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 Les déboires d'un honnête citoyen (Zéphyr)

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Les déboires d'un honnête citoyen (Zéphyr) Empty
MessageSujet: Les déboires d'un honnête citoyen (Zéphyr)   Les déboires d'un honnête citoyen (Zéphyr) EmptyLun 5 Nov - 18:57

C’était le matin — un dimanche matin. Plus tout à fait l’aurore déjà : le week-end, les élèves se levaient plus tard, on déjeunait à l’heure à laquelle, d’ordinaire, on était déjà en cours, et il régnait dans la Grande Salle une certaine insouciance. Pas pour Avaon, bien entendu. Avaon, lui, se levait tous les matins avant l’aube, qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente. Puis il allait courir, s’entretenir, plier sa volonté à une ascèse un peu austère pour un jeune homme de son âge, autour du lac quand le temps le permettait, dans la Salle sur Demande sinon.

Après cet immuable entraînement qui faisait en général germer quelques idées, il dictait à sa fidèle Plume à Papotte les quelques réflexions qui lui étaient venues sur le chemin du retour, se douchait, s’habillait un peu moins sportivement et descendait, enfin, prendre son petit-déjeuner. S’il décalait ce dernier, comme tout le monde, le dimanche, ce n’était donc pas pour faire la grasse matinée, mais pour lire dans la salle commune des volumes aussi engageants que la Théorie avancée de l’arithmancie, avec les particularités notables des conceptions les plus obscures des savants des temps passés (1322 pages) ou Enchanter les chanterelles et autres champignons : guide pratique (avec des illustrations peu ragoûtantes).

Il était descendu, finalement, avec les autres. Or, ce dimanche-là, à la table des Gryffondors, les discussions étaient un peu animées. Au bout le plus proche de la porte de la Grande Salle, on comparait les mérites respectifs des diverses équipes de Quidditch du moment. Vers le centre, un groupe de jeunes filles de cinquième année avait entrepris de dresser un classement raisonné des plus beaux garçons de Serdaigle et se disputaient sur la place que le critère « fesses fermes » devait y adopter. A côté d’elles, deux passionnés de botanique agitaient de sombres querelles savantes sur la croissance des carottes chantantes.

Et au dernier bout de la table, la conversation roulait sur la politique. Avaon, qui avait à sa droite Zéphyr et à sa gauche une camarade de sixième année connue pour ses positions un peu rigoristes en matière de morale, dressait un tableau idyllique de la coopération internationale qui devait, selon lui, amener non seulement l’entente entre les peuples, par les voies de la diplomatie, mais encore la fusion des communautés sorcières et moldues.

En face, on le traitait aimablement d’utopistes et on lui faisait valoir les principales difficultés. Avaon se hâtait alors de leur ôter leur caractère essentiel en démontrant qu’elles étaient le produit de l’organisation sociale britannique et qu’une réforme en profondeur de la répartition des richesses, des places au Ministère et de la valorisation du sang permettrait, en fin de compte, de les surpasser et de soutenir son projet.

Pour être agitée, la conversation n’en était pas moins amicale et, finalement, quelques plaisanteries dites à propos d’une affaire qui avait occupée ces derniers jours la Gazette du Sorcier et dans laquelle le Ministre de la Magie bulgare avait perdu toute crédibilité, détournèrent l’attention des interlocuteurs vers des propos plus légers et qui portaient moins à conséquence : chacun y allait de sa petite anecdote sur les scandales politiques mineurs des dernières années.

Ce fut dans cette ambiance finalement fort détendue qu’une volée de hiboux pénétra brusquement dans la Grande Salle, abandonnant sur les quatre tables monumentales le courrier dominical des élèves. C’était un colis ici, une lettre là et, pour les moins chanceux, une beuglante. Un des volatiles, un hibou beige, à l’air fatigué, totalement dépourvu de personnalité, se posa devant Avaon et tendit nonchalamment la patte.

Le jeune homme détacha la lettre, l’oiseau s’envola. Avaon retourna l’enveloppe et sa voisine de gauche, comme Zéphyr à sa droite, purent apercevoir sur le papier le tampon reconnaissable entre mille du Ministère de la Magie. Aussitôt, le sourire que le jeune homme avait arboré au fil des plaisanteries se dissipa. Il ouvrit précipitamment la lettre et en parcourut les quelques lignes d’un regard pressé.

A peine eut-il fini cette lecture qui n’avait cessé de faire croître sur son visage l’expression de la plus vive contrariété que le Gallois se leva brusquement, manifestement fort perturbé, fourra le papier dans une poche de son pantalon et, d’une voix lointaine, murmura :

— J’vais… J’dois. Prendre l’air. A plus.

Sans fournir de plus amples explications et sous le regard incrédule de ses camarades, ordinairement habitués à un Avaon serein quand il n’était pas jovial, le jeune homme abandonna sa place et traversa la Grande Salle à longues enjambées, pour tourner dans le hall du château, envoyer un grand et inutile coup de pied dans le mur le plus proche et commenter :

— Putain de pierre de…
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