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| (ANGRED) ⚔ Broken dreams and silent screams. | |
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| Sujet: (ANGRED) ⚔ Broken dreams and silent screams. Jeu 28 Fév - 23:18 | |
| Show me your doubts and I'll make you believe Yeah, you're still here to haunt me C'était un jour relativement normal pour Mordred. Il s'était levé de bonheur, l'humeur morose, le visage encore tiré par sa nuit de sommeil et les idées embrouillées mais des plans pleins la tête pour ce début de week-end. Encore dans la salle de bain, le Gryffondor finissait de se préparer le plus discrètement possible, voulant éviter de réveiller ses camarades de chambré qui étaient rentrés tard à cause d'une soirée. Ceux-ci avaient eu le respect de ne pas faire de bruit en rentrant aussi en faisait-il de même à leur égard alors que le soleil montrait tout juste le bout de son nez. Ce ne fut qu'en se dirigeant vers sa Salle Commune que le jeune homme remarqua un hiboux noir attendre à une fenêtre, faisant le guet face au paysage enneigé. Il savait d'ores et déjà que la missive était pour lui, reconnaissant l'animal fétiche de sa génitrice. Perplexe, il lui ouvrit et récupéra la lettre qu'il tenait entre ses griffes. Tout en soupirant, assez las, il parcourut des yeux l'écriture fine de sa mère et remarqua à quel point elle semblait angoissée. Une fois de plus, elle l'interrogeait sur l'avancement de sa mission en tentant bêtement de lui donner des conseils dont il n'avait pas besoin. Sa maternel semblait réellement angoissée et il se promit, une fois de plus, de lui répondre pour tenter d'apaiser ses craintes. Après ça, il chiffonna le papier et le jeta dans les braises presque éteintes du feu de cheminée qui crépitait encore un peu, dans la Salle Commune. Un sort plus tard et la feuille se consumait déjà par les flammes rallumées. Sans grand étonnement, il jeta un vif coup d’œil dans le reste de la pièce et constata qu'il était seul. Il adorait les samedis matins pour ce genre de sensation. Être seul, dans sa Salle Commune et n'entendre rien d'autre que le château dormir tandis que le jour se levait petit à petit. Et c'était comme ça, à chaque fois, depuis six ans maintenant. Prêt à affronter ses projets du matin, le jeune homme sortit dans les dédales de couloirs et se dirigea d'un pas pressé vers la Grande Salle. Il savait que certains seraient déjà levés et que par conséquent, le petit-déjeuner serait servit sans problème - ça lui évitera au moins de devoir passer par les cuisines et de devoir se tordre de pitié face aux elfes de maison. Quelques minutes plus tard, il arriva dans la Grande Salle et fut amusé de voir les quelques têtes qu'il avait l'habitude de croiser depuis le début de l'année, toujours aux mêmes places, leurs journaux ou livres en mains. Plus de Serdaigle que de Serpentard, d'ailleurs. Il piqua deux, trois croissants, bu un verre de jus d'orange et se pressa de sortir en se rendant compte qu'il était déjà en retard pour son premier rendez-vous de la journée.
Freiden devait l'attendre, le ventre en ébullition. Il ne serait probablement pas de bonne humeur en le voyant arriver, ce matin. Aussi, tout en courant vers la forêt interdite, affrontant le froid de janvier avec courage, il dévora ses viennoiseries avec voracité. Freiden était son dragon, il le possédait depuis cet été et bien que celui-ci était encore petit, Mordred espérait pouvoir bientôt le monter. Avec beaucoup de patience, il avait réussi à gagner sa confiance et à le dresser. Tous les deux possédaient un lien particulier que Mordred ne voulait perdre pour un rien au monde. Et, ne pas arriver à l'heure au repas de son cher ami était une cause mortelle de perdre la confiance de son animal. Enfin, façon de parler. Avec le temps, le lion s'était rendu compte que chaque dragons avaient son propre caractères, ses qualités et ses défauts, comme un véritable animal de compagnie - en plus dangereux et imprévisible. Et, tout ce temps passé avec Freiden lui avait fait comprendre que son dragon était doté d'une intelligence surprenante et d'un humour décalé - qu'il appréciait à bien des manières. Tout en repensant à ce qu'il prévoyait de faire avec lui, aujourd'hui, Mordred fut brutalement stoppé dans sa course en se rendant compte qu'il y avait quelqu'un, sur le bord du lac. Il ne l'aurait pas remarqué et ne se serait probablement pas arrêté s'il n'avait pas reconnu cette tignasse doré et cette fine silhouette. Il avait beau être à quelques mètres d'elle, il reconnaissait sans l'ombre d'un doute Ange Halley, connaissant par coeur sa façon de se mouvoir ou d'apparaitre. Et, même si elle était figée, quelque chose dans sa façon de se tenir l'alerta. Probablement ses muscles, tendus et crispés. Le brun fut alors face à un terrible dilemme : vaquer à ses occupations en rejoignant Friden ou commencer plus sérieusement sa mission et s'occuper de son ancienne amie. Il soupira en repensant à la correspondance de sa mère et aux insomnies qu'elle devait avoir en le sachant si peu impliqué dans toute cette affaire. Tout en se massant les tempes, il jura intérieurement et se rapprocha d'un pas lent vers la Serdaigle. Son dragon allait devoir attendre.
Aux aguets, il comprit instantanément qu'elle n'allait réellement pas bien. Elle était agitée de soubresauts et de tremblements et il arrivait à entendre ses sanglots étouffés. Durant une seconde, il grimaça à l'idée de devoir jouer l'hypocrite de service, l'ami franc sur lequel elle pouvait s'appuyer et se confier alors qu'intérieurement, il s'en fichait et voulait simplement être débarrassé de ce fichu serment inviolable. Mais il devait se reprendre, être sérieux et se motiver réellement à faire en sorte qu'Ange Halley se marie réellement à Rohàn Lestrange en juillet prochain, sinon, il ne donnait pas chère de sa peau. Passant une main nerveuse dans ses cheveux, il entreprit de dire quelque chose, sonnant dans les détendus sans pour autant passer pour le débile de service. Il n'était pas là pour la faire fuir. Mais, à ce moment même, elle se releva et esquissa un pas du haut de la petite falaise, comme si elle s'apprêtait à sauter dans le lac gelé. Elle n'y survivrait pas. « Non, attends ! » fut donc les seuls mots qui arrivèrent à sortir de ses lèvres. Il crut la voir sursauter un peu et au moment où elle se retourna, il leva la main vers elle, les paumes relevées et haussa les sourcils, se voulant rassurant. Parce qu'il comprenait ce qu'il se passait. Et que si Ange se donnait la mort, ça revenait à la lui donner aussi. « Ange... Attends. Ne fais pas ça. Je ne sais pas ce qui se passe dans ta vie pour que tu aies envie de sauter dans un lac gelé et mortel, mais... Ne fais pas ça. » Il inspira profondément et souffla un petit « S'il-te-plait » qui lui souleva presque le coeur. Il n'avait pas l'habitude de dire ce mot, d'implorer les gens. Aussi, tandis que son orgueil en prenait un coup, il la dévisageait, en espérant réellement qu'elle l'écouterait et qu'elle reviendrait vers lui.
Au pire des cas, il avait toujours sa baguette. Car, qu'elle le veuille ou non, il était hors de question qu'elle s'en aille aussi facilement. |
| | | | Sujet: Re: (ANGRED) ⚔ Broken dreams and silent screams. Mar 25 Juin - 12:34 | |
| And hold on before it's too late We'll run 'til we leave this behind Don't fall, just be who you are It's all that we need in our lives And the risk that might break you Is the one that would save A life you don't live is still lost So stand on the edge with me Hold back your fear and see Nothing is real 'til it's gone
Les jours s’allongeaient, si longs, interminables. Ils se ressemblaient tous, inlassablement, comme déterminés à envenimer l’existence de la jeune femme. Elle n’en pouvait plus de cette année scolaire, d’attendre ce moment qui semblait maintenant inévitable. Ange s’était fait une raison, elle allait épouser Rohàn. Il n’y avait à présent plus aucune échappatoire à sa situation, plus personne pour qui fuir. Elle préférait épouser le Serpentard, car dans le fond elle s’en moquait. Son cœur était en miette, fatigué de l’amour. Elle regrettait d’autant plus ces années de guerre avec Lucian, si ils ne s’étaient pas autant éloignés, ils auraient fini ensemble. Épouser son ami, son meilleur ami, avait toujours semblé normal aux yeux de la jeune femme. Il avait toujours fait partie de sa vie, c’était donc dans la continuité des choses qu’ils finissent ensemble. Ange réalisait à présent que si elle venait à mourir le lendemain, peu de personne la regretterait. Elle n’avait plus de famille, orpheline depuis quelques mois maintenant suite à la perte de son père. La bleu et bronze sentit son cœur se déchiré un peu plus à cette pensée. Elle n’avait jamais entretenu des liens très cordiaux avec son paternel et pourtant elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’il ne serait pas là pour l’amener à l’autel le jour de son mariage. Étrangement, cette idée la dérangeait. Il manquait alors une pièce sur l’échiquier et elle se sentait encore plus seule que jamais. Abandonnée, à nouveau, par une figure importante de sa vie. Car, d’une façon ou d’une autre, son père avait contribué à ce qu’elle était aujourd’hui. Sans lui, elle ne serait sûrement pas aussi forte. Quoique ces derniers temps la Serdaigle avec l’impression que toute trace de force l’avait quitté. Il n’y avait plus qu’une ombre. Il ne restait qu’une jeune femme qui allait de classe en classe, qui se mouvait, mangeait, dormait, mais qui ne vivait plus. Quelque chose était mort en elle au cours de l’année. Son cœur peut-être, à dire vrai elle n’aurait su le dire, elle se sentait juste … Différente. Moins combattive. Moins elle en somme. Et cela commençait à l’ennuyer profondément.
La Serdaigle poussa un long soupir, las. Elle n’avait pas d’heure de cours avant l’après-midi, mais ne tenait pas à aller s’enfermer dans la bibliothèque comme elle le faisait souvent ces derniers temps. Elle ne supportait plus le regard des autres, les murmures sur son passage. Il y avait aussi les regards de haine, celles qui désiraient être à sa place, celles qui fantasmaient secrètement sur son fiancé alors qu’elles ne le connaissaient même pas. Elle ne savait pas que sous les apparences se cachaient un être sombre et abjecte. Aucune d’elles n’aurait pu survivre à ses côtés. Elles auraient fini plus bas encore que là où Ange se trouvait. Un regard par la fenêtre lui arracha un nouveau soupir. Elle détestait cette époque de l’année où tout était froid et gris. Elle avait besoin de soleil et de chaleur pour survivre, pour sourire. Ses yeux devenaient alors plus clairs, ses cheveux plus blonds. En Janvier, elle avait le sentiment que tout était terne, sans vie, comme elle dans le fond. Le cœur de la jeune femme se serra à cette pensée, elle ne s’était jamais vue comme une défaitiste. Et pourtant c’était ce qu’elle était devenue. Ange rejeta les draps au bout de son lit et s’extirpa de la douce chaleur de celui-ci. Elle sentit un frisson lui parcourir l’échine alors qu’elle posait un pied sur le sol froid du dortoir. L’agitation du matin avait déjà commencé. Les filles se bousculaient devant les miroirs pour se préparer et se hâter vers le petit déjeuner. La Serdaigle, elle, n’avait pas faim. Elle mangeait de moins en moins à dire vrai, tant son estomac semblait noué en permanence. Ses joues s’étaient creusées au fil des semaines, mais la jeune femme ne semblait pas faire attention aux transformations physiques qu’elle subissait. Cela ne l’intéressait pas, elle n’avait même jamais fait attention à ce genre de détail auparavant et ne commencerait sûrement pas maintenant.
Très vite, la blonde sortit du dortoir, fuyant l’agitation et ses camarades. Elle avait enfilé à la va-vite son uniforme et s’était munie d’un livre qu’elle tentait tant bien que mal de finir depuis deux semaines déjà. Elle laissa l’air froid pénétré dans ses poumons avec délice. Elle qui aimait la chaleur accueillit pourtant ce sursaut de vie. Ses pas se firent plus rapides alors qu’elle traversait le parc. La Serdaigle avait ses petites habitudes et elle aimait se rendre sur les bords du lac noir. Personne ne s’aventurait là, personne ne venait la déranger. C’était tout ce qu’elle réclamait, un peu de paix. La jeune femme se plongea dans sa lecture, se perdit dans les mots. Enfin elle avançait, retrouvait son goût pour les aventures de ses héros. Seulement l’aventure ne finissait pas bien, le héro mourrait, propulsé dans une eau glacé qui fit explosé son cœur. La Serdaigle releva les yeux et se perdit dans la contemplation des eaux noires qui s’étendaient sous ses pieds. Son cerveau semblait être déconnecté. Elle n’était plus là, pas d’esprit du moins. Son esprit semblait être enfoui au milieu du lac, avec le héro du récit. La jeune femme se redressa, mais elle n’en avait pas conscience. Son corps semblait vouloir rejoindre son esprit.
« Non, attends ! » La jeune femme sursauta. Elle se rendit compte de l’image qu’elle devait donner. Ange n’avait jamais été suicidaire, elle n’était jamais tombée aussi bas. Elle ne parvenait pas à comprendre comment elle avait pu se retrouver dans cette situation et s’en voulait d’autant plus que quelqu’un l’ait surpris. Son esprit se reconnecta à son corps, elle reprit conscience de la réalité. Ange reconnut alors celui qui, en quelques sortes, venait de la sauver. Son cœur se serra dans sa poitrine. Elle aurait pu facilement retrouver contenance auprès d’un inconnu, mais Mordred ne la connaissait que trop bien. Il reconnaîtrait ce regard perdu, cette lueur sombre. Il verrait rapidement que sa peau était plus pâle qu’à l’habitude, que ses cheveux n’avaient pas leur éclat habituel. Ils ne se parlaient plus depuis quelques temps, mais Ange n’avait jamais cessé de garder un œil sur lui. Malgré tout ce qu’elle avait appris sur sa famille, malgré les mises en garde de son père. La bleu et bronze n’avait jamais pu se résoudre à tirer un trait définitif sur le rouge et or. L’amitié qu’ils avaient entretenu étant enfants ne s’était jamais effacée de la mémoire de la jeune fille. « Ange... Attends. Ne fais pas ça. Je ne sais pas ce qui se passe dans ta vie pour que tu aies envie de sauter dans un lac gelé et mortel, mais... Ne fais pas ça. » Elle tourna le dos au lac, ne sachant pas trop comment réagir, ne sachant pas trop quoi dire. Nier l’évidence ? Au fond, que s’était-il réellement passé ? Elle-même l’ignorait, incapable de comprendre comment elle avait pu donner l’impression d’avoir envie de sauter. « S'il-te-plait. » à nouveau son cœur se serra dans sa poitrine. Elle le connaissait assez bien que pour savoir que ces mots avaient dû lui brûler la gorge et la langue. Ils se marquèrent en lettre de feu dans l’esprit de la jeune femme. « Je ne veux pas mourir Mordred. » Elle fit quelques pas dans la direction du Gryffondor. Elle ne savait pas quoi dire, quoi faire. Les souvenirs défilaient à présent devant ses yeux, et elle était incapable de les arrêter. « Je suis désolée. » De quoi ? De l’avoir délaissé ? D’avoir laissé son père prendre le dessus et les éloigner ? D’avoir essayer de sauter ? Peut-être d’un peu tout cela dans le fond. Sa voix se brisa, une larme roula, seule, comme Ange. |
| | | | Sujet: Re: (ANGRED) ⚔ Broken dreams and silent screams. Lun 1 Juil - 0:19 | |
| Il n'avait jamais pensé que Ange pourrait avoir des tendances suicidaires. Depuis qu'il la connaissait, elle avait toujours semblé forte et déterminée à vouloir montrer une assurance débordante qui, visiblement, n'existait pas. Mordred comprit alors que tout ceci n'était peut-être qu'une mascarade. Que, peut-être, Ange Halley avait perdu de sa superbe et venait de craquer sous le poids exubérants de ses responsabilités de parfaite petite sang-pur et d'héritière d'une grande famille richissime. Finalement, la roue avait tourné et elle se retrouvait dans une posture qui la désespérait. Au point qu'elle veuille sauter pour se donner la mort. Cette fille n'était plus celle qu'il avait connu quand ils n'étaient que gamins, elle n'était plus pleine de vie, ni avec le sourire aux lèvres et à l'imagination débordante. Non... La fille qui se tenait devant lui était brisée, vide comme si on s'était acharné à la torturer pour la creuser, encore et encore. Juste pour qu'elle se transforme en une coquille dénuée de tout. Coupée des fils existentiels qui permettaient qu'on ait une raison de se lever tous les matins. La Ange Halley qu'il avait rencontré il y a une poignée d'années était morte. Il n'aurait su dire depuis quand, il ne l'avait plus observé depuis si longtemps. Avec le temps, le Rogue ne s'était plus intéressé à elle à partir du jour où elle lui avait tourné le dos sans raison. Il ne regrettait pas, il n'avait que faire des lamentations d'une pauvre petite riche à qui la vie offrait des tonnes de possibilités mais qui ne se rendait pas même compte de la superficialité de son univers. Mais s'il voulait survivre, Mordred allait devoir faire ce dont il était le plus mauvais : jouer la comédie. Généralement, il n'avait pas à faire ça et jouer les hypocrites puisqu'il se fichait bien des autres, emmerdant le monde et ceux qui le pourrissaient. Il était tellement blasé par les artifices de l'Être-Humain qu'il préférait se la jouer solitaire et ne s’intéresser qu'à lui-même. Au moins, et d'une certaine manière, ça le protégeait et l'empêchait de se retrouver dans des situations impossibles comme la petite Serdaigle.
Cette dernière bougea légèrement et pendant un instant, il crut qu'elle allait sauter. Il retint sa respiration de justesse tandis que sa fierté masculine en prenait un coup - il l'avait tout de même supplié. Mais, finalement elle se retourna vers lui et l'observa comme si elle le voyait pour la première fois depuis des années. Ce qui était probablement le cas. Bien qu'ils se soient croisés de temps à autre dans le château - pas si grand que ça, au final -, jamais ils ne s'étaient intéressés l'un à l'autre, se contentant de continuer leurs chemins comme s'ils étaient invisibles. Aussi, la situation ne pouvait être plus risible que maintenant. Sa vie était entre les mains d'une fille pourrie gâtée qui lui avait tourné le dos probablement pour des raisons aussi futiles qu'elle. « Je ne veux pas mourir Mordred. » lâcha-t-elle alors d'une toute petite voix. Il haussa un sourcil, dubitatif tandis qu'elle faisait quelques pas vers lui. Il hésitait fortement à la croire, persuadé qu'elle tentait plus de sauver sa réputation qu'autre chose. De toute manière, ce n'était son problème et tout ce qu'il voulait, c'était qu'elle s'éloigne de cette maudite falaise. Ce qu'elle fit, probablement à cause de son regard insistant. Par ailleurs, le lion était plus qu'étonné qu'elle se souvienne de qui il était. Il n'aurait jamais cru ça possible de sa part. Dans tous les cas, il y eut plus de peur que de mal : il n'allait pas y passer aujourd'hui. Mais bon sang, si cette tarée avait des envies suicidaires, Mordred avait bien des soucis à se faire pour les prochains jours. Il allait devoir réellement la surveiller et cette perspective ne le réjouissait guère. Il n'avait pas l'habitude de devoir jouer les espions mais de toute évidence, il allait devoir faire bien des efforts ces prochains mois s'il voulait que sa mission soit un succès.
« Je suis désolée. » dit-elle alors, le sortant de sa torpeur. Il sursauta, sous la surprise probablement. Il ne s'attendait pas à ça de sa part, surtout qu'il ne comprenait pas tellement pourquoi elle tenait à lui présenter ses excuses. Peut-être tentait-elle de l'amadouer en pensant qu'il ne parlerait ainsi de ce petit incident à personne. Peine perdue, il se fichait bien de tout ça et il n'était pas le genre à lancer des ragots - il les évitait, même. Ne sachant quelle attitude adopter, Mordred se contenta de hausser les épaules et lui tendit sa main, voulant absolument la ramener plus à lui plutôt que sur le bout de cette dangereuse falaise. Elle accepta son aide et glissa ses doigts dans la paume de sa main. Il frissonna en sentant la peau glacée d'Ange ; il ne savait pas depuis combien de temps elle était dehors, mais ce qui était certain, c'était que ça faisait un bon bout de temps. N'étant pas frileux et voulant s'attirer les faveurs amicales de la demoiselle, il retira son manteau et lui mit par-dessus le sien - qui était bien trop léger à son goût. « Tu es gelée... » se contenta-t-il de dire pour sa défense quant à ce geste des plus surprenant. Pleins de bonnes attentions, il tenta même de la réchauffer en lui massant les bras mais se rendit compte bien vite qu'il était peu délicat et qu'il devait plus lui faire mal qu'autre chose, il cessa donc directement. Au lieu de ça, il la ramena vers le reste de ses affaires, éparpillées un peu partout sous un arbre fanée par l'hiver. Sans lui demander son avis, il l'installa contre le tronc de celui-ci et sortit sa baguette pour allumer un petit feu magique qui les réchaufferait un peu tous les deux. Il s'installa face à elle et croisa les bras. La conversation n'avait jamais été son fort et surtout à cet instant. Il ne lui avait pas adressé la parole depuis quoi ? Une dizaine d'années ? Il ne voulait pas être maladroit, surtout maintenant alors que tout semblait reposer sur les retrouvailles de deux vieux amis. « Ça fait longtemps. » se contenta-t-il de dire en hochant la tête plusieurs fois et en la regardant avec une petite moue. Elle acquiesça rapidement et sans dire un mot de plus. Non, vraiment... Il était nul. Pour se mettre en confiance, Mordred s'imagina un instant que la personne en face de lui était Absynthe et qu'elle avait terriblement besoin de lui. C'était toujours plus facile de s’inquiéter pour une personne qu'il aimait plutôt que pour une inconnue. Aussi, il prit son masque le plus sincère et fronça les sourcils pour se donner une mine sérieuse. « Je sais que toi et moi, on ne se parle plus depuis... Très longtemps. Mais je n'ai rien contre toi, Ange. Vraiment. Et si tu as besoin de parler avec quelqu'un, et bien... Je suis là. Et honnêtement, tu as l'air tellement mal que je m'en voudrais de pas être là pour toi. » Les mots étaient sortis tout seul et il se félicita intérieurement. Finalement, il n'était pas si mauvais comédien que ça. Même lui y avait presque cru durant quelques secondes. C'est alors qu'il se rappela de quelque chose d'important, quelque chose qui l'avait interpelé ces derniers jours tandis qu'il observait Ange pour trouver un plan : elle était seule. Personne ne s'était intéressé à elle et tout le monde semblait lui avoir tourné le dos pour une raison qui lui échappait. Ou était-ce peut-être elle qui avait mit de l'écart avec tout le monde ? Dans tous les cas, une petite voix lui souffla que c'était de ça qu'elle avait besoin au fond : un ami. Un pilier qui serait là pour elle quoi qu'il arrive. Et Mordred su à cet instant que ça serait ça son objectif, qu'il deviendrait incontournable dans sa vie pour avoir le plus d'influence sur elle. D'un geste lent, il attrapa alors sa main encore froide et lui confia d'une voix rassurante : « J'ai conscience que tu n'as probablement pas envie de te confier à moi, mais... Ange, je t'observe et je ne suis pas aveugle. Je sais que quelque chose ne va pas et en hommage à notre sincère amitié d'enfance, si tu as besoin d'un ami un jour, n'hésites pas à venir me voir. » Elle n'avait pas dit un mot depuis qu'il lui avait donné son manteau et il espérait réellement avoir fait son petit effet et fait baisser ses barrières de défense. Il devait rentrer dans sa vie, d'une manière ou d'une autre. Le plus rapidement serait le mieux.
Tout en ayant cette pensée en tête, il lui fit un petit sourire en coin, amical au possible. |
| | | | Sujet: Re: (ANGRED) ⚔ Broken dreams and silent screams. Lun 21 Oct - 17:01 | |
| Elle n’avait jamais cherché à mourir, n’avait jamais voulu s’ôter la vie. Dans le fond, elle chérissait cette dernière bien plus qu’elle ne voulait l’admettre. Il y avait eu trop de morts douloureuses autour d’elle, trop de perte que pour qu’elle veuille à son tour les rejoindre. Ange n’était pas du genre à baisser les bras, à fuir. Si elle en était arrivée là, c’était parce qu’elle n’arrivait pas à trouver d’échappatoire à sa situation actuelle. Et même en ce moment, elle disait vrai : elle ne voulait pas mourir. Elle n’était pas de ces lâches qui pensaient que la mort était une sortie facile. Elle ne voulait pas finir dans le fond d’une boite en laissant derrière elle l’image d’une fille qui avait sauté dans le lac noir pour y mettre un terme à des années de solitude. Ange avait changé avec les années. Elle s’était laissée aller à ployer sous le poids des responsabilités. Elle avait perdu son sourire, sa joie de vivre. Elle avait tout perdu, dans le fond. Il ne restait d’elle qu’une ombre, une ombre qui ne savait pas comment retrouver son chemin vers la lumière. Son cœur se serra dans sa poitrine à cette pensée. Elle était faite pour vivre au soleil, dans la joie et les sourires. Elle n’était pas faite pour songer à se tuer, pour l’obscurité. Cette seule pensée la convainquait qu’elle n’était pas faite pour épouser un homme comme Rohàn Lestrange. Et pourtant. Ange avait compris qu’elle n’avait désormais plus son mot à dire dans l’histoire. C’était cela qui l’avait amenée au bord du précipice. Cette pensée l’avait poussée à se rendre aux bords du lac, à contempler sa noirceur en songeant que, peut-être, elle trouverait son salut dans ses eaux profondes et glacées. Mais ce n’était qu’une petite voix dans le fond de son esprit qui l’avait amenée là. Une petite voix qui était en totale opposition avec celle de son cœur, beaucoup plus courageuse. Celle-ci voulait pousser Ange à contempler l’affaire sous un autre point de vue, la pousser à trouver une solution, à s’en sortir, comme elle le faisait toujours. Pourtant, cette fois-ci, il ne semblait pas y avoir de nombreuses voies qui s’offraient à elle. C’était épouser Rohàn ou faire en sorte que Loki soit enfermé à tout jamais, ou pire. Non. Elle ne pouvait y songer.
Ange réalisait bien que ses problèmes devaient paraître superficiels, futiles. Mais dans le fond, l’étaient-ils vraiment ? Elle avait perdu sa mère, avait été détestée de son père, s’était opposée toute sa vie à sa belle-mère. Son père avait fini par être enterré à son tour, elle était tombée amoureuse, on l’avait fiancée de force à un homme qu’elle n’avait jamais aimé et qu’elle n’aimerait jamais. Et elle avait toujours réussi à se relever. Jusqu’à aujourd’hui. Aujourd’hui, elle désespérait. Aujourd’hui, son sourire s’était définitivement envolé. Elle n’avait plus la candeur d’autrefois, avait perdu sa naïveté depuis longtemps. Mordred ne devait, en effet, plus la reconnaître. Elle qui riait tant auparavant avec lui ne parvenait pas à se rappeler quand l’éclat de son rire s’était fait entendre pour la dernière fois. Le cœur de la demoiselle se serra à cette pensée. Elle déglutit difficilement. Elle aimait tant rire. Elle avait toujours aimé rire. Voilà pourquoi à l’époque elle appréciait tellement le rouge et or. Il la faisait rire, plus que de raisons. Elle avait adoré leur amitié, avait chéri chacun des moments qu’ils avaient passé ensemble. Aujourd’hui, elle regrettait d’avoir écouter son père et de s’être éloignée de lui. Que seraient-ils advenus d’eux si elle ne s’était pas détournée du Rogue ? Auraient-ils toujours été amis ? Elle savait pourtant que les années pouvaient séparer même les meilleurs des amis. Mais elle avait le sentiment d’avoir tout raté avec Mordred. De l’avoir trahi. Et elle supportait mal cette prise de conscience. Ange avait changé, mais pas tellement. En creusant un peu, elle savait que la petite fille d’autrefois existait toujours. Mordred était peut-être celui qui l’aiderait à redevenir cette enfant. Elle sonda quelques instants son regard. Il avait changé aussi. Son regard était plus dur, plus froid. Il ne devait pas comprendre ce qu’elle faisait là. Elle ne comprenait pas non plus, après tout. Elle n’avait pas réfléchi en marchant jusque là. Ange soupira et prit la main du jeune homme pour revenir définitivement sur la terre ferme, loin de l’eau, loin du lac, loin de ses sombres pensées.
« Tu es gelée... » à peine eut-il dit ces mots que la Serdaigle réalisait à quel point il avait raison. Elle ne s’en était pas rendue compte jusque là. Ses lèvres devaient être bleutées, sa peau plus pâle encore qu’à l’habitude. Elle ne se souvenait pas avoir pris un manteau ou quoique ce soit pour avoir chaud. Elle lui sourit alors qu’il tenta en vain de la réchauffer à l’aide de ces mains et le suivit sans broncher alors qu’il la ramenait vers ses affaires. Alors que les flammes se mirent à crépiter, son regard se perdit à nouveau dans la contemplation de la lueur rougeâtre. La chaleur se glissa à travers son corps et à nouveau elle se demanda ce qui lui était passé par la tête. Cela ne lui ressemblait tellement pas. « Ça fait longtemps. » Elle acquiesça. Depuis son arrivée à Poudlard. Depuis qu’elle avait appris qui était son père. Elle détourna quelques instants le regard alors que le souvenir de son géniteur lui revint en mémoire. Il lui interdisait d’approcher le garçon et lui donnait enfin la véritable raison. Dieu qu’elle regrettait. À l’époque, elle aurait dû en parler avec lui, elle aurait dû lui dire ce qui l’avait poussée à s’éloigner. Aujourd’hui, elle n’était plus certaine que ça ait de l’importance. « Je sais que toi et moi, on ne se parle plus depuis... Très longtemps. Mais je n'ai rien contre toi, Ange. Vraiment. Et si tu as besoin de parler avec quelqu'un, et bien... Je suis là. Et honnêtement, tu as l'air tellement mal que je m'en voudrais de pas être là pour toi. » Le regard de la jeune femme changea, se durcit. Elle scruta le visage du Gryffondor. Lui mentait-il ? Elle n’aurait su le dire. La méfiance naturelle de la demoiselle la poussait à la prudence. « J'ai conscience que tu n'as probablement pas envie de te confier à moi, mais... Ange, je t'observe et je ne suis pas aveugle. Je sais que quelque chose ne va pas et en hommage à notre sincère amitié d'enfance, si tu as besoin d'un ami un jour, n'hésites pas à venir me voir. » Ange soupira. Devait-elle le croire ? Elle n’en était pas certaine. Un sourire se dessina sur ses lèvres. « Déjà quand on était petits tu étais un comédien incroyable. » Elle secoua la tête, toujours en souriant. « Je sais que tu n’en as rien à faire de moi Mordred. Tu m’as aidée parce que tu es quelqu’un de bien et que tu n’allais pas me laisser sauter, même si je n’en avais nullement l’intention. J’ai eu une minute d’égarement, mais je te promets que je vais m’en sortir seule. » Seule. Son regard se voila. « Je m’en suis toujours sortie seule. » murmura-t-elle. Elle releva les yeux. « Tu n’as pas à prétendre avec moi. »
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