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 (BENYRIAH) ◭ hospital for souls

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(BENYRIAH) ◭ hospital for souls 1404036046-rang-membre
Siobhàn R. Finnigan
Siobhàn R. Finnigan
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MessageSujet: (BENYRIAH) ◭ hospital for souls   (BENYRIAH) ◭ hospital for souls EmptySam 26 Oct - 21:21


Benjen & Aelyriah - Hospital for Souls



« Tu prendras soin de lui pour moi ? » Les doigts crispés sur le rebord de sa table, sa voix semble caresser mon visage. Comme si elle était de retour… comme si elle n’était jamais partie pour l’au-delà. Où était mon ange ? Pourquoi s’était-elle volatilisée si tôt ? Je ne comprends toujours pas. Je ne veux même pas l’accepter. « S’il te plaît, ne le laisse jamais tomber. » Les derniers mots d’Ashara résonnent encore dans mon esprit en écho, pesants et douloureux. Je voudrais tant ne pas me rappeler ou encore, pouvoir retourner en arrière. Mais impossible. Ce n’est pas ainsi que la vie fonctionne. Mère le dit : ce n’est pas dans l’ordre naturel des choses. Et ce n’est pas normal que je sois encore dans le déni. C’est inquiétant, je le sais. Ceux que j’aime et qui m’aiment s’inquiètent pour moi mais ne savent plus que dire. J’ai besoin d’Arsène, ma moitié, mais ma souffrance lui fait tout autant du mal. Je ne peux pas me permettre de lui transférer ma douleur. Je ne veux pas qu’il me voit dans cet état lamentable alors que je me proclamais si forte. L’étais-je réellement ? Moi, que mon frère voyait comme un trophée, telle sa plus belle parade et arme ? Avant, j’en étais certaine. Voilà que désormais, je n’en étais plus aussi sûre. Perdre ma meilleure amie était l’épreuve de trop, moi qui avait pourtant eu une vie digne d’une princesse depuis la naissance. C’est un coup dur. Je ne parviens pas à me relever, pas correctement, en tout cas. Le professeur Dénérys Grenderwolf m’adresse la parole. « Vous allez bien, Miss Black ? » Elle aussi, est pleine d’inquiétude en ce qui me concerne. Il y avait de cela quelques semaines encore, Grenderwolf me pointait du doigt en proférant diverses remarques à mon encontre. Elève dissipée lorsque l’enseignant décidait de faire un cours théorique, le corps professoral ne me supportait que peu mais depuis la mort d’Ashara, mon mutisme était plus inquiétant qu’autre chose. Ou si je ne me taisais pas, j’entrais dans des colères noires pour peu, ce qui restait tout aussi déroutant. La question de Mrs Grenderwolf me paraît lointaine, comme inaccessible. Sa main se pose avec douceur sur mon épaule, m’obligeant à lever les yeux vers elle. « Ça va, tout va bien. » Menteuse. Eternelle menteuse. C’était faux, sauf que n’était-ce pas la réponse que chaque individu souffrant prononçait histoire de montrer que l’espoir existait encore, ou pour éviter d’autres interrogations ? Je faisais partie de cette catégorie de personnes. Peu convaincue, la plantureuse professeur de métamorphose me tourne le dos, reprenant ses explications tout en jetant des coups d’œil furtifs dans ma direction. Grenderwolf ne me croyait pas, mais je n’en avais que faire. Ce n’était pas elle qui allait changer la situation, ni me réconforter. Je ne voulais pas de son aide, à elle.

La sonnerie fut ma délivrance. Je me jette hors de la salle et sans savoir pourquoi exactement, mes yeux s’emplissent de larmes. Bordel, ça fait mal. Je n’en peux plus, d’être seule. La présence d’Ashara me manque, inévitablement. Son doux sourire, ses manières angéliques et sa beauté… son soutien incessant, aussi. Mon inséparable de cousine n’est plus et la chaleur hypocrite de mes camarades serpents ne suffit pas. S’ils étaient mes pions sur l’échiquier, je n’en voulais plus maintenant. Afin de dissimuler mes larmes, j’enfile une paire de lunettes de soleil. Mes camarades me toisent, intrigués. Il fait froid, au dehors et même dans les couloirs. Les rayons du soleil n’existent qu’ailleurs, en cette période de l’année. Ils ne comprennent pas pourquoi je me couvre ainsi. Ils ne se doutent pas que l’Energumène pleure. S’ils savaient, c’en était fini de ma réputation de dure. Ils se riraient de moi, ces ordures. « Pourquoi t’es pas morte avec elle, hein ? Dégage, Aelyriah. Va-t’en. » Je me rappelle aussi Amadeus et la haine qui animait son regard à l’infirmerie, face au lit de mort d’Ashara. Lui aussi, tenait à elle. La pauvre en était amoureuse et ainsi, n’aurait jamais pu vivre une histoire avec l’amour de sa vie. Goyle ne rejetait pas la faute sur  moi mais ne semblait ne plus supporter d’être dans la même pièce que moi. Etait-ce le fantôme d’Ashara qu’il apercevait lorsque j’entrais dans l’antre des vipères ? Probablement. Je n’y pouvais rien, si je lui ressemblais brièvement. Ce n’était pas de ma faute. Elle était mon sang, la nièce de ma mère. Et encore, de nouveau, les derniers vœux d’Ashara me hantaient. De qui parlait-elle ainsi ? D’Hadriel ou Amadeus, elle l’ignorait.

Une échappatoire, vite. J’étouffe, à l’intérieur du château. Je veux de l’air frais, une brise d’hiver et une plage. Rien de tout ça dans les parages. Juste le lac, là où le calmar géant est roi et où Benjen doit me rejoindre. Viendra-t-il ? Oui, il le faut. Lestrange a toujours été bon envers moi, il viendra à moi. Il me manque, lui aussi. Le vent souffle, tandis que mes cheveux virevoltent derrière moi. Les jambes repliées contre moi, j’observe les mouvements de l’eau. C’est beau, ça. Le silence est beauté, aussi. Cela me soulage, de ne plus me trouver dans la cohue, dans la foule. Fuir est la seule solution. Je ne veux pas affronter le regard des autres. Je ne peux pas. C’est au-dessus de mes forces. Tant que je ne me relève pas, je ne reviendrais pas. Présente physiquement, absente mentalement. Ces temps derniers, je vis davantage dans la Salle sur Demande que dans ma salle commune. Cet endroit m’oppresse, alors que j’y régnais. Le souci est que je ne veux plus de personne. Assez des yeux perçants d’Alesya, de Rohàn qui essaie de me remonter le moral en me lançant des piques. Non, ce n’est pas la solution. Il se trompe, il ne pige rien.
Un parfum m’enivre alors les sens. Celui de Benjen. Les odeurs, ça me connaît. Mon visage se tourne instantanément vers lui, avec lenteur. Il ne peut voir mes yeux souffrants, mes lunettes de soleil empêchant la chose. Je lui adresse un faible sourire, resserrant davantage mes jambes contre mon corps, comme si je cherchais à me protéger d’une substance invisible. Mes pensées se dispersent soudain à toute vitesse. Il faut que je lui dise. « C’est l’Ombre qui a fait ça. » Six mots que je prononce avec une rancœur saisissante et brutale. Je ne crois pas qu’il s’attendait à une telle réaction de ma part. Je ne sais pas à quoi il s’attendait, en réalité. « Ces salauds me l’ont retiré. » Salauds. Des fils de putes. J’insultais probablement des individus avec qui j’avais sympathisé. Des gens qui se disent être mes amis. Des élèves que je ne peux identifier. Ce n’est pas ainsi que ça fonctionne. « Pas de noms avant d’être certain. » m’a un jour dit papa. Conseil judicieux dont je profite. Nouveau frisson, nouveau cri. « ASHARA ! » Benjen avait hurlé, lui aussi. Nous étions là quand Fire Snape est tombée, impuissants. Je n’en peux plus, de ces souvenirs. Je me souviens de tout. Ma mémoire ne me fait pas défaut, et j’aimerais pourtant que ce soit l’inverse. Putain, mon cœur saigne. Une évidence qui me tue à petits feux.
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Benjen E. Lestrange
Benjen E. Lestrange
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MessageSujet: Re: (BENYRIAH) ◭ hospital for souls   (BENYRIAH) ◭ hospital for souls EmptyVen 1 Nov - 11:42


Benjen & Aelyriah - Hospital for Souls




« C’est l’Ombre qui a fait ça. »
L'Ombre.
Alesya. Rohàn. Morrigan.
Premier amour. Rival adoré. Ame-soeur.
Un concept impossible.

Cependant, la pensée, amère, se loge tout de même au fond de sa gorge, rendant sa déglutition difficile et ses paumes moites. Attrapant entre ses doigts des brins d'herbe qu'il commence méthodiquement à arracher, il y songe un instant, puis deux avant de se fustiger pour envisager pareille chose. S'ils détestent son implication dans l'Ordre, ils n'iraient tout de même pas jusque là... n'est-ce pas? Néanmoins, le doute s'étend lentement, insidieusement dans sa poitrine et lui coupe le souffle. Se penchant soudainement en avant alors qu'Aelyriah reprend «  Ces salauds me l'ont retiré. », Benjen étouffe sur ses convictions alors que ses mains viennent se plaquer contre ses yeux jusqu'à ce que le brasier veillant derrière ses paupières soit ranimé.
« Impossible, souffle-t-il mais son ton, tout son être semble manquer de conviction. Ses mains glissent sur sa peau jusqu'à ses cheveux pour tirer douloureusement sur les racines, dans une punition inconsciente pour arborer de telles incertitudes, tandis que son regard se pose sur le lac sans le voir, le menton appuyé sur ses genoux ramenés contre son torse, imitant inconsciemment la position défensive de la jeune Black. Quelques années, quelques mois plus tôt, il aurait balayé cette réflexion d'une main nonchalante, certain de l'amour que lui portaient sa famille mais aujourd'hui... Aujourd'hui Benjen ignore s'il pourrait miser sa vie sur leur loyauté. Auraient-ils pu feindre le soulagement, leur terreur à l'idée de le voir gravement blessé? Il n'a nulle doute de l'innocence de sa propre soeur qu'il a toujours lu comme un livre ouvert et qui aurait brûlé Poudlard des cachots à la plus haute tour si un mal quelconque lui était arrivé, car douter d'elle, même temporairement, est une préoccupation si étrangère qu'il ne parvient même pas à l'envisager, rejetant viscéralement cette idée infâme mais qu'en est-il de leurs cousins? Peuvent-ils vraiment faire confiance à la chair de leur chair, le sang de leur sang lorsque trop de dangereux secrets résident encore dans l'air, quand trop de manigances ont eu raison de leurs liens? Peuvent-ils vraiment faire confiance à la chair de leur chair, le sang de leur sang lorsque trop de dangereux secrets résident encore dans l'air? Benjen se doute que les trois quart de ses soupçons ne sont que la partie visible de l'iceberg qui est venu s'immiscer entre eux. Malgré cela, l'hésitation de Benjen n'aurait eu lieu d'être si ce n'était pour les paroles virulentes d'Alesya, l'enjoignant à crever avec les sang de bourbes s'il les aimait tant, bien des mois plus tôt. La voix de sa cousine bien-aimée résonnant comme le glas dans ses oreilles et Benjen, relâchant enfin ses cheveux pour croiser ses bras sur ses genoux, ravalant un soupir las au creux de son coude, il s'efforce de continuer afin d'exprimer des idées qu'il n'a pas encore osé partager avec quiconque, sentant poindre l'incompréhension dans son ton. C'est trop... brouillon. Si tu veux mon avis, même pour une attaque de soi-disant Mangemorts, ça laisse à désirer. Après tout, n'ont-ils pas pris un soin inouï de pas verser le sang pur lorsqu'une autre alternative était possible durant la seconde guerre? Et là, un attentat qui touche né-moldus, sang-mêlés et sang purs sans distinction? Ca n'a aucun sens. »
De frustration, il tire une nouvelle fois sur ses cheveux. Il a passé bien des nuits blanches, après la résurrection de ses souvenirs, à tournoyer entre ses draps, sous l'emprise de cauchemars bien trop réels, couvert de sueur, la bouche entr'ouverte sur un cri silent, le bras toujours tendu vers une main fantomatique mais même Morphée, drapé dans sa cruauté, ne lui exauce aucune grâce et chaque nuit, sa main ne se referme que sur du vide. Ashara. L'écho de son prénom pousse Benjen à enfoncer ses ongles dans la chair tendre de ses avant bras, espérant se distraire des battements sourds de son coeur. Chaque contraction est une moquerie du Destin, lui susurrant à l'oreille que c'est lui qui aurait dû tomber, lui qui marche parmi les hommes, délaissant masque après masque jusqu'à se perdre, jusqu'à ne plus pouvoir croiser son propre regard dans le miroir par peur d'y voir un étranger, lui dont la pureté n'est que sanguine.
Ashara.
Son décès ne peut rester impuni.
Que sa propre famille en soit responsable ou non, quelqu'un doit payer. Benjen compte bien s'en assurer. Jetant un coup d'oeil rapide à Aelyriah dont la moitié du visage est dissimulée derrière des lunettes sombres et n'y voyant de ce fait que son reflet, les yeux de Benjen descendent jusqu'à sa bouche pour s'y attarder, craignant la réponse que cette dernière pourrait donner à la question qu'il ne peut désormais retenir.
« Tu penses vraiment que c'est l'Ombre? »
Le jeune Lestrange a beau savoir que ce vicieux besoin de blâmer quelqu'un d'autre, quelqu'un d'autre que lui n'est qu'une vulgaire trahison à l'égard de leur amie perdue. C'est peut-être en effet l'Ombre qui a fait exploser leur Tour mais c'est son propre corps, lâche et inutile, qui, au dernier moment, ne s'est pas révélé à la hauteur. Si seulement il avait continué le Quidditch, à poursuivre son régime strict d'entrainement, peut-être, peut-être aurait-il été suffisament rapide, suffisament fort pour parvenir à attraper la main d'Ashara au lieu d'en effleurer seulement le bout des doigts avant de la voir tomber. Et s'il n'avait pu la hisser, tomber avec elle pour en partager les derniers instants, pour s'assurer qu'elle ne soit pas seule durant le moment fatidique. Mais avec des peut-être, Ashara serait toujours en vie et aucun des deux n'en porteraient le deuil comme une plaie purulente prendrait à la chair.
« Ca aurait dû être moi. », murmure-t-il, affligé d'une certitude absolue, perdu dans ses pensées, semblant oublier que ses propos, bien que faiblement utérés, pourraient être entendus tout de même pour qui tendrait l'oreille.
Il n'est pas sans ignorer que cela serait égoiste de sa part, égoiste de vouloir échanger sa place lorsque lui aussi tout le retient à la vie, mais il n'est pas si aveuglé par la douleur pour ignorer que les nuits les plus calmes sont celles où c'est lui qui chute. En dépit de tous les enseignements qu'il a reçu depuis sa plus tendre enfance, personne ne lui a jamais appris comment laisser les morts reposer en paix et Benjen, assis à côté du rappel d'une énième déception, porte ses mains à son cou pour délier sa cravate, ayant soudainement l'impression d'être enterré vif.



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Siobhàn R. Finnigan
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MessageSujet: Re: (BENYRIAH) ◭ hospital for souls   (BENYRIAH) ◭ hospital for souls EmptyVen 1 Nov - 21:09

Cela avait-il de l’importance, de savoir quels étaient les auteurs de l’explosion de la tour des Serdaigle ? Non, je ne crois pas. Ashara est morte, c’est un fait indéniable. Les preuves sont indéniables. Son visage serein quand son cœur cessa de battre, son teint pâle et sans vie. Ma meilleure amie est morte, je dois me résoudre. Et pourtant, son fantôme est là. Où je m’assois, lorsque je sonde la Grande Salle de mes yeux azurs, quand je m’aperçois que la place à côté de moi est vide en cours de métamorphose. C’est fini pour elle. C’en est aussi terminé, du duo infernal Black et Selwyn. « Pour toujours. » avait-elle dit lorsqu’elle m’avait offert un médaillon où nos initiales y étaient inscrites, le jour de mon quinzième anniversaire. Tu parles… tu n’es même plus de ce monde. Réflexions intérieures amères, tandis que Benjen se met alors à déchirer des brins d’herbes, comme pour relâcher une pression trop contenue. « Impossible. » souffle-t-il. Qu’est-ce que t’insinues, Benjy ? J’suis paranoïaque ? Si ce n’est pas l’Ombre, prouves-moi le contraire. Dis-moi que ce ne sont pas eux, montres-moi le chemin de la vérité. Ouais, parce que ça n’risque pas d’être l’Ordre, hein. Ne restes pas dans le déni, Lestrange. Peut-être as-tu peur parce que ta très chère sœur doit y être, de ces canailles. Pas si innocente que ça, la p’tite Morrigan. Encore moins Alesya. Si ce n’est pas eux, cela doit être quelque chose qui s’en rapproche. J’ai mal mais je n’suis pas encore folle. « C’est trop… brouillon. Si tu veux mon avis, même pour une attaque de soi-disant Mangemorts, ça laisse à désirer. Après tout, n’ont-ils pas pris un soin inouï de ne pas verser le sang pur lorsqu’une autre alternative était possible durant la Seconde guerre ? Et là, un attentat qui touche nés-Moldus, sangs-mêlés et sangs-purs sans distinction ? Ça n’a aucun sens. » Les idées de Lestrange tiennent la route. Parfaitement plausible. Mais le fait est que personne mis à part l’Ombre ne risquait d’avoir cette idée si funeste. Sous entends-tu que ce sont des personnes extérieures à l’école qui ont commis ce crime ? J’ai du mal à y croire. Cela me paraîtrait si étrange… inquiétant. Cela signifierait que le soulèvement n’existe pas seulement au sein de Poudlard. Qu’on n’est ni en sécurité à l’intérieur, ni à l’extérieur. Alors qu’est-ce qu’on fout dans ce bas monde, hein ? Sommes-nous conditionnés à crever sans pouvoir un jour s’être sentis à l’abri quelque part ? Putain de vie. Tu m’donnes envie d’une clope, Lestrange. D’une main légèrement tremblante, j’allume une cigarette, le portant à mes lèvres et inspirant une longue bouffée. Cette belle nicotine me détendra un peu, parce que tu sais, j’ai la furieuse envie de défoncer tout ce qu’il y a sur mon passage. « Tu penses vraiment que c’est l’Ombre ? » Bordel, Benjy. Réveilles-toi, bon sang. Ce n’est pas la Mère Theresa, ni mon elfe de maison. Et là, je ne peux l’empêcher de le toiser. Le sang me monte doucement au cerveau, mais je me contrôle. Il est mon ami. J’n’peux pas me fâcher comme ça. Il ne le mérite pas.  

« Ça aurait dû être moi. » J’hausse brutalement un sourcil. Que dit-il ? Quel con. Je n’aime pas ça, bordel. Je ne veux pas qu’il culpabilise. Benjy, je sais que t’aurais tenté le tout pour la sauver mais t’as pas pu. Qu’est-ce que t’y pouvais ? L’évidence était sous nos yeux, Ashara a chuté. Choc brutal, impossible de la faire revenir à la vie. Ne me dis pas que tu voulais y passer. On aspire tous à vivre, Lestrange. Tu m’énerves, définitivement. Je l’attrape par le col, le rapprochant de moi. Je retire mes fichues lunettes, lui saisissant ensuite le visage et le contraignant à me regarder. Mes yeux sont quelque peu rougis par les larmes, mais qu’importe. Qu’il mate ça, j’en ai cure. « Parce que tu crois que ça nous aurait fait un bien fou de te perdre ? Pauvre idiot. » Je le relâche, le regard sans doute assassin. Benjy compte aussi. Ce n’est pas Ashara, mais il est bien un des seuls amis masculins que j’ai… sur qui je peux m’épauler même si on a passé une bonne moitié de nos années scolaires à se friter pour des riens. « Ne répètes plus jamais ça. » Jamais, t’as entendu ? Je ne supporterais pas de perdre quelqu’un d’autre, que ce soit toi ou Arsène, ou Joy. Maintenant que j’ai goûté à la saveur amère de la perte d’un être cher, je n’en ai plus envie. Trop douloureux. « Je suis sûre que c’est eux, ou peut-être ont-ils des contacts extérieurs. Ça en revient à la même chose, Lestrange. » Je crache ces mots avec haine, si bien que je me demande comment ai-je pu un jour émettre l’idée de rejoindre ce groupuscule. Parce qu’on m’y incitait et que je m’y refusais toujours, peser le pour et le contre. Désormais, je sais. Ce sont des assassins, des fils de catins. Je ne suis plus de cette crasse. Si j’y aurai été, la mort d’Ashara serait sur ma conscience et je ne m’en sortirais guère… déjà que je ne m’en sors pas. Je me sens affaiblie par le poids de la souffrance, ça m’oppresse. De nouveau, les larmes me montent aux yeux. J’essaie de dissimuler la chose, fixant le sol. « Demandes à Rohàn et Alesya si tu ne me crois pas, ils te fourniront les éclaircissements nécessaires. » Ma voix claque, tel un fouet mordant. Je m’en veux, soudainement. Ce n’était peut-être pas la chose à dire. Quelle impulsivité, mon dieu. J’ai un diablotin en moi, c’est décisif. Benjen n’est pas comme eux, je le sais, au fond. Il est bien meilleur que moi. Si j’avais le bonheur entre les mains, c’est à lui que je le tendrais, très certainement. Je reviens alors sur mes pas. « Je… Ecoutes, ce n’est  pas ce que j’ai voulu dire, Benjy. » Sincèrement. Je ne suis pas là pour lui faire du mal, je suis là pour… je ne sais même pas. Parce que j’ai besoin de quelqu’un. « Mais ne te voiles pas la face. Ces temps sont révolus, il faut voir la vérité en face. »
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Benjen E. Lestrange
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MessageSujet: Re: (BENYRIAH) ◭ hospital for souls   (BENYRIAH) ◭ hospital for souls EmptyDim 19 Jan - 13:54

Il ne remarque pas la colère qui gronde lentement mais sûrement dans les yeux de sa cousine, alors quand elle éclate, il est pris au dépourvu et le choc se lit clairement sur son visage parce qu'il culpabilise, bien sûr qu'il culpabilise, la culpabilité est ancrée si profondément dans sa chair qu'il ne sait pas comment fonctionner autrement, lui qui a toujours été trop ou pas assez.
Elle l'attrape par le col et il déglutit difficilement en voyant enfin ses yeux, des yeux rougis où nul blame ne figure. Il voudrait fermer les yeux, la repousser, lui demander d'arrêter de le regarder comme ça, d'arrêter de le regarder comme si sa vie était importante, comme si elle avait un sens, comme s'il n'étouffait pas depuis la naissance. Il voudrait lui dire qu'il ne vit pas, qu'il survit, qu'il n'est qu'un parasite au fond et que s'il ne s'éloigne pas, il entraînera tout le monde dans sa chute, en bon petit égoïste qu'il est.
« Parce que tu crois que ça nous aurait fait un bien fou de te perdre ? Pauvre idiot. Ne répètes plus jamais ça. »
Elle le relâche mais il n'ose s'éloigner ou détourner le regard, de peur de s'attirer encore ses foudres. Les femmes de leur famille sont terrifiantes et Aelyriah en cet instant n'y fait pas exception. Il se mord la lèvre avant d'hocher la tête, une fois, deux fois, petite marionette dont les fils ont été coupés durant l'explosion et qui se doit de réapprendre à vivre dans un monde assombri. « Okay. » Les ténèbres sont pourtant toujours bel et bien là, dans ses pensées, dans ses veines mais il n'en pipera mot si tel est son souhait. Il aurait dû faire attention et ne pas s'oublier, pas avec elle. Et puis elle parle de nouveau et le coeur de Benjen se tord dans sa poitrine alors il y porte sa main pour frotter la paume par dessus sa chemise, espérant diminuer la douleur, le coup porté.

« Je suis sûre que c’est eux, ou peut-être ont-ils des contacts extérieurs. Ça en revient à la même chose, Lestrange. »
Lestrange. Le discours haineux ne le choque en aucun cas, pas venant d'une Black en tout cas mais l'appellation en elle-même semble les renvoyer au point de départ et Benjen ne peut que contempler le gouffre qui semble naître entre eux. Il a beau ne pas être dans l'Ombre, il est et sera toujours un Lestrange, l'un d'eux et le voilà rejeté dans le même sac, encore une fois, malgré ses tentatives apparentes pour se démarquer d'un nom gorgé de sang. Un rappel que montrer patte blanche, parfois ne suffit pas. La peine qui se lit clairement dans ses yeux clairs se fait plus vive, plus acérée lorsqu'il remarque les larmes gagnant ses yeux. Oh, Aelyriah, si fière, elle tente de s'en cacher mais il en a bien vu l'éclat alors par respect, il ne les mentionne pas. Il se contente de se rapprocher d'elle, frôlant sa main de la sienne. Tout geste de réconfort déguisé qu'il souhaiterait effectuer meurt lorsqu'elle mentionne ses cousins favoris. Sa main se rétracte, comme frappée et il la pose sur sa propre cuisse alors qu'elle tente de faire machine arrière mais il est déjà trop tard et les accusations sont déjà dans l'air, les suffoquant tous deux.

Quand elle parle enfin de vérité, il ne peut retenir un ricanement. Le son sonne faux dans sa bouche, trop amer et vite coupé. Un sourire en coin, mauvais, gagne ses lèvres. Elle l'a blessé et les murs sont de nouveau si haut qu'il faudrait une catapulte pour les franchir. La vérité. Qu'est-ce qu'elle en sait, elle, qui n'a osé prendre parti? Le respect qu'il a pour elle, semble soudainement s'effilocher entre ses doigts et il ne fait rien pour le retenir. Son affection pour la jeune femme est incomparable à l'amour qu'il éprouve pour sa famille (malgré les doutes, malgré les non-dits qui les dévorent) et elle vient tout juste de tracer les traits dans la terre, les plaçant chacun dans des camps différents.
« La vérité, hein. La vérité c'est qu'on a besoin tous les deux de trouver un coupable, on a tous deux besoin que quelqu'un paie pour le sang versé. La vérité, c'est qu'en ce moment, on est tous les deux aveuglés par ce besoin maladif. On va l'appeler Justice, on va la parer des plus beaux atours mais elle ne sera que Vengeance déguisée. »
Etaler ses cartes sur la table ne veut pas pour autant dire qu'il ne désire toujours pas une vengeance sanguinaire, évidemment que non mais peut-être, peut-être que cela réveillera sa cousine éloignée. Dardant des yeux désormais froids sur elle, il ajoute, un tantinet mesquin dans la délivrance.
« Cherche tes bouc émissaires ailleurs mais merci de m'avoir rappelé quel sang coulait dans mes veines. »
Il a beau être Ordre et eux Ombre, lorsque les choses dégénéreront, il ne saurait être ailleurs qu'à leur côté. Les déserter paraît en ce si beau jour, une chose impensable, une ignominie. Sa loyauté le perdra peut-être, à l'avenir, mais aujourd'hui, aujourd'hui, c'est tout ce qui lui reste, alors sa voix est devenue plus ferme, plus orageuse, menaçant un chiasme inéluctable si elle continue à blâmer les siens.

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