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Le problème avec les enseignants c’est leur enthousiasme. Sitôt qu’ils sont fiers du résultat d’un exercice, ils ne peuvent s’empêcher de vouloir réitérer leur expérience. C’est ainsi que lorsque le premier travail de groupe qu’elle eût rendu avec Gillian McLaggen quelques semaines plus tôt, travail qui reçu la note Effort Exceptionnel, Sutton appris qu’elle allait devoir supporter son camarade une nouvelle fois. La demoiselle aurait pu se plaindre, oui, elle aurait pu exiger un changement de partenaire. Mais cela aurait été comme crier du haut de la tour d’astronomie que la présence du McLaggen la dérangeait plus que nécessaire. Or, que pouvait-elle lui reprocher sinon le fait qu’il soit régulièrement en train de lui sourire, de la complimenter ou de la regarder ? Il n’était même pas l’un des Sang-de-Bourbe qu’accueillait ouvertement Poudlard, quoi que même cet argument n’aurait certainement pas pesé bien lourd dans la balance face à leur enseignant .. Sutton devait donc se contenter de la situation et essayer de rester le plus aimable possible avec lui. En cours seulement, cela va de soit. Cette proximité qu’il tentait de créer entre eux ne lui plaisait pas. Elle n’en voulait pas, pas vraiment. Pourquoi ? Car cela reviendrait à casser les codes qu’elle était parvenue à instaurer. Pas d’attachement sinon la famille et les plus proches amis. Et, jusqu’à preuves du contraire il ne faisait parti d’aucune de ces deux catégories. Peu avant le bal de Noël, son caractère s’était adouci un instant en sa compagnie, chose qui n’aurait pas dû se produire et qui ne se répèterait  pas. Elle ne le voulait pas. Point à la ligne.

Tenace. Obstiné. Ainsi était Gillian McLaggen. Elle qui mettait un point d’honneur à passer le moins de temps possible en sa compagnie, lui cherchait part tous les moyens possibles et imaginables à faire le contraire. Lorsque le vendredi soir en vidant le contenu de son sac sur son lit elle trouva un morceau de papier à son nom, un sourire vint se déposer sur ses lèvres. Rendant curieuses ses camarades de dortoir. Retrouve-moi demain au terrain de quidditch, vers 14h, tribune des professeurs, pour que l'on travaille sur notre devoir. Gillian Malin le McLaggen. Très malin. Fuir le contact direct pour se contenter d’un vulgaire billet comme celui-ci. Il fallait reconnaitre que sur ce coup là, il la surprenait. Néanmoins ce coup de la tribune sur le stade sentait le coup foireux à dix lieues à la ronde ! « McLaggen  ! Eh ben si maintenant ça se donne des p’tits rendez-vous secrets loin de tout, ça promets !» commenta Salamandra en lisant par-dessus son épaule. Le petit jeu que tentait de lancer le Jaune n’était pas passé inaperçue auprès de ses amis les plus proches, et parfois la conversation déviait sur ce sujet là. Les paris allaient de bon train. Combien de temps durerait ce petit manège. Y aurait-il un baiser, voir même plus entre eux. Comment Sutton se débarrasserait-elle de lui une fois qu’elle s’en lasserait. Les idées étaient nombreuses. Les mises en jeu l’étaient tout autant. Ridicule. Tellement stupide. Puérile. Mais on s’occupait comme on le pouvait dans cette école ...  

La nuit porte conseil dit-on. Le conseil qu’en tira Sutton fut le suivant : Se rendre au rendez-vous. C’est pourquoi, après le déjeuner et un court moment passé dans la salle commune la demoiselle avait pris ses affaires et était sortie. Couverte de son manteau, un sac sur l’épaule, Sutton quitta le château pour se diriger vers le stade. Il y avait peu de chances que leur travail se trouve être efficace une fois sur place, mais elle avait envie de jouer le jeu. Travailler pour un devoir ? Très bien. Elle avait emmené ses affaires pour travailler ce nouveau devoir. Quand elle le retrouva, elle fut à peine étonnée de le voir sans ses affaires, écartant immédiatement l’idée qu’il puisse les avoir déjà déposé dans la tribune où ils étaient sensés travailler. « Marre de la bibliothèque ? » lança-t-elle, sans même prendre la peine de le saluer lorsqu’elle fut à sa hauteur. « Tu es au courant que tu ne trouveras aucun livre une fois qu’on sera là-haut, j’espère, » ajouta-t-elle en désignant le stade d’un signe de tête. « Je veux bien comprendre que tu veuilles un peu de changement au niveau du cadre pour bosser, mais sérieusement, le terrain de Quidditch ? » Elle veilla cependant à ne pas se montrer trop critique, l’après-midi ne faisait que commencer, elle avait encore tout son temps. Cependant si ces premiers mots échangés de la journée n’avaient rien de très sympathique, elle ne s’en excusa pas pour autant.