| Sujet: Re: If it hurts, do it harder. Ezra&Cléo Sam 18 Mai - 23:36 | |
| J’étais épuisé, meurtri, à bout de souffle. Et je n’avais plus la force de me battre. Toutes mes émotions me submergeaient, comme un raz de marrée insoutenable... Si seulement il avait accepté de me laisser seul. Mais même ça, je n’y avais pas droit. A ses yeux, je n’étais même pas humain, il me traitait comme de la vermine et ça me donnait la nausée. J’aurais aimé pouvoir lui faire payer, mais à la place, je sentais ces larmes chaudes couler le long de mes joues. La douleur suintait par chaque pore de ma peau, alors que je ne pouvais plus m’arrêter ni de pleurer, ni de frotter ma peau déjà rouge. Les nerfs à fleur de peau, je sursautai dès qu’il s’approcha de moi, mais je ne cherchai pas à m’enfuir pour autant. A quoi bon ? Ça ne ferait que l'encourager à se montrer plus violent encore. « Mon petit Ezra... Je fais ce que je veux. Si je veux te toucher, je te touche. Si je veux te violer, je te viole.» Avant que ses paroles n’aient pu s'imprégner dans mon esprit, il s’empara de mes poignets afin de les immobiliser, m’empêchant ainsi de continuer à me gratter. Frustré et effrayé, je sentis mon sang se glacer dans mes veines, alors que ses doigts me serraient à m’en faire mal. Cependant, cette douleur ne pouvait supplanter l’ancienne, si vorace et destructrice. « T'es juste un jouet, un putain d'amusement. » Aucune surprise ne vint marquer mes traits, j'étais conscient depuis longtemps déjà que je ne représentais rien pour lui. Rien d’autre qu’une chose divertissante. Et au fond, ce n’était pas ce qui risquait de me blesser le plus, soyons honnête. Même si ses mots me dégoûtaient au plus haut point. Jamais je ne serais à lui, je n'étais pas un objet et quelque soit le mal qu'il pourrait me faire, jamais je ne m'offrirais à son bon vouloir. Insoumis jusqu'au bout, j'endurerai ses coups.
Soudain, alors que je n’y croyais plus, il me libéra enfin et j’eus le sentiment indescriptible de pouvoir enfin respirer. Néanmoins, cette liberté avait un prix... Et tandis qu’il récupérait mon désinfectant, il en profita pour me donner un coup de pied dans le dos, m’arrachant un gémissement de douleur, avant que je ne m’écroule sur me sol, à bout de souffle. Ce sentiment d’euphorie n’avait pas duré bien longtemps, mais il était d’une puissance incroyable. Bien sûr, il aurait pu s’arrêter là et me laisser me noyer dans ma honte, dans ma lâcheté... Mais il préféra fouiller dans mon sac, pour en ressortir toutes mes fioles avant de les jeter violemment sur le sol. Sous le choc, je ne pouvais détourner mon regard de ces milliers de morceaux de verre brisé qui s’éparpillaient sur le sol. Comment est-ce que j'allais pouvoir me soigner maintenant ? Paniqué à l'idée de me retrouve si vulnérable face aux microbes, j'en oubliai de recommencer à frotter mon cou et mes lèvres à présent qu'il avait relâché mes poignets. « Néanmoins... Je me suis assez amusé pour aujourd'hui, alors je vais tenir ma parole. Tu peux te casser. » Surpris, je n’osais pas y croire. Pourtant, il avait l’air sérieux et je ne voulais pas laisser passer ma chance. Au risque de tomber dans un piège et de le payer très cher par la suite, ça n’avait aucune importance. Essuyant mes larmes d’un revers de la main, je me redressai, ignorant la douleur qui irradiait mon épaule. Sans un mot - de peur qu’il ne revienne sur sa décision - je ramassai mon sac, jetant un dernier regard aux éclats de verre étalés sur le sol, au milieu des restes de potion, inutilement gaspillés. Mais je n’étais pas en position de m’en plaindre. Alors, afin de ne pas lui laisser le temps de changer d’avis, je quittai la pièce, en retenant mes larmes au maximum. Parce que j’avais honte de l’image que je renvoyais, les lèvres et le cou rougies et irrités de les avoir trop frotté, trop gratté. Au fond, j’aurais aimé pouvoir me défendre et ne plus vivre ce genre de douleur et d’humiliation. Mais il était si facile pour eux de se servir de ma phobie pour étouffer la moindre tentative de rébellion. J’étais pris au piège par mes propres peurs... Une victime en puissance. Et je détestais cette vulnérabilité dont j’étais incapable de me défaire. Un jour, tout ça devrait changer. Parce que si je ne trouvais pas ma place dans ce monde, je ne pourrais jamais vivre en paix.
Mais c'est plus fort que moi, tu vois je n'y peux rien. Ce monde n'est pas pour moi. Ce monde n'est pas le mien. (saez)
THE END.
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