Le cours de potion s’était déroulé paisiblement pour la Serdaigle qui avait étrangement, un certains don pour la création d’antidote. Chanceuse, elle était tombée sur une potion qu’elle avait déjà préparée plusieurs fois et même usée sur son cousin pour guérir de grosses blessures. Certes, cette potion était compliquée à préparer et le temps donné dans le cours semblait totalement dérisoire à la préparation de celle-ci. Ce fut donc avec une certaine hâte que la belle au bois dormant avait du préparer celle-ci, en faisant une petite quantité pour être certaine d’avoir le temps de la finir.
Le professeur s’était plongé dans son yoga, n’en sortant pas de tout le cours, laissant ceux avec des questions se planter. Une note devait surement sortir de cette petite expérience aux yeux des autres, mais Mya n’était pas dupe. Elle savait que ce test n’était là que pour motiver où démotiver les troupes. Qu’importait votre niveau. Les bleus et les jaunes étaient en sueurs. Seul la Greyback restait proprette, tirée à quatre épingles et ne semblait en aucun cas suer sous la labeur et la chaleur de la pièce. Il n’était pas donné à tous d’être une demoiselle de bonne famille, et sous aucun prétexte elle se devait sortir de sa condition. Rester sage, docile, droite et parfaite en toute circonstance, ainsi était la vie de la belle et douce demoiselle aux longs cheveux noués en son habituel et indémodable chignon de danseuse étoile.

La voix grave du professeur s’éleva alors. Annonçant le temps qu’il restait à ses étudiants. La demoiselle pressa un peu ses travaux, alaise et discrète dans son coin des cachots, elle n’avait jamais été de celle qui se faisait remarquer par ses paroles, ses gestes où sa vertu. Après tout, elle n’était guère une Lestrange et encore moins aussi vulnérable que d’autres jeunes femmes qui avaient depuis longtemps perdue leur valeur !
Non, Artémis restait le plus pur possible, gardant la tête haute et ce, bien qu’elle ait récemment dérapé, les lèvres posées sur celle d’un professeur, par plusieurs fois. Elle n’avait en aucun cas hésité cette nuit là, et n’avait plus jamais osé le faire depuis. Caché entre deux rayons de bibliothèque, dans une salle de cours. Elle avait partagé des weekends à discuter avec le professeur d’histoire de la magie, partageant les corrections qu’il avait à faire afin de passer un peu plus de temps en sa compagnie. Personne ne se doutait de rien. Pas même lorsqu’elle attendait celui-ci à la sortie de la salle des professeurs pour lui donner un tas de copie corrigée où un devoir supplémentaire qu’elle avait pu réclamer. Après tout, elle le faisait souvent. C’était bien la seule et unique étudiante de cette école à demander toujours plus de travaux pour occuper ses weekends et resté enfermé dans sa salle commune, en sureté loin de ceux qui mettaient le doigt sur sa différence.

Encore une minute. Elle leva rapidement son petit chaudron et vida précieusement le filtre dans sa fiole. Il était totalement transparent et sentait bon la vanille. Etrange me direz vous, mais lorsque l’on connaissait la jeune femme, celle-ci n’hésitait jamais à ajouter une odeur agréable à ses potions. Collant l’étiquette de son nom sur sa fiole à temps, elle entendit des protestations lorsque ces petits flacons s’envolèrent en direction du bureau du maitre des potions. Heureusement, blanche neige avait réussit à finir son travail. Presque fière d’elle-même.
Débutant à ranger ses affaires, son sang ne fit qu’un tour lorsque le professeur annonça qu’elle devait rester. Serrant contre sa poitrine son sac, elle baissa les yeux et se rapprocha du bureau. N’osant regarder en face ce professeur qui, depuis toujours, lui faisait une peur bleue. Pas par son sang, pas par ses origines. Mais plutôt par son apparence. Non préparée à faire face aux aléas des fans du monde des moldus, de ceux dont le style vestimentaire différait de sa trop bonne éducation, la jeune femme ne savait comment agir avec le professeur. Ayant bien trop peur de fixer ses yeux entourés d’encres.

Plantée devant le professeur, la jeune femme n’avait pipé mot. Restant immobile, les yeux baissés, elle attendait que l’homme lui dise ce qu’il avait à lui dire. Avait-il remarqué son petit manège autour de l’un de ses collègues ? Qui pourrait remarquer que l’attitude de la demoiselle avait tant changé ?

Le murmure qui sortait des lèvres des professeurs laissa un frisson désagréable glisser le long de l’échine de la jeune femme, qui, recroquevillée dans la protection rassurante de son sac de cours, ne se croyait en aucun cas capable de faire ce que le maître des potions lui demandait. Cela était contres tous principes. Elle ne pouvait le regarder droit dans les yeux et lui adresser la parole, l’encre qui couvrait son corps la terrorisait. Ne comprenant pourquoi le professeur s’était affublé de toutes ces peintures, de toutes ces dessins, cette encre et la peur d’une telle différence ne la mettait guère alaise. Cela n’était-il pas une chose de moldue ? Bien que ses parents n’avaient rien contre ces êtres dénudés de pouvoirs, la demoiselle n’avait jamais eue le droit et encore l’occasion de se rendre dans leur monde.
C’était prohibé et le professeur pour aborder de telles peintures de combats l’était aussi. N’était-ce pas pour cela que l’on avait inventé des convenances, des conditions de vies, une réelle éducation ? Bien sur que si !

Et alors que la menace de devoir passer tous ses mardis soir en compagnie du professeur à récurer les chaudrons des étudiants fut lancée, la jeune femme serra un peu plus son sac contre elle, terrorisée à l’idée de se retrouvée enfermée dans une pièce en la compagnie du professeur de potion. L’empoisonneur ne riait pas, bien au contraire, et l’épée de Damoclès qui était au dessus de la tête de la jeune femme semblait bien plus terrifiante que ce que l’on aurait pu croire !
Ainsi donc, il fallait qu’elle ouvre ses lèvres, qu’elle émette ne serait-ce un son pour échapper à cette punition. Que dirait ses parents s’ils apprenaient que leur enfant si parfaite, si docile et douce demoiselle avait été mise en détention par un professeur ? A coup sur, la raison leurs serait passé par-dessus la tête, s’arrêtant tout simplement au mot : retenue. Ce ne fut qu’en ce moment, qu’une peur nouvelle naquit en la belle au bois dormant. Si ses parents apprenaient qu’on avait du la punir, alors, à leurs tours, ils allaient la punir. Elle serait alors rapatriée dans son manoir familial et, sous une surveillance accrue, la possibilité de voir son cousin et James serait alors inexistante. Elle se morfondrait dans l’attente d’un mariage forcé où elle pourrait enfin s’échapper de nouveau dans les bras de son amour.

Relevant craintive les yeux, le petit chat qu’était la demoiselle, rebaissa avec une rapidité déconcertante les yeux vers le sol. Parler allait réellement être difficile. Heureusement, la question portait sur les cours et non pas vis-à-vis d’une curiosité quant à sa relation avec une figure du corps enseignant de l’école de sorcellerie.
Parler. Dire un mot. Quelque chose. Artémis pouvait bien trouver un semblant de courage afin de s’exprimer, mais l’expression de ses yeux veloutés se noyait dans une souffrance étonnante… Arriverait-elle à dire quelque chose ?

Tentant tant bien que mal, un léger son sortit de sa bouche, avant de se raviser, rougissante. Il lui était décidément bien trop difficile de s’exprimer. Fermant les yeux quelques secondes, elle tenta d’imaginer le professeur dans une autre position, un autre corps, sans toutes ses marques tribales sur son corps.

« Intéressant. » Un mot, juste un. Cela relevait d’un véritable effort accompagné d’un geste de malaise pur et dur. Regarder le professeur droit dans les yeux lui était impossible. Réagir face à la question, au professeur qui tentait de la pousser lui semblait être un véritable cauchemar. Dormait-elle ?

Recroquevillée contre son sac de cours, elle sentait le cuir de celui-ci, une odeur rassurante, vielle et un peu poussiéreuse. Il avait été réellement difficile pour elle de parler, de partager un seul et unique mot avec le professeur et si cela lui demandait un réel effort ce n’était certainement pas pour rien. Artémis n’avait pas peur des différences, elle avait simplement peur de lui, peur de ce qu’il montrait aux autres et il avait beau avoir quelques amis dans la population estudiantine de l’école de sorcellerie, il n’en restait pas moins qu’il la traumatisait. Le cœur et la gorge serrée, la jeune femme se perdait dans ses pensées. Quand son unique mot était sortit, la belle s’était contenté de fixer le sol, n’osant toujours pas poser son regard vert sur le professeur de potion et pourtant… Un silence oppressant s’était installé entre eux deux, alors qu’il attendait que la jeune femme continue sur sa lancée. Il lui avait déjà été fastidieux de sortir ce simple mot, alors une phrase allait réellement être compliquée!
Un rire se réveilla alors, se répercutant contre les murs vides de la salle de potion, résonnant dans les oreilles de l’érudite. Une chaleur vint alors emplir la pièce, réveillant toutes les odeurs qui y flânaient tandis que le professeur se tenait à son bureau, secoué par des rires sincères. Les yeux apeurés de la jeune femme se relevèrent alors, déposant sur le maitre des potions, un petit regard rapide, questionnant celui-ci durant quelques secondes avant de se dépêcher de se réfugier sur la vue rassurante du sol.
Que se passait-il? Pourquoi ce rire avait-il été déclenché? Qu’avait-elle fait pour cela? La jeune femme ne comprenait pas, laissant alors l’adulte prendre la parole.
« Et bien…. C’est un début! Et c’est… intéressant d’apprendre que c’était intéressant. Merci de m’avoir répondu Artémis, j’aurai fini par croire que tu étais muette. » Réellement? Étais-ce pour cela que le professeur avait menacé la belle enfant? Juste pour lui faire emmètre un petit son? Cette idée la rassura et, innocemment, la jeune demoiselle s’imaginait qu’il la libérerait maintenant, ce contentant du petit son qu’elle avait sortit quelques minutes plus tôt.

Se trompant lourdement, la demoiselle eut à suivre du regard l’ombre du professeur qui sauta de son bureau pour aller ramasser les fioles des étudiants. Elle ne savait si elle devait bouger, suivre le professeur où rester ainsi, sans bouger à suivre l’ombre de celui-ci. Suivre son ombre lui semblait bien plus simple, bien plus facile que de devoir tenter de faire un geste. Terrorisée à l’idée que le professeur puisse perdre un peu de cette gentillesse qu’il montrait pour finalement, la punir.
« Tu es douée Artémis. Vraiment. Je sais que… tu ne m’aimes pas vraiment mais… Est-ce que tu as pensé a prendre ce cours la après tes BUSES? » Une autre question était tombée sur la jeune femme, qui, n’eut d’autre réaction que de déglutir, elle sentait la possibilité de s’échapper d’ici rapidement disparaître. Pas qu’elle n’appréciait pas le professeur, loin de là, ne vous faites aucune idée la dessus. Il lui faisait juste simplement peur. Il représentait tout ce que ses parents avaient toujours monté en sa tête comme de monstrueux, de dangereux et il était bien connu qu’Artémis n’avait désobéi à ses parents qu’une seule et unique fois.
Réussissant à se retourner vers la silhouette du professeur, la demoiselle tentait, avec beaucoup de mal, de réunir quelques forces pour répondre à la question du professeur. Qu’il était difficile pour la belle enfant de devoir répondre au professeur. Elle qui avait tant de mal à s’exprimer, elle à qui l’on ne donnait guère le choix de son futur… Il était certains que si l’on tentait de lui retirer son rêve de devenir une grande styliste, la jeune femme n’hésiterait pas à se lancer dans une carrière de médicomage, elle appréciait soigner les autres. Créer des filtres, des antidotes …

« J’aimerai…. » Mot difficile qui s’échappa des lèvres sucrées de la jeune érudite. Sous de nombreux efforts, d’autres mots virent à s’aligner, laissant la voix douce, fluette et féminine de la belle s’élever dans la salle de potion vides aux effluves exotiques.
« Devenir Médicomage… dans … notre monde. » Ce qui laissait entendre que la demoiselle avait d’autres désirs, d’autres envies qu’elle aimerait pouvoir, professionnellement, réaliser un jour.

On avait beau dire ce que l’on voulait, que Sean était un des professeurs les plus sévères de Poudlard, qu’il faisait tout pour pousser ses élèves a bout, tout cela était vrai. Il était sévère, ou plutôt, il était exigeant. Il ne supportait pas que l’on prenne sa matière en rigolant. Il faisait aussi tout pour pousser ses élèves a bout, et surtout au bout de leurs capacités ; il les forçaient, quasiment à chaque cours, a aller plus loin qu’ils ne pensaient. Mais il y avait une seule chose qu’on ne pouvait pas dire à son sujet. On ne pouvait pas dire qu’il était avare en compliment. Quand il estimait qu’un de ses élèves avait fait quelque chose de bien, de mieux ou d’excellent, il n’hésitait pas une seule seconde à le dire. Sean croyait très fortement que les gens pouvaient s’améliorer si on les encourageait ; et son cœur était tellement rempli d’amour et de gentillesse qu’il ne se sentait vraiment pas de martyriser ses élèves sans jamais les récompenser, d’une manière ou d’une autre. C’est pourquoi il avait dit ca à Artémis. Il voyait très bien que ce qu’il était en train de lui faire devait s’apparenter a de la torture dans la tête de la jeune femme, il s’était passé cinq ans sans qu’elle ne lui parle une seule fois, et il se rendait compte que pour elle, tout se passait très bien comme ca. Et pourtant, il n’essayait que ca, de la faire parler. Il ne lui demandait pas d’être amis, ou même proches, il voulait juste qu’elle n’ait pas peur de lui parler. Pourquoi avoir attendu cinq ans ? Il n’en savait rien. Toujours est-il que pour la féliciter en quelque sorte, d’avoir sorti ces quatre longues syllabes, il en profita pour lui dire ce qu’il pensait d’elle. Les potions, c’était pour elle. Il trouverait ca dommage qu’elle se décide à abandonner par sa faute.
Elle était apeurée, il pouvait bien le voir. Mais il n’en avait pas fini avec elle. Elle ne pouvait pas être plus traumatisée qu’elle ne l’était déjà. N’est-ce-pas ? Il venait de lui poser une autre question, et elle n’avait pas vraiment trop le choix. Elle devait lui répondre. Après tout, il n’avait pas encore levé sa menace de détention, et ne pas répondre aurait tout simplement été très mal élevée, et Sean ne pensait pas qu’Artémis aurait voulu paraître mal élevée. Il y eut un grand silence dans la pièce, et le professeur décida de lui tourner le dos, rompant enfin le contact visuel qu’il avait eut sur elle tout se temps. Peut-être était-il plus facile pour elle de lui répondre s’il ne la fixait pas. S’il se tapissait sous sa cape, qui sait ? Elle arriverait peut-être à avoir une conversation entière avec lui.

J’aimerai…. Oula… Le son avait été dur à sortir, mais il était sorti quand même, ce qui était déjà un effort colossal pour elle. Ils venaient, en cinq minutes, d’échanger plus de paroles qu’en cinq ans. Devenir Médicomage… dans … notre monde.
Sean sourit légèrement. Je ne te demanderai pas qu’elle est ton autre projet… Pas ce soir en tout cas. Je pense que tu ne survivrais pas a une autre question aussi…. Personnelle. MAIS… Il continuait de ranger les fioles assez distraitement, se permettant un regard vers Artémis. Je suis sérieux quand je te dis que tu devrais songer a prendre potions l’année prochaine. Il serait idiot de gâcher tes talents a cause de notre relation… ou manque de relation plutôt. Si Médicomage est vraiment la voie que tu envisages de prendre, il va te falloir de très bonnes notes à tes examens, notamment en potion. Je n’accepte que très rarement les élèves n’ayant pas reçu Optimal a leurs examens. Je n’ai aucun doute sur le fait que tu puisses avoir cette note. Je veux juste que nous soyons bien clair toi et moi… Ne sabotage pas tes chances. Si je peux faire quoi que ce soit pour rendre ceci plus facile, je t'en prie, dis le moi et j'essayerai...

Le professeur qui intimidait réellement la jeune femme avait finit par reprendre le cours de la conversation, voyant à quel point il était difficile pour la demoiselle de discuter avec lui. Tout cela n’était pas une question d’appréciation où non, mais juste de peur des différences. Elle avait peur de lui pour la simple et bonne raison qu’il ne ressemblait pas à ce que les conventions de son éducation avait caractérisé. Devait-elle avoir peur de lui où lui faire confiance ? Devait-elle réellement apprendre à le connaitre et faire partie de cette infime groupe d’amis du professeur ? La demoiselle se posait la question, serrant de panique son sac contre elle, cherchant un moyen d’échapper à la souffrance que cela était que de devoir converser. Et pourtant, la belle avait appris depuis longtemps l’art de la conversation. Cela était une chose qui se perdait, il fallait l’avouer.
Confuse dans ses pensées, la belle enfant finit par détourner le regard en direction du professeur. Les yeux de velours de la brunette fixaient le dos du professeur. Etait-il sérieux en disant qu’elle pourrait réellement devenir médicomage si l’occasion se présentait ? La question se posait sérieusement dans sa tête. Regardant le tatoué, elle finit par détourner le regard. Perplexe. Ainsi donc, les professeurs pensaient que la jeune femme avait réellement de l’avenir, qu’elle pouvait ne pas être qu’une sang pur bonne à mariée ? Les idées fusaient dans sa tete, si seulement ses parents avaient la vision qu’avaient ceux qui l’éduquaient à présent, elle pourrait choisir son avenir, choisir celui qu’elle voudrait épouser. Mais bien évidement, ce genre de choix ne faisaient guère parti de son avenir. Docile et douce, elle se devait de suivre les demandes de ses parents.
Souffrant dans son monde si parfait, dans sa prison de diamant, la bleue et argent se contentait d’en apprendre le plus possible avant de devoir enfanter et se morfondre dans cette vie si triste qui l’attendait.

Enfin, le maitre des potions finit par poser une possibilité à l’érudite. Elle pouvait lui dire ce qu’il l’aiderait à améliorer leurs relations. Oserait-elle seulement parler de ce qui la tracassait vraiment chez lui ? Oserait-elle lui demander pourquoi il avait eu le besoin de se couvrir ainsi de tatouage ? De recouvrir chaque parcelle de sa peau d’encre et de motifs si peu attrayants ? A coup sur, elle ne pourrait présenter ce genre de personne à ses parents, et la réaction que ceux-ci avaient dès qu’il fallait entrer en contact avec des professeurs se faisait de manière difficile lorsqu’il s’agissait des potions.
Observant un moment de silence, la jeune femme finit par déposer son sac sur une table de la salle de classe vide. Serrant ses mains l’une dans l’autre, elle prit tout son pauvre courage, une grande respiration, et leva les yeux vers le professeur. Ainsi, elle allait enfin se lancer, lui parler en le regard, évitant un maximum de trembler.

« Je voudrai… enfin…. Pourquoi… tout ca ? » Il devenait alors clair comme de l’eau de roche, que la jeune femme s’était toujours accroché à ce qu’on lui avait toujours inculqué, toujours appris. C’était donc pour cela que la peur qu’elle ressentait envers le professeur était existante ?
Tentant d’être le plus mature possible, elle résistait à la tentation de glisser son regard sur le sol. Sans protection de son sac, sans barrière, elle avait enfin révélé le pourquoi du comment, elle n’avait jamais osé lui adresser la parole.
Des rougeurs sous l’effort et la timidité apparurent sur ses joues de porcelaines, donnant de la vie à ce visage si doux et parfait qu’avait la Greyback. Elle attendait une réponse, tout simplement. Elle cherchait à comprendre, après tout, si James avait pu outre passé un nom de famille et son passé pour elle, la jeune femme pouvait bien faire de même pour la professeur qui était face à elle !

La demoiselle aurait presque pu remuer de droite à gauche lorsque le professeur lui répondit. Non, ce n’était pas cela qui l’intéressait, elle pouvait parfaitement comprendre que le maitre des potions désirait pousser son élève, lui intimer une certaine confiance en la préparant à prendre l’option de l’art des filtres pour l’année suivante. La jeune femme comptait bien choisir le cours si celui-ci lui était disponible, et qu’importait ce que ses parents désireraient pour elle, cela n’allait pas l’empêcher d’inscrire le cours dans ses choix.
Certes, cet acte serait largement accompagné d’une certaine honte et timidité lorsque ses patriarches apprendrait l’acte de leur enfant unique, mais qu’importe, Artémis était prête à subir quelques remontrances, car si ses parents la gardait loin des politiques de ceux qui s’appelaient « ombres », la jeune femme, elle, ne considérait aucunement cette matière comme une approche des forces du mal. Bien au contraire, Mya pourrait apprendre à soigner les autres et à leur venir en aide, comme cette fois dans la bibliothèque où sa petite trousse à pharmacie magique était venue en aide à son cousin.
La demoiselle ne connaissait pas l’avis de son professeur vis-à-vis de cette force qui naissait dans l’enceinte de l’école, ce qui était sur, était que le cousin de la belle brune faisait certainement partit de ce petit groupe, et rien que cela pouvait faire pencher Artémis d’un coté où d’un autre de la balance. Devait-elle rejoindre ces deux groupes opposés où rester observatrice, neutre de ce futur carnage ? Car entre les murs de l’école de magie allait naître une nouvelle guerre, une nouvelle puissance se levait et cette fois, elle le savait, les choses seraient différente.

Gardant le peu de prestance qui lui restait, la jeune femme fixa le sol qui en cet instant lui semblait parfaitement rassurant. Se gardant de dire quoi que ce soit, elle laissa le professeur finir sa phrase. Lorsqu’il eut terminé, ce fut encore plus rougissante qu’elle reprit la parole. Ne sachant comment faire comprendre qu’en réalité, la jeune femme cherchait à comprendre la différence entre eux. Comment il en était arrivé à cette métamorphose des plus étranges et perturbantes pour la jeune femme ? Comment, le professeur avait pu laisser sa peau ouverte à de telle pratique ?
Bien que la Serdaigle ait un esprit artistique de part ses créations de vetements et sa petite passion pour la dessin, la jeune femme se voyait mal avec ce genre de décoration, du moins, pour le moment. Elle ne savait guère ce que la vie lui réservait (bien qu’elle se doutait parfaitement qu’elle finirait sa vie en compagnie d’un infidèle époux).
Hésitante, elle finit tout de même par ouvrir la bouche, laissant sa douce petite voix résonner dans la salle vide, se répercuter contre les murs de pierres et les étagères de livres.

« Non, pas ca. Je veux…. » Elle marqua une pause, serrant ses bras contre elle, regrettant d’avoir posé son bouclier sur une table. « Je veux savoir pourquoi tout… Toute cette encre ? Pourquoi ? » Pourquoi avait-il cherché cette différence qu’aujourd’hui, la jeune femme ne comprenait pas. Qu’aujourd’hui, l’érudite remettrait en question. Pourquoi vouloir se marquer ainsi pour toujours ? Pourquoi ?

Toujours enfermée dans sa petite bulle de peur, la jeune femme, fixait toujours autant le sol. Ce sol craqué par les années qui avait été foulé par un nombre incalculable d’étudiant(e)s. Tentant de trouver des pensées réconfortantes pour la sortir de cette situation, la demoiselle s’imaginait bien loin de cette salle. Bien loin du professeur, assise devant le feu ronronnant de la cheminée, jouant avec ses chiens, éduquant les plus jeunes. Oui, le souvenir rassurant d’un salon et de sa maison allait la réchauffée et l’encourager dans cette conversation. Elle ne su que faire et que dire lorsque le maitre des potions ricana. Ca Artémis… C’était une décision de jeunesse… Commencé a ton âge d’ailleurs… Justes après mes BUSEs. Et depuis et bien… J’ai continué et je ne me suis pas arrêté. Pourquoi ? J’en sais rien a vrai dire… Ne pas finir aurait été comme avoir un tableau a moitié peint… Ca ne se fait juste pas.

Devait-elle penser qu’elle l’avait vexé ? Blessé ? Que faire ? Que dire dans de telles situations ?
Tout cela n’avait eu lieu qu’a cause d’une incompréhension, d’une culture totalement différente. Pour ses parents, ce jeune professeur était digne d’une foire de monstres et d’hommes particuliers, pour ne pas dire ayant une tare aux yeux de ceux-ci. Mais pour Artémis, cela était plus étrange et encore plus difficile de devoir vivre sous le toit de ce qu’on lui avait toujours dis comme : mal.

Bien qu’elle ait quelques amis tatoués, et qu’elle ne comprenait guère cela, la jeune femme ne les fuyait pas comme elle avait fuit le professeur. Son cas à lui était encore plus étrange. Il en avait partout, partout ! Au point où les rares espaces encore visible de sa peau ne lui rendait pas plus d’humanité que cela.
Lorsque les explications, qui aux yeux de la jeune sorcière, n’en était pas tombèrent de la bouche du maitre des potions, la jeune femme amorça un regard timide vers celui-ci. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi il s’était infligé cela. Les blessures de l’encre sur sa peau, la souffrance que cela avait du être, elle ne comprenait pas. Pourquoi avait-il voulu ressembler à un monstre ?
Lui-même ne savait pas. Et il fallut un grand courage de la part de la demoiselle à qui l’on avait demandé beaucoup aujourd’hui pour relever les yeux vers le professeur et le fixer. La fixation des yeux de velours de la belle enfant était la preuve qu’elle ne comprenait toujours pas.

Avait-elle réellement besoin au final de le lui dire ? Non, pas vraiment. Baissant de nouveau les yeux, elle ne savait plus que faire. Quoi dire à part qu’elle ne comprendrait surement jamais quelque chose qui ne faisait pas partie de son éducation ?
Après tout, la jeune femme pouvait comprendre que des indigènes se peinture ainsi le corps, mais un professeur dans le monde de la magie ? Cela était en dehors de ses capacités, de sa compréhension. Mya avait beau être une jeune femme intelligente, elle n’en restait pas moins qu’une humaine.

De nouveau, le professeur eut droit au traitement du silence. Après tout, la demoiselle ne savait plus que dire. Devait-elle continuer d’essayer de comprendre le résonnement du professeur ? Allait-il la laissée partir pour qu’elle puisse retourner à ses préoccupations ? Elle l’espérait.

La demoiselle ne comprenait pas. Pas qu’elle ne voulait pas comprendre, mais plus que cela lui semblait totalement irréaliste. Elle ne pouvait concevoir que l’on désirait déformer sa peau et son corps à ce point. Que pouvait bien ressentir ces personnes lorsque, de leurs peaux, ils en faisaient ce qu’ils appelaient une œuvre d’art ? Non, tout cela était bien trop irréaliste, et ce n’était pas parce qu’elle ne désirait y mettre du sien pour tenter de comprendre le professeur, non, tout cela était du à son éducation, trop coincée, trop centrée sur ce qui était correct où non. La demoiselle n’avait donc pas réellement le choix, elle se devait de tenter de comprendre et si, elle voulait avorter sa peur envers le professeur, il lui fallait investir après d’Absolem dans le but de comprendre cette passion. Qui de mieux pourrait lui expliquer cela ? Le jeune homme avait l’esprit créatif et possédait des tatouages qu’il avait faits dans le monde moldu. Elle ne lui avait jamais posé de question sur ces tatouages et pourquoi il les avait fais. Après tout, ensemble, ils passaient plus de temps à dessiner qu’autre chose. Parfois, elle posait et il la dessinait, bien qu’elle ne comprenait pas en quoi elle pouvait l’inspirer. Etait-ce son éducation d’un autre siècle qui jouait ? Où tout simplement parce qu’il la trouvait belle ? La demoiselle en doutait, elle ne pouvait concevoir que l’on puisse trouver une certaine beauté en sa personne. Après tout, la jeune femme se trouvait banale.

Enfin, le professeur dut désespérer face à la brunette et lui offrit sa liberté, indiquant la porte du doigt. Il n’eut pas besoin de se répéter et la jeune Serdaigle eut rapidement reprit son sac pour le serrer contre sa poitrine, tel un bouclier. La torture était finie et elle pouvait de nouveau se plonger dans son silence. Bientôt, l’air allait parcourir ses poumons plus librement.
Bien qu’elle ait rapidement rejoint la porte, comme fuyant le professeur, celle-ci ne sortit par tout de suite. Bien au contraire, elle se retourna et dans un dernier effort, reprit la parole, rougissante. Elle avait les oreilles et les joues d’un pourpre attendrissant.

« Je comptais prendre le cours l’année prochaine. » Il venait de gagner une étudiante pour son cours, mais cela avait toujours été. Artémis avait nourrie depuis longtemps une sorte de passion pour les antidotes et remèdes. Elle avait facilement compris que dans sa relation avec Loki, elle devait investir une certaine protection dans celui-ci, toujours prête à accourir pour le soigner n’importe quand. Y comprit lorsqu’elle était en compagnie de James. Et bien que celui-ci ne comprenne et n’appréciait ce fait, il ne disait rien, laissait faire sans jamais se douter de la relation des deux cousins. Artémis sombrait pour sur, dans un monde qui n’était pas le sien, noir, périlleux.

« Je… » Encore une phrase. Elle désirait vraiment dire au professeur qu’elle essaierait de faire des efforts. Après tout, il n’était pas si méchant, et la peur irrationnel qu’elle ressentait envers sa différence finirait peut être par disparaitre. « Je voudrai… essayer de parler plus… Hum. » Souvent. A coup sur, le professeur comprendrait. Mais pour le moment, cela était trop pour la demoiselle qui finit par prendre ses jambes à son cou, toujours aussi rouge face aux efforts qu’elle venait de faire. Elle avait bien besoin d’une tasse de thé !