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| Frapper la terre d'un pied léger (Damian) | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Frapper la terre d'un pied léger (Damian) Dim 13 Jan - 22:38 | |
| Nunc est bibendum, nunc pede libero pulsanda tellus Horace, Odes, Livre I, Poème 37
*** Bon, de toute évidence, Avaon n’était pas très doué pour les ragots. En dehors de souligner le rouge très rouge de la robe rouge de la jeune fille en rouge, son inspiration était vite épuisée. Peu habitué à écouter les médisances, même celles qui ne portaient guère à conséquence, il ne savait comment s’y prendre quand son tour venait. Mais enfin, si cela pouvait détendre un peu Damian, qu’il sentait, malgré sa présence, légèrement crispé à ses côtés, il voulait bien faire un effort. Fort heureusement pour le Gryffondor, son partenaire ne semblait pas non plus porter à cette distraction et, en entendant la réponse de Damian, Avaon cessa aussitôt de puiser dans ces souvenirs un peu lointains des correspondances du dix-septième siècle des piques à lancer pour tel ou tel des danseurs. Trop heureux de pouvoir abandonner sa scrutation de la foule à la recherche d’une cible hypothétique pour une méchanceté dont il était en réalité bien incapable, le jeune homme se retourna vers son ami et déposa les mains sur sa taille, pour plonger le regard dans le sien. Le Gallois avait un don certain pour rejeter le monde loin de lui et il traitait le reste des participants au bal avec une indifférence royale, comme si les regards ponctuellement curieux qui se posaient sur eux ne lui importaient pas le moins du monde — et, en vérité, Avaon était beaucoup trop habitué à vivre sa vie exactement comme il l’entendait pour pouvoir comprendre entièrement le jeu de prestige social dont le bal était l’occasion. Lui, il était venu pour danser. Le jeune homme esquissa un sourire. « On peut danser, oui. » Il attira Damian un peu plus contre lui avant de murmurer. « C’est toi qui mène, c’est toi l’expert. » Certes, Avaon n’était pas particulièrement réputé pour sa docilité et il était un peu difficile de l’imaginer se laisser guider par qui que ce fût, dans quelque circonstance que ce fût. Mais enfin, le sorcier était (très légèrement) moins dominateur qu’on ne voulait bien le croire et, en matière de danse, il ne pouvait que reconnaître l’évidente supériorité de Damian. Il se détacha donc de son ami, sans lui imposer un baiser qui, échangé dans le hall presque désert, pouvait le mettre mal à l’aise maintenant qu’ils évoluaient parmi la foule. Il tendit sagement la main au Serdaigle et se laissa guider au milieu de la piste de danse, se faufilant entre les couples à la recherche de quelques mètres carrés où ils pussent à leur tour évoluer — et les places s’arrachaient encore à prix d’or. Donc, Avaon se laissa mené, remerciant du reste dans son for intérieur Damian, qui avait l’infinie bonté de ne pas tenter de l’initier au rock’n’roll acrobatique. Les deux jeunes gens avaient négocié des danses simples lors de leur rencontre dans la Salle sur Demande et Avaon, de son côté, remplissait sa part du contrat : pour n’être pas un danseur professionnel, il n’en était pas pour autant un manchot complet et, après une ou deux secondes d’attentive adaptation, il sut se mettre au diapason avec son ami. La chanson changea, certains couples quittèrent la piste, d’autres la gagnèrent et, après s’être assuré d’un regard que son compagnon ne désirait pas abandonner de si tôt la musique, Avaon s’offrit pour une nouvelle danse. Le jeune homme, qui aimait l’activité, avait vite pris goût à la danse et il préférait de très loin enchaîner les morceaux que de rester sagement assis à une table, aussi délicieux que le buffet parût. Les chansons se succédaient et c’était bien volontiers que le Gryffondor accompagnait son ami, découvrant peu à peu la passion que Damian avait témoigné, lors de leur conversation, pour la danse. Loin de partager l’agacement de la mère de son cadet, Avaon ne faisait que l’encourager et, alors que la plupart des autres cavaliers s’arrangeaient plus ou moins subtilement pour déserter la piste de danse quand ils estimaient, après deux ou trois danses, avoir rempli leur mission, le sorcier se faisait un plaisir de tirer profit de l’enseignement par exemple de son chorégraphe attitré. |
| | | | Sujet: Re: Frapper la terre d'un pied léger (Damian) Ven 18 Jan - 16:19 | |
| Le bleue et bronze n'était plus aussi mal à l'aise qu'a son arrivée en tout début de soirée. Il voyait clairement que les autres étaient bien trop occupées à se soucier de savoir de qui il était accompagné, même s'il doutait certainement qu'il aurait droit à quelques commentaires en rentrant ce soir. Il n'avait aucunement honte et même était enfin ravi de pourvoir s'afficher avec un garçon. C'était une grande première pour lui et il ne regrettait pas d'avoir choisi de s'assumer.
Damian écoutait d'une oreille distraite la musique ambiante qui régnait dans la salle de bal, il avait déjà entendu ça quelque part, ça devait être un espèce de Wizard Rock dont les sorciers étaient habitué à attendre. La musique était entraînante et le rythme pas très difficile à suivre. Il fut ravi de voir qu'Avaon souhaitait toujours danser avec lui et l'embrassa après que le gryffondor l'eut rapprocher de lui. Il avait grande envie de ne plus penser aux autres qui les entouraient et surtout envie de profiter pleinement de cette soirée.
« Tu te débrouillera très bien, j'en suis certain.»
Il lui sourit et entraîna donc son partenaire parmi la foule des danseurs. Les pas qu'il faisaient étaient très simple et se contentait comme il l'avait apprit à Avaon dans la salle sur demande à bouger de droite à gauche d'un pas assuré et entraînant, c'était ce que la plupart des élèves faisaient suivi de temps en temps de petit déhanché très sexy qui avaient toujours leur effets.
« Tu n'a pas eu trop de misère à choisir ton costume alors? Mes conseils t'ont étés utile?»
Le serdaigle profitait d'un petit moment de rapprochement entre eux pour lui voler un baiser. Il semblait beaucoup plus à l'aise à présent et ne regrettait vraiment pas d'être venu ce soir. Il avait eu une certaine appréhension à l'idée de s'afficher en public, mais le plus dur était fait. Il savourait maintenant le plaisir de tout élève de son âge à participer à ce genre de soirée.
- Spoiler:
HJ: Navrée pour cettre réponse tardive, j'espère qu'elle te conviendra et n'hésite pas à me dire s'il faut que je change quelque chose :)
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| | | | Sujet: Re: Frapper la terre d'un pied léger (Damian) Ven 18 Jan - 17:19 | |
| Avaon était ravi de constater que les angoisses de Damian s’envolaient à mesure que la soirée progressait — ravi et soulagé, à vrai dire. Le jeune homme n’avait jamais eu la passion des initiations et, dans les quelques jours qui avaient précédé le bal, il n’avait pu s’empêcher de songer parfois qu’il s’était impliqué dans une affaire qui le dépassait parfois. L’idée d’être la première expérience sociale de Damian, l’auxiliaire de son dévoilement, n’était pas faite pour réconforter un Gryffondor dont le peu de sens des responsabilités était légendaire.
La chance avait donc été avec lui : pas de longues discussions, pas d’exhortations au courage, pas de crises à gérer. Ils pouvaient danser, s’embrasser, discuter et plaisanter, et c’était en vérité tout ce que le jeune homme désirait pour cette soirée. Comme souvent, Avaon se laissait voguer au fil des événements et, en prenant le bras de Damian ce soir-là, il n’avait eu aucune pensée d’aucune sorte.
Même sur la piste de danse, même devant la sensualité dont son cavalier savait parfois faire preuve, même dans les baisers qu’il leur arrivait d’échanger, le Gallois ne songeait pas à lire la promesse d’une fin de soirée plus charnelle et, dans ces instants de pur divertissement, il ne la désirait pas particulièrement. Il n’y avait qu’un bal dans l’année ; les lits, eux, n’allaient pas s’enfuir : Avaon voulait saisir l’instant présent.
Après un morceau, le groupe s’accorda une petite pause. Une partie des danseurs se rabattit sur les tables, une autre s’éclipsa à la recherche de la fameuse after à laquelle Avaon ne comptait absolument pas se rendre et une dernière s’acheminait vers des endroits plus privés. Avaon, en parfait gentleman (à ceci près que c’était un autre gentleman et non une lady qui l’accompagnait) offrit le bras à son cavalier et le guida vers le buffet en bavardant.
« Trop de misère ? C’est une expression, ça, avoir trop de misère ? » Le jeune homme adressa un sourire aimablement moqueur à son ami et poussa un soupir faussement résigné. « Je me fais vieux, je suis plus dans le coup. Enfin, bref… » Ils étaient arrivés près du buffet. Avaon libéra le bras de Damian pour lui tendre une assiette, avec que le Serdaigle pût reprendre des forces après s’être courageusement dépensé, prit une assiette pour lui-même et commença à se composer un repas d’une austérité tout à fait ascétique.
En se servant des crudités, Avaon continua à répondre : « Non, je n’ai pas eu trop de misère. Je suis allé dans un magasin à Cardiff. Quelque chose de très typique, avec un vieux tailleur bizarre, son mètre-ruban, ce genre de choses. » Après tout, Avaon n’allait jamais que dans de vieux magasins typiques, tenus par des personnages un peu étranges et c’était à se demander si, quelque familier qu’il fût du monde moldu, il avait jamais mis les pieds dans un supermarché ou une chaîne de prêt-à-porter.
Le jeune homme attrapa un bout de pain et attendit sagement près de Damian qu’il eût fini de se servir. « Cela dit, il a bien râlé un peu, le tailleur. Il a dit que j’avais des épaules trop larges par rapport à mon visage. » Avaon esquissa une moue songeuse. « Moi, j’avais jamais remarqué… » Bon, dans son histoire, il passait sur le fait que, depuis, avec une sensible coquetterie, à chaque fois qu’il était devant un miroir, il tentait de déterminer si ses épaules étaient trop larges ou, au contraire, son visage trop féminin.
Comme Damian avait fini, les deux jeunes gens choisirent une table près de la piste, qui était encore libre. Avaon s’assit et picora dans ses carottes. « Enfin, bref, j’ai suivi tes conseils et, à en juger par la façon dont tu me regardes, j’ai bien fait. Je me défends encore, pour un vieux. » Avaon était toujours flatté par les regards appréciateurs et il n’allait certainement pas s’en plaindre. Pendant quelques secondes, il observa un groupe de Serpentards qui sortaient de la grande salle ; puis, reportant son attention sur Damian, il interrogea : « Tu vas à l’autre soirée, toi, après ? »
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