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 La Salle du Sable (Matthew McGonagall)

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Anonymous
Invité
La Salle du Sable (Matthew McGonagall) Empty
MessageSujet: La Salle du Sable (Matthew McGonagall)   La Salle du Sable (Matthew McGonagall) EmptyLun 12 Nov - 13:18

En sept années de longues et patientes explorations, d’explorations pas tout à fait réglementaires surtout, Avaon avait appris une petite partie des secrets du château et il avait contribué à en créer quelques autres. Il y avait là l’une des raisons pour lesquelles il aimait Poudlard : chaque génération y avait modifié les pierres et les murs, insensiblement, année après année, et le château avait continué à se métamorphoser depuis des siècles, présentant toujours un visage à la fois nouveau et ancien.

L’une des contributions d’Avaon demeurerait sans doute longtemps ignorée. Comme tous les secrets de Poudlard, elle était bien cachée et destinée à rester un mystère. Il fallait, pour tout autre que son inventeur, de la persévérance et beaucoup de chance pour la trouver — être là au bon moment peut-être, au bon endroit certainement, faire les bonnes choses. Peut-être même la chose était-elle pour l’heure impossible.

Tout se passait dans un placard à balais du premier étage. Il fallait y entrer d’abord, refermer la porte derrière soi, s’éclairer un peu à la lueur de la baguette et regardait tout autour. Ce n’était pas très long : il n’y avait pas grand-chose à voir. Des balais, principalement, et encore, peu nombreux, un sceau, de vieux chiffons en tas dans un coin, une étagère qui courait le long du mur et qui menaçait, semblait-il à tout instant, de s’écrouler sous le poids de vieux bidons de nettoyants magiques désormais inutilisables.

Si cependant l’on frôlait la cinquième pierre du mur du fond, dans la troisième rangée en portant du sol, avec le bout de l’index droit (et il fallait donc impérativement avoir encore un index droit, ce qui certes n’était pas le cas d’une bonne partie des Aurors expérimentés), et si en frôlant cette pierre en décrivant une rune précise, alors le mur du fond semblait s’enfoncer sur lui-même, former une sorte de vestibule, s’élargir et enfin donner vie à toute une pièce nouvelle.

Ce n’était pas encore le plus surprenant. Dans la pièce, il y avait un bac à sable, un grand bac à sable et, dans un coin, des dizaines et des dizaines de livres, en français, en anglais, en espagnol, en runes, en latin, en allemand. Ils formaient des tours improbables qui paraissaient être sur le point de s’écrouler. Découvrir cette salle n’était pas une mince affaire — apprendre à s’en servir était une tâche plus compliquée encore.

Avaon avait créé la Salle du Sable au début de sa sixième année. Elle avait été rudimentaire d’abord, puis de plus en plus perfectionnée. Dans un premier temps, il n’y avait eu qu’un placard dans le placard, un rangement pour quelques-unes de ses affaires. Le placard s’était agrandi et les enchantements qui le dissimulaient avaient été perfectionnés. Le bac à sable, lui, avait exigé de longs mois de conception, de création, d’enchantements et de modifications.

Cette nuit-là, avec son indifférence habituelle aux couvre-feux, Avaon s’était glissé dans la Salle du Sable. Il fallait entrer en phase avec le bac à sable et, bientôt, en émergeait les formes que l’on souhaitait qu’il prît ; il répondait aux imaginations et aux désirs de celui ou celle qui le contrôlait, se modifiait constamment, suivait le rythme de la pensée. C’était une sorte de miroir de l’âme. Il était à la fois difficile à mettre en branle et difficile à contrôler : quand, par miracle, on avait réussi à le réveiller, le sable risquait fort de représenter les désirs les plus cachés, au mépris de toute discrétion.

Même Avaon avait eu du mal à contrôler sa propre création. Mais désormais, il y était parvenu. Elle répondait à sa volonté, non à ses pulsions, et ne donnait forme que à ce qu’il désirait se représenter clairement. Il s’en servait pour concevoir des objets magiques complexes, pour mieux visualiser les différents rouages. Il y bâtissait en sable, aussi, sa future maison, celle qu’il était en train de construire, depuis qu’il était majeur, sur les côtes du Pays de Galles. C’était un instrument très utile et, parfois, poétique. Beaucoup mieux qu’un carnet de croquis.

Cette nuit-là, Avaon était assis par terre, entouré de ses nombreux livres et, en tournant les pages d’une Historia de la arcquitectura magica (1933, 1234p.), il laissait le Sable représenter les bâtiments successifs que l’auteur décrivait. Mais l’heure était bien avancée déjà et, peu à peu, les paupières du jeune homme se faisaient plus lourdes de sorte que, bientôt, le livre lui glissa des mains et lui-même glissa contre le mur, pour s’endormir contre une épaisse et (presque) moelleuse encyclopédie manuscrite.

Alors le Sable commença à prendre la forme de ses rêves : c’était d’abord des paysages gallois, la mer qui se jetait contre les rochers des falaises, puis la lande écossaise, une forêt, de vagues visages de son enfance, de son adolescence, puis, bientôt, la représentation se fit un peu plus cohérente, presque un souvenir. On y avait un couple, un enfant qui ressemblait assez à Avaon, dans une petite maison, un groupe de personnes surgir, une bataille s’engager. Le Sable était plutôt une succession de diapositives qu’un film, mais la scène demeurait intelligible.

Tout cela n’eût bien entendu pas eu de grandes conséquences si Avaon n’avait oublié de sceller magiquement la porte du placard à balais — mais il n’avait fait, dans la distraction suscitée par l’impatience de reprendre sa lecture, que la refermer simplement et l’étrange lumière que la Salle du Sable produisait constamment d’elle-même filtrait par l’interstice des planches.
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La Salle du Sable (Matthew McGonagall)

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