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 Try to remember what we had at the beginning. ◣ (lokilynne)

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MessageSujet: Try to remember what we had at the beginning. ◣ (lokilynne)   Try to remember what we had at the beginning. ◣ (lokilynne) EmptySam 8 Déc - 17:19

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Lokilynne


We were faced with more challenges.
I begged him to stay.


« Hé, Apri, ça va comme tu veux ? » Elle esquissa un frêle sourire et acquiesça sans un mot de plus, sans lui reposer la question, sans même s'arrêter pour converser avec elle. Depuis deux semaines, elle n'était que l'ombre d'elle-même, préférant observer les autres vivre plutôt que de le faire pour elle-même. Deux semaines d'angoisses, de mensonges, de cauchemars, d'insomnies. Comment aurait-elle pu honnêtement penser qu'elle arriverait à tout oublier ? A cacher tout ce qu'elle savait par des sourires faux et hypocrites ainsi que par des calomnies. Elle ne mangeait plus, ne dormait plus, ne riait plus et parlait de moins en moins, préférant s'enfoncer dans un mutisme plutôt que de dire encore des bobards pour entourlouper ses amis et sa famille. Mais c'était son choix, elle avait préféré vivre en sachant la vérité et en se souvenant du carnage entier de la lune bleue plutôt que d'être une seule seconde sans Loki. Elle l'avait préféré lui, au reste du monde. Et même si elle assumait son choix, il était ardu de vivre avec un secret si lourd sur les épaules. De devoir cacher tout ce qu'elle savait pour le protéger, quitte à se détruire en passant. Aprilynne n'était plus ce soleil qui illuminait Poudlard par son rire et sa bonne humeur contagieuse. Au fil des jours, elle s'effritait, mourrait telle une étoile qui implosait doucement mais surement dans une souffrance sans égale.
Le lendemain après le carnage de la Lune bleue, elle avait lu dans le Chicanneur – son hebdomadaire favori – un article concernant le petit village où avait été retrouvé une centaine de moldus morts, tous tués par des morsures et des griffures d'animaux. Les journalistes mirent ça sur le compte d'une meute de loups enragés qu'il fallait à tout prix retrouver avant qu'ils ne fassent d'autres dégâts. Mais ce n'était pas des loups qui avaient tués ces pauvres personnes. Du moins, pas totalement. Des loups-garous, moitié humain, moitié loup. Elle avait tout vu, tout entendu. Et pire que tout, elle savait que son petit-ami avait fait parti du carnage. Il avait tué pour son propre plaisir. En voyant les photos prises par les reporters étaient sanglantes et en revoyant ce lieu, Aprilynne s'était dirigé en toute hâte vers un placard à balais au rez-de-chaussé où elle avait une fois de plus, rendu son repas et ses tripes.

Elle avait demandé à son petit-ami de lui effacer la mémoire, le matin qui avait suivit l'évènement, ne voulant pas vivre avec ça, en sachant tout ceci. Mais le sort n'avait pas marché et elle s'était retrouvée obligée de mentir. Juste pour qu'il ne l'abandonne pas, juste pour lui.

Ayant besoin de solitude, Aprilynne se dirigeait actuellement vers la cabane hurlante. Lieu où tout avait commencé. Elle y allait de plus en plus souvent, qualifiant ce lieu de sanctuaire. Le froid mordant de décembre lui arracha un râle glacé quand elle mit le nez dehors pour rejoindre le passage secret de la cabane. Tout en frissonnant et en maudissant ce temps, la demoiselle resserra l'étreinte qu'elle avait sur sa cape rouge sang – qu'elle avait dû recoudre avec de la magie suite à la Lune Bleue - et enfila correctement son capuchon sur la tête. Des flocons de neige lui caressèrent les joues et elle plissa des yeux en voyant toute cette neige. En temps normal, elle adorait cette époque de l'année et cette magie qui en découlait. Mais, à présent, elle ne prenait même pas plaisir à voir le château décoré ou à dévorer des tonnes de friandises près de la cheminée de sa Salle Commune avec ses amies. Elle ne s'émerveillait même plus devant la neige et cette beauté temporelle. Elle aperçut au loin des premières et deuxièmes années s'amuser dans la neige, se courant après avec des boules ou créant simplement un bonhomme de neige. Elle se mordit la lèvre en pensant qu'elle était exactement dans la même situation qu'eux, l'année dernière, avec Satheen.
Quand elle arriva devant le Saule Cogneur – non sans difficulté à cause de la neige qui l'empêchait correctement d'avancer – elle sortit sa baguette et l'immobilisa avec un sort. Au début, elle avait eu du mal à apprendre le sortilège, mais à présent, c'était devenu un automatisme. Se glissant à l'intérieur du petit tunnel en terre, Aprilynne retira immédiatement sa capuche. Aucun risque qu'elle ne tombe malade, à présent. Tout en avançant avec lourdeur, la blairelle prenait garde à ne pas s'accrocher à des racines ou à trébucher bêtement – ce qui lui était arrivé plus d'une fois. Quand elle arriva enfin dans la cabane hurlante, elle soupira d'aise. Comme une simple personne qui venait de rentrer du travail après une longue journée et qui se retrouvait chez soi.

Évaluant la maison du plafond au plancher, elle pénétra dans toutes les pièces avec sa baguette, pour vérifier que personne n'était venu s'installer à l'intérieur de celle-ci. Visiblement tout était comme dans son dernier souvenir et rien n'avait bougé. Tout en se mordant la lèvre inférieure, elle monta à l'étage et pénétra une nouvelle fois dans la chambre qui avait été l'endroit de ses tourments durant une nuit. On pouvait encore voir son sang trainer sur le parquet abimé et poussiéreux et entacher les draps blancs cotons qui avait été noircit par le temps et la saleté. Elle s'agenouilla par terre, laissant sa longue cape couleur rubis s'étendre derrière elle et elle baissa la tête, regardant ses mains s'entortiller bêtement alors qu'elles étaient moites. A chaque fois qu'elle revenait ici, Aprilynne ne pouvait pas s'empêcher d'avoir une pensée pour toutes ces victimes. Non pas parce qu'elle était triste pour eux, mais parce qu'à force de se passer en boucle ses souvenirs, une partie d'elle-même avait fini par se délecter de toute cette souffrance et cette situation l'effrayait. Elle ne se reconnaissait plus, elle ne se voyait même plus dans le miroir. Elle avait l'impression d'être une étrangère. Se laissant enfin aller et lâchant son masque d'impassibilité, la demoiselle laissa ses larmes de frustration couler le long de ses joues. Elle avait beau être dégoutée par ces mensonges, cette vie qu'était devenue la sienne, et ces faux-semblants, Aprilynne ne se sentait revivre que lorsqu'elle était ici, à pleurer à chaudes larmes sa douleur, sa perte.

Puis, un craquement se fit entendre juste derrière elle et la demoiselle sursauta en se retournant vivement. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle découvrit Loki juste derrière elle, la main sur la porte, la mine impassible. D'une main, elle sécha ses larmes et se releva en trébuchant. Tout en époussetant son jean et sa cape, mal-à-l'aise, elle lui demanda froidement : « Qu'est-ce que tu fais là ? » Ton presque cassant qui n'était pas le sien et dont elle se surprit elle-même. Mais qu'est-ce qui lui prenait ? Tout en toussotant légèrement, elle se reprit et se rapprocha du Serpent. « Pardon... Je.. Tu.. Tu m'as surprise. » Pas de baiser, pas de sourire, juste ce silence gênant qui s'en suivit.

Ce n'était pas de sa faute.

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MessageSujet: Re: Try to remember what we had at the beginning. ◣ (lokilynne)   Try to remember what we had at the beginning. ◣ (lokilynne) EmptyDim 9 Déc - 14:09



Toi tu dis que t'es bien sans moi,

et qu'au fond de mes bras il fait trop froid.

« Maytook... » Un grognement polaire irrita ma gorge sous la vision de ce prénom tant exécré, et tel un loup qui s'ébrouait sous le joug de la colère voilà que je me redressais dans le fauteuil, courbais légèrement le dos comme si la lettre entre mes mains pesait trop lourd, et continuais malgré moi la lecture de la missive. Lorsque cette dernière était signée de la main de ma mère, cheftaine actuelle de la meute, je ne pouvais me montrer ignorant au point de froisser le papier et de le donner en pâture à la flamme ronronnant dans l'âtre. Quand bien même j'en crevais d'envie, sentant les nerfs tirés jusqu'à l'extrémité de mes doigts tremblants de haine, quand bien même je n'ignorais pas qu'elle avait pris cette habitude de me nommer ainsi même après tous les efforts de réconciliation que nous avions eus. « Loki ? » « Shht. » Sifflement cassant et froid qui chassa le camarade indésirable, et je pus reprendre la lecture non sans sentir ce myocarde de glace fondre sous les tourments de la furie malgré une mine impassible. « … Angus se fait vieux et grabataire. » Tiens, en dehors des fautes d'orthographe et d'une plume hésitante parcourant la lettre, ma mère connaissait tout de même ce mot. Non pas qu'elle était une femme stupide, mais dirons-nous à la culture limitée. Je soupçonnais la Sage – la plus vieille et expérimentée de la meute – de l'avoir soutenue dans cette épreuve quelque peu honteuse, et d'avoir été la correctrice attitrée. Mais soit, continuons. « Ses transformations sont de plus en plus insupportables, sans doute as-tu remarqué durant la Lune Bleue qu'il n'était plus vraiment lui-même. Sa vieillesse le rend instable et lui fait perdre la mémoire. Je crains que lors de la prochaine pleine lune, il ne se mette à attaquer les siens. Les nôtres. Mais le code est formel, nous ne pouvons le tuer tant qu'il ne souffre pas clairement. Cela allègerait pourtant ses souffrances et nous mettrait à l'abri. Surtout les enfants. Préserve la meute, j'aurais besoin de potions tue-loup. Fais-moi savoir lorsque tu reviendras à Norwich, nous avons à parler. Alashka. » Un soupir pour seule réponse et mon regard pensif se perdit dans les flammes dansantes. Mon corps était bien présent, ici dans la salle commune austère des serpents, mais mon esprit voyageait déjà, perdu entre le vieux loup et la nouvelle dont la cheftaine souhaitait me parler. Avide d'effacer toute trace, je jetais le papier au feu et me plongeais intensément dans une réflexion placide, pupilles fondues dans les flammes comme elles dévoraient ma lettre.

Il n'y avait d'autres endroits plus sûrs que la cabane hurlante pour préserver un secret. Le pétrir mollement par le silence latent et l'endormir sous l'épaisse couche de poussière de cette maison branlante avait quelque chose de assurant : personne n'aurait jamais l'idée de s'y aventurer tant l'aura de la cabane apparaissait comme maléfique. Personne, ne pourrait donc jamais y percer mes secrets. Contre toute attente donc, la cabane hurlante s'avérait être mon jardin personnel, ou du moins une partie, et je faisais confiance en son apparence austère (autant que la mienne, sans doute) pour ne pas vociférer ce qui s'y cachait. J'avais trouvé là bas des endroits sûrs pour y dissimuler quelques butins et en l'occurrence les fameuses potions tue-loup que j'étais venu chercher, dormant quelque part dans le tiroir d'une commode au bois vermoulu. D'un pas assuré et leste, comme si accélérer la course me permettrait d'être plus rapidement au fait des aveux de Alashka, je m'étais donc dirigé vers le Saule Cogneur, avais ignoré les effluves d'un parfum sucré qui m'avait précédé car l'esprit trop tourmenté et absent, et m'étais engouffré dans les lieux crasseux.

Les particules de poussière s'envolaient sous mes pas, et comme elles retombaient mollement sur le parquet usé en assurance d'effacer partiellement mes empreintes, elles me confortaient dans l'idée que c'était l'endroit le plus approprié... Jusqu'à ce que mon regard d'ambre ne se pose sur ces autres traces de pas, minimes elles s'apparentaient à celle d'une jeune femme et s'accompagnaient d'une trainée rappelant le frottement d'une cape au sol. Une flamme carnassière vint allumer mes pupilles, prédateur aux aguets je dardais à présent les escaliers qu'avait emprunté l'intruse, laquelle semblait s'être dirigée vers ma salle aux trésors. Ce grognement sourd avide de s'échapper de mes lèvres fut étouffé rapidement comme bien vite je me mis à marcher dans les pas de l'inconnue, oreille tendue et sens aux aguets. La porte s'ouvrit d'un coup dans un grincement lugubre, regard braqué vers la chambre je n'avais pas même pris le soin de poser ma main sur ma baguette enfouie dans la poche de mon pantalon... Car j'avais appris bien assez tôt que mes instincts primitifs l'auraient emporté, et qu'il valait mieux être tueur animal qu'agresseur humain. Les preuves sont ainsi plus ardues à rassembler, et vous filez entre les doigts de la justice.

« Qu'est-ce que tu fais là ? » Surprise. Je faisais face à Aprilynne en pleurs, la mine blême, le regard vide, la voix polaire. Sa froideur ne fit qu'attiser d'avantage la mienne, incapable d'être chaleureux en retour d'une personne qui ne l'était pas, quand bien même il s'agissait de ma petite amie. Du moins... de celle qui le demeurait officiellement, car depuis quelques semaines, la donne avait changé. Elle, avait changé. Je n'entrevoyais plus chez la Poufsouffle ni lumière ni même ersatz de vie ; mes ténèbres semblaient l'avoir engloutie comme le loup croque les ligaments d'un cadavre. Il n'y avait plus rien. Et ce rien avait contribué à éteindre la flamme entre nous. Voilà pourquoi, sans doute, nous demeurions alors si froids. Car je ne cillais pas, n'offris ni sourire ni regard aimant, à l'instar de la demoiselle qui se reprit alors mais demeura également de marbre. « Pardon... Je.. Tu.. Tu m'as surprise. » « Je passe en coup de vent. » Le regard s'était fait explicite et pénétrant, dévorant le visage opalin de la demoiselle, il semblait lui dire mille choses que mon lourd silence corroborait. 'Je passe en coup de vent. Maintenant, mais aussi dans ta vie.'

J'aurais pu, bien sûr, m'inquiéter pour elle et ses tourments apparents. J'aurais pu la prendre par la main et l'extirper de cette maison branlante, l'inviter à goûter au dehors et ses délices neigeux. J'aurais pu, si cette tension polaire n'engourdissait pas nos palpitants. La flamme éteinte m'empêchait de réagir comme le compagnon que j'aurais du être. A quoi bon se forcer de toutes façons, lorsque l'on sait qu'aucune issue favorable n'est possible. Autant stopper l'hémorragie ici ; s'arracher le coeur est une opération facile et indolore lorsque l'on est anesthésié. Ainsi je rompais le silence oppressant en me dirigeant sans un mot vers la commode me promettant de changer de cachette à présent qu'Aprilynne en connaissait le secret, et retirais du tiroir quelques petites fioles remplies d'un liquide brunâtre. Je sentais la présence de la Poufsouffle dans mon dos, curieuse ou absente qu'en savais-je car elle n'était que coquille vide depuis quelques semaines, et enfin daignais engager la conversation. Le tout par des paroles hachées et glaciales, le timbre pourtant suave comme si je parlais de la pluie et du beau temps. « Tu as beaucoup changé, en deux semaines. » Ni un reproche, ni un blasphème, seulement une constatation sifflée entre les dents sans que jamais je ne la regarde. Mes pupilles préféraient toiser le liquide contenu dans les fioles, lequel j'observais avec minutie grâce aux quelques rayons d'un soleil couchant qui passait par faisceau entre les planches de bois. « J'ai beau chercher, je ne sais pas pourquoi. Je ne t'ai pas maltraitée, je ne t'ai pas offensée, du moins je ne crois pas. Je ne t'ai pas... » J'agitais doucement le tube de verre pour m'assurer de la clarté de la potion. « ...trompée. A moins que toi, tu l'aies fait. » M'arrêtant alors dans l'analyse furtive de mes précieuses potions, je jetais un regard en coin à Aprilynne, la mine fermée qui accueillit très vite un sourire en coin et un bref rire étouffé. « Non, je pense pas que ce soit ton genre. Au mieux, t'en pinces juste pour un autre. » Enfouissant mon butin dans les poches de mon pantalon, il était étonnant d'entendre mon timbre suave se faire à la fois si glacial et si léger. J'entrevoyais cette discussion comme une futilité, un dernier coup de tampon à notre idylle, une légère superficialité car la fin était imminente et que s'il en était ainsi.. Alors soit. Mais avant même qu'elle ne puisse rétorquer, je daignais enfin me tourner vers elle, mon regard toisant d'abord l'arrière fond avec insistance.

Ce lit imbibé de sang rameutant les souvenirs de la Lune Bleue, ces cris spectraux des victimes assassinées résonnant silencieusement dans cette baraque... Je ne croyais pas aux coïncidences. Aprilynne n'était pas venue là par hasard : soit elle était portée par des réminiscences de souvenirs, sa mémoire refaisant peu à peu surface. Soit elle n'avait jamais oublié. Un doute qui crispa ma mâchoire malgré ce sourire forcé qui se dessina sur mes lèvres, sans que je ne m'en cache. « Ou bien c'est autre chose. » soufflais-je d'une voix suave avant de porter mon regard fauve sur la jeune fille. Convaincu de ma dernière hypothèse, je n'aspirais plus qu'à lui faire cracher le morceau.

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MessageSujet: Re: Try to remember what we had at the beginning. ◣ (lokilynne)   Try to remember what we had at the beginning. ◣ (lokilynne) EmptySam 29 Déc - 19:10

Elle n'aimait pas l'idée que son petit-ami l'ait découvert dans son petit repère, pleurant à chaudes larmes la personne qu'elle n'était plus, n'ayant toujours pas fait son deuil de cette partie si lumineuse qui avait quittée son corps. Elle ne put s’empêcher de se sentir particulièrement pathétique et sentit bien vite le rouge lui monter aux joues. Aprilynne n’avait jamais eu honte de montrer en public ses sentiments, mais depuis ces quelques semaines, elle préférait garder tout ceci pour elle, cédant à sa tristesse et sa nostalgie que lorsqu’elle était seule. Non seulement parce qu’elle ne voulait pas qu’on la voit ainsi, morne et chagrinée, mais aussi parce qu’on l’aurait forcément questionnée sur la raison si abrupte de son radical changement de comportement ainsi que la raison qui la poussait à être aussi accablée. Qu’aurait-elle pu dire ? Comme aurait-elle pu expliquer cela ? Fallait-il encore mentir et inventer des fabulations pour protéger son petit-ami de ses vices ?
Devant Loki, cependant, elle avait l’impression d’être complètement à découvert, comme si elle ne pouvait absolument rien lui cacher sans que ça ne lui échappe. Peut-être se faisait-elle des films mais il avait une manière si particulière de l’analyser, de la scruter quand il sentait que quelque chose n’allait pas, que la demoiselle se sentait mise à nue. « Je passe en coup de vent. » répondit-il glacialement. Elle frissonna devant son air si… Impassible, si froid. Comme s’ils étaient devenus deux étrangers tout d’un coup. Au final et malgré tous les souvenirs qui passaient en flot dans son esprit, c’était peut-être le cas. Elle avait toujours su de quoi il était capable, elle le qualifiait elle-même de monstre avant que leur relation prenne une toute autre tournure pour une raison encore inconnue. Mais, après ce qu’elle avait vu ce fameux soir de pleine lune, après ce dont elle avait été victime, les choses avaient tellement changées. Aussi bien pour elle, que pour eux. Ils n’étaient à présent qu’un couple brisé par un secret trop lourd à porter, un secret qui avait fini par les séparer et qui montrait avec lucidité leurs différences. Si flagrantes, au fond.

Il bougea le premier. Elle cru, un instant qu’il l’embrasserait, la prendrait dans ses bras ou lui caresserait la joue. Mais rien. Il se contenta simplement de passer à ses côtés pour rejoindre une petite armoire en vieux bois dévoré par les termites. Une raison de plus de croire qu’ils étaient proches de la fin, que c’était inéluctable et qu’il n’y avait rien d’autre à faire à part laisser faire le temps, laisser faire le destin qui les avait rapprochés pour au final les séparer. Aprilynne était tellement inerte, tellement… morte, qu’au final, cette séparation ne changerait probablement pas grand chose à sa vie. Elle se sentait déjà seule, alors une personne de plus ou de moins qui préférait l’abandonner…
« Tu as beaucoup changé, en deux semaines. » Elle fronça les sourcils et sortit de sa torpeur, doucement mais sûrement. Elle était si lente, ces temps-ci. Son esprit embrumé ne pensait à rien d’autre qu’au sang, qu’à la mort, qu’à la douleur. Même Loki était passé au second plan, il n’était que l’élément déclencheur dans son changement de comportement. Rien de plus. Sans ciller, elle le regarda avec ses yeux vitreux et absents et hocha doucement la tête, l’écoutant d’une oreille en se rendant compte qu’il avait les pieds sur son propre sang séché. « J'ai beau chercher, je ne sais pas pourquoi. Je ne t'ai pas maltraitée, je ne t'ai pas offensée, du moins je ne crois pas. Je ne t'ai pas trompée. A moins que toi, tu l'aies fait. » Elle sursauta en entendant le mot « tromper » et cru sur le coup qu’il lui confessait d’autres méfaits qu’il aurait fait derrière son dos. Puis, son cerveau se remit réellement en route et elle repassa en boucle les paroles de son compagnon. Quand elle eut enfin comprit, elle fit la moue et fronça les sourcils. Avait-elle réellement une tête à tromper quelqu’un ? Elle ? Aprilynne Lupin ? Celle qui n’avait jamais eu de petit-ami avant lui, celle qui n’avait même pas cherchée à en avoir en fait. Avant lui, elle n’avait jamais voulu quelqu’un. Il avait été son premier et pendant un temps, elle crut qu’il serait son dernier. Seul amour d’une Lupine. Mais, une fois encore, on l’avait rappelé à l’ordre. Quelle ironie, quand elle y repensait. Elle s’était crue amoureuse, complètement et irrévocablement amoureuse mais aujourd’hui, elle ne ressentait rien. Il faut dire aussi, qu’elle ne ressentait rien pour plus personne. Elle était juste une espèce de fantôme qui tentait de sortir du bout du tunnel, qui recherchait à retrouver la lumière. « Non, je pense pas que ce soit ton genre. Au mieux, t'en pinces juste pour un autre. » Aprilynne remarqua son ton désagréable et ressentit une pointe d’agacement. Clairement, il se fichait de sa poire et elle n’aimait absolument pas ça. Qu’avait-elle fait pour qu’il la traite ainsi ? Ce n’était pas elle la fautive. Elle n’était pas allée dans une forêt abandonnée pour assassiner des centaines de moldus. Elle n’avait rien gâchée, elle n’avait pas été le monstre qui l’avait changé entièrement. La Poufsouffle se souvint alors de cette nuit et dû chasser de son esprit les souvenirs qui affluaient de plus en plus. Elle était tellement partagée entre ce dégout et cette fascination. A force de revoir les mêmes images, son cerveau avait vu les choses d’une toute autre façon et un côté d’elle qui ne lui était pas inconnu. Un démon tentait de la posséder, elle l’avait toujours su. Comment expliquer sinon les cauchemars sanglants qu’elle faisait de temps à autre ? Les crimes qu’elle se voyait faire lorsqu’elle était agacée par une personne ? Ou la haine qu’elle ressentait envers le monde entier certains jours ? Mais, maintenant qu’elle avait vu une vraie scène de crime, une boucherie en temps réel, c’était différent. Tellement différent. Son côté sombre la hantait et c’est avec délectation qu’elle revoyait la Mort arpenter les corps charcutés des victimes pour aspirer leurs âmes. Ce qui entrainait forcément son propre dégout d’elle-même.

Elle s’était transformée en monstre par l’influence sombre de son aimé. Elle ne se reconnaissait plus dans le miroir car tout espoir, toute lumière, toute beauté pure s’était dissipée sous l’étau de ses griffes sur elle. Le canidé avait finalement eu sa proie, dans toute sa splendeur. En plantant ses crocs dans son épiderme lors de leurs étreintes, il avait aspiré son innocence.
« Ou bien c'est autre chose. » souffla-t-il en la regardant alors, une étincelle dangereuse brillant dans ses prunelles d’un noir corbeau. Il ne fallait pas qu’il sache. Il ne fallait pas qu’il sache. Jamais. Ou il la tuerait. Il n’hésiterait pas une seule seconde à se débarrasser d’elle et à l’envoyer rejoindre ses anciennes victimes. Avec difficulté, elle avala sa salive et son organe vital se mit à battre plus rapidement. Elle ne savait pas mentir, elle n’avait jamais réussie à être une très bonne comédienne. La seule fois où, visiblement, elle avait réussi à faire l’actrice était en sa présence, juste après qu’il ait tenté de lui effacer la mémoire. Elle avait particulièrement assurée et si le sujet n’aurait pas été aussi grave, elle se serait probablement confiée à lui en prenant un air malicieux pour lui avouer la supercherie. Mais l’heure n’était pas à rigoler. L’ambiance s’était refroidie dans la chambre et il y naissait une certaine électricité lourde. Doucement, elle mit une de ses mèches de cheveux dorés derrière son oreille tout en évitant soigneusement son regard. Autant mettre toutes les cartes de son côté si elle voulait à nouveau réitérer le coup du mensonge. « Non, je… je… Je vais bien. Je suis juste… Tu sais… enfin… fatiguée et… et… voilà. » Murmura-t-elle avec difficulté. Ca ne passera jamais. Elle s’était grillée à partir du moment où elle avait bégayé. Une personne qui n’avait rien à se reprocher n’hésiterait pas à parler clairement. De plus, elle n’avait plus eu ce problème d’élocution à partir du jour où ils s’étaient mis ensemble. Ça s’était dissipé seule à partir du moment où elle n’avait plus eu peur de lui.
Doucement, elle osa un regard vers lui et lâcha un long soupir en voyant qu’il ne marchait pas dans son jeu et qu’il semblait perdre patience.

Elle ferma les paupières et passa une main sur son visage. Il fallait vraiment qu’elle fasse quelque chose pour apprendre à mentir, ou tout du moins, se préserver. Mais, à présent, il était temps. De toute manière, elle avait gardé ça trop longtemps pour elle et Aprilynne sentait qu’il n’y avait absolument plus aucun espoir pour eux. Après tout, elle avait mentit pour préserver son couple et rester à ses côtés. Mais maintenant… Tout ceci semblait être une perte de temps.

Par précaution, elle glissa sa main dans la poche de sa cape et serra sa baguette dans ses frêles doigts. Elle ne voulait tout de même pas être blessée à cause de ça, elle avait déjà été bien assommée et perdue, donc autant éviter en plus du reste de subir des séquelles physiques. La demoiselle extirpa une longue respiration et le regarda droit dans les yeux. « Je… Je me souviens de tout. » Elle sut qu’il n’allait pas aimer et qu’il allait s’en prendre à elle, ainsi, elle préféra se préparer et ne lui laissa pas le temps de réagir ou de lui faire quoi que ce soit. Autant jouer carte sur table, maintenant. « Et pas la peine de monter sur tes grands chevaux, rajouta-t-elle brusquement en colère sans savoir pourquoi, rien de tout ceci n’est de ma faute, d’accord ? Tout ce que je voulais… Tout ce que je voulais c’était rester avec toi, c’était faire comme si rien n’avait changé entre nous ! » Elle sentit une larme couler le long de sa joue et passa fébrilement sa main. Les traitresses ! Voilà qu’elles recommençaient à la trahir devant Loki. De plus en plus agacée, elle se rapprocha de lui et le pointa du doigt : « Tout ce que je voulais, c’était toi, et maintenant… Maintenant regarde-moi, je ne suis qu’une idiote et je… » Oh, non. Non, non, non, non. Pas maintenant. Elle commençait à ressentir ce vide énorme qui la prenait lorsqu’elle était en colère et qu’elle perdait pied, qu’elle se transformait en quelqu’un d’autre. Quand Sauvage prenait le contrôle sur elle. Lâchant un hoquet de surprise, elle s’agrippa au mur à ses côtés et secoua la tête pour rester consciente. Voulant continuer, elle redressa la tête et le regarda malgré tout. « Je fais des cauchemars, tout le temps. Je suis hantée par ce simple souvenir et je sais qu’il serait tellement simple que tu me l’effaces, pour de vrai, cette fois. Mais je ne peux pas, je refuse de l’abandonner, je n’y arrive pas. Mais d’un autre côté, je ne peux pas te regarder sans… » Sans te haïr. Ou tout du moins, être en colère. Mais ça, elle préférait se le garder pour elle plutôt que de le lui avouer. Parce que quelque part, au fond d’elle, sans même qu’elle ne le réalise réellement, son cœur se serrait de savoir qu’il pourrait partir de sa vie. Et elle, naïve, persuadée que c’est leur rupture qui pourra juste la soulager, la faire avancer.

Elle s’arrêta de parler et serra les poings. Sa tête lui faisait atrocement mal, elle avait l’impression qu’elle allait imploser. Sauvage voulait vraiment venir lui pourrir la vie. Sans compter le fait qu’elle était complètement paumée dans ses propres pensées, ressentis, et surtout, dans ce qu’elle voulait vraiment. Tout était trop flou, tout était trop compliqué, tout était trop étouffant.
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MessageSujet: Re: Try to remember what we had at the beginning. ◣ (lokilynne)   Try to remember what we had at the beginning. ◣ (lokilynne) EmptyDim 30 Déc - 18:04

Il y avait dans nos regards ce froid polaire imposant les distances, périmètres de sécurité comme si nous n'étions plus que des étrangers. Nos souvenirs passés, entre baisers, sourires et rires n'étaient plus, ensevelis sous les cendres d'un cauchemar pour elle, d'une réalité pour moi. La Lune Bleue avait été un rite initiatique, une tradition, une chasse qui me rendait fier quand Aprilynne l'envisageait avec dégoût. Car devant le fait établi, entre la clarté grise de son regard humide et son visage habituellement radieux devenu terne, j'avais bien vite compris qu'elle s'en était souvenu. Peut-être même n'avait-elle jamais oublié, car je me remémorais soudain les caprices d'une baguette m'obéissant mollement. Perdu entre ma raison et mes sentiments, je ne savais plus de qui je devais répondre : de l'humain ou du loup. Celui qui protègerait son idylle, ou la bête gardant les secrets de sa meute. La dernière option était la meilleure ; en tant que futur chef je ne pouvais accepter de faire passer ma vie personnelle avant tout. « Non, je… je… Je vais bien. Je suis juste… Tu sais… enfin… fatiguée et… et… voilà. »  Je m'approchais lentement, souffle suspendu à mes lèvres, contrit dans ces poumons endoloris qui s'obstinaient à n'accueillir aucun oxygène jusqu'à ce que je sois sûr. Et mon regard de ne jamais quitter les traits de la menteuse qui préférait dissimuler la vérité sous quelques bégaiements. Chacun de mes pas me rapprochait d'une lucidité de plus en plus frappante : qu'avais-je fait ? Nous n'étions pas faits l'un pour l'autre, et en l'occurrence nous n'aurions jamais du commencer une idylle. Elle la lumière, moi les ténèbres. Aprilynne n'appartiendrait jamais à mon monde comme je ne pouvais percer son univers ; trop différents, trop opposés pour qu'aucun sentiment réel ne naisse. J'avais ce désagréable pressentiment que tout n'avait été que factice... Oh bien sûr mes jugements étaient floutés par mon trouble, car j'avais passé de si bons moments avec elle, quoique candides, ne me ressemblant pas tout à fait. J'avais appris à rire à ses côtés, à goûter à la simplicité des choses et par-dessus tout à m'évader de ma noirceur. Mais qui étais-je pour prétendre devenir quelqu'un d'autre, dans l'unique but de lui plaire ? Moi, Loki Greyback, n'étais finalement heureux que dans le sang, le sexe et la violence. De la tendresse aussi, entre deux crocs plantés amoureusement dans la chair. Mais jamais je ne pourrais m'épanouir pleinement aux côtés d'une demoiselle aussi immaculée : je ne voulais pas même la souiller, je ne voulais pas que mes affres la dévorent, je ne voulais pas qu'elle sache qui j'étais réellement. Trop tard. Car devant nous se jouait l'atroce vérité et je me dévoilais enfin tel que j'étais : monstre à la façade humaine, pour tromper un peu plus. Elle ne m'aimera jamais pour ce que je suis, jamais nous n'aurions pu nous entendre une fois le voile de la réalité levé, et nous n'aurions pu aller bien loin. Qu'avais-je fait, pourquoi m'étais-je précipité naïvement dans une histoire qui m'avait transcendé mais que je trouvais absurde à présent que je percevais ce que miroitaient ses yeux ; de la tristesse, de la rancoeur, du dégoût.

Car au fond, rien n'avait vraiment changé. J'étais resté le monstre, elle la victime.

Enfin elle avoua se souvenir, faisant briller dans l'alcôve de mes prunelles ce déchaînement de flammes. Car je n'étais pas en droit de laisser un seul témoin vivant, mon devoir était de protéger ma meute et de tuer les indésirables. A présent, Aprilynne en faisait partie et je me rendis compte avec déconfiture que je n'aurais pas la force de l'achever. Alors même que je n'avais attendu que cela depuis des années, alors même que la main des Greyback avait promis de frapper les Lupin, je ne pouvais pas. Ironie, quand tu nous tiens. « Et pas la peine de monter sur tes grands chevaux, rien de tout ceci n’est de ma faute, d’accord ? Tout ce que je voulais… Tout ce que je voulais c’était rester avec toi, c’était faire comme si rien n’avait changé entre nous !  » Le ton était monté d'un cran, si bien que je ne la reconnaissais plus. La colère écrivait ses traits, barbouillait son innocence d'une sombre clarté qui ne me plaisait guère. Agacé, je me stoppais pour mieux l'observer de mon regard de prédateur... lequel s'adoucit étrangement au fil de son soliloque. Être avec moi. Mais Aprilynne, as-tu seulement conscience de ce que tout cela implique ? J'avais cependant quitté partiellement ma froideur pour mieux l'écouter, entendre chanter sa peine qui me désarmait. J'aurais voulu la serrer dans mes bras, enfin, et éteindre la clameur de ses gémissements peinés seulement... seulement la conversation alla trop loin. Les aveux plurent en trombe, desservant la ciguë d'une réalité que je recevais de plein fouet : j'étais redevenu un monstre à ses yeux. Pouvais-je l'en blâmer... Non, bien sûr que non. J'en tirerais même une certaine fierté, paradoxalement à ce trouble latent qui m'habitait. Et ce froid polaire me ragallardit, voilà que je me repris et devint à nouveau de marbre, de roc et de glace. Face à ces flammes qui habitaient la Poufsouffle malgré le sillon de larmes salées coulant douloureusement sur sa joue.

Je la toisais alors avec force, rompu par ce mutisme profond soulignant ma colère montante alors que Aprilynne vint se caler difficilement contre le mur. Je la voyais trembler de haine alors qu'elle crachait sa furie... Je compris en l'instant que tout était fini. Que plus rien ne nous liait. « Mais je ne peux pas, je refuse de l’abandonner, je n’y arrive pas. Mais d’un autre côté, je ne peux pas te regarder sans… » « Sans quoi ? » Un sifflement encore maîtrisé malgré la hargne qui m'habitait, mué en un grognement sourd jappé avec ardeur. La colère se fit plus intense, plus vorace et plus féroce, tant et si bien que je ne répondais plus de moi. Rictus mauvais au coin des lèvres, regard carnassier et provocateur, je m'avançais à grand pas jusqu'à soutenir son regard à quelques centimètres de mon visage. Nos souffles se mêlant une dernière fois, mais dans la haine et non plus la tendresse. Finalement toutes ces histoires, tous ces doux souvenirs, toutes ces belles paroles... Tout ça, oui tout ça, ce n'était que des putains de foutaises. « Sans quoi ?! » grognais-je de nouveau sans jamais ciller. Où qu'elle regarderait, elle n'aurait à voir que mon regard fauve qui la suivait. « Sans être dégoûtée c'est ça ? » Un rire jaune étouffé au bord de mes lèvres sanguines. Oui bien sûr, c'était ça. « Mais ça a toujours été le cas, Lupin. Je t'ai toujours dégoûtée, pourquoi ça aurait été différent cette fois hein ? » Le timbre de ma voix, suave et grave à nouveau, avait retrouvé ses tons bas. Ni emporté ni tempétueux, je demeurais incisif et abrasif dans tout ce timbre posé et caustique. Amorçant quelques pas en arrière, je ne cessais plus de la toiser de ce sourire faux. « Dans le fond, on n'avait rien à partager, Nymphadora. » Provocation ultime et jubilatoire que de lui jeter à la figure ce prénom qui, je le savais, attisait sa colère. Mais puisqu'elle m'attaquait, pourquoi ne devrais-je pas passer à l'offensive, moi aussi. « Je serais toujours ton monstre. Celui qui viole ton sommeil et glisse dans tes cauchemars. Tu ne seras jamais qu'une étrangère, tout juste bonne à courir après tes rêves de contes de fées et ton prince charmant. » Oui, beaucoup trop différents.
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MessageSujet: Re: Try to remember what we had at the beginning. ◣ (lokilynne)   Try to remember what we had at the beginning. ◣ (lokilynne) EmptyMar 1 Jan - 2:50


Elle avait toujours eu conscience qu'une ombre vivait en elle. Elle ne savait pas pourquoi, et encore moins comment, mais elle connaissait son existence et savait qu'elle pouvait être dangereuse. Combien de fois avait-elle perdue le contrôle avant ça et qu'elle s'était retrouvée piégée dans les dédales de son esprit, dans l'obscurité ? Dans ces moments-là, Aprilynne entendait tout, voyait tout, mais était incapable de bouger ou de s'exprimer. Cette chose prenait le contrôle de son corps et la possédait entièrement. En soit, elle ne lui avait jamais voulu de mal car elle sortait de la prison de son subconscient juste pour la défendre et la faire survivre dans les plus périlleuses situations. En général, il suffisait que la blondinette se mette en colère pour que son double maléfique apparaisse. Et là, en cet instant, elle était plus enragée qu'autre chose, persuadée que Loki et elle n'auraient pas cette fin qu'elle avait tant désirée durant ces quelques semaines. Et au fond, ça lui faisait mal, ça lui glaçait le sang, ça détruisait d'un coup de pied violent ses fantasmes et rêves cachés.
La blairelle faisait de son mieux pour garder le contrôle, pour rester maîtresse de ses émotions, pour garder les yeux ouverts. Même si ça la faisait souffrir et que ça lui demandait plus de force que ce dont elle était capable. Sa tête semblait imploser et un bourdonnement de plus en plus strident se fit entendre au niveau de ses oreilles. Elle voyait trouble et entendait avec agacement les battements de son organe vital résonner dans son cerveau. Elle passa ses mains sur son visage et les glissa jusqu'à sa longue crinière blonde, manquant de tomber dans les pommes. Elle crut vaguement apercevoir Loki ouvrir la bouche mais ne l'entendait pas, elle était trop préoccupée par son propre combat intérieur pour se bagarrer avec lui tout de suite. Il fallait qu'elle respire, qu'elle tente de se sortir de cette situation et qu'elle puisse arriver à chasser Sauvage de son corps. Jamais auparavant, elle n'avait résisté aussi longtemps et elle constatait clairement que ce n'était en rien sain de devoir gérer une troisième guerre mondiale au sein de son organisme.

Elle laissa glisser ses petits doigts vers ses oreilles où elle y sentit un liquide chaud et gluant. Avec horreur, Aprilynne remarqua que c'était son propre sang dont il s'agissait et qu'elle saignait de l'oreille droite. N'ayant pas le temps de se poser plus de questions, elle sursauta en s'apercevant de la présence proche de Loki. Il venait de se poster à quelques centimètres d'elle, ne faisant visiblement pas attention au fait qu'elle avait quelques soucis de santé. Qu'est-ce que ça aurait pu lui faire de toute façon ? Au fond, il ne s'était jamais réellement préoccupé d'elle. Elle n'avait été qu'une conquête de plus, qu'une fille qui avait cédé à ses avances, qu'un nom sur une liste. Et pourtant... De le voir, si près d'elle, sentir son souffle sur sa peau et presque entendre les pulsions colériques de son cœur ne firent qu'accroitre sa nostalgie et agiter davantage Sauvage - qui remuait ciel et terre pour sortir de sa cage. Elle avait beau ressentir cette boule de colère à son égard et le rendre responsable de biens des malheurs, elle ne pouvait pas s'empêcher, au fond, d'être triste. « Sans quoi ?! » vociféra-t-il glacialement, prêt à lui sauter à la gorge. Sous le coup, la blonde recula d'un pas et se cogna contre une vieille table de nuit tout aussi dévorée par les mythes que tous les autres mobiliers de la vieille maison. Elle était incapable de reprendre le fil de ses pensées et de répondre à son interrogation. Elle ne savait d'ores et déjà plus ce qui avait amené le jeune homme à s'énerver. Qu'avait-elle dit, déjà ? Impossible de s'en souvenir, de remettre de l'ordre dans ses réflexions bien trop floues, trop lointaines. « Sans être dégoûtée c'est ça ? » Elle se figea. Dégoutée n'était pas le mot. Après tout, elle ne repensait pas à leurs souvenirs avec aversion, plutôt comme une anormalité. A présent, elle ne comprenait plus pourquoi elle s'était mise en couple avec lui, pourquoi elle n'avait pas écoutée ses amies, pourquoi elle avait cru bon de se laisser posséder par ses griffes de canidé. Elle frissonna froidement, tandis qu'il riait grassement. color=darkcyan]« Mais ça a toujours été le cas, Lupin. Je t'ai toujours dégoûtée, pourquoi ça aurait été différent cette fois hein ? » [/color] La concernée le fusilla du regard tandis qu'il prenait cet air si méprisant et hautain qu'elle détestait depuis qu'elle le connaissait. Il ne comprenait pas. Il ne comprenait rien. Il n'avait jamais compris.

Au fond, ils ne s'était jamais mutuellement compris. Comment auraient-ils pu ? Elle était la candeur pure quand lui était le prince des ténèbres.

« Dans le fond, on n'avait rien à partager, Nymphadora. » Elle sursauta et redressa doucement son regard vers son interlocuteur. La haine posséda en un rien de temps ses veines et ses poings se crispèrent sous le coup puissant qu'il venait d’asséner. Ultime déclaration de guerre. Le mot de trop. Aprilynne venait de disparaitre, avalée par la rage incontrôlable de Sauvage quant à ce patronyme. Son premier prénom, en vérité. Seulement, personne ne l'avait jamais su puisqu'elle avait décidé d'utiliser son deuxième prénom, préférant avoir son propre nom plutôt que de porter celui de sa tante, décédée en tant que héros. Elle avait cru bon de confier ce secret à son ancien petit-ami, mais visiblement, sa naïveté l'avait réellement rendue aveugle, puisque à présent, il s'en servait contre elle. Pour la toucher, la blesser, la faire tomber et lui montrer qu'il avait encore le pouvoir. Même après tout ce qu'ils avaient vécus. Même après ce temps révolu du lien bourreau/victime. Il la cherchait, et il l'avait clairement trouvé. Sauvage était réveillée et prête pour l'achever. « Je serais toujours ton monstre. Celui qui viole ton sommeil et glisse dans tes cauchemars. Tu ne seras jamais qu'une étrangère, tout juste bonne à courir après tes rêves de contes de fées et ton prince charmant. » Ce fut alors à son tour de rire, et pas qu'un peu. Prise de ce faux fou-rire, elle leva la tête et lui offrit sa gorge pour simple vue. Si ça avait touché Aprilynne, Sauvage, elle, n'en restait que stoïque et trouvait la situation particulièrement risible. Elle reprit alors son sérieux non sans lâcher de longs soupirs amusés. « Mon monstre ? » répéta-t-elle avec un large sourire sur le visage. « Allons, allons, Greyback. Ne te prends pas pour ce que tu n'es pas. Tu n'es qu'une boule de poils, tout au plus. » lâcha-t-elle en prenant un air faussement blasé et en levant les yeux au ciel. Il était clair qu'Aprilynne n'était absolument plus là pour tenir les rennes. D'ailleurs, on pouvait clairement voir une différence entre les deux doubles. Si Aprilynne avait un visage souriant et lumineux, Sauvage, elle, ne souriait jamais - sauf pour rire sadiquement ou montrer l'ironie qui la prenait - et on aurait dit qu'elle portait un voile sur le visage tellement ses traits étaient ombragés, sombres et Ô combien déformés par la fureur.

D'un geste souple, elle sortit sa baguette et commença à jouer avec tout en faisant quelques pas ici et là, analysant sans vraiment faire attention, les objets qui se trouvaient dans la pièce. « Tu vois, rajouta-t-elle sur le même ton claquant, elle ne s'en rend peut-être pas compte, mais moi j'ai toujours su que tu n'étais pas bon pour nous et qu'un jour ou l'autre, tu essayerais de nous détruire. Heureusement que je suis encore là pour ramasser les pots cassés. » Elle fit une grimace et lui accorda un regard froid. Elle venait probablement de lui donner une information primordiale sur son état de santé actuel, mais Sauvage n'en prit pas compte, trop enfoncée dans ses émotions. « Tu crois que tu as gagné, hein ? Tu crois que tu me tiens entre tes griffes, maintenant ? Tu crois que tu peux t'en prendre à moi sans conséquence, pas vrai ? PAS VRAI ? » La jeune femme lâcha un rire cristallin et moqueur qui se répandit dans la pièce. Merlin que le moment était si pathétique. Elle se croyait dans un de ces films moldus où le protagoniste comprenait le pourquoi du comment, les dessous de la scène, les ficelles du métier. Elle se rapprocha ensuite de Loki, d'un air brusquement enragé, et enfonça son doigt dans son torse : « Je devrai te tuer pour ça ! JE DEVRAI TE TUER ET T’ÉTRIPER ! » cria-t-elle en lui assénant des tonnes de coups sur son torse bombé.

La folie.
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MessageSujet: Re: Try to remember what we had at the beginning. ◣ (lokilynne)   Try to remember what we had at the beginning. ◣ (lokilynne) EmptyJeu 3 Jan - 18:18

Ce rire guttural à gorge déployée me fit osciller entre la déconfiture et l'amusement sardonique, ultime réaction pour ne pas ébranler ma fierté. Je sentais l'avoir perdue, cette fille à la beauté transcendée par la lumière, au rire cristallin et au teint pastel. J'étais à présent face à une inconnue au regard assassin et à la voix grinçante, plus rien ne me rappelait Aprilynne sinon ces cheveux d'or. Elle avait les prunelles d'une furie échappée des tombeaux, les mains crispées sur une violence retranchée en son corps raidi, un rire faux et cinglant, un corps lacéré au couteau d'une folie démentielle. Je peinais dès lors à comprendre ce qui se passait sous mes yeux, moi qui pourtant pensais avoir la situation en main : j'étais arrivé en demeurant persuadé d'être la cause de ses couleurs devenues fades, je demeurais à présent circonspect devant le retournement de situation. Un éclair me traversa l'esprit cependant, dernier soubresaut des souvenirs enfouis lorsque j'avais été son bourreau : je me remémorais des ruelles sinueuses et désertes de Pré-au-Lard, la veille de la sainte fête des macchabées, Aprilynne en proie à mes griffes qui soudainement avait quitté ses airs de victime pour se muer en harpie. Comme aujourd'hui... Biaisant mon regard pour mieux la détailler dans l'obscurité après avoir esquissé quelques pas en arrière, je notais ce sillon poisseux de sang échappé de son oreille mais n'en compris pas la cause. Etait-elle malade ? J'allais pour lui poser la question, stupide loup observateur dont les symptômes étranges de la demoiselle me déroutaient, mais l'autre facette d'Aprilynne se montra plus virulente que jamais. Elle n'était ni combative ni volcanique, sinon hargneuse et remplie d'une haine que je ne lui soupçonnais pas. Comment avais-je pu passer à côté de cette personnalité détestable appelant à la folie, étions-nous à ce point des étrangers ? « Tu n'es qu'une boule de poils, tout au plus. »  L'aigreur prit le pas sur le désarroi, je lui offris un rictus glacé et glaçant en retour de son air blasé. Pauvre folle, tu n'as vu que l'ersatz de mes pulsions sanguines et bouchères.

La folie implosée contre la sauvagerie retenue se jouait dans cette cabane crasseuse. Suivant Aprilynne de mon regard fauve, je ne daignais pas la lâcher des yeux tandis qu'elle s'amusait à titiller sa baguette entre les mains. Aux aguets malgré ce sourire goguenard que j'affichais, j'étais prêt à lui sauter à la gorge si je la voyais pointer son arme à mon encontre. Vieux réflexe, depuis l'épisode sanglant de la bibliothèque. « Tu vois, elle ne s'en rend peut-être pas compte, mais moi j'ai toujours su que tu n'étais pas bon pour nous et qu'un jour ou l'autre, tu essayerais de nous détruire. Heureusement que je suis encore là pour ramasser les pots cassés. » Cette fois l'inconnue parvint à piquer un peu plus mon intérêt. Si j'étais resté perplexe devant son changement de personnalité, j'étais à présent intrigué et espérais que mes soupçons ne se confirment pas. Car la façon qu'elle avait de parler, d'un 'nous' qui n'évoquait qu'elle, cette attitude qui ne lui ressemblait guère, cette cruauté nichée dans sa voix et son regard volcanique... Oui je me souvenais de ce jour où, martyrisant la jolie blonde, je lui avais craché avec amusement méprisant : 'Schizophrène, Lupin ?' … Diable avais-je raison ? Et alors que je peignais dans mon esprit toute la cohérence de cette déduction, je peinais à débloquer un mot malgré la froideur de mon regard, miroir des prunelles assassines de l'autre Aprilynne. Mais n'étais-je pas, finalement, l'instigateur de ce dédoublement de personnalité. N'étais-je pas celui qui avait fait entrer trop de ténèbres dans son monde lumineux au point de l'en rendre folle... Et plus encore, n'était-ce pas la véritable Aprilynne qui m'avait toisé avec autant de haine et de dégoût ? Quoiqu'il en soit, quoiqu'il arrive, nous n'avions plus aucune histoire à tracer ensemble. Refusant de me lier avec celle qui me haïssait farouchement, malgré la superficialité de ses baisers, j'en décidais de stopper l'idylle là et de ne jamais plus la déterrer.

J'observais ses gestes comme j'écoutais ses diatribes cinglantes : sur le qui vive mais la provocation en étendard alors que subsistait ce rictus jaune au coin des lèvres … Jusqu'à ce qu'elle ne saute sur moi telle une furie et porte à mon torse des coups violents qui n'eurent pas véritablement d'impact. Elle avait beau vociférer sa haine, sa force n'en était pas pour autant décuplée à hauteur de sa hargne. N'en pouvant plus, je me mis en tête de la contrôler tandis que la colère montait également en moi ; attrapant les poignets d'Aprilynne avec trop de fureur, je la jetais sur le lit rongé par les mites avant de recouvrir mon corps du sien. Dans l'ultime but de la contenir, de tempérer cette diablesse qui se débattait sous des vagues de gémissements hargneux et d'insultes en tout genre. « Arrête de bouger, je ne voudrais pas te faire mal. » sifflement purement ironique, bien sûr, quand appuyant de tout mon poids sur son corps frêle je m'emparais de sa baguette quitte à lui tordre le poignet. Au vu de son agressivité cependant, je préférais prendre les devants et m'assurer que personne ne serait blessé... Nous mettions déjà fin à notre idylle avortée et que je voyais à présent comme creuse et superficielle, était-ce une raison pour se lacérer le corps de surcroit... Glissant mes lèvres à son oreille, je me sentais satisfait de l'emprise physique que j'avais sur la jeune folle, tandis que dans un souffle je gratifiais notre histoire d'un adieu. « C'est pas franchement comme ça que je voyais notre fin. » La belle tenta de me mordre, se tordant de furie telle une pauvre âme à exorciser. Rictus de circonstance à mes lèvres amusées. « Mais c'est vrai qu'elle était inévitable... Tu veux me buter, Lupin ? » Tournant mon visage vers le sien à en effleurer sa joue de mon souffle suave, je ne retins qu'un bref rire amer et cinglant. « Essaie. Je t'attendrais toujours au tournant, quoique tu fasses. »

Non, ce n'était pas vraiment ainsi que j'entrevoyais notre fin. Mais à l'évidence, ce qui naît dans la haine, s'achève dans la haine.

D'un bond vivace je repris pied sur le parquet avant de m'éloigner à grand pas. Essoufflé, transi par cette colère sourde me battant les tempes. J'avais senti sa haine jusqu'à l'extrême nervure de ses doigts, je comprenais maintenant que je m'étais fourvoyé sur nous.

Putain de Poufsouffle.

Jetant la baguette au sol d'un geste sec, je quittais les lieux sous les insultes folles de la démente.

- RP TERMINE -
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