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 Bélyx ; I never met a wolf who didn't love to howl

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MessageSujet: Bélyx ; I never met a wolf who didn't love to howl   Bélyx ; I never met a wolf who didn't love to howl EmptyMer 20 Fév - 21:53

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]C'est incroyable la vitesse à laquelle une personne peut s'habituer à une situation délicate. Il y a encore huit mois de ça, Phélyx n'aurait jamais pensé que se diriger vers la forêt interdite après le couvre-feu, une fois par mois, serait devenu aussi simple pour elle qui était si peureuse et qui sursautait à la moindre feuille emportée par le vent. Désormais, elle marchait la tête haute, humait le vent qui lui caressait le visage, profitant de chaque nouvelles odeurs que son odorat développé par l'approche de la pleine lune lui apportait et elle se surprit même à esquisser un sourire alors qu'elle se rendait à son point de rendez-vous mensuel. C'était tombé comme un accord entre eux de se retrouver à l'orée de la forêt interdite et d'y passer la nuit sous leur forme de loup pour rentrer au matin sans que personne ne s'aperçoive de rien. Il ne se passait absolument rien entre eux mais ce n'était pas une raison pour ne pas être discret. Ce n'était pas le moment de créer une émeute en laissant courir une rumeur comme quoi, un professeur sortirait avec une élève et qu'ils se donneraient des rendez-vous secrets près de la forêt interdite.

Il fallait dire que si ces rencontres nocturnes devaient se faire entendre dans l'école, la belle ne saurait pas comment s'y prendre sans lui. Car oui, dans le meilleur des cas, on le barricaderait dans sa cabane au fois des bois et dans le pire des cas, on le renverrait et elle, pauvre petite créature, elle ne pourrait pas surmonter ces épreuves sans son appui. Certes, ils avaient passés de longues après-midi à discuter de leurs conditions respectives mais elle n'arrivait pas à s'imaginer gambader dans les bois sans lui. Il avait une aura presque charismatique qui arrivait à calmer la moindre crainte qui pouvait pointer le bout de son nez dans l'esprit de Phélyx et ça, sans même une parole. Il ne souriait pas beaucoup et quand il le faisait, c'était toujours avec cette flamme de tristesse dans les yeux mais elle aimait bien le voir sourire. Elle se sentait puérile à ses côtés, à calquer le moindre de ses mouvements mais il la rendait plus forte sans trop savoir comment. Elle pressa le pas dans les derniers mètres qui la séparait du grand arbre près duquel il l'attendait toujours mais bizarrement, personne ne s'y trouvait. Elle jeta un coup d'œil à sa montre, elle était pile à l'heure. Rien de bien grave, il y avait tout un tas de bonne raisons pour lesquelles, il pouvait être en retard. Une grande respiration et tout irait bien.

Elle se souvenait encore de la première où ils étaient venus tout les deux dans cette forêt. L'appréhension qui la tenaillait, ses jambes lourdes qui l'avaient fait trébucher plusieurs fois sur le chemin, ses bras qui avaient été griffés plusieurs fois par des ronces aussi haute qu'elle, sa honte le lendemain matin en s'apercevant qu'elle n'avait plus d'habits décents à porter pour retourner au château et tout ces détails dont elle rougissait encore un peu. Elle se souvenait encore de sa peur et de son appréhension alors qu'aujourd'hui elle se sentait beaucoup plus sereine. Pas encore en paix avec elle-même car son cœur continuait à tambouriner dans sa poitrine en pensant à la douleur qui allait venir mais elle n'avait plus peur. Ce n'était plus une épreuve inconnue et terrifiante. Cela faisait parti de sa vie à présent et elle devait faire avec. Un autre coup d'œil à sa montre. Il était en retard. Lentement, elle fit le tour de l'arbre, s'adossant à ce dernier et fixa un moment le noir profond de la forêt. Un soupir lui échappa en repensant à quel point cet endroit pouvait lui faire peur avant. Désormais elle savait qui était le plus grand danger ici, et ce n'était sûrement pas ces centaures et autres bêtes à plus de quatre pattes. C'était elle, aussi fragile et douce qu'elle pouvait prétendre l'être, dans quelques heures, elle se transformerait en une bête sanguinaire et belliqueuse qui ne rêverait plus que tuer tout ce qui se trouverait à la portée de ses pattes. Un frisson la saisit et elle se retourna vers le château. Un dernier coup d'œil à sa montre.

Il était très en retard.
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MessageSujet: Re: Bélyx ; I never met a wolf who didn't love to howl   Bélyx ; I never met a wolf who didn't love to howl EmptyVen 8 Mar - 12:42

Une douleur aiguë le força à se retourner brutalement, et le garde-chasse se plaqua dans les draps trempés de sueur qui couvraient son lit. Mâchoires serrées, il écrasa son visage dans l’oreiller le plus proche et réalisa qu’il était à présent parfaitement réveillé. C’était comme si une force extérieure avait glissé une main insidieuse entre ses côtes et remuait pour le forcer à se tordre, à gémir à cause de l’agonie qui le secouait. Foutue lune. Tendu, il arqua ses épaules, sentant ses omoplates se toucher sous la pression alors qu’une veine battait sur sa tempe. Foutue lune. Dire que l’ivresse ne suffisait même plus à calmer tout ça, dire que le temps n’arrangeait rien… Il pesta, tendant ses bras et plantant ses mains dans le matelas, mordant l’oreiller pour ne pas hurler. Bordel de merde. Un hoquet passa ses lèvres, comme un sanglot, comme un soubresaut et puis, momentanément, le mal passa, le laissant pantelant, là, allongé… avec tout le loisir de se souvenir pourquoi il était encore dans sa cabane, avec tout le temps pour réaliser qu’il avait un début de gueule de bois. Génial.

Vivement, ignorant ses muscles endoloris, il se redressa et dans l’instant, il fut sur ses jambes, frappant violemment dans le mur le plus proche pour retrouver un semblant de normalité dans ses sensations. Il était dans un piteux état et il sentit sa main craquer sous le choc. Peu importe. D’ici quelques heures, surement, il serait dehors, à se briser tous les membres, il oublierait bien vite sa main… Il titubait, il le réalisa en traversant la petite pièce, allant jusqu’à l’évier et s’y appuyant. Sa bouche était sèche, sa nuque trempée de sueur. C’était pire qu’un mauvais rêve. C’était un cauchemar qui se mêlait à la réalité et que l’alcool ne savait calmer. Il était Loup-Garou. Il était un de ces hommes que la société rêvait d’éradiquer. Il était dangereux. Il était responsable du sort de Phélyx. Il pensa à la jeune femme et eut à nouveau envie d’écraser son poing dans la surface la plus proche. Pauvre gosse. Elle n’avait rien demandé, tout ça lui était tombé dessus à cause de Byron… Il inspira profondément et ouvrit le robinet, laissant l’eau glacée qui en jaillit emplir la coupe qu’il forma avec ses mains. Dans la seconde qui suivi, il se pencha et aspergea son visage, ayant l’impression que le peu de neurones qui lui restaient venaient de se faire congeler.

La pleine lune arrivait. Il pouvait le sentir dans ses inspirations, dans ses muscles, dans ses articulations. La pleine lune était là, pire nuit du mois, horreurs s’enchainant jusqu’au petit matin. Il devait retrouver Phélyx et il était surement en retard. Comme s’il avait le choix, il avait tenté de fuir, se réfugiant dans un de ses démons les plus sales. Sur la table, au centre de la petite cabane qu’occupait le gardien des lieux de Poudlard, deux bouteilles vides trainaient, deux bouteilles dont le contenu s’en prenait à présent au foie du jeune homme. Il déglutit, inspirant profondément. Si seulement il avait pu boire jusqu’à l’inconscience, pas simplement jusqu’au sommeil… Il l’aurait laissé seule, elle aurait réalisé qu’elle n’avait surement plus besoin de lui et il aurait vécu cette énième lune dans un coma salutaire. Il inspira à nouveau. C’était un mensonge, Phélyx avait encore besoin de lui, du peu qu’il pouvait lui apprendre.

Il coupa l’eau et se retourna, observant les bouteilles. Il était encore ivre, même si l’alcool descendait doucement, le foutant dans une humeur abominable, lui donnant envie de hurler tant cet état était désagréable. Au fond, ce n’était pourtant pas pire que ce qui se tramait. Il devait blesser la jeune femme, il le savait. Il devait la provoquer, lui faire mal pour qu’elle contrôle ses pulsions… les provoque, du moins, pour le moment. Dire que lui n’y arrivait même pas… pas systématiquement du moins. Dire que c’était à cause de cette rage qu’il ne contrôlait pas qu’ils en étaient là. Agacé par ces souvenirs qui revenaient, il se décolla de l’évier contre lequel il s’était appuyé et traversa la cabane, jusqu’à la porte, saisissant son arbalète au passage. Il n’avait pas le choix, en dépit de la sueur qui perlait encore sur sa nuque, en dépit du sang sur sa main, là où il avait frappé sur le mur. Il était coupable, cela le bouffait mais il n’avait pas le choix. Il lui devait ça, au moins. Il était déjà en retard, il le savait. Etait-elle partie ? Probablement. Elle n’aimait pas la forêt, elle n’allait pas y rester par plaisir, contrairement à lui qui bien souvent y trouvait refuge. S’enfonçant dans le parc, en direction de la lisère des bois pour vérifier quand même, il remonta son arme qu’il transportait sur son épaule, accélérant le pas. Il n’avait pas le choix, de toute façon. Il devait s’éloigner du château. Qu’il aide Phélyx ou non, il deviendrait un monstre ce soir. Quelque part, il espérait qu’elle soit encore là, plutôt qu’à errer dans Poudlard.

Il ne lui fallut pas longtemps pour réaliser qu’elle était là. Silhouette frêle, aura féerique mais de plus en plus sombre, pas de toute, c’était la douce et tendre élève qu’il avait transformé en abomination de la nature par simple jalousie. Connard. Quel connard. Parfois, il se demandait si un coup d’arbalète dans la gorge n’aurait pas été plus simple. Il inspira profondément, se forçant à durcir son regard. Il devait être froid, brutal, il devait la provoquer, lui faire mal… Merlin, dire qu’il titubait encore, sentant l’alcool et la douleur… Il arriva à sa hauteur, pourtant et dans un élan qu’il ne chercha pas à stopper, il attrapa le poignet de la petite brune, l'entrainant à sa suite dans la forêt, marchant en direction des profondeurs les plus sombres, là où ils ne mettraient personne en danger, là où personne ne pourrait les entendre hurler, de colère ou de douleur.

Une sueur froide le secoua. Il n’en était simplement pas capable, il en était presque sûr… « Dépêche-toi, la lune arrive » lança-t-il simplement, entre ses dents, se comportant comme le plus odieux des connards. Pour son bien. Pour qu’elle puisse mieux survivre que lui… et puis surtout parce qu’une nouvelle vague de douleur le submergeait, tornade effroyable lui coupant le souffle et manquant de lui foutre un coup derrière les genoux.
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MessageSujet: Re: Bélyx ; I never met a wolf who didn't love to howl   Bélyx ; I never met a wolf who didn't love to howl EmptyLun 18 Mar - 16:17

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Le stress, la solitude, la lune, l'impatience. Toutes ces émotions se mélangeaient en Phélyx, tellement violentes qu'elle en tomba à genoux dans la terre boueuse. Elle levait la tête vers le ciel en quête de celle qui l'appelait, sa dame blanche et ronde qui traînait pendant la nuit, la reine parmi les étoiles. Elle resta un moment, le nez en l'air, à contempler l'astre pâle tandis que chacune de ses respirations semblaient lui arracher les côtes. Elle avait envie de se prendre la tête entre ses mains, d'enfoncer ses ongles dans sa peau pour aller chercher cette douleur qui cuisait en elle et la faire sortir mais au lieu de ça, elle resta sans bouger, prisonnière de sa propre chair, à contempler celle qui la faisait silencieusement souffrir. Et puis elle sentit sa colonne vertébrale craquer, la pliant cette fois en deux. Elle se mordit la lèvre inférieure pour retenir un cri et planta ses ongles dans l'arbre, laissant là des marques qui allaient faire jaser plus d'un élève le lendemain matin. Avec peine, elle se releva, ne voulant pas que Byron la trouve déjà dans un tel état lamentable. Elle essayait toujours de paraître plus forte devant lui, comme un grand frère qu'elle essayerait d'impressionner par ses progrès, comme si elle avait toujours besoin de son accord et de ses encouragements pour continuer sur le bon chemin. Elle releva la tête juste au moment où la silhouette du garde-chasse se dessinait dans le parc. Sa démarche n'était aussi assurée que d'habitude et bien vite, une brise amena l'odeur âcre de l'alcool qui confirma les soupçons de la belle. Il avait bu avant de venir.

Phélyx savait très bien pourquoi le descendant McFarlane buvait, ils en avaient parlés plusieurs fois pendant leurs grandes discussions autour de leurs conditions, mais elle avait trouvé qu'il avait diminué cette mauvaise habitude. En tout cas en sa compagnie, ce genre de soir, il évitait d'être ivre, sûrement pour être un meilleur tuteur pour la jeune femme. En tout cas, c'était ce qu'elle aimait penser, qu'elle le rendait meilleur, comme lui pouvait avoir une influence bénéfique sur elle. À peine fut-il arriver à sa hauteur, qu'il lui saisit le poignet, la tirant derrière lui, comme si la douleur qui parcourait le moindre de ses muscles n'était pas assez violente. « Dépêche-toi, la lune arrive » Elle se laissa traîner un moment comme un vulgaire boulet dont on a la charge, offrant son visage aux ronces qui tailladaient ses joues, ses chevilles et ses mollets. Arrivés dans un coin qu'elle commençait à connaître à force, elle retira sa main de l'étau qu'était celle de Byron et se planta sur ses deux pieds, prête à en découdre, les bras croisés sur sa poitrine. « Je sais qu'il est tard mais c'est pas la peine de me faire mal comme ça. Je sais encore marcher toute seule. » Le ton n'était pas agressif, juste las et déjà fatigué par l'effort qu'elle devait fournir pour ne pas hurler. Elle se massa un moment le poignet et planta un regard rempli d'interrogation sur le garde-chasse qui lui tournait toujours le dos. Il respirait difficilement comme elle et semblait plus crispé que d'habitude. Sans aucun doutes, ce soir n'était pas comme les autres soirs, la lune exceptée.

Elle esquissa un pas dans sa direction et pencha légèrement la tête sur le côté comme si ce simple geste pouvait tout résoudre, comme si elle pouvait lire à travers son âme en le fixant assez longtemps. Elle ressentait la même douleur que lui, les battements de son cœur résonnaient aussi fort que dans sa cage thoracique, leurs êtres entiers étaient en train de subir un changement et elle pouvait comprendre l'agressivité qui découlait de cette pression de douleur. Mais il n'avait jamais méchant envers elle, toujours prêt à l'aider à se relever quand elle avait besoin, de la protéger quand elle se sentait menacée. Il remplaçait le grand frère qu'elle avait laissé partir après ses sept années d'études. Elle ne voulait pas le perdre lui non plus. « Je sais que ce n'est pas vraiment la nuit pour dire ça mais... ça n'a pas l'air d'aller. » Elle avait besoin de savoir, pauvre petite innocente si c'était de sa faute l'état dans lequel il se trouvait ce soir ou bien si c'était simplement un concours de circonstances bien malheureux. Avant même d'avoir la réponse à sa question, une main invisible s'agrippa à elle, pesant de tout son poids sur ses frêles épaules et pour la deuxième fois de la soirée, elle finit à genoux dans la boue, pliée en deux par la douleur qui la prenait aux tripes.
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