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| Suis-moi, je te fuis. Fuis-moi, je te suis ~ ☆ Meredith | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Suis-moi, je te fuis. Fuis-moi, je te suis ~ ☆ Meredith Lun 4 Fév - 0:18 | |
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Plongé dans un livre sur les bourssouflets, j’avais complètement oublié le monde qui m’entourait, indifférent aux bruits extérieurs. Comme absent, j’ignorais même ceux qui me bousculaient sans même s’excuser. Ce genre de comportement puéril ne m’atteignait plus. Je préférais me concentrer sur le livre que je venais d’emprunter à la bibliothèque et oublier tout le reste. En réalité, j’espérais pouvoir m’offrir un petit bourssouflet dès que j’aurais assez d’argent. C’était peut-être un désir étrange, mais depuis l’enfance ces petites créatures m’attiraient sans que je ne sache pourquoi. Devait-il y avoir une raison particulière ? Un sourire naquit sur mes lèvres, alors que je regardais les images de ces petites bêtes virevoltant sur les épaules, la tête et même les mains de leurs propriétaires. Certes avec ma phobie, jamais, je ne pourrais les toucher sans mes gants, mais ce n’était pas un problème pour moi, puisque de toute façon, je devais toujours m’adapter à chaque situation en fonction de cette peur qui me rongeait de l'intérieur. Au point même que cela en devenait instinctif. Perdu dans mes pensées, je ne vis pas immédiatement Meredith qui se dirigeait rapidement dans ma direction. Du moins pas avant qu’il ne se manifeste en criant mon prénom. Inquiet, je refermai instinctivement mon livre avant de me mettre à courir, sans réfléchir. Pourquoi avais-je si peur ? Certes, ses blagues ne faisaient rire que lui, et souvent à mes dépens. Mais au fond, il n’était pas méchant et je l’aimais plus que je ne voulais bien l’avouer. Nous étions censés être frères à présent, lui et moi. Pourtant, j’avais conscience que notre lien n’était pas ce qu’il devait être… Etait-ce cette vérité ou sa tendance à jouer avec mes peurs qui me poussait à fuir ? Je n’en avais pas la moindre idée, mais c’était plus fort que moi, je ne pouvais plus m’arrêter, comme si j’avais besoin d’échapper à ce face à face, sans même connaître la raison de sa venue. Pourtant, c’était cruel et je ne le réalisais même pas.
Mon souffle s’était soudain accéléré, comme pour faire écho aux battements désordonnés de mon cœur. Habitué aux sales petits tours de mon demi-frère, j’en devenais sûrement paranoïaque, comme si mon palmarès n’était pas déjà assez impressionnant. A tous les coups, j’allais finir enfermé à St Mangouste avec toutes ses conneries. Peut-être que c’était pour éviter une énième mésaventure, que je n’avais même pas pris la peine d’écouter ce qu’il avait de si important à me dire, imaginant d’avance qu’il allait me provoquer, ou encore déclencher une nouvelle crise d’hystérie en jouant avec ma phobie. Mais au fond, en prenant la fuite, je devenais sûrement pire que lui. Pourtant, j’étais bien incapable de m’arrêter de courir, comme si j’avais le diable aux trousses… Slalomant entre les élèves, je changeais sans cesse la couleur de mes cheveux, de mes yeux, allant jusqu’à modifier les traits marquants de mon visage. Tout cela dans le but de lui échapper. Cependant, il connaissait mon don, et de mon côté, je le maîtrisais de façon si précaire, qu’il parvenait à ne pas me perdre de vue. Paniqué, je pressai le pas, afin de le semer dans un nouveau couloir. Peu à peu, la distance c’était légèrement accentuée, mais pour que je puisse reprendre mes esprits, il allait falloir qu’il abandonne c’était évident. Sinon, que se passerait-il si je venais à m’arrêter, à le laisser me rattraper ? Est-ce qu’il m’en voudrait ? En réalité, je me retrouvais piégé… Parce que j’avais fui, sous une impulsion, sans savoir réellement pourquoi, et à présent, je redoutais sa réaction. Certes, j’étais habitué à ses taquineries et ses provocations, qui me déclenchaient des crises terribles parfois et inconsciemment, j’avais eu peur qu’il vienne me mettre de la bave de crapaud dans le cou ou tout autre farce du genre. C’était stupide, au fond, je savais que pour lui ce n’était qu’un jeu, mais pour moi, tout était différent. Et il était loin d’être le seul à avoir du mal à comprendre mon comportement.
A bout de souffle, je dus me rendre à l'évidence et abdiquer, m'appuyant contre un mur, entre deux statues. La tête penchée en avant, je pouvais sentir les mèches blondes qui retombaient devant mes yeux bleu acier, encadrant les traits burinés de mon visage. Encore soumis aux assauts impétueux de l'adrénaline, je n'osais pas regarder autour de moi, de peur de croiser le regard courroucé de Meredith. Au fond de moi, malgré nos chamailleries fréquentes, je n'avais pas voulu agir de cette manière et risquer de le contrarier, ou pire de le blesser... Étrangement, je n'aurais pas su dire pourquoi je le voyais de façon si différente alors que je ne pouvais pas supporter ses camarades, et leur mesquinerie. Derrière son attitude, il semblait porter un autre regard sur moi. Un regard que je ne connaissais pas et qui m’effrayait parfois. Parce que je n’y étais pas habitué et que j’avais terriblement peur de me tromper. Peut-être essayait-il justement de me duper, de façon bien plus habile que les autres. Malgré moi, je ne parvenais pas à croire en cette théorie… J’étais déjà pris au piège et c’était sûrement ce qui m’effrayait le plus dans cette histoire. Je ne voulais pas croire en lui, m’attacher à ce frère qui ne voulait pas en être un et souffrir à nouveau, inutilement. Pourtant, lorsque je m’immobilisai afin de regarder derrière moi, j’espérais le voir et affronter sa colère. Mais j’avais beau cherché parmi la foule, je ne l’apercevais pas encore. Etait-il toujours là à quelques mètres derrière cet attroupement d’élèves ? J’étais bien incapable de le dire… Jusque-là, j’avais été trop occupé à fuir pour m’en soucier. A présent, je me sentais perdu, désemparé. Pourquoi fallait-il toujours que j’agisse comme un imbécile ?
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| | | | Sujet: Re: Suis-moi, je te fuis. Fuis-moi, je te suis ~ ☆ Meredith Mer 13 Fév - 23:08 | |
| Meredith sortait à peine d'un cours de potion. Il n'aimait pas ce cours, il le redoutait même, n'ayant jamais été très bon. Oh bien sûr, il faisait bien rire ses camarades avec ses mini-catastrophes et ne manquait pas d'afficher un air idiot pour les faire rire encore plus, sans compter que ça servait ses propres desseins, lui donnant des mixtures étranges pour ses gadgets, pourtant intérieurement ce n'était pas la même chose, il en avait marre de passer pour l'idiot du village à chaque fois, tous les regards posés sur lui en attendant qu'il fasse exploser son chaudron, au final ça minait juste son moral. Mais aujourd'hui c'était différent, pour une fois, la toute première fois de toute sa vie, il avait réussis une potion à la perfection, sans le moindre défaut et surtout en dépassant tous les autres élèves qui le regardaient avec des yeux ébahis, bien que le plus surpris devait être sans nul doute son professeur. La potion en question ? Une simple potion de vigueur mais qui restait malgré tout sa première concoction parfaite. Quand le cours fut fini, il en versa une petite quantité dans un flacon miniature, une quantité bien trop infime pour avoir un effet efficace mais le but n'étant pas là, il s'agissait d'un flacon pendentif qui lui permettrait de se souvenir de sa réussite. Il s'apprêta à le passer autours de son coup quand une autre idée lui vint en tête : Il était tellement fier de ce qu'il avait accomplit qu'il avait envie de le montrer et de l'offrir à la personne la plus importante de sa vie, Ezra. Il était pas toujours très sympa avec lui, lui jouant plein de mauvais tours pour le taquiner, mais dans sa tête c'était un moyen d'attirer son attention, c'était idiot mais il ne voyait rien d'autre. Mais cette fois il était tellement heureux de pouvoir partager ça avec lui sans la moindre idée derrière la tête.
Le jeune gryffondor s'était mit à chercher Ezra un peu partout dans le château, dans les lieux qu'il savait que ce dernier fréquentait sans réel succès. Mais la chance tourna quand il aperçut le petit brun au détours d'un couloir. Sans attendre, Meredith hurla son nom à travers le couloir, le sourire aux lèvres. La réaction de son demi frère ? Il s'éloigna, dans la direction opposée … en courant. Ne l'avait-il pas entendu ? Peu probable, il avait plutôt l'air de prendre la fuite. D'un air désespéré Meredith lui demanda d'attendre avant de se lancer à sa poursuite. Ce n'était vraiment pas facile, non seulement à cette heure si il y avait du monde mais en plus c'était particulièrement compliqué de ne pas perdre l'androgyne, lui qui était si changeant, littéralement changeant.
Au bout d'un moment, il avait bien l'impression de l'avoir définitivement perdu. Il se mit à serrer le poing, prêt à jurer tant il était contrarié. C'est alors que, du coin de l'oeil, il lui sembla apercevoir quelque chose. Il s'approcha d'un pas rapide, attrapa un garçon qui se trouvait là par les épaules et le plaqua au mur. Il plongea son regard dans celui de ce dernier, les sourcils froncé, l'air en colère.
-Tu croyais vraiment pouvoir me duper comme ça franchement ? Depuis le temps je te connais par cœur, ça peut pas marcher avec moi, il prit une grande inspiration. J'aimerais juste savoir pourq... Tu sais quoi ? T'es qu'un con !
Il passa son pousse au niveau de sa bouche, le léchant abondamment, avant d'étaler ce dernier sur le front d'Ezra tel Rafiki avec Simba. Il le connaissait parfaitement et savait donc très bien que ça allait lui provoquer une crise assez violente, mais il n'en avait plus rien à faire, en le fuyant comme la peste sans raison apparente l'androgyne l'avait terriblement blessé. Toujours terriblement en colère, il laissa Ezra sur place, s'éloignant d'un pas décidé sans même se retourner. A peine avait-il changé de couloir que sa colère devint une infini tristesse, luttant pour ne pas fondre en larme devant tout le monde.
Il s'était réfugié dans la volière. Pourquoi ? Parce qu'elle était peu fréquenté et surtout qu'il n'avait aucune chance de croiser son demi frère ici, les excréments d'oiseaux séchés recouvrant presque toutes la surface, barrière imparable avec sa phobie. Lui il n'en avait que faire, ça en faisait donc le sanctuaire parfait. Il avait les larmes aux yeux. La journée avait tellement bien commencé, pourtant il était assis là, au milieu des oiseaux et en pleurs. Il voulait simplement montrer ses progrès à Ezra, passer un bon moment avec lui, il ne comprenait vraiment pas sa réaction. L'horrifiait-il vraiment à ce point ? Les larmes se mirent à couler encore plus abondamment, essayant de se les sécher avec ses manches sans réel succès. Il regarda sa petite fiole qu'il voulait lui offrir puis, dans un geste de rage, l'envoya voler à l'autre bout de la volière, se recroquevillant sur lui même. |
| | | | Sujet: Re: Suis-moi, je te fuis. Fuis-moi, je te suis ~ ☆ Meredith Mar 26 Fév - 19:08 | |
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J’avais merdé. Cependant, je ne réalisais l’étendue de ma connerie que bien trop tard. Avant que je ne puisse me repentir, me maudire pour cette impulsive fuite en avant, il était déjà sur moi, plus furieux que jamais. Ne pouvait-il pas comprendre qu’il m’effrayait lorsqu’il agissait si étrangement en ma présence ? Il jonglait sans cesse entre une taquinerie de mauvais goût et une douceur exacerbée, me laissant inconscient, perdu. Que devais-je penser de lui ? Etait-il en train de se jouer de moi - comme tous les autres - ce faux frère ? Après tout, les imbéciles avec qui il avait pris l’habitude de traîner étaient plutôt du genre à me rabaisser, non ? Pourtant, son regard me troublait. Et malgré moi, je me sentais coupable à présent, comme pris en faute… Et lorsqu’il fonça vers moi, d’un pas vif, m’attrapant par les épaules afin de me plaquer contre le mur, je me laissais faire. La douleur traversa mon dos, électrisant mes omoplates de part en part, mais je parvins à étouffer le gémissement qui menaçait de s’échapper de mes lèvres serrées. Il était déjà bien assez en colère, sans que je n’en rajoute une couche en jouant les victimes. Après tout, il avait des raisons de m’en vouloir, je le savais. Même si, je restais persuadé d’avoir également des raisons de le fuir. Néanmoins, ma propre lâcheté me faisait honte… J’aurais du lui faire face et affronter ce qu’il avait prévu de me dire, de me faire. C’était ce que je faisais d’habitude, non ? Mais là, j’avais paniqué et je me sentais tellement con d’avoir agi ainsi, que j’étais prêt à affronter le regard courroucé qu’il plantait à présent dans le mien. La rage qui illuminait ses prunelles me glaçait littéralement le sang. Pourquoi me détestait-il autant ? Etais-je réellement le premier à l’éviter ? Connaissant sa nature moqueuse, je ne pouvais qu’en douter… « Tu croyais vraiment pouvoir me duper comme ça franchement ? Depuis le temps je te connais par cœur, ça peut pas marcher avec moi. » Il inspira longuement, comme pour se calmer, mais ça ne dut pas être très efficace, parce que lorsqu’il s’adressa à nouveau à moi, il semblait toujours rongé par cette colère incontrôlable, que je ne parvenais pas à comprendre. « J'aimerais juste savoir pourq... Tu sais quoi ? T'es qu'un con ! » Mais… Bon sang ! C’était quoi son problème à la fin ? J’avais merdé, oui ! Mais ce n’était qu’une réaction instinctive face à ses blagues de mauvais goût. Comment aurais-je pu deviner que ce n’était pas le moment ? Que peut-être, il avait réellement quelque chose d’important à me dire ? Il savait pourtant très bien que je ne le comprenais pas. Je ne comprenais jamais personne, certes, mais lui… C’était pire que tout. Il changeait si souvent d’attitude avec moi que je ne savais plus ce que je devais croire.
Pourtant au-delà de sa colère, je pouvais voir une chose : Je l’avais blessé. J’ignorais pourquoi ou même comment, mais ma réaction l’avait fait souffrir. Et loin de m’éclairer sur la situation, cette découverte me plongea à nouveau dans une incompréhension totale. C’était insupportable ! Mais avant que je ne puisse m’excuser ou bien lui dire que je ne comprenais pas pourquoi il m’en voulait à ce point, il humecta son pouce avant de l’essuyer sur mon front, dans un geste volontairement provocateur. Ce n’était qu’une basse vengeance de la part de celui qui disait si bien me connaître… S’il m’avait réellement connu ou même compris, il aurait su que j’étais complètement largué, sur ma propre planète. Au lieu de ça, il agissait simplement comme tous les autres. Mais il était trop tard pour que je ne lui crache ma rancœur au visage, puisqu’il avait déjà tourné les talons, me laissant seul avec ma terreur. « Non… » L’air commençait déjà à me manquer, alors que la panique montait en moi comme une traînée de lave… Tremblant déjà d’effroi, je sentis tous les regards alentour se poser sur moi, mais j’y étais habitué et j’ignorais les reproches et les jugements qu’ils m’adressaient. A cet instant, j’étais seul, terriblement seul avec ma peur. Et sans que je ne puisse m’en empêcher, je me mis à courir vers les toilettes les plus proches afin de m’y enfermer à l’aide d’un sort. Une fois à l’intérieur, je dus faire face à mon propre visage pâle et recouvert de petites gouttes de sueur. J’étais affreux. On aurait dit que j’avais attrapé une fièvre tropicale qui allait sûrement me tuer dans les vingt-quatre prochaines heures. Et loin de me faire rire, cette pensée fit de nouveau monter une bouffée d’angoisse complètement incontrôlable et je retirai rapidement mes gants afin de sortir un flacon de la poche de ma cape. Étalant le contenue sur mes mains, je me mis à les frictionner compulsivement, dans un geste si familier que j’aurais pu l’effectuer même en dormant. J’étais pathétique dans ces moments-là, j’en avais conscience et j’en avais honte, mais j’étais également incapable de retenir mes gestes… C’était plus fort que moi, cette peur me rongeait, me dévorait. Elle régentait ma vie et j’étais assujetti à cette angoisse grandissante qui ne se tairait qu’une fois que chaque microbe aurait été éradiqué de ma peau… Ridicule, n’est-ce pas ? Vous n’imaginez même pas à quel point.
Mes doigts recouverts de savon frottaient encore et encore la zone contaminée de mon front. Depuis combien de temps étais-je coincé ici, à frictionner ma peau comme un possédé ? Je l’ignorais. Je préférais ne pas regarder le temps s’écouler alors que je m’adonnais à ce rituel humiliant, comme si ma vie en dépendait. Et croyez-moi, c’était bien de cela qu’il s’agissait pour moi. Mon front me faisait mal à présent, et pourtant, je ne cessais de frotter, de gratter, d’abîmer la peau de cette zone souillée par la basse vengeance de Meredith… Etait-il satisfait de me faire subir tout ça de nouveau ? J’étais persuadé qu’il n’avait pas la moindre idée du mal qu’il me faisait à chaque fois qu’il me poussait méchamment dans les bras de ma maladie… A chaque fois que je m’y enfermais, je souffrais de mon propre comportement, sans pour autant être capable d’interrompre le cercle vicieux dans lequel je m’enfonçais davantage à chacune de mes crises. Et après ça, il osait me reprocher de le fuir… Certes, c’était lâche, et je ne me cherchais aucune excuse, mais il avait ses propres torts qu’il les assume ou non. Alors pourquoi est-ce que je me sentais si mal ? Pourquoi la colère et la douleur de son regard revenaient-elles me hanter ? Malgré moi, j’étais certain d’ignorer quelque chose et cette zone d’ombre m’obsédait. J’avais besoin de savoir, de comprendre. De le comprendre. Pourquoi est-ce qu’il m’en voulait à ce point ? « Eh merde ! » les dents et les poings serrés, je plantais mon regard dans le miroir, affrontant ma propre rage, ma propre frustration. Je ne pouvais pas rester enfermé ici… A la vue de la marque rouge et irritée sur mon front, mon cœur se serra de honte. Cependant, je décidais de garder mon apparence et sortant un baume de ma poche, je l’étalais sur la plaie que je m’étais moi-même infligé, afin d’accélérer la guérison et effacer au plus vite la marque de mon opprobre.
Le souffle court, j’enfilai à nouveau mes gants, avant de ranger rapidement mes affaires pour quitter les lieux, sans même me retourner. Je ne préférais pas m’attarder sur la crise que je venais d’avoir. Cela ne m’avait jamais aidé à avancer, bien au contraire. Ce qui pouvait m’aider en revanche, c’était de me concentrer sur autre chose. Comme retrouver Meredith, par exemple, et avoir une explication avec lui. Bien déterminé à aller jusqu’au bout et à ne pas fuir cette fois-ci, j’interceptai plusieurs élèves de sa maison. « Excuse-moi, tu n’aurais pas vu Meredith ? » La plupart d’entre eux me toisaient, se demandant sans doute ce que je lui voulais. Certes, nous étions de la même famille à présent – ou presque – et cela n’avait échapper à personne, mais l’idée de me voir traîner avec lui, leur semblait encore difficile. Néanmoins, la lueur moqueuse qui était apparu dans leur regard me laissait complètement indifférent, je voulais simplement une réponse et à aucun moment, je ne comptais céder et les laisser tranquille. L’un d’eux dut s’en apercevoir, ou peut-être était-il simplement plus généreux que ses camarades – allez savoir – puisqu’il me donna l’indication que j’attendais. « Je l’ai vu entrer dans la volière tout à l’heure, il y est peut-être encore. » J’ignorais si c’était une blague de mauvais goût afin de me faire entrer dans le lieu le plus sale de l’école, ou s’il disait la vérité, mais je choisis de le croire, parce que c’était la seule piste que j’avais… « Merci. » Tournant les talons, je me dirigeai vers les escaliers afin de commencer ma longue ascension vers la volière.
Il me fallut faire plusieurs détours avant d’atteindre mon but. En effet, les escaliers n’étaient pas vraiment du genre à nous faciliter la tâche, si vous voyez ce que je veux dire… Mais j’étais quand même parvenu jusque-là, sans vraiment savoir ce qui m’avait poussé à croire les dires d’un inconnu. Cependant, je n’avais pas vraiment le choix, alors – prenant tout mon courage à deux mains – je pénétrai prudemment dans la volière, en priant tous les dieux de ne pas faire cet ultime effort pour rien. « Meredith… ? » Pas du tout à mon aise, je le cherchai du regard, jusqu’à ce que je l’aperçoive enfin, recroquevillé contre l’un des murs. Il avait l’air tellement malheureux que toute la colère que j’avais pu emmagasiner pendant ma crise, se transforma peu à peu en inquiétude. « Je suis désolé… Je ne sais pas ce qu’il m’a pris… Me montrer si lâche… c’était stupide… » Et gênant. Mais est-ce que je méritais le sort qu’il m’avait réservé ? A lui de me dire. J’étais venu jusque-là pour tenter de le comprendre. Et s’il me connaissait aussi bien qu’il le prétendait, il devait savoir à quel point je prenais sur moi pour me retrouver ici, face à lui. Mais peut-être qu’il ne me comprenait pas plus que les autres, ou qu’il s’en moquait éperdument. Peu importe, parce que pour ma part, je voulais le comprendre, même si la plupart du temps, je ne comprenais personne d’autre que mon esprit dérangé.
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| | | | Sujet: Re: Suis-moi, je te fuis. Fuis-moi, je te suis ~ ☆ Meredith Jeu 7 Mar - 20:51 | |
| Peut être avait-il été un peu dur avec Ezra ? Ce qu'il lui avait fait n'était vraiment pas très sympa, c'était même plutôt cruel quand on connaissait ses soucis. Non, il l'avait bien cherché ! Après tout il s'était mit à le fuir sans raison et ça lui avait fait très mal. Pourquoi devait-il toujours se sentir coupable pour chaque action qu'il faisait vis à vis de lui ? Ce n'était pas comme ci il était en sucre, si ? Et puis il n'était pas le seul à souffrir. Alors pourquoi ? Pourquoi ?! Parce qu'il l'aimait, tout simplement, et qu'il serait prêt à tout pour lui décrocher un sourire et le faire se sentir bien, il était juste très maladroit pour parvenir à ce but. C'était une vérité dont Meredith était parfaitement conscient, ce n'était pas un mystère et il faisait son possible pour s'améliorer et lui montrer. Cependant ça ne se passait pas toujours comme prévu et, immature comme il était, Meredith prenait facilement la mouche et se vengeait pour ne pas avoir à affronter sa déception et sa tristesse, c'était plus fort que lui. Mais était-ce vraiment trop demander que, de temps en temps, avoir un signe qui montrait qu'Ezra tenait à lui ? Je veux dire « réellement » ? Il aurait été prêt à tout pour obtenir un « Je t'aime », pas forcement amour avec un grand A mais un simple et naturel « Je t'aime ». Mais le voir fuir encore et encore, c'était comme si il lui arrachait un morceau de son cœur à chaque fois et ça devenait difficile à tenir, sa fuite du jour avait été la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase au point que lui même décide de fuir et se retrancher dans le seul endroit où il était sûr de ne pas croiser son demi-frère, la volière, y trouvant nouvellement une atmosphère très sereine pour ses peines.
Mais alors qu'il se trouvait là, recroquevillé sur lui même, en larme et seul depuis une période indéfinis, une intrusion l'obligea à quitter sa bulle. D'abord décidé à l'ignoré, l'énonciation de son nom et la voit qui l'accompagnait le firent sursauter, relevant sa tête d'entre ses genoux d'un coup. Les yeux rouges et humide, il le vit. Ezra ? Ici ? Impossible ! Il était venu pour faire des excuses semble-t-il, mais sur le coup Meredith n'y fit pas immédiatement attention ?
-Quoi ? Merde ...
Il détourna le regard, s'épongeant les yeux au maximum avec ses manches pour en faire disparaître les larmes encore chaudes qui inondaient ses orbites et coulaient sur ses joues tout en se relevant. Il ne voulait pas qu'Ezra le voit dans cet état, il ne voulait pas qu'il le voit aussi fragile.
-Je veux pas … je veux pas que tu me vois en train de … Il devait se rendre à l'évidence, Ezra savait très bien qu'il avait pleuré, ça ne servirait à rien de le cacher. En train de pleurer …
C'est alors que ça le frappa, deux choses importantes. Premièrement le poufsouffle lui présentait des excuses. Il ne l'aurait jamais imaginé, après tout, d'un point de vu extérieur, on lui aurait donné plus de torts étant donné la réaction démesuré qu'il avait eu malgré la phobie du jeune homme. Il s'en voulait terriblement et était touché par les mots d'Ezra, même si il avait envie de lui dire de se taire car il ne le méritait pas. Mais surtout, et c'est le deuxième point qui avait attiré son attention, il se trouvait là, tout simplement. Ce n'était pas pour rien qu'il avait choisi ce lieu comme sanctuaire, il savait très bien que son demi-frère ne s'y rendrait jamais par lui même, à vrai dire même en lui demandant il était certain qu'il n'y serait pas allé. Pourtant il se tenait juste à côté de lui, semblant même être venu spécialement pour le voir. Il avait envie de pleurer de nouveau, de le prendre dans ses bras, mais il était paralysé.
-Ezra … Il se frotta une larme tenace d'un revers de la main. Tu as pas a t'excuser, j'ai été salaud avec toi. C'est juste que … que … te voir fuir comme ça ça m'a fait mal … Je voulais pas te faire une crasse ou quoi que ce soit, je voulais juste te … Oh non !
C'est alors que ce souvenir l'horrifia. Il avait cherché à voir Ezra pour lui faire part de son succès improbable mais surtout pour lui offrir un cadeau, cadeau qu'il avait envoyé voler sous le coup de la colère. Il n'avait pas fait attention à où la fiole avait atterrit, mais il savait vers quel mur, qui disposait malheureusement d'une fenêtre. Il se précipita au bord de cette dernière, observant l'horizon et cherchant désespérément un objet qu'il savait très bien qu'il ne trouverait jamais. Il pouvait vraiment être stupide des fois, immature, irréfléchi et il regrettait toujours ses gestes précipité. Il était convaincu que son présent était perdu, commençant de nouveau à sangloter au bord de la fenêtre, ne voyant pas pas le pendentif briller au sol juste à ses pieds. |
| | | | Sujet: Re: Suis-moi, je te fuis. Fuis-moi, je te suis ~ ☆ Meredith Mer 20 Mar - 1:19 | |
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« Quoi ? Merde ... » Okay, pour l’accueil, on repassera… Il avait l’air plutôt mécontent de me voir. Et je maîtrisais admirablement bien l’art des euphémismes, n’est-ce pas ? Attristé par sa réaction, je tentais néanmoins de cacher ma déception du mieux que je pouvais, alors que – de son côté – il s’était détourné afin de s’essuyer les yeux. Mais c’était trop tard, j’avais déjà vu son regard humide et rougi par les larmes. Et je savais pertinemment que j’en étais la cause… Comment ne pas me sentir coupable après ça ? Comment est-ce que je pouvais le regarder en face ? « Je veux pas … je veux pas que tu me vois en train de … » Je me risquai à lui jeter un regard en coin, ayant du mal à affronter ses yeux encore marqués par la douleur. « En train de pleurer … » Est-ce que je le blessais davantage encore en venant ici ? Parce que si c’était le cas, j’avais donc tout faux… En le rejoignant dans l’endroit le plus répugnant du château – combien de microbes se trouvaient dans ces fientes d’oiseaux ? Je préférais l’ignorer… - j’espérais pouvoir me faire pardonner. Au fond, je ne supportais pas l’idée qu’il puisse m’en vouloir et refuser de me reparler un jour à cause d’une réaction impulsivement lâche que je n’avais pas réellement contrôlé. Mais comment aurais-je pu deviner que je l’avais blessé au point de le faire pleurer ? Si je l’avais su, je ne serais pas venu afin de ne pas lui infliger ce genre d’humiliation. Puisque, apparemment, ça heurtait son ego masculin que je le vois dans cet état. Pourtant, contrairement ce qu’il pensait sûrement, je ne le trouvais pas ridicule, ou moins viril. En fait, je me sentais juste vraiment mal de l’avoir mis dans cet état juste parce que j’avais anticipé – sûrement à tord – sa prochaine farce. J’avais beau l’apprécier plus que je n’osais l’admettre, il me tapait souvent sur les nerfs lorsqu’il s’en prenait à moi avec ses blagues douteuses. Bien sûr, il n’avait sûrement pas conscience de tout ça et puis, malgré tout, j’avais réagi comme un con ce jour-là et je m’en voulais plus qu’il ne pouvait sans doute l’imaginer.
« Ezra … » Voir cette ultime larme couler sur sa joue me serra le cœur. « Tu as pas a t'excuser, j'ai été salaud avec toi. C'est juste que … que … te voir fuir comme ça ça m'a fait mal … Je voulais pas te faire une crasse ou quoi que ce soit, je voulais juste te … Oh non ! » Quoi ? Je ne comprenais pas ce qui avait pu soudainement le pousser à s’interrompre, alors je me retournai afin de regarder tout atour de moi, à la recherche d’un indice quelconque. Meredith, lui, s’était précipité vers la fenêtre et il regardait en bas, comme si quelque chose d’important était tombé au pied de la tour. Inquiet, je m’approchai lentement de lui, ignorant ce que je devais faire dans ce genre de situation. « Meredith… ? » Je me sentais complètement perdu. Et lorsque je surpris de nouveau sanglot émanant de mon demi-frère, mon impuissance ne fit que croître encore davantage. Pourquoi semblait-il soudain si effondré ? « Tu sais, je ne voulais pas te blesser quand j’ai fui… J’ai été juste… surpris. Je pensais que tu allais me jouer un mauvais tour, mais je sais maintenant que ce n’était pas une raison pour courir comme ça. Je n’ai pas réfléchi… » Ma voix avait tremblé sous la nervosité qui m’envahissait peu à peu. J’étais si maladroit… Pourquoi est-ce que je ne pouvais simplement pas trouver les mots pour l’apaiser ? Pourquoi est-ce que je ne parvenais pas à le comprendre ? Cette histoire me rendait fou. Je saturais. Quoi que je fasse, je ne comprenais jamais les autres, je me sentais étranger et surtout stupide. Pourtant, je continuais à avancer vers lui, en essayant d’ignorer toutes ses fientes de hiboux qui s’étalaient sur le sol. Ma phobie menaçait de me submerger, mais je respirais profondément en faisant de mon mieux pour ne pas penser à l’endroit où je me trouvais. « Je… Je ne sais pas ce que tu cherches… Mais je vais t’aider, je te le promets… » C’était sûrement pathétique, mais j’étais prêt à tout pour qu’il me pardonne. Même à me mettre à sa disposition afin qu’il puisse régler son problème quel qu’il soit. Je ne voulais plus qu’il pleure, ça me faisait bien trop mal de le voir si effondré et d’entendre ses sanglots, sans être capable de le consoler…
Soudain, alors que je me trouvais à quelques centimètres de lui à peine, je vis quelque chose briller à ses pieds. « Oh… » Intrigué, je me baissai pour ramasser un étrange collier. « C’est joli… » Regardant le curieux bijou sous toutes les coutures, j’en oubliais presque que je me tenais dans un véritable champs de crottes en tout genre. Pour tout vous dire, un sourire s’était même dessiné sur mes lèvres, alors que je réalisai que cette petite merveille allait me permettre de détourner un instant l’attention de Meredith et ainsi sécher – même temporairement – ses larmes. Et je ne savais pas à quel point j’avais raison… « Regarde, j’ai trouvé un collier… Quelqu’un a du le perdre en venant envoyer son courrier. Tu le veux ? Il contient peut-être une potion rare… » En faisant toutes ces déductions, j’espérais l’intriguer suffisamment pour qu’il en oublie ce qui l’avait contrarié à ce point. Naïvement, je n’avais pas du tout envisagé que cet objet puisse lui appartenir. Une erreur de débutant sans doute.
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| | | | Sujet: Re: Suis-moi, je te fuis. Fuis-moi, je te suis ~ ☆ Meredith Mer 3 Avr - 20:27 | |
| Comment avait-il fait pour savoir qu'il se trouvait ici ? Meredith n'avait jamais parlé de son sanctuaire à Ezra, peut être parce qu'il servait justement à se cacher de lui quand il avait besoin de ruminer ou pleurer. Cependant il n'en avait parler à personne d'autre non plus à même d'en parler à Ezra. Sans doute l'avait-on vu monter jusqu'ici et que le Poufsouffle avait su demander à la bonne personne. Dans tous les cas, ça ne l'arrangeait vraiment pas, il ne voulait pas le voir … si, il voulait le voir, terriblement même mais il ne voulait pas que lui puisse le voir dans un état aussi déplorable, larmoyant comme un petit enfant. Le Gryffondor s'était détourné de lui pour pouvoir éponger ses larmes avec ses manches, comme ci le fait de ne pas le regarder le cachait jusqu'à ce qu'il soit présentable. Il ne s'était pas rendu compte aussi que sa réaction pouvait être très mal prise, donnant l'impression d'être contrarié qu'il soit venu … ce qui était le cas mais pas dans un sens condamnable au jeune androgyne.
Après s'être calmé un maximum, Meredith essaya tant bien que mal de s'excuser de son geste idiot. Pourquoi avait-il fait ça ? Il était con, tout simplement, il s'emportait toujours trop facilement et faisait souffrir ceux qu'il aimait, surtout Ezra. Alors que ce soit ce dernier qui s'excuse ? C'était hors de question, c'est lui qui avait dépassé les bornes. Seulement, alors qu'il lui expliquait pourquoi il voulait le voir en premier lieu, il se rappela la fiole, cadeau pour Ezra qu'il avait envoyé voler. Oui, il était définitivement con et ne réfléchissait jamais à ses actes. Il se précipita d'un pas rapide vers la fenêtre comme espérant pouvoir le rattraper en vol alors que cela faisait déjà plusieurs minutes qu'il s'était défaussé de l'objet. Non, cette fois s'en était trop, cette journée se passait vraiment mal et il ne tenait plus, c'est donc sans surprise que les larmes commencèrent à monter de nouveau.
Ezra s'approchait doucement, il essayait malgré tout de s'excuser encore en expliquant son geste. Il appréciait ses efforts, mais ça le rendait encore plus triste, après tout ce qu'il disait était vrai. Meredith passait son temps à essayer d'attirer son attention, à lui faire comprendre qu'il existait et pas seulement en tant que demi-frère. Et bien ça il avait réussit, non seulement Ezra ne risquait pas de l'oublié mais en plus d'un demi-frère il voyait sûrement en lui un salopard qui prenait un plaisir malsain à le tourmenter. Il n'était tellement pas doué pour ça, il aimerait tellement lui dire des mots doux mais, à chaque fois qu'il se trouvait face à lui, il se retrouvait sans mot, comme un idiot, et faisait quelque chose de stupide plutôt que de rester là devant lui droit comme un I et la bouche ouverte, alors forcement qu'il le fuyait quand il le voyait à présent. Meredith ne répondit rien, enfouissant simplement sa tête dans ses bras croisé sur le rebord de la fenêtre, comme acquiesçant et voulant étouffer son sentiment de mal être.
Finalement le sujet dévia, le Poufsouffle avait bien deviné que si il s'était jeté sur cette fenêtre ce n'était pas par ce qu'il était devenu fou mais qu'il cherchait quelque chose. Mais à quoi bon ? Il ne le retrouverait jamais, surtout qu'il ne voulait pas en parler à Ezra, ce n'était pas comme si il pouvait lui donner maintenant. Car il le connaissait, même si il devait provoquer son aversion à présent, il était trop gentil, si il savait qu'il voulait lui offrir un cadeau et que par rage il l'avait envoyé au loin à l’extérieur du château il se sentirait mal, pensant que ce serait de sa faute si il avait fait ça. Autant qu'il ne sache rien, au moins ça ne lui causerait aucun soucis.
« Laisse tomber, ça doit être loin maintenant ... »
Cependant, alors qu'il avait perdu tout espoir, il entendit Ezra qui s'intéressait à quelque chose. Au début il s'en fichait un peu, trop déprimé, mais quand il lui demanda de regarder, levant nonchalamment la tête, les yeux de Meredith se firent ronds comme des billes. Comment ? Ezra tenait entre ses mains son pendentif, celui là même qu'il voulait lui offrir. Où l'avait-il trouvé ? Sans doute était-il tombé au pied du mur et n'était jamais passé à travers cette foutue fenêtre. Meredith se décolla lentement de cette dernière, approchant progressivement vers son demi frère tout en tremblant. Il regarda le petit flacon qu'il tenait au fond de sa paume qu'il lui tendait. Attrapant sa main des deux siennes, les gants du garçon évitant tout accident de contact, il referma les doigts du jaune sur la fiole, l'air de lui dire qu'il voulait qu'il la garde, et le tira d'un coup, entourant son corps de ses bras et l’étreignant fort, encore une fois en évitant tout contact direct avec sa peau.
« Merci ... » Lui murmura-t-il à l'oreille.
Il se détacha et le regarda dans les yeux, un sourire se dessinant sur son visage encore rouge du chagrin qu'il avait eu plutôt, mais ce dernier c'était bel et bien envolé.
« Ce collier … c'est moi qui l'ai fait. La potion est de moi. Tu sais que je suis pas très bon en potion, pour ne pas dire nul à chier. Mais, pour une fois, j'avais fait quelque chose de parfait, au point de dépasser tout le monde. J'étais tellement heureux que je m'en suis gardé une goutte pour en faire un collier et … je voulais te l'offrir … te donner le symbole d'une de mes réussites. Ça fait prétentieux je sais, mais je voulais que tu ais au moins une chose … qui te donnerait une bonne pensée me concernant. » |
| | | | Sujet: Re: Suis-moi, je te fuis. Fuis-moi, je te suis ~ ☆ Meredith Ven 12 Avr - 18:37 | |
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« Laisse tomber, ça doit être loin maintenant ... » Il avait sûrement raison, je ne pourrais pas l’aider à trouver ce qu’il avait perdu, surtout si c’était passé par la fenêtre, comme il avait l’air de le penser. Mais peut-être que le collier que j’avais trouvé pouvait lui remonter le moral, non ? J’étais certainement trop naïf. Qui sait quelle valeur avait l’objet qu’il avait perdu ? Et j’espérais le remplacer si facilement ? C’était ridicule. Cependant, lorsqu’il se tourna vers moi, sans grande conviction, il écarquilla soudainement les yeux, comme si je venais de trouver la huitième merveille du monde. Surpris, je restais là, planté comme un con devant lui, le collier déposé au creux de ma main. Pourquoi semblait-il si bouleversé ? Incrédule, je le fixai, tandis qu’il se détachait lentement du rebord de la fenêtre, afin de se rapprocher de moi. D’abord inquiet, je me souvins que je m’étais promis de ne plus réagir étrangement face à ses rapprochements. Alors, je me figeai, comme une statue, attendant de voir ce qu’il avait en tête avant de paniquer. Contre toute attente, il attrapa ma main gantée entre les siennes, refermant mes doigts autour du collier. Pourquoi voulait-il que je le garde ? Si je l’avais ramassé c’était parce que je voulais le consoler. Je n’avais pas du tout agi de façon égoïste, c’était au contraire de façon tout à fait désintéressée que je lui avais tendu le collier. Mais apparemment, il n’en voulait pas. Du moins, c’était ce que je pensais. Encore une fois, je ne comprenais rien à ce qui se passait dans la tête de mon demi-frère et ça me frustrait vraiment… Perdu dans mes pensées, je sursautai lorsqu’il me tira brusquement vers lui, avant de me serrer fort contre son torse. Malgré ma confusion, je remarquai qu’il avait évité de toucher ma peau de la sienne et attendri par cette attention, je me blottis contre lui, enroulant mes bras autour de son cou. Troublé, je tentais d'ignorer les sensations étranges qui fourmillaient au creux de mon ventre. « Merci ... » Ce simple mot murmuré au creux de mon oreille m’arracha de petits frissons… Qu’est-ce qui m’arrivait ? Avant que je ne puisse me poser davantage de question, il s’écarta afin de me regarder dans les yeux. Légèrement confus, j’eus le plus grand mal à soutenir ses iris bleus. Bien que le chagrin semblait avoir disparu pour laisser place à un beau sourire, il avait encore le regard un peu rougi par les larmes qu’il avait versé. Comme pour me rappeler la peine que je lui avais faite… D’ailleurs pourquoi est-ce qu’il me remerciait ? Je n’avais fait que le blesser. Inconscient du mal que je pouvais lui faire. « Ce collier … c'est moi qui l'ai fait. La potion est de moi. Tu sais que je suis pas très bon en potion, pour ne pas dire nul à chier. Mais, pour une fois, j'avais fait quelque chose de parfait, au point de dépasser tout le monde. J'étais tellement heureux que je m'en suis gardé une goutte pour en faire un collier et … je voulais te l'offrir … te donner le symbole d'une de mes réussites. Ça fait prétentieux je sais, mais je voulais que tu ais au moins une chose … qui te donnerait une bonne pensée me concernant. » Emu, j’ouvris ma main, afin d’observer à nouveau le collier. Il n’avait pas changé et pourtant, il était devenu tellement plus précieux… C’était un cadeau, un symbole que j’avais encore du mal à comprendre, mais j’étais sûr d’une chose : il l’avait fait spécialement pour moi, et ça me touchait bien plus que je n’aurais voulu l’admettre. Jamais personne n’avait fait ce genre de chose pour moi… Et l’émotion menaçait de me submerger d’un instant à l’autre. Il fallait que je me maîtrise. Je ne voulais pas qu’il devine à quel point je tenais à lui en vérité. Parce que j’avais peur que ça vienne tout gâcher. « Merci Meredith… » J’aurais voulu pouvoir lui donner quelque chose en échange, mais quoi ? Je n’avais jamais été très doué pour les cadeaux. Peut-être parce que je ne parvenais pas à comprendre les autres, alors comment pouvais-je savoir ce qui leur ferai plaisir ? C’était impossible. Gêné de ne rien avoir pour lui, je baissai subitement les yeux, les joues rouges. « Je n’ai rien à t’offrir en retour, je suis désolé… » Relevant un instant les yeux vers lui, je me mordillai la lèvres, nerveusement. C’était plus fort que moi, j’avais beau réfléchir, je n’avais aucune idée. C’était mon demi-frère et je ne savais même pas comment lui faire plaisir… Pathétique. « Dis-moi, qu’est-ce qui te ferait plaisir ? Quelque chose que je puisse t’offrir bien sûr… » Avec lui, je préférais préciser, parce qu’il était capable de me demander la lune. Ne serait-ce que pour me voir en train de me battre pour la décrocher… Afin de me donner une contenance, pendant qu’il réfléchissait à la question, je passai le collier autour de mon cou, avant de l’admirer, un sourire timide sur les lèvres. Ce bijou n’était pas prêt de me quitter maintenant, croyez-moi. J’étais peut-être trop matérialiste et sentimental, mais c’était un présent avec une valeur émotionnelle forte qui en faisait un talisman puissant à mes yeux. Jamais je n’aurais cru que Meredith puisse me faire un cadeau comme celui-ci. A vrai dire, je m’étais toujours méfié de lui, non seulement à cause de ses "blagues", mais aussi parce que ses amis étaient du genre à s’en prendre à moi également. Du moins, je savais que Charles ne m’aimait pas. Et encore, c’était vraiment un euphémisme.
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| | | | Sujet: Re: Suis-moi, je te fuis. Fuis-moi, je te suis ~ ☆ Meredith Jeu 18 Juil - 15:56 | |
| Décidément, pour une journée qui avait pourtant si bien commencé, Meredith avait presque envie de se jeter par la même fenêtre que celle où le pendentif venait sans doute de passer. Non pas qu'il était suicidaire, mais il aurait jamais penser qu'après une si bonne nouvelle les choses auraient pu aussi mal s’enchaîner pour finalement se retrouver avec le moral dans les chaussettes et le cœur en miettes. Bon, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui même après tout, vu comment il se comportait, surtout avec Ezra, il n'avait pas été étonnant qu'il ait essayé de le fuir. Déjà qu'il avait été mignon et plus adorable que de raison de venir le voir ici, sans doute le pire lieu qui puisse habiter ses cauchemars, juste pour s'excuser et tenter de le consoler. Mais lui, comme toujours, il ne savait pas comment s'y prendre, maladroit et pataud quand il s'agissait de celui qu'il désirait plus que tout. C'était peut être ça le problème au final, il n'avait jamais autant voulu quelqu'un de sa vie, se contentant toujours de petites histoires plus ou moins courtes sans penser plus que ça à l'avenir, alors maintenant que ça lui arrivait, il faisait tout cafouiller. Mais au final il s'en fichait de tout ça maintenant, il ne voulait pas y penser, seulement retourner dans un coin isoler et bouder en maudissant le sort qui s'acharnait sur lui, comme un gamin, car au final c'était ce qu'il était, un gamin complètement immature qui ne savait rien faire de bien.
Mais après cette séance d'auto flagellation interne, Meredith se tourna vers Ezra et se figea. Il était là, juste dans sa main. Comment ? Il était peut être allé trop vite en besogne en pensant qu'il s'était envolé au loin, mais sur le coup il vit ça comme un miracle. Toujours aussi choqué, il s'approcha du jaune et, après lui avoir refermé la main autours de ce pendentif qui lui était destiné de toute manière, il se jeta sur lui, sans être trop brusque, l'entourant de ses bras en prenant la plus grande précaution qui soit pour ne pas toucher sa peau. Il était tellement heureux, c'était incontrôlable, donc même si Ezra était contre il devrait s'y faire pour cette fois. Mais le plus surprenant et le plus beau surtout fut qu'après un temps de réflexion il lui rendit la pareille, pour le plus grand bonheur de Meredith qui lui avait glissé un « merci » dans un murmure. Il le libéra enfin, les yeux toujours rouges mais un petit sourire aux lèvres plein de tendresse. Suite à ça Meredith c'était lancé dans l'explication de ce dit pendentif, cette petite fiole étrange au contenu inconnu. Beaucoup auraient trouvé ça absurde, mais il tenait vraiment à lui en faire cadeau, lui offrir ce symbole qui lui montrerait que parfois, même si c'était rare, il était capable de faire les choses bien. Et cela lui fit un rappel à lui même au final, lui qui s’apitoyait sur son incompétence, voilà qu'il avait la preuve qu'il n'était pas aussi mauvais qu'il voulait le croire. Ce n'était peut être pas grand chose mais c'était bien suffisant pour lui faire oublier son chagrin, oublier les rancoeurs et les erreurs précédentes.
Ezra se mit alors à le remercier, ne semblant pas savoir où se mettre, affichant alors un air gêné quand il lui dit qu'il n'avait rien à lui offrir en retour. Le chagrin l'ayant définitivement quitté, c'était un sourire entre tendresse et amusement qui se dessinait sur le visage de Meredith. Il trouvait ça amusant de voir comment son compagnon se démenait pour trouver quelque chose afin de lui rendre la pareille. Il continua de le regarder de son air idiot encore un instant, temps qu'Ezra utilisa pour enfiler le collier, le regard de Meredith brillant alors encore plus en voyant qu'il appréciait le présent. C'est alors qu'il se décida à répondre.
« Tu sais, je te fais pas un cadeau pour que tu m'offres un cadeau, hein ? Ce serait idiot et assez mal venu. Du coup je ne veux rien … Enfin, puisque tu le demandes ... » Un gigantesque sourire prit place entre ses lèvres « Une chose, arrête de me fuir, d'accord ? Et surtout, surtout ... » Pour cette dernière partie Meredith sembla beaucoup plus gêné, baissant les yeux au sol et triturant ses doigts alors qu'il reprenait difficilement d'un ton plus bas « Je veux que tu arrêtes de me considérer comme ton frère … je veux dire … Je veux pas … je veux … enfin tu vois ? »
Il espérait vraiment qu'il voyait où il voulait en venir, autrement il risquait de très mal prendre sa demande. Après tout, ce n'était pas vraiment un secret, après tous le temps passé à lui courir après, toutes ses déclarations alors qu'il le repoussait. Mais là, c'était la première fois qu'il pouvait vraiment lui en parler dans un contexte sérieux. Alors oui, de tout son cœur il espérait qu'il comprendrait qu'il lui demandait ça car il l'aimait et voudrait plus et non pas car il aurait honte, ce serait bien la pire des choses. |
| | | | Sujet: Re: Suis-moi, je te fuis. Fuis-moi, je te suis ~ ☆ Meredith Jeu 8 Aoû - 23:01 | |
| Toujours aussi ému, je continuais à tripoter le collier. Grâce à mes gants, je pouvais le toucher à loisir sans craindre pour les microbes qui devaient s’y trouver. Même si mes pensées étaient ailleurs. Il était rare que l’on m’offre quoi que ce soit, alors je n’en revenais pas... ça me touchait vraiment qu’il ait pensé à moi pour une attention de ce genre là. Parce que personne ne faisait jamais ça pour moi et que je n’aurais jamais pensé qu’il le ferait, alors qu’à côté de ça, il était capable de provoquer une de mes crises en public, comme pour me punir. Et je ne savais plus quoi en penser... Est-ce qu’il m’appréciait ? Ou est-ce que tout ça n’avait pas la même signification pour lui et pour moi ? C’était tellement compliqué de comprendre ce qu’il pensait et ressentait. Comme si je n’étais pas capable de fixer mon monde sur le sien et qu’un mur nous séparait constamment. « Tu sais, je te fais pas un cadeau pour que tu m'offres un cadeau, hein ? Ce serait idiot et assez mal venu. Du coup je ne veux rien … Enfin, puisque tu le demandes ... » Mon coeur s’emballa soudainement à l’idée qu’il en profite pour me demander l’impossible et je ne pus m’empêcher de triturer nerveusement le bout de mon écharpe en attendant qu’il largue la bombe qui lui brûlait les lèvres. Et ce n’était pas son sourire ou son ton adoucit qui allait me rassurer. « Une chose, arrête de me fuir, d'accord ? Et surtout, surtout ... » Arrêter de le fuir ? Oui, j’allais tout faire pour ne pas renouveler cette erreur, mais s’il y mettait du sien aussi, ça m’arrangerait... Cependant, ce qui m’inquiétait le plus, c’était ce qui restait en suspens... Ce non-dit qui allait sûrement éclater entre nous et rien que d’y penser, j’étais effrayé. Pourquoi regardait-il le sol en malmenant ses doigts de cette façon ? Loin de me rassurer, ce geste me donnait des sueurs froides et j’ignorais si j’étais dans le faux ou si, au contraire, il allait me demander quelque chose qui allait le faire mal... « Je veux que tu arrêtes de me considérer comme ton frère … je veux dire … Je veux pas … je veux … enfin tu vois ? » En fait non, je ne voyais pas... Sous le choc, je cessais de respirer quelques secondes, ne sachant pas comment je devais le prendre. Paniqué à l’idée que Meredith me demande ça à cause de la honte qu’il devait ressentir à chaque fois qu’on le charriait sur ce frère si différent dont il avait hérité. Peut-être que ce serait plus facile pour lui si j’agissais comme si rien ne nous unissait... Mais j’espérais que j’étais complètement à côté de la plaque, parce que j’aurais bien été incapable de couper les ponts totalement. Malgré tout ce que je pouvais dire, je tenais bien trop à lui pour y parvenir. Rien que d’y penser, mon coeur se serra comme s’il était pris dans un étau... Qu’attendait-il de moi au juste ? Pourquoi tout devait-il être si compliqué entre nous ? J’aurais aimé pouvoir le comprendre... Lui plus que tous les autres. Mais je n’avais jamais été doué pour ça. Les autres demeuraient un mystère pour moi et Meredith était sans doute le pire de tous. Parce que j’aurais aimé le découvrir. « Je suis désolé... Je ne comprends pas... » Perdu, je tentais de capter son regard, bien que je sois effrayé à l’idée de découvrir la vérité qui s’y cachait. De plus en plus nerveux, je ne tenais pas en place, me dandinant d’un pied sur l’autre, comme si ça allait pouvoir m’aider à y voir plus clair. En réalité, j’étais tellement désemparé que j’aurais voulu pouvoir m’enfuir. Mais je ne pouvais pas me dérober aussi facilement. Pas cette fois. Cependant, ma voix restait faible et chargée d’une émotion que j’aurais voulu pouvoir dissimuler. « Est-ce que tu as honte... ? Honte que je sois ton frère... ? » Depuis le premier jour, c’était ce que je craignais. Peut-être parce que nous étions trop différents pour être aussi proches... Pourtant, j’aimais ça, parce que malgré tout, j’aimais le sentir auprès de moi, même si à cause de ce lieu fraternel, nous ne pourrions jamais aller au-delà de cette amitié que nous partagions déjà. Nos parents et la société - sorcière comme moldue - n’aurait pas compris que nous franchissions cette barrière, transgressant les moeurs et la morale. Était-ce un crime pour autant, si je venais à y songer parfois ? Même si c’était impossible... Pas seulement parce que Meredith était mon demi-frère mais aussi à cause de ma phobie. Personne ne voulait partager sa vie avec un homme qui ne supportait pas d’être touché... Et qui faisait une crise au moindre baiser échangé. Ça, je l’avais découvert, à mes dépens. « Je sais que tes amis ne m’aiment pas, que je suis... bizarre... Mais je ne veux pas qu’on s’ignore... Je ne pourrais pas... » Je détestais entendre ma voix trembler de cette façon. J’aurais voulu paraître tellement plus fort, mais je n’y parvenais pas. Même si je m’étais fait à l’idée qu’il ne pourrait jamais être à moi, je ne pouvais me résoudre à le perdre complètement. Quand bien même, il passait son temps à se jouer de moi et de mes peurs, je ressentais pour lui, bien plus de choses que je ne pouvais l’avouer. |
| | | | Sujet: Re: Suis-moi, je te fuis. Fuis-moi, je te suis ~ ☆ Meredith Jeu 5 Sep - 1:19 | |
| Comment dire … cela ne se passait pas vraiment comme prévu. Enfin, normal sans doute me direz vous sachant que rien de ceci n'était supposé arriver, en se cachant ici Meredith ne s'attendait vraiment pas à voir débarquer Ezra pour se lancer dans une telle conversation. Cela dit il y avait eu du bon, en effet, chacun avait pu s'excuser, ce qui retirait des épaules du rouge le poids du regret et de ne plus le voir pendant un moment. Il avait même eut la chance de retrouver son pendentif et ainsi l'offrir au jaune. Cela voulait aussi dire qu'il visait comme une merde pour avoir raté la fenêtre … il était primordial qu'il s’entraîne plus et surtout très activement. Il n'était peut être qu'un batteur mais les cognards n'allait pas toucher les joueurs adverses tout seul … enfin si, mais un peu d'aide était la bienvenue, bien que le soucis était surtout de ne pas les envoyer sur ses camarades. Enfin bref, tout ça c'était bien, mais c'est après, alors que le dialogue revenait, qu'il avait fait la plus grosse bourde qui soit. En effet, profitant de l'occasion que lui offrait Ezra de s'exprimer, il avait pris son courage à deux mains pour lui faire comprendre qu'il l'aimait plus que tout. Ce n'était pas vraiment une nouveauté et il lui avait dit et tenté de lui faire comprendre un million de fois, mais là, c'était la première fois qu'il avait vraiment l'occasion de lui dire les yeux dans les yeux, le plus sérieusement possible.
Seulement, quand il parvint enfin à trouver une formulation, il se rendit compte que trop tard qu'il s'agissait là de la pire des formulations possible, surtout avec Ezra. Alors il espérait vraiment que le jeune homme verrait tout de suite où il voulait en venir … en vain. Quand il lui dit qu'il n'avait pas comprit, Meredith se pinça les lèvres. Bon, ça aurait pu être pire, il devait juste retrouver le courage nécessaire pour le lui redire clairement cette fois. Mais ça ne s'arrêta pas là, et ce qu'il craignait arriva, Ezra pensait qu'il voulait lui dire qu'il avait honte de lui et que par conséquent il ne voulait pas qu'on l'associe à lui. Sur le coup c'est lui même qu'il voulait jeter par la fenêtre, c'était tellement loin de où il voulait en venir. Il attrapa sa tête et commença à faire les cents pas. Il devait absolument arranger la situation, mais pour ça il devait choisir les bons mots, réfléchissant de toute ses forces sachant qu'il n'arriverait pas dire en une fois ce qu'il avait vraiment sur le cœur. Seulement, pour ne rien arranger, le pouffsouffle continuait sur sa lancé, le faisant terriblement culpabiliser et s'en vouloir de la connerie qu'il avait dit, presque prêt à se fracasser le crâne contre une des briques de la tour pour s’apaiser un peu voir définitivement.
« Non, non, non ! C'est pas … c'est pas … J'ai pas honte de toi, jamais, tu m'entends Ezra ? Je me suis même attiré pas mal d’ennuis à cause de ça. Personne n'a le droit de dire quoi que ce soit à ton propos, personne ! »
Il avait toujours ses poings serrés sur son crâne, pestant et grimaçant, comme si il était prit d'un véritable conflit intérieur. Il n'avait jamais été un homme de mots, il s'exprimait plus par les actes que par les phrases. Mais c'était encore pire quand il s'agissait de sentiments, il était tout sauf du genre romantique et doué avec tout ça, n'ayant jamais eu d'histoire vraiment sérieuse jusqu'à maintenant. Alors oui, ça lui était très difficile de parler de tout ça, de dire à la seule personne qu'il ne pouvait avoir à quel point il était fou de lui, sérieusement amoureux et non pas simplement ce chaud lapin qui commençait à aligner un nombre de plus en plus conséquent de conquêtes et qui ne voyait là qu'un moyen de taquiner celui qui était son « demi-frère ». Il faut dire qu'il avait tout sauf l'attitude nécessaire pour qu'Ezra puisse réellement le croire, mais le paradoxe, c'était que la raison pour laquelle il agissait toujours ainsi est qu'il savait que de toute manière il ne le prendrais jamais au sérieux. Finalement, il prit une grande inspiration et se lança.
« Le truc, c'est que je suis éperdument amoureux de toi. Je sais que je te l'ai déjà dit un nombre incalculable de fois, mais là, je veux que tu comprennes que je t'aime réellement plus que tout. Alors je refuse que tu sois mon demi-frère, car je veux que tu sois tellement plus pour moi. »
Il s'étonna presque lui même, car ces mots avaient été dit avec beaucoup d'assurance. Cette fois il n'y avait aucune chance que le message ne soit pas passé. Alors à présent il pouvait être heureux d'avoir enfin réussi à s'exprimer ou au contraire stressé en attendant la réponse, mais la réaction du rouge fut toute autre. En effet, Ezra n'avait pas eu le temps de répondre que son visage afficha une grande déception.
« Je t'aime, je t'ai toujours aimé depuis le premier jour et j'ai tout fait pour essayer de te le montrer. Alors … si tu ne l'as pas compris quand j'ai dit que je ne voulais pas que tu sois mon demi-frère, si tu as cru que j'avais honte, c'est que comme je le craignais tu n'as jamais envisagé cette possibilité et ne le fera jamais. Haha, j'ai vraiment été con ... » cette dernière phrase ayant été dite d'une voix tremblante, laissant deviner qu'il était au bord des larmes. « Il faut que j'y aille … ne me suit pas cette fois s'il te plaît ! »
Et sur ces mots il se précipita vers la sortie, évitant soigneusement le regard d'Ezra. Cette fois il n'était pas certain de pouvoir encaisser plus, il avait besoin de fuir. C'était un comble sachant qu'il avait justement demandé au jaune de ne plus le faire, mais face à ses désillusions il ne se voyait pas faire autrement. Il aurait dû le laisser fuir la première fois. |
| | | | Sujet: Re: Suis-moi, je te fuis. Fuis-moi, je te suis ~ ☆ Meredith Mer 13 Nov - 0:54 | |
| « Non, non, non ! C'est pas … c'est pas … J'ai pas honte de toi, jamais, tu m'entends Ezra ? Je me suis même attiré pas mal d’ennuis à cause de ça. Personne n'a le droit de dire quoi que ce soit à ton propos, personne ! » Je ne comprenais pas. Tout s’embrouillait dans mon esprit et son comportement ne m’aidait vraiment pas à y voir plus clair. Il semblait souffrir, être pris dans un conflit interminable, sans que je ne parvienne à savoir si c’était sa sincérité ou bien son mensonge qui le torturait à ce point. J’avais tellement envie de le croire, d’imaginer que derrière ses moqueries, il se battait pour moi. ça m’aurait tellement rendu heureux… Mais je ne pouvais m’empêcher de me sentir toujours un peu méfiant. Peut-être parce que ça me semblait trop beau pour être vrai. Pourtant, je ne disais rien, préférant lui laisser le temps de s’expliquer davantage et de se livrer complètement, pour la première fois. Autant dire que Meredith n’était pas du genre à faire de grands discours et que nos principaux soucis de communication venaient sans doute de là. Mais aujourd’hui, sans que je ne sache réellement pourquoi, tout semblait différent. Comme s’il changeait sous mes yeux. « Le truc, c'est que je suis éperdument amoureux de toi. Je sais que je te l'ai déjà dit un nombre incalculable de fois, mais là, je veux que tu comprennes que je t'aime réellement plus que tout. Alors je refuse que tu sois mon demi-frère, car je veux que tu sois tellement plus pour moi. » Soudain, l’air semblait me manquer et mon coeur était si douloureux dans ma poitrine que j’oscillais inconsciemment entre bonheur et tristesse. Parce qu’au fond de moi, j’avais toujours rêvé qu’il ose me dire ces mots que je n’avais jamais entendu auparavant et que je ne voulais entendre que de sa bouche. Sans vraiment y croire. Alors pourquoi est-ce que ça faisait aussi mal ? Malgré toute la sincérité qu’il dégageait, une peur atroce vibrait en moi. Pour mille et une raisons, notre histoire serait impossible. Je ne pouvais ignorer qu’il était mon demi-frère et que moi, je n’avais rien d’un mec ordinaire. Combien de temps allait-il me désirer sans pouvoir me toucher ? En admettant qu’il m’aime vraiment autant qu’il voulait bien le dire… A mes yeux, c’était un bonheur à double tranchant, tant l’inquiétude et les incertitudes qu’il soulevait étaient grandes. En avait-il conscience lui aussi ? Immobile, je le dévisageais, incrédule et le souffle coupé par l’émotion. Je devais vraiment offrir un spectacle déroutant, mais je ne contrôlais rien, j’étais pétrifié. Il dut se méprendre sur ma réaction car une grande déception vint assombrir son visage, alors qu’il reprenait son discours. « Je t'aime, je t'ai toujours aimé depuis le premier jour et j'ai tout fait pour essayer de te le montrer. Alors … si tu ne l'as pas compris quand j'ai dit que je ne voulais pas que tu sois mon demi-frère, si tu as cru que j'avais honte, c'est que comme je le craignais tu n'as jamais envisagé cette possibilité et ne le fera jamais. Haha, j'ai vraiment été con ... » Décidément, nous semblions incapables de nous comprendre et si je n’avais jamais envisagé la possibilité qu’il m’aime de la sorte, c’était parce que son affection sincère me semblait inaccessible et déchirante. Mais contrairement à ce qu’il semblait croire, mes sentiments pour lui étaient bien réels et les cacher avait été un moyen de ne pas lui donner une raison supplémentaire de se jouer de moi. Jamais je n’aurais pu croire qu’ils étaient réciproques. Mais après avoir entendu sa voix trembler, au bord des larmes… Je ne pouvais que me rendre à l’évidence et admettre que tout ce ceci n’avait rien d’un jeu. Même pour lui. « Il faut que j'y aille … ne me suit pas cette fois s'il te plaît ! »Non ! Je ne voulais pas qu’il me laisse seul. Pas maintenant, pas comme ça. Alors que j’avais le coeur et l’esprit en vrac, encore perturbé par ses révélations. Il n’avait pas le droit de me balancer une bombe comme celle-là avant de m’interdire de le suivre… A ses yeux, je n’avais pas le droit de répondre ? Même si je devais avouer que j’étais effrayé à l’idée d’évoquer ce genre de sentiments. Parce que je n’avais jamais eu droit à l’amour auparavant. Le seul petit ami que j’avais eu avait fui après notre premier baiser, découvrant ma phobie de la pire façon qui soit… Meredith connaissait déjà ma phobie, mais pourrait-il la supporter au quotidien, sur le long terme ? Et nos parents ? Que diraient s’ils savaient que nous nous aimions ? Non, nous n’avions aucun avenir ensemble et pourtant… Avant même d’avoir pu y réfléchir je m’élançai à sa poursuite, le coeur battant. Je ne pouvais pas le laisser partir avant de lui avoir fait comprendre que je l’avais toujours considérer comme étant bien plus que mon demi-frère… « NON, ATTEND ! Meredith ! » Étrangement, alors que j’étais un piètre sportif, je parvins à le rattraper, agrippant alors son haut pour le forcer à s’arrêter. Mais une fois qu’il fut immobilisé, là devant moi, je me retrouvai paralysé par l’angoisse. Comment lui dire ce que je ressentais sans mourir de honte ou bégayer comme un enfant ? « Je… je ne te vois pas comme mon frère moi non plus… » Ce n’était pas suffisant, je ne savais, je devais ouvrir mon coeur et laisser mon être s’exprimer. Malgré tout, les mots ne sortaient pas de ma bouche et les larmes me montèrent rapidement aux yeux sans que je ne puisse les retenir. Paniqué, je perdis totalement le contrôle et dans un geste désespéré, je vins capturer ses lèvres, l’embrassant avec maladresse avant de réaliser mon geste… Soudain happé par ma phobie, je m’écartai brusquement en frottant mes lèvres compulsivement. « Pardonne-moi… » Ma voix était faible, suppliante alors que, honteux, je m’enfuyai en courant vers les toilettes les plus proches afin de m’enfermer dedans. Mes lèvres ne tardèrent pas à rougir sous les assauts de mes doigts et des potions désinfectantes, comme si elles étaient gercées ou irritées. « Je suis stupide… stupide… » Les mots désobligeants à mon égard envahissaient l’espace, me mettant cruellement face à mes propres erreurs. Qu’est-ce qui m’avait pris d’aller aussi loin ? Avec mon demi-frère en plus, quand bien même j’éprouvais pour lui des sentiments inavouables. Si seulement c’était suffisant… Désespéré, je ne pouvais plus me regarder dans le miroir, effrayé à l’idée de faire face à mes démons qui se refléteraient inévitablement sur sa surface lisse et froide. HJ - désolée milles fois pour cet ignoble retard éè |
| | | | Sujet: Re: Suis-moi, je te fuis. Fuis-moi, je te suis ~ ☆ Meredith | |
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| | | | Suis-moi, je te fuis. Fuis-moi, je te suis ~ ☆ Meredith | |
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