les moments où les traits de Dehloss parvenaient à se déformer pour exprimer toute cette curiosité malsaine qui l'habitait, toute cette excitation perverse qui le gagnait quand la proie se rendait tout juste compte qu'elle avait été prise en chasse et quelque part dans sa tête, un petite voix – qui avait la même tonalité que celle de Bahlos – vint lui dire de se calmer avant qu'il ne fasse peur à son entourage aussi. Déguerpissant un peu trop rapidement, la petite Poufsouffle quitta son champ de vision quelques instants et il dut pousser plusieurs personnes pour la retrouver dans la cohue générale, sortant de la Grande Salle en trombe avant de la voir se faufiler dans un couloir en retrait et de s'y engouffrer à son tour. Se mordant la lèvre, il réprima cette envie de sourire si béatement, content d'avoir enfin trouver de quoi s'occuper pour le reste de sa journée. Rien ne pouvait autant égayer sa journée que la traque d'une proie qui essayait de fuir les griffes du raptor qu'il était, c'était ce qu'il préférait, ça et cette sensation de puissance qu'il avait quand il infiltrait la tête de ceux qui l'intéressaient. L'apercevant au détour d'un couloir, il couru quelques instant pour ne laisser entre eux deux que deux-trois enjambées, ombre sordide qui la suivait dans les couloirs glacés du château comme une épée de Damoclès attendant le bon moment pour frapper. Il fallait d'abord que la petite fût dans un état total de confusion, qu'elle perdît toute capacité de raisonnement et qu'elle se laissât submerger par le flots de ses pensées paniquées. Parmi le brouhaha de ce qui ce tramait dans sa tête blonde, Dehloss saurait y trouver une faille pour pénétrer ce petit esprit et le retourner pour comprendre qui elle était. Alors qu'il la suivait de près dans un long couloir qui ne semblait pas vouloir s'arrêter, il tenta une première approche mentale de dos, sachant pertinemment que le manque de contact visuel ou même physique l'empêcherait de réussir quoique ce soit. Cependant, il ne s'était pas attendu à percuter un mur aussi imperméable, aussi lisse à son attaque psychique et il se demanda si elle n'était pas une Occlumens, mais les chances étaient très rares et l'Art de protéger son esprit trop difficile pour une petite fille de son âge. Ce premier échec attisa les braises de sa curiosité et le goût du défi vint s'ajouter à celui de la traque sur la langue du Serdaigle qui se promit de découvrir ce que cette petite renfermait, coûte que coûte.