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 [NC-16] Let's get fucked up ▽ Lullaus

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[NC-16] Let's get fucked up ▽ Lullaus 1404036046-rang-membre
Thaddeus E. Willoughby
Thaddeus E. Willoughby
HRIen depuis le : 11/01/2014
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Statut : I'M SCARED TO GET CLOSE AND I HATE BEING ALONE I LONG FOR THAT FEELING TO NOT FEEL AT ALL.
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MessageSujet: [NC-16] Let's get fucked up ▽ Lullaus   [NC-16] Let's get fucked up ▽ Lullaus EmptyDim 19 Jan - 3:49


         
Let's get fucked up
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(u.c) ▽ quote à trouver [NC-16] Let's get fucked up ▽ Lullaus 2211252749
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Les couleurs vibrent et ont un parfum extraordinaire. Les sons du château endormi ont une saveur particulière, lui rappelant le gâteau au chocolat de sa mère. Un sourire béat aux lèvres, il déambule dans la nuit, seul. L’acide fait effet, et à présent le monde est bien plus beau qu’il ne l’est. Si les couloirs semblent déserts et sont seulement troublés par le ronflement des tableaux ou les plaintes de certains vis-à-vis de sa présence à une heure si tardive, tout ça n’est qu’une impression. Elle est là elle aussi, à errer car elle ne trouve pas le sommeil. Et en cet instant, Thaddeus est bien loin d’imaginer que celle qu’il a prise pour un spectre deviendra son amie.

***

Lullaby, Blanche Lullaby Turner. Bien que leurs maisons soient traditionnellement opposées l’une à l’autre, il semblerait que le destin ait fait fi des rivalités passées pour les rapprocher l’un de l’autre.  Les désaccords entre Godric et Salazar semblaient lointains désormais. Et depuis une semaine, le même schéma se répétait jour après jour. Lever à 18h, douche, et direction n’importe quel squatte ou boite de nuit. N’importe quelle soirée où ils étaient surs de trouver de quoi planer, de quoi oublier le temps d’une nuit d’ivresse leur quotidien. Essayer de noyer leurs angoisses, de tuer leurs démons. Thaddeus était conscient que la drogue n’était pas une solution. Que jamais elle ne pourrait supprimer ses visions. La drogue les rendaient simplement plus supportables à vivre ; rendait la mort plus facile à endurer encore et encore, de manière incessante.

Une semaine que Lulla était là, chez les Willoughby de Whitechapel. Dans cette famille de voyants sans doute plus déjantés que le commun des mortels, habitant une vieille bâtisse datant de l'époque Victorienne. Une maison qui avait vu passer plusieurs générations de Willoughby, et qui était restée en l'état. Remplie de meubles désuets, et d'objets plus étranges les uns que les autres allant de la boule de cristal classique au crane humain. Véritable cabinet de curiosité, la maison familiale était unique en son genre. Arrivé à l'adolescence, Thaddeus s'était empressé de recouvrir l'ignoble papier peint ensorcelé datant de l'époque victorienne avec différents posters et affichettes. Des groupes de metal principalement, des dessins également, des photos. Famille, amis, des personnes souriantes et animés grâce à la photographie sorcière. Instants de bonheur pris sur le vif, qui le réconfortaient à chaque fois qu'il posait son regard sur leurs visages radieux.

Les traits encore tirés de leur nuit de débauche précédente, le Gryffondor soupire longuement à la vision de son propre reflet dans le miroir. Actuellement, elle était pour lui ce qui pouvait se rapprocher le plus d'une meilleure amie. Semblables l'un à l'autre, écorchés vifs malgré leur jeune âge, et ce même lien sinistre avec la grande faucheuse. Lulla avait perdu ses parents, et Thaddeus imaginait à quel point cette épreuve avait été dure à surmonter pour elle. C'était pour ça certainement qu'elle lui avait demandé l'hospitalité quelques temps. Parce qu'elle n'avait plus personne. Malgré la majorité, il savait que les parents étaient malgré tout indispensables bien que parfois irritants. Ne serai-ce que pour être certain d'avoir un toit sur la tête.

S'il avait parfois honte de la réaction de sa famille vis à vis de son amie, le lion savait que les Willoughby agissaient ainsi plus par ignorance que par méchanceté. « Elle fait mauvais genre. Vous avez quoi vous les jeunes, avec les tatouages ? Je comprendrais jamais... Elle serait bien plus jolie sans tous ces dessins sur la peau. », disait Paul Willoughby. L'homme avait toujours eu du mal à comprendre cette passion pour les tatouages qu'avait son fils. Alors voir une version féminine de Thaddeus débarquer sous son toit l'avait troublé, au point qu'il daigne baisser la Gazette du sorcier pour observer longuement la jeune femme lors de son arrivée. « Vous vous protégez au moins tous les deux ?... Vous êtes encore un peu jeunes pour avoir des enfants. Dans l'idéal j'aurais préféré que tu attends le mariage Thaddeus, mais... Je ne me fais pas d'illusions. » Mrs Willoughby, obsédée par l'inexistante vie amoureuse de son fils aîné avait tendance à poser des questions maladroites, à aborder un sujet qui n'avait pas lieu d'être. Les choses étaient claires entre Lullaby et lui : Ils n'étaient qu'amis, et rien de plus. Jamais il n'y avait eu un geste ou un regard autre qu'amical depuis qu'ils se connaissaient. Thomas, le jeune frère de Thaddeus âgé de trois ans et visiblement très préoccupé par la situation avait demandé à son aîné « Elle est jolie Lulla. C'est ton amoureuse ? » Et Tempérance qui n’était jamais bien loin de son frère jumeau avait ajouté en rigolant « C’est sale les bisous des amoureux ! »

Même si la situation le mettais mal à l'aise, il pouvait comprendre que sa famille ait quelques doutes sur sa relation avec la jeune femme. Il est vrai que tous les deux sortaient tard, et que bien souvent sa mère les retrouvaient à dormir dans le même lit l'un contre l'autre. Sans compter qu'à leur âge, l'appel de la chaire était souvent bien trop tentateur pour entretenir une simple amitié... Mais voilà: il n'était pas comme les autres adolescents. Thaddeus avait, bien entendu, déjà découvert l'anatomie féminine. Mais jamais il n'avait eu de véritable petite amie. De simples amourettes, quelques histoires sans lendemain... Ne pas s'attacher était la règle numéro une. Ne pas avoir de sentiments pour une femme pour ne pas avoir à un jour lui raconter les détails sordides de la mort de ses ancêtres; ne pas avoir de sentiments trop forts au point de vouloir des enfants et perpétuer ainsi la malédiction...

Sortant de ses pensées en entendant la vipère entrer dans la chambre après un passage à la salle de bain, le brun esquissa un sourire. « T'es prête Lulla ? Ce soir, j't'emmène à une rave party. Acide et bonbons, musique électronique trop forte qui vas nous exploser les oreilles... ça te plait comme programme ? Faudra faire attention qu'un mec te mette pas du GHB dans le verre mais ça devrait aller. »

***

Pop. Un coin de campagne Anglaise isolé de tout et habituellement désert est ce soir peuplé de moldus. Des jeunes gens principalement dansant déjà sur de la musique bien trop forte. Les emplies crachant des basses à plein volume, de la drogue, une odeur âcre de transpiration mélangée à la marijuana et à l'alcool. Pas de doute, les deux sorciers avaient transplané au bon endroit  « Tout le monde as déjà l’air défoncé... » S'avancant vers un coin de la praire un peu isolé, prenant place sous un arbre, Thaddeus regarda longuement Lullaby « Dis-moi Lulla, ça te tente un trip aux champignons avec moi ? Je sais pas si t'en a déjà pris... C'est fort mais moins dangereux que le LSD. Hallucinations au programme, mais ça peut aussi être plus mystique. Du style très vieux souvenirs oubliés qui remontent à la surface ou... Vision dans mon cas. » Sortant le sachet de champignons pour en croquer un, le tendant à la brune il ajouta « Les visions ça fait partie des effets indésirables pour moi. Mais quelque chose de... mystique, pourquoi pas. Peut être que ça ouvrira suffisamment mes chakras pour que je puisse voir l'avenir, histoire de changer. »

         
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MessageSujet: Re: [NC-16] Let's get fucked up ▽ Lullaus   [NC-16] Let's get fucked up ▽ Lullaus EmptyVen 31 Jan - 15:53

Paquet de rimmel au bout des cils, chevelure ébène dégoulinant tout contre l’échine encore nue, Lullaby trépigne et peste même un peu contre le monde. Aquarelles en cernes bleus sous ses yeux fatigués, un sifflement agacé à la brosse du mascara qu’elle s’enfonce une fois sur deux dans l’orbite tant l’usure du corps la tanne et tant les sens semblent encore suinter les paradis artificiels dont elle s’assomme depuis des jours, la vipère tente de presser le pas pour libérer la place au plus vite. Mais sa léthargie est puissante et le blanc de ses yeux saignés de vaisseaux, la paupière même ombrée par le fluide méphistophélique et mutin, alors la junkie soupire au piètre reflet qu’elle maquille vainement d’un minimum de prestance. La gueule de bois est terrible car constante, aussi brumeuse au fond que l’opercule vaporeuse qui se dépose contre le miroir qui lui fait face et qui l’aveugle. Rien ne la satisfait et tout l’emmerde. Même elle. Trois coups secs contre le pan de la porte boisée ne manquent d’ailleurs pas de la faire sursauter. Fichue torpeur post-défonce. Fichue gaucherie héritée de géniteurs qu’elle ne connaissait même pas. « Fuck, fuck, fuck. » Lippe mordue et injure étouffée aux heurts des meubles qui l’assaillent, quand l’appellation impatiente retentie. « Lullaby ? » « Excusez-moi. » Un sourire forcé pour adoucir le timbre de sa voix, quand bien même ce dernier lui étire les traits en une grimace souffreteuse. La douleur est là et bat sous l’aplat des veines, signe qu’il est temps de sortir s’abrutir un peu. « Je n’en ai plus que pour une minute Mrs Willoughby. » Silence. Le bruit des talons sur le parquet s’éloigne en même temps que disparait la part d’ombre sous la porte, et Lullaby semble soudain recouvrer sa motricité. Un lourd soupir de soulagement est expulsé des lippes framboisines alors qu’elle se maudit intérieurement pour être source de tracas auprès des parents de Thadd, et en deux temps trois mouvements, la jeune fille enfile dentelles noires et serviette blanche qu’elle noue nonchalamment tout autour de son buste.

L’excursion « salle de bains - chambre de Thaddeus » aurait pu être rapide et discrète si l’un des jumeaux ne l’avait pas sagement attendu dans le couloir. Assis dans un recoin de la cage d’escalier, de ses deux grands yeux sombres et clairvoyants levés vers elle, Thomas l’observait. Aux commissures étirées de la belle, le gamin lui rendit son sourire avant de se précipiter. « Lulla ! Tu viens jouer avec moi ? » Un bref rire, alors que la junkie tentait de composer avec sa gêne idiote. Elle n’avait jamais été très à l’aise avec les mômes, quand bien même lui et Tempérance semblaient plus alertes et plus matures que leurs comparses. Passif d’orpheline, peut-être. Ou simple absence d’instinct maternel. « Arf, j’ai pas le temps Tom… » Une main tendre fourrageant dans les cheveux déjà tout ébouriffés du malin espiègle, et alors que le myocarde au fond de la poitrine se pinçait un peu. Lullaby, frappée par une foudre lucide, se demanda soudain si le garnement serait sujet aux mêmes visions et traumatismes macabres que son aîné. Sûrement. Et d’une voix plus douce, alors, tandis qu’elle lui relevait le menton avec une affection toute avortée : « Mais demain promis, avant de sortir. » Il acquiesça d’un hochement de tête, un peu déçu mais sans jamais rechigner cependant. Que valaient les promesses d’une droguée, au juste ? « Tu as mis de l’eau partout mais je dirai à maman que c’est moi, comme elle t’aime pas trop. » Cette fois, le sourire et le rire furent bien plus francs et expressifs. Une grimace contrariée quand elle se retourna pour jauger les flaques criminelles laissées derrière elle, et la vipère souffla « Merci. T’es le meilleur. »

La distance du couple Willoughby à son égard n’était pas un problème. Lullaby ne s’était jamais formalisée des regards biaisés ou un brin trop appuyés, ni des petites remarques inquisitrices et maternelles que son meilleur ami lui rapportait parfois. Ils en riaient tous les deux, et la jeune fille n’était que reconnaissante à leur égard pour l’avoir accueillie tout au long de ses vacances. Attachée, même, à l’illusion rédemptrice que lui refourguait l’impression d’être insérée au sein d’une famille à part entière, envieuse même parfois des petits conflits fraternels ou des rapports compliqués et conflictuels avec ses deux parents. Les foyers d’accueil ne valaient rien, mais la famille de Thadd était démente. Étrange à souhait. Aucune remontrance, alors, pas même une plaie sur la fierté blessée ou l’égo bien ratatiné de la belle ; elle éprouverait toujours de l’affection et un respect intact pour chacun d’entre eux.

« T'es prête Lulla ? » Porte close. Et la serviette vola à l’opposé de la chambre. « Je crois que j’ai pris trop de temps dans la salle de bains, ta mère avait l’air un peu sur les nerfs de ne pas pouvoir laver les petits… » Un sourire alors qu’elle tentait de braver les monts de fringues jonchant le sol de la pièce, se frayer un chemin jusqu’à sa valise étant devenu un périple à ne pas sous-estimer. Il n’y avait pas de pudeur conservée pour la forme ou la bienséance car aucune ambiguïté dressée entre eux deux. Se balader en sous-vêtements sous les yeux du Gryffondor n’était donc pas proscris. Dormir contre lui dans cette tenue non plus. « Ce soir, j't'emmène à une rave party. Acide et bonbons, musique électronique trop forte qui vas nous exploser les oreilles... ça te plait comme programme ? Faudra faire attention qu'un mec te mette pas du GHB dans le verre mais ça devrait aller. » Sourcils arqués en une expression faussement indignée, et alors qu’elle finissait d’enfiler jean destroy et talons un rien excentriques. « Tu te bougerais même pas pour me sauver d’un gros dégueulasse ? » Boutade glissée au détour d’une conversation, la sorcière faisant fi de ses histoires scabreuses passées et des mésaventures inévitables engendrées par leurs soirées déviantes. Quand bien même la peau crochetait les os et lui donnait cet air fragile qu’elle exécrait, Lullaby n’était pas en restes et savait se défendre. Mordre tout au moins. « Prête ! » Et à la vipère de se dresser devant son alter égo, fossette mutine en coin de lippe.


***

« Tout le monde a déjà l’air défoncé... » Fait qui n’arrangea en rien la nausée naissante se nichant dans la trachée. En plus du transplanage qui manquait chaque fois de la rendre malade, le tableau repeint en cet instant la dégoûtait foutrement. Carcasses dépouillées par les drogues et convulsant aux rythmes qui dépècent l’encéphale de leur puissante. Amas de déchets, plastique de gobelets déchirés et vomissures fétides pourrissant dans la pénombre la plus sale et la plus acide. Une ironie doucereuse, quand la vipère n’encaissait qu’avec beaucoup de difficulté le malheur d’autrui. Les crises de conscience d’un monde qui les blessait, eux moldus, tout autant qu’il l’avait blessé elle. Ainsi la belle soupira tout en suivant son ami qui s’éloignait vers un coin plus tranquille. La faiblesse humaine et ambiante, noyée sous les récifs délirants de substances illicites, lui narguait encore l’estomac. Trop empathique. Trop sensible qu’elle était, même, la petite Lulla.

À son tour, la jeune fille prit place ; allongée le plus confortablement possible dans ce coin d’herbe humide, et tête posée tout contre le ventre de son meilleur ami. « Dis-moi Lulla, ça te tente un trip aux champignons avec moi ? Je sais pas si t'en as déjà pris... C'est fort mais moins dangereux que le LSD. Hallucinations au programme, mais ça peut aussi être plus mystique. Du style très vieux souvenirs oubliés qui remontent à la surface ou... Vision dans mon cas. » Très vieux souvenirs oubliés ? Pas sûr que la belle se sente vraiment de titiller son inconscient torturé. « Je me souviens pas avoir testé. T’es sûr de vouloir tenter les visions ? » « Les visions ça fait partie des effets indésirables pour moi. Mais quelque chose de... mystique, pourquoi pas. Peut-être que ça ouvrira suffisamment mes chakras pour que je puisse voir l'avenir, histoire de changer. » Clairement, Lulla n’y connaissait rien en chakras. La drogue n’avait pour effet que d’ouvrir les vannes d’un pathétisme qui saignait inlassablement. Elle endormait sa conscience, tout au plus. Les voyages et les sens décuplés n’étaient pas recherchés. Juste l’oubli, le temps de quelques prises et de quelques heures dans leurs mondes parallèles. Et pour le reste… c’était du bonus. « Si je finis en bad, je te tiens pour seul responsable. » Un index faussement menaçant appuyé entre les pectoraux de Thaddeus, quand la vipère s’efforçait de sourire, et le champignon franchit les lippes.

Ça ne serait pas le premier, mais il y avait plus alléchant comme programme.
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Thaddeus E. Willoughby
Thaddeus E. Willoughby
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MessageSujet: Re: [NC-16] Let's get fucked up ▽ Lullaus   [NC-16] Let's get fucked up ▽ Lullaus EmptySam 1 Fév - 22:39


         
Let's get fucked up
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(Lionshare) ▽ Twisted off these mushrooms,
Pacing through some hushed rooms,
Prepare my state of mind for the party customs.
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Passant ses doigts encrés dans les cheveux de la brune de manière affectueuse, le gryffondor eut un sourire rassurant à son égard. « Peu de chances que ça parte en badtrip pour toi. C'est bien moins agressif que le LSD... Et t'as pas des hallucinations aussi fortes qu'avec la Salvia par exemple. C'est pas de l'amanite tue mouche que je t'ai filé, c'est risqué d'en prendre vu que tu peux t’empoisonner avec si tu dose pas correctement. Si t'as déjà eu affaire au LSD avant ça va pas te faire grand chose. » Croquant dans un autre champignon pour augmenter les effets recherchés, poussé à en consommer toujours plus à cause de prises régulières, le Gryffondor émit un léger rire : « Moi par contre si j'ai une vision qui arrive je vais passer un sale quart d'heure. J'aurais qu'à fumer de la beuh après, pour me calmer. » Relevant sa maigre carcasse et tendant une main à la brune pour qu'elle fasse de même, il se dirigea vers le dancefloor improvisé au milieu de nulle part dans un coin de campagne. « Avec les stroboscopes ça monte plus vite. On va danser un peu. » Même dans une rave party pourtant remplie de gens plus étranges les uns que les autres, le Willoughby ne passait pas inaperçu. Grand et maigre comme la plus part des autres drogués, ses nombreux tatouages faisaient néanmoins encore une fois la différence.

Il y a bien longtemps qu'il était habitué au regard biaisé et intrigué du commun des mortels. Des son enfance, les enfants moldus avec qui il allait à l'école le regardaient dores et déjà de travers. On le savait étrange, perturbé. Solitaire, endurant les remarques des autres, Thaddeus n'avait jamais eu de réel ami avant son entrée à Poudlard. Même au château, s'il était connu pour être le présentateur des match de Quidditch et un voyant un peu extravagant, peu d'élèves pouvaient affirmer le connaître. Cette peur d'être proche des gens, il espérait que jamais Tom ou Tempérance n'auraient à y faire face. Que eux, contrairement à lui, pourraient avoir des visions banales comme leurs parents. Chez les Willoughby, qui pourtant étaient tous pourvus du don du troisième œil, il était le seul à voir ainsi la mort, encore et encore. Alors, en grandissant et en s’intéressant à la botanique, le sorcier avait sur que certaines plantes aidaient les chamans d'autrefois. C'était comme ça, que tout avait commencer. Une longue pante glissante vers la débauche, la descente dans l'addiction aux drogues. Consommation quasi quotidienne de psychotropes hallucinogènes et de marijuana, consommation hebdomadaire de drogues diverses et variées.

Peu à peu, bougeant sur la musique comme les autres pantins désarticulés, Thaddeus se mit à ressentir les images. A distinguer leur gout et leur odeur. A voir le son. Toutes ces lumières émanant de la scène déformaient sa vision de la réalité. Lulla soudainement avait vu ses cheveux d'ébènes prendre une teinte rose bonbon. Touchant de nouveau les cheveux et se mettant à rire, le voyant eut envie de les sentir. « Lulla, tes cheveux sentent l'Amortentia. Ils sentent comme une nuit d'orage, le papier à dessin et le marc de café... Ils sentent la potion qu'utilise ma mère pour se laver les cheveux aussi... T'as pris une douche, c'est pour ça ? » Des cheveux roses au shampooing d'Amortentia. Drôle d'idée, mais peut importe. A cet instant, la seule chose important réellement était le trip dans le quel il se trouvait. « On dirait de l'herbe fraiche à la texture... C'est génial, tes cheveux barbe à papa. Tu peux te camoufler sur les murs de chez Pieddodu maintenant ! »

Fermant les yeux pour profiter des basses, prenant le joint qu'un autre type lui tendait le lion en prit une longue bouffée avant de le tendre à Lulla. « C'est délicieux. Comme les orangettes, tu sais, le chocolat à l'orange de Noël. » Chancelant légèrement et bousculant un moldu parmi la foule, il ouvrit brusquement les yeux, manquant soudainement d'air. Un flash, rapide, qui n'avait duré qu'une demi seconde. Regardant l'individu en fronçant les sourcils, Thaddeus su tout de suite que quelques instants plus tôt il s'était injecté une dose d'héroïne. C'était un fait rare pour lui d'avoir de tels flash du passé de quelqu'un. Il avait vu le sang, cet homme chercher une veine suffisamment saine pour y accueillir l'aiguille. Celle-ci avait tourné parmi un groupe d'individus dont il voyait les visages défiler devant lui. Les yeux révulsés, continuant pourtant de bouger maladroitement sur la musique, Willoughby éprouvait certaines difficultés à respirer correctement. Revenant de son voyage, il se mit à rire retrouvant une expression plus ou moins normale.

« Lulla ! J'ai vu autre chose que la mort ! » Pourtant, l'aiguille n'était certainement pas saine. Imbibée de HIV, ces gens là allaient mourir du sida ou bien d'une overdose avant l'âge de 50 ans. Allumant avec le plus grand mal une cigarette, tournant sur lui même pour regarder le ciel étoilé, le brun riait. Heureux, tout simplement, d'avoir eu un flash. Ce n'était pas une vision. Celles-ci étaient généralement bien plus longues et précises. Mais visiblement, les champignons avaient su ouvrir un minimum ses chakras ce soir-là. « Dis-moi ce que tu vois miss Pinkie. » Les beats orientaux de la musique aidant certainement l'hallucination, il ajouta « On est au Maroc, c'est les milles et unes nuits. Tu le vois ce son ?... Tu sent l'odeur des couleurs ? Le gout des vibrations ?... Les stroboscopes sentent le patchouli. » Prenant les mains osseuses de son amie, il se mit à tourner avec elle. Comme des enfants dansant la ronde, ils étaient là : deux junkies sous la lune à tournoyer gaiment sans se soucier du monde les entourant.

         
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MessageSujet: Re: [NC-16] Let's get fucked up ▽ Lullaus   [NC-16] Let's get fucked up ▽ Lullaus EmptyVen 21 Fév - 17:53

Si Lullaby n’écopait d’aucune tendresse adverse, c’est parce-que la jeune fille l’avait proscrite depuis longtemps de son monde. De la bienséance tissée en points de croix aux détours de conversations futiles, aux réconforts et petites politesses transpirant la pitié empathique de certains béotiens tout ignorants, la jolie brune vomissait les égards d’autrui pour les recoins d’humanité qui l’agaçaient foutrement. Elle exécrait les introspections personnelles, se refusait à devoir mater la mansuétude de ses camarades à son égard, l’ironie nauséeuse qui découlait de son statut de junkie délabrée. Forteresse de coton, cœur de cactus et vie d’automate en perspective. Comme un écho pittoresque et lyrique cognant la conscience de l’âme, il y avait ces poètes minables qui toujours tournoyaient tout autour d’elle et l’écorchaient de l’approcher un peu trop, d’exposer même ces cicatrices semblables et suintantes de dépit. Le chagrin en bouts de phalanges et l’ivresse écrasant tous les sens, gorges déployées pour mieux beugler les injustices rencontrées sur les chemins semés d’embuches, il y avait la putridité du poison injecté dans les veines et la réalité cuisante qui lui apparaissait bien insupportable car impossible à gérer. Trop présente. Trop commune. Pourtant, et aux doigts bienveillants fourrageant sa chevelure ébène, Lullaby n’esquissa aucun rictus que ce soit. Calme et tranquille, ainsi soulevée aux rythmes du torse chaud et rassurant de l’homologue, il y avait l’aura macabre de son ami en mer stérile et où la sorcière se noyait sans jamais n’opposer de résistance. Les flétrissures ainsi rongées par le sel d’une misère comprise et partagée qui pour une fois ne blessait pas.

Thaddeus faisait partie intégrante de ces artistes. Lui-même voué aux cicatrices cardiaques qu’il devrait guérir mais fatalement et éternellement exposer. Et s’il avait pu lui faire mal un jour de lui ressembler autant, aujourd’hui sa présence s’avérait indispensable et rédemptrice. Car le jeune homme en toile humaine était devenu cette poutre au cœur, ce pilier comme pour retenir les ruines porteuses de l’organe-pourriture qui s’effritent et ne tiennent plus. « Moi par contre si j'ai une vision qui arrive je vais passer un sale quart d'heure. J'aurais qu'à fumer de la beuh après, pour me calmer. » Le petit nez retroussé par la désapprobation,  Lullaby toujours craignait de voir les prunelles s’éteindre sous la malédiction tortueuse. « C’est moi qui te fais passer un sale quart d’heure si tu joues à provoquer tes visions. Et si tu t’amuses à convulser pour m’effrayer, je te botte le cul, Thaddy. » Un sifflement en sourire complice, et bien que la menace appréhendée ne s’avère pas moins vraie. « Avec les stroboscopes ça monte plus vite. On va danser un peu. » À la main tendue, Lullaby se remit sur pieds, alors. Doigts perdus dans la paume transpirante du drogué et tatoué, la vipère se mouvait telle une féline, se fondant avec perfection dans les parcelles de l’ombre longiligne couvant le sol. Et bien qu’elle ait toujours détestée danser au sein de foules saoules, la Serpentard avançait au même titre que son double, calquait ses pas sur les siens comme pour préserver leur bulle et relation intrinsèque. L’unique certitude qu’il lui restait encore, à vrai dire.

Aux acouphènes internes de l’encéphale, spasmes des zygomatiques qui se tendaient et se détendaient, la junkie comprit bien vite que la drogue déjà altérait leurs sens. Nul besoin de s’étendre en mouvements brusques ou saccadés, ni même de faire rouler quelques os sous sa peau frêle et diaphane, les paradis artificiels lovés de son spleen décantaient déjà toute conscience. « Lulla, tes cheveux sentent l'Amortentia. Ils sentent comme une nuit d'orage, le papier à dessin et le marc de café... Ils sentent la potion qu'utilise ma mère pour se laver les cheveux aussi... T'as pris une douche, c'est pour ça ? » Un ersatz de sourire. Rire cristallin et spontané alors que déjà la vision de son Autre s’imposait au regard de la belle. Elle n’avait pas besoin d’assommer son odorat d’une telle potion pour éveiller les effluves boisées et toutes épicées du Loup qui la possédait. Yeux fermés, la junkie s’en imprégnait alors totalement. Vagues de parfum en piqûre acide de rappel, petit shoot aux souvenirs fantômes d’un Loki qui la crevait de lui manquer autant. « On dirait de l'herbe fraiche à la texture... C'est génial, tes cheveux barbe à papa. Tu peux te camoufler sur les murs de chez Pieddodu maintenant ! »

Les commissures toujours s’étirent quand Lulla s’essaye à fredonner le morceau qui lui implose les tympans. Les vibrations des basses secouent jusqu’au cœur, mais ça n’est pas spécialement désagréable. La weed inspirée même apaise, quand les lippes framboisines s’acharnent à tirer de longues bouffées sur le vice libérateur. La jolie brune se trouve un peu idiote maintenant que le but escompté a été atteint. Planante et complétement paumée dans la campagne anglaise, il lui sied alors bien peu de dignité pour oser s’insurger de quelconques débordements. « Dis-moi ce que tu vois miss Pinkie. On est au Maroc, c'est les milles et une nuits. Tu le vois ce son ?... Tu sens l'odeur des couleurs ? Le goût des vibrations ?... Les stroboscopes sentent le patchouli. » L’ambiance change et s’échauffe. Les sons et percussions ne sont plus les mêmes, éclatent et tournoient en même temps qu’eux. Et à la junkie d’acquiescer d’un hochement de tête frénétique, le joint soudain glissé par ses soins entre les lèvres entrouvertes de Thaddeus. Délirante, elle relâche la ronde enfantine pour mieux se dresser devant lui. « Je serai parfaite en princesse Shéhérazade, non ? Regarde… » Moulinet du poignet et arc esquissé par une hanche osseuse. Lulla ne sait même pas d’où elle tient réellement ce pas de danse, mais ça la fait rire. Vraiment beaucoup. « Ou en petite indou… » Une phalange passée sur ses propres lèvres peinturlurées de rouge, avant de s’écraser en plein milieu de ses deux yeux sombres. La pastille un peu brouillonne trône, disgracieuse sur un teint décidément bien trop clair pour prétendre à quelques origines en rapport avec le soleil levant et autres saveurs orientales. Les mains jointes, paumes à plat l'une contre l'autre, la vipère tournoie pourtant sur elle-même, roulant du bassin comme pour prouver sa bonne foi. « Tu nous vois régner ? Drapés de couleurs et assis sur le dos d’éléphants ? Quoi que non, j’crois qu’on se marie là-bas quand on fait ça… » Épaules haussées quand ses iris recroisent enfin ceux du Gryffondor plein de railleries. « Je te propose d’être mon substitut. Si l’on survit jusque-là et si nos vies sentimentales s’avèrent toujours aussi pourries dans quinze ans, on part se marier en Inde. » Sa folie neuve la grise, infâme sursit au cœur drogué d'un autre, quand elle reprend, faussement sérieuse. « Mais pas de gosses. J’veux pas de gosses. On emmènera Tom et Tempérance avec nous si tu veux. »
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