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 Ce sourire qui pue l'échec. (pv)

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MessageSujet: Ce sourire qui pue l'échec. (pv)   Ce sourire qui pue l'échec. (pv) EmptyDim 18 Aoû - 3:37



Ce sourire qui pue l'échec.

___15 juillet 2021 _______- Nyle&Moony

Ce jour-là, il faisait silence. Assise dans le fond de la voiture, juste à côté de son père, elle pensait, imaginait un ailleurs, un meilleur. C’était possible, ça ? Un monde sans rien, un monde sans douleur, un monde sans misère aussi ? Un monde où enfin, on l’aimerait ? Non. Ce n’était plus du domaine du vivant, mais de celui du miracle. Elle ferma les yeux, dans le silence religieux de celle qui ne se réjouit pas, non, mais de celle qui se résigne à ce que l’on a préparé pour elle. Que ce soit la mort, ou ce qui y ressemble.

Elle le connaissait à peine, seulement de vue. Même année, même maison, mais il était aussi éloigné d’elle qu’elle l’était des autres. Deux solitaires que l’on allait essayer de réunir, comme si ça allait marcher. Tu te marieras avec un garçon qui t’aime, avait juré Clyde, mais de toute évidence, même la plus simple des promesses était difficile à tenir pour lui. Sans doute qu’il avait déjà oublié. La mémoire courte, comme la patience. Elle posa son regard sur lui, découpa son profil de tueur. Elle se demandait encore comment il avait évité la prison. Clyde Milton était pourtant le pire de tous. Elle le savait. Elle pouvait sentir à son regard que ses mains étaient tâchées de sang. Il était sale. Odieusement creux, aussi. Un homme vide, se remplissant chaque jour avec du vieux whiskey. C’était peut-être ça le lien avec l’Irlande.

« Est-ce que... est-ce que je vais devoir habiter chez eux ? »
« Non, non. » marmonna tout bas Clyde : « Ce n’est qu’un échange de bague. C’est des fiançailles, Moony. Une promesse de mariage... rien de très.. mh, important, on va dire. »

La jeune fille hocha la tête d’un air entendu, malgré tout quelque chose la troublait. Comment pouvait-il en être arriver là ? Elle allait avoir dix-sept belles années, et déjà l’année prochaine la fleur de son innocence allait être arrachée par un grand brusque sans amour. Elle allait flétrir, comme toutes ces fleurs qui ont été cueilli par des mains sans douceur. Oh, ça aurait pu être pire. A l’inverse, elle aurait pu être marier à un bien vieux, en second mariage, qui lui aurait été doux et attentionné, mais souvent dans ses draps. Nyle Midnight n’avait pas la même réputation que son père, mais malgré tout il y avait cette appréhension profonde, car c’était bien aujourd’hui qu’on allait les présenter. Si on les présentait, et qu’on échangeait les bagues de fiançailles, celles sans pierres, sans rien, pour la promesse, alors il faudrait se résigner à l’évidence : l’année prochaine, elle ne serait plus Moonlight Milton, mais Moonlight Midnight.
Une ânerie encore, à coup sûr...

Et elle finirait comme toutes ses potiches de sang-pur, enceinte jusqu’au bord des yeux, ennuyée d’une vie sans fond, sans fioriture. Des bals ici et là viendront maquiller le trait monotone d’un quotidien sans fausse note. Alors voilà, ils vivront ainsi, dans le cocon aseptisé d’un amour sans vague, d’un amour qui n’existe pas, mais bien mimé, peut-être qu’il ferait naître de petits bourgeons de joie. C’est eux qu’elle aimera le plus, plus qu’elle n’aimera sa propre vie.
Elle baissa ses yeux, et sa bouche avait le goût de l’enterrement. On allait la libérer d’une cage pour la jeter dans une autre, et tout le monde avait l’air si serein, si posé, presque joyeux. Pourquoi, pleuraient les yeux de la jolie Moony en regardant au travers des vitres qui s’apparentaient davantage, en ce temps maussade à des meurtrières : pourquoi moi ? La dure voix de son père la ramena à la réalité : parce que d’autres en avaient décidé ainsi.

« Prépare-toi, nous arrivons. Sois droite et bien polie. Nous ne restons que pour le week-end. Rattrape ton sang. Je ne veux aucune fausse note. A la première, nous rentrons, et je jure que tu te souviendras de cette soirée pour le restant de tes jours. »

Le sifflement de Clyde était convainquant. Son géniteur ne tenait pas ses promesses, mais il se piquait de prouver qu’il tenait sa parole quand ça l’arrangeait. Se mettre en marche à grand coup de ceinture et de nerf de boeufs sur le dos et le postérieur de sa fille, ça il aimait, ça lui dégourdissait les muscles des bras, et la gueule aussi.
Elle ravala difficilement sa salive, alors que ses yeux découvraient la résidence des Midnight. Howth faisait peur, et son ciel gris indiquait des fiançailles pluvieuses. Pour autant, elle savait que ça ne rimerait avec heureuses, pas pour cette fois. Elle attendit qu’on lui ouvre la porte - et ce fut son plus jeune frère, Roonie qui le fit - pour descendre de la voiture haut de gamme. Clyde Milton était peut-être le dernier des poch’trons, mais il avait toujours eu la science des chiffres. Très bon en arithmancie, il avait finalement fait toute sa réussite du côté des moldus par de multiples arnaques. Aujourd’hui encore, sa fortune était si grande et si imposante, que beaucoup disait qu’il faisait partit des dix plus grosses fortunes britanniques. De quoi faire rire à en voir ce bonhomme hâché par la vie, le visage rongé par l’alcool, et l’oeil sinistre.

Clyde avança, et sa fille suivit, mimant jusqu’à son rythme de marche. Aucune vague, c’était aucune. Aucune erreur de tenue, de port, rien. Tout devait être impeccable, car après tout, coincée entre tous ses mangemorts, elle était encore la seule à avoir le sang le plus sale, et à être si proche de ce qui était leur maître-penseur...

« Ah ! Luam ! Ca fait plaisir de te voir en forme, surtout en ce jour. »

La main forte de Clyde se tendit et attrapa celle du grand-père Midnight. Il était certes plus vieux, mais Clyde avait eu plus d’enfants, aussi il n’avait que dix ans de différence avec le tuteur de Nyle. Dix ans qui, somme toute, grâce à l’alcool, ne se voyait pas vraiment,si bien que les deux hommes passaient pour avoir le même âge, ou presque.

« Il ne fait pas très beau pour un mois de juillet. Et dire qu'on est pourtant loin de Londres... » L’oeil du paternel Milton passa en revue les alentours, quelque chose manquait à l’appel, et pas des moindres. « Ton petit-fils n’est pas là ? Les fiançailles risquent d’être rude sans le principal intéressé.. »

Un petit rire de nouveau, sincère et éclatant, résonna dans la pièce. Clyde ne se gênait de rien. C’était un homme simple avec ses amis, et redoutable avec ses ennemis. Il valait mieux être de son côté, que de l’autre.

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MessageSujet: Re: Ce sourire qui pue l'échec. (pv)   Ce sourire qui pue l'échec. (pv) EmptySam 31 Aoû - 12:09

    Nyle non plus n'était pas très ravi de ses fiançailles forcées ; non pas que la chose lui déplût, après tout il avait été élevé toute sa vie dans l'idée qu'un jour il épouserait celle qu'on aurait choisi pour lui, il ne comprenait juste pas pourquoi, après l'avoir seriné depuis toujours la primauté des sangs purs, son grand-père entendait le vendre comme du bétail à une fille au sang sale. Ses prunelles grises, typiquement Midnight, s'attardèrent sur son reflet dans le miroir ; endimanché comme pour un jour de messe, Nyle était simplement beau dans son costume trois pièces taillé sur mesure qui avait coûté à Luam ses dernières économies. Il écarta du revers de la main la mèche blond foncé qui venait jouer devant ses yeux puis se tourna vers son grand-père pour la dernière inspection. Les yeux gris sombre du patriarche l'examinèrent en détail, lissant ça et là quelques plis disgracieux du tissu avant de poser son index osseux sous le menton de l'adolescent, lui faisant relever la tête. "Tiens toi droit... Non, pas comme ça, n'aie pas l'air aussi fier." Le jeune homme modifia lentement sa position. "C'est mieux. N'oublie pas, ne souris pas ça te donnerait l'air faible. Aie l'air content mais pas trop empressé et surtout pèse bien chacun de tes mots. Si tu fiches tout en l'air par une parole malencontreuse, je ne te le pardonnerai jamais." Le gamin acquiesça, baissant la tête pour poser la question qui lui brûlait les lèvres. "Mais... Pourquoi faut-il que ce soit elle ? Tu as dit toi même que son sang..." Il n'eut pas le temps de finir que déjà les phalanges de Luam se refermaient sur sa gorge, la serrant avec fermeté. L'aîné des Midnight n'était pas un tendre et Nyle avait eu toute son enfance pour l'apprendre à ses dépends. "Si tu évoques ce sujet devant les Milton, ce sera la dernière chose que tu feras, est-ce que c'est clair ?" Sans ciller ou broncher de quelques façons que ce soit, plus digne et courageux que ne l'eut été son père, le gamin signifia d'un simple hochement de tête qu'il avait bien compris le message. L'attention de Luam fut détournée par l'arrivée de leurs invités du jour et sa poigne se desserra d'elle-même tandis qu'il écartait d'un geste de la main l'épais rideau de velours. « Les voilà. Fais moi honneur. » marmonna-t-il en lui fourrant une petite boite noire au creux de la main avant de disparaître pour aller accueillir les Milton.

    Les iris acier se plantèrent un instant dans le dos de Luam puis, lorsqu'il ne fut plus en vue, se posèrent sur l'écrin recouvert de velours tandis que ses doigts l'ouvraient avec délicatesse. Une moue peu convaincue en voyant le bijou, une alliance en or blanc, gravée de deux oiseaux, une corneille et un martinet. « Mmh... » maugréa-t-il en l'apportant devant ses yeux. La corneille était le symbole de sa famille et le martinet... eh bien il ignorait bien ce que cet oiseau représentait ou même où Luam avait pu dénicher la bague mais après tout, était-ce vraiment important ? Le bijou était suffisamment beau et fin pour être apprécié par une jeune fille, c'était là tout ce qui comptait, non ? En bas, Luam accueille la famille Milton au grand complet, ses yeux s'attardant mine de rien sur la jeune fille qu'on lui amène. « Ah ! Luam ! Ça fait plaisir de te voir en forme, surtout en ce jour. » Luam se fend du même sourire qu'il veut sincère. « Il ne fait pas très beau pour un mois de juillet. Et dire qu'on est pourtant loin de Londres... » Le patriarche des Midnight esquisse un haussement d'épaules ; l'Irlande n'était pas connue pour être une station balnéaire et Howth, exposée aux vents, était bien souvent plongée sous la pluie. « Ton petit-fils n’est pas là ? Les fiançailles risquent d’être rude sans le principal intéressé.. » « Tu sais comment sont les ados, toujours cloîtrés dans leurs chambres... NYLE, DESCENDS IMMEDIATEMENT ! » Il corrige le regard noir qui le prend en voyant que le gamin s'est matérialisé derrière lui comme par magie. Bien droit et le regard neutre, il salue dignement chaque personne présente, gratifiant Moonlight d'un baisemain et d'un léger sourire avant de reprendre sa place, quelques pas derrière son grand-père. Les prunelles du gamin détaillent avec attention la jeune fille qu'on entend lui faire épouser ; certes, il la connait déjà et il aurait sans doute pu plus mal tomber, elle n'était l'un dans l'autre, pas laide, mais il n'y avait jamais vraiment prêté attention jusque là. Quelques minutes plus tard, installés dans le petit salon, chacun ayant devant lui une tasse de thé, Luam se fendait d'un sourire compatissant pour les deux gamins. « Nyle, emmène donc Moonlight visiter la maison... Clyde et moi allons nous charger d'éclaircir certains points de votre contrat de mariage, rien de bien intéressant pour deux jeunes gens tels que vous. » Sans discuter, Nyle se leva, acquiesça d'un mouvement de tête et tendit son bras à la jeune fille, en vrai gentleman. Silencieux durant tout le temps que dura leur court périple jusqu'à la roseraie, la fierté de Luam, Nyle se laissa tomber assis sur un petit banc de pierre brute, invitant sa future épouse à faire de même. D'un mouvement gracieux, il sort la petite boite noire de sa poche avant de la lui glisser dans les mains. « C'est pour toi... J'espère qu'elle te plaira... » Et même si elle ne lui plaisait pas, il n'en avait strictement rien à faire ; s'il se montrait poli et distingué, c'était juste parce qu'il savait ce que Luam lui ferait subir s'il foutait tout en l'air par caprice. Ses pensées à lui étaient toutes dirigées vers le salon et une moue ennuyée naquit sur son visage un peu inquiet. « Y'a quoi dans ce contrat, t'as une idée ? » Non parce que, comme ça les concernait en priorité, il aurait été juste qu'on les mette au courant, non ?
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MessageSujet: Re: Ce sourire qui pue l'échec. (pv)   Ce sourire qui pue l'échec. (pv) EmptySam 31 Aoû - 13:02


« Ton petit-fils n’est pas là ? Les fiançailles risquent d’être rude sans le principal intéressé.. »
« Tu sais comment sont les ados, toujours cloîtrés dans leurs chambres... NYLE, DESCENDS IMMEDIATEMENT ! »

Un petit sourire amusé se dessina sur les lèvres du père alors que Moonlight osait à peine un petit regard sur le garçon qui venait tout juste d’apparaître. Plutôt beau, c’était vrai. Au moins sur ça, son père ne l’avait pas volé pour une fois. Sur ça, tout du moins. Elle serra ses mains l’une contre l’autre, les joues un peu rouge après le baisemain. C’était autant gênant qu’étrange. Est-ce qu’ils seraient obligés de faire ce genre de chose à Poudlard ? Et une fois marié ? Oh bien sûr, elle était plutôt contente qu’il ne soit pas contre - qu’il n’en ait pas l’air - mais elle ne se sentait pas à l’aise. Est-ce que c’était la robe que son père avait acheté pour l’occasion ? Pas sûr. Elle releva les yeux sur Clyde, dans un silence qui lui allait si bien.
Elle le suivit, digne et pleine de noblesse. Clyde lui était l’inverse. Pas un ogre, mais pas loin. Sans gêne et surtout sans honte, car pour lui, il n’y avait aucun problème. Contente ou non, elle suivrait la voix qu’il avait choisi pour elle. Il lui jeta un regard, comme elle restait sage. Elle ne savait pas où mettre ses yeux. Il la connaissait mieux que personne : il avait peur. Atrocement peur.

« Nyle, emmène donc Moonlight visiter la maison... Clyde et moi allons nous charger d'éclaircir certains points de votre contrat de mariage, rien de bien intéressant pour deux jeunes gens tels que vous. »

Moony releva le nez, rappelée à l’ordre. Son nom venait de sonner, et en voyant le bras de Nyle, elle comprit que c’était pour elle. Peu habituée à autant de galanterie, elle eut un petit sourire charmé et accrocha doucement sa main à ce bras, le suivant, ses yeux curieux courant sur les meubles anciens et les autres curiosités de la maison. Le manoir Milton était bien plus sombre que celui-ci, et pourtant ils avaient davantage de domestique. C’était peut-être la pierre d'Angleterre qui avait tendance à s’assombrir avec les années ?
Ses yeux gris d’eau se posèrent sur le profil de Midnight. Il était plus grand qu’elle, un beau dessin d’épaules sous son costard acheté pour l’occasion, à coup sûr. Milton avait fait la même, cette robe était trop nouvelle pour être bien portée, mais ça, elle n’avait pas le droit de le dire. Se rebeller, c’était tout simplement interdit. La dernière des insultes, au mieux. Elle s’arrêta pour s’asseoir, passant gracieusement, bien éduquée, ses mains sous sa robe pour ne pas la froisser en s’asseyant sur le banc. Ses yeux glissaient sur les roses avec un sourire plus fin, plus large. Elle était belle cette roseraie. Il n’y en avait pas de telle au manoir. Seulement les grands bassins et les buissons taillés deux fois dans l’année. Pas par manque d’argent, mais Clyde Milton n’y voyait aucun intérêt. Ce n’était pas un jardin français qu’il voulait, un jardin qui faisait trop pédé, mais une demeure, une vraie, une de celle où les enfants ont peur de cogner même à Halloween, même en plein jour.
Elle remit une mèche de cheveux blancs derrière son oreille, attrapant la petite boîte, surprise.

« C'est pour toi... J'espère qu'elle te plaira... » Elle le regarda avec de grands yeux effarés. La petite boîte ne pouvait contenir que ce à quoi elle pensait, n’est-ce pas ? Elle l’ouvrit doucement, de peur de faire tomber son coeur sur le sol. Son sourire s’étira encore plus, facile à contenter. Quand bien même ça aurait été de l’argent, elle l’aurait encore aimer. Elle tira hors de la petite boîte noire la bague et la mit elle-même à son annulaire, car c’était une bague de promesse de fidélité et de chasteté jusqu’au jour de leur mariage, prévus pour dans onze mois déjà. Onze mois. A peine une année scolaire, et elle se retrouverait à vivre on-ne-sait-où avec Nyle Midnight. « Elle est parfaite, merci. »
Elle releva le nez, son doigt passant avec douceur sur la corneille et le martinet enlacés, sans comprendre toute l’importance que cette bague pouvait revêtir pour d’autres.

« Y'a quoi dans ce contrat, t'as une idée ? »

Les yeux gris de la jeune fille se posèrent droit sur Nyle, puis regardèrent vers la maison. Elle réfléchissait, et se demandait s’il était bien nécessaire de tout lui révéler. Son père avait beaucoup insister sur le fait que, justement, il ne fallait pas en parler. Mais en même temps, qu’est-ce qu’une femme qui ne dit rien à son fiancé ? Elle eut un petit sourire timide, de renard, faisant rouler autour de son doigt la bague un peu trop grande pour sa main.

« Mon père et le tien sont en train de se mettre d’accord sur les différents achats à faire pour le mariage, la date, ce genre de chose... » La poufsouffle haussa les épaules, avec un regard tout de suite plus maussade, se rappelant violemment qu’au delà de ça, son père était tout bêtement en train de la vendre : « Ils se mettent aussi d’accord sur la hauteur de la dot et quand seront renverser la totalité, et à qui, aussi. Je sais que mon père a déjà acheté la maison qui sera le cadeau au jour du mariage, et il doit aussi verser, mh, un quart de la dot aujourd’hui justement. Et puis un autre quart, le jour du mariage, à ton grand-père. Et dans cinq ans et un héritier - je crois que ceux sont les conditions - mon père versera nouvellement un quatre quart à ton grand-père et un à no... toi. Si jamais il y a divorce avant l’héritier et nos cinq ans de mariage révolus, c’est restitutions de la somme entière et duel à mort pour racheter mon honneur, blabla. Toujours la même histoire, mh. »

Moonlight eut un petit sourire timide, gênée. Elle n’avait pas envie d’en parler. Pas aujourd’hui. Pas le jour de ses fiançailles. « Ne me demande pas le montant. Je ne le connais pas. Marcus, mon frère, m’a dit que c’était beaucoup trop pour une sang-mêlée, et je crois avoir compris qu’il y avait sept zéros... »

Elle haussa les épaules, d’un air mitigé. Elle valait cher. Mais cher pour s’en débarrasser, surtout...
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MessageSujet: Re: Ce sourire qui pue l'échec. (pv)   Ce sourire qui pue l'échec. (pv) EmptySam 31 Aoû - 13:41

    « C'est pour toi... J'espère qu'elle te plaira... » Il l'observe en coin sans en avoir l'air, déjà tout prêt à arrêter une opinion bien tranchée sur la jeune fille. Qu'elle fasse seulement mine de jouer les fines bouches et il décidera immédiatement qu'il la déteste. « Elle est parfaite, merci. » Il esquisse un petit sourire ravi de sa réponse, la regardant la passer à son doigt avec un petit pincement au coeur, même s'il fait de son mieux pour n'en rien laisser paraître. Ses prunelles grises papillonnent à nouveau vers la demeure, dans laquelle leurs deux tuteurs se sont enfermés pour discuter de leur avenir. « Y'a quoi dans ce contrat, t'as une idée ? » Il demande à tout hasard, après tout, il n'imagine pas qu'elle soit au courant quand lui ignore tout de la transaction, mais c'est sans doute juste pour dire quelque chose, faire la conversation. Il sent son regard peser sur lui mais il ne le soutient pas ; il a juste eu le temps de remarquer que, comme lui, elle a des yeux d'un gris étrange et dérangeant. Ils feraient sans doute de très beaux enfants, par la suite. Intérieurement, il rougit déjà d'avoir pensé à une chose pareille. A la place, il laisse vagabonder son regard sur ses mains, longues et fines, et sur cet anneau un peu trop grand qu'elle fait tourner autour de son doigt. « Mon père et le tien sont en train de se mettre d’accord sur les différents achats à faire pour le mariage, la date, ce genre de chose... » Affichant une moue peu convaincue, Nyle haussa les épaules à son tour, comme si tout cela ne l'intéressait pas, taciturne comme à son habitude, fidèle à l'image que Luam voulait qu'il donne. « Ils se mettent aussi d’accord sur la hauteur de la dot et quand seront renverser la totalité, et à qui, aussi. Je sais que mon père a déjà acheté la maison qui sera le cadeau au jour du mariage, et il doit aussi verser, mh, un quart de la dot aujourd’hui justement. Et puis un autre quart, le jour du mariage, à ton grand-père. Et dans cinq ans et un héritier - je crois que ceux sont les conditions - mon père versera nouvellement un quatre quart à ton grand-père et un à no... toi. Si jamais il y a divorce avant l’héritier et nos cinq ans de mariage révolus, c’est restitutions de la somme entière et duel à mort pour racheter mon honneur, blabla. Toujours la même histoire, mh. »

    Il s'assombrit au fur et à mesure qu'elle énonce les termes ; voilà qu'il comprenait mieux pourquoi son grand-père avait choisi les Milton... Simplement parce qu'ils étaient prêts à payer beaucoup d'argent pour voir leur fille accrochée au bras d'un sang-pur, aussi peu fortuné soit-il. De son côté, Luam Midnight empochait le pactole tant espéré et qui lui faisait défaut depuis tant d'années ; une belle revanche sur la vie de misère auxquelles les exactions de son propre fils l'avait condamné. Une vente en bonne et due forme, il n'y avait pas d'autres mots pour qualifier leurs fiançailles et, dans l'histoire, il n'y avait sans doute que les parents des deux jeunes gens pour y trouver leur compte. Cela dit, il aurait pu plus mal tomber que sur elle ; elle semblait docile et douce, discrète et élégante, le genre de femmes qui ne lui poserait pas de problèmes et qui n'était pas si laide à regarder quand on y réfléchissait bien. Oui, il aurait pu être promis à une sang-pur fortunée mais affreusement laide, le genre pourrie gâtée qui lui aurait rendu la vie impossible. « Ne me demande pas le montant. Je ne le connais pas. Marcus, mon frère, m’a dit que c’était beaucoup trop pour une sang-mêlée, et je crois avoir compris qu’il y avait sept zéros... » « Mh, je vois.. » L'Irlandais eut un pauvre sourire en coin, désabusé ; Luam était surtout un féroce négociateur et même pour une sang-mêlée, il n'avait rien lâché, de peur sans doute que les Milton ne lui préfèrent quelqu'un d'autre, quelqu'un de moins désespéré à la refourgue de son rejeton. Maintenant, il se demandait surtout ce qu'il en était de sa partie précise du contrat ; connaissant son grand-père, il avait sans doute inclus de multiples clauses de chasteté et de fidélité qui les rendraient aussi prisonniers l'un que l'autre. Ses iris gris ne quittaient pas la bague qui trônait désormais à son doigt, sans imaginer un seul instant que ce bijou avait une histoire qu'il n'effleurerait jamais, pas même dans ses pensées les plus délirantes.  « Je la ferai reprendre pour qu'elle t'aille au mieux. » Un bref silence comme il regarde l'anneau avec attention. « Elle était à ma mère, enfin je crois.» Il détourne le regard, comme si cela n'avait pas la moindre importance, puis à nouveau, il lui tend son bras, un sourire en demi-teinte sur les lèvres. « Ayons au moins l'air d'y prendre du plaisir, ça nous évitera de nous faire taper sur les doigts ! » Tandis que ses doigts s'accrochent à son bras, il referme sur sa main à elle ses propres phalanges, en une attitude protectrice et possessive que leurs parents seront sans doute ravis de voir, eux qui les observent de loin par la fenêtre du premier étage. « J'ignore si je serai un bon mari, Moonlight, mais j'aurais au moins le mérite d'essayer. » Et là, dans la roseraie, il le pensait sincèrement, mû par un soudain élan romantique qu'il regretterait sans nul doute quelques heures plus tard quand toute l'absurdité de ses vaines promesses lui reviendrait comme un sort raté à la gueule. « Viens, on va aller dans la bibliothèque, au moins il n'y a pas de fenêtres par lesquelles on pourra nous espionner. » ajoute-t-il après un mouvement de tête vers leurs deux parents scotchés au carreau et sans attendre qu'elle accepte il l'entraîne déjà à sa suite. Un avant-goût de leur vie prochaine ? Sans doute...
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MessageSujet: Re: Ce sourire qui pue l'échec. (pv)   Ce sourire qui pue l'échec. (pv) EmptyDim 8 Sep - 15:46


« Ne me demande pas le montant. Je ne le connais pas. Marcus, mon frère, m’a dit que c’était beaucoup trop pour une sang-mêlée, et je crois avoir compris qu’il y avait sept zéros... » « Mh, je vois.. »
D’aussi loin qu’elle se souvenait, son père n’avait jamais autant dépensé pour quelque chose. Le manoir était pourtant du plus bel effet, dans sa pièce blanche et polie, et ses voûtes tantôt romaines, tantôt gothiques. Là on avait fait une poivrière, pour son unique fille, et ça avait été sa chambre, son petit repaire, toutes ses longues années. Plus tard enfin le jardin avait été installé. La mare du coin du jardin était alors surplombé d’un saule pleureur feuillu aussi bien en été qu’en hiver, et les fleurs en petit bosquet et en pots volants avaient fini de décorer ce qui était un parc plus qu’un jardin en vue de la taille. Les chiens y traînaient, mais ce n’était pas pour la figuration. Les grands Danois du père Moony était un frein à toute intrusion intempestive. Nul n’aurait aimé se retrouver face à la meute entière, vraiment, quand bien même le Grand Danois n’était pas un chien réputé pour son mordant ou son agressivité. Moony, elle, se méfiait toujours un peu. Elle se méfiait toujours de tout.
Autour de ses doigts, la bague d’or blanc tournait sans jamais s’arrêter. Elle la touchait du bout des doigts, un peu nerveuse peut-être car dans le fond les deux poufsouffles ne s’étaient jamais vraiment parlés. Elle préférait de loin le silence des livres à ses camarades de classe et d’ailleurs, leur parler ne lui manquait jamais. Elle se racla doucement la gorge, alors qu’elle jetait un regard à la bague. Nyle dut surprendre le mouvement car c’est au même moment qu’il brisa le silence : « Je la ferai reprendre pour qu'elle t'aille au mieux. » Moony releva les yeux, avec un petit sourire qui remercie. Il n’y avait pas besoin de mot à ce genre de chose. Elle l’écoutait, buvait ses paroles comme on aurait bu l’évangile des lèvres de quelqu’un d’autres. « Elle était à ma mère, enfin je crois.» « Elle est très jolie. » Elle le suivit du regard, silencieuse, et finalement eut un sourire en voyant qu’il lui tendait son bras, d’une manière galante. « Ayons au moins l'air d'y prendre du plaisir, ça nous évitera de nous faire taper sur les doigts ! » Un petit sourire qui s’évanouit aussi vite qu’elle le fixait, surprise. L’air d’y prendre du plaisir ? Elle agrippa maladroitement son bras et sentit son petit coeur se serrait, bêtement. Elle n’aurait pas cru que sa compagnie était aussi emmerdante que ça. En fait, elle ne pensait pas que faire semblant était aussi simple pour le jeune Midnight car elle, elle était toujours d’une honnêteté tranchante. Mais pas cette fois.

Elle eut un petit sourire quand il la fixe, et ses yeux se perdent dans les siens. Le moment a l’air si réel, si intacte… si sincère aussi, que c’en est troublant pour la petite créature qu’est Moonlight Milton. Alors doucement elle baisse les yeux, dans cette attitude de femme bien élevée de la haute société, dans cette pudeur des mots qu’elle ne saurait souffrir de trop. « J'ignore si je serai un bon mari, Moonlight, mais j'aurais au moins le mérite d'essayer. » Était-ce des mots jetés comme ça ou mûrement réfléchis ? Des paroles honnêtes ou encore volés aux derniers diables du dessous ? Elle l’ignorait. Et pourtant, pendant quelques secondes, elle aurait jurer voir dans ses yeux briller un petit quelque chose, une lueur aussi étrange que fascinant. Alors ses joues comme des roses qui éclosent se teintèrent d’un rouge vif et saisissant, et elle ravala difficilement sa salive, le corps prit et secoué par un petit frisson adorable. « Si vous essayez, personne ne pourra vous reprocher d’en être un mauvais, car quand on essaye, même ne serais-ce qu’un peu, nous sommes bien meilleurs que celui qui n’essaye pas. » Elle a un sourire d’enfant, ingénu et candide comme les sourires de ceux que l’on a pas encore cassé. « Je vous crois, Nyle. Vous serez un bon mari. »
Peut-être que dans ses rêves fous, elle y croirait, mais chaque soir à se coucher à ses côtés, elle regretterait. A chaque fois qu’il l’oublierait, qu’il ne lui parlerait pas ou qu’il tirera la couverture chaude sur ses épaules à lui en lui tournant le dos, toutes ses fois là elle se rappellera de ses paroles devenues plus amères que les fruits indélicats d’un citronnier. Alors ce sera le début de la fin, et la fin de ce qui aurait pu être un bon début. « Viens, on va aller dans la bibliothèque, au moins il n'y a pas de fenêtres par lesquelles on pourra nous espionner. »Un petit rire cristallin passa les lèvres de la sang-mêlée qui, transportée par un peu de légereté, suivit sans un mot Nyle Midnight jusqu’à la bibliothèque. Docile comme la dernière de la portée, sa curiosité était parfois plus grande qu’elle ne l’aurait voulu, alors ses doigts courrurent aussitôt entrer sur le dos de ses livres poussiéreux, trop vieux. Elle se redressa, et la curiosité faisant son chemin, jeta un petit regard à Nyle Midnight. A Poudlard, on disait qu’il n’avait jamais eu de regards pour aucune fille, mais peut-être que ce mariage imprévu le séparer d’une autre ? Peut-être qu’il aurait désiré autre chose ? Elle se pinça les lèvres, timide sur le moment.
« Nyle... » Sa voix était un souffle, et elle se rapprocha d’un petit sofa qui traînait par là. « Tu n’as pas de… Enfin... » Elle remit en place la bague trop grande, rougissante. « Est-ce que je serais ta première ? Marcus dit souvent qu’un homme n’a jamais une femme dans sa vie, et… et on ne peut pas dire que mon père est un exemple. J’aimerais savoir, juste, si… à quoi je dois m’attendre. Ce que tu veux de moi, ce que tu ne veux pas de moi, et ce que tu pourrais vouloir d’autres que moi. » Au moins, elle n’avait pas mentit. D’une franchise de glace, à la façon des Milton en général.
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