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 GALADRISTAM ∞ i had to find you tell you i need you

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GALADRISTAM ∞ i had to find you tell you i need you 1404036046-rang-membre
Mara Weasley
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Statut : A LOVER? MAYBE. SOMETHING TENDER, ANYWAY. BUT TENDER LIKE A BRUISE; benjen lestrange.
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MessageSujet: GALADRISTAM ∞ i had to find you tell you i need you   GALADRISTAM ∞ i had to find you tell you i need you EmptyMer 9 Oct - 21:56

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And if I only could, I'd make a deal with god, And I'd get him to swap our places, Be running up that road, Be running up that hill, Be running up that building If I only could.


Galadriel se maudit en silence tandis qu’elle courait dans l’obscurité. Elle ne parvenait pas à chasser cette impression désagréable que le destin s’acharnait sur eux. Sur lui. Elle n’y voyait pas à deux pas, dans l’infâme tohu-bohu des cours s’emmêlant et se confondant dans le capharnaüm provoqué par l’explosion. Comment avaient-ils pu être assez stupides pour ne pas soupçonner que l’Ombre puisse mettre de nouveaux plans en action, bien plus dangereux qu’un simple message de mauvais goût gravé dans l’herbe du parc. Un voile de poussière flottait à quelques centimètres du sol, s’enroulant autour de ses jambes et répandant dans les couloirs une odeur souffreteuse. Joy, pourtant, ne sentit pas l’air lourd et étouffant, ni la fraicheur la submerger, car l’air glacé s’appliquait à pénétrer ses pores un par un, avec grâce et subtilité. Elle frissonna, incapable de dire si elle tremblait de froid ou de peur. Non, de terreur. Les gravas s’accumulaient dans la tour de Serdaigle. Elle courait, les jambes aiguisées par un mauvais pressentiment qui lui interdisait de ralentir le rythme ; ses sens alertes phagocytaient jusqu’aux cris environnant, devenant une complainte insupportable, aussi abominable que les cris de ces Banshees dont le seul son promettait de répandre mort et désolation. Deux mètres plus loin, des murmures lui parvinrent. Elle s’arrêta et se retourna. Le vent s’était levé : ce n’était que les murmures presque calmes faisant bruisser les feuilles des arbres au dehors. Un coup d’œil éclair vers l’extérieur et elle songe avec ironie que, dans le parc, tout était encore paisible lorsque la tour des Serdaigle a pris des allures de fin du monde. La meilleure chose à faire était encore de s’occuper l’esprit pour ne pas céder à la panique. Elle laissa ses jambes la guider tandis qu’elle pensait déjà quoi faire lorsqu’elle retrouverait son frère. Tristam. Ses boucles sombres tombant derrière ses oreilles… Il avait les traits tendres de leur père, le sourire réservé et le regard aussi bienveillant que clair. Et puis, encore quelques vestiges de son attaque ; une pommette dont l’hématome avait doucement jauni, une arcade sourcilière qui s’en remettait à peine, une lèvre encore fendue. Elle s’était toujours montrée excessivement protectrice avec lui ; peut-être même un brin étouffante, mais jamais elle n’aurait penser que l’état de son frère pourrait un jour autant virer à l’obsession. La peur que toute cette histoire d’explosion, d’acte terroriste, tourne au drame la saisit. En tant que jumeau, Tristam était une part intégrante de son être. La moitié d’un tout. Son tout à elle. C’était la meilleure part d’elle-même, celle qu’elle voulait à tout prix préserver, quoiqu’il puisse lui en coûter. C’était aussi, sans doute, celui qui causerait sa perte ; à force de le faire passer avant tout le reste. Rien ni personne ne saurait jamais trouver la moitié de son importance à ses yeux. Tristam était plus qu’un frère, et même un jumeau. Il était son âme sœur.

Soudain, elle sentit une présence. Entendit quelqu’un toussoter. Elle inspecta les alentours, cherchant des yeux quelque étudiant mal en point, courageux venu prêter secours, ou même un enseignant déterminé à sauver chacun de ses élèves. Mais le coin était désert. La salle commune en ruines. « Qui est là ? » Elle opéra un rapide tour sur elle-même ; était-ce le silence succédant à l’explosion qui la rendait si nerveuse ? Non, c’était bien plus que cela. C’était la peur viscérale ; et l’étrange et sordide impression que ce lien si exceptionnel entre jumeaux s’était brisé. Longtemps, on s’était étonné de constater qu’ils devinaient les moindres pensées de l’autre ; on l’avait davantage regardée d’un air ahuri lorsque, son frère absent, elle en venait à se raidir brusquement sur sa chaise, soufflant d’un air paniqué qu’il fallait le rejoindre, qu’il n’allait pas bien. Ses intuitions n’avaient jamais failli. Sauf que, présentement, elle n’en avait aucune. Juste cet horrible pressentiment qu’elle serait foutue, sans lui. « Tristam ? », appela-t-elle d’un air presque suppliant.

Les toussotements se firent plus insistants. Elle intercepta comme un mouvement à sa gauche tandis que quelques débris d’une colonne se morcelaient et roulaient doucement sur le sol. Enfin, elle aperçut un bras dépasser des décombres. Elle se jeta pratiquement au sol, s’écorchant les genoux au passage. « Tristam ! » Elle ressemblait à un animal blessé, hurlant à l’agonie. Chaque fois, les coups les plus durs à encaisser étaient ceux portés à son frère. Ses mains tentaient de déblayer le plus rapidement possible les ruines, derniers vestiges de la tour de Serdaigle. Les cris retentissaient encore à travers le septième étage mais elle y était totalement imperméable. Dans l’horreur du moment, dans cet instant où la panique l’aura totalement submergée, elle ne pouvait pas même être persuadée qu’il s’agissait bien de son jumeau ; peut-être s’évertuait-elle à sauver quelqu’un d’autre lorsque son frère agonisait plus loin. « Tristam, réponds-moi, bordel de merde ! » Son hurlement sembla couvrir tout le brouhaha ambiant qui régnait depuis de longues et interminables minutes. Elle n’avait pas l’habitude d’être aussi vulgaire ; mais là, son angoisse était telle qu’elle éprouvait simplement le besoin viscéral d’entendre sa voix. Son timbre chaud et calme. Serein, toujours, lorsqu’elle était tout feu tout flamme et criait plus qu’elle ne parlait. Qu’on lui rende son frère. Qu’on prenne sa jambe, son bras, même son cœur ; mais que son frère soit sauf.

Ses ongles étaient terreux, ses doigts recouverts de son propre sang, à force de vouloir creuser et se débarrasser des plus gros débris. Elle ne cessait pourtant pas un seul instant ; ne perdait pas même une seconde dans un gémissement plaintif quand bien même la douleur aurait été atroce. Les larmes ne striaient pas encore ses joues ; l’inquiétude était sans doute trop forte pour qu’elle puisse d’ores et déjà céder au désespoir. Son cœur battait un rythme anormalement rapide ; ses palpitations frôlaient l’indécence. L’adrénaline se profilait douloureusement dans ses veines. Elle n’était plus qu’un tourbillon d’anxiété, un orage de cris et un ouragan déchainé. Elle parvint à dégager jusqu’à l’épaule du corps ; celui-ci bougeait encore. Elle n’en éprouva aucune satisfaction, exceptionnellement égoïste, voulant avant tout s’assurer qu’il s’agissait bel et bien de celui qu’elle s’évertuait à préserver du monde entier. « Tristam, putain, réponds-moi. », gémit-elle douloureusement, tandis qu’elle tirait sur le bras, comme pour l’aider à sortir des décombres sans perdre davantage de temps. Elle avait pensé être parvenue au summum de sa haine envers l’Ombre. Elle avait tout faux ; elle ne se contenterait plus de leur péter les dents, à ces petits cons ; elle irait carrément les annihiler.
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MessageSujet: Re: GALADRISTAM ∞ i had to find you tell you i need you   GALADRISTAM ∞ i had to find you tell you i need you EmptyMar 4 Fév - 21:00

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Car voici, le jour vient, Ardent comme une fournaise
Réalité ou cauchemar... Ton esprit ne peut choisir. Ce qui se passe devant tes yeux, tu ne peux l'accepter. L'apocalypse s'est invitée dans la salle commune des Serdaigle. Tout n'est plus que cris, chaleur, poussière... tout s'effondre. Tes marques disparaissent, tes repères s'effacent sous l'hécatombe. Tes camarades s'effondrent, ensevelis sous les poutres, les lourds rideaux transformés en torche, les décombres...
Tu devrais bouger, tenter de sauver ta vie, mais tu ne fais rien. Tu sembles fasciné — fascination morbide—devant ce qu'il se passe. Cela ne te ressemble guère pourtant, preux chevalier à porter secours devant n'importe quel danger. Mais tu es lasse. Fatigué d'avoir dû jouer un rôle jusqu'à aujourd'hui. La mort te semble être une porte de sortie si tentante. Une amie secourable. Tu ne serais alors plus torturé, tu n'aurais plus à cacher ta fatigue, tes problèmes qui résultent de ton attaque à Noël dernier. Tu ne serais plus contraint de fuir comme la peste ta jumelle, prétexter des excuses pour ne pas à devoir lui parler alors que tu ne désires qu'une chose, retrouver cette complicité perdue. Tu sais qu'elle te serait nocive, éphémère, car une fois rassurée, Galadriel te brisera une nouvelle fois le cœur. Tu ne pourrais dès lors plus jouer cette mascarade. Pourtant, cela te crève le cœur, t'empêche de respirer, de vivre. Tu te sens perdu, à moitié mort, car elle est ce qui compte le plus à tes yeux, mais femme cruelle, celle-ci s'en moque—jusqu'à maintenant du moins—. Tu as manqué ta dernière heure, mais cela lui a fait prendre conscience à quel point tu lui es vital -trop tard cependant- car elle tente à présent de mener une croisade pour découvrir qui fut derrière l'attaque.
Mais voici que maintenant, les trompettes de la mort résonnent. La délivrance approche. Tu ne peux t'empêcher d' imaginer la souffrance que cela provoquerait, mais tu t'en moques. Tu avances pas à pas, ressentant les vagues de ce souffle chaud qui te lèchent le visage, ce tremblement sous tes pieds qui se prennent malencontreusement dans ce qui semble être un vestige d'une table basse... Peu importe, car à présent tu reprends tes esprits et l'envie de mettre fin à tes jours disparaît. Tes pas te portent vers la sortie sans pour autant l'atteindre. Quelque chose te tombe sur crâne... Un craquement sinistre résonne...

Les ténèbres t'ont une nouvelle fois encerclé, amenant avec elle cette sensation désormais familière. Oppression, emprisonnement. Tu entends au loin une voix qui te semble coutumière, une voix où se mêlent peur et énervement. Tu voudrais bien répondre, mais quelque chose t'en empêche. Tu tentes alors un geste, mais tu ressens une douleur vive dans ta poitrine. Patient, tu n'as pas d'autre choix que d'attendre qu'elle disparaisse, te focalisant sur ces paroles qui te parviennent étouffées. Ton palpitant sursaute... Nul doute qu'il a enfin reconnu ta moitié. Tu perçois son hurlement, son angoisse. Ses mots aussi choquants soient-ils, montrent à quel point tu lui es important. Tu l'entends s’acharner non loin de toi, semble-t-il, ton bras parvient à faire rouler quelques pierres, tes doigts sont libres de s'agiter pour attirer son attention. Un soulagement t'envahit lorsque tu te rends compte qu'elle s'acharne à creuser près de toi pour arriver enfin à dégager ton épaule tout en gémissant ton nom avec douleur.« Pas la peine de crier, Galadriel », souffles-tu d'une voix rauque. Il n'en faut pas plus pour qu'elle redouble d'ardeur et te faire enfin retrouver l'air libre.

Devant un tel acharnement, tu ne peux qu'esquisser un sourire, celui-ci ressemblant plus à une grimace, mais c'est l'intention qui compte. Tu serais même prêt à plaisanter afin de faire disparaître cette douleur que tu lis dans ses yeux. Mais la douleur te ramène à la réalité alors qu'elle t'aide à te mettre sur pied. Il semblerait la chance soit de ton côté et que tu aies récolté quelques côtes cassées. Cela aurait pu être pire...Mais tu n'as pas trop le temps de t'appesantir sur ton sort car interdit tu contemples le spectacle devant toi avant de te décider à avancer.
FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.

Spoiler:
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Mara Weasley
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MessageSujet: Re: GALADRISTAM ∞ i had to find you tell you i need you   GALADRISTAM ∞ i had to find you tell you i need you EmptyLun 10 Mar - 10:46

Les cris se muent en gémissements, puis peu à peu, s’éteignent. Tu te figes au-dessus des décombres, des gravats dans les mains. Le silence envahit la tour, comme une vague d’eau froide sur un incendie, un baume bienfaisant sur une blessure à vif. Tu n’oses plus respirer, de peur de rompre cet équilibre, cette paix qui règne depuis qu’on a cessé de hurler. Tu baisses les yeux et tu contemples avec fascination l’ondulation des doigts qui s’extirpent des ruines, comme pour appeler au secours. Ton esprit est soudainement vide, submergé par un soulagement profond teinté d’amertume. C’est néanmoins de courte durée, car ensuite vient une angoisse sourde, qui te noue la gorge, à tel point que tu sens comme une main de fer presser sur ta gorge, écraser ton larynx. Tu te mets à trembler, et laisses tout tomber par terre, sans te soucier des pierres qui roulent sur le sol dans un fracas sinistre, pour te précipiter sur cette main tendue, accrochant ces doigts avec une force insoupçonnée, force du désespoir, avant de t’atteler furieusement à enfin le sortir de cet enfer. « Pas la peine de crier, Galadriel. Parce que tu voudrais que je reste calme, peut-être ? » Ta voix grimpe un peu dans les aigus, tu manques de hurler toute ton angoisse, de gueuler la peur dégueulasse qui t’étreint jusqu’à t’étouffer. En croisant son regard, tes narines sont à nouveau agressées par l’odeur d’hémoglobine et de fin du monde, provoquant la révolte de ton estomac, qui se contracte, à la fois dégoût et douleur de le voir ainsi. Tristam offre un spectacle pitoyable. Tenant difficilement debout, il tente d’esquisser un sourire, même s’il n’est pas dépourvu de maladresse, comme si la grimace parvient plus facilement à des lèvres serrées par la douleur. Toi, tu t’agites nerveusement, le scannant rapidement de tes yeux troubles, comme pour détecter une quelconque blessure grave. T’as un marteau-piqueur qui cogne dans ta tête et le cœur qui valse, une envie de vomir qui te saisit. Les cheveux auburn de Tristam tombent sur son visage blême comme un suaire sans mouvement, alourdis par la sueur. Ses yeux sont à demi-clos, ses lèvres encore tordues dans une expression de supplicié. Tu passes ton bras sous le sien, le forçant à prendre appui sur toi, et soupires légèrement, la pression sur ton cœur s’affaiblissant. Il est vivant. Pourtant, t’as l’impression que le corps, jadis robuste, de ta moitié est à présent réduit à un tas d’os saillants sous la surface trop fine de son épiderme glacé. En le regardant à la dérobée, tu te surprends même à te demander ‘il pourra jamais remarcher un jour. Ou ne serait-ce que revivre à peu près normalement. Il paraît détruit. Dans ta tête, tout s’embrouille ; et tes espoirs s’écroulent.

T’as les lèvres qui tremblent, et un nouveau brouhaha indicible au battement qui s’emballe, dans ta poitrine. Boom, boom, boom. Il est vivant. Mais il a l’air si fragile, tout à coup. Tu te dis que si tu viens à le lâcher, il s’écroulera sur le sol, inerte. Boom, boom, boom. Il est vivant. Mais une odeur de mort plane dans l’air et puis, soudain, tu te sens comme happée par les gémissements plaintifs, les mots souffreteux, les cris agressifs, les maux douloureux. La fin du monde s’est invitée là, jusque dans l’enceinte de Poudlard, alors qu’on vous a juré que l’école était l’ultime rempart entre vous et le danger. Pourtant, la Faucheuse semble danser au-dessus de vos têtes, se repaissant des cadavres qui, lentement, s’amoncèlent. Qu’espères-tu, Joy ? T’as sauvé Tristam, bien. Quelle héroïque égoïste tu fais. T’as sauvé ton frère, mais tous ces autres, là, tout autour de vous, tu ne comptes pas les aider, hein ? De toute manière, t’as jamais pensé qu’à lui ; ça n’a jamais été que Tristam. Lorsque la première détonation a éclaté, quand on s’est pressé et que t’as entendu gueuler que c’était la tour de Serdaigle qui s’effondrait, c’est la seule pensée cohérente qui s’est formée dans ton esprit terrifié. Tristam. Pourtant, t’en connais d’autres, des bleus et bronzes, certains sont même tes amis, mais là, alors que l’apocalypse toque aux grandes portes du château, tu ne te soucies que de ton frère. S’il devait lui arriver quelque chose, tu le sais, jamais tu ne t’en remettrais. Tu te demandes brutalement si autre chose que ces vagissements de torturés, inarticulés et tellement insupportables que le besoin de sortir s’en fait viscéral, résonnera un jour dans le silence studieux de la salle commune des Serdaigle ; ou si, toujours les échos meurtris déchireront le calme et retentiront inlassablement, tant et si bien qu’à force de l’entendre, l’on croira devenir fou, le son résonnant à l’infini dans les têtes. Tu ne t’es jamais préparée à affronter ça. À voir s’effondrer l’image de sécurité que tu avais de l’école. La brillante forteresse de votre innocence, vous protégeant le temps de votre enfance. Réduite à un bout de ruines fumantes et bruyantes. Non, toi, tu t’étais davantage préparée aux attaques de front, tu connaissais la colère des gosses de Mangemorts mais jamais tu n’aurais songé qu’ils puissent faire preuve d’autant de lâcheté. Et puis, t’as beau chercher, tu ne comprends pas pourquoi. Pourquoi Serdaigle ? Lorsque l’emblème de l’Ombre ressemble à s’y méprendre au blason de Serpentard, c’est Gryffondor qui symbolise le plus adéquatement l’Ordre. D’autant plus que, l’un comme l’autre, vous vivez dans les tours, élevés par votre force, votre courage et votre fierté ; il aurait suffit que vos assaillants orientent leurs baguettes vers les lions, et le résultat aurait été le même ; seules les victimes auraient différé. Pourquoi Serdaigle ? Pourquoi Tristam ? T’enrages et tu accélères le pas, suffoquant dans ta colère muette et t’étouffant dans ton envie irrépressible d’aller toquer à la porte des cachots pour dire à tous ces petits cons le fond de ta pensée.

Vous parvenez, cahin-caha, à vous extirper de la tour mais dans ta tête, il y a toujours leurs cris qui résonnent, il y a toujours la Faucheuse, spectre terrible, qui danse sous tes paupières, comme une menace flottant continuellement au-dessus de la tête de Tristam. Enfant, on t’a si souvent rabâchée les oreilles pour que tu cesse de l’entraîner dans l’un de tes jeux dangereux et puérils que, tout d’un coup, ça te frappe. Il est tellement fragile. T’en chialerais presque, en te rendant compte qu’avec son cœur, il risque la mort à chaque choc et toi, tu frôles la fin à chaque fois. Tu tousses dans ta manche, lâchant quelques instants ton frère, te laissant glisser quelques secondes contre le mur, t’y adossant comme si tu avais besoin d’être brusquement soutenue. Tu crispes tes poings à l’extrême, et t’as les jointures qui blanchissent à vue d’œil, le sang séché sous tes ongles qui vient se mêler aux quelques perles écarlates qui naissent dans la paume de ta main alors que, brusquement, ton poing s’abat contre le mur derrière toi, violemment. T’as un long gémissement plaintif, animal blessé, touché, à moitié tué. Tu tousses encore une fois, manquant de t’étouffer et puis serrant les dents jusqu’à te les briser, prête à te décrocher la mâchoire alors que, les yeux fermés, tu t’astreins au calme, t’interdisant la moindre larme tant que tu n’auras pas escorté ton frère jusqu’à l’infirmerie. T’as une douleur atroce qui, des jointures de ton poing, monte jusqu’à ton crâne, court-circuite les quelques rares câbles qui étaient encore fonctionnels.

Brusquement, t’ouvres les yeux. Autour de vous, c’est l’apocalypse, t’en es sûre. Encore une fois, ta gorge sèche, tu ne peux t’empêcher de tousser, tentant de retenir ton souffle dans ta main alors que ta poitrine convulse quelques secondes avant que tu ne puisses te reprendre. À nouveau, tu passes ton bras sous celui de Tristam et t’avances, clopin-clopant. « Direction, l’infirmerie. » murmures-tu, à bout de souffle, quoique tentant de hisser sur ton visage un sourire que tu veux rassurant et confiant, comme pour éviter de lui montrer que tout ça t’affecte beaucoup trop pour que tu puisses espérer trouver le sommeil ces prochaines nuits. Et, brutal, le dégoût de toi-même qui nait et grandit, lentement, grossit, sûrement, jusqu’à te révulser à l’idée d’abandonner des camarades en galère. Un petit regard que tu veux discret par-dessus vos épaules, ta bouche qui lentement se tord en un pli amer et dépité et, silencieusement, tu promets que lorsque t’auras amené ton jumeau dans un endroit où il pourra être en sécurité, alors, tu retourneras prêter main forte et t’agiter nerveusement avec tes camarades de l’Ordre. Lentement, ta poigne se resserre autour de ton frère.

Et tu le jures, après ça, t’iras régler quelques comptes. Et si pour ça, faudra ôter à l’infirmière quelques jours de congés bien mérités, eh bien, tant pis si c’est le prix à payer. Parce que eux, ils risquent de morfler.
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