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sorry, i'm in a hurry

plus vive est la flamme, plus sombres sont les ombres qu'elle projette.

Calme et froid régnaient en maître sur Poudlard depuis quelques jours. Les péripéties d'Halloween étaient encore sur toutes les lèvres ; entre deux protestations concernant le couvre-feu ou l'interdiction de se rendre de nouveau à Pré-au-Lard avant nouvel ordre, les élèves s'inquiétaient, se questionnaient sur les véritables identités de ceux qui avaient pu se cacher derrière leurs précieux masques. La plupart des professeurs semblaient tendus, bien plus enclins à donner une retenue aux éléments perturbateurs qu'à l'habitude – et Frédéric avait fini de la convaincre de minimiser les farces et attrapes pour quelques temps – ; ce fut donc d'une humeur passablement maussade que Joy se rendit au grand hall pour se renseigner, à propos du fameux Programme Intensif de Protection mis en place par le corps enseignant. Sourcils froncés, elle n'eut pas à chercher bien longtemps sur la liste pour trouver son propre nom – Georgia, évidemment – inscrit à côté de celui d'un certain Gabriel Vincentelli. Sourcils froncés, elle tentait d'assimiler ce patronyme à un visage connu, sans franc succès. Les deux adolescents se retrouvaient encadrés par Byron McFarlane, garde-chasse de son état, loup de mauvais poil de nature. De surcroît, la forêt interdite serait leur terrain de jeu.

Jetant un coup d’œil désabusé vers l'horloge qui trônait au-dessus de sa tête, Joy constata, sans réel étonnement, qu'elle était en retard pour le début du programme. Jouant des coudes pour pouvoir sortir du groupe d'élèves agglutinés devant le panneau d'affichage, la Gryffondor se dirigea d'un pas confiant teinté de nonchalance jusqu'au lieu de rendez-vous. De loin, elle reconnut le regard maussade de Byron avant d'intercepter celui de son adversaire. S'excusant d'un bref hochement de tête pour son retard, dégaine sa baguette et, l'ombre d'un sourire ourlant ses lèvres, souffla avec enthousiasme : « Bon. C'est pas tout, mais mon père m'attend à Pré-au-Lard, mercredi prochain. » Confiante, elle darda son regard vairon sur le garde-chasse, sans même s'inquiéter du niveau de son adversaire ou des consignes de sécurité ; aucune notion de danger, comme toujours. Impulsivité et légèreté étaient visiblement les maîtres mots de la journée.

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« Good. En espérant que ton impatience se transforme en sortilège hein... en attendant, ton adversaire joue les divas. » Pour seule réponse, elle lui offrit un sourire indolent, un peu insolent, accompagné d'un regard un brin mystérieux, détentrice d'un secret qui n'en était pas vraiment un, avant de grimacer légèrement lorsque McFarlane vint lui briser les tympans de sa voix de stentor. Joy suivit – étonnamment – silencieuse la joute entre les deux hommes à l'arrivée de son adversaire. Lorsque ce-dernier s'excusa auprès d'elle pour son retard, elle haussa simplement les épaules, un léger sourire avenant ourlant ses lèvres, loin de lui en tenir rigueur.

« Puisque môssieur n'a pas daigné arriver plus tôt, c'est Weasley qui commencera. En place. Et je ne veux rien entendre...» Et Joy, dans une caricature absurde, s'inclina face au garde-chasse. « Trop d'honneur, McFarlane. », lança-t-elle avant de se redresser et de se mettre tranquillement en place, la baguette prête à être brandie droit devant elle quand elle entendit des éclats de voix, à l'instar de Byron qui, aussitôt, sembla aussitôt les délaisser au profit d'autres étudiants. « Je reviens. Evitez de vous entretuer, j'ai pas envie de devoir nettoyer... » Une moue amusée plaquée sur son visage, elle souffla : « C'est bien la première fois qu'un adulte me fait confiance au point de me laisser sans surveillance. Enfin, à ses risques et périls... »

Comme ses professeurs avaient pu lui apprendre, elle s'inclina face à son adversaire et, sans plus de cérémonie, la baguette étroitement serrée entre ses doigts, elle lança : « Confundo ! » Puis, guidée par une impulsion, elle sembla obligée d'ajouter aussitôt : « Incarcerem ! » Sait-on jamais si le sortilège n'avait fait qu'effleurer le blond, sans grand effet. Elle avait appris, à force de s'entrainer avec son jumeau, qu'il fallait tout particulièrement se méfier des Serdaigle lors d'un duel, surtout lorsqu'on était aussi impulsive qu'elle. Mieux valait redoubler d'efforts, quitte à user encore et encore des mêmes sortilèges à en paraître redondante. Comment disait sa mère, déjà ? Ah oui, précaution est mère de sureté.

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« Obscuro ! » Elle évita le sortilège avec dextérité, à l'instar de son adversaire qui était suffisamment agile pour esquivait la moindre offensive, et tout ça grâce aux entraînements intensifs de Quidditch. « Tarentallegra ! » Le sortilège lui était quelque peu obscur, sans doute à cause de quelques heures d'inattention en sortilèges ou, dans l'autre cas, elle l'apprendrait sans doute en septième année. Pourtant, sans réfléchir sur les effets que cela pourrait avoir sur elle, Joy réagit au quart de tour et, vive, fit un pas de côté, puis deux, avant de se rapprocher, lentement mais surement, du blond. La baguette serrée, elle continuait sa progression vers lui car, son problème, c'était bien qu'elle allait plus à l'encontre du danger qu'elle ne le fuyait. Fallait-il risquer de s'écorcher les genoux, se briser quelques os qu'elle grimperait quand même aux arbres. Dût-elle tomber la tête la première de trois bons mètres de hauteur, qu'importe tant que Gryffondor gagnait leur match. Et, inévitablement, s'il fallait se faire figer, envoyer à l'autre bout de la forêt interdite, ou même ridiculiser d'une quelconque manière pour remporter ce duel et avoir le droit à la précieuse autorisation de sortie pour Pré-au-Lard, eh bien, soit.

« It's gonna be a very long duel ... », jura-t-elle entendre et un léger sourire, à la fois amusé et sibyllin, se dessina sur ses lèvres. Soudain, Gabriel cria « Everte Statum ! » et le sort fusa à toute allure, si rapidement qu'elle ne pouvait pas même envisager de simplement l'esquiver, contrairement au premier jet. Automatiquement, les gestes et les sens acérés par l'adrénaline, elle répliqua d'un revers de main : « Protego ! » Elle dédia un sourire amical – même si elle ne le connaissait pas vraiment – au blond et souffla, mutine : « J'espère que tu n'avais rien de prévu pour ce soir. » avant d'enchaîner aussitôt « Stupefix ! » Mais, voyant que le sortilège n'avait pas atteint sa cible, elle réitéra le sort d'un mouvement fluide du poignet, puis encore une fois. Alors, trois jets de lumière rouge avançaient dangereusement vers le Serdaigle.

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Ce n'était pas de duel au sens strict du terme. Juste un affrontement cordial, presque amical. Tandis qu'elle jetait ses Stupefix, Joy nota la souplesse de Gabriel ; pied d'égalité déposé entre eux, promesse d'une soirée compromise, point négatif à ses yeux. Elle qui avait prévu de terminer la soirée à rire avec Hazel autour d'un bon feu de cheminée ! Centrée dans ses pensées – dissipée, comme toujours –, elle ne vit même pas le Serdaigle pointer sa baguette vers le sol avant de lancer un « Deprimo ! » qui eut le mérite de la déstabiliser quelques secondes tandis que le sol s'affaissait légèrement sous ses pieds. Elle le vit alors s'approcher d'elle, trop rapide pour qu'elle ait le temps d'esquisser le moindre geste et mettre un terme à son avancée rapide dans sa direction. « Wingardium Leviosa ! »

Elle sentit ses pieds décoller du sol, lentement. D'abord sincèrement surprise, Joy reprit rapidement contenance, esquissant un bref sourire en voyant dans quelle mauvaise posture elle venait de s'installer. Soudain, son regard vairon accrocha une racine du chêne qui, grâce au sort jeté précédemment par le blond, était en partie sortie du sol meuble. Pointant sa baguette, elle souffla d'abord un bref « Accio racines. » Et, tandis que les pieds de l'arbre se tenaient désormais entre ses doigts, elle se félicita du fait que, comme prévu, l'affaissement du sol avait rendu la terre plus propice à se fissurer. Dans un premier temps, elle tira un peu sur la racine, sans grand effet puis, écartant légèrement les jambes – s'imaginant à cheval sur son précieux balai –, elle se saisit de ladite racine comme de sa batte de Quidditch et, son buste faisant un quart de tour vers la gauche, elle tira ensuite de toutes ses forces, comme lorsqu'elle devait envoyer un Cognard à l'autre bout du terrain. Alors, une fissure nette naquit à partir du sol affaissé jusqu'à prendre du terrain, se dirigeant fatalement jusqu'aux pieds de Gabriel qui, à son tour, eut bien du mal à tenir sur ses pieds tandis que la terre s'affaissait ici aussi. Elle pointa son corps de sa baguette et le « Finite. » la ramena aussitôt au sol. Elle sourit effrontément à son adversaire puis, sans prévenir, lança un « Incarcerem ! » et songea que McFarlane risquait une syncope en voyant ce qu'elle avait fait subir à l'entrée de la forêt interdite.