Encore une journée qu'il passerait à remplir de foutus papiers pour changer… son nouveau boulot n'était pas vraiment ce qu'il y avait de plus palpitant et il était certain que son activité d'antan lui manquait. Installée confortablement à son bureau, les pieds sur ce dernier, à moitié allongé sur son fauteuil vêtu d'une simple chemise noire et d'un jean de la même couleur, il ne put que se rappeler de ce doux parfum qu'était celui du sang coulant sur son visage, une odeur bien particulière que son flair avait réussit à déceler depuis le temps et quelques années de traques acharnées contre diverses créatures en tout genre. Ce qui lui manquait surtout était la possibilité de pouvoir extérioriser son trop plein d'émotions contre des bouts de chair vivants… soient des êtres humains par définition. Le fait d'avoir à traquer de véritables êtres humains lui avait donné un gout certain pour la chasse à l'homme… non pas sans rester un être moral et digne de confiance, il devint pendant quelques temps un terrible barbare sans coeur profitant du statut des mangemorts en fuite pour les terrasser de la façon la plus humiliante et la plus douloureuse qui soit. Commençant en général par prodiguer quelques maléfices à l'encontre de ses malheureuses victimes, il avait tendance à ensuite les désarmer pour les finir par la suite à l'aide de ses poings ou bien d'une arme blanche hérité de son grand-père, un véritable sang-pur en outre. Néanmoins pour des raisons purement personnelles dont ils ne souhaitaient pas se souvenir, il dut arrêter cette magnifique symphonie composée par les cris d'agonie de ses victimes, pourtant il touchait au but ! Et voilà qu'aujourd'hui il se retrouvait totalement pieds et poings liés à Poudlard… non pas que son métier soit totalement inutile, mais il aurait bien préféré enseigner une matière bien moins théorique que celle qu'on lui avait assigné, encore une fois l'histoire de la magie était quelque chose de palpitant et peut être lui avait-on donné ce poste pour éviter qu'il ne se retrouve à enseigner la magie aux étudiants vu que sa vision de la morale était pour le moins… ambiguë.
Grommelant face à la pile grandissante de papiers s'entassant sur son bureau, il ne prit la peine que de se pencher légèrement vers l'avant pour prendre l'un des premiers papiers lui venant en main afin de l'étudier avec la rigueur qu'un professeur se devait d'avoir. « Et bien qu'avons nous là ? » dit-il à son propre égard avant de plisser des yeux devant les notes ahurissantes de ce papier provenant surement du ministère de la Magie l'informant à propos de rumeurs circulant à Poudlard. Des rumeurs ? En même temps, il n'était pas là depuis bien longtemps alors il serait bien possible que ces rumeurs ne lui aient échappé d'une façon ou d'une autre.

Quoiqu'il en soit, passant une main dans ses cheveux ébènes, il plongea son regard bleu sur sa montre pour voir qu'il était l'heure de son footing habituel pour ne pas perdre la forme et par la même occasion ce physique qui lui tenait tant à coeur. Non pas superficiel, il n'en restait pas moins fier de ce qu'il avait réussit à faire de son corps soit une vraiment une oeuvre d'art pour le plaisir des demoiselles et de certains jeunes hommes à ce qu'il avait crut comprendre, cette pensée lui arracha un sourire.
Tout en vérifiant qu'il avait bien son couteau dans la poche arrière de son pantalon dont les poches avaient été ensorcelés pour transporter tout type de choses, il se mit à sortir de son bureau sous le regard sévère des tableaux qui ne semblaient pas trop le porter dans leur coeur pour la plupart… après tout, il n'était pas le genre de directeur à les dépoussiérer ou même à daigner leur adresser la parole vu qu'il était bien trop surchargé pour ça, s'occuper de ces monstres d'élèves était déjà une grosse affaire !
Pas à pas, il parcourut les couloirs rocailleux de Poudlard sans pour autant ignorer le regard intéressé de certaines demoiselles gloussant à son passage. Ah ! Ces jeunes demoiselles toujours aussi fascinées par l'inconnu, par l'âge apportant par la même occasion l'expérience et aussi par le fait de vivre une relation d'une rare intensité teinté d'un danger qu'elles n'ignoraient pas… combien de fois n'avait-il pas reçu de lettres de demoiselles souhaitait le connaitre plus en détails ? La plupart du temps, il se refusait à répondre à de telles avances pour ne pas perdre son temps sauf qu'il lui arrivait par moment de se laisser à des plaisirs interdits mais si reposants dans l'instant. Il ne devait pas être plus de quatre heures quand il sortit du grand château pour commencer sa course.

Comme il l'avait craint, de petites gouttes se firent sentir sur le bout de son nez avant qu'il ne lève ses yeux vers le ciel pleurant à chaudes larmes quand il eut fait ce geste l'ayant probablement vexé se dit-elle avec humour. Les pieds tapotant dans les flaques d'eaux nouvellement formés, l'esprit totalement ailleurs, il ne se rendit pas compte de son parcours et après environ trois quarts d'heure à courir, il atterrit à cette endroit qu'on appelait plus communément la Cabane Hurlante. Pour y entrer, il y avait soit disant une entrée secrète utilisée par un groupe nommé les Maraudeurs datant d'une époque antérieure à la sienne… haussant des épaules, il provoqua donc une explosion bleutée depuis sa baguette propulsant une planche de bois couvrant l'entrée à travers la pièce couverte de poussière, de crasse et d'animaux morts… « Dégueulasse vraiment… » conscient dans sa démarche, il chuchota un Lumos pour éclairer d'une lumière aveuglante la pièce avant d'avancer prudemment sur les lattes de parquet grinçant à son passage. Soudain, alertant tout ses sens, il entendit une douce mélodie qui guida dés alors ses pas avec une certaine prudence jusqu'au lieu d'où provenait cette douce mélodie. A travers cette dernière, il crut ressentir une certaine mélancolie le bouleversant de l'intérieur jusqu'à ce qu'il ne pousse une petite porte donnant sur la salle où se trouvait le piano et une charmante demoiselle qu'il connaissait par ailleurs… « Tu sais que c'est interdit de venir par ici ? » soupira-t-il tout en s'approchant de plus en plus d'elle pour voir de longs filets aqueux coulant depuis ses yeux. Il ne put prononcer qu'un Oops avant de soupirer à nouveau pour s'accroupir au niveau de la demoiselle. « Quelque chose ne va pas ? Et tu sais ce n'est pas bon de fumer tout seul, surtout quand on est une charmante demoiselle dans un endroit aussi paumé que celui-ci… on ne sait jamais sur qui on peut tomber ! » lui dit-il avec un sourire réconfortant, il ne devait pas avoir l'air bien malin avec ses cheveux mouillés et son visage trempé mais bon ce n'était pas le plus important pour le moment. « Tu veux en parler ? »

C'était dans les moments comme celui-ci qu'il maudissait le ministère d'avoir fait de lui un professeur. James n'avait pas du tout les qualifications requises à part au niveau de ses compétences magiques pour être un professeur pour le moins doué, cependant en matière de pédagogie il était loin du compte ! A plusieurs reprises, on pouvait l'apercevoir à parler aux étudiants, à manger ou à boire avec eux mais également d'aller à leurs fêtes où il était très souvent convié vu sa bonne humeur et son côté légèrement détendu qui cachait en réalité un esprit pour le moins vif à l'affut du moindre signe de magie noire dans les parages. Néanmoins malgré son manque flagrant de pédagogie, il n'en restait pas moins un être humain doté d'un grand coeur et toujours à l'écoute des petits monstres lui servant d'élèves pour la plupart d'entre eux. Comment ignorer leur détresse après tout ? Il avait beau avoir été un cruel mage se délectant avec sadisme et violence de la souffrance de nombreuses créatures, il n'en restait pas moins touché par l'appel au secours de ses élèves, un de ses principaux point faible en outre… il n'arrivait pas à ignorer les SOS envoyés par les étudiants de Poudlard quitte à se trouver dans une situation inconfortable par la suite.
En ce jour, tout ce qu'il avait à faire était de lui donner un peu de réconfort et de soutien comme il l'avait toujours fait à son égard. Elle lui avait proposé son joint qu'il avait fumé un bref instant pour détendre ses neurones avant que la belle demoiselle ne l'enlace finalement en sortant des propos pour le moins décousus et vide de sens. Elle ne savait même pas pourquoi elle était là ! Il ne put s'empêcher de rire dans son for intérieur, ça devait surement être ça qui lui plaisait chez elle, le fait qu'elle soit totalement imprévisible et totalement déconnectée de la réalité… enfin il se sentait surtout utile en lui venant en aide de différentes manières. Par là, on pouvait comprendre qu'il allait bien plus que nécessaire et qu'en se délectant du corps de sa jeune étudiante il lui donnait également ce qu'elle recherchait. Malheureusement ce genre de relation était bien entendu prohibée de l'enceinte de l'école or il était assez malin pour ne pas qu'ils se fassent prendre la main dans le sac. De plus, sa relation avec Holy n'avait rien de malsain puisqu'il ne lui avait fait aucune promesse à part celle de l'aider quand cela était nécessaire et puis elle était assez grande pour choisir ses fréquentations n'est ce pas ? « Hey hey ! Du calme, je suis là… et ne t'en fais pas je ne vais pas te laisser… » lui chuchota-t-il calmement dans le creux de l'oreille tout en caressant ses cheveux.

Peu après, elle se mit à s'asseoir au sol et sans chercher à réfléchir James s'assit face à elle avec son sourire éclatant toujours aussi réconfortant malgré les gouttes d'eaux coulant encore depuis ses cheveux. La température dans cette maison laissée à l'abandon n'était vraiment pas des plus élevée et il se trahit à ressentir l'espace d'un instant quelques frissons lorsque des courants d'air se mirent à traverser pièce par pièce la Cabane Hurlante. Ce léger vent annonciateur de l'hiver glaça le sang du professeur observant un instant sa chemise collant à sa peau… cette dernière était trempée, rien de bien étonnant avec le déluge qu'il venait d'essuyer pendant son jogging. Sans l'ombre d'un doute il pensa avec justesse que cette sensation de froid devait également être ressenti par la jeune femme et même si elle ne la ressentait pas il valait mieux éviter qu'elle attrape un virus dont elle prendrait du temps à guérir par la suite. Sortant sa sombre baguette de sa poche gauche, il n'eut pas à prononcer la moindre parole pour faire en sorte de faire apparaitre des flammes bleutées lévitant jusqu'au plafond sans pour le bruler et réchauffer de toute leur intensité l'atmosphère de la pièce. « On est mieux comme ça non ? » en temps normal, il aurait du la raccompagner directement au château après l'avoir assommé à l'aide d'un sortilège vu qu'elle présentait quelques troubles psychologiques pouvant la rendre dangereuse pour les autres étudiants de Poudlard d'un point de vue purement théorique. Dans la réalité, il la savait incapable, enfin il l'espérait du fin fond de son être de faire du mal à autrui… il préférait encore être victime d'une crise de folie passagère de la part de la blondinette plutôt qu'un élève innocent ne subisse son courroux.

« Au fait, tu regardais tout à l'heure quelque chose… c'était quoi ? Tu es sure de ne pas être venu accompagnée ? » l'interrogea-t-il en haussant un sourcil sans savoir qu'il mentionnait le lapin blanc apparaissant dans les délires de la demoiselle. Gardant un large sourire il lui fit un clin d'oeil avant de plonger son regard bleuté dans le sien. « Aller ma belle, je mérite bien un petit sourire non ? Et tu pourrais même me mentir en me disant que tu as voulu m'attirer ici qu'en dis tu ? » plaisanta-t-il.

Alice ? Pendant un instant, il crut qu'elle parlait d'une de ses amies qui l'avait accompagné dans cette escapade de folie… encore une autre paumée ? En tout cas cette Alice devait très bien savoir qui était Holy et il n'aurait pas été étonnant qu'il apprenne que cette très chère Alice ne se fournisse chez Holy. Néanmoins, vu l'état dramatique de l'esprit de la blondinette il en vint à la conclusion que cette Alice n'était que le fruit de son imagination débordante prenant une nouvelle fois le pas sur la réalité. Il n'y avait aucun mot pour décrire ce qu'il ressentait à cet instant, il se sentait tout bêtement honteux… il avait eu des rapports bien trop intimes avec la jeune demoiselle qui était quand même une de ses élèves et même si en général cette pensée ne le gênait pas, pour la première fois il en vint à ressentir le sentiment qu'on appelait culpabilité. Qu'était-il en train de faire ? N'était-il finalement pas le plus fou des deux ? Holy avait besoin d'un traitement pour soigner ses troubles mentaux et ce qu'il faisait ne devait pas vraiment l'aider à se remettre en question… par ailleurs il eut en ligne de mire sa propre défaillance. Tragicomédie, James avait beau avoir dépassé la trentaine il était toujours célibataire avec le même esprit de battant qu'il avait lors de ses jeunes années, espérant au passage rattraper le temps perdu, sauf que fatalement il ne faisait qu'ignorer son avenir, la preuve en était qu'il n'était toujours pas casé malgré les nombreuses propositions qu'on lui faisait. Signe de peur ou bien simplement désintérêt ? Contrairement à l'adage le concernant à Poudlard, il était loin d'être un coureur de jupons dans l'âme et il avait toujours eu une certaine sensibilité qui le poussait à toujours vouloir plus des femmes d'où son côté légèrement protecteur envers ces dernières la plupart du temps et cela expliquait ses nombreux dérapages avec ces dernières, mais au fond il n'aspirait qu'à une chose, la stabilité et l'ordre pour retrouver la vie dont il avait toujours rêvé.

Il ne put que sourire à nouveau devant l'intérêt de la jeune demoiselle quant à sa résistance au froid, il leva les yeux au plafond pour indiquer les orbes flottant juste au dessus de leur tête. « Non, ça va et je suis résistant ne t'en fais pas. » et effectivement, il avait vécu bien pire qu'un simple coup de froid, le fait de traquer de vils créatures lui avait appris à toujours se dépasser pour obtenir le meilleur de lui-même quitte à puiser dans ses ressources les plus profondes grâce à la volonté de fer dont il faisait preuve lorsqu'il eut été en mission. D'ailleurs la magie lui avait évité de nombreux dommages maintenant qu'il y pensait et un bon nombre de ces gentes dames n'auraient pas eu l'occasion de l'admirer si il n'avait pas pris grand soin de s'occuper des nombreuses blessures corporelles liées à sa traque des anciens mages noirs. Pour ce qui était des blessures mentales, il ne valait mieux pas en parler… il était toujours aussi sensible sur ce sujet et le plus discret possible pour que jamais personne ne puisse le faire souffrir ou bien le juger.
Voilà maintenant qu'elle se mettait à parler d'un monsieur Lapin ! A ces mots, il ne put que rouler des yeux avant de rigoler devant de tels propos dénués de toute raison et montrant à quel point elle était fragile comparée aux autres demoiselles qu'il avait eu l'occasion de côtoyer, enfin de son point de vue. Son baiser sur le front était d'ailleurs quelque chose d'inattendu, elle semblait vraiment le porter dans son coeur à son plus grand regret vu qu'il n'était pas exactement le genre d'homme honnête envers les autres et surtout pas envers lui-même, or il prenait soin d'elle dans un sens, la laisser seul ne reviendrait-il pas à une non-assistance à personne en danger ? « Tiens, c'est tout ce que j'ai… » lui dit-il avant de sortir une barre de céréales d'une de ses poches, il l'avait normalement prévu pour une éventuelle faim après sa course mais vu qu'il n'avait pas beaucoup couru ce n'était pas nécessaire de l'entamer alors autant le donner à Holy.
Sa question restant en suspens concernant le fait de mentir pour lui faire plaisir en lui disant qu'elle l'avait attiré ici, c'était plutôt raté pour le coup… après tout ce n'était qu'un caprice de sa part pour illuminer sa journée alors rien de bien important. Puis regardant à gauche puis à droite comme si quelqu'un les espionnait, il l'attira contre elle pour lui murmurer dans le creux de l'oreille « Tu sais, il n'y a personne ici à part nous… pas de lapin, ni de… Alice… » par la suite il prit son visage entre ses mains avant de lui déposer un tendre baiser sur les lèvres comme pour donner plus d'intensité à ses propos avant de reculer légèrement son visage du sien « Ca va mieux ? »