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 it's hard to dance with a devil on your back. ◣ (greyback)

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MessageSujet: it's hard to dance with a devil on your back. ◣ (greyback)   it's hard to dance with a devil on your back. ◣ (greyback) EmptyLun 30 Juil - 20:59


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Mon unique amour a jailli
de mon unique haine.


Une légère brise vint caresser ses longs cheveux couleurs blés, lui arrachant un frisson d'insécurité et de profond malaise qui remonta jusqu'à l'échine de son dos. Resserrant l'étreinte de son pull en cachemire contre sa poitrine, elle continua son chemin malgré tout, baguette à la main, ses sens en alertes. Jamais avant cette nuit, elle n'avait osé violer le règlement de l'école, détestant culpabiliser et se sentir mal face à cette école qui lui avait déjà tant donné. Mais Aprilynne Lupin avait bien changé depuis ces derniers temps. Plus fugace et songeuse, elle avait depuis trop longtemps fait taire les maux qui possédaient actuellement son cœur, lourd de secrets. Tout était la faute de cet espèce de sale abruti de Greyback. Chaque raisonnement qu'elle pouvait avoir revenait toujours à lui et la rendait ô combien hystérique. Penser à son meilleur ennemi du jour à la nuit la fatiguait et l'horripilait de plus en plus. Surtout sa façon de le voir depuis ce qu'il s'était passé à Pré-Au-Lard. Il lui avait volé son premier baiser, prenant un plaisir sadique à lui retirer tout ce qui avait de l'importance à ses yeux. Et il avait commencé fort. Elle qui avait tant rêver d'un premier baiser parfait, d'un moment idyllique qu'elle partagerait avec la personne qu'elle aimait et dont elle s'en souviendrait toute sa vie ; elle n'en gardait à présent qu'un souvenir amer.
Ou plutôt, c'est ce qu'elle essayait de se convaincre, encore et encore depuis quelques jours. Il n'avait pas été rare de la croiser, après ce fameux trente et un octobre, un sourire niais sur les lèvres, les yeux brillant d'une lueur de malice qu'elle seule arrivait à en expliquer la cause. Aprilynne pensait beaucoup plus à ce baiser qu'elle ne voulait l'admettre, se remémorant inlassablement les quelques secondes que ça avait duré. Courtes, mais intenses. Il lui arrivait même de toucher du bout des doigts ses lèvres, éspèrant sentir à nouveau la chaleur des lèvres de son ennemi contre les siennes, l'effluve de son haleine qui frôlait vicieusement ses narines. L'odeur suave d'un premier baiser. En soit, tout aurait pu bien se passer - enfin, ça aurait été probablement moins houleux qu'à présent. Aprilynne se serait faite une raison et n'aurait jamais avoué cette bavure. Personne ne l'aurait jamais su.

Mais jamais elle ne se serait attendue à ce que cet espèce de sale petit égoïste aille voir ailleurs en aussi peu de temps. Certes, ce n'était qu'un baiser et ça ne voulait absolument rien dire puisque ils étaient ennemis et le resteraient probablement jusqu'à la fin de leurs vies. Malgré tout, durant un temps, elle avait cru à une branche de vie incapable de survivre en dehors de sa bulle d'imagination, de son cocon qu'était ses rêves. Il fallait l'avouer, durant un bon moment, elle s'était posée mille et une questions sur les intentions de Loki. Avait-il fait ça par méchanceté ? Voulait-il lui faire passer un message ? Tentait-il de lui montrer qu'il avait des sentiments pour elle d'où cette fâcheuse tendance à la haïr pour ça ? A ce moment bancal de sa vie, la petite blondinette avait eu les idées en vrac et le cœur retourner par son antagoniste. Naïve comme tout, elle avait même remit en question ses propres sentiments. Pour, bien sûr, déchanter bien vite.
Les rumeurs fusaient à bon train dans Poudlard et il n'était jamais bon de trainer trop dans les couloirs quand on possédait un secret. Car, au final, tout se savait. Toujours. Et c'est ainsi qu'Aprilynne apprit de la bouche de sa fidèle amie Adelaïde, que Loki Greyback formait un parfait petit couple avec Ange Halley. N'étant pas trop portée sur les ragots, la blondinette n'avait pas tout de suite cru à ce qu'on lui racontait, préférant voir avant de porter un avis. Ils étaient probablement amis, tout simplement, tenta de se rassurer la Poufsouffle, à chaque fois qu'on lui parlait de ce nouveau couple. Mais plus elle persistait à rester insensible à ces potins, plus elle commençait sérieusement à s'accrocher à ses illusions de petite fille en manque d'amour. Le choc fut donc plus brutal quand elle croisa dans un des couloirs du deuxième étage, le fameux duo qui parlait tout en riant aux éclats, une complicité visiblement bien présente. On aurait vraiment dit un couple. Heureux, qui plus est. C'est à cet instant précis que la jeune fille se rendit compte de sa bêtise. Parce qu'il lui avait donné son premier baiser, elle s'était fait des films aux fins heureuses et n'avait même pas eu l'idée de se dire qu'il avait simplement fait ça pour la blesser, la ruiner. L'humilier encore plus qu'elle ne l'était déjà.

Et il avait grandement réussit sa mission, en fieffé vicieux qu'il était. Durant un temps, elle fut comme inerte, électrocutée par la réalité. Elle qui avait toujours eu tendance à trop avoir la tête dans les nuages, on pouvait dire que cette période était révolue. Depuis ce jour, Aprilynne faisait toujours quelque chose pour s'occuper et empêcher ainsi son cerveau - ou plus particulièrement son subconscient - de penser à Greyback. A chaque fois qu'elle l'avait en tête, son estomac se serrait et ses poings se durcissaient derechef. Sa haine envers sa personne s'était doublée et bien qu'elle le craignait toujours d'une certaine façon, elle voulait prendre sa vengeance sur ce qu'il lui avait dérobé. Peu importe les représailles qui suivraient. L'heure était à la riposte.
Et c'est pourquoi elle trainait dans les couloirs du château à cette heure si tardive de la nuit. La blonde voulait rentrer par effraction dans la réserve pour trouver un maléfice ou une potion assez puissante afin d'atténuer son animosité qui dévorait ses entrailles avec ferveur. Elle voulait sa peau et elle l'aurait. La petite Aprilynne si fragile et candide avait disparue au moment même où le voile de sa jobarderie s'était levée, détruisant alors ses beaux et doux rêves. Illusoires, comme absolument tout dans ce château. Elle était acerbe.

Enfin, au bout d'un long moment, elle pénétra dans la réserve et grimaça en refermant les bâclant crissant de la vieille pièce. Elle illumina l'endroit à l'aide de sa baguette magique et fut un moment effrayée par les ténèbres qui engloutissaient la salle et les rayonnages. Se donnant le plus de courage qu'elle avait, la demoiselle commença alors ses recherches dans le rayon des potions dangereuses. Elle ne cherchait rien de précis, juste quelque chose d'assez puissant et crapuleux pour satisfaire son mal-être et rendre la monnaie de sa pièce à son ennemi. Au final, ça ne lui ferait pas de mal, une bonne leçon de manière. Et puis... Il ne s'attendrait sûrement pas à ça de la part de la si innocente Lupin. Au hasard, elle prit un des vieux bouquins poussiéreux et abimés par le temps et l'ouvrit sans méfiance. A peine l'avait-elle ouvert qu'il se mit à hurler à la mort, la faisant sursauter jusqu'au plafond. Elle le referma d'un coup sec en jurant intérieurement. Elle n'était peut-être jamais allée à la réserve avant aujourd'hui mais elle connaissait de réputation les vieux manuels qui étaient imbibés de sorts et mauvais esprits. Passant une main dans ses longs cheveux d'or, elle souffla un bon coup et s'apprêta à se remettre dans ses recherches quand elle entendit la vieille porte en bois du dépôt s'ouvrir dans le même grincement strident. Sentant son sang ne faire qu'un tour, l'étudiante éteignit sa baguette et se cacha entre les étagères, se faisant plus petite que jamais. Elle le savait. Ça n'avait jamais été une bonne idée et maintenant, à cause de son hostilité grandissante envers ce fichu Serpentard, elle allait probablement se faire renvoyer. Les bruits de pas se rapprochèrent alors et, au lieu de voir passer la silhouette du concierge, elle entraperçut celle du ledit Loki. Impossible. Elle devait sûrement halluciner. Clignant des paupières plusieurs fois, elle se concentra à nouveau sur la personne qui lui tournait le dos - ignorant vraisemblablement qu'elle était là - et elle ne put que confirmer sa fausse hallucination. Loki Greyback était dans la réserve. Avec elle. Deux solutions s'offraient alors à elle, soit elle lui tournait le dos et retourner vite se cacher dans son dortoir, soit elle l'affrontait directement. Était-elle prête ? Aprilynne l'ignorait. Mais bien que le danger était fortement présent - elle se trouvait, après tout, dans un lieu confiné avec son rival. Cependant, elle refusait de laisser une si belle occasion de régler ses comptes avec lui s'envoler. Prenant un air nonchalant, elle posa une de ses épaules contre un des rayons et lança, d'une voix froide ; « Tu as rendez-vous avec ta catin, ici ? Non, parce que clairement, je suis venue pour étudier et non pour jouer les satyres. » Elle regarda ensuite ses ongles d'un air complètement blasé, comme si absolument tout indifférait. Elle n'aurait d'ailleurs su dire si elle avait réussi à surprendre son adversaire, il était ardu d'avoir une longueur d'avance sur lui.
Quand, il se retourna vers elle, Aprilynne sentit déjà ses genoux légèrement trembler. Elle cédait déjà alors qu'il n'avait même pas fait un pas vers elle. Lui jetant un bref coup d'oeil, la jeune femme eut un sursaut d'effroi et fit tout de suite moins la maline. Cela faisait tellement longtemps qu'ils n'avaient pas eu un tête à tête qu'elle avait complètement oublié l'effet qu'il lui prodiguait. De la peur, à l'état brut. Son pouls s'accéléra et alors qu'elle le voyait faire un pas dans sa direction, elle fut plus rapide et sortit sa baguette qu'elle brandit difficilement. Cette fois, il ne pourrait jouer avec elle. « Ne... Ne t'approches pas. » réussit-elle à dire en tentant d'éviter son regard.

Au final, elle aurait mieux fait de repartir en douce.

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MessageSujet: Re: it's hard to dance with a devil on your back. ◣ (greyback)   it's hard to dance with a devil on your back. ◣ (greyback) EmptyMer 1 Aoû - 19:08

La réserve m'ouvrait ses secrets cette nuit, là où je m'y étais glissé en toute discrétion afin de satisfaire ma soif de savoir et de connaissances en matière d'arts occultes. Je n'eus guère à attendre que mes camarades de chambre ne dorment à poings fermés cependant, puisque la crainte que je pouvais inspirer couplée au silence complice des Serpentards qui semblaient tous exceller dans la dissimulation de vilains secrets en rapport avec la magie noire me couvraient amplement. Ainsi donc je n'eus qu'à esquiver les tours de garde des préfets, comptant sur mes instincts légendaires et mes pas félins qui me guidaient en toute discrétion vers la bibliothèque déserte. Même ma baguette embaumée d'une lueur tamisée d'un lumos judicieux était obsolète, tant mes prunelles perçaient les ténèbres des couloirs sinueux, lesquels étaient bercés par la faible lumière d'une lune qui n'était pas encore pleine. Un regard pour l'astre lunaire qui dans quelques jours révélerait l'intégralité de ses courbes rondes, et mes pensées s'envolèrent tour à tour pour la figure paternelle puis de ma meute, enflant mon buste d'une bouffée d'air fière et féroce. Je m'engouffrais enfin dans les réserves tant désirées, l'ouïe toujours aux aguets, le regard vif et le pas léger ; même lorsqu'il y avait de fortes possibilités que je ne me retrouve seul en ces lieux interdits, je n'abaissais jamais la garde, tel un loup rôdant en des terres inconnues. Un parfum cependant, vint soudain piquer mon intérêt : humectant mes lèvres d'un rapide coup de langue affamée comme un rictus carnassier vint s'y perdre le temps de quelques secondes, et déjà je reconnus ces effluves ayant nargué mon odorat quelques jours auparavant à peine. Pour autant je ne pipais mot, me contentant de continuer mon chemin d'un pas altier et puissant, comme si je n'avais pas été alerté de la présence de Lupin qui cette fois s'armait d'une odeur que je ne lui connaissais pas : la colère. Réelle et vraie. Pas de ces colères piquées à vif par la fierté voire une montée impromptue de l'adrénaline, mais une de ces hargnes fielleuses et haineuses. Elle me haïssait réellement, et je pouvais le sentir par tous les pores de sa peau laiteuse, ce qui eut pour effet d'étirer un peu plus mes lèvres en un sourire amusé, dissimulé cependant dans l'ombre des lieux silencieux. Si seulement les sentiments négatifs de la jolie blonde n'avaient pas été si virulents à mon encontre, alors elle aurait pu se targuer de passer inaperçue. Raté. Elle m'avait menée à elle par sa seule haine. Pourtant... Quelque chose d'autre me perturbait. Une saveur, un sentiment étrange s'évaporait de ces effluves. Quelque chose que je ne sus saisir. Du trouble, peut-être...

Imperturbable mais tendant l'oreille afin de deviner où la demoiselle était logée, je m'arrêtais au hasard à l'une des étagères, retenant mon souffle pour mieux entendre le sien... Et s'il était vrai que son parfum irritait mes narines, je ne pouvais en dire autant de sa respiration qu'elle semblait ménager à la perfection : la bougresse était douée pour se dissimuler derrière une entière discrétion, aussi je n'aurais su dire où Lupin se cachait exactement. Je n'eus guère à chercher longtemps toutefois, car sa voix vint s'élever parmi le silence, teinté de fierté surfaite qui eut le don de m'arracher un rictus méprisant de nouveau. Ce n'était pas pour autant que je me retournais par ailleurs, me contentant d'attraper un livre poussiéreux au hasard et de le feuilleter d'un air distrait. « Tu as rendez-vous avec ta catin, ici ? Non, parce que clairement, je suis venue pour étudier et non pour jouer les satyres. » Catin ? J'arquais un sourcil qu'elle ne put voir, à l'énonciation de cette insulte toute tournée vers Ange Halley... Qui d'autre après tout, puisque je consacrais ces derniers temps qu'en sa compagnie. Restant taciturne, je reposais calmement l'ouvrage parmi les siens, avant d'enfin de me retourner, mon regard perçant, vif comme deux billes charbonneuses, se posant sur son visage opalin. Laissant volontairement le silence planer durant quelques secondes, je me décidai finalement à entrouvrir les lèvres et d'y glisser des insanités obscènes qui m'amusèrent grassement : « Bravo Lupin, tu m'as découvert. C'est vrai j'attends ma Serdaigle... Baiser comme des bêtes entre deux étagères, c'est toujours plus excitant que de faire grincer les ressorts d'un lit. » Un murmure suave et graveleux, appuyé par le regard de braise qui s'intensifia, et d'un bond agile aidé par mon bras puissant, je sautais par-dessus l'une des tables afin de me rapprocher d'avantage de la jolie blonde... Laquelle me surprit – il fallait l'avouer – en dégainant aussi sec sa baguette qu'elle pointa sur moi. « Ne... Ne t'approches pas. » Paumes levées brièvement au-devant, j'arquais les sourcils avant de prendre volontairement un ton plus avenant, jouant mesquinement avec la pauvre petite. Et claquant plusieurs fois ma langue contre le palais, insinuant une fausse remontrance je murmurai : « Ne sois pas jalouse, tu peux te joindre à nous si tu le souhaites. » Nouvelle provocation. Là où habituellement je ne desservais pas ce genre de propos graveleux à la gente féminine, j'aimais particulièrement piquer la petite prude de quelques remarques susceptibles de la faire rougir. « Pose ça, tu vas te faire mal. » Un ordre cette fois, grogné d'un timbre sec et mauvais, tandis que mes yeux s'embrasaient de colère.
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MessageSujet: Re: it's hard to dance with a devil on your back. ◣ (greyback)   it's hard to dance with a devil on your back. ◣ (greyback) EmptyDim 5 Aoû - 17:54

Il est souvent impressionnant de voir à quel point l'esprit peut être joueur. Ou tout du moins teinté d'une imagination qui pouvait souvent influencer ou amener la perte d'un individu. Pures folies que d'écouter un instant l'impulsivité d'un cerveau possédé par la hargne et la vengeance. Et pourtant... Aprilynne n'avait pas un instant hésité et, c'était sans se soucier des conséquences, qu'elle s'était jetée dans la gueule du loup. S'était-elle crue courageuse un instant ? Certainement. S'était-elle sentie plus forte et plus rusée que lui ? Sans nul doute. Mais si elle avait été poussé par la violence de sa haine, à présent, elle était vidée et ne ressentait que la peur de s'opposer à l'ennemi. Loki Greyback. Rien que son patronyme la faisait frissonner d'angoisse, elle ne comprenait donc pas la folie qui l'avait amené à le défier, la baguette toujours pointé sur lui. Il allait la tuer, ou pire la torturer des pires façons qui soit, juste pour lui rappeler que c'était lui qui avait le pouvoir, qu'il la contrôlait et la faisait soumettre à sa volonté quand il le désirait. Et personne ne l'entendrait. Après tout, ils étaient à l'autre bout du quatrième étage, dans les méandres de la bibliothèque où les ténèbres étaient maîtres. Il était chez lui ici et Aprilynne le savait. Avalant avec difficulté sa salive, la blondinette cherchait de l'aide autour d'elle, essayant en vain de mettre de l'ordre dans ses idées entourées par la terreur. Une idée, il lui fallait une idée. Une diversion serait la bienvenue mais elle n'était pas mesure de pouvoir rêver sur une personne qui ne viendrait jamais. Tout en se mordant la lèvre inférieure, elle observait son adversaire pour essayer de trouver une faille. De ses jambes à ses épaules, elle le dévisagea sans gêne, cherchant un endroit qui lui serait le plus fatale. Bon, peut-être pas, puisqu'elle ne cherchait pas sa mort, mais juste une profonde douleur physique à tel point qu'il serait obligé de la supplier pour qu'elle cesse. Frissonnant à cette idée, elle passa sa langue sur ses lèvres et sursauta en voyant les mains de Loki remonter doucement, paumes levées vers elle. La scène lui fit un instant penser à ses films moldus où un policier doit intervenir pour essayer de sauver des vies innocentes quand un psychopathe les mets en danger. Elle s'imagina une fraction de secondes à la place d'un tueur en série.
« Ne sois pas jalouse, tu peux te joindre à nous si tu le souhaites. » Il n'en fallut pas plus pour la ramener à la réalité et l'amener à serrer davantage l'étreinte qu'elle avait sur sa baguette. Salaud, pensa-t-elle instantanément. D'ordinaire, elle ne prêchait pas pour la vulgarité et la violence, mais elle estimait qu'à présent, il fallait combattre le mal par le mal. Quel sale petit être immonde et imbu de sa personne, s'il pensait un instant qu'elle le toucherait ou se jetterait dans ses bras pour le remercier de lui avoir volé son premier baiser, il se mettait les deux doigts dans l’œil. Elle serra les lèvres pour éviter de dire tout ce qui lui passait par la tête - ce qui n'était pas très joli - et se concentra sur son plan.

Jamais elle ne serait capable de l'attaquer directement, il fallait donc qu'elle attire son attention autre part pour pouvoir s'échapper. Elle courrait plutôt vite et ça ne serait en aucun cas un problème pour la suite si elle arrivait à le déstabiliser un court moment. Aprilynne remarqua alors les rayons derrière lui et eut un semblant d'idée parcourir son esprit. C'était juste sous ses yeux et elle ne l'avait même pas remarqué. La voilà, sa distraction. Alors qu'elle allait sourire, satisfaite de pouvoir s'en sortir tout en se vengeant légèrement, elle fut soudain bloquée quand ses iris croisèrent celles du serpent. Elle se sentit rougir et détourna les yeux, consciente que ce n'était pas le moment de faillir ou de laisser emporter bêtement par ses hormones - ces traitresses. « Pose ça, tu vas te faire mal » Sa voix, cassante, lui ordonna clairement de céder à ses exigences si elle ne voulait pas le regretter. Si elle avait déjà mal à la main à force de serrer sa baguette, elle ne grimaça pourtant pas quand elle appuya dessus avec toute la force qu'elle avait, prête à la casser en deux. Le sang ne circulait déjà plus et on voyait les jointures de ses doigts blanchirent de plus en plus. Elle ne lâcherait jamais sa baguette face à lui et était bien déterminée à le lui montrer. Il la prenait réellement pour une novice, ou une espèce d'idiote qui baisserait sa garde juste pour ne pas à avoir de représailles par la suite. Certes, il l'effrayait, à un point qu'il ne pouvait même pas imaginer, mais ça, c'était avant qu'il dépasse les bornes et ose franchir toutes limites jusqu'à la toucher et l'embrasser. Maintenant, elle le haïssait tellement et le méprisait tant qu'elle arrivait à passer outre sa peur qui, avant, la paralysait. Aprilynne pouvait parler et bouger, maintenant. Changement, changement.
Elle s'approcha de Loki et, d'un geste de la tête, l'obligea à se reculer jusqu'à la table qu'il avait habillement sauter pour s'approcher d'elle. Prenant un semblant d'inspiration tout en évitant brillamment de le regarder dans les yeux, la blondinette entrouvrit ses lèvres ; « Tu... » murmura-t-elle avec difficulté, sous la pression de sa colère. Reprenant une bonne inspiration, elle se reprit rapidement pour éviter qu'il ne la coupe ; « Tu n'es qu'un être abjecte, Loki Greyback. » Bien qu'elle ait dit ça avec tout le dégout du monde, il ne semblait en rien touché et même blasé. Agacée de ne pas réussir à le toucher, elle appuya le bout de sa baguette sur son torse et se décida à le regarder dans les yeux, cette fois. « Va te faire foutre. » Elle avait appuyé sur chacune de ces syllabes avec écœurement et sentait son cœur battre de plus en plus vite. Jamais elle ne s'était montrée aussi froide et aussi méchante avec une personne. Ce sale hybride la changeait et ça la tuait petit à petit de l'intérieur, dévorant sa personnalité si rayonnante et si douce qu'elle était autrefois. Un vrai rayon de soleil qu'il était en train de massacrer par pure haine injustifiée.

Elle n'arrivait pas à croire qu'elle l'avait fait. Avait-elle réellement dit à son rival d'aller se faire voir ? Bien que satisfaite, Aprilynne savait que ça finirait par lui retomber dessus. Mais qu'importe, sur le moment, elle était emplie d'une fierté sans nom. Ce n'était pas grande chose, et pourtant, elle avait l'impression d'avoir redonner une quelconque valeur à son patronyme si souvent souillé par le loup. Elle qui voulait avoir de son attention, elle était sûre de l'avoir, maintenant. Au regard noirâtre qu'il lui lançait, la Poufsouffle comprit instantanément qu'il ne se laisserait pas insulter sans riposter. Il bougea légèrement ce qui éveilla la méfiance d'Aprilynne. Elle exerça une pression plus forte sur son torse avec l'aide de sa baguette et se rapprocha légèrement de sa tête, donnant l'impression qu'elle allait l'embrasser. Ou pas. « Si... Si tu bouges, je... je te lances un sort. » Elle jura intérieurement. A peine s'était-elle rapprochée de ses lèvres que déjà, elle paraissait beaucoup plus fragile. Elle avait failli en bégayant et s'il n'était pas idiot, il en comprendrait vite la raison. Instantanément, elle se recula de lui, sa baguette toujours pointé dans sa direction, ne voulant prendre aucun risque. Pour le coup, elle se sentait plutôt idiote. Tout avait bien marché jusque là, et voilà qu'elle avait tout gâché en cherchant inconsciemment une proximité avec ses lèvres. Elle ne serait même pas étonnée s'il tentait quoi que ce soit pour prendre sa baguette, elle avait été pitoyable.
Ceci étant, pour éviter que ça arrive, Aprilynne l'avait à l’œil, ne cillant pas un instant par peur d'être abusé par sa rapidité de loup. Puis, sans comprendre quoi que ce soit, la blondinette aperçut une des mains de Greyback se déplacer et elle s'entendit prononcer un énorme « DIFFINDO ! » alors que son cerveau n'avait pas encore comprit ce qui s'était passé.
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MessageSujet: Re: it's hard to dance with a devil on your back. ◣ (greyback)   it's hard to dance with a devil on your back. ◣ (greyback) EmptyDim 5 Aoû - 20:47

« Tu n'es qu'un être abjecte, Loki Greyback. »  Un simple rictus étira mes lèvres fines, léger et sauvage il s'estompa aussi rapidement qu'il était apparu. Soliloque trop souvent prononcé à mon encontre de la part de la figure maternelle, ayant le goût si familier de mon enfance broyée, trop de normalité dans cette réplique, aucune surprise donc qui ne puisse de ses lèvres haineuses à mon cœur de glace venir frapper à sa porte. Nullement touché, je fis au contraire l'affront de réagir par un silence muré dans une indifférence totale, quand acculé contre la table je décidai de poser mes mains puissantes sur leur rebord. Et de darder la demoiselle qui sous ses airs de princesse tentait de s'ériger en fierté et en domination, sous couvert d'une simple baguette pointée vers moi. Téméraire mais pas stupide, si je pouvais compter sur le bluff de la petite ingénue, je ne mettais pas de côté l'idée même qu'elle ne m'attaque sous le coup d'une peur soudaine ou d'un réflexe éclair. Je me gardai donc bien pour le moment de renchérir, préférant planter mes prunelles féroces dans l'eau trouble de son regard à la fois fort et fébrile... Et je percevais, dans l'alcôve de ses yeux de biche, toute la résignation et tout le courage qu'elle levait enfin, vociférant dans sa poitrine quand bien même un trémolo hésitant la secouait parfois. Diable que je l'exécrais, par tous les pores de ma peau. Ce regard porté à son encontre se teintait de haine et se montrait fielleux, brûlant sa peau laiteuse à l'acide de mon dégoût autant que je l’écœurais sans doute. « Va te faire foutre. »  Un bref rire cette fois, léger comme un soupir, passa la barrière de mes lèvres avant de se muer en un sifflement dédaigneux, audible seulement pour des oreilles averties. Ma rivale ne pouvait qu'en être habituée, elle qui subissait depuis des années mes insultes et mes menaces, bien que ce soir le sort ne soit à son avantage. Je ne désespérais pas cependant, quand muré dans une insolence agaçante je me contentais de sourire à ses tristes intimidations et cherchant dans un recoin de mon esprit une quelconque issue pour que je ne puisse tourner la situation à mon profit. Cependant il me suffisait de sentir toute la hargne qu'elle déployait pour mieux enfoncer sa baguette contre mon torse, dans l'envie probable de m'entailler la chair au regard de ses prunelles vindicatives, pour comprendre que je ne pourrais user que de sa colère pour abuser d'elle cette fois et non plus de la duperie. Aux aguets, silencieux et d'apparence docile, je m'imprégnais sagement du moindre de ses tremblements, tentant de dissocier en elle la colère et la haine... visiblement présentes en son être à part égale.

Un regard noir pour toute réponse, figé dans mon silence glacé et glaçant, et je la toisais s'approcher sans encore montrer les crocs. Retenant dans l'étau de ma gorge ces grognements fielleux, je sentais pourtant monter en moi toute la puissance d'une haine sauvage, se répandant dans tout mon être ; embrasant mes poumons, soulevant mon myocarde battant, fourmillant jusqu'aux extrêmes nervures de mes doigts. Un souffle retenu et saccadé pour mieux contrôler cette pulsion grinçante, et je me sentais peu à peu déconcerté par l'attitude de Lupin... qui toujours se rapprochait, soucieuse de narguer mes lèvres sanguines des siennes, dans un élan que je ne compris pas. Sans doute préparait-elle un mauvais coup, et si c'était le cas j'envisageais dores et déjà de rendre à son potentiel baiser venimeux une morsure sauvage au goût d'hémoglobine. « Si... Si tu bouges, je... je te lances un sort. »  Froncement de sourcils, ma déconvenue s'intensifia. Mais plutôt que de me laisser surprendre par un étonnement légitime, j'en profitais pour tirer profit de l'étrange désarroi de Lupin, pointant furtivement sur sa baguette un regard observateur. Il me suffisait d'amorcer quelques gestes vivaces et de la surprendre par ma rapidité pour la désarçonner et arracher de ses mains tremblantes cette baguette qui me narguait depuis de bien trop longues minutes déjà.

Fugace, j'avançais ainsi un geste lorsque je fus pris au dépourvu : la gazelle n'était pas si stupide et avait anticipé ma réaction en esquissant un bond en arrière, avant de lancer ce sort si impromptu. Celui en lequel je n'avais jamais cru, et qui pourtant me frappa de plein fouet, léchant mon torse dans une douleur cuisante me propulsant en arrière. « DIFFINDO ! »

La froideur d'un sol rugueux fouetta mon ventre, un goût ferreux nargua mon palais, quand ma nuque raidie soutenant difficilement ma tête brune se soulevant à peine, je me vis fermer les yeux sur un trouble embrumé. Un semblant du passé secoua mon esprit qui m'abandonna quelques secondes.

***

FLASHBACK

Un jappement furtif et aiguë s'échappa de mes lèvres ; du haut de mes neuf ans je transpirais pourtant l'insolence ainsi que la rébellion par tous les pores de ma peau. Aspirant guerrier, fier porteur de mes origines, je ne savais communiquer avec ma génitrice que par la haine, la colère ou la peur, lorsque trop saoule ou trop violente elle levait à mon encontre sa voix nasillarde ou sa main implacable. Je n'avais su éviter son courroux cette fois-ci, pas plus que je n'avais voulu éviter la confrontation au contraire, car la main maternelle se porta à mon cou et n'arracha à ma gorge vociférante que des indignations étouffées. Une insulte décollée du pourtour de ses lèvres grossières, et je sentis son bras se raidir par l'effort lorsqu'elle me jeta avec vigueur sur le sol rugueux de la cuisine. Un couinement étouffé, ce goût de sang contre le palais – si plaisant et écœurant à la fois – et je tentais fébrilement de me relever par la grâce de mes bras tremblants. Las ! Maudite insolence qui s'empara de moi, fit frémir mes organes vitaux et alluma dans le fourreau de mon regard de louveteau toute la sauvagerie vengeresse : à quatre pattes sur le sol poisseux d'une cuisine misérable, je crachai volontairement un graillon de sang aux pieds de la figure maternelle qui se voulait fière par sa domination, lorsqu'à ma bouche perla l'insulte de trop qui la mit hors d'elle : « Connasse... » Mélange d'amusement impudent et de véritable venin, qui eut tôt fait d'emporter la rage de ma mère, laquelle cassa d'une main incertaine ce qui me semblait être une bouteille vide. L'éclat du verre sonnant le glas de mon ultime châtiment m'arracha un frisson vil qui vint mordre ma peau et exciter le sadisme de la mère, laquelle se pencha sur sa progéniture agitée pour entailler la chair de sa chair, dessinant sur son dos le fil bien ancré de la honte. Une cicatrice qui jamais ne me quittera, une scarification maudite dont je ne livrerais jamais le secret, une brèche si profonde que la douleur insupportable arracha à ma gorge cris funestes et pleurs rageurs avant d'assommer mon esprit.

Je me souvenais des spasmes recouvrant mon agonie. Je me souvenais du sol rugueux fouettant mon ventre, de l'hémoglobine narguant mon palais, de cette haine me prenant les tripes, de la douleur entaillant la chair, de ces yeux qui se ferment dans un trouble embrumé.

***

J'ouvris mon regard sur le sol glacé ; le temps se fit bourreau car à peine quelques secondes après avoir recouvré mes esprit, je sentis une douleur frapper ma boîte crânienne ainsi qu'un mal puissant me lacérer le torse. Et cette atroce impression de chaleur coagulée contre ma peau, coulait jusque sur les dalles de pierres dans une flaque de sang épaisse et purpurine. Un couinement aux échos de la souffrance s'échappa de ma gorge comme je tentais de me relever, portant à mon torse une main qui bientôt prit les couleurs rubis qui empourpraient déjà ma chemise. Il ne me fallut guère de temps pour comprendre que le sort de la pucelle m'avait touché de plein fouet, déchirant ma chemise comme elle eut tranché ma peau, laquelle brûlait d'une douleur que je ne sus exprimer tant elle était prenante. A genoux, le souffle court et la colère en étendard tant la haine s'insufflait en mes poumons martyrs, je grognais quelques mots à l'encontre d'Aprilynne que je sentis s'approcher. « Si tu t'approches encore, JE TE BOUFFE ! » Le grommellement s'était mué en un feulement menaçant, car j'envisageais éventuellement de partir d'ici sous ma forme animale si celle-ci me permettait de me rendre plus vite à l'infirmerie.

Mes yeux tournés vers Lupin d'une œillade follement meurtrière, je sentais tous mes muscles tirer sur un effort surhumain alors que tremblotant et fébrile, une main toujours posée sur une hémorragie pleine qui éventrait mon torse, je me remettais sur pied avec l'aide précieuse d'une table stable. Le souffle court et las, mains embaumées de sang chaud plaquées tremblantes sur les planches de bois, je reprenais mes esprits sans jamais plus toiser ma rivale. Mais là, dans les dédales de mes pensées, j'échafaudais déjà une vengeance sauvage et meurtrière qui répondrait de ma douloureuse humiliation. Pas ce soir, certes, car en l'instant j'étais bien plus préoccupé à vouloir garder les yeux ouverts le temps de rejoindre l'infirmerie. Puisse le chemin emprunté me prendre des heures si je m'y rendais seul, mais je préférais crever sur ces dalles froides que de me faire aider par la Poufsouffle dont la respiration rapide trahissait sa panique.

Une question aurait pu me tarauder cependant si mon esprit affaibli ne vagabondait pas déjà et que mon champ de vision ne se brouillait pas de rouge : étais-je si mal en point pour ne pas penser à répliquer tout de suite ? Un dernier râle épuisé en guise de souffle martyr parla pour moi.

« Encore... un pas Lupin. » Déglutissement difficile lorsque de mon regard plaqué sur une table fixe mais vacillant sous la brume de ma vision, je l'entendais s'approcher à nouveau. « Et... je t'ouvre le ventre. » Histoire que nous soyons quittes.
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MessageSujet: Re: it's hard to dance with a devil on your back. ◣ (greyback)   it's hard to dance with a devil on your back. ◣ (greyback) EmptyLun 6 Aoû - 12:46

Son cerveau, embrumé, ne comprenait toujours pas ce qu'il venait de se passer. L'attaque, plus que rapide, s'était passée sous ses yeux mais elle ne bougeait toujours pas, analysant dans les moindres détails ce souvenir vif, mais vivant. Avait-elle réellement attaqué Loki Greyback ou n'était-ce que son subconscient qui s'était amusé à lui envoyer des images de ses fantasmes les plus enfouis ? Faire du mal au loup avait toujours été un plaisir malsain dont elle aimait rêver durant les cours. Mais là... Alors que son esprit commençait petit à petit à se rendre compte de la gravité de la situation, aucune joie ne griffa son estomac et son cœur ne se sentit pas plus joyeux, plus léger. Au contraire, il semblait lourd de culpabilité. Le Serpentard, allongé juste derrière la table, à quelques mètres d'elle ne se relevait toujours pas et elle espérait qu'il lui faisait une mauvaise blague. Peut-être le sort ne l'avait-il pas touché et avait-il simplement fait une scène pour pouvoir prendre sa revanche ? Il en était bien capable après tout. Et de là, où elle était, elle ne voyait que l'ombre de sa silhouette gisant sur le sol poussiéreux de la réserve. Aucune chance de savoir s'il se fichait de sa poire ou non à une distance pareille. Doucement, elle fit un pas sur le côté de la table et leva les yeux sur son corps inerte, en quête de blessures cinglantes. La nausée la prit directement en voyant des litres de sang couler le long de son torse pour ramper autour de lui dans une mare couleur rubis. D'un geste, Aprilynne lâcha sa baguette et étouffa un cri entre ses mains. Elle l'avait tué, c'était certain. Il ne bougeait plus et ne semblait pas respirer non plus. La panique commença alors à l'envahir alors que des larmes de souffrance coulèrent le long de ses joues pâles. Certes, elle le haïssait et aurait tout donné pour le voir mordre la poussière, mais là... là, c'était différent. Il était raide mort devant ses yeux bleutés et jamais elle ne se le pardonnerait.
Tuer était un geste abominable qui méritait toutes les peines du monde. Elle le savait, le pensait et l'assumait. Aprilynne se dénoncerait et irait donc croupir le reste de sa vie à Azkaban pour payer ce qu'elle avait fait à Greyback et à sa famille. Elle lui avait retiré la vie et ferait donc souffrir sa famille à qui elle volait le seul héritier. Son sortilège avait-il était si puissant pour qu'il parte d'un coup ? Ou était-ce parce qu'elle avait laissé sa colère prendre le dessus et mettre l'intensité nécessaire pour le faire faillir ? Le sort n'était en rien mortel, pourtant et certes, il était puissant et douloureux mais ça s'arrêtait là. La jeune femme tenta de calmer ses nerfs en soufflant plusieurs fois d'affiler. Il n'y avait qu'un moyen de vérifier s'il était encore parmi les vivants. Elle s'approcha alors, tout doucement du corps de Loki, évitant de regarder l'hémoglobine qui coulait en abondance sur son torse.

Puis, elle s'arrêta en sursaut dans son geste. Il venait d'ouvrir les yeux et de lâcher un râle de souffrance. Il était en vie ! Aprilynne se sentit rassurée et l'étau qui avait vicieusement encerclé sa gorge commençait à se défaire, lui retirant ce profond sentiment de culpabilité. Ou presque. Bien que toujours parmi les vivants, le brun souffrait atrocement et sa blessure n'était en rien négligeable. Il fallait agir au plus vite et soigner son mal. L'emmener à l'infirmerie semblait être la meilleure solution envisagée bien qu'elle aurait probablement des ennuies. Elle l'avait bien mérité, de toute façon et elle ne voulait pas être responsable de la mort de ce crétin. Alors qu'il se mit à quatre pattes, faisant doublement plus couler le sang dans des filets pourpres qui pendaient le long de corps, elle réagit - malgré la tête qui lui tournait de plus en plus - et fit un pas vers lui pour l'aider à le relever et s'excuser par la même façon. « Si tu t'approches encore, JE TE BOUFFE ! » grogna-t-il son égard, avec difficulté. Bien qu'elle le traita d'idiot mentalement, Aprilynne ne bougea plus, ne voulant pas être une nouvelle fois la victime de ses menaces. Figée, elle l'observa donc se relever, une main sur sa plaie béante sur le torse, l'autre tenant férocement la table qui lui servait d'appui pour se relever. Stupide hybride, tout ce qu'il allait gagner à agir bêtement et à refuser son aide, c'était se vider plus rapidement de son précieux sang. Sang qui, commençait à lui piquer le nez et lui faire tourner la tête. Sa vision, de plus en plus floutée, ne quittait pourtant pas Greyback des yeux, au cas où il finirait par tomber dans les vapes. Elle pourrait alors lui apporter son aide - qu'il le veuille ou non. Mais pour ça, il fallait qu'elle commence par prendre sur elle. Jamais elle n'avait vu autant de sang de toute sa vie et la panique commençait à se propager dans son corps. Elle fit alors un autre pas tandis qu'il la regardait, haineux. Il pouvait la menacer autant qu'il lui souhaitait, ça ne lui faisait ni chaud, ni froid, le pauvre n'était plus en état de pouvoir tuer qui que ce soit. « Encore... un pas Lupin. » Il s'arrêta dans sa phrase, déglutissant avec difficulté, ses paupières semblant brusquement de plus en plus lourdes, sa douleur lancinante arrivant aux oreilles d'Aprilynne qui continuait sa marche vers sa victime. « Et... je t'ouvre le ventre. »
Elle lâcha un soupir d'agacement traverser la frontière de ses lèvres et s'arrêta en croisant les bras sur sa poitrine. Très bien, elle attendrait qu'il perde connaissance - ce qui n'allait pas tarder - pour l'emmener à l'infirmerie. Il semblait satisfait qu'elle ne s'approche plus de lui, comme si son intimidation avait eu l'effet escompté. En vérité, elle avait plus peur qu'il n’aggrave son cas s'il tentait de l'attaquer. De son côté, elle ne risquait pas grand chose et ne craignait pas tellement pour sa vie. Puis, elle eut brusquement une idée pour le pousser à accepter son aide avant qu'il ne meurt bêtement parmi les vieux ouvrages de la réserve. La blondinette passa sa langue sur ses lèvres sèches et se baissa pour ramasser sa baguette qu'elle avait laissé tomber en voyant ce qu'elle lui avait infligé. Sans crainte, elle s'approcha de lui, avançant encore et encore jusqu'à arriver près de lui. Il grogna et tenta de l'atteindre, mais en vain, au lieu de ça, il faillit tomber à la renverse. La jeune femme pointa sa baguette sur lui tandis qu'il reprenait ses esprits - on pouvait aisément voir que le sang ne parvenait plus jusqu'au cerveau vu sa profonde débilité en cet instant même. « Si tu ne veux pas que je te pétrifie, Greyback, tu as intérêt à me laisser te sauver la vie et réparer mon erreur. Car quoi que tu fasses, je t'emmènerais jusqu'à l'infirmerie, de gré ou de force, tu m'as bien compris ? » Elle serra les dents et s'approcha de lui, la baguette toujours brandit sur son visage. Elle n'aimait pas ce genre d'intimidation, surtout pas après ce qu'elle lui avait fait, mais elle refusait de le laisser mourir pour une simple question de fierté. Sa vie, c'est tout ce qui importait pour le moment.

Alors qu'elle était face à lui, elle l'entendit grogner ou cracher un râle de douleur, elle n'était pas sûre et hésita donc à le toucher. En soit, ce n'était pas trop le fait qu'il soit couvert de sang qui soit dérangeant, mais plutôt le fait qu'elle doive le toucher pour l'assister. Tout en son être, même à cet instant précis, la rebutait, elle dû donc se forcer pour lui toucher le bras. Un sursaut de dégout - ou de plaisir, qu'elle ne voulait avouer - la prit et il se dégagea directement de son étreinte. Elle lâcha un sifflement d'irritation et lui enfonça sa baguette dans le bas du dos, assez pour lui montrer qu'elle était sur les nerfs et qu'elle était décidée à le secourir, mais pas assez pour lui faire mal. « Cesses de faire l'enfant et mets ta fierté de côté. Ça me dégoûte autant que toi de te toucher, mentit-elle avec brillance, mais si tu ne veux pas finir stupifixié, t'as intérêt à faire ce que je te dis. On est d'accord ? » demanda-t-elle tout en enfonçant davantage la baguette dans sa lombalgie. Il n'avait plus tellement le choix maintenant et était en bien mauvaise posture pour se mettre à négocier. Sans lui demander son avis, elle posa sa main autour de son dos et prit une de ses mains qu'elle plaça autour de ses propres épaules, lui donnant alors un poids sur lequel se tenir. A peine avait-elle fait un pas qu'il mit tout son poids sur elle et la fit trébucher. Enfoiré, il n'était absolument pas prêt à se montrer coopératif et faisait tout pour se venger de ce qu'elle lui avait fait ou le forcer à faire à présent pour sauver sa misérable vie.
Au bout d'une dizaine de pas, elle s'écroula par terre, sous la masse imposante du loup, l'emportant avec elle dans sa chute. Elle lâcha un râle de douleur quand elle sentit sa tête heurter de plein fouet le parquet rugueux de la pièce. Rouvrant les yeux qu'elle s'était empressée de fermer durant sa chute, elle se retrouva face à Loki qui avait de plus en plus de mal à respirer. Il avait dû perdre encore plus de sang avec ses bêtises. Elle se releva avec difficulté, le bras de Loki étant encore placé autour de sa nuque. Assise, elle examina les dégâts et sentit un liquide chaud couler en fine goute au niveau de son arcade sourcilière droite. En passant deux de ses doigts dessus, elle aperçut la couleur feu du sang et regarda alors Loki. C'était un lycan, un hybride, il était donc capable de guérir si elle lui donnait ce qu'il fallait pour. S'approchant de lui, elle le mit sur le dos et le tira ensuite jusqu'à un rayon où elle le fit assoir correctement. Il semblait de plus en plus faible et se battait visiblement pour garder les yeux ouverts. Elle se mordit la lèvre inférieure et lui demanda, hésitante ; « Le sang t'aiderait-il à guérir ? » Au regard furieux qu'il lui lança, elle comprit que c'était une mauvaise idée et que ce n'était pas du tout ce qu'il lui fallait. Autant l'avouer, tant qu'il était conscient, elle n'arriverait jamais à lui sauver la vie, mais pouvait toujours essayer du mieux qu'elle pouvait. Il fallait absolument qu'elle empêche le sang de couler encore et encore jusqu'à ce qu'il se vide de son sang. Ainsi, elle eut pour idée de faire pression sur son torse pour éviter que ça s'aggrave. Elle se releva légèrement, s'asseyant sur ses chevilles, puis, tout en lâchant un soupir, elle déboutonna sa chemise blanche et bleue et précisa, d'un ton cassant ; « Ne te fais pas d'illusions, j'essaye juste de te garder en vie. » C'était la première fois qu'elle se retrouvait en soutient-gorge devant un garçon et sentit le rouge lui monter aux joues. Ce n'était pas le moment d'être prude mais le moment était plus que gênant. Pour éviter qu'il ne la regarde de trop, elle lui tourna la tête sur le côté et appuya ensuite sa chemise sur le torse lanciné de son ennemi. « Je t'interdis de mourir, Greyback. » souffla-t-elle en regardant son profil.
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MessageSujet: Re: it's hard to dance with a devil on your back. ◣ (greyback)   it's hard to dance with a devil on your back. ◣ (greyback) EmptyLun 6 Aoû - 23:53

Les tremblements mesquins s'intensifièrent, léchant mon échine et mourant dans le creux de ma nuque dangereusement glacée, ils transportaient avec eux la douleur naissant de mes entrailles. Cette respiration sifflante et saccadée hachait mes menaces qui n'en étaient plus tant ; néanmoins si j'étais dans l'impossibilité de les mettre à exécution dans l'immédiat, je ne les crachais pas à la figure de mon ennemie sans même les penser. Chaque syllabe me valait un effort surhumain, une souffrance épineuse, un frémissement glacé au parfum décrépi de la Faucheuse. Mais chacune avait sa signification, chacune était porteuse d'une promesse mortifère qui se gravait dans ma chair : Lupin allait souffrir bien plus qu'elle ne pourrait l'imaginer. Par vengeance de m'avoir humilié de la sorte, par résolution de ne jamais plus laisser quiconque me toucher et porter à mon corps d'autres cicatrices. Le visage de la Poufsouffle aux traits si doux prenait ainsi dans mon esprit l'obscur portrait de la mère tant haïe : parce qu'elle avait soulevé en moi un passé houleux au goût de sang et de violence, parce qu'elle avait été l'investigatrice d'une autre blessure déchirant mes chairs. Plus que jamais, je la haïssais en l'instant et la fustigeais ainsi d'un regard noir et carnassier. Quand bien même mon souffle se perdait dans les prémisses d'une douleur assommante, quand bien même la tête me tournait sous couvert d'une brume offrant à ma vue des tâches rougeâtres envahissantes. La fierté me porta et me donna des ailes, me hissant jusqu'à cette table et arrachant à mes lèvres ces dernières menaces crachées dans le sang... Certes l'effet escompté n'était pas au rendez-vous, mais je pouvais au moins me targuer de m'opposer à elle même dans la douleur. Jamais lâche, jamais hypocrite, toujours haineux face à cette blonde stupide et gauche. « Si tu ne veux pas que je te pétrifie, Greyback, tu as intérêt à me laisser te sauver la vie et réparer mon erreur. Car quoi que tu fasses, je t'emmènerais jusqu'à l'infirmerie, de gré ou de force, tu m'as bien compris ? » Un grognement fielleux s'échappa de mes lèvres retroussées, arraché de mes tripes d'où naissait toute ma haine en son encontre, trahissant tout mon dédain pour sa personne. Bras tremblants soutenant mon buste contre la table se teintant elle aussi d'une flaque rubis, je déglutis difficilement, feintait d'ignorer ce goût ferreux plâtrant mon palais, et tournai vers Lupin un regard de braise à lui en brûler la peau. « Ca te plait... hein. T'as un orgasme... Lupin ? » sifflais-je mauvais dans un semi sourire, pointant du doigt sa pseudo domination qu'elle détenait sur ma personne. « Ton... premier... et dernier. » Un bref rire échappé de mes lèvres, venimeux et halé de dédain, mais qui s'acheva sur un gémissement de douleur lorsqu'un spasme secoua ma poitrine.

Je la sentis s'agacer plus que s'offusquer mais n'en tint pas compte. La souffrance se faisait trop grande et l'agonie de la chair trop prononcée. Crispant mes doigts contre mon buste endolori, je sentis soudain l'ennemie amorcer un geste pour mieux le toucher le bras : écoeuré, je me dégageais de son étreinte comme si la peau brûlait la mienne. C'est alors qu'elle soupira de nouveau et revint à la charge. « Cesses de faire l'enfant et mets ta fierté de côté. Ça me dégoûte autant que toi de te toucher. » Un grognement sourd en guise de réponse, et la stupide Poufsouffle continua son monologue inintéressant. « ...mais si tu ne veux pas finir stupifixié, t'as intérêt à faire ce que je te dis. On est d'accord ? » « Crève... Mais après moi, que je viole ton cadavre. » Cette voix persiffleuse se gonflait de haine et de colère à mesure que la douleur était insupportable. Le tournis me gagnait déjà, bien malgré moi, et après cette stupide Poufsouffle c'était bien moi-même que j'en venais à haïr. Je m'exécrais d'être aussi faiblard, d'avoir sous-estimé l'ennemie et sa force de frappe, de ne pas avoir cru en sa menace. Mon arrogance m'avait presque tué... Crever ainsi la bouche ouverte dans la bibliothèque, quelle infamie.

La rivale n'écouta pas et me força à l'accompagner. Calant naïvement son bras autour de ma taille elle pensait sans doute que son corps fluet supporterait le mien, massif et bien bâti. Vengeance personnelle, je m'appuyai de tout mon poids sur ses frêles épaules, dans l'espoir vain et provocateur de lui broyer les os... Sans succès car nous tombâmes à terre, déversant un peu plus un flot de sang impressionnant à terre et m'arrachant un cri étouffé de douleur. Les mâles ni ne crient face à la souffrance ni ne pleurent. Ils hurlent, grognent, jappent, aboient leur haine... Mais demeurent dignes et droits dans le supplice. C'est ainsi que s'établissent les codes de la meute, c'est ainsi que je m'y tiens. Même en souffrant le martyr.

Mais la tête me tourna d'avantage quand mes paupières lourdes peinaient à rester ouvertes. Le besoin de me laissait choir dans les bras de Morphée se faisait pressant, quand un frisson glacé vint mordre de nouveau mon dos dans un dernier jappement. J'ouvris finalement les yeux sur le sol rugueux : Lupin avait continué son jeu stupide de bon samaritain et m'avait traîné jusqu'à caler mon dos droit contre une étagère. J'avais beau cependant ouvrir les lèvres pour y broder des insultes et autres paroles dédaigneuses, je n'en récoltais que souffle souffreteux et rare. « Le sang t'aiderait-il à guérir ? » Il me fallut de longues secondes pour tourner sa question dans mon esprit et rassembler le puzzle pour leur en donner un sens, quand enfin j'adressai un regard assassin à Lupin. Cette idiote me prenait pour un vampire ? Et avec toute la hargne embrasant mes tripes afin de lui desservir cette réplique acerbe, je ne sus que rester muet dans la douleur, me contentant de crisper mes doigts sur la plaie profonde. Trop près de moi, ce sort habituellement superficiel avait su m'entailler si profondément la peau qu'il en avait provoqué une hémorragie impressionnante... Loin de me déstabiliser cependant, contrairement à Lupin qui semblait blêmir de plus en plus à la vue de ce flux cailleux d'hémoglobine, je me concentrais d'avantage sur la façon de sortir d'ici. Car mon attaquante était une bien piètre sauveuse.

Et pourtant. Cette dernière prit l'initiative, enfin, de se défaire de sa chemise pour créer un garrot et comprimer ma plaie. La petite prude se découvrait, rougissante et pressée, sous mon regard odieux qui se teintait d'un faux dégoût. Je n'étais pas en état de me rincer l'oeil, mais je ne l'étais pas non plus pour prétendre à juger le physique de la demoiselle. La douleur fourmillant jusqu'à mes doigts à chaque battement de mon coeur, me rappelait de seconde en seconde qu'il y avait bien d'autres priorités. « Ne te fais pas d'illusions, j'essaye juste de te garder en vie. » « C'est même pas agréable à regarder. » Je détournai fièrement les yeux alors que mes mots sonnaient dangereusement bas, telle une brise glacée qui me coûtait trop d'effort. Humectant difficilement les lèvres, une idée furtive passa alors mon esprit comme je m'aventurais encore et toujours dans une issue possible afin de sortir de là. D'une main lourde et tremblante, j'attrapais fébrilement un objet rond et fin niché dans ma poche droite, dernier espoir qui ravivait la flamme dans mes yeux déjà éteint. « Je t'interdis de mourir, Greyback. » Un bref rire rauque enraillant mes poumons et attisant la douleur fila sur mes lèvres sanguines, tandis que provocateur et mauvais je ne sus me retenir de répliquer. « Ah oui ? Toi qui.... en rêve depuis toujours. » Je viendrais te hanter jusqu'à la fin de tes jours, avais-je alors envie de susurrer sur un ton fielleux. Mais le souffle me manquait, ma gorge s'obstruait désagréablement de sang, et il m'apparaissait plus judicieux de garder ma salive pour ce miroir à double sens que j'ouvris difficilement d'une main. Cherchant le profil d'une figure aimée, quoique j'en dise, cherchant le visage de celle qui ne me décevrait pas.

Enfin je la vis. De longs cheveux bruns, des traits fantomatiques lorsqu'elle m'aperçut si mal en point. J'entendis ma chère et tendre cousine s'agiter de l'autre côté du miroir, mais la sommais de la calmer par des ordres un peu trop secs. Pour ne pas paraître suppliants. « Mya. Dans la réserve... », me contentais-je de souffler, ce sourire narquois sur les lèvres. Dans l'envie, toujours bien présente, de ne jamais paraître faiblard ni dépendant. Le miroir claqua sous ma main lasse, tomba sur le sol, et absorba le bruit lourd d'une tête brune posée contre l'étagère. « Dégage... Lupin. Si tu veux te... donner bonne conscience, va plutôt cirer la table. » Un bref signe de tête vers le mobilier portant les traces souillées de mon sang, et j'arquais les sourcils avant de poser mon regard sur elle. Désespérant de naturel, suintant la vilénie tant je pensais les mots que je soufflais alors : « Tu sers... à rien. »
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MessageSujet: Re: it's hard to dance with a devil on your back. ◣ (greyback)   it's hard to dance with a devil on your back. ◣ (greyback) EmptyMar 7 Aoû - 9:46

Elle le haïssait et avait souvent fabulé sur sa mort, qui, à chaque fois se trouvait être délicieusement dure et douloureuse. Et c'était toujours elle qui mettait fin à sa vie insignifiante d'hybride déchu. Dans ses rêves, elle y prenait du plaisir, se délectant de ce mal qui rongeait ses traits et de la souffrance qu'elle pouvait lui inspirer. Mais là... Ce n'était en rien comme elle l'avait imaginée et regrettait ô combien son geste. Aprilynne s'était montrée si froide et brutale qu'elle n'arrivait pas à se reconnaître. Il l'avait changé et pour ça, elle se détestait. La petite blairelle s'était laissée emporter et maintenant, il n'en sortait que des regrets et de la peine. Ce n'était pas une meurtrière et malgré cette vive haine qui l'animait à chaque fois que Greyback se tenait près d'elle, lui retirer la vie n'était pas la solution. Du moins, pas la sienne. Mais elle se rendait compte, à présent, que ses paroles pouvaient porter à confusions et être dérisoires. Elle ne fut donc pas étonnée d'entendre le valétudinaire pouffer de rire dans un feulement qui lui arracha une quinte de toux nappée d'hémoglobine. Ignorant son comportement méprisant - elle l'avait bien cherché, aussi - Aprilynne se contentait de comprimer autant qu'elle le pouvait sa plaie. Elle appuyait, de toute ses forces, de toute son âme, de tout son cœur. « Ah oui ? Toi qui.... en rêve depuis toujours. » parvint-il à siffler, toujours aussi mauvais malgré la vie qui le quittait. Elle leva les yeux au ciel et évita de lui répondre tout de suite. Certes, elle ne pouvait nier que d'innombrables fois elle s'était laissée emporter par son imagination qui lui faisait voir ces fameuses scènes de tortures où elle finissait toujours en vainqueur et où tous ses camarades et le reste du monde la traitait par la suite en héroïne. Elle haussa les épaules et évita de regarder Greyback ; il avait le don de la déconcentrer et ce n'était pas le meilleur moment pour ça. Au lieu de ça, elle enfonça ses ongles imbibés de sang et murmura, plus pour elle que pour lui ; « J'ai changé d'avis... » Elle ne répondrait pas à la violence par la violence. Enfin, même s'il était un peu trop tard pour ça. C'était même stupide, mais s'il survivait, elle serait ravie qu'il se venge, au moins, ça resterait comme avant, comme si cet incident n'avait rien changé à leur relation houleuse.

Il était à demi-conscient et sa respiration devenait de plus en plus lente. N'étant pas décidée à se faire voler son ennemi par la mort, elle l'enjamba et se posa assisse sur son bas-ventre, jambes collées aux siennes. Elle fit pression, poussant de toute ses forces sur sa chemise qui était à présent couleur rubis et dégoulinait de partout, pesée par le liquide de vie qui continuait encore et encore de suivre son chemin vers le parquet déjà ruisselant d'hémoglobine. Ne faisant plus attention à ce qu'il faisait, elle s'empara de son ancien haut et l'essora à côté d'eux pour mieux l'aplatir dans un bruit sourd sur son torse. Maintenant qu'elle transpirait des gènes de la famille Greyback, elle ne servait plus à grand chose mais Lupin n'abandonnait pas et continuait inlassablement de contenir au mieux l’hémorragie. « Dégage... Lupin. Si tu veux te... donner bonne conscience, va plutôt cirer la table. » Elle jeta un bref coup d’œil à ladite table sur laquelle il s'était appuyé pour se relever et frissonna d'horreur en la voyant autant aspergée par le sang de Loki. Par Merlin, il avait vraiment saigné et il était encore inhumain qu'il arrive à lui faire la conversation - si on pouvait appeler ça de la conversation. Elle avala avec difficulté sa salive, se rendant compte qu'elle était dans la même état que le guéridon - si ce n'est pire. Elle sentait l'odeur âcre et nauséabonde du sang mais ne désespérait pas de le sauver malgré tout. Courageuse, elle s'apprêta à sortir sa baguette mais fut interrompu par la mesquinerie du loup. « Tu sers... à rien. » Elle le fusilla du regard alors qu'il l'observait de haut, se contentant de ça puisqu'il lui était impossible de faire quoi que soit d'autre vu son état. Elle essayait de lui sauver la vie, à cet espèce d'idiot et il continuait de la rabaisser, sans penser une minute que ça pourrait la déconcentrer à sa tâche. Elle fit alors ce qu'elle ne pensait jamais pouvoir faire un jour ; elle le gifla. Si fort que sa tête se tourna vers l'autre côté et qu'un bruit claquant résonna dans le petit espace de la réserve. « Ça, c'était pour m'avoir volé mon premier baiser » lâcha-t-elle, irritée par son attitude puérile, puis elle continua sur sa lancée, se trouvant bien partie ; « Et cette espèce d'entaille sur ton torse, c'est pour toutes les fois où tu m'as fais souffrir depuis mon arrivée à Poudlard, espèce de sale monstre. » Certes, elle s'était promit de ne plus utiliser la violence, mais là... Il l'avait bien cherché et avait le don pour réussir à la sortir de ses gongs. Elle sortit sa baguette et essaya, en vain de former un patronus pour alerter l'infirmerie. En vain. Elle n'avait réussi qu'une seule fois à en créer un et depuis, c'était devenu impossible. Elle n'arrivait même pas à trouver de souvenir heureux avec la présence de Greyback dans les parages. Il était comme un fichu détraqueur, celui-là, brisant le bonheur des gens qu'il croisait. Agacée, elle pointa alors sa baguette et lança des sorts de guérisons qu'elle avait appris en deuxième année sur la blessure lancinante de sa victime. En vain. Il semblait que le sort qu'elle avait lancé soit bien trop puissant pour être guéris aussi facilement. Elle lâcha un cri de frustration, ne voulant pas avoir sa mort sur sa conscience.

Attrapant sa tête qui n'avait plus de retenue, elle le regarda droit dans les yeux et murmura, fébrile ; « Je te déteste du plus profond de mon âme et j'ai rêvé des tonnes de fois de te voir périr sous mes yeux, mais très franchement, ce n'est pas ce que je veux. Tu ne mérites pas ça malgré ta méchanceté et ce que tu me fais subir quotidiennement. Je veux que tu vives, que tu finisses tes études, que tu te trouves une femme et que tu aies la vie que tu veux avoir. Est-ce que tu comprends, Greyback ? » Il n'eut aucune réaction, se contentant de cligner des yeux en la regardant, d'un air absent. Désespérée, elle se releva et fit apparaitre un espèce de brancard magique qui flottait dans les airs. Le tout serait maintenant de le mettre dedans. Elle se baissa alors vers son rival et lui souffla, paniquée ; « Ne m'abandonne pas sur ce coup-là, Greyback ou je te le ferai payer amèrement. » Quitte à aller le chercher et à le faire revenir des morts, pratiquant alors la magie noire et défiant toutes les lois de la nature.
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MessageSujet: Re: it's hard to dance with a devil on your back. ◣ (greyback)   it's hard to dance with a devil on your back. ◣ (greyback) EmptyMer 8 Aoû - 4:54


Le bon coté d’être l’un des rats de bibliothèque de Poudlard et de réclamer à ses professeurs plus de travaux pour occuper ses weekends avait donné à Artémis l’une des trousses de premiers soins (ou non) la plus complète possible. Ses parents auraient pu être parfaitement fiers de leur enfant qui aurait pu soigner n’importe lequel des petits bobos de leurs futurs petits enfants. Et lorsque l’on avait un cousin comme Loki, aventureux, sauvage et avec un certains potentiel pour se faufiler dans les situations qui lui apporteraient forcément des problèmes, il valait mieux renouveler sa trousse à pharmacie personnelle assez souvent. Et pour une fois n’était pas coutume, la demoiselle allait devoir prouver ses talents d’érudite ainsi que de guérisseuse à son cousin qui était apparut dans son miroir à double sens.
La pâleur de celui-ci paniqua la jeune femme qui du se calmer sous les ordres secs et froids de son cher cousin. Se stoppant dans sa panique, la jeune Serdaigle s’arrêta de remuer dans tout les sens et écouta attentivement l’ordre, plus précisément le lieu où celui-ci se trouvait. Lorsque le miroir claqua et que le visage de Loki disparut dans un sourire narquois respirant la virilité de ne pouvoir –où vouloir- avouer qu’il avait réellement besoin d’elle, ce fut sans attendre que la brune attrapa sa petite pochette et enfila la paire de ballerine qui trainait dans son dortoir.
Courant à travers les couloirs de l’école de sorcellerie, elle se rendit le plus rapidement possible dans la bibliothèque où la jeune femme ralentit son allure, se contentant d’avancer d’une marche rapide. Toujours autant paniquée, elle suppliait intérieurement une quel qu’on que puissance sans non de protéger son cousin et de l’épargner. Elle ne voulait en aucun cas perdre la seule personne de sa famille qui aurait pu la comprendre un minimum. Loki avait beau désirer sans aucune limite l’amour de son père et toujours à penser à tuer la jeune femme, elle, dans son cas ne pouvait se passer de la présence du Greyback dans sa vie. Appelez cela folie, illusion où encore rêve, mais sans son Loki, il n’y aurait surement jamais eue d’Artémis mais bel et bien juste le fantôme d’une Greyback restant coincée dans son monde, en soit dans son indomptable bulle étouffante.
Lorsqu’enfin l’odeur du sang lui piqua le nez et qu’elle put apercevoir les prémices d’une flaque de sang, elle serra entre ses mains cette petite pochette mauve brodées de perles représentants des roses. Elle dut retenir un haut le cœur lorsqu’elle aperçut enfin son cousin baignant dans son propre sang, leur sang alors que ce qui fut une chemise tentait tant bien que mal d’éponger celui-ci. La Poussoufle qui était présente semblait bien incapable de faire quoi que ce soit pour aider le Greyback et sa tenue à demi nue eut pour seul et unique effet de laisser Artémis lever les yeux au ciel. Si Lupin n’avait pensé à faire apparaitre quelques compresses, ce fut surement pour avoir l’occasion de se dénudée. Chose que Mya n’appréciait guère (un peu de tenue toute de même), y comprit dans la situation actuelle. Restant correcte, la jeune femme ne jugea aucunement l’agresseur de sa propre chair. Et ce fut donc sans se faire prier que le jeune femme retira sa veste d’uniforme et la tendit à Aprilynne avant de se pencher vers Loki, écartant alors du bout des doigts la chemise qui le couvrait. Elle laissa tomber le morceau de tissus imbibé de sang chaud pour pousser doucement le tissu afin de pouvoir étudier les lacérations de son cousin. En un regard elle eut comprit que l’agresseur n’était rien d’autres que la blondinette aux allures si innocentes. Ce fut sans réellement prendre la parole, qu’elle posa sur les genoux de son cousin la pochette mauve et chercha dedans une petite fiole de couleurs vertes. Lorsqu’elle eut cette dite fiole entre ses longs doigts fins, elle observa la jeune femme.

« Tu ne pourras pas le transporter jusqu’à l’infirmerie vivant… » Evidement, elle faisait référence au brancard qu’elle avait fait apparaitre. De plus, il était clair que tout les deux allaient se retrouver avec pas mal de problèmes surtout la jeune Lupin qui avait lancé le dit sort.

Sans réellement prendre attention à la flaque de sang dans laquelle elle marchait, ce fut avec un léger dégout qu’elle du poser ses genoux dans le liquide chaud afin de se rapprocher de son cousin. Posant une main douce sur la joue de celui-ci, un faible sourire apparut plus pour rassurer le jeune homme mais aussi pour s’excuser de la prochaine douleur qui allait arriver. Certes, sa petite fiole semblait parfaitement innocente dans les mains de l’érudite, mais malheureusement le liquide qui s’y trouvait avait beau avoir des propriétés curatives extraordinaires, celle-ci n’était pas des plus douces….

« Cela risque de faire un peu mal, mais… je te promets que ca ne durera pas longtemps… » Avait-elle alors presque chuchoté à son cousin, plongeant ses yeux brillants dans ceux presque éteins de son tendre. Lorsqu’elle eut le courage de détourner le regard sur la blondinette, ce fut pour lui demander, le plus gentiment du monde, de venir l’aider. « Il faudrait que tu le maintiennes quelques minutes… S’il te plait. J’ai besoin de ton aide… »

Hey oui, contrairement à Loki, Mya n’avait aucun problème pour demander de l’aide à droite et à gauche, étant la première à accepter d’aider les autres que ce soit dans leurs travaux où dans leur vie privée. La demoiselle qui avait la main sur le cœur passait souvent en dernier, et il était rare qu’elle ait une oreille confidente prêté à l’écouter. Bien trop habituée à la solitude dans son monde de docilité et d’acceptation, la belle au bois dormant, à genoux dans le sang semblait bien moins peureuse qu’aux habitudes, prenant presque les choses en mains comme si, venir au secours de sa famille était une habitude de la jeune femme.
Doucement, elle attrapa la main de son cousin qu’elle bloqua entre ses genoux, attendant qu’Aprilynne fasse de même (où du moins tienne son cousin) pour déboutonner la chemise de Loki et laisser couler quelques gouttes de ce fameux sérum. Mya serrait les dents dans l’espoir peut être trop naïf que Loki ne se débatte pas trop et la laisse continuer à verser les quelques gouttes qui refermeront les plaies du jeune homme… Certes, il y aurait une cicatrice, mais la pauvre Mya n’était pas non plus une experte en guérison, elle n’avait –après tout- pas encore finis ses études et bien qu’elle se dirigeait dans une voie de guérisseuse, elle savait qu’elle ne pourrait jamais réellement mettre ses talents a l’œuvre. Relevant durant quelques instants la fiole, elle serra les genoux en attendant de voir la réaction de son cher cousin, espérant pouvoir finir de le guérir sans trop faire souffrir celui-ci. Artémis se mordilla légèrement la lèvre, anxieuse. La peur de le perdre se fit de nouveau ressentir, si bien, qu’elle devait surement trop serrer la main du loup entre ses genoux osseux…


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MessageSujet: Re: it's hard to dance with a devil on your back. ◣ (greyback)   it's hard to dance with a devil on your back. ◣ (greyback) EmptyJeu 9 Aoû - 15:24

La gifle fusa, troublant d'avantage ma vue et m'embrouillant l'esprit. Honnêtement, comme si j'avais besoin qu'on m'assomme d'avantage alors que ma vision se troublait et que des frissons désagréables léchaient ma peau en sueur et tremblante de spasmes. Cette abrutie de Lupin s'était probablement mis l'idée en tête de faire passer cette incartade pour un homicide involontaire, tentant maladroitement un sauvetage approximatif afin de se donner une couverture, quand en vérité elle n'attendait plus que je n'extirpe mon dernier souffle. J'eus un grognement sourd pour toute réponse, quand dans la douleur je me sentais plus animal que civilisé, plus loup qu'humain, en communion avec ce qui m'entourait afin de ne pas me focaliser sur la cuisante blessure. Et bien que dans les méandres sinueux de mon esprit je m'évertuais à seulement garder conscience, là quelque part se nichaient les prémisses de ma vengeance, laquelle serait expéditive et cruelle. Car plus encore que la souffrance physique, c'était la colère qui m'habitait. Elle grognait en moi comme je pestais contre cette idiote de Poufsouffle, s'immisçant dans mes veines, s'insufflant dans mes poumons, s'embrasant jusqu'à devenir haine farouche et aveugle... Je me mis à l'exécrer plus que de raison. Mais fort heureusement mon corps m'abandonna sous le joug d'une faiblesse qui vint l'alourdir, et si déjà je n'étais pas même en état de garder un port de tête fier et puissant, j'aurais bien du mal à lui sauter à la gorge en ce moment même. « Et cette espèce d'entaille sur ton torse, c'est pour toutes les fois où tu m'as fais souffrir depuis mon arrivée à Poudlard, espèce de sale monstre. » La ferme, crevais-je d'envie de lui dire, de lui cracher à la figure tout mon venin et tout mon mépris... mais l'élan haineux se mua en un spasme m'arrachant une toux ensanglantée, tandis que la blonde écervelée s'évertuait à toujours vouloir me sauver. Ou feindre de me sauver, honnêtement je n'en étais plus sûr tant elle ne s'illustrait pas dans son rôle. En espérant qu'elle ne souhaite pas devenir médicomage car elle pouvait toujours rêver, pensais-je alors sans pouvoir faire part de ma réplique cinglante à l'ennemie. Dommage.

Peu à peu je sentais mon souffle se raréfier ; je luttais rageusement contre une perte de conscience que je me refusais catégoriquement. Allez savoir si cette Lupin ne me laisserait pas ici après tout, baignant dans mon propre sang... Mes pensées toutes entières se tournèrent vers ma tendre cousine, celle-là même qui n'ignorait pas pourtant mes sombres desseins que je tissais au-dessus de sa tête, telle une araignée tissant sa toile pour mieux prendre au piège ses futurs repas. Les prières du païen furent entendues car il me sembla entendre des bruits de pas rapprochés puis hâtifs, le tout enveloppé d'un parfum familier que je reconnaissais. Le sien, brouillé de ces effluves ferreuses d'un sang encore chaud qui collait désagréablement ma chemise... Et sa main plus que nulle autre, posée sur ma joue froide, m'arracha un soubresaut de combativité et de courage quand faisant l'effort souffreteux de relever la tête pour plonger mon regard dans le sien, je l'entendis murmurer des mots très vite mastiqués par la fatigue de mon esprit. J'entendais sans vraiment écouter, percevant des sons, des sens, déduisant approximativement plus que je ne comprenais. Mais me sentant alors et étrangement en sécurité j'abaissais ma garde et muais mes suffocations troublées en un souffle plus calme. « Il faudrait que tu le maintiennes quelques minutes… S’il te plait. J’ai besoin de ton aide… » Je frémis à l'idée, comme un instinct piqué à l'égo qui se refusait à me laisser maîtriser par ma rivale. L'éclair de mon regard envoyé vers Artémis se voulut assassin, mais trop affairée à ses préparatifs elle essuya à peine mon courroux de loup à la fierté blessée.

Je me sentis alors comme muselé, cette main coincée fortement entre les genoux de ma cousine pourtant avenante et cette emprise frêle que Lupin avait sur moi à présent me donna mille fois l'envie de me débattre. Loup pris au piège, fou de rage d'être ainsi opprimé, je tentai vainement de m'en libérer et déployai une force encore colossale malgré la léthargie qui me frappait. L'instinct de survie probablement, qui loin d'assimiler qu'il s'agissait justement là d'un mal pour un bien, me hurlait de décamper au plus vite. Fuir, avant d'être totalement muselé.

Un cri tourmenté passa la barrière de mes lèvres quand le sérum glissa sur ma peau qui rougit sous le coup. Nuque crispée, bras raidis tirant avec force de leurs étaux de mains bien gardés dans l'espoir de me débattre comme un beau diable, j'étouffais volontairement ce mugissement torturé en me mutilant les lèvres. Seul un glapissement furtif et sourd inondait à présent ma gorge, se muant en un grognement interminable.

Les secondes passèrent, sourdes aux supplications taciturnes de ma cousine qui me toisait avec tendresse. Aucune envie de darder Lupin ne m'effleura, je n'avais besoin ni de haine ni de mépris dans cette douloureuse épreuve, et encore moins si cela venait de mon assaillant. Transformées en minutes, elles virent soudain ma plaie se refermer lentement, me laissant retrouver mon souffle et mes esprits... Quoique pas encore remis de mes émotions, toujours sonné par l'épreuve. Autour de moi un silence de mort, quand enfin je retrouvai une respiration régulière, un teint encore pâle mais moins cadavérique, un regard moins terne et d'avantage vivant. Extirpant mes mains de mes pseudos geôlières, je serrais celle de ma cousine avec reconnaissance avant de me tourner de nouveau de Lupin. Je dus me faire monstre de retenue pour ne pas lui cracher tout mon mépris et mon venin, arrachant violemment quelques paroles qui n'étaient là que pour préparer ma vengeance. « Dégage. » sifflais-je sans un merci, trop vite rattrapé par ma haine. Mais conscient que cela n'aiderait en rien mes desseins vengeurs, je soupirais difficilement avant de rétorquer d'une voix moins abrupte. « Tu peux partir. » La Poufsouffle ne bougea pas pourtant. Choquée probablement par l'adrénaline encore présente dans nos veines. « Je ne t'en veux pas Lupin. Inutile de culpabiliser pour quelque chose qui t'a échappé... » Et dans le souffle de mes mots encore fatigués, glissés dans un murmure encore à peine audible mais revivifié, j'eus pour l'ennemie un regard que je ne lui avais jamais porté. Brillant de sincérité et d'abnégation. « Dépêche-toi, avant que je ne change d'avis. » Tournant la tête vers Artémis, je préparais pourtant une vengeance fourbe derrière ces mots qui paraissaient si pieux. Ma cousine interdite devant mon attitude de bon samaritain ne pipa mot, mais je perçus derrière son regard trouble tous les questionnements qui s'y lisaient en filigrane. « Merci, Mya. » achevais-je sans même me rendre compte du semi affront fait à Aprilynne. A quoi bon remercier son assaillant après tout.
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MessageSujet: Re: it's hard to dance with a devil on your back. ◣ (greyback)   it's hard to dance with a devil on your back. ◣ (greyback) EmptySam 18 Aoû - 23:34

Il allait survivre, se venger d'elle à sa manière et la vie continuerait. Mais le plus important, c'était qu'il vivrait. Qu'importe les cicatrices, les traumatismes ou les séquelles morales qu'il en garderait, au moins, il continuerait à respirer et cette simple idée lui mettait du baume au cœur, atténuant la crainte de le voir partir d'entre ses bras. Il avait beau être son ennemi juré, Aprilynne ne le laisserait jamais s'en aller aussi facilement. Mais, maintenant qu'elle était sur le point de l'emmener jusqu'à l'infirmerie grâce à son petit brancard, tout présageait à un futur heureux. Ou presque. Il était certain qu'elle subirait les foudres de l'école et qu'elle serait probablement renvoyée mais tel était le prix pour avoir gravement blessé un élève. Elle était dangereuse ; ne maitrisant ni sa colère, ni sa panique et ni sa peur, le mélange des trois était explosif. Et pour ça, il était normal qu'elle assume les conséquences de ses actes et qu'elle s'en morde les doigts jusqu'à saigner à n'en plus pouvoir. Lâchant un long soupir, la demoiselle s'apprêta à se relever pour le soulever jusqu'à la civière. Mais, à peine eut-elle le temps de bouger ses jambes que des bruits de pas la figèrent instantanément. Quelqu'un venait-il dans leur direction ? Serait-ce le son d'une aide précieuse qu'elle entendait arriver ou était-ce simplement une illusion que son imagination faisait apparaitre pour la rendre un peu plus barge qu'elle ne l'était. Et pourtant, non, ce n'était pas une simple chimère. A quelques mètres d'elle apparaissait une silhouette toute frêle qui avançait rapidement, déterminée à aller dans leur direction. Et bien qu'elle aurait dû l'être, ce fut sans surprise qu'elle vu apparaitre Artémis Greyback à la lumière d'un chandelier. La cousine de sa victime s'arrêta devant le spectacle qu'elle avait sous les yeux et Aprilynne ne put lui en tenir rigueur malgré l'aide urgente dont elle avait besoin. Ça devait être plus que troublant de voir sous ses yeux deux ennemis ensemble, l'un tentant de sauver l'autre tout en baignant dans son sang, à moitié dénudée.
Et pourtant, Artémis réagit promptement. Elle se baissa vers son Loki tout en tendant sa propre veste à Aprilynne - qu'elle accepta et mit directement avec une joie dissimulée - et retira la chemise de la Poufsouffle, évaluant ainsi les dégâts qu'elle avait causé.

Pas une seule fois elle ne fit une remarque acerbe ou dévisagea la blondinette avec haine et mépris, ne se laissant pas emporter par une colère noire que l'agresseuse aurait pu comprendre. Après tout, elle avait presque failli le tuer. Mais non, elle s'était simplement contentée d'ouvrir une petite mallette violette et cherchait un de ses remèdes, consciencieuse jusqu'au bout. Quand elle sortit une petite fiole couleur vert bouteille, elle s'intéressa à Lupin et lui lança d'un ton très neutre ; « Tu ne pourras pas le transporter jusqu’à l’infirmerie vivant… » Peut-être, peut-être pas. Dans tous les cas, c'était la seule solution qu'elle avait trouvé pour le sortir de ce pétrin et le ramener jusqu'à l'infirmerie. Jamais elle n'avait utilisé un sort aussi puissant et elle n'avait pas encore étudié les remèdes utilisés pour guérir les blessures aussi graves. Elle n'était qu'une petite quatrième année et en plus du reste, la panique l'avait complètement chamboulé. Bien qu'elle devait admettre que la Serdaigle avait raison - Greyback devenant de plus en plus blanc - elle tenta malgré tout de se justifier du mieux qu'elle put ; « Je... je ne savais pas quoi faire, j'étais.. j'étais paniquée et je pensais que... » c'était une bonne idée. Elle s'arrêta en plein milieu de sa phrase, la laissant en suspens, n'arrivant plus à trouver correctement ses mots. Elle n'était plus du tout cohérente et s'éloigna de quelques centimètres des Greyback, n'arrivant plus à tenir. Elle ferma ses paupières et tenta de se souvenir ce qui avait provoqué autant de désastres. En vain. Elle ne savait même plus pourquoi elle l'avait attaqué et se sentait ô combien idiote. Elle regrettait. Tellement. Sa rage contre lui était plus forte qu'elle ne l'aurait jamais pensé et il était primordial qu'elle se tienne à distance de lui, à présent. Enfin, s'il survivait. « Il faudrait que tu le maintiennes quelques minutes… S’il te plait. J’ai besoin de ton aide… » Et ce n'était pas encore gagné. Elle rouvrit les yeux avec difficulté, se sentant beaucoup moins oppressée et paniquée dans sa bulle de sécurité qu'était ses pensées pourtant loquasses. Le loup semblait être prêt à faire le dernier pas vers la mort qui l'attendait à quelques mètres, lui tendant les bras pour ce baiser fatal où il s'endormirait dans un profond sommeil, sans vie et sans possibilité de retour. Il fallait agir, et vite.
Elle vit alors la brunette prendre une des mains du blessé pour la mettre entre ses jambes. En voyant le regard déterminé qu'elle lui lança, la jeune femme comprit immédiatement qu'elle devait en faire autant. Elle trainait dans le sang depuis... quoi ? Vingt bonne minutes, peut-être le plus ? Le temps semblait s'être arrêté, tout comme elle. Pourtant, ce ne fut pas sans effort qu'elle attrapa l'autre pogne du brun, la serrant entre ses propres doigts tremblants et imbibés d'hémoglobine séchées. Quand Artémis fut sûre qu'elles le tenait du mieux qu'elles le pouvaient, elle ouvrit sa petite fiole et renversa quelques gouttes de son contenu sur le torse lacéré de son adversaire. Plus que jamais, il fallait que Greyback se batte pour rester parmi les vivants et refuser non sans vulgarité la Mort et sa fichue faucheuse, prête à lui couper l'âme en deux.

Ce fut long. Du moins, c'est ce qui lui sembla. Les petites gouttelettes furent pourtant immédiatement leur effet, refermant ses plaies et arrêtant ainsi l’hémorragie. Le sang avait enfin cessé de couler. Et, durant cette période où la vie et la mort semblait avoir fait le plus dur des combats pour avoir Loki, ce dernier n'avait pas lâché une seule minute sa cousine des yeux. Visiblement, il lui était plus facile de ne pas lui accordé un regard. Bien qu'agacée sans comprendre pourquoi, elle ne fit rien remarquer et s'enferma dans un mutisme tandis qu'il reprenait doucement mais sûrement du poils de la bête. Enfin, quand il fut assez rétablit, le jeune homme retira vivement l'étreinte qu'il avait avec sa main et Aprilynne se sentit brusquement idiote. Elle avait tellement serrée sa main qu'elle se sentit vidée lorsqu'il la retira, sentant malgré tout des fourmillements envahir la paume de sa main jusqu'à retracer le chemin de ses doigts dans les siens. Loki se tourna presque complètement vers sa cousine quand il en eut la force, prenant ses mains dans les siennes, il tournait déjà le dos à la Poufsouffle. Déjà qu'elle se sentait bête, mais là, ce fut le pompon. Carrément isolée dans un moment devenu presque gênant. Pourtant, ça ne dura qu'un temps. Son ancienne victime se redressait vers elle, ses traits indéchiffrables, sa pâleur voyant plus que jamais. C'était comme s'il était gravement malade. Ses lèvres - sur lesquelles elle s'attardait sans raison - étaient rougies par le sang et c'était là, la seule touche de presque vivant sur son visage faussement angélique. Même ses iris, normalement animées par une lueur de malice ne brillait plus, masquées par une fatigue qui se sentait et se comprenait. La culpabilité reprit une fois de plus le dessus et elle dû se retenir de se ronger les ongles alors qu'il siffla d'un ton glacial voire hargneux ; « Dégage. » Elle ouvrit grand ses orbites et haussa les sourcils. Bon, oui, elle pouvait comprendre qu'il la détestait à cet instant et qu'il ne souhaitait pas l'avoir à ses côtés. Malgré tout, il le savait, c'était une erreur, jamais elle ne s'en serait pris à lui aussi facilement sinon. Elle n'avait pas assez de cran, pas assez de courage pour ça. Et pourtant, elle l'avait fait, simplement parce qu'elle s'était sentie menacée. Elle avait eu peur. De lui. « Tu peux partir. » se reprit-il alors, non sans soupirer. Et pourtant, elle resta figée, à le regarder bêtement.

Elle n'avait pas envie de partir. C'était trop facile. Il fallait qu'elle assume ses actes, qu'elle aille voir la direction et se dénonce. Et par dessus tout, il fallait l'emmener à l'infirmerie. Non pas qu'elle n'avait pas confiance en les compétences de guérisseuse d'Artémis, ceci étant, ce n'était qu'une étudiante, comme eux deux. Il fallait quelqu'un de plus expérimenté, de plus mâture pour veiller sur les blessures du loup et suivre ainsi les séquelles pour guérir ses maux. « Je ne t'en veux pas Lupin. Inutile de culpabiliser pour quelque chose qui t'a échappé... » Elle fronça derechef ses sourcils dorés, sentant une entourloupe énorme pointer le bout de son nez malgré la sincérité qui brillait dans ses prunelles sombres. Jamais il ne passerait l'éponge sur ça, accident ou non. Elle l'avait toujours su et s'était même attendue à ce qu'il lui saute à la gorge au moment même où il avait reprit connaissance. Il y avait anguille sous roche, c'était indéniable. Loki Greyback n'avait jamais rimé avec clémence et ce n'était pas prêt de changer, elle le savait d'ores et déjà. Elle passa sa langue sur ses lèvres sèches tandis qu'il continuait sur la voie de la gentillesse et du pardon comme un bon samaritain qu'il n'était pas. « Dépêche-toi, avant que je ne change d'avis. » C'est ainsi, qu'elle se releva de la marre de sang, laissant filer quelques perles de sang sur ses vêtements et sa peau. Jamais elle ne s'était sentie aussi sale et aussi vide. Elle avait eu peur ce soir. Peur de perdre son antagoniste préféré par la pire des bêtise qui soit ; les sentiments. Tout n'était plus qu'à remettre en question et son esprit bien qu'embrumé commençait déjà sa réfléxion en lui martelant le cerveau d'énigmes et de questions. Elle fit alors quelques pas vers la sortie, les bras pendants, les lèvres entrouvertes et les yeux absents. Avant de laisser la famille Greyback, elle tourna légèrement sa tête vers eux et, d'une voix qui lui semblait étrangère, dit ; « Tu devrais manger quelque chose, j'ai failli te tuer ce soir et tu t'es vidé de beaucoup de ton sang. Je... Je suis sincèrement désolée. » Et c'est sur ces mots qu'elle les quitta, n'attendant aucune réponse et ne prenant même pas le temps de les remercier, chacun d'eux. Artémis pour son courage et son aide, Loki pour sa force et sa soudaine compassion. Elle n'y croyait pas, peut-être parce qu'elle était sous le choc, ou peut-être parce qu'elle se méfiait de la bête qui sommeillait en lui.

Ceci étant, elle ne se verrait plus jamais de la même façon, maintenant. Et, Aprilynne était presque sûre que cauchemars ou rêves, ça serait de Loki Greyback dont elle rêverait probablement cette nuit.

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