Sujet: Re: LOKIDRIEL ♆ dances with wolves Lun 10 Juin - 20:00
Bien vite les protagonistes se rapprochèrent ; la jolie brunette vint surplomber Greyback, lui offrant à voir son beau sourire et son minois taquin, n'attisant le malaise du jeune homme que l'espace d'une demi-seconde. Rappelons que les convictions de Loki n'étaient en rien ébranlées, et que s'il était loin d'être pudique ou réservé il n'aspirait pas à retomber dans les filets d'une demoiselle. Quand bien même ce n'était pas l'intention de Joy, il préférait autant mettre ses distances afin de se préserver d'une chute accidentelle. Et malgré sa détermination qui semblait infaillible, le Serpentard mit bien vite sa réserve de côté, ne pensant plus qu'à leur amitié naissante qui guidait leurs gestes simples et le rapprochement des corps. La chaleur de la Gryffondor calée contre son buste lui fit le plus grand bien, et ce fut d'un naturel déconcertant – oubliant ses anciens vœux – que Loki encercla sa taille fine d'un seul bras, son regard braqué vers le ciel lorsque sa camarade vint souffler ses promesses : « Compte sur moi pour qu'on ne vienne plus jamais l'éteindre, ta lumière. » Loki, reconnaissant, ne répondit pas. Figeant la beauté de l'instant dans leurs derniers mots qui érigeraient leurs souvenirs communs, s'attelant à profiter de ce moment sans en souiller les contours.
Il eut fallu que le froid ne les rattrape après tout ce temps passé allongés dans la neige immaculée : les rires et les discussions avaient rythmé quelques séquences silencieuses mais sereines, aussi l'instant était agréable jusqu'au moment où leurs corps mordus par le froid ne les rappellent à l'ordre. D'un plissement de nez, Loki esquissa un soupir avant de lever sa main droit vers le ciel, observant d'un œil observateur la blancheur mortifère ayant coloré ses phalanges. « Je crois qu'il va falloir rentrer, si on veut pas finir en esquimau. » Et aussi parce qu'à l'autre bout du château attendait sans doute un enseignant furibond, lequel Loki avait par ailleurs oublié.
Alors ils se remirent en marche, salués par les jappements discrets des loups prenant le chemin inverse, se dirigeant vers la silhouette embrumée du château. Les deux amis continuèrent leurs discussions, insouciants qu'ils étaient et propices à rire de tout et de rien ; ce qui fit le plus grand bien au sombre Greyback s'illuminant sous la voix de Joy. Le jeune loup n'était pas encore prêt, cependant, à accorder en elle toute sa confiance et prenait en cela le recul nécessaire pour ne pas souffrir le jour où elle aussi partirait, où lorsque leur amitié décédera sous le joug de raisons multiples. Cela ne le désengagea en rien de sa bonne humeur, et ce fut ben déçu qu'il arriva devant la porte de retenue qui signait la fin de leur périple. D'un geste sommant la belle à ne pas en franchir le seuil, Loki passa sa tête brune par l'encadrement de porte et tomba nez à nez avec un enseignant fulminant de rage, assis à son bureau. Sa mine pâle vira rouge pivoine lorsqu'il aperçut le Serpentard, claironnant alors de vive voix alors qu'il se leva d'un bond : « INADMISSIBLE ! … insouciants.... de la mauvaise herbe... professeurs... irrespectueux !... » Et tout un tas d'insalubrités scandées avec colère que Loki n'écouta que d'une oreille, lequel se tenait debout sur le seuil et toisait l'enseignant d'un œil presque indifférent. « Jeunes gens, vu l'heure qu'il est, retournez à vos dortoirs ! Votre retenue va être triplée, c'est inadmissible ! » siffla-t-il bougon tandis qu'il refermait la porte avant de s'échapper dans les couloirs sombres, pestant à tout tableau qui voulait l'entendre qu'il n'y avait que de la mauvaise herbe dans cette école. Visiblement imperturbable, le jeune homme se contenta de se tourner vers Joy, et d'une question qui se fit clin d'oeil lui susurra d'une voix suave : « Et bien, t'allumes la lumière ? » fit-il avant d'esquisser quelques pas vers le couloir menant aux salles communes, lorsqu'il avisa le regard circonspect de la belle. « J'te raccompagne à ta tour. Je te dois bien ça après t'avoir poussée dans la gueule du loup. » D'un sourire il l'attend, et en vérité se cache derrière de fausses excuses pour voler ne serait-ce quelques secondes de son temps afin de profiter de sa compagnie.
Mara Weasley
HRIen depuis le : 06/03/2013 Parchemins écrits : 187 Statut : A LOVER? MAYBE. SOMETHING TENDER, ANYWAY. BUT TENDER LIKE A BRUISE; benjen lestrange.
Sujet: Re: LOKIDRIEL ♆ dances with wolves Mar 11 Juin - 17:00
Si, malgré les conseils de Loki, elle avait tendu l'oreille pour écouter les remontrances d'un enseignant furibond, elle s'en désintéressa rapidement, s'acculant au mur derrière elle en pouffant légèrement tandis que le professeur s’égosillait à leur hurler combien Poudlard se porterait mieux s'ils n'étaient pas là, avec leur dédain pour les règles et leur manie de s'en amuser plus qu'à leur tour, poussant l'irrespect jusqu'à l'insolence à ainsi prendre à la dérision jusqu'aux punitions promises par le corps enseignant. « Jeunes gens, vu l'heure qu'il est, retournez à vos dortoirs ! Votre retenue va être triplée, c'est inadmissible ! », feula-t-il avant de tenter une sortie théâtrale réussie à moitié. Joy haussa simplement les épaules, habituée aux promesses de nouvelles retenues comme on s'habituait à un visage familier. Elle se demandait même si elle ne serait pas totalement dépaysée si elle n'écopait pas de quelques heures de colle par ci, par là, chaque semaine. Loki, visiblement autant impressionné qu'elle par le soliloque de leur enseignant, il se tourna vers elle, taquin : « Et bien, t'allumes la lumière ? » Et elle, dans une ultime révérence stupide, de dégainer une dernière fois sa baguette avant de souffler de sa voix un peu rauque : « Lumos. » Le faisceau de lumière, petit mais puissant, éclairait toute la largeur du couloir sur plusieurs mètres tandis qu'elle s'appliquait à ne pas aveugler son camarade. Et de lui accorder un large sourire, fière d'elle. « Satisfait ? », demanda-t-elle de ce ton servile qu'elle avait employé précédemment, dans leur jeu de rôle frivole. Pourtant son regard se fit inquisiteur lorsqu'elle le vit esquisser un pas, tandis que les cachots se trouveraient de l'autre côté du château, ce qu'il remarqua car s'expliqua aussitôt dans un sourire : « J'te raccompagne à ta tour. Je te dois bien ça après t'avoir poussée dans la gueule du loup. » Elle apporta une main à son cœur qu'elle pressa lentement et, la bouche en cœur, s'approcha jusqu'à passer son bras sous celui de son camarade avant de lancer : « Loki Greyback, galant. On aura tout vu. » Mais, bien qu'elle sembla le prendre à la rigolade, elle lui fut reconnaissante de cette petite attention, d'autant plus qu'elle ne rechignait pas à passer davantage de temps avec lui maintenant qu'ils semblaient s'être quelque peu rapprochés des suites de cette étrange retenue qui n'en portait que le nom et avait viré à l'excursion nocturne.
À chacun de leurs pas, un tableau trouvait judicieux de pester contre eux, râlant qu'on vienne perturber leur sommeil pour la deuxième fois de la soirée, ruminant encore à l'encontre du professeur bougon qui ne les avait pas éveillés de la manière la plus douce qui soit et ne s'était fait pardonner qu'en les berçant encore quelques instants de ces lamentations à propos de la jeunesse anglaise qui prenait de plus en plus de mauvais plis avec les années. Durant leur trajet, Joy ne se montra pas véritablement plus expansive qu'à son habitude, se contentant de se cramponner doucement au bras de Greyback d'une main tandis que l'autre maintenait sa baguette droit devant eux et s'attirait les foudres de tous les tableaux du château. Parfois, elle frissonnait sous les courants d'air qui soufflaient dans les couloirs déserts, venant mordre sa peau encore ankylosée par la sensation de brûlure après avoir passé autant de temps étendue sur la neige. Elle nota mentalement une autre bonne raison de porter un jean en toutes circonstances : c'était tellement plus pratique, et elle ne menacerait pas de passer toute la journée du lendemain blottie sous ses couvertures, fiévreuse et fatiguée. Elle tempéra en se disant que ça en avait bien valu la peine, au final. Le souvenir du petit louveteau et du reste de sa meute effleura son esprit et lui arracha un bref sourire attendri tandis que ses yeux vairons continuaient de balayer toute l'étendue du couloir qui semblait ne pas vouloir prendre fin. « Dis, tu vas souvent leur rendre visite ? », demanda-t-elle finalement, brisant le silence presque religieux qui régnait entre eux depuis que leur enseignant s'était volatilisé dans la pénombre du château et confondu dans quelques plaintes à leur encontre. Question innocente qui, peut-être ne trouverait aucune réponse, comme les précédentes auxquelles il n'avait répondu que par un mutisme obstiné ou bien s'était laissé aller à quelque réponse énigmatique qui s'était avéré plus frustrante encore que ses silences. Il y avait l'espoir futile qu'il lui fasse assez confiance pour la ramener là-bas, oublier à nouveau tous ses problèmes, s'imprégnant de ce monde sauvage en paix avec la nature et de la présence étrangement rassérénante de Loki.
Finalement parvenus devant l'imposant tableau de la Grosse Dame, Galadriel se détacha, presque à regret, de lui. Elle s'approcha du portrait, encore ronflant de sa voix suraigüe, insupportable à l'oreille. « Vif d'or. », lança-t-elle, de manière intelligible, élevant doucement le ton, pour éveiller le tableau. Celle-ci ouvrit un œil, avisa la Gryffondor puis bougonna quelques secondes, rechignant d'abord à s'ouvrir. « Vif d'or. », répéta-t-elle, plus pressante, passablement agacée par le comportement de la Grosse Dame. Le portrait céda enfin et glissa lentement jusqu'à laisser apparaître la salle commune de Gryffondor, chaude et accueillante où Joy ne désirait plus que s'y pelotonner avec plaisir. Elle se tourna vers son camarade Serpentard avant de poser un doigt complice sur ses lèvres mutines. « Si tu pouvais garder le mot de passe pour toi, ça m'arrangerait. », souffla-t-elle en écho à la demande qu'il lui avait itéré – quoique bien plus froidement – tout à l'heure, l'intimant de mettre sous silence ses aveux à propos de son statut de chef de la meute Greyback. Elle se retourna totalement vers lui après avoir jeté un regard circonspect vers la porte encore ouverte, s'assurant que le portrait ne se refermerait pas aussitôt. « Bon, eh bien, c'est ici que nos chemins se... », commença-t-elle, comme à regret, songeant que la nuit s'annonçait terriblement ennuyeuse maintenant qu'elle avait vécu tant d'émotions fortes durant la soirée. Mue par une impulsion soudaine, hautement désapprouvée par le corps enseignant et le règlement de l'école, elle lui demanda pourtant, presque hésitante : « Tu veux entrer ? » Histoire de prolonger pour encore quelques instants cette soirée bien encourageante pour leur amitié naissante. Face à l'hésitation du Serpentard, la Grosse Dame intervint soudain : « Bon, vous entrez, oui ou non ? J'aimerai dormir, moi. » Et, d'un léger sourire, elle l'enjoignit à accepter.
Invité
Sujet: Re: LOKIDRIEL ♆ dances with wolves Mar 11 Juin - 18:51
A la réplique amusée de Joy lui faisant part de sa pseudo galanterie, Loki haussa les sourcils non sans un large sourire charmeur mais se garda bien de lui avouer la pensée intéressée se glissant derrière le geste. Qu'importe qu'il ne puisse voler que quelques minutes de plus auprès de la Rouge, elles lui étaient précieuses et valaient bien une petite entourloupe de mauvaise foi. Il y avait bien longtemps que le Serpentard ne s'était guère senti aussi bien, ses derniers bons souvenirs remontant à Noël où il formait encore avec Ange un couple qu'il pensait idyllique et qui lui valut de lui alléger le cœur. Las. Depuis quelques temps les ténèbres le rongeaient de l'intérieur, et il eut fallu que Joy arrive pour le délivrer de ses chaînes. Alors quitte à inventer quelques bobards et à feindre la galanterie pour retarder l'échéance de la froideur de ses geôles et mieux profiter de la chaleur de son amie, alors soit. Ainsi traversèrent-ils le dédale des couloirs tout en ignorant les tableaux bougons se cachant sous cape, lesquels amusèrent tout de même Loki : si on qualifia maintes fois le jeune loup d'être d'une humeur exécrable, ces peintures sur toile étaient finalement bien plus acariâtres qu'il ne l'avait jamais été. Oui décidément c'était une magnifique soirée, quoique son corps encore endolori par le froid ne sembla pas partager le même avis. « Dis, tu vas souvent leur rendre visite ? » Le bras de la demoiselle sous le sien, le brun ténébreux plongea tout de même ses mains dans ses poches sans même se rendre compte du rapprochement tacite entre eux : un naturel déconcertant avait brodé leur nouvelle relation, et rien qu'elle ne fasse ni ne dise ne semblait attirer les foudres de Greyback. Lui qui pourtant ne se gênait guère pour fustiger ses camarades au moindre pas de travers recouvrait une simplicité déconcertante, rendant ses envies de brutalité frugales et minimes. « Au minimum une fois par semaine. » avoua-t-il non sans figer son regard mordoré sur le sol. Pensif il ne laissa pourtant aucune fioriture percer sa bulle : ce soir il n'y avait que Joy. Et lui. Le monde n'était que spectre et rien ni personne ne pouvait le sortir de son bien-être. Sauf peut-être l'arrivée à bon port, juste devant la salle commune des Gryffondors qu'il vint maudire intérieurement.
Car ce fut à contre cœur qu'il la laissa s'approcher du tableau endormi, conscient que l'épopée se terminerait ici et que demain serait un autre jour. Le jeune loup esquissa néanmoins un bref sourire, aussi faux que son pseudo contentement de la laisser rejoindre son dortoir, lorsqu'il croisa le regard malicieux de Joy tentant de réveiller la Grosse Dame. Rendors-toi pria le loup à l'autel de sa naïveté pourtant touchante, quoique sans succès. La Dame en rose ouvrit un œil, puis deux, étira sa mâchoire en un bâillement retentissant et daigna enfin ouvrir un passage vers la salle commune. Loki réprima un grognement d'insatisfaction, toujours caché derrière son masque presque aimable. Un bouclier pour ne pas que la Gryffondor ne lise sur ses traits les derniers émois de la déception ; il ne voulait pas qu'elle le taquine à ce sujet comme il craignait paraître déplacé. Après tout, leur relation avait été balisée de bien des obstacles et rien ne prédestinait Joy à ressentir un ersatz de cette même frustration au moment de leur au revoir. Aussi le Serpentard esquissa un pas en arrière, puis deux, les mains plongées dans les poches, le cheveux en bataille et la chemise tâchée : il était loin d'être un prince charmant. Lui, c'était plutôt le loup qui se fichait bien des bonnes fées. Mais il avait tout de même du bagout, beaucoup. Un peu rustre et totalement sauvage.
« Tu veux entrer ? » L'invitation lui fut si impromptue qu'il en demeura interdit, de telle sorte qu'il se sentit légèrement stupide. Réagis ! lui scandait une voix intérieure, probablement celle de la Raison (ou celle qui ne se manifestait jamais). D'un regard coulant sur l'ouverture du mur, il tenta de déceler quelques éléments de la Salle commune, curieux qu'il était, lorsque d'une main passée dans ses cheveux hirsutes il témoigna malgré lui de sa nervosité. « Heu... » Ah, belle réaction. Vraiment. Ce n'était pas réellement étonnant qu'on le qualifiait de don juan par intermittence ; son charisme écrasant semblait s'ébranler dès lors qu'une situation avec la gent féminine lui échappait des mains. C'était pourtant bien le souhait qu'il s'était empressé de faire quelques secondes auparavant : demeurer encore avec Joy, quitte à passer une nuit blanche à parler de tout et de rien. Surtout de rien. Il en avait besoin. « Bon, vous entrez, oui ou non ? J'aimerai dormir, moi. » La Grosse Dame l'extirpa de ses pensées, et comme ces dernières s'envolèrent Loki se hâta de réagir avec spontanéité. Ni une ni deux, le jeune Greyback entra dans la salle commune, faisant fi cette fois de la galanterie qu'il n'avait jamais eue ( du moins peu ou proue) : il pénétra la pièce avant la demoiselle.
Le rouge chatoyant et la flamboyance de l'or baignèrent la pièce seulement illuminée par le feu ronronnant dans l'âtre. Loki s'avança sur les lieux sans jamais avoir le sentiment de profaner le sol qu'il foulait des pieds, lui le Serpentard. Ce fut au contraire d'un regard curieux et dépourvu d'a priori qu'il darda chaque objet, chaque meuble, passant de temps à autres sa main sur les bibelots, accrochant ses yeux mordorés sur le panneau d'affichage. Enfin l'appel de la chaleur crépitante fut la plus forte, et d'un pas décidé voilà qu'il s'approcha de l'âtre comme il avança ses mains glacées. « C'est moins glauque que chez nous. » Euphémisme. D'aucuns se complaisaient dans l'humidité sombre des vipères, mais leur salle trop agressive n'avait jamais réellement plu à Loki ; lui qui aimait les grands espaces ne pouvait pas cautionner la rudesse de leurs cachots ni l'air aqueux suintant de par les murs. Un nouveau regard alentours, et ses pupilles accrochèrent le canapé qu'il investit bien vite : ainsi allongé de tout son long, Loki poussa un soupir de soulagement alors qu'il ferma les paupières, mains glissées sous sa nuque. « Dire que j'ai failli aller à Gryffondor, t'imagines. J'aime le rouge. C'est guerrier. » Ou sanguinaire, au choix. Question de point de vue.
Mara Weasley
HRIen depuis le : 06/03/2013 Parchemins écrits : 187 Statut : A LOVER? MAYBE. SOMETHING TENDER, ANYWAY. BUT TENDER LIKE A BRUISE; benjen lestrange.
Sujet: Re: LOKIDRIEL ♆ dances with wolves Mer 12 Juin - 16:52
Lorsque le tableau se referma sur Joy, la Grosse Dame ronflait déjà, doucement. D'un œil à la fois curieux et amusé, elle observait Loki survoler du regard la salle douillette, rouge et or, la cheminée qui crépitait toujours ainsi que les photos chatoyantes épinglées çà et là sur les murs. Elle se perdit un instant dans la contemplation des clichés, mettant en scène, chaque fois, différents protagonistes qui n'avaient, comme seul point commun, d'avoir fièrement arborer les couleurs de Gryffondor. Deux photographies l'une à côté de l'autre illustraient les deux précédents Ordre du Phénix, souriant et riant au nez de l'appareil, en dépit de la peur qui régnait à l'extérieur durant leurs époques. Sur le second, elle en reconnut la plupart des membres, pour être de sa famille ou des amis des Weasley. Au-dessus de la cheminée, on avait déposé quelques images, représentant plusieurs équipes de Quidditch de Gryffondor, sans distinction des générations, jusqu'à l'actuelle où Joy, tout sourire, passait son bras autour des épaules de sa cousine Abigail. À côté, le sourire de trente-deux dents de son père, dont elle avait visiblement hérité, trouva un écho dans celui qu'elle esquissa au même instant. Soudain, son regard se reporta de nouveau sur Loki, arquant un sourcil amusé en le voyant prendre ses aises, sa nervosité passagère s'étant d'ores et déjà envolée depuis qu'il avait profané cette salle commune alors que son blason jurait fortement avec les couleurs arborées ici. Il s'approcha du feu de cheminée, tendant ses mains en avant jusqu'à ce que les flammes ne viennent les réchauffer. « C'est moins glauque que chez nous. » Elle eut un rire sous cape, approuvant silencieusement le commentaire pour être entrée la salle commune des Serpentard quelques années auparavant, poussant le vice jusqu'à pénétrer dans une pièce qui lui était strictement interdite dans l'unique but de déposer quelque dernière invention de son père aux pieds des escaliers menant aux dortoirs. L'humidité régnait dans les cachots, autant que le mot d'ordre semblait avoir été à l'image de leur fondateur : froid et austère ; bien qu'elle n'en fut pas intimidée, elle s'était tout à coup sentie mal à l'aise et avait songé que, si par malheur – ou plutôt : par une erreur monumentale de la part du Choixpeau –, elle avait été envoyée chez les vipères, elle aurait tôt fait de dépérir dans un environnement qui lui paraissait hostile. Aussi, le fustigea-t-elle d'un regard presque navré, compatissant – quoiqu'un brin amusée également – à son malheur d'être contraint à passer toutes ses nuits là-bas tandis qu'elle se prélassait allègrement dans le confort de sa propre salle commune.
Il investit rapidement le canapé, s'y allongeant de tout son long, comme le pacha qu'il aurait voulu être, peut-être. « Dire que j'ai failli aller à Gryffondor, t'imagines. J'aime le rouge. C'est guerrier. » Elle arqua aussitôt un sourcil ; ce soir, elle entrevoyait bien des facettes du jeune Greyback qui lui étaient jusqu'alors restées mystérieuses. Le détaillant de la tête aux pieds, paupières entrecloses, mains derrière la nuque, semblant plus apaisé que nerveux alors qu'il était en terrain « ennemi », Joy s'étonna de ne pas songer qu'il détonnait parmi les tentures de rouge et d'or, qu'il aurait pu s'intégrer dans le paysage si son horrible cravate n'était pas là pour rappeler son appartenance aux serpents. S'affalant dans un fauteuil juste en face du sofa dans lequel il s'était coulé, elle étendit ses jambes jusqu'à les poser sur les cuisses de Loki tandis que son regard vairon s'attardait sur les deux escaliers qui menaient aux dortoirs. « Maintenant que tu le dis, c'est vrai que nos couleurs auraient très pu bien t'aller. », souffla-t-elle, taquine avant d'aviser le bout de tissu autour de son, éternellement mal noué – on ne changeait pas les bonnes habitudes, après tout –. Elle continua, faussement arrogante, quoique le sentiment de patriotisme ne fut en rien factice : « Je t'aurai bien appris à faire un nœud de cravate correct, on a de la prestance, nous. » Rien à voir avec les sang-purs de Poudlard qui se pavanaient dans les couloirs, la tête si haute qu'ils manquaient de se décrocher la mâchoire à chacun de leurs pas, voulant se donner quelques airs supérieurs qu'on considéra plutôt, du moins chez les Gryffondor, comme snobinards. Les lions, eux, malgré leur fougue et leur tempérament de feu – bien souvent, tout du moins –, s'appliquaient néanmoins à faire honneur à leur maison et, s'ils ne s'affichèrent pas de la même façon que leurs congénères verts et argents, on ne rechignait pas à avoir une tenue présentable lorsqu'il s'agissait de défendre son blason. Elle apporta un doigt songeur à ses lèvres pâles qu'elle tapota avec langueur, semblant réfléchir. « Et puis, on aurait été qu'à un dortoir l'un de l'autre. Ça aurait pu être plus simple pour quelques escapades nocturnes comme celle-là. » Ou pour d'autres choses, comme du temps où ils avaient été ensemble, songea-t-elle tandis que ses yeux se noyaient dans les flammes qui continuaient de ruminer dans l'âtre. Un instant, elle se demanda comment aurait évolué leur relation si Loki avait plutôt engrossé les rangs de Godric, plutôt que ceux de Salazar ; s'ils auraient été amis, amants, ou simples camarades passablement indifférents l'un à l'autre. En tout cas, s'ignorer pendant trop années aurait été bien plus ardu, pour l'un comme pour l'autre, à devoir cohabiter ensemble pendant six ans et se retrouver par trop souvent trop près l'un de l'autre pour pouvoir réellement faire fi de leur existence mutuelle. « M'enfin, ça n'aurait pas été très bon pour nos points. Déjà que les autres veulent m'étriper pour leur en faire perdre à tour de bras. », fit-elle en haussant les épaules, l'air détaché alors que l'envie de remporter la coupe des maisons demeurait tenace, au moins pour empêcher Serpentard de s'en emparer. « Et alors, pourquoi t'as pas été envoyé à Gryffondor ? », demanda-t-elle finalement, tandis qu'elle revenait dans cette réalité où ils n'arboraient pas tous deux les mêmes couleurs.
Malgré le feu de cheminée, elle frissonna, bien que ses membres ne soient plus ankylosés par le froid, elle sentait sa peau être parcourue de quelques frissons qui venaient mordre sa peau. Ôtant ses jambes de Greyback, elle se releva lentement. « Je reviens. », fit-elle simplement avant de grimper les marches menant à son dortoir deux par deux. Poussant lentement la porte, elle pénétra dans la pièce engloutie par la pénombre. Quatre lits, plantés contre les murs, l'un face à elle, un autre en angle droit avec la fenêtre, un troisième presque accolé à la porte, le dernier parralèle à elle, lui faisaient face. Elle n'avait apparemment réveillé personne, ce qui tenait de l'exploit. Une respiration sifflante dominait celles, qui, douces, régulières, murmuraient jusqu'à ses oreilles. Ses camarades de chambre dormaient. Elle se dirigea vers le lit près de la fenêtre, le seul encore vide de corps chaud et endormi. Un rayon de lune jouait dans ses mèches d'ébène tandis qu'elle tirait sans ménagement la couette bordant encore le matelas et d'ôter avec bonheur ses chaussures, les jetant sans considération contre le mur. Une des filles leva soudain la tête et ânonna : « Oh, Joy, tu fais encore le mur ? » Si l'autre n'était pas autant fatiguée, certainement qu'elle aurait entendu un reproche dans sa voix pour, comme elle venait de le remarquer auprès de Loki, sembler mettre assez de bonne volonté afin qu'on finisse par compter les points des lions dans le négatif. « Mais non, j'allais danser de la salsa. », ironisa-t-elle dans un chuchotement. Et, tout second degré endormi, sa camarade replongea dans son oreiller en répondant vaguement quelque chose de totalement intelligible. Aussitôt, Joy s'empressa de quitter son dortoir, descendant rapidement les marches après avoir soigneusement refermé la porte et, ayant passé la couette autour de ses épaules, sans crier gare, imprévisible jusqu'au bout, sauta littéralement sur Loki.
À présent à califourchon sur le Serpentard encore allongé sur le sofa, elle s'empara du bout de tissu autour de son cou, le détacha avant de faire passer un pan au-dessus de l'autre, et de répéter l'opération jusqu'à lui nouer – enfin – correctement sa cravate. « Et voilà ! », s'exclama-t-elle, fière d'elle, les poings sur ses hanches, admirant son travail. « Allez, tu vas faire des ravages, comme ça. », le taquina-t-elle avant de lui pincer la joue, à la manière d'une mère abusive sachant que, pour l'avoir fait précédemment dans la soirée – à un moment qui, pourtant, semblait remonter à une éternité – il n'apprécia pas ce geste, et de lui dédier un vague sourire amusé, penchée au-dessus lui. Elle se doutait qu'il ne chercha jamais à plaire à la gent féminine, encore moins depuis les deux ruptures qui s'étaient plus ou moins enchainées, mais n'en fit qu'à sa tête, néanmoins. Plus le temps passait, moins elle mesurait ses paroles et les répercussions qu'elle pourrait avoir sur son camarade. Leur complicité lui avait soudain sauté aux yeux et elle n'estima plus devoir prendre gare à chaque mot qu'elle employait par peur de le froisser ou pire encore de l'énerver. À présent, elle se jugea assez proche de lui pour qu'il comprenne qu'il n'y avait pas matière à sortir de ses gonds lorsqu'elle ne faisait que plaisanter. « Pas que je n'aime pas l'attitude débraillée rebelle de d'habitude, hein. », ajouta-t-elle, plus mutine, un sourire presque angélique ourlant ses lèvres. Puis, réalisant finalement où elle se trouvait, bien que n'affichant aucun trouble qui vint néanmoins quelque peu altérer la lueur de son regard, et sentant à nouveau un frisson parcourir sa nuque puis ses jambes à moitié dénudées, elle termina faussement autoritaire : « Bref, tu bouges ? J'ai froid. », expliquant implicitement qu'elle ne désirait que les couvrir tous deux de sa fidèle couette pourpre pendant qu'ils pourraient bavasser le reste de la nuit, oubliant d'ores et déjà qu'elle l'empêchait presque du moindre mouvement, installée comme elle l'était sur lui, ne montrant pas la moindre gêne, de surcroît. Pourquoi se gêner, après tout ? Ils avaient déjà été plus intimes que ça. Et puis, ils étaient proches, maintenant. Amis. Elle eut un doux sourire mystérieux lorsque le mot effleura son esprit et s'y répéta, délicieuse ritournelle. Oui, amis.
Invité
Sujet: Re: LOKIDRIEL ♆ dances with wolves Mer 12 Juin - 18:23
L'instant avait beau se prêter à la tranquillité, Loki ne put s'empêcher de tiquer à la boutade de Joy, tout susceptible qu'il était. Ayant grandi à la confluence de l'arrogance et de l'humilité, si le jeune homme se fichait bien de ce que les mauvaises langues purent penser de lui il n'était pas à l'abri de quelques réactions en règle dès qu'on vint attaquer son égo. Aussi lorsque la Gryffondor vint sous-entendre qu'il manquait de prestance – fait qui n'était pas illégitime lorsque l'on jaugeait de sa tenue débraillée – Loki la darda de haut en bas, haussa les épaules d'une superbe et réelle indifférence avant de souffler un « Snobinarde. » embrassant la taquinerie autant que l'attaque. Peu lui importaient les jugements portés à sa personne, et quel intérêt de plaire s'il n'était pas lui-même. Lui se complaisait avec ses cravates défaites, ses chemises froissées, ses mains terreuses et ses brûlures marquant sa peau. Le brun ténébreux ne souffla pas toutes ses pensées, conscient que la délicatesse de Joy équivalait au moins la sienne. Alors il laissa couler, ne s'en préoccupa guère d'avantage, et écouta d'une oreille apaisée la suite de son soliloque : « M'enfin, ça n'aurait pas été très bon pour nos points. Déjà que les autres veulent m'étriper pour leur en faire perdre à tour de bras. » « Disons qu'au moins, en étant à Serpentard je mets nos Maisons à égalité. » susurra-t-il de sa voix suave, un sourire satisfait au coin des lèvres. Sa seule satisfaction était en effet d'enfreindre les règles à défaut de ne pouvoir se dérober à toutes : une bien maigre consolation qui pourtant faisait toujours son petit effet sur le jeune loup avide de liberté. Quelle étrange manie par ailleurs que celle de la vénérer à son autel païen, tout téméraire et courageux qu'il était, lui qui portait pourtant le blason des vert et argent. Un détail à ses yeux de loup indifférent à la guerre des Maisons, un prestige ou un défaut selon la couleur de cravate de ses camarades. « Et alors, pourquoi t'as pas été envoyé à Gryffondor ? » Loki rouvrit les yeux sur le plafond ; rondes et pleines, ses pupilles contournèrent le gros œuvre des pierres grisâtres sans vraiment s'y attarder. Tendant l'oreille au crépitement du feu qui accompagna sa légère torpeur, le brun y réfléchit à deux fois, hésita, se plongea de nouveau dans une superficielle introspection, puis enfin répondit avec détachement : « Je sais pas. » avoua-t-il en arquant les sourcils, se posant réellement la question pour la première fois. « Peut-être parce que... j'ai l'esprit de groupe, mais pas avec vous. » Voilà qui avait le mérite d'être clair, sans doute même avait-il été un brin trop tranchant dans ses aveux : Loki confiait sans regret n'éprouver aucune solidarité concrète avec les sorciers, préférant sa solitude dans les murs de Poudlard. « Et puis quoi, on va se faire la guerre pour une couleur de cravate ? Est-ce qu'un daltonien se retrouverait dans l'histoire, je me le demande. » Sa réplique avait beau se broder de quelque timbre amusé, le jeune homme n'en pensait pas moins. Finalement sa franchise abordait parfois les bons angles de vue, souvent ignorés par les protagonistes.
La conversation à ce sujet se stoppa ici, peut-être était-ce par sagacité que Joy décida de l'interrompre à cette tournure comme elle promit au Serpentard de revenir assez tôt, sautant littéralement de son fauteuil. Loki la darda quelques secondes seulement d'un œil perplexe avant de se souvenir du temps lointain où ils avaient formé un couple : il se remémorait les élans spontanés de la Gryffondor, ces mêmes emportements qui l'avaient charmé à l'époque et engagé à lui faire la cour. Aussi il reposa bien vite sa tête brune contre l'accoudoir, réagissant sereinement au geste inattendu de Galadriel comme si tout fut normal. Ce fut par contre son retour qui le surprit d'avantage, lui qui avait clos ses paupières et s'était laissé bercer par le chant flamboyant du feu : une masse – quoique légère mais toujours impromptue – s'abattit sur lui et Loki dut bien admettre sa surprise lorsqu'il la darda de ses pupilles dilatées par l'étonnement. La jeune fille se trouvait calée sur lui, ne rougissant ni de l'approche ni de l'ambiguité de ses gestes. Le jeune Greyback n'eut pour réponse qu'un tout autre réflexe ; il sentit sa nuque se raidir et sa tête semblait vouloir s'enfoncer dans l'accoudoir. Attitude certes idiote mais qu'il ne sut refréner, témoignant au passage de la force de son subconscient : car après tout si la demoiselle n'avait pas été à son goût, jamais Loki n'aurait tissé cette réaction défensive face à la beauté ennemie. S'il se braquait de façon involontaire ce n'était nullement pour brandir en étendard la manifestation de sa réticence, mais bien pour se préserver d'une éventuelle 'chute' accidentelle. Et quelle chute que de se sentir attiré par le sexe faible, qui n'avait de faible que de nom.
« Et voilà ! Allez, tu vas faire des ravages, comme ça. » Il se détacha bien sûr de ces doigts oblongs cherchant à lui pincer les doigts, grommelant sommairement un : « J'ai pas l'intention de faire des ravages. » Bien sûr la réplique glissée sur les lèvres du râleur n'était qu'une question de principe et non pas d'affirmation : si Loki Greyback eut voulu plaire décemment et éhontément à la gent féminine, au moins se donnerait-il la peine de se coiffer le matin autrement que d'un geste de la main. Légèrement agacé, quoique ruminant par bon plaisir, le jeune homme tenta de se défaire aussitôt de son nœud de cravate, l'enserrant plus qu'il ne dénoua le bout de tissu, visiblement étranger à l'exercice. Et au-dessus de lui trônait en maîtresse des lieux la pétillante Joy, fière amazone clamant son triomphe sur le mâle dominé. Cette complicité se muant en boutades écarta bien vite le malaise de Loki, lequel en oublia leur position équivoque puisque trop concentré sur ses doigts malhabiles se défaisant ce maudit nœud lui faisant bien des misères. « Pas que je n'aime pas l'attitude débraillée rebelle de d'habitude, hein. » « Ah ouais ? J'croyais que vous aimiez seulement ce qui avait de la prestance, vous. » souffla-t-il en référence à ses dires précédents, une sourire narquois au coin des lèvres malgré son regard toujours affairé sur sa cravate. « Bref, tu bouges ? J'ai froid. » « Hmm ? Ah oui. » L'instant fut fugace : les mains de Loki se posèrent sur les hanches de la demoiselle, et d'une force s'alliant à la vivacité, il la leva pour mieux se dégager de son étreinte avant de la reposer à ses côtés. Sans doute que quelques jeunes hommes auraient pu profiter de la situation, et bien sûr que le Serpentard n'aurait guère fait exception à la règle du temps où leur idylle eut été encore vivante, mais son esprit semblait avoir bloqué depuis quelque temps sur les plaisirs du flirt et la beauté des femmes.
Alors il se redressa à son tour, accepta un pan de couverture, et comme il figea son regard sur la cheminée laissa un silence planer au-dessus de leurs têtes. Plus sérieux que les précédents, à l'instar des mots glissants subitement sur ses lèvres : « Pourquoi tu m'as jamais détesté ? » La question tomba comme un couperet, dense et profonde elle pouvait se lire dans l'alcôve de son regard posé sur l'âtre de la cheminée. « Je veux dire... Ton oncle et mon père, enfin tu vois... Et ça t'a pas empêchée de vivre une histoire avec moi. » Décemment, plus il prenait du recul, moins il comprenait.
Mara Weasley
HRIen depuis le : 06/03/2013 Parchemins écrits : 187 Statut : A LOVER? MAYBE. SOMETHING TENDER, ANYWAY. BUT TENDER LIKE A BRUISE; benjen lestrange.
Sujet: Re: LOKIDRIEL ♆ dances with wolves Jeu 13 Juin - 17:13
« Snobinarde. » Elle haussa les épaules, sourire indolent au bord des lèvres. « Susceptible. », répondit-elle, empruntant son ton indifférent, se jouant de son ego éraflé comme il s'évertuait à continuer d'ériger quelque barrière entre eux. Reprenant néanmoins son petit discours, imperturbable, elle eut une conclusion presque mélodramatique, se lamentant dans un sourire que ses camarades auraient tôt fait de se charger de son cas si elle ne consentait pas à s'assagir un tant soit peu, au moins pour éviter de faire perdre des points plus vite qu'eux ne parvenaient à en gagner. « Disons qu'au moins, en étant à Serpentard je mets nos Maisons à égalité. » Sourire satisfait au coin des lèvres, Loki demeurait emprunt de cette nonchalance charismatique qui le caractérisait si bien ; elle le darda intensément, d'un regard amusé, lui reconnaissant bien volontiers ce même tempérament qui leur valait d'autant exécrer les règles qu'ils se fichaient bien des répercussions lorsqu'elles étaient réprouvées. Comme si une heure de retenue, à recopier quelques lignes de leurs plumes, agressive ou emportée, finirait par leur faire entrer dans le crâne qu'ils devraient penser à respecter un tant soit peu le règlement, sous peu que Poudlard ne s'effondre sous les bêtises de l'un ou de l'autre. Sa question, l'interrogeant sur le pourquoi de sa répartition à Serpentard, sembla trouver un écho suffisamment intrigué en lui pour qu'il ouvre finalement les yeux, semblant se prêter à une réflexion relativement intense pour formuler une réponse convenable. « Je sais pas. » Ou pas. Néanmoins, il ne s'arrêta pas là, voulant chercher, peut-être, une raison quelconque, suffisamment bonne pour expliquer que la maison de Godric ne fut pas le choix final du Choixpeau ; car, après tout, on lui avait suffisamment rabattu les oreilles avec cela durant sa tendre enfance : le Choixpeau ne se trompait jamais. « Peut-être parce que... j'ai l'esprit de groupe, mais pas avec vous. » Elle s'enfonça plus profondément dans les coussins moelleux du fauteuil qu'elle avait investi, poussant un très léger grognement, se sentant subitement exclue, étrangère, indésirable, comme lorsqu'elle avait pénétré ce temple sacré qu'était la clairière dans laquelle le jeune homme s'était prélassé en compagnie des loups et que ce sentiment de venir profaner le lieu l'avait clairement traversée. « J'suis sûre que tu l'aurais eu, au final, l'esprit de groupe, en venant chez nous. », bougonna-t-elle presque. Elle en était cependant persuadée : si la loyauté était un trait qu'on reconnaissait généralement à Poufsouffle, les Gryffondor désiraient autant la prôner que les blaireaux, pour leur noblesse d'âme remarquable et, les lions jugeaient qu'aucune autre maison ne pouvait s'avérer plus soudée entre ses membres car, Gryffondor avait été le berceau de bien des amitiés les plus solides, avait abrité des secrets, des espoirs et des rêves. Le Choixpeau n'a jamais tort, se répéta-t-elle laconiquement. Ainsi, on ne prédestinait aucunement Loki à cultiver cet esprit de groupe qui, visiblement, semblait lui faire défaut lorsqu'il s'agissait des sorciers. Très bien. « Et puis quoi, on va se faire la guerre pour une couleur de cravate ? Est-ce qu'un daltonien se retrouverait dans l'histoire, je me le demande. » Sa première réaction fut de froncer les sourcils mais le rire, traitre, finit par s'extirper de sa gorge pour venir flotter dans les airs, aériens, avant de se répercuter contre les murs accueillants. Pour autant, si elle ne fut pas imperméable à la plaisanterie, elle se refusa néanmoins à revoir son jugement. Sa rancœur envers les Serpentard était encore trop tenace. Éternelle, sans doute. Bien qu'il fallut toujours une exception pour confirmer la règle.
Sitôt redescendue des escaliers après être allée chercher une couette, sitôt avait-elle sauté sur un Greyback aux yeux encore entreclos, surpris, très certainement, par l'initiative incongrue mais fut totalement aveugle au bref malaise qui s'empara de son camarade, ostensiblement raidie depuis qu'elle avait pris place littéralement sur lui, une jambe de chaque côté de ses hanches, lui attachant bien malgré lui la cravate et lui promettait que, dans pareille tenue, il n'aurait aucun mal à faire céder bon nombre de jeunes filles sur son passage. Un râle pour simple réponse, bougon, qui ne fit qu'arracher une moue amusée au coin des lèvres de Joy, autant qu'elle posa sur lui un regard faussement exaspéré. « J'ai pas l'intention de faire des ravages. » Néanmoins, elle n'insista pas, estimant qu'il n'en valait pas la peine lorsqu'elle le savait au moins aussi buté qu'elle et avait découvert durant la soirée, quelque fêlure bien caché depuis que deux blondes bien particulières s'étaient envolées, sitôt arrivées dans sa vie. Le voyant finalement tenter de se défaire du bout de tissu, elle vint taper sur ses doigts, doucement, à la manière d'une mère expliquant à son enfant que ce n'était pas une chose à faire et de pousser un : « Hey ! » désapprobateur tandis qu'il continuait de batailler contre la cravate – et que la cravate était en train de gagner, au passage –. Elle conclut néanmoins en lui assurant qu'elle ne demeurait pas non plus insensible à son charme habituel, sinon, comment expliquer l'intérêt qu'elle lui avait montré quelques années plutôt qui, pourtant, semblaient remonter à une éternité, désormais. « Ah ouais ? J'croyais que vous aimiez seulement ce qui avait de la prestance, vous. » Et de lever ostensiblement les yeux au ciel face au sourire narquois qui vint se hisser sur les lèvres de Loki, toujours concentré sur le bout de tissu autour de son cou – et deux-zéro pour la cravate ; deux-zéro –. « Susceptible, et rancunier avec ça. », se lamenta-t-elle quoique, mauvaise actrice, ne savait résorber son amusement visible sur son visage opalin. « Accepte le compliment, et tais-toi. », fit-elle, faussement autoritaire. Oui, un compliment détourné, mais un compliment quand même. Elle fit alors claquer sa langue contre son palais, avant de répliquer, dans un sourire complice tandis qu'elle se penchait imperceptiblement en avant : « J'ai dit qu'on avait de la prestance ; pas qu'on aimait forcément ça sur les autres. » Et puis, de se relever, bien droite, levant ostensiblement la tête vers le haut, ne lui dévoilant plus que sa gorge tandis qu'elle lâchait finalement : « Et puis, personnellement, j'avoue avoir toujours eu un faible pour les garçons dans ton genre. » Taquine jusqu'au bout, sans éprouver la moindre gêne ou avoir le plus petit tabou.
Coupant néanmoins court, elle lui intima de se relever, de sorte à pouvoir enfin se couvrir correctement tandis que ses jambes comme ses épaules étaient à nouveau parcourues de frissons, d'autres vinrent s'y ajouter lorsque, brièvement, les mains de Loki vinrent se saisir de ses hanches, la soulevant comme si elle n'avait été qu'une vulgaire poupée de chiffon, se libérant ainsi de l'emprise qu'elle pouvait avoir sur lui dans leur position précédente. À nouveau, elle poussa un bref « Hey ! » d'indignation, bien que ce fut davantage pour la forme qu'autre chose. Néanmoins, elle ne tarda pas à les envelopper sagement de sa fidèle couette, chère amie qui lui demeurait fort utile en cet instant tandis que le silence venait lentement s'imposer à eux, plus serein que pesant, cependant. Le calme fut pourtant fugace tandis que Loki se lançait sur un terrain bien plus sérieux que les piques qui avaient jusqu'alors alimenter la fin de leur soirée. « Pourquoi tu m'as jamais détesté ? » Pour la première fois qu'elle le connaissait, elle se sentit vraiment prise au dépourvu. Investigatrice de la surprise à son habitude, habituée aux surprises en tout genre pour avoir été éduquée par un maître en la matière, elle s'était toujours pensée immunisée à ce sentiment curieux qui prenait subitement à la gorge tandis que le cœur, s'il ne rata aucun battement, adopta un rythme plus lent quoique profondément irrégulier. Qu'est-ce que... « Je veux dire... Ton oncle et mon père, enfin tu vois... Et ça t'a pas empêchée de vivre une histoire avec moi. » Elle s'abstint de le taquiner à propos d'une nouvelle perte de confiance pourtant aiguisée dont il avait l'habitude de s'enveloppait. Galadriel n'eut pourtant pas besoin de réfléchir très longtemps à la question. Les yeux rivés devant elle, fixant la fenêtre qu'il leur faisait face et derrière laquelle le ciel nocturne se découpait paisiblement, elle lâcha, dans une question purement rhétorique, pourtant : « Et parce que ton père a laissé une cicatrice à mon oncle, j'aurai du te détester ? » Sa voix était anormalement calme. Pas vraiment sereine, pour autant, juste posée, comme si elle se prêtait à quelque réflexion d'une logique implacable. Elle vint rapidement se blottir à moitié contre lui, s'imprégnant de la chaleur qu'il pouvait bien lui prêter pour réprimer à nouveau les quelques frissons qui menaçaient de la parcourait encore. « C'est pas comme si j'allais te tenir responsable des agissements de ton père. Ce serait idiot. », fit-elle en haussant doucement les épaules. Car, si elle n'avait jamais brillé de sa tolérance envers les vipères, Joy avait toujours mis un point d'honneur à ne jamais juger en fonction du nom, ou du sang. Elle faisait preuve d'un esprit bien plus ouvert lorsqu'il s'agissait de voir les individus tels qu'ils étaient, plutôt que de tenter de les cerner par un simple patronyme qui ne les définissaient qu'à moitié. Et, si elle pouvait comprendre que d'autres ne partagent pas son avis sur la question pour avoir perdu bien des proches durant la guerre, sous le joug de la baguette de quelques Mangemorts, elle était autant intimement convaincue que c'était bien cette intimité érigée face aux gosses des anciens sbires de Voldemort qui avait contribué à cette rage mauvaise qui avait fini par aboutir sur une résurrection d'anciens idéaux bafoués, d'anciennes querelles qu'on pensait enterrées. « Et puis, mon oncle n'en est pas mort, hein. », ânonna-t-elle, le ton plus léger. Et le « pas celui-là, en tout cas » mourut sur ses lèvres à peine qu'elle songea le prononcer. Elle se tendit imperceptiblement. Le drame avait pourtant bel et bien frappé sa famille, en ce mois de mai. Une vingtaine d'année plus tôt, son père perdait son jumeau. Son défunt oncle Fred périssait dans une explosion, ou bien dans un dernier éclat de rire, elle ne saurait le dire. Sa gorge se serra soudain. Depuis qu'elle avait appris l'existence de ce frère disparu, Galadriel avait la tenace impression de vivre avec un fantôme qui la poursuivait, où qu'elle aille, quoiqu'elle fasse. Partout. Accroché aux murs, chez elle, au Terrier et même jusque dans la salle commune – son regard dévia un instant vers l'un des clichés où deux sourires identiques lui étaient renvoyés jusqu'à lui en brûler les rétines – ; caché derrière les rideaux, ou bien à moitié avachi dans un fauteuil, il était partout. Mais surtout, maintenant son père à moitié dans un passé dont elle ne lui demandait silencieusement que de se détacher, pour vivre au jour le jour. Dans le présent. Son oncle Fred était mort, et un bout de George avait suivi. Et, parfois, elle songeait qu'il avait arraché un bout d'elle-même, aussi. Alors, souvent, elle se surprenait à le haïr, cet oncle honni, de toutes les parcelles de son corps, pour lui avoir ôté quelques bouts de son enfance, de son innocence. Pour lui arracher à moitié son père, surtout.
Après une durée indéterminée à ressasser ses pensées, elle papillonna lentement des yeux. Et, tournant lentement son visage vers Loki, elle lui décocha un sourire radieux, ses yeux vairons se plissant comme dans un éclat de rire tandis que les flammes de la cheminée venaient s'y refléter. « Et puis, j'te l'ai dit : j'ai toujours eu un faible pour les garçons dans ton genre. », annonça-t-elle, faussement angélique avant que le sourire ne se fasse moins doux, plus railleur : « Généralement, je suis là où on m'attend le moins. », conclut-elle en arquant délicatement ses sourcils. Imprévisible, elle poussait le vice jusqu'à chercher sciemment à surprendre, allant parfois jusqu'à brider sa propre spontanéité pour ne pas qu'on puisse déceler dans ses yeux rieurs ses réelles intentions. Rien n'était plus amusant que de prendre les autres au dépourvu, de rire de leur air ébahi tandis qu'elle se délectait à continuer sur ce fil étrange qu'elle savait tisser à la perfection, déblatérant chose incongrue sur chose incongrue, jusqu'à juger l'effet escompté atteint. Et puis, de se volatiliser dans un sourire, dans un éclat de rire, léger, papillon ivre de liberté. Soudain plus sérieuse, elle se mit à fixer un point au-dessus de la tête de Greyback, continuant sur sa lancée : « En fait, la seule chose qui aurait pu me rebuter, c'était ton appartenance à Serpentard. Mais bon, t'avais pas l'air très orthodoxe comme vipère. » Et, comme sortant d'une jolie rêverie, ses beaux yeux vairons revinrent heurter ceux de Loki avec douceur. « Et d'abord, je pourrai te poser la même question. C'est pas comme si le côté archétype de la Gryffondor, Weasley et traitresse à son sang aurait pu jouer en ma faveur, non ? », souffla-t-elle, redevenue mutine, quoique sincèrement intriguée par la réponse qu'il pourrait lui donner. Car, en fin de compte, rien ne les aurait jamais prédestinés à vivre quelque histoire, idylle ou plus amicale. Comme quoi, le destin... À espérer que, à l'instar du Choixpeau, il ne se soit pas trompé en les mettant sur la route de l'autre.
Invité
Sujet: Re: LOKIDRIEL ♆ dances with wolves Jeu 13 Juin - 18:57
Il avait un regard long comme un tunnel, dans lequel se perdaient des cercles jaunes. Fragments d'étincelles se jetant hors du feu pour se perdre dans ses prunelles songeuses. Ce que le jeune loup susurrait à la lionne n'était pas teinté d'une rancoeur qui aurait pu blesser son égo déjà susceptible : il avait confiance, il demeurait droit et fier malgré cette interrogation mourant sur ses lèvres carmins. Ah bien sûr, s'il ne pouvait prétendre être indifférent au fait qu'elle eut pu le haïr lors de leur idylle il ne se drapait pas pour autant d'un manque de confiance totalement obsolète. Loki désirait savoir pourquoi la jeune fille pourtant si attachée à sa famille et à ses valeurs n'avait jamais brandi ses armes à l'approche du Serpentard. D'aucuns rechignent les erreurs du passé et les transmettent à leur descendance, bien que souvent innocentes à l'affaire. D'autres se gaussent de défendre leur famille bec et ongle, brandissant en étendard des valeurs immuables et pérennes. Joy, malgré toute sa réticence face aux vipères n'en fit rien. Et si Loki ne s'en gargarisa pas pour autant, la question demeurait en suspens : pourquoi ? Finalement, en deux semaines d'idylle, il ne lui avait jamais posé la question.
Leur histoire passée, c'était plus un coup de vent qu'un roman. Laissant dans son sillage le parfum un peu amer de la frustration.
Après tout, les jeunes gens n'avaient jamais réellement échangé. Par crainte, peut-être, que l'attachement ne s'attise et ne s'embrase. Ils n'avaient guère été prêts à se brûler, quoique ces deux spontanés puissent clamer. Aussi lorsque Loki crut retrouver les fantômes de son passé et qu'il sentit la brunette se blottir contre lui, il glissa naturellement un bras autour de ses épaules, laissant glisser ses mains sur l'épiderme frémissant de la jeune fille. Un réflexe, un instinct, un mécanisme poétique enclenché sous le joug de ce parfum passé : en vérité, l'un comme l'autre ne saurait dire si leur étreinte eut été préméditée, s'ils prirent conscience de qu'ils étaient en train de faire. Hantés par une idylle avortée.
Alors elle lui conta comment elle, n'avait jamais su le haïr. L'indifférence, c'était un châtiment plus cruel que la haine.
Loki haussa les épaules avec nonchalance sous la réponse de Joy, qu'il ne put s'empêcher de trouver paradoxale. Etrange comme une jeune fille si intolérante à la Maison de Salazar put faire preuve d'autant de sagacité dans ces propos concernant la descendance de ces ennemis de guerre. Qu'importait, le jeune loup ne la jugeait pas. Peut-être était-ce aussi pour cela qu'elle l'eut accepté dans ses bras et dans ses draps un jour ? Il n'en pipa mot cependant, préférant garder la réflexion dans l'écrin de ses pensées. « Et puis, j'te l'ai dit : j'ai toujours eu un faible pour les garçons dans ton genre. » Il sourit, amusé, face aux dires de Joy dont la spontanéité fraîche se prêtait d'avantage à de l'amitié qu'à du flirt. Ainsi le jeune loup ne put s'en trouver mal à l'aise, trouvant au contraire l'aveu fort appréciable voire anecdotique. « Dans mon genre. Tu veux dire allergique aux brosses à cheveux ? » D'un geste de la main il décoiffe un peu sa tignasse. Il aurait pu choisir bien d'autres arguments, comme le fait de ne savoir nouer (ou dénouer) correctement une cravate – contre laquelle il avait abandonné la partie – , son appétit d'ogre, son insolence, ses chemises débraillées... Mais quitte à choisir, autant appuyer sur le détail le moins désastreux, question de coquetterie de mâle, peut-être. Quoiqu'il en soit la belle embraya sur sa faculté déconcertante à se trouver toujours là où on put l'attendre le moins, ce à quoi Loki ne put retenir un « C'est sûr » venu du cœur. S'il était vrai que leur idylle avait été éclair, le jeune loup se souviendrait toujours du naturel presque inconscient de la jeune lionne. Quoique leurs paroles légères recouvrirent un sérieux qui ne fut pas oppressant mais bien présent lorsque Joy aborda ce fameux sujet qu'ils ne partagèrent jamais : l'aura séductrice ayant attiré l'un vers l'autre. « En fait, la seule chose qui aurait pu me rebuter, c'était ton appartenance à Serpentard. Mais bon, t'avais pas l'air très orthodoxe comme vipère. » Un sourire de nouveau comme Loki approuva tacitement. Plus loup que reptile, c'était certain. Et il fut bien satisfait que la jeune lionne l'eut senti, bien que le jeune homme n'eut jamais à rougir de sa condition de vert et argent. « Et d'abord, je pourrai te poser la même question. C'est pas comme si le côté archétype de la Gryffondor, Weasley et traitresse à son sang aurait pu jouer en ma faveur, non ? » « Hmm, c'est vrai. » susurra-t-il non sans passer une main sur son menton, feignant de réfléchir alors qu'il détourna son regard de celui de Joy, venant accrocher les poutres vernies du plafond. Greyback s'amusait là à taquiner la jeune rouge, laissant en suspens cette idée fourbe qu'il put un jour la dédaigner pour son appartenance aux armes de Godric. « J'ai en horreur les Gryffondors. Ils sont courageux et aiment s'aventurer un peu partout. C'est stupide. Tout ce que je déteste. » Alors il détourna la tête vers la jeune fille dans un rire railleur avant de reprendre son sérieux – histoire aussi de ne pas sentir contre son bras les petits poings teigneux de la demoiselle. « J'm'en fous de la Maison, du nom, du sang. Enfin... » Loki fronça les sourcils lorsqu'il se rendit compte que ses convictions n'étaient plus vraiment les mêmes aujourd'hui. « J'm'en foutais, en fait. »
D'un souffle il se sent blasé. C'est un peu comme si le présent le rattrape. Et le parfum du passé s'en est allé.
« Aujourd'hui, j'évite les filles qui appartiennent au monde sorcier. J'ai ce truc... » Ce secret, ripa le mot fantôme à ses lèvres sérieuses. « ...qui fait qu'elles peuvent pas m'accepter. Et j'veux pas non plus qu'elles m'acceptent. Ce serait rentrer dans mon monde, et crois-moi c'est plus dangereux qu'une virée avec des loups tranquilles. Je sais, maintenant, que je serais toujours mieux avec une fille de mon monde. » acheva-t-il en haussant les épaules, dédramatisant ce choc des cultures le privant, sans doute, de bien belles histoires. « Non toi c'était parce que... Je sais pas, j'aimais ton amour éperdu pour la liberté. » Cet amour partagé par Loki, et qui fut plus fort encore que leur idylle finalement.
Mara Weasley
HRIen depuis le : 06/03/2013 Parchemins écrits : 187 Statut : A LOVER? MAYBE. SOMETHING TENDER, ANYWAY. BUT TENDER LIKE A BRUISE; benjen lestrange.
Sujet: Re: LOKIDRIEL ♆ dances with wolves Ven 14 Juin - 15:19
Dans leurs gestes, il y avait un certain naturel, les réminiscences subites et tardives d'une ancienne idylle, avortée depuis longtemps déjà. Également, une profondeur nouvelle dans cette relation encore un brin alambiquée – bien qu'elle le considéra tout volontiers comme un ami d'ores et déjà cher à son cœur –, érigée sur des confessions qu'ils n'avaient jamais accordé à d'autres. De ce petit brasier de complicité jaillissaient quelques étincelles, taquineries et plaisanteries qu'ils s'envoyaient et se renvoyaient, sans se froisser du manque de tact de l'autre, habitués, peut-être, similaires, sans doute. « Dans mon genre. Tu veux dire allergique aux brosses à cheveux ? », tenta-t-il et d'accompagner sa réplique d'une main décidée à davantage emmêler sa tignasse brune. Dans un sourire, elle hocha très lentement la tête, sa tempe reposant désormais contre l'épaule qu'il lui a gentiment laissé tandis qu'il passait son bras autour des siennes, faisant s'envoler les frissons pour un temps. « C'est ça, et dans le genre à perdre un duel face à une cravate. », ajouta-t-elle tout en relevant lentement son visage et de lui tirer la langue, puérile, fière d'elle dans ses gamineries incessantes. Un rire cristallin lui échappa lorsqu'il approuva, très sincèrement, le fait qu'elle fut d'un naturel si imprévisible qu'on ne saurait prévoir rien venant d'elle ; elle était ainsi, fonctionnant autant à l'instinct que le bridant selon son bon vouloir, satisfaite que lorsque les autres la regardaient, effarés, surpris. Bien sûr, elle lui accorderait volontiers cette même facette dans sa personnalité ; car il fut bien le premier à la prendre autant au dépourvu en prenant un virage d'autant plus sérieux alors qu'ils n'avaient fait que plaisanter depuis leur départ de la forêt, venant à lui demander les raisons qui ne l'avait jamais empêchée d'émettre un non catégorique à l'idylle en devenir, il y avait maintenant trois ans. Bien sûr, elle en avait surpris beaucoup – elle comprise – à fréquenter d'aussi près avec quelqu'un comme Loki. Ou plutôt : avec quelqu'un qui portait ce blason honni et tant exécré. Elle portait une rage farouche, une colère mauvaise à l'égard des vipères et, pourtant, fallait-il qu'elle s'attache démesurément à l'une d'entre elle, faisant de Meadowe Black sa meilleure amie malgré leurs maisons comme elle ouvrit bien volontiers ses bras au jeune loup qui la tenait désormais entre les siens.
D'ailleurs, elle n'hésita pas à lui confier que sa maison aurait pu poser problème, si elle n'avait pas rapidement décelé quelques différences entre lui et ses camarades ; elle n'arrivait pas forcément à mettre un mot là-dessus, mais elle le voyait, évoluer au milieu des vipères et pourtant s'en démarquer, immanquablement. Serpent par défaut lorsqu'aucune maison n'arborait un loup comme blason. La même question ripa sur les lèvres de Galadriel ; car les interrogations du brun trouvèrent en elle le même écho incertain. Pourquoi, au final, alors que bien des choses les avaient toujours opposés ? Les opposaient encore. Au même titre qu'il n'eut jamais honte de son blason, elle ne se cacha jamais d'être une Gryffondor pure et dure. Et si le Choixpeau avait hésité entre les deux maisons ennemies pour Loki ; il n'avait eu qu'à effleurer la crinière ébène de Joy pour lui reconnaître qu'elle ne saurait ravir que Godric, autant qu'elle ne saurait s'épanouir que chez les rouges et ors. Lionne pure sang. Weasley, également. Traitresse à son sang, naturellement. Rien de bien séduisant, généralement, aux yeux des Serpentard, en somme. « Hmm, c'est vrai. » Ses yeux demeuraient accrochés au visage de Loki qui se laissait aller à quelque réflexion factice, semblant chercher dans les tréfonds de son esprit les raisons d'un subit intérêt à son égard. Elle arqua un sourcil, inquisitrice, fronça l'autre, faussement méfiante. « J'ai en horreur les Gryffondors. Ils sont courageux et aiment s'aventurer un peu partout. C'est stupide. Tout ce que je déteste. » Elle lui donna un coup de coude entre les côtés, complice, pour la forme avant tout. Car, bien que sensible à son humour, il y avait également sa loyauté indéfectible envers sa maison, son second foyer. Mais, rapidement, le faux air courroucé qu'elle afficha jusqu'alors se détendit dans un léger sourire sous l'air railleur de son camarade. Ses yeux, néanmoins, brillèrent d'un avertissement amical : encore une critique, et je t'envoie le coussin dans la tête. « J'm'en fous de la Maison, du nom, du sang. » Sa tête alla retrouver sa place d'origine, reposant doucement contre l'épaule de Loki, sensiblement rassérénée par ses aveux. Bien qu'elle fut intolérante envers Serpentard, elle ne saurait l'accepter chez autrui, convaincue qu'elle avait des raisons pour leur tenir pareille rancœur. « Enfin... J'm'en foutais, en fait. »
Galadriel se crispa ostensiblement tout contre lui. Elle espéra vraiment qu'il ne brandisse pas en étendard les mêmes idéaux que les gosses de Mangemort, prônant la pureté du sang en tant que suprématie incontestable. C'était bien pour ça, qu'elle avait toujours exécré les verts et argents. Les premiers mois, elle était arrivée à Poudlard, jeune, insouciante et innocente ; aimant sans distinction, riant sans prêter attention aux blasons. Puis, les moqueries et insultes avaient fusé. Traitresse à ton sang, lâchait-on, plein de mépris. Weasley, crachait-on, amèrement. D'autres s'étaient essayés à des insultes plus viles, insinuant vulgairement qu'ils auraient du tous crever lors de la Seconde Guerre magique, que ça aurait rendu un bien grand service à la société magique. Même en portant des héros de guerre, sa famille demeurait marginalisée par les familles plus conservatrices, à l'esprit plus étriqué. Oh, elle avait tout encaissé, ne s'était laissée attendre par aucune pique, s'était forgée une carapace de rires et de nonchalance. Car, que pouvait-on face à cela ? Lorsqu'elle brandissait avant les autres son amour pour les moldus et la honte d'être considérée comme sang pure par peur d'être apparentée à ces attardés congénitaux. Quand elle jouait d'eux avec la même dextérité dont ils s'étaient moqués d'elle. Automatisme de défense si profondément ancré en elle qu'il lui collait désormais à la peau, était devenu naturel et, par association d'idées, elle savait : Serpentard abritait tous ces cancrelats ; alors Serpentard elle exécra. Et, malgré son attachement nouveau pour Loki, s'il venait à lui confier prêter désormais attention au sang ou aux valeurs qu'on pouvait y associer, elle aurait bien le regret d'agir en conséquence. Car, chez les Weasley, il n'y avait jamais d'attachement plus profond que celui envers la famille. Envers nos proches. Et Joy n'hésiterait pas à montrer qu'elle était une véritable lionne.
« Aujourd'hui, j'évite les filles qui appartiennent au monde sorcier. J'ai ce truc... » Malgré la confidence, elle se sentit se détendre. Oh, ça. Elle était rassurée, pour comprendre – ou du moins essayer – ce blocage qu'il pouvait ressentir désormais à l'égard des sorcières. Alors, elle l'écouta, gardant sa tempe contre son épaule. Ce fut à retardement qu'elle tiqua sur ledit « truc » tandis qu'il continuait : « …qui fait qu'elles peuvent pas m'accepter. Et j'veux pas non plus qu'elles m'acceptent. Ce serait rentrer dans mon monde, et crois-moi c'est plus dangereux qu'une virée avec des loups tranquilles. Je sais, maintenant, que je serais toujours mieux avec une fille de mon monde. », fit-il en haussant les épaules tandis qu'elle réfléchissait au moindre de ses mots. Oui, elle comprenait son raisonnement mais elle trouvait ça tellement fataliste. Pessimiste. « Non toi c'était parce que... Je sais pas, j'aimais ton amour éperdu pour la liberté. » Elle eut un vague éclat de rire, léger et pur. « C'est ironique. Ce qui nous a attirés l'un vers l'autre, c'est aussi ce qui a mis fin à notre histoire. », fit-elle remarquer, simplement, dans un léger sourire mais le timbre n'était ni amusé, ni sarcastique. Juste calme, un peu absent. « Tu sais ce qui est ironique, aussi ? » Question purement rhétorique. Depuis qu'elle savait s'en servir, Galadriel en usait beaucoup, surtout depuis que sa mère lui avait montré leur impact. « T'es prêt à troquer ta précieuse liberté, juste pour ne pas tomber sur une sorcière. », lui fit-elle remarquer en haussant les sourcils. Car c'était bien ce qu'il faisait : réduire sciemment ses choix, se fermer à tant de possibilités, se prédestinait déjà à un destin qui n'était peut-être pas le sien à l'origine, fermer des portes qui pourraient lui être grandes ouvertes. Elle haussa les épaules. « Alors quoi ? Tu vas te maintenir éloigné de toutes ces filles sous prétexte qu'elles pourraient te plaire ? T'amputes toi-même ta liberté de choisir qui tu veux, ça ne te ressemble pas. » Pas quand elle savait qu'il aimait au moins autant qu'elle cette liberté dont elle s'enivrait nuit et jour, pleinement, sans compromis et sans tomber dans la demi-mesure. Vivre au jour le jour. Savourer chaque instant. Faire ses choix et les assumer. Plutôt que les limiter pour ne pas en souffrir. « Et puis, c'est pas comme si tu pouvais choisir d'aimer ou non une fille de ton monde ou même une sorcière, non ? C'est pas vraiment le genre de chose qui se décide, je me trompe ? » Aveu implicite qu'elle n'y connaissait que peu de choses, au final. Elle ne s'était jamais vue tomber amoureuse, Galadriel. Que ce soit avec Loki, manque de temps ; avec Brynden, faute de quelque chose sur quoi elle n'arrivait pas à mettre le doigt ; ou même avec un autre. Tellement désireuse de conserver sa précieuse indépendance qu'elle s'échappait, sitôt son cœur menaçait de se retrouver enfermé entre les barreaux d'une nouvelle idylle. Courageuse, certes ; mais pas encore prête à faire de compromis. Du moins, pas lorsqu'il s'agit de tronquer sa liberté pour les beaux yeux d'un autre. Mais elle savait ce que c'était de s'attacher aux gens, songeait que c'était à peu près pareil ou bâtissait ses idées sur ce qu'elle voyait, à travers les couples qu'elle connaissait – notamment celui, assez atypique, formé par ses parents –. Et, surtout, elle savait ce que c'était d'aimer aussi profondément sa liberté et de n'avoir jamais désiré la voir s'envoler tandis qu'on reste là, pauvre petit oiseau en cage qui a oublié comment voler. Plutôt crever dans les nuages que de passer sa vie en cage.
Invité
Sujet: Re: LOKIDRIEL ♆ dances with wolves Ven 14 Juin - 20:35
« Tu sais ce qui est ironique, aussi ? » Jusque là, la lionne impulsive avait tout bon, aussi Loki se contenta de hausser les épaules avec nonchalance, attendant le verdict. Ce qui avait embrasé leur idylle l'avait aussi éconduite. Car de leur amour intarissable pour la liberté naquit l'intolérance à cette dépendance vous attachant trop fortement à une autre personne. Du moins était-ce le cas de Loki quelques années auparavant, mais après avoir éveillé en son cœur de loup les soubresauts amoureux pour une belle blonde, le Serpentard n'ignorait plus de quoi il put être capable pour la demoiselle de ses pensées. Ah, comme il avait songé naïvement à s'échapper d'ici aux côtés d'Ange, abandonnant tout pour elle et sacrifiant finalement une partie de ses convictions pour s'offrir un nouveau tournant dans sa vie. La beauté de cette autre, sublimant le néant de son palpitant qu'elle venait combler, lui permettait de se sentir plus libre encore et non pas de se sentir geôlier comme il put le penser auparavant. Si le jeune loup avait mûri, c'était autant de par son ascension auprès de sa meute que par l'éveil d'un myocarde bien trop glacé. Aujourd'hui donc, si Loki s'évertuait à ne plus se faire l'amant d'une sorcière, il ne rougissait plus des sacrifices et de la vision nouvelle qu'il donnerait à ses aventures les plus sérieuses. Il se garda bien d'en informer Joy, déjà parce que ce changement ne concerna que lui, ensuite parce que leur conversation demeurait déjà moins édulcorée qu'à l'accoutumée. « T'es prêt à troquer ta précieuse liberté, juste pour ne pas tomber sur une sorcière. » Le jeune homme fronça les sourcils, visiblement en désunion avec les propos de Joy. Si la belle avait pourtant raison, Loki ne l'entendait guère de cette oreille quoique en comprenait les contours : quelque part, bien sûr qu'il grignotait une partie de sa précieuse liberté, mais il en retenait quelques bénéfices conséquents qu'elle ne sembla pas voir. Si Greyback était téméraire, il n'était pas prêt à mutiler son myocarde sur l'autel des idylles, sachant pertinemment que ses amourettes n'accepteraient jamais un jeune homme aux mœurs si différentes des sorciers. L'adaptation des deux mondes n'était pas aisée et si cela eut suffit pour des idylles superficielles, Loki avait aujourd'hui besoin de se poser ne serait-ce que pour se concentrer d'avantage sur les tâches qui l' incombaient en tant que chef de meute. Alors il ne pipa mot, darda le feu ronronnant dans l'âtre de ses prunelles mordorées, attendit que Galadriel ne lui susurre le reste de sa pensée qu'il considéra comme légitime. « Alors quoi ? Tu vas te maintenir éloigné de toutes ces filles sous prétexte qu'elles pourraient te plaire ? T'amputes toi-même ta liberté de choisir qui tu veux, ça ne te ressemble pas. » Et sa langue de claquer contre son palais sous le poids de l'irritation amère bien qu'il n'en fit guère exprès ; non, elle ne pouvait pas comprendre. Elle, était encore sujette à sa liberté sans limite. Lui, composait déjà avec ses responsabilités dans son affranchissement. N'est pas anarchiste qui veut, après tout. « Et puis, c'est pas comme si tu pouvais choisir d'aimer ou non une fille de ton monde ou même une sorcière, non ? C'est pas vraiment le genre de chose qui se décide, je me trompe ? » « Pas vraiment. » Regard vague et voix qui se perd dans les affres de ses pensées, le Serpentard repensait à sa blonde. Leur amour impossible, les obstacles jalonnant leur idylle, les multiples fois où ils se mutilèrent le cœur. D'un frisson il s'extirpe volontairement de sa léthargie, se racle discrètement la gorge comme pour se débarrasser des mots dessinant les contours d'une Ange apparue dans ses pensées, et soupire d'un souffle qu'il nomme taquinerie. « Je parie que t'es jamais tombée amoureuse toi, pas vrai ? » D'une question, Loki put la cerner d'avantage, pointant du doigt une réciproque qui n'était pas vaine. S'il était vrai qu'on ne pouvait choisir, l'amoureux mutilé finissait par apprendre à ses dépends qu'une idylle marquait toujours les protagonistes dans leur chute. Ce qu'il souhaitait avant tout, c'était se protéger d'un autre accident vasculaire. « Disons alors que je me donne la liberté de me préserver en me fixant une limite. Et puis franchement... » Il porta son regard sur Joy dont la tête brune avait trouvé repos contre son épaule puissante. « ...Je pars au mois de juin retrouver les miens. Tu crois vraiment qu'on se mélange aux sorciers ? » Pas avec cette traque intense, cette haine viscérale que se portaient les deux mondes belligérants depuis bien des siècles. « Une fois parti de Poudlard je resterai avec eux, chez moi. On peut autant appeler ça la sélection naturelle. » Ironisa-t-il malgré l'aspect solennel de son discours.
Mara Weasley
HRIen depuis le : 06/03/2013 Parchemins écrits : 187 Statut : A LOVER? MAYBE. SOMETHING TENDER, ANYWAY. BUT TENDER LIKE A BRUISE; benjen lestrange.
Sujet: Re: LOKIDRIEL ♆ dances with wolves Mar 18 Juin - 17:30
Elle avait horreur de ça ; se montrer sérieuse, se permettre de faire la morale à autrui lorsqu'elle demeurait insensible aux recommandations de ses proches, justifiées ou non, exécrant qu'on se permette de lui donner des leçons quand elle était très bien ainsi. Elle détestait se comporter ainsi, se trouva hypocrite, à vouloir lui faire entendre raison lorsqu'elle faisait elle-même la sourde oreille quand d'autres se permettaient de jouer à ça avec elle. Non, vraiment, elle préférait ces petits instants de complicité, fugaces, qu'ils avaient partagé jusque là. Galadriel n'avait jamais été façonnée pour le sérieux, elle était faite de rires et d'impulsions. Soudaines, imprévisibles, vives. Faite de feu, et de remords. Mais pas le moindre regret. Elle déplorait d'être plus ou moins à l'origine de ce revirement sérieux lorsqu'elle aurait très bien pu bifurquer à nouveau vers des paroles plus frivoles qui les auraient à nouveau faits sombrer dans les affres de la stupide hilarité. Mais pas de regrets. Les regrets, c'était pour ceux qui n'osaient pas, par peur des remords. Joy, elle, osait tout. Sans tabou ni préjugés. Osait même tenir tête à Loki Greyback, qui n'était néanmoins pas connu pour être véritablement conciliant et, au contraire, devait s'avérer au moins aussi têtu qu'elle. Un vrai dialogue de sourd et, qu'importe au fond qu'il parle de son avenir à lui et que, de la manière dont il en parlait, il était clair qu'elle n'en ferait pas partie. Elle eut un coup au cœur. On aurait pu la considérer comme naïve, se berçant encore de ces illusions candides qu'ont les enfants lorsqu'ils tissent une amitié qu'ils pensent infaillible, en dépit de tout, malgré les épreuves et la séparation prochaine. Elle était ainsi : à trop s'attacher, trop rapidement, à aimer, trop intensément. De toute sa force déterminée et, si elle n'avait jamais éprouvé le moindre sentiment amoureux à l'égard de qui que ce soit, elle considérait savoir ce que c'était aimer ; justement, elle avait de l'amour à revendre, le dispensait à tous ses amis, en fluxs incessants et intarissables, les noyant sous de trop grandes quantités d'amour. Et, sans doute qu'elle ne savait pas aimer correctement, Galadriel ; avec trop de force, sans concession aucune, sans verser dans la demi-mesure ; trop envahissante, trop protectrice, manque d'expérience évident, songeait-elle. Car, si elle ne savait pas encore comment s'y prendre, n'importe qui aurait pu dire qu'elle avait été façonnée pour aimer, faite pour ces beaux sentiments si purs.
À la fin de sa tirade, Loki fit claquer sa langue contre son palais, signe qu'il était loin d'être en accord avec ses dires, qu'elle jugea pourtant véridiques – le contraire aurait été étonnant, néanmoins, la connaissant – mais elle n'en démordit pas, continuant sur sa lancée, lançant un argument qui lui échapper pourtant, dont elle n'avait jamais pu que tenir du bout de ses doigts, l'effleurer avant qu'il ne s'échappe sous un coup de vent, n'ayant jamais pu l'attraper et le garder précieusement dans sa paume refermée. D'où la question, à peine rhétorique, de savoir si elle était en tort de croire qu'on ne saurait choisir pour qui éprouver quels sentiments. On ne tombait pas amoureux, c'était l'amour qui nous tombait dessus. Et, le Serpentard semblait en être la preuve, on se remettait parfois difficilement de ces blessures d'idylle avortée. Bien sûr, pour être l'amie d'Ange, elle avait saisi les traits les plus épais de leur romance, si rapidement terminée alors qu'elle était pourtant bien partie – d'après les dires de la blonde car, à cette époque, les deux jeunes gens préféraient continuer de s'ignorer –. Joy avait grossièrement compris que tout était la faute d'Alesya Lestrange et elle n'en avait été que moyennement étonnée ; cette petite garce ne vivait que pour faire souffrir les autres car, sans doute était-elle elle-même incapable d'être un jour véritablement heureuse, trop mauvaise. À cette pensée, son poing se crispa légèrement, avant de se détendre lorsque la voix de Loki s'éleva à nouveau dans les airs, soupir complice, plus léger que les dires teintés de morale – ô combien réprouvée – de la Gryffondor : « Je parie que t'es jamais tombée amoureuse toi, pas vrai ? » Elle haussa très lentement les épaules, dans un sourire en coin ; très certainement qu'il se doutait d'ores et déjà de la réponse. Elle papillonna des yeux, menaça de finalement baisser les paupières. « On ne m'a jamais appris. », fit-elle, simplement, paisiblement. Au lieu de quoi, sa mère lui avait montré comment avancer la tête haute, sans flancher, malgré les insultes lorsque son père lui avait enseigné comment se relever, après chaque affront. Mais à tomber, non, jamais. Joy appellerait ça de la déformation professionnelle, s'il lui fallait commenter ses pensées. « Ça craint, non ? », demanda-t-elle dans un petit rire nerveux, rapidement avorté, étouffé, oublié. Fallait-il nécessairement tomber amoureux pour réussir sa vie, elle n'en savait foutrement rien et, franchement, s'en passerait bien. Certes, l'idée pouvait la séduire, sur la longueur, en s'imaginant au bras d'une silhouette encore difforme dans plusieurs années ; pour avoir une sainte horreur de la solitude, elle considérait tout cela plus comme un besoin qu'une envie. Mais, elle se considérait encore comme trop jeune, inévitablement trop éprise d'indépendance, un égoïsme qu'on ne lui connaissait pas lorsqu'il s'agissait de réfléchir entre sa liberté individuelle et un cœur battant une cadence tout à coup dynamique ou un insipide sourire béat qui s'amènerait sur ses lèvres pleines. Non, pas pour l'instant, ce n'est par urgent, se répétait-elle, chaque fois qu'elle voyait ses proches tomber et se confortait volontiers dans cette idée lorsqu'ils peinaient à se relever de cette mauvaise chute pour la suite. Pas maintenant.
« Disons alors que je me donne la liberté de me préserver en me fixant une limite. Et puis franchement... » Elle le sentit bouger, faillit pousser un grognement d'insatisfaction, trouvant la position bien moins confortable mais n'en fit rien, écoutant sagement les dires d'un Loki décidé à défendre ses opinions à propos de sa vie. Elle l'aurait presque remerciée du tact dont il fit preuve, à vouloir se justifier plutôt qu'à simplement asséner que cela ne la concernait en rien – car, après tout, quel droit avait-elle sur les amours de son camarade ? Strictement aucun – ; au lieu de quoi, il se prêtait, plus ou moins volontiers à ce nouveau débat, les oreilles grandes ouvertes, elle accueillit néanmoins la suite avec une légère grimace. «...Je pars au moins de juin retrouver les miens. Tu crois vraiment qu'on se mélange aux sorciers ? » La dernière phrase trouva un écho différent en elle, comme un adulte voulant calmement expliquer à un enfant toute la naïveté de son raisonnement, combien son idée était puérile et infondée. Elle n'avait jamais aimé qu'on la considère comme une gamine, même si elle en emprunta volontiers le comportement plus qu'à son tour. Et pourtant, il y avait cette sensation qu'il érigeait d'ores et déjà une barrière entre lui et ce monde sorcier qui, bien qu'il le décrivit comme injuste envers sa condition, l'avait néanmoins accueilli à bras ouverts pendant près de sept années ; surtout, il érigeait une barrière entre eux deux, peut-être involontairement mais, quoiqu'il en soit, c'était bien loin de lui plaire. « Une fois parti de Poudlard je resterai avec eux, chez moi. On peut autant appeler ça la sélection naturelle. » Elle aurait pu sourire à la remarque ; au lieu de quoi, elle se retira finalement, ne venant plus se reposer sur Loki pendant cette conversation qui, décidément, était loin de prendre la tournure désirée. Ramenant ses jambes sous elle, Galadriel lui tourne sciemment le dos, croisant les bras sur sa poitrine, imitant finalement le comportement d'une gamine à qui on aurait refusé de céder à son dernier caprice. « Très bien, tu fais ce que tu veux. », conclut-elle, un peu bougonne dans cette grandiloquence qu'on ne prête qu'aux mauvais acteurs. « C'est pas comme si t'allais m'écouter, après tout. » La voix sciemment un peu plus rauque, plus basse, plus convaincante également, jetant au placard cette attitude de fille qui ne savait pas jouer la comédie, oscillant entre sincérité et supercherie. Il y avait, malgré tout, une légère fêlure dans sa voix, la conviction, désormais que, sitôt son diplôme en poche, il s'en irait, sa ns un regard en arrière, sans la promesse de se recroiser, au moins pour parler du bon vieux temps. Une amitié naissante sur laquelle il fallait déjà tirer un trait, cruel. Elle se félicita de lui avoir tourné le dos lorsqu'elle vint se mordre la lèvre, signe de profonde nervosité chez elle – chose habituellement rare, sauf en la compagnie du jeune loup, allez comprendre –. La vérité, l'atroce vérité, la frappa tout à coup : il allait lui manquait. Trop tard, songea-t-elle. Comme à son habitude, elle s'était trop rapidement attachée, lui avait déjà offert un fragment de ce cœur qui ne battait encore pour personne mais qu'elle était prête à trancher en un millier de morceaux pour aimer aussi intensément qu'elle le faisait. Un petit morceau de cœur encore frétillant et palpitant, qui marque un battement douloureux avant de reprendre, l'air de rien. « C'est pas comme si j'avais quelque chose à dire sur un avenir dont je ne fais pas partie. », fit-elle, dans un souffle plus douloureux encore que les précédents. Le cœur qui se tord et hurle à l'agonie. Il allait lui manquer, se répéta-t-elle, bien malgré elle. Comme toutes ces amitiés brisées, ces proches envolés. Elle tenait déjà trop à lui, comme on s'attache à un vieil ami. Elle songea qu'elle n'aurait jamais du s'attacher à lui, qu'il aurait forcément été néfaste pour elle, un jour ou l'autre ; l'abandonnant et la laissant dépérir dans cet attachement exacerbé qu'elle maudit encore plus que d'accoutumée. Elle se détourna finalement, prétextant dans un murmure avoir froid avant de se rapprocher ostensiblement du feu, encerclant son corps de ses bras pour sembler plus crédible. Galadriel se trouva terriblement pathétique, idiote, se traita mentalement de tous les noms d'oiseaux tandis qu'en se répétant inlassablement l'idée qu'il partirait, sans même un au revoir très certainement, elle tentait de se faire à l'idée. Voyons, tu l'as ignoré pendant trois ans, ce n'était pas si compliqué, se réprimanda-t-elle, à nouveau, silencieusement. Oui, après tout, elle avait déjà appris à faire sa vie sans qu'il n'en fasse d'une partie, d'une quelconque manière que ce soit, elle n'avait qu'à recommencer, de la même manière. Jetant dans l'âtre de la cheminée toutes les choses qu'elle appréciait chez lui, tout ce qu'elle venait de découvrir à son propos ce soir, perçant sans le savoir cette carapace qu'il portait en étendard depuis toujours. Jetant dans les flammes, sans remord, toute cette naïveté encore enfantine à propos de leur amitié. Des remords, oui. Des regrets, jamais. Il ne lui restait plus qu'à profiter de cette amitié fulgurante qui s'était tissée entre eux, contre toute attente. Alors,son regard vairon dans lequel dansait les flammes se fit tout à coup plus serein. Oui, profiter elle savait faire. Et, au placard, les remords. Ce sera pour plus tard. Quand il ne sera plus là, notamment. Un lent sourire ourla ses lèvres tandis que, hypnotisée, elle continuait d'admirer les flammes : d'ici juin, elle avait bien le temps, de s'y faire à cette idée. Son départ était inévitable, qu'il lui manque aussi, certainement. Mais elle saurait combattre cet abandon. Elle avait déjà connu pire, n'est-ce pas ? Elle n'aurait su dire si elle en était intimement convaincue ou si ce n'était qu'un moyen superflu pour se convaincre...
Invité
Sujet: Re: LOKIDRIEL ♆ dances with wolves Mar 18 Juin - 22:11
Ce ne fut que lorsque la belle lui eut tourné le dos, un trémolo déçu dans la voix, que Loki toucha du bout des doigts la délicatesse qu'il avait omis. Comme à l'accoutumée Greyback n'avait guère été subtil et avait parlé sans grand altruisme, une porte blindée à l'entrée de son myocarde, une vision du monde bien plus restreinte qu'il ne pensait avoir. Il n'avait jamais pensé que ses paroles purent toucher la Gryffondor, n'avait d'ailleurs jamais pensé tout court qu'il la toucherait lui. Alors le brun ténébreux était parti à la dérive de sa sincérité, menant la proue de ses convictions droit sur les rochers de leur amitié naissante, bien maladroit qu'il était. Loki la toisa interdit, son regard glissant malgré lui sur le cou de cygne dénudé de son amie qui maugréa quelques mots : « C'est pas comme si j'avais quelque chose à dire sur un avenir dont je ne fais pas partie. » Enfin, il comprit que ses aveux ne s'étaient limités qu'à lui et qu'il eut exclu dans son emportement toute relation même amicale avec Galadriel à l'avenir. Comment assurer à la jolie brunette qu'effectivement Loki était déterminé à s'extirper définitivement du monde sorcier et que la possibilité de se voir serait bien moindre une fois le printemps détrôné par l'été. Lui, s'était forgé une carapace de haine l'empêchant de voir le monde avec la belle couleur des sentiments. Ce qu'il entrevoyait comme camaraderie ou amitié aujourd'hui serait sacrifié demain sur l'autel de son oubli, pour se préserver lui et les autres. Car à l'aube nouvelle de la rébellion qu'il souhaitait mener avec sa meute, l'héritier Greyback n'épargnerait rien ni personne, anciens amis ou non. Comment lui dire, oui, qu'ils étaient potentiellement de futurs adversaires et que si l'attachement fut avéré ce soir il ne leur procurerait rien de bon ? Surtout si lui ne le pensait pas.
Alors le jeune loup se tut, étouffant jusqu'à la lie son désir de lui scander qu'ainsi seulement elle serait en sécurité. Sélection naturelle, repli défensif, mutisme du myocarde endormi, bref tout ce qui fut bon à prendre pour se prêter comme excuse put être soufflé à la belle sans pour autant que Loki ne pipe mot. Visiblement soufflé par la réaction de la Gryffondor, laquelle témoigna dans son offense brandie sous ses yeux qu'elle tenait à lui, le jeune homme préféra le silence aux longs discours alambiqués.
Mais c'est là, sous son regard épinglant la brunette qui dans un murmure lui assure qu'elle a froid, qu'il se ressaisit. D'abord circonspect le brun ténébreux relève le duvet, invitant la demoiselle à l'y rejoindre encore ; il se heurte à un mur non pas d'indifférence si ce n'est de pudeur. Car elle a beau détourner le regard, son profil de lionne affaiblie ne se dérobe pas à sa vue : le loup a senti le parfum de l'amertume, les effluves embaument la pièce et plombent l'atmosphère jusque là encensée de leurs rires et de leur complicité. Il a senti contre son cœur les lourdes portes blindées se fissurer, un bélier aux cornes pugnaces l'enfonçant à coup de culpabilité, ou presque. Une première depuis des semaines, lui qui se sent moins humain qu'animal : Loki s'humanise et respire la tristesse qui assaille Joy. Etrange pourtant, comme l'ancienne amante semble ce soir trouver l'idée de se défaire l'un de l'autre répugnante quand ils ont passé trois ans à s'ignorer. Alors Greyback feint l'amusement afin d'alléger l'atmosphère, rabat son dos contre le fauteuil et s'exclame de sa voix suave et basse : « Allez fais pas cette tête, on a de l'entraînement en plus, tous les deux. On s'est bien ignorés pendant quoi, trois ans ? Ca sera rien à côté... » La tentative de consolation est maladroite, Loki remue le couteau et élargit la plaie à défaut de la panser. Et puisqu'il n'entend comme réponse que le mutisme las de Joy, il grimace sous sa prise de conscience à se savoir si inhabile. Sa voix reprend un timbre sérieux, posée et réfléchie elle porte désolée jusqu'aux tympans de la belle. « C'était pas ce que j'voulais... » Un soupir, et il se reprend tant bien que mal. « J't'ai pas blessée quand même. Joy ? » souffle-t-il légèrement inquiet tandis qu'il se penche à nouveau. Habituellement, la cruauté de ses mots l'exempt de toute inquiétude à l'encontre de son interlocuteur. Mais pas ce soir. La beauté trouble de l'ancienne amante le perturbe et le touche. Le fait qu'elle tient à lui, aussi... Alors même qu'il pensait quelques heures auparavant n'être qu'un très court chapitre dans sa vie, un détail, un grain de poussière.
Ses yeux glissent à nouveau sur ce monceau de chair blanche qui l'appelle, irrésistible. Le jeune loup aimerait lui prouver qu'il tient à elle bien que son laïus lui affirme qu'aucun avenir, même amical, ne leur est possible. Et c'est saisi par l'instant, à la fois oppressant et décisif, qu'il se penche sans savoir pourquoi ; il veut lui prouver tant de choses, il veut y goûter également. Du moins, il souhaite la goûter à nouveau. Alors accompagné d'un bruissement d'étoffes qui se heurtent, Loki porte ses lèvres sanguines au cou de la Gryffondor qui tressaille de surprise mais n'a le temps de hoqueter d'étonnement : le loup a déjà planté ses crocs dans une morsure sensuelle, ses canines martyrisant la peau avec tendresse durant de longues secondes. Lorsqu'enfin il se redresse, son regard mordoré accroche les prunelles féminines, un peu confus et interdit par son propre geste, il tente un sourire maladroit. J'aurais tenté, semblent s'écrier ses prunelles incandescentes comme pour expliquer sa soudaine attitude.
Véritable paradoxe que le loup qui renie une relation jugée contre-nature et y plante pourtant les canines.
Mara Weasley
HRIen depuis le : 06/03/2013 Parchemins écrits : 187 Statut : A LOVER? MAYBE. SOMETHING TENDER, ANYWAY. BUT TENDER LIKE A BRUISE; benjen lestrange.
Sujet: Re: LOKIDRIEL ♆ dances with wolves Mer 19 Juin - 18:39
Force de caractère et faiblesse de cœur, c'était ainsi qu'elle avait fini par rapidement se considérer. Le palpitant trop fragile, toujours prompt à s'attacher – d'où le besoin viscéral de toujours mener ses idylles au gré de ses envies – ; cette fois-ci, c'était peut-être la fois de trop. Elle le savait, pourtant, que Greyback n'était pas de ces bonnes fréquentations qu'on lui imaginait, mais c'était ainsi qu'il lui plaisait, dans son foutrement mauvais caractère qu'il s'était attiré sa sympathie et, plus encore, son affection. Certes, elle ne se berçait pas encore d'illusions futiles, persuadée qu'ils demeureraient aussi complices dans dix ans. Mais, il y avait cet espoir, ténu, de pouvoir le croiser parfois dans la rue, et d'embrayer sur une époque qui leur semblait si lointaine et que, pourtant, ils auraient rapidement ramené jusqu'à eux à la force de leurs rires communs. Idiot. Pathétique, se morigénait-elle tandis que Loki venait de lentement saisir la portée de ses paroles, pour l'oreille de la demoiselle. Elle ne s'en sentit que davantage idiote, s'imaginant d'ores et déjà la réaction consternée de son camarade ; peut-être même jusqu'à rendre son départ plus prématuré encore, sombrant à nouveau dans l'ignorance la plus totale pour les prochains mois, ultime barrière qui séparait le jeune homme de sa délivrance et Galadriel de sa solitude partielle. Lui y semble davantage insensible – nouveau coup au cœur, nouveau flux d'« idiote » qu'elle se lance silencieusement –, il tente une plaisanterie, formulant à voix haute ce qu'elle s'était contentée de penser : « Allez, fais pas cette tête, on a de l'entraînement en plus, tous les deux. On s'est bien ignorés pendant quoi, trois ans ? Ca sera rien à côté... » Elle aimerait esquisser un sourire, vraiment. Se ressaisir et se remettre aussi rapidement qu'à son habitude ; mais Loki, fidèle à lui-même, manquait cruellement de tact bien que l'intention fut fort louable. Elle tenta un léger rire, qui vacilla aussitôt, s'étrangla dans sa gorge nouée, se ravala dans un léger hoquet. Un lent sourire ourla alors ses lèvres, plus amer, contre elle-même plus que contre son ami qui ne faisait rien de plus qu'énoncer la simple vérité, aussi douloureuse fut-elle pour la Gryffondor. Ça ne sera rien... Rien. Voilà donc ce que représentait leur relation, à ses yeux : rien du tout. Ça ne sera rien... Pour lui, peut-être, songea-t-elle, plus amèrement. Cette fois lui accordant mentalement autant de torts qu'à elle, persistant dans cet élan de mauvaise foi dans lequel elle se plaisait à se draper lorsque l'atmosphère devenait trop lourde, c'était toujours plus facile de se dire que, si on était en partie responsable, l'autre l'était également. Que si elle s'attachait trop vite, lui demeurait insensible. Et qu'importe, s'il avait sans doute raison car une amitié à ces heures n'aurait pu leur causer que du malheur. Sans doute qu'il s'en fichait d'elle, au fond. Elle aurait voulu lui dire, qu'elle avait bien moins de mal à tracer un trait sur ses idylles que sur les amitiés tissées ; ces-dernières ne menaçaient, au moins, jamais sa précieuse liberté et la réconfortaient de cette terrible solitude qu'elle fuyait comme la peste.
« C'était pas ce que je voulais... » Le ton semblait sincèrement désolé. Pourtant, à l'entendre parler comme il l'avait fait plus tôt, on ne saurait y croire. Pas elle, en tout cas. Elle ne s'y ferait plus prendre. Peut-être interpréta-t-il le dos tourné et le mutisme persistant comme une marque de son manque de coopération, d'où le soupir qui vint effleurer les tympans de la rouge et or. Pourtant, il continua dans sa lancée et, pour la première fois, sembla réellement faire attention à ses mots, par peur de la blesser, peut-être. Trop tard, cependant. « J't'ai pas blessée quand même. Joy ? » Elle frissonna bien malgré elle, mit cela sur le compte du froid. Oh, elle aurait volontiers cédé à la proposition tacite de Loki de revenir se blottir contre lui lorsqu'elle prétexta avoir froid, justifiant par là qu'elle s'était lentement détournée de lui au profit du feu de cheminée qui crépitait encore. Ironiquement, ce fut à cet instant que le froid commença à réellement se faire ressentir et cette nouvelle distance entre eux – dont, elle le savait, elle était plus ou moins à l'origine – lui arracha un énième frisson, érigeant une barrière de papier, fragile quoique la poussant quand même d'un côté de cette muraille, la plongeant bien malgré elle dans ce sentiment honni et tant détesté : la solitude. Elle savait, pourtant, qu'elle avait bien des amis, des cousins à foison, un frère qu'elle aimait plus que tout au monde, qu'elle n'aurait jamais à goûter à cette sensation terrible. Mais, l'imaginant lui tourner le dos une bonne fois pour toute, l'abandonnant définitivement, c'est ainsi qu'elle se vit : seule. L'abandon n'était pas toléré. L'absence ne le serait plus jamais.
Soudain, elle sentit son souffle tout contre sa peau, ramenant à son esprit quelques réminiscences de souvenirs d'une vague histoire, floue et lointaine. La morsure alors, la fit momentanément tressauter. Pourtant, elle ne tenta pas un instant de s'en dérober. Au contraire, elle n'esquissa pas le moindre geste pendant ces longues secondes où il garda ses crocs enfoncés dans sa chair. Elle n'eut aucune difficulté à se souvenir de ce temps, bien que court, où il la mordait quand bon lui semblait ; elle ne s'en était jamais plainte, avait fini par s'y faire, s'y plaire. Les incisives s'enfonçaient dans sa peau mais, bien que personne ne la mordit ainsi depuis leur rupture, elle fut totalement insensible à la douleur qu'elle aurait pu éprouver si elle n'avait pas déjà été initiée à cet aveu silencieux de la part du brun. Habituellement confidence que la demoiselle ne le laissait pas indifférent, cette fois-ci, Galadriel opta pour un autre message. Elle ne formula pas le moindre soucis dans son esprit de masquer cette marque rouge, disparue de son cou depuis qu'ils en avaient terminé, envisageant inconsciemment de se comporter comme autrefois : arborer nonchalamment ces traces sur sa peau d'opale, qu'importe les regards, en attendant qu'elles se dissipent. Elle ferma les yeux le temps qu'il demeura penché sur elle, tentant d'y demeurer impassible en apparence alors que, intérieurement, c'était un véritable brasier qu'il avait rallumé en elle, de ce feu qu'elle croyait éteint par inattention, par manque de préoccupation. Tandis qu'il lacérait sa peau de ses dents, elle se détendit ostensiblement, retint au dernier moment un soupir d'entre ses lèvres mais, à la subite et brève tension dans son cou, sans doute que cela ne passerait pas inaperçu. Comme quoi, même ses réactions d'autrefois revenaient à la charge. Finalement, lorsqu'il se détacha d'elle, la brune esquissa un mouvement pour se tourner vers lui, croisa son regard au moins aussi confus que le sien et son sourire maladroit.
Sans mot dire, elle revint finalement se blottir tout contre lui, venant nicher son nez dans le cou du jeune homme tandis qu'elle passait les bras autour du buste de celui-ci, espoir, assez risible, de le retenir, touchante dans sa naïveté de pouvoir l'empêcher d'esquisser le moindre geste tant qu'elle maintiendrait son étreinte, plus tendre que déterminée cependant. « Tu sais, même avant, ça n'a pas été si facile que ça, de t'ignorer. » Au début, surtout. Lorsqu'il s'agissait de masquer finalement ces marques, tenaces, sur sa peau alors qu'elles n'avaient plus lieu d'être ; lorsqu'elle venait à y passer lentement les doigts, le soir venu, devant la psychée, semblant les examiner d'un œil absent tant qu'elle fut seule dans sa chambre. « J'espère avoir été à ton goût, Greyback. », conclut-elle finalement, dans un léger sourire qu'il ne pouvait voir car elle garda obstinément son visage niché dans le creux de son épaule, son souffle mutin venant caresser la peau de son cou. L'emploi du nom, comme le ton, ne traduisait aucune animosité, soudain plus mordant – tout redevenait morsure avec Loki, à présent –. Presque rêveusement, elle vint passer ses doigts sur cette ultime marque qu'il lui laissait, comprenant sa volonté de se faire pardonner et, peut-être, le message tacite qu'elle aussi comptait. Sans s'en rendre compte, elle la caressait lentement, tandis qu'elle faisait passer ses jambes par-dessus celles de son camarade, aussitôt redevenue la Joy habituelle, à ne plus rien prendre au sérieux et tout à la légère. Elle vint s'envelopper de la couverture à son tour, sans lui demander son avis – de toute manière, c'était sa couette qu'elle avait bien eu l'obligeance de lui prêter, il n'avait pas son mot à dire là-dessus –. Puis, voulant lui offrir une réponse tout aussi implicite que le pardon soufflé du bout de ses canines, elle se recula légèrement, et vint déposer un baiser, doux et léger, sur la joue râpeuse de Loki, avant de retourner poser sa tempe contre l'épaule du Serpentard, resserrant lentement sa prise autour de lui, trahissant une certaine nervosité néanmoins persistante à l'idée de le laisser finalement partir. Tout pardonné, semblait crier ses prunelles tandis qu'elle sentit ses jolis yeux vairons papillonner encore, soudainement prise de fatigue après cette soirée forte en émotion, toute l'adrénaline qui l'avait quittée se faisant à présent ressentir. Et, qu'importe au final, si l'obtention du diplôme du brun sonnerait le glas de leur relation alambiquée, ils avaient encore quelques mois et, en attendant, il était tout pardonné. Ses doigts effleuraient encore cette marque qui, bientôt, viendrait maculer sa peau d'opale d'une légère teinte rougie.
summer has come and past, the innocent can never last. wake me up when september ends.