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 (JUDARWEN) ▽ i'm sorry lover, i'm sorry i bring you down.

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(JUDARWEN) ▽ i'm sorry lover, i'm sorry i bring you down. 1404036046-rang-membre
Harvey S. Potter
Harvey S. Potter
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MessageSujet: (JUDARWEN) ▽ i'm sorry lover, i'm sorry i bring you down.   (JUDARWEN) ▽ i'm sorry lover, i'm sorry i bring you down. EmptyMar 2 Juil - 21:54


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(KAZUO ISHIGURO) ▽ I keep thinking about this river somewhere, with the water moving really fast. And these two people in the water, trying to hold onto each other, holding on as hard as they can, but in the end it’s just too much. The current’s too strong. They’ve got to let go, drift apart.
Ils étaient tous les trois attablés à une table de la bibliothèque, dans leur coin, avec quelques livres qu'ils ne lisaient pas étalés devant eux. Lothbrock avait la tête rentrée dans les épaules, Thaddeus la penchait en avant pour rester dans les confidences et Oberon se mordait les lèvres pour ne pas parler trop fort. Parfois, un petit gloussement s'échappait de ce cercle de têtes brunes, un éclat de voix ou raclement de chaises. Il fallait des minutes interminables à Thadd pour se remettre d'un fou rire et Lothbrock enfonçait son nez dans ses bras pour éviter qu'on voit sa face rougie, à force de contenir un rire trop grand. Pour la forme, le bibliothécaire leur lançait un regard noir toutes les minutes mais celui, plein d'éclairs, que lançait en retour le trio suffisait à le garder à distance, et Oberon promettait d'un geste qu'ils feraient moins de bruit. Ce n'était jamais le cas. Enfin, le serdaigle finit son récit et il fallut à Thaddeus trois bonnes minutes pour retrouver de l'air dans ses poumons, tant son fou rire les lui comprimait ; et Lothbrock disparut pour un temps interminable dans ses bras, à rire silencieusement tandis que son corps se convulsait spasmodiquement, comme si il était en pleine crise de tétanie. « Non... non, elle n'a pas pu dire ça ! » « Je. te. jure. Je l'ai regardée genre trop choqué et elle est partie comme ça, sans rien rajouter, le chemisier à moitié ouvert et avec une démarche de canard... » Thaddeus repartit de plus belle dans un fou rire intempestif tandis que Lothbrock se mettait à glousser de manière incontrôlable Oberon, satisfait de sa petite histoire, finit par s'emparer d'une plume trempée dans de l'encre, faisant mine d'écrire un devoir sur son parchemin mais s'occupant juste à faire des tâches noires. Thaddeus essuya une larme imaginaire au coin de son oeil en se redressant sur sa chaise, adressant un sourire navré au bibliothécaire avant de reporter son attention sur les deux autres ; Oberon continuait ses tâches et Lothbrock gloussait toujours un peu, se contenant à grand mal. « T'as dû passer une bonne soirée, entre ça et Arwen-Lyanna. » lâcha Thadd, un sourire aux lèvres, s'emparant de sa propre plume pour commencer à écrire. Le nom était murmuré, lâché du bout des lèvres. Honni. Si Lothbrock avait été superstitieux, il aurait dit que le soudain coup de vent qui fit trembler les fenêtres venait de l'invocation de son nom, il aurait dit que la bibliothèque fut tout d'un coup silencieuse, que chaque regard s'attardèrent sur les lèvres de Thadd qui avaient osé prononcer ce nom. Mais la seule véritable réaction qui eut pour cause la prononciation du nom de Arwen par la bouche immonde de Thaddeus Croupton, fut le cœur de Lothbrock qui manqua un battement dans sa poitrine.

Il n'y avait pas trois mille façons d’interpréter les paroles du jumeau. Même à Poudlard, ils prenaient un malin plaisir à s'occuper d'Arwen, comme ils disaient. Ils la maltraitaient, l'abusaient, parfois pire encore. Lothbrock trouvait toujours un moyen de se désister et, parfois, avait dû faire preuve d'ingéniosité ou de ruse pour échapper à leurs regards et actes pervers. Mais il ne pouvait rien faire quand les Croupton décidaient de s'acharner sur leur cadette pour la punir personnellement ou juste s'amuser. Il avait à mieux comprendre ce que Thadd voulait dire alors un sourire éclaira son sourire, en coin. Son petit sourire pervers, qu'il avait vu en premier sur le visage de ses deux meilleurs amis, un sourire qui lui donnait un air carnassier et malsain. Il ressemblait, en ces instants, à son père plus qu'à quiconque. « Vous ne m'avez pas convié ? Vous êtes vraiment des malotrus, les gars. » Oberon roula des yeux et Thaddeus esquissa un sourire gêné. Comme si il avait fait une erreur en parlant de leur fantastique soirée avec leur demi-soeur. « On devait la punir. Les Croupton face à... elle. » Ils ne l'avaient jamais considérée comme faisant partie de leur famille, pas complètement. L'infidélité de leur père avait causé pour sa progéniture bâtarde bien des problèmes. Lothbrock arqua un sourcil surpris, un peu vexé aussi peut-être. Il était plutôt du genre susceptible et un mot de travers lui restait dans la tête, la gorge et les pensées pendant un sacré bout de temps. Surtout que, malheureusement pour tous, il avait une rancune tenace et vicieuse. « Et puis-je savoir, moi, votre meilleur ami, l'excellente raison pour laquelle, dans votre égoïsme et égocentrisme sans fond ni comble, vous ne m'avez pas convié à cette punition qui, j'en suis sûre, était plus qu'appréciable ? » Thaddeus tâcha de se concentrer sur ce qu'il écrivait, même si c'était sans doute du charabia bourré de fautes, les oreilles devenant rouge alors qu'une colère presque légitime s'emparait de lui. Mais mieux valait pas qu'il ne s'énerve contre Lothbrock, tous deux le savaient. La dernière fois, ça c'était plutôt mal fini et ils avaient peu apprécié finir à l'infirmerie pendant une bonne grosse semaine. Non, ce fut Oberon qui répondit, de son ton pincé, presque froid. « La raison, c'est toi. » Lothbrock se leva d'un coup sur sa chaise en rangeant ses affaires dans son sac avec précipitamment. « Une affaire de famille. » ajouta le bleu, sans lever un regard vers lui. « Je pensais qu'on était amis. » lâcha Lothbrock, plus pour l'aspect dramatique qu'autre chose, sortant de la bibliothèque à grands pas.

Il descendit des volées de marche interminables, dans l'espoir d'aller retrouver Arwen dans son dortoir à Pouffsouffle. Il ne savait pas trop comment il allait y entrer mais il savait qu'il y arriverait et qu'il la trouverait. Il trouvait toujours un moyen, de toutes manières. Il avisa une jolie fille de Pouffsouffle, petite jupe réglementaire, écusson fièrement porté sur sa veste, et il lui attrapa le bras en passant, l'enserrant d'une poigne de fer. Son regard bleu s'ancra dans celui chocolat de la jeune femme, qui semblait voir sa vie défiler devant ses yeux en cet instant précis. Loin de s'en sensibiliser, Lothbrock resserra sa poigne et grogna, les dents serrées : « Arwen Croupton. Où est-elle ? » La jaune balbutia puis reprit contenance et lui indiqua qu'elle n'était pas à la salle commune vu qu'elle même en revenait. Il plongea son regard dans le sien puis la relâcha brutalement, ayant certainement imprimé une marque rouge sur son bras. Il la regarda un quart de seconde encore puis se détourna sans rien dire de plus, les pensées toutes projetées sur sa princesse, sa petite protégée, sa pauvre petite chose. Elle ne pouvait être qu'à une seul endroit et cet endroit étaient les toilettes de Mimi Geignarde au deuxième étage du château. Endroit généralement désert, c'était là qu'il la retrouvait lorsque les jumeaux en avaient fini avec elle – car c'était aussi le théâtre de leurs esprits déchaînés, pervers et malsains. Il entra comme une furie dedans. Désert. Et, coup de chance, le fantôme geignard n'était pas là, certainement occupé à quelques sombres machinations dans le réseau de tuyaux et autres plomberie de Poudlard. Il remercia silencieusement Merlin pour sa bonté céleste. « Arwen ? Princesse ? » souffla-t-il et personne ne lui répondit – pourtant la salle, résonnante et silencieuse, aurait laissé entendre ce simple murmure à quiconque, où qu'il soit. Il ferma la porte derrière lui et s'avança un peu, cherchant du regard un indice. Se résignant, il ferma les yeux pour essayer de percevoir sa respiration mais non, rien, juste de l'eau qui passait dans les tuyaux et un élève qui poussait un cri de joie, à des éternités d'ici. C'était leur endroit, leur secret, leur oasis dans le désert de sensibilité de leurs vies. « Princesse, tu sais bien que je vais pas te faire de mal. » lâcha-t-il plus fort, à tout hasard, cherchant toujours un ou des signes de sa présence en s'apprêtant déjà à repartir la chercher autre part.
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Hydra Malefoy
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MessageSujet: Re: (JUDARWEN) ▽ i'm sorry lover, i'm sorry i bring you down.   (JUDARWEN) ▽ i'm sorry lover, i'm sorry i bring you down. EmptyVen 5 Juil - 13:19

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there's something inside you, it's hard to explain. they're talking about you, boy, but you' re still the same


Elle demeurait recroquevillée sur elle-même, en position fœtale, cachée derrière une porte brinquebalante qui ne parvenait plus à tenir sur ses gongs sans grincer sinistrement au moindre coup de vent. Elle avait élu domicile ici, dans ces toilettes, chaque fois que Thaddeus et Oberon prenaient un peu trop soin d'elle, comme ils disaient. Pas assez contents de faire de sa vie un enfer, ils scandaient également qu'elle n'était rien d'autre qu'une sale gamine ingrate, pas foutue de les remercier comme il le fallait de prendre soin d'elle, de la protéger des foudres de sa belle-mère dont la haine croissait au fil du temps. Ils se prétendaient boucliers, véritables rocs à l'encontre de ses maux ; ils n'étaient que ses bourreaux, la perversion, dans un instant de cruauté infâme, faite hommes. Ils l'usaient et l'abimaient tant et si bien qu'elle n'avait même plus la force de les haïr correctement, poussant le vice jusqu'à parfois se demander s'ils n'avaient pas raison, au fond, si sa seule condition de bâtarde ne justifiait pas la haine des uns, les sentiments malsains des autres. Elle n'osait même pas parler de sentiments, les en jugeait véritablement incapables ; ses frères étaient de véritables psychopathes en puissance, ne prenant véritablement leur pied que lorsqu'il s'agissait de faire du mal à d'autres. À elle. Surtout à elle. Et pourtant, paradoxalement, s'ils adoraient la briser, lui lacérer lentement la chair comme le cœur, ils n'auraient jamais toléré qu'on en fasse de même ; détruire Arwen-Lyanna à petit feu était leur privilège et ils ne sauraient le partager. Pas même avec Judah. Judah. Un cœur qui se serre douloureusement, battements effrénés, larmes réfrénées. C'est pourtant tellement dur de garder la tête froide, la tête haute, quand il pénètre son esprit, en faisant voler son petit monde en éclat, en forçant la barrière de ses pensées devenues brutalement illogiques et sans queue ni tête. Lui aussi, la détruisait, mais d'une autre manière. Plus fourbe encore que les jumeaux, souffrance plus latente que de se consumer sous son regard sans ne rien dire, sans oser accrocher ses yeux des siens sous peine de finir littéralement carbonisée dans le brasier de ses sentiments. Et, sans doute qu'ils s'en doutaient, au moins, à défaut de l'avoir véritablement compris. Tout. Cela expliquait tout. Leurs ardeurs redoublées, leurs prunelles furieuses et identiques rivées sur elle, leurs ongles déchirant sa chemise, éraflant sa peau, leurs dents mordant son épiderme jusqu'à y laisser des marques rougeoyantes, presque sanguinolentes. Tant de haine, de rancune et d'amertume. Une volonté indéfectible, et pourtant futile, d'effacer le souvenir de Lothbrock sous la douleur infâme qu'ils savaient si bien lui infliger.

Certainement qu'ils s'en doutaient ; et plutôt que de se targuer d'avoir précipité sa chute, ils avalaient difficilement la pilule, comprenant lentement que, s'ils pouvaient se servir de son corps comme bon leur semblait, son cœur, lui, leur demeurerait éternellement inaccessible. Déjà pris. Pour l'éternité. Malédiction des demi-vélanes qui lui était tombée sur la tête, sur le cœur encore palpitant, de ne pouvoir aimer qu'une seule personne, une seule fois, avec toute sa force désespérée et ses espoirs envolés. Masochiste, sans doute qu'elle l'était un peu et, à défaut d'apprécier les caresses virulentes de ses frères, elle était tombée amoureuse de l'un de leurs congénères. À cette idée, elle ravala un sanglot, se recroquevilla davantage jusqu'à former une boule de douleur et de pleurs. Elle avait encore mal. Un feu immonde qui lui brûlait sa chair, ses muscles, lancinait autour de ses reins, se propageait lentement dans tout son être, à la manière d'un poison corrosif prêt à dévorer chaque fragment de peau. Sur son épaule, on aurait aisément pu compter le nombre de dents que possédaient les jumeaux – de quoi les différencier, enfin, car Thaddeus en avait une de moins que son frère ; la faute à une bagarre ayant mal tourné –, marques tenaces et douleur encore vivaces de leurs incisives marquant la chair de son épaule à plusieurs reprises. Elle avait maladroitement enfilé à nouveau son chemiser, un peu déchiré, délesté d'une manche montrant autant sa peau d'opale que les traces amères abandonnées sur sa peau. Certains boutons du vêtement pendaient lamentablement, ne tenant le tissu qu'à moitié, menaçant de tout lâcher d'ici peu, trahissant l'emportement rageur des jumeaux lorsqu'ils avaient fondu sur elle, dans un couloir, en chemin pour se rendre en Arithmancie. Elle avait passé ses bras autour de ses genoux, niché sa tête en silence, et s'évertuait à retenir des larmes qui ne demandaient plus qu'à couler.  

Elle les entendait encore, leurs voix fébriles hantant toujours les méandres de son esprit ankylosés, l'insultant de petite trainée, de garce, rageant contre cette attirance infâme qu'elle exerçait sur eux, en dépit de son statut de bâtarde, alors que sa simple existence venait souiller leur sang autant que leur cher arbre généalogique. Mais, surtout, ils l'avaient abhorrée de toutes leurs forces agressives, cette fois-ci, feulant furieusement qu'ils ne la laisseraient pas partir, grinçant parfois le nom de Lothbrock entre leurs dents serrées sur sa peau, la vrillant de leurs prunelles féroces en venant lui souffler à l'oreille qu'elle n'était qu'à eux, leur objet, leur distraction. Leur petit jouet attitré. Et qu'il n'y avait qu'eux qui avaient le droit de s'amuser avec elle, de la briser entre leurs doigts d'enfants cruels s'ils le désiraient. Et de venir mordre avec ardeur le lobe de son oreille avant de se retirer avec précipitation pour griffer son ventre, son dos, ses hanches. À cet instant, elle s'était sentie comme absente, ne les entendant plus que vaguement alors que la peur s'était saisie de son être. Et s'ils savaient, s'ils avaient compris, peut-être que les agressions aussi virulentes que celle-ci seraient répétitives désormais, infâmes copies de ce qu'elle venait tout juste de subir. Et s'ils s'en prenaient à lui, simplement pour être les seuls, à pouvoir la toucher, d'une quelconque manière que ce soit ? Est-ce qu'ils savaient, avant tout, que leur meilleur ami s'était joué d'eux depuis des années ? S'ils venaient à lever la main sur lui, elle le savait, la douleur serait plus horrible encore que lorsqu'ils la brutalisaient, elle. À cette douleur physique, elle s'en était presque accommodée, subsistait la peur tenace qu'on la touche ; mais s'ils heurtaient avant tout ses sentiments, ou Judah, de ça, elle ne s'en remettrait pas.

Elle entendit la porte s'ouvrir avec fracas, reconnut ses pas avant même d'entendre le timbre de sa voix basse et rauque. « Arwen ? Princesse ? » Pour la première fois, le surnom trouva un écho étrange en elle, beaucoup moins innocent et plaisant qu'à son habitude. Comme si l'appeler ainsi avait sonné sa mise à mort, l'avait aussitôt jetée à la potence. Oh, elle allait devenir folle, à coup sûr, à penser ainsi. Elle ne dit rien, pour la première fois, elle ne poussa pas la porte pour l'inviter à entrer, venir la consoler, la rassurer du mieux qu'il le pouvait sans la serrer dans ses bras parce qu'il avait compris qu'elle ne supportait pas qu'on la touche ; chaque geste, quelque qu'il soit, même un contact insipide et innocent de leurs doigts sur sa chair, lui rappelait inexorablement les doigts de Thaddeus et Oberon, la griffant avec une application perverse. Elle ferma les yeux, recevant de plein fouet, les réminiscences d'un souvenir qu'elle aurait préféré aussitôt effacé de sa mémoire. « Princesse, tu sais bien que je vais pas te faire de mal. » Le souffle avait pris davantage d'ampleur, résonnant une seconde, se répercutant contre les murs avant d'agoniser au sol comme mordant sa peau dans un frisson terrible. Elle ne l'entendit pas esquisser le moindre pas, peut-être était-ce parce que les battements de son palpitant lui obstruait tout son venu de l'extérieur, pouvant à peine distinguer son cœur qui s'évertuait à battre, malgré son envie persiste qu'il s'arrête enfin. Au moins quelques minutes. Juste mettre la douleur sur pause. La douleur d'avoir un cœur alors qu'elle souhaiterait juste qu'il meurt. Ou qu'ils meurent. Thaddeus et Oberon. Toujours eux. Elle entendit quelque chose, un faible murmure, touchant de par l'émotion qui y transperçait, la voix véritablement brisée, à l'instar du cœur ; elle mit quelque seconde à comprendre ce murmure provenait d'entre ses lèvres à elle. « Judah... » Son nom, juste son nom. Ce nom qui la hantait jour et nuit, lui procurant aussi bien qu'il lui arrachait sa salvation. Et, avant même qu'elle ne puisse l'entendre esquisser le moindre pas, elle réitéra, à peine plus fort, juste de manière à ce qu'il l'entende distinctement, sans pour autant paraître plus assurée ou moins désespérée : « Va t'en. »  Puis, à nouveau plus bas, à peine, de ponctuer par un « S'il te plait. » inopiné. Elle avait beau n'être qu'une bâtarde, elle demeurait une Croupton et arguait la même fierté exacerbée, ne suppliait jamais, même mal en point, désespérée. Jamais. Même pas lui. Surtout pas lui.
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Harvey S. Potter
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MessageSujet: Re: (JUDARWEN) ▽ i'm sorry lover, i'm sorry i bring you down.   (JUDARWEN) ▽ i'm sorry lover, i'm sorry i bring you down. EmptyLun 8 Juil - 21:49

Tous ses muscles tendus et tous ses sens aiguisés, yeux mi-clos et lèvres serrées, il écoutait mais finit par abandonner, dans un soupir presque désespéré. Ses chaussures claquèrent sur le carrelage humide du sol lorsqu'il tourna les talons, un peu inquiet tout de même pour sa petite princesse. Il n'osait imaginer dans quel endroit sordide les jumeaux avaient pu l'abandonner, leur petite poupée de chiffon fragile et délicate. Il imaginait déjà mille et un scénarios tous impossibles les uns que les autres, quelque part dans la Forêt Interdite, coincée dans la Réserve, brisée en mille morceaux sur le dallage au pied de la tour d'Astronomie – mais, au moment où il s'élançait vers la porte dans un moment d'angoisse, sa voix. Oh non, pas sa voix. Un murmure, tout simple, aussi imperceptible que du vent dans des feuilles mortes. Mais pour qui se concentre, pour qui sait écouter, le bruit du vent dans des feuilles mortes peut faire un bruit d'enfer. Et le murmure de sa petite princesse, quoiqu'à moitié avalé par de l'eau circulant dans des tuyaux et autres joyeusetés des toilettes, résonna dans ses oreilles avec une limpidité claire presque étrange. « Judah... » Son nom, juste son nom qui rebondissait sur sa langue, qui s'enroulait dans l'oreille de Lothbrock avec volupté, une certaine douceur. Il frissonna en entendant son nom, s'apprêtant déjà à faire volte-face pour aller la trouver et panser ses blessures. Comme à chaque fois. Toujours la soigner sans la toucher, sans s'approcher, s'inquiéter sans le montrer, l'aimer sans se l'avouer, tout faire sans que les jumeaux ne le découvrent. Leur relation était basée sur beaucoup de sans pour si peu d'avec. C'était sans doute l'un des pires défauts des relations – amoureuses ou non – secrètes. Il n'eut pas le temps de poser à nouveau pied à terre que sa voix, à nouveau, qui gonflait l'air, rebondissait sur les murs jusqu'à lui, jusqu'à son cœur. « Va t'en. » Jamais. Il ne s'en irait par car les Lothbrock ne s'en vont pas. Ils ne se détournent pas, ils ne courent pas dans l'autre sens et, lui par-dessus tous les autres, ils n'abandonnent pas. Elle aurait pu tout aussi bien ne rien dire de plus – ou de moins – car il posa quand même pied à terre, refaisant demi-tour pour se diriger vers les cabines, un air déterminé et inquiet sur la face. « S'il te plait. » Et lui de répondre, avec une certaine arrogance comme toujours : « ça ne me plaît pas. » Car c'était le cas. Si elle lui disait de s'en aller, de cette voix brisée de poupée ; si Oberon et Thaddeus parlaient d'un châtiment exemplaire ; si elle s’acculait, seule, sans rien ni personne alors non, ça ne lui plaisait pas et il viendrait la voir. En temps normal, il se serait certainement offusqué, il aurait pris la mouche et serait sorti sans remords – très, trop, susceptible qu'il était – mais il n'y avait pas de temps normaux avec Oberon et Thaddeus Croupton.

En quelques enjambées, il rejoint la première rangée de cabines branlantes à la peinture écaillée. Soupirant, d'un coup de pied, il envoya valser la première porte, qui rebondit contre le mur d'une des cabines dans un bruit d'outre-tombe. Personne. Il réitéra à quatre reprises et à la cinquième, ce fut Arwen qu'il trouva, recroquevillée sur le sol. Sous la violence du coup de pied, la porte manqua de se refermer ; mais il se glissa d'abord à l'intérieur, poings serrés dans les poches, dardant la jeune femme d'un regard sévère. « Ne me donne pas d'ordre, tu veux ? » lâcha Lothbrock dans un grognement avant de s'accroupir, mains sur les genoux, à côté d'elle. Il la regarda longuement, estafilades suivant mouvements de muscles, griffures serpentant sa peau, mâchoires en demi-lune sur l'épaule, double de tâches rougeâtres dans le cou. Comme toujours – car il ne savait pas s'en empêcher –, il tendit la main vers elle, épousant déjà son épaule dans sa paume quand bien même cinq centimètres les séparaient. Mais, il n'eut même pas besoin d'un frémissement ou d'une expression panique pour se retenir – et aussi vite que l'idée et le geste survinrent, la rétraction intervint et il ramena sa main sur son genou. Il aurait aimé qu'elle supporte son contact. Il aurait aimé que sa confiance en lui, que son savoir qu'il ne lui ferait jamais de mal, soit plus fort que sa phobie. Qu'est-ce qu'il aurait aimé, l'aider à se relever, la serrer contre lui, pouvoir lui masser tranquillement ses muscles endoloris ou juste lui envelopper dans des bandages ses maux sans avoir à prendre de pincettes. Mais non. Elle se rebiffait, tressaillait, lui adressait des regards horrifiés, avait des spasmes pour se reculer et lui, lui il brûlait. Tactile, ou juste plein d'envies subites et perverses ; quoiqu'il en soit : il restait un éternel frustré. Sa langue claqua sur son palais alors qu'une colère vertigineuses vint le tourmenter et lui retourner les sens, jusqu'à ce qu'il grogne d'un ton intransigeant : « Bon, lève-toi. » Et, sans lui laisser le temps ou le choix, de passer ses mains sous ses épaules et de la mettre sur pied. « Où est-ce que t'as mal ? » demanda-t-il brusquement, après s'être assuré qu'elle tenait convenablement sur ses deux pieds. « Me fais pas chier, Arwen. Réponds moi. as-tu mal précisément ? »
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(JUDARWEN) ▽ i'm sorry lover, i'm sorry i bring you down. 1404036046-rang-membre
Hydra Malefoy
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MessageSujet: Re: (JUDARWEN) ▽ i'm sorry lover, i'm sorry i bring you down.   (JUDARWEN) ▽ i'm sorry lover, i'm sorry i bring you down. EmptyMar 16 Juil - 17:12

La douleur en elle-même n'était pas aussi atroce que cela ; l'habitude, malsaine, avait fini de mettre un terme aux larmes qui succédaient à chaque petite joute que ses frères entamaient avec elle. Non, le pire en soit, c'était l'humiliation, abominable, lorsque Judah, aussi bien attentionné soit-il, ne faisait que fatalement lui rappeler combien elle était faible. Porcelaine fissurée. Princesse de pacotille. Jouet brisé. Marionnette à moitié désarticulée. Merlin, comme elle aurait voulu être capable de se défendre des assauts perpétuels de Thaddeus et Oberon ; au moins pour croiser le regard fier de Lothbrock, plutôt que celui qu'il affichait constamment avec elle, presque inquiet. Elle avait la sensation d'être un fardeau, lui affaissant les épaules, le forçant à courber l'échine et plier le dos sous le poids. Un véritable boulet qu'il allait finir par se trainer bien malgré lui. Une petite conne qui ne valait pas la peine qu'on la sauve car, sitôt ses blessures pansées – et encore fallait-il qu'elle accepte de se soigner elle-même – et les plaies résorbées qu'elle se laissait à nouveau tomber dans la gueule du loup, pantin sans la moindre volonté, se pliant aux caprices et nouvelles lubies malsaines de ses frères sans rien dire, ayant depuis longtemps étouffé le moindre souffle de rébellion pour davantage craindre leur courroux alors qu'elle attendait simplement la fin de ce calvaire. Son calvaire qui était également devenu son quotidien. Et l'humiliation, encore, lorsqu'elle s'abaissa à le supplier de partir. La laisser là. L'abandonner dans son carcan de douleur pour qu'elle cesse d'étouffer ses sanglots, par peur de l'alerter, de retenir les gémissements à chaque mouvement, aussi futile soit-il. Rien que bouger le bout de ses doigts lui était intolérable. Cette fois-ci, le jeu malsain et proche de l'inceste avait versé dans la violence physique, pure et dure. Mordant avec haine plutôt que passion, griffant avec férocité plutôt que possessivité. Cette fois-ci, s'ils ne lui avaient pas tenu rigueur de ce qu'elle suscitait en eux de par sa nature de demi-vélane, ils l'avait véritablement détestée. Et elle le ressentait, dans la moindre parcelle de son corps, dans chaque fragment de son être. Ils l'abhorraient. Et elle en souffrait, encore. Écho de cette douleur atroce qui résonna en elle quand Judah n'obtempéra pas à sa demande – rien de bien étonnant, au fond –. « ça ne me plaît pas. » Elle retint un rire, amer, qui s'étrangla dans sa gorge ; pensait-il que ça lui plaisait, à elle, de se faire maltraiter nuit et jour, pour un oui ou pour un non, sur des pulsions subites qu'elle ne parvenait même pas à saisir tant elles lui étaient étrangères. Pensait-il qu'elle aimait ce que ses demi-frères lui faisaient inlassablement subir ? Simplement qu'elle n'avait plus la force de les détester, eux et leur jeu infâme ; ils l'avaient trop vidée pour ça. Elle se sentait incapable de la moindre émotion forte. Tout dans la demi-mesure, à moitié invisible dans ses émotions autant qu'elle s'évertuait vainement à disparaître dans les couloirs de Poudlard.

Elle entendit un grand bruit, répété à quatre reprises et ne comprit l'origine de ce vacarme atroce que lorsque, dans une cinquième tentative, la porte des toilettes dans lesquels elle s'était réfugiée percuta le mur avec violence en tremblant sur ses gongs. Elle n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit, d'esquisser le moindre geste que Judah s'était déjà faufilé à l'intérieur tandis que la porte se refermait sur lui. Elle abaissa aussitôt les yeux, évitant du mieux qu'elle le pouvait son regard, sévère et un brin colérique, jugea-t-elle lorsque ses prunelles se posèrent sur les poches de son pantalon, enflées pour contenir ses poings serrés à l'extrême. « Ne me donne pas d'ordre, tu veux ? », grogna-t-il aussitôt et un frisson vint lui mordre son échine tandis qu'elle le sentit s'accroupir devant elle, détournant aussitôt la tête sur le côté, persistant dans son besoin futile de ne pas croiser l'azur de ses yeux. Au lieu de quoi, elle sentait tout le poids de son regard peser sur elle, lui arrachant frissons comme un autre bout de son être tandis qu'ils la détaillaient sans vergogne. Elle ne parvenait pas à articuler le moindre mot. Pas tant qu'il était là, avec son agressivité contrite et, surtout, pas tant qu'elle savait ce qu'elle venait d'endurer simplement parce que les jumeaux l'avaient sans doute percée à jour. Par sa faute. Ou la sienne. Elle ne savait plus. Elle maudissait juste l'horreur de sa nature, sans faire dans la demi-mesure. Et si, au moins, elle avait pu choisir, de qui tomber amoureuse. Ne pouvant se le permettre qu'une seule fois, elle aurait choisi quelqu'un avec qui la chute aurait été moins douloureuse. Douleur mortelle. Amour éternel. Assauts perpétuels. Elle se détesta de lui en vouloir, à lui aussi, alors qu'elle était la seule fautive ; il n'avait rien à voir là-dedans car si elle n'avait pas choisi de l'aimer lui, Judah Lothbrock, lui non plus n'avait jamais rien demandé. Qui l'aurait fait, de toute manière ? Qui aurait voulu d'une pauvre gamine désabusée, désorientée, complètement désaxée, et constamment terrorisée au moindre geste à son encontre. Parfois, elle avait cru apercevoir une lueur frustrée passer dans son regard, l'espace d'une seconde lorsque, exactement comme à cet instant, alors qu'il esquissait un mouvement vers elle, il se ravisait au dernier moment. Et elle aurait tant voulu être capable de supporter son contact. Vraiment. Pouvoir venir se nicher dans ses bras pour recevoir ce réconfort qu'il ne pouvait que lui offrir à travers son regard. Apaiser ses maux par ses mots. Mais la peur était plus forte. Toujours. Et des deux, ce n'était pas elle, qui arborait les couleurs des courageux.

Il fit claquer sa langue, elle frissonna aussitôt. « Bon, lève-toi. » Elle voulut hocher vivement la tête de gauche à droite, se justifier en lui disant que la douleur était déjà assez difficile à supporter ainsi, alors, debout, certainement qu'elle deviendrait intenable. Dans un excès de rage, Thaddeus avait roué ses jambes de coups, prétextant la maintenir au sol alors qu'il la martelait de ses genoux, à moitié avachi sur elle mais la dominant pleinement tandis que leur frère maintenait ses poignets au-dessus de sa tête d'une main et venait marquer la peau pâle de son cou de ses incisives. Si elle ne supportait pas le moindre contact physique, avec eux, la peur devenait exacerbée. Sa phobie l'étouffait pleinement, la tuait à petit feu jusqu'à la laisser agoniser sur le carrelage. Cette même sensation la prit aussitôt, à peine les mains de Judah se posèrent sur sa silhouette fine à l'extrême. Elle n'eut pas la force de se débattre, mais osa enfin lever les yeux vers lui pour le regarder, l'air horrifié, tandis qu'elle se mettait à trembler de la tête aux pieds, sincèrement terrorisée et qu'elle hoquetait doucement, ne parvenant même plus à retenir ses sanglots qui la secouèrent alors. « Où est-ce que t'as mal ? » Il n'y eut que le silence pour lui répondre. Son silence. Elle se taisait obstinément ; elle ne voulait pas l'inquiéter, pas plus qu'elle ne désirait davantage se montrer d'autant plus faible devant ses yeux. « Me fais pas chier, Arwen. Réponds moi. as-tu mal précisément ? » C'était rare – pour ne pas dire que ce n'était jamais arrivé – qu'il lui parle aussi crument. Surtout qu'elle ne put s'empêcher de noter qu'il l'avait appelée Arwen, et pas Princesse. Mauvais. Elle fit un pas en arrière, cogna sa jambe contre le siège et dut se mordre la langue assez fort pour ne pas laisser échapper un premier gémissement de douleur qui aurait tôt fait d'être suivi par toute une série. « Nulle part. », mentit-elle, sans grande conviction. C'était tout le contraire, à vrai dire. Ils l'avaient tant violentée qu'elle n'aurait su dire où son corps la faisait le plus souffrir ; elle avait l'impression de n'être que douleur. Atroce. Infâme. Insupportable. Et, encore pire, le regard de Judah pesant de tout son soul sur elle, semblant la crucifier sur place si bien qu'elle ne se sentit même pas lui avouer la vérité dans un souffle. « Partout. » Partout. Surtout au niveau du cœur.
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Harvey S. Potter
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MessageSujet: Re: (JUDARWEN) ▽ i'm sorry lover, i'm sorry i bring you down.   (JUDARWEN) ▽ i'm sorry lover, i'm sorry i bring you down. EmptySam 27 Juil - 19:16

Tout pour elle, juste pour elle. Lothbrock n'aurait pas dû. Evidemment qu'il n'aurait pas dû, qu'il ne devrait pas. Il aurait dû s'amuser des jeux pervers de ses deux meilleurs amis sans demander son reste, il aurait dû s'enfermer dans son monde de pulsions et de violence sans rechercher un éclat, une lumière. Mais Arwen n'était pas un simple éclat, pas une simple lumière. C'était un soleil, un gigantesque soleil qui le réchauffait de ses doux rayons chauds même dans le plus sombre des hivers, c'était un soleil qui n'avait de cesse de le surprendre, de lui arracher parfois un sourire, parfois un rictus éphémère. La voir pleurer le laissa de marbre et ses tremblements n'arrivèrent pas non plus à l'émouvoir, si bien qu'il la dardait d'un regard presque froid et dur, semblant l'enjoindre à s'endurcir. Il ne l'avait que foutu sur ses pieds, pour l'amour de Dieu ! Ce n'était même pas un contact à proprement parler, si ? Encore une fois, cela semblait être l'un de ses énièmes symptômes, cette terrible habitude qu'il avait à n'avoir peur de, strictement, rien. Oh, évidemment, il avait un Epouvantard, un subtil spectre plein de connotations. Mais même cette « peur la plus affreuse » ne le faisait que frissonner, sans plus. Il n'était pas foutu de comprendre la phobie de sa princesse, quand bien même il en souffrait à chaque fois qu'ils étaient tous les deux dans la même pièce. Il regarda des sanglots l'étouffer, sa poitrine se soulever avec difficulté et ses yeux déborder d'eau. Il pinça des lèvres de désapprobation, s'apprêtant déjà à recueillir du bout des doigts une larme inopportune mais ses mains, enfouies à nouveau dans ses poches en forme de poings, ne bougèrent pas d'un iota. Il ressentit un éclat fugace de remord après avoir parlé, en voyant ses yeux s'agrandir et son corps reculer, instinctivement, de lui. Un éclat bien vite avalé par une frustration et une colère des plus mémorables, tandis qu'il la dardait de son air toujours dur et froid. Lothbrock ne connaissait pas de colères froides, non, ces dernières l'enflammaient et attiraient tout ce qui se trouvait autour dans des feux et des explosions inouïes. Mais il savait se le montrer, glacial et distant. C'était comme la dernière étape avant l'explosion – et Merlin seul savait à quel point il ne pouvait pas se permettre de céder à sa colère devant Arwen. Pour la préserver, toujours. Son gémissement de douleur fit se dresser ses poils sur ses bras et il se sentit même frémir, se pencher en avant pour la dépêtrer de là, panser ses blessures, la serrer dans ses bras jusqu'à ce que le monde entier oublie leurs pitoyables existences respectives. Mais non. Pas le droit. Un nouvel élan de frustration.

« Nulle part. » répondit-il et il eut envie de ricaner sardoniquement. Mais pourtant, ce ne fut pas un rire qui s'échappa de ses lèvres mais un murmure – qui tenait tout autant du sifflement perfide – presque agressif, synonyme de toute sa colère en cet instant précis : « tu ne me prendrais pas pour un idiot, princesse ? » Le surnom siffle encore plus, semble presque amer et ironique. Ou juste doucereux, oui, doucereux, empli de la tension qui l'habitude, de la frustration qui le définit à chaque fois que ses yeux tombent sur les jolies tâches de rousseur de la bâtarde des Croupton. « Partout. » avoue-t-elle finalement et il se radoucit imperceptiblement, ses poings serrés sortant enfin de ses proches alors qu'il se rapprochait. Cette fois, il ne fit pas un mouvement pour la toucher mais, plutôt, sortit sa baguette et la pointa vers elle. « Vulnera sanentur. » murmura-t-il à trois reprises, au cas où les crocs et griffes de Thaddeus et Oberon aient laissé des plaies trop profondes et trop douloureuses. Il enchaîna par tous les sorts de guérison qu'il connaissait, ceux qu'il avait appris en cours, ceux qu'il avait développé sur le tas pour le bien-être d'Arwen et ceux qu'il avait étudié à la bibliothèque, là encore pour elle. Pour les muscles, les courbatures, les griffures, les hématomes. Finissant de marmonner, il s'avéra satisfait et rangea sa baguette en soupirant. « Mieux ? » demanda-t-il en s'approchant à nouveau, se défaisant de sa veste règlementaire avec habitude. Il fronça des sourcils en faisant la moue, semblant se rappeler de sa peur phobique du contact. « Fais moi confiance. » s'agaça-t-il puis, il lui fit signe d'approcher et drapa ses épaules de sa veste. Il laissa simplement cette dernière lui tomber dessus avant de faire aussitôt volte-face, poussant la porte de la cabine et la laissant ouverte dans son dos sans se retourner, s'étirant paresseusement en faisant de son mieux pour l'occulter, elle et le désir, la colère et la tendresse qu'elle provoquait en lui. Il avait envie de lui parler, envoyer son patronus la réconforter, il avait envie de la prendre dans ses bras et de baiser chacune de ses douleurs, de lui arracher des soupirs contents et des sourires détendus mais non, tout ça lui était interdit. Et bien plus encore. « Tu veux que je parte ? » demande-t-il, lui tournant toujours le dos, se trouvant une fascination feinte pour le carrelage mural.
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MessageSujet: Re: (JUDARWEN) ▽ i'm sorry lover, i'm sorry i bring you down.   (JUDARWEN) ▽ i'm sorry lover, i'm sorry i bring you down. EmptyJeu 3 Oct - 22:46

Elle détestait ses frères. Vraiment. Frêle et fragile jeune fille qui orchestrait sa vie, certes un peu maladroitement, mais s’appliquait à l’écriture de sa partition, la jouant entièrement en demi-mesure. À deux exceptions près. Thaddeus et Oberon. Et Judah. Les premiers car ils éveillaient en elle tant de terreur et de douleur que ce n’en était insupportable pour son petit cœur fragile, pas forcément bien accroché, déjà un peu trop amoché. Le second, lui, était autant le baume à ses maux que le coup de grâce qu’on pouvait lui porter. Comme en cet instant précis où, dans son regard, elle ne lisait que dureté et agacement ; lui donnant l’atroce impression d’être une indésirable, une corvée, un fardeau. Elle aimait tellement Judah qu’elle en venait à se détester elle-même, peut-être même plus encore qu’elle n’haïssait ses frères lorsqu’elle en venait à croiser ce regard-là. Et pourtant, Merlin savait combien elle aurait voulu se montrer forte devant lui. Pour lui. Tout pour lui, juste pour lui. Toutes ses pensées. Tout son cœur. Tous ses rêves. Toute sa vie. Elle l’aimait sans doute trop fort pour ne pas en récolter les pots cassés le moment venu. Sans doute avec maladresse, faute d’entraînement, et une certaine pression, toujours, de se dire qu’il ne pourrait y avoir qu’un lancer gagnant. Ou bien, il lui faudrait se laisser dépérir, de le savoir inaccessible alors qu’elle brûlait littéralement pour lui.

« tu ne me prendrais pas pour un idiot, princesse ? » Elle grimaça de douleur en entendant le surnom qu’il avait attribuer claquer dans l’air humide des toilettes, inhabituellement agressif dans sa bouche, lui rappelant davantage le ton doucereux qu’employaient Thaddeus et Oberon lorsqu’ils venaient finalement s’insinuer dans sa chambre, le soir venu, à Croupton Mansion. Pourtant, la jolie Arwen-Lyanna avait tout de la biche effarouchée, à prendre la poudre d’escampette sitôt se montrait-on trop virulent avec elle ; mais pas avec lui, même si tout son être lui hurlait de prendre de la distance, s’éloigner, au lieu de quoi, elle lui avoua finalement que son corps entier la faisait souffrir. Lorsque ses frères finissaient de jouer avec elle, de se faire les crocs sur sa peau d’opale, elle n’était plus que douleur. Douleur et désespoir, avec l’envie morbide de se jeter du haut de la tour d’astronomie pour priver les fils Croupton de leur jouet favori. Pour qu’ils n’aient plus qu’une poupée de porcelaine fissurée et désarticulée à leur cruelle disposition. « Vulnera sanentur. » La première fois effaça lentement les marques en demi-lune sur sa chair, elle vit les plaies encore sanguinolentes se refermer d’elles-mêmes ; la seconde relégua les striures et brûlures sur son dos au rang de souvenir ; la troisième, enfin, se chargea d’effacer les hématomes, encore rouges qui parsemaient son corps, ici et là, en fonction des fois où les jumeaux avaient pu la pousser trop brutalement pour qu’elle n’aille pas se cogner sur le coin d’un meuble ou autre. Elle laissa Judah et sa baguette voguer le long de son corps, songeant simplement qu’une étreinte de sa part présenterait davantage de vertus apaisantes que les meilleurs sortilèges de guérison. Et dans ces moments-là, elle se haïssait un peu plus de ne pas être capable de surmonter une étrange phobie devenue viscérale. Pas de contact physique. Pas sur elle, encore moins à même sa chair. Thaddeus et Oberon étaient ceux qui l’avaient initiée à cette peur et, étrangement, étaient les seuls privilégiés à avoir le droit de l’y confronter selon leurs humeurs.

« Mieux ? » Elle hocha imperceptiblement la tête, la gorge un peu trop nouée pour laisser s’en échapper un mot. Puis d’esquisser un pas craintif en arrière en le voyant ôter sa veste et se rapprocher. « Fais moi confiance. » Seul un sanglot étouffé pour lui répondre. Elle aimerait, vraiment. Oh oui, elle voudrait pouvoir placer en lui une confiance aveugle et pouvoir lui confier sa vie les yeux fermés, sans le moindre doute. Au lieu de quoi, elle avait des pensées parasites, lui rappelant inexorablement que son cher chevalier en armure n’était rien d’autre que l’éternel acolyte de ses bourreaux. Qu’il n’était que la cage dans laquelle elle devrait se cloitrer tôt ou tard, enfermée dans son amour démesuré et démesurément humain pour lui. Une étrange chaleur qui vint draper ses épaules tandis qu’elle se rendait compte qu’il venait de lui passer sa veste. Dans un geste purement instinctif, et inexorablement idiot selon elle, Arwen s’y nicha davantage, les yeux à demi clos, humant doucement son odeur qui avait imprégné le vêtement. Ce bref contact, qui lui donna une idée de ce qu’elle pourrait éprouver entre ses bras, lui rendit une sérénité encore fragile, menaçant de se briser en mille morceaux à tout instant ; mais quelque chose à quoi se raccrocher tout de même. « Merci. » Un simple souffle, pourtant troublant de par toute la reconnaissance

« Tu veux que je parte ? » Elle écarquilla soudain les yeux, ce qu’il ne put pas voir. « Non. » Un souffle, délicat, bas et doux. Un éclat de voix, aussi musical que du cristal, tandis qu’elle esquissa un pas vers lui, lui tournant toujours le dos. « Reste. » le supplia-t-elle doucement. Puis, une longue inspiration, trois battements de cœur et une morigénération intérieure plus tard, ses doigts sans doute trop fins, sans doute un peu froids, qui vinrent se poser sur son poignet avec, pour seul rempart, la chemise de lin qu’il portait sur lui. Un contact entre eux. Le premier, dont elle était à l’initiative. Elle pouvait en être fière. Mais il n’y avait en elle que la crainte de le perdre malgré tout. Malgré elle. « S’il te plait… » Comme en écho à sa demande précédente, le suppliant de partir, ne voulant pas qu’il la voit dans cet état. Désormais, elle ne voulait plus qu’il la lâche, aussi misérable soit-elle.

Un souffle, un contact, et elle avait déjà envie de plus. Mais, comme toujours, la peur, perfide, était plus forte que tout.
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MessageSujet: Re: (JUDARWEN) ▽ i'm sorry lover, i'm sorry i bring you down.   (JUDARWEN) ▽ i'm sorry lover, i'm sorry i bring you down. EmptyMar 8 Oct - 21:23

Qu'il aurait aimé être dans sa tête ! Juste saisir ses pensées. Une ou deux, pas plus. Un petit extrait, un synopsis, une synthèse, un mot, une phrase. A chaque fois qu'il s’approchait, c'était pareil. Comme si son existence lui était une insulte, comme si elle avait peur de lui. De lui. Lui qui avait été toujours là pour elle, pour l'aider, la soigner, la réconforter. Et elle avait toujours peur. Il le lisait dans son regard comme il lisait en elle. Elle était pour lui un livre grand ouvert dont il connaîtrait déjà les mots par avance. Elle était la chanson qu'il connaissait par cœur, qu'il adorait secrètement, qui tournait indéfiniment dans sa tête. Mais ce n'était pas le genre de chanson qu'on chante à tue-tête. Surtout quand il était Judah et elle était Arwen. Il y avait leurs caractères, déjà. La phobie de l'une, la maladie de l'autre. Et puis Thaddeus et Oberon, Oberon et Thaddeus. Il ne pouvait tirer un trait sur eux, elle ne pouvait les combattre. Mais sa peur restait le pire facteur. Il se sentait monstre, à chaque fois qu'il osait l'effleurer. Une véritable horreur quand il s'approchait et que ses yeux s'agrandissaient de terreur. Que voyait-elle ? A quoi pensait-elle ? Il le savait. Un monstre. Une horreur. Toujours, encore, évidemment. Elle voyait en lui Oberon et Thaddeus. Ils étaient les trois parts d'un tout, d'une entité. Trois chevaliers de l'apocalypse, l'Enfer fait hommes. On ne parlait pas des jumeaux sans parler de Lothbrock – et inversement. Pourtant, il voulait se démarquer aux yeux d'Arwen. Il voulait qu'elle soupire, sourit en le voyant s'approcher ; qu'elle se niche dans ses bras en recherchant réconfort. Mais il savait qu'elle avait peur que ses bras la broient si elle osait s'y inviter, que le couteau se retourne dans sa main et l'enfoncent un peu plus dans la décadence malsaine de Thaddeus et Oberon. Toujours eux.

Elle lui souffle un remerciement, il lui offre une grimace signifiant quelque chose entre la modestie et la gêne. Il préfère se détourner plutôt qu'affronter son regard clair, son regard qui le transperce et l'épingle et le plaque sans s'en rendre compte. Le sait-elle, combien elle le rend fou rien qu'avec ses yeux ? Ses yeux sont de grands disques bleus dans lesquels il se noierait volontiers. On y retrouve des traces de ciel et des traces d'océans. On peut y apercevoir de la douleur, une certaine mélancolie, des pétillements quand elle croit qu'il ne la regarde pas, des étincelles enfin quand elle sourit, quand un rire ose lui échapper.  Et ses yeux sont faits de mille feux. Mille feux qui embrasent littéralement Judah, qui font se réveiller en lui des flammes qu'il ne se connaissait pas. Besoin de la toucher, de la serrer, de la protéger, de la faire oublier du monde entier afin de la garder pour lui. Ca n'a jamais été ça, avec personne. Personne n'a compté comme elle, personne ne comptera comme elle. Comment peut-il seulement établir ses rêves d'avenir, ses rêves tout court, sur une probabilité si minime ? Elle n'acceptera jamais qu'il la touche, Oberon et Thaddeus ne voudront jamais ; et pourtant, il n'y a qu'elle à ses yeux, dans sa tête, dans son avenir, dans ses rêves. Il n'arrive pas à se la sortir de ses pensées – malgré les fiançailles dont sa famille parle depuis qu'il a treize ans, malgré leurs obstacles, malgré la voie à laquelle il se destine où il n'aura le temps pour rien, surtout pour une jolie fille. Arwen a touché son âme de manière irrémédiable et maintenant, pas une seule de ses respirations ne lui est pas destinée. Elle, ou rien. Ensemble, ou pas du tout.

Mais elle ne l'aimera jamais. Il est destiné à la tragédie, à un cœur froid brisé, à un putain de karma qui lui lance, narquois ça t'apprendra à faire chier ton monde. Comment pourrait-elle ? Le syndrome de Stockholm n'existera pas pour leur histoire. Il la pétrifie de peur, de terreur ; elle voit en lui, plus du Thaddeus que du Judah et ça, il en est persuadé. Et puis sa peur phobique – peut-elle seulement aimer ? Sont-ils seulement compatibles, lui dans toute sa brusquerie tactile et elle dans sa peur panique d’être touchée ? Non. Mais rien ne lui semble plus évident que lui et elle, que elle et lui, qu'eux. « Non. » lui répond-t-elle à sa question avec conviction. C'est une question simple et sincère, car il sait que sa présence peut-être insupportable, qu'elle préfère rester seul, que sa vision la dégoûte, qu'il lui est terrible – il le sait de chacun de ses battements de cœur toxiques. Il reste de marbre, pourtant, occultant avec brio son cœur qui gonfle dans sa poitrine. Non. Juste un mot et il s'envole déjà, ses pensées s'enflamment, ses muscles en tremblent presque. Il a envie de se détourner pour le lui faire dire, le lui faire cracher, ces mots lui implorant de rester,. Il veut savoir ce qu'elle pense, ce qu'elle ressent pour lui. Il en a besoin, cela en devient presque obsessionnel – son amour l'était déjà, mais ça... c'est de pire en pire. Il devient fou. Homme passionné enfermé entre quatre murs. « Reste. » Nouvelle envolée lyrique de son palpitant, un infime sourire victorieux qui se glisse sur sa lippe, tandis qu'il regarde toujours avec un désintérêt décroissant la seconde rangée de cabines en face de lui. Reste. Il aimerait l'entendre, encore et encore.

Il reste immobile, elle aussi. Ils n'ont pas besoin de mot, pas besoin de gestes. « S’il te plait… » Il se rend compte seulement, quand il fait un pas en avant, qu'elle le tient. Elle le tient. Ses doigts sont autour de son poignet, l'enserrent avec une fragilité touchante, une hésitation étonnante. Il ne l'avait presque pas sentie faire, entendue s'exécuter. Il reste immobile, de peur de tirer sur son emprise autour de son bras et de peur qu'elle ne s'en échappe, suite à la tension. Ce geste si anodin lui est touchant, étonnant, lui renverse le cœur, le brise, le reconstitue, l'enflamme ; ses joues elles-mêmes se colorent d'un rouge s'intensifiant si bien qu'il finit par se tourner vers elle dans un grincement, les yeux brûlants plantés dans les siens. Toujours le même bleu entêtant, les mêmes éclats attachants et magnifiques. Et sa main autour de son poignet. Ses yeux glissent sur ses joues constellées de tâches de rousseur, le bout de son nez légèrement retroussée, les parenthèses hésitantes près de ses lèvres, sa bouche rose en elle-même, son cou gracile, ses épaules trop frêles, ses bras trop menus, ses doigts autour de son poignet, ses doigts autour de son poignet, ses doigts autour de son poignet. Ses yeux, fauves, se replantent à nouveau dans les siens. Et l'instant d'après, comme si ce petit contact était un signal de départ, il s'est rapproché, ses lèvres se sont écrasées sur les siennes. C'est une passion, une eau furieuse retenue depuis trop longtemps par un barrage. Leurs dents s'entrechoquent sous leurs lèvres scellées, ses mains volent sur ses bras jusqu'à ses épaules, son cou, son visage qu'elles encadrent avec une étonnante douceur, qui contraste avec l'empressement de ses lèvres. Ses pouces veulent détourer ses pommettes : elles ne les écrasent que maladroitement ; ses lèvres veulent se calmer, l'embrasser avec la patience et la tendresse que l'amour mérite : mais elles ne sont que passionnés et furieuses, depuis trop longtemps contraintes à rester sages.
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MessageSujet: Re: (JUDARWEN) ▽ i'm sorry lover, i'm sorry i bring you down.   (JUDARWEN) ▽ i'm sorry lover, i'm sorry i bring you down. EmptyJeu 17 Oct - 6:16

Il l’embrassa brutalement.

Il y avait, dans leur baiser un tel magnétisme, une telle passion, une vigueur déferlante, un irrésistible rapport de force. Elle tentait de le faire reculer, mordilla accidentellement ses lèvres, alors que son corps sombrait doucement et venait, au grand dam d’Arwen, se lover contre celui de Judah. Elle croisa ses mains sur le poitrail de Judah, en laissant ses doigts languides s’agripper à sa chemise. Elle sentit ses bras autour de sa taille, à la serrer à l’en étouffer ; elle en devint brusquement claustrophobe. De l’air. Elle avait besoin d’air. Elle avait besoin de ce vent sur sa peau, inexplicablement rassurant, ne lui rappelant pas tant sa solitude que sa sécurité car, agile, personne ne pouvait l’agripper à part le vent. Le vent, puis Thaddeus et Oberon. Et Judah, désormais. La lumière disparut derrière ses paupières et elle se rendit enfin compte qu’elle avait fermé les yeux. Il y eut un gémissement, ceux-là même qu’elle poussait lorsque ses frères se faisaient trop insistants et venaient parcourir de leurs ongles son corps trop frêle pour ne pas être brisé au moindre mouvement trop brusque. Et elle continuait à tenter maladroitement de le repousser à l’aveuglette, d’éloigner leurs deux corps, pourtant imbriqués l’un à l’autre, terriblement aimantés. « Judah… » parvint-elle à l’appeler tandis que ses lèvres embrassaient les siennes avec violence, les écrasaient avec tendresse. Elle n’en savait trop rien ; tout, dans leur relation, était horriblement paradoxal et avait un goût d’interdit et de malédiction. Soudain, elle sentit, plus vivement que jamais, les étroits barreaux de son cœur se refermer autour d’elle ; elle étouffait. Agonisait en silence. Ne sachant pas vraiment s’il lui fallut s’abreuver à la coupe des lèvres de Judah, à la manière d’un mourant s’abreuvant du sang d’une licorne pour survivre ; ou s’en éloigner alors, pour préserver cette moitié de vie que le baiser aurait emporté avec lui.

Il y eut un autre gémissement qui la fit frissonner : sa voix, étranglée dans le nœud de sa gorge, avait des accents faibles et bas, un timbre brisé et terrifié, la voix d’une gamine écorchée vive, menaçant de s’écrouler dans la seconde. Elle avait besoin de s’éloigner. Judah était en train de violer toutes les lois qui régissaient leurs rapports, permettaient leur relation pourtant vicieuse, déjà à moitié maudite, et pourtant indispensable. Entre chien et loup. C’était la pensée qui la frappait régulièrement lorsqu’elle songeait à lui ; ou même à eux. Eux, un mot qui sonnait si étrangement qu’il en devenait anormalement doux, à la manière d’un songe plaisant qui laisse un goût âpre et simultanément rêveur au réveil. Le Gryffondor apparaissait tantôt comme tendre, tantôt sec et colérique. Il avait pour habitude d’arborer le visage du troisième bourreau lorsque, en réalité, il était avant tout ce héros atypique et inattendu venu panser ses blessures. Il était paradoxal en lui-même et, bien malgré elle, Arwen ne faisait qu’appuyer sur ces points étranges, le poussant jusque dans les tréfonds de ses vices. Tout, en eux, n’était que paradoxe, jusque dans leur baiser. Les lèvres de Lothbrock, s’écrasant sur les siennes, étaient autant sa salvation que son enfer personnel. « Judah… » réitéra-t-elle dans un nouveau souffle, un peu plus fort, entre deux entrechoquements de dents, la voix tremblante, presque apeurée à l’idée qu’il ne s’énerve contre elle et ne se fasse plus virulent. Terrorisée, surtout, par la vision sournoise de Thaddeus et Oberon s’infiltrant lentement sous ses paupières, chaque fois que, dans un mouvement avorté, elle se laissait presque docilement faire l’espace d’un instant.

Elle se raidit. Elle arracha immédiatement ses doigts à la chemise impeccable de Judah et lui lança un regard immonde, un mélange de terreur, d’horreur et de surprise. Elle fronça les sourcils et regarda sa bouche sans rien dire. Puis plissa ses lèvres. « Je… » Sa voix mourut dans l’étau de sa gorge. S’attendait-elle à ce qu’il vienne l’embrasser ? Un peu, peut-être. Y avait-elle pensé, en avait-elle rêvé ? Oui, un peu. Mais, désormais, ses perceptions étaient différentes ; elle considérait ce baiser différemment. Une question qui tournait inlassablement dans son esprit. Pourquoi ? Car, un baiser ne scellait rien, ne garantissait aucun avenir. Acte aussi spontané qu’il était impulsif. Un baiser, c’était quelque chose qu’on donnait du bout des lèvres, qu’on ne pouvait reprendre mais dont on pouvait se détacher. Ou s’attacher. Mais, elle, c’était différent ; un souvenir cuisant, comme ancré au fer rouge sur sa peau, dans sa mémoire. Sa malédiction, l’horreur de sa nature, la rattrapait plus que jamais. Si proche de la fin, du désespoir. « Tu… » bégaya-t-elle doucement ; sans plus savoir de qui il s’agissait, qui était le fautif. Sans savoir, surtout, comment employer un nous aussi nébuleux et chaotique que le leur. Un silence. Deux battements de cœur. Et, enfin, elle éclata en sanglots. Parce que tout volait en éclats. Parce qu’il venait de la condamner à embrasser cette destinée dont elle ne voulait pas d’un simple baiser.

Si elle avait été plus vulgaire dans le désespoir de ses pensées, elle aurait sans doute trouvé quelque chose d’ironique auquel songer. Il ne s’était pas contenté de lui donner un baiser ; il l’avait carrément baisée.
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Harvey S. Potter
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MessageSujet: Re: (JUDARWEN) ▽ i'm sorry lover, i'm sorry i bring you down.   (JUDARWEN) ▽ i'm sorry lover, i'm sorry i bring you down. EmptyMar 22 Oct - 20:05

Il n'aurait jamais dû faire ça. Jamais. Chaque cellule en lui s'agitait et lui criait que c'était une erreur. Tout sa raison lui disait qu'il ne devrait pas car il était Judah et qu'elle était Arwen et qu'elle était Croupton et qu'il était lui. Car son contact – à lui – l'insupportait, qu'elle devait penser qu'il était monstre, cauchemar, l'égal de ses libidineux frères. Il se sentait affreusement mal – une nouvelle pour lui – et dut se faire violence pour ne pas se détacher. Pas si cette fois, ni jamais. Lothbrock était un homme de pulsion et ça, ce n'était un secret pour personne. Il agissait ainsi car l'idée lui avait traversé l'esprit ; il faisait ceci car il avait envie de le faire, point barre. La seule personne pour qui il s'était à jamais réfréné, c'était Arwen. Comment la forcer à quoique ce soit, après tout ? Eternel dernier, c'était toujours lui qui la retrouvait quand elle avait les membres tremblants, ses grands yeux clairs plein d'eau et d'horreur, après que Thaddeus et Oberon lui soient passés sur le corps. C'était toujours lui qui la récupérait à la petite cuillère et toujours lui qui devait panser maladroitement et brusquement ses blessures plutôt que les créer, la marquer comme sienne, admettre cette attirance irrépressible qu'il avait pour la petite sœur naturelle de ses deux meilleurs amis. Mais cette fois, il en avait assez. En fait, il était juste trop similaire à Thaddeus et Oberon pour que leur cheminement de pensée soit si différent. Oh, évident, par bien des points, les trois bruns ne semblaient avoir rien en commun. Après tout, les jumeaux n'étaient-ils pas les détracteurs de la jeune femme et lui, son « sauveur » ? N'était-il pas sensé être doté de raison là où Thadd et Oberon n'était que des monstres, des créatures horribles et hideuses ? Si, il était sensé. Mais pourtant, cette fois-là, son esprit ne se dit pas je dois la protéger mais, avec une pensée étrange par sa similitude avec celle des jumeaux, il ne put s'empêcher de songer elle me doit bien ça lorsqu'il la sentit tenter vainement de s'échapper du baiser forcé qu'il lui infligeait.

La pauvre, après tout. Elle ne semblait être qu'une poupée de chiffon entre les longs doigts fins et les griffes acérés de ses trois bourreaux. Certains maîtrisaient et marquaient son corps ; l'autre prenait un malin plaisir à lui briser le cœur sans le savoir. Aurait-il agi d'une autre manière en se rappelant un instant de sa peur phobique du contact, en sachant enfin sa nature de demi-Vélane, en comprenant qu'elle était probablement très amoureuse de lui ? Non. Il avait juste envie et pendant trop longtemps, ce plaisir lui avait été refusé. Il aurait pu se détester de penser que ce n'était que ce qu'elle lui devait, qu'il avait tous les droits de l'embrasser – après tout ce qu'il avait fait pour elle, tous les sacrifices au nom de l'amour plutôt que de l'amitié – mais non, il ne pouvait pas, il s'aimait trop pour se remettre en question, voyait la situation d'un tout autre angle. Oberon et Thaddeus n'existait plus ou sa phobie ou bien lui sa pudeur des sentiments ; il n'y avait que ses lèvres, les siennes, ses dents, leurs peaux qui se touchaient enfin, sa langue qui essayait de se mélanger à la sienne, lui qui l'agrippait comme pour l'attirer encore plus proche de lui. Toujours plus. Il n'en avait jamais assez, dès qu'il s'agissait d'Arwen-Lyanna Croupton. Elle était sûrement la pire des drogues qu'on aurait pu faire intégrer à un psychopathe. Leurs peaux qui s'effleuraient à travers le tissu et il a le besoin urgent de l'embrasser. Et maintenant ? Ses mains, de ses joues, retournent sur ses épaules, dans son dos, la chute de ses reins, pour la serrer un peu plus contre lui, sourd à ses suppliques, au dégoût qui semble faire frisonner son échine. Rien ne lui importe, si ce n'est qu'elle, qu'elle, qu'elle. Comme toujours, elle est tout ce qu'il voit, elle est tout ce qui le touche, tout ce qui est important. Quelque chose en lui savait que ce qu'il faisait était horrifiant, qu'il réduisait en poussière toutes les minuscules chances qu'il avait amassé avec elle au long de toutes ses années. Mais ses lèvres étaient trop douces et le désir, trop fort.

Finalement, elle réussit à lui échapper, malgré tout, malgré Judah qui avait envie de prolonger ce baiser jusqu'à la fin des temps, malgré ses doigts s'agrippant à son chemisier dans son dos avec force et un certain empressement. Il la regarde sans comprendre, ses pupilles étrécies finissant par s'écarteler pour rendre son œil noir, comme dangereux – surtout quand il capte son œil à elle. Son œil terrifié, son œil tel qu'il l'imagine quand Thaddeus et Oberon la forcent à leurs délires pervers. Il est propulsé des années et des années en arrière, la première fois qu'il avait assisté à une de ces scènes – la première fois qu'il avait vu Arwen et qu'il était tombé sous le charme. Il se souvient de son regard horrifiée quand, tirée brutalement de son sommeil paisible, elle s'était redressée à peine sur son lit alors que les jumeaux revenaient la hanter, dégoûtants petits démons. Judah se remémore de ses yeux roulant dans leurs orbites cherchant point d'ancrage, cherchant secours dans son environnement hostile. Et lui il était là, tombant des nues, incompréhensif, immobile. Aujourd'hui aussi il est figé, à la regarder dans les yeux, regard noir et hostile, clairement agressif. Elle le repousse. Elle ose. Et ce regard qu'elle lui adresse. Comme si il était un monstre. Je t'ai sauvée toutes ces années, a-t-il envie de crier. J'ai fait tout ça pour toi. This is my reward. Voilà sa pensée profonde, sa pensée immonde devant ce regard tout aussi terrible. Elle hésite, balbutie, semble vouloir réciter ses pronoms sous son regard noir qui la transperce de part en part. Désormais, un mètre – autant dire un monde – les sépare et il se sent geler de l'intérieur, il se sent se durcir encore plus qu'il ne l'était déjà. Il vit les larmes rouler sur ses joues et, normalement, il aurait eut l'envie furieuse de les effacer. Or, là, tout de suite, il avait juste envie de les faire éclater à coups de poing. Ceux-ci étaient serrés le long de son corps, prêts à réduire en poussière tout et n'importe quoi quand bien même il n'avait pas disposé d'un tant soit peu de self-control. Juste pour elle. Mais plus pour longtemps. Elle avait les lèvres rouges, nota-t-il – et il vit même la trace rosâtre d'une de ses morsures commencer à s'effacer sur sa peau, juste sous sa lèvre inférieure. Elle était incroyablement belle, de manière empoisonnée. Elle était inaccessible. Comment avait-il pu y penser un quart de seconde ? Vouloir sacrifier son amitié avec les jumeaux pour... elle ?

Sa main fuse et accroche son menton avec une certaine violence, son pouce venant appuyer sur une joue et ses index et majeur sur l'autre. Il l'approche de lui avec brusquerie, jusqu'à ce que leurs nez se touchent presque et que, quand il murmure, son souffle vienne s'échouer sur les lèvres de la jeune femme. « Bonne chance pour la prochaine fois. » dit-il simplement, presque dans un susurrement aigre-doux avant de la relâcher en la poussant avec brusquerie en arrière pour la faire reculer de quelques pas, dans une attitude dédaigneuse et clairement hostile. Autant lui dire qu'il n'ira plus la voir après que les jumeaux aient accompli leurs hideux méfaits et autant lui dire qu'il ne lui adressera plus un regard et autant lui dire que son cœur se serrera à chaque fois que la pensée d'elle l'effleurera et autant lui dire qu'il n'avait jamais pensé que quelqu'un aurait pu être aussi important à ses yeux qu'elle. Il lui adresse un long regard hostile, noir et effarant par son intensité. Il fait passer dans ce regard tous ces sentiments négatifs qui l'agitent, tous ces trucs qui lui courent sous la peau, toute cette haine qui est enfermée à double tour dans son cœur, cette solitude, cette rancune envers le monde, tous ces sentiments qu'elle efface – effaçait – rien que par sa présence. Ce regard qu'il adresse toujours aux autres, à qui n'est pas Arwen. Ce regard contre lequel il veut absolument la préserver – mais cette fois, la frustration est trop grande, la tentation immense, le dégoût omniprésent. Et l'envie de faire mal. L'envie de faire mal car, étonnamment, il sait qu'il a lui-même mal. Il sait qu'il ne le lui pardonnera pas. Il sait qu'il ne se le pardonnera pas.

Son regard s'attarde longuement sur elle puis se détache lentement et maintenant, il ne la regarde plus, il ne la sent plus, il ne la sait plus, il ne la devine plus, il ne la perçoit plus, elle n'existe plus. Il regarde la porte et il s'en approche et il s'en va sans récupérer sa veste car il l'a perdue et sans écouter son cœurs brisé car il n'en a jamais eu.



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